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  • 26/02/2025
Une vidéo générée par une IA, postée par Donald Trump, imagine Gaza comme une Riviera du Moyen-Orient, suscitant indignation et confusion. Entre références messianiques et éléments surréalistes, cette œuvre soulève des questions sur la réalité tragique de Gaza et la réponse politique américaine.

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Transcription
00:00On passe à votre choix Elsa Vidal. Et alors là, on a tout entendu aujourd'hui, absurde, on a entendu indécent, on a entendu à vomir aussi pour cette vidéo qui a été postée par Donald Trump sur les réseaux sociaux.
00:10Il était très tôt ce matin, heure française. Vidéo générée par une intelligence artificielle et qui met en image le projet de Donald Trump de transformer la bande de Gaza en riviera du Moyen-Orient.
00:22C'est ça, près de 30 secondes de vidéos avec chansons que vous allez pouvoir apprécier bientôt, mais dans l'ordre desquelles on voit des Gazaouis émerger de l'enfer de Gaza pour rentrer littéralement en terre promise.
00:35Alors hallucinante, surréaliste, abject. Moi j'ai eu l'impression de vivre un trip sous acide, parce que rien ne tient vraiment bien.
00:44Rien ne va, on va regarder cette vidéo.
00:52On reste sans voix.
01:19C'est le président des Etats-Unis.
01:23Oui, c'est le président des Etats-Unis. Alors personnellement, moi j'ai attendu et j'ai espéré finalement, au départ j'étais persuadée que c'était un canular et que Donald Trump nous tendait à un piège un peu grossier dans lequel nous autres journalistes allions nous enfermer.
01:36Et puis en fait le démenti n'est pas venu.
01:38Il n'était jamais venu.
01:39Peut-être qu'il faut attendre minuit, mais en tout cas à l'heure où nous parlons, le démenti n'est pas venu et nous sommes donc face à un texte avec des références messianiques.
01:48La lumière qui va arriver, Donald Trump l'a fait, vous allez rentrer dans une nouvelle ère.
01:54Il y a d'autres éléments qui ne sont pas vraiment du même registre non plus.
01:58Oui, il y a des éléments qui sont complètement dissonants.
02:01C'est pour ça que je parlais de tripes sous acide ou de visions de Gaza assez hallucinées, parce que notamment on a des danseurs du vent, des danseurs du vent qui, attention, ont une barbe et aussi des foulards verts vers la couleur du hamas.
02:15Donc on sait que les intelligences artificielles ne sont pas intelligentes et qu'il faut les guider et que par ailleurs, ça n'a rien à voir avec les politiques anti-woke ou anti-trans qu'on voit à l'œuvre aux États-Unis, avec notamment la suppression des budgets de l'éducation dédiée aux études de genre.
02:37Le problème, c'est que chaque plan dans cette vidéo interroge, chaque plan est surréaliste et chaque plan est, alors je disais à vomir tout à l'heure, mais oui, il y a de ça.
02:46Oui, il y a de ça parce qu'on a quand même le président de la plus grande démocratie au monde, enfin pour le moment, nous n'en sommes qu'au premier mois et on le voit aussi engagé dans un culte de la personnalité avec des ballons, une statue en or.
03:00Et alors ça pourrait faire rire si ça ne rappelait pas, par exemple, la statue en or, elle tournait avec le soleil celle-ci, de l'ancien président Turkmen, on le voit là, mais elle a été déboulonnée celle-ci en 2010.
03:1315 ans plus tard, on a donc, dans l'univers fantasmé de la rivière de Gaza, une nouvelle statue de ce genre.
03:22Et puis on a aussi, tout aussi messianique que soit le titre, en terre promise, un culte de l'argent qui rappelle quand même beaucoup plus celui du vaudeur.
03:30On a quand même, voilà, Elon Musk.
03:32C'est Elon Musk, évidemment.
03:33Oui, qui est d'ailleurs le seul qui est mis en beauté dans cette vidéo, qui a pris un petit coup de jeunesse.
03:39Et puis des enfants qui donc courent après des dollars, donc ce serait le dollar qui règnerait à Gaza.
03:44Bon, et puis il y a aussi finalement un invité mystère dans cette vidéo, la dernière image, l'image Trump-Netanyahou au bord de la piscine.
03:53Figurez-vous qu'elle était apparue une première fois comme une parodie quand le projet immobilier de Donald Trump a été rendu public en janvier.
04:01Ils ont repris l'image.
04:03Oui, parce que l'intelligence artificielle ne fait pas la différence. Parodie, pas parodie.
04:06Donc elle l'a intégrée. Et d'ailleurs, est-ce que ça fait vraiment une différence dans ce show halluciné ? On ne peut pas vraiment le savoir.
04:13Est-ce que c'est la première fois qu'on va aussi loin, qu'un dirigeant va aussi loin dans sa vision fantasmée en vidéo de Gaza ?
04:22Alors non, parce que la forme est inédite, ça c'est certain.
04:26Mais Benyamin Netanyahou, il y a un an, a déjà proposé un projet Gaza 2035, que l'on voit.
04:34Alors bon, c'est plus modeste, pas de vidéos, des images, statiques.
04:39Mais enfin bon, on voit quand même clairement l'influence et l'idée est la même.
04:44C'est en fait un projet conjoint.
04:47Effectivement. Gaza, en attendant, on le rappelle Elsa, on le rappelle en chiffres.
04:52Gaza, c'est toute autre chose, la réalité de Gaza.
04:55C'est d'abord un peu plus de 2 millions de population, 80% déplacés, 46 000 morts.
05:04Revue à la hausse par le Lancet, cette revue médicale qui fait autorité, a plutôt 70 000.
05:10110 000 blessés, 120 journalistes tués, 300 humanitaires tués.
05:15Ça, c'est le président de Médecins du Monde, Jean-François Corti,
05:18qui est aussi médecin et qui connaît très bien Gaza, ça je le sais,
05:22parce que j'ai travaillé longtemps pour Médecins du Monde et je connais leur programme,
05:26qui l'a rappelé récemment.
05:28Allez, réaction, Christophe Barbier, Gaëtan Mélin.
05:30Le Hamas a lancé une nouvelle guerre des images,
05:32en mettant en scène, en diffusant par les réseaux sociaux, le pogrom du 7 octobre,
05:36où les pires atrocités ont servi d'outil de propagande.
05:38Voilà la riposte, avec d'autres moyens, style hollywoodien,
05:42avec quelque chose qui est une dystopie.
05:44Voilà la riposte, voilà dans quoi nous sommes entrés.
05:46Gaëtan ?
05:47Donald Trump qui répond aussi aux européens,
05:49parce que c'est à Paris qu'aura lieu le sommet pour la reconstruction de Gaza,
05:53et non aux Etats-Unis, comme l'aimerait justement le président américain.
05:57Oui, vous disiez c'est la riposte, on était peut-être en attente,
06:01dans le droit d'attendre autre chose de Donald Trump et du président des Etats-Unis,
06:05de ne pas réagir sur ce registre-là.
06:07On était en droit d'attendre autre chose,
06:09de la plus grande démocratie du monde,
06:11de la nation qui se veut chef du monde libre,
06:13et qui visiblement a choisi une autre voie,
06:15en réalisant un Trump 2.0 à sa tête.

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