Victor Hugo, un siècle en révolutions

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00:00La police. Partout. La justice. Nulle part.

00:07Le chat. Dieu a inventé le chat pour que l'homme ait un tigre à caresser chez lui.

00:12Beethoven.

00:14Paris. Londres. A plus de richesses. Qu'a donc Paris ? La révolution.

00:19Tar.

00:21Toujours en avant. Si Dieu avait voulu que l'homme recula, il lui aurait mis un oeil derrière la tête.

00:27Je passe.

00:28Quoique digne de toutes les sévérités de l'histoire, le premier empire avait fait de la gloire.

00:33Le second fit de la honte. Le gouvernement de Napoléon III, je le caractérise d'un mot.

00:38La police. Partout. La justice. Nulle part.

00:42Bourgogne.

00:44Et que le poète aille où il veut, en faisant ce qui lui plaît, c'est la loi.

00:48Qu'il écrive en prose ou en vers, qu'il sculpte en marbre ou coule en bronze, poète est libre.

00:53Delacroix eût été le plus grand peintre du temps et eut dépassé Géricault.

00:58S'il eût eu comme homme, la sincérité qu'il avait comme artiste.

01:01Mais il n'avait qu'une demi-fois. Son pinceau disait oui, ses opinions disaient non.

01:05Pour que la grandeur soit complète, il faut que l'homme égale l'artiste.

01:08Les Misérables.

01:10Ma conviction est que ce livre sera un des principaux sommets, sinon le principal de mon œuvre.

01:15Quand Les Misérables et Les Travailleurs de la Mer ont paru, on a dit « c'est inférieur à Notre-Dame de Paris ».

01:19On s'est trompé.

01:21Je n'ai pas poussé l'amour de l'ordre jusqu'au sacrifice de la liberté.

01:25Je n'ai pas poussé l'amour de la liberté jusqu'à l'acceptation de l'anarchie.

01:29La mer, partout la mer, des flots, des flots encore.

01:34À mon sens, le style de Racine a beaucoup plus vieilli que celui de Corneille.

01:38Corneille est ridée, Racine est fanée.

01:40Corneille reste magnifique, vénérable et puissant.

01:44Corneille a vieilli comme un vieil homme, Racine comme une vieille femme.

01:47Hommes et citoyens, nous avons dit plus d'une fois dans notre orgueil,

01:51le XVIIIe siècle a proclamé le droit de l'homme, le XIXe proclamera le droit de la femme.

01:56Mais il faut l'avouer, citoyens, nous ne nous sommes point athées.

01:59Je cherche l'idéal, mais en touchant toujours du pied le réel.

02:03Je ne veux ni perdre terre comme poète, ni perdre France comme homme politique.

02:08Rousseau représente le peuple, Voltaire, plus vaste encore, représente l'homme.

02:12Ses puissants écrivains ont disparu, mais ils ont laissé leur âme, la Révolution.

02:15La raison, c'est l'intelligence en exercice.

02:19L'imagination, c'est l'intelligence en érection.

02:23Ma raison a tué mon royalisme en duel, me voici Jacobin.

02:27Que veut-on que j'y fasse ?

02:30A côté des Etats-Unis d'Amérique, nous devons avoir les Etats-Unis d'Europe.

02:34Nous ne distinguons pas, nous. La Révolution et la République sont indivisibles.

02:38On ne sépare pas 89 de la République, on ne sépare pas l'aube du soleil.

02:42Nous ne distinguons pas non plus, ces deux révolutions n'en sont qu'une.

02:46Nous avons glorifié ces dates passées, permettez-moi de me tourner vers la date future.

02:50Que la date future soit la date définitive, que comme 1789 fait 1848,

02:54elle confirme le droit de l'homme, mais qu'elle proclame le droit de la femme,

02:58et qu'elle décrète le droit de l'enfant, c'est-à-dire l'égalité pour l'une et l'éducation pour l'autre.

03:02Vive la Révolution future !

03:05Pardon ?

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