00:00Europe Un Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Maël qui revient tout à l'heure à 20h pour un journal complet.
00:07Olivier Dartigold et Catherine Ney sont toujours là dans Europe Un Soir.
00:10On a entendu tout à l'heure Charles de Courson, le député Liot,
00:13qui ce matin allait jusqu'à proposer une solution autre que la censure,
00:19une solution qui menait jusqu'à la destitution, en tout cas la démission du président Macron.
00:26Une autre figure politique à droite cette fois-ci, le LR.
00:30Jean-François Copé, tout à l'heure, proposait une présidentielle anticipée.
00:39On écoute Jean-François Copé.
00:40On est tous, tous, de LFI au RN, en passant par LR et Macroniste,
00:45on est tous victimes de cette dissolution qui ressemble à rien
00:49et dont on paye tous les jours le prix.
00:51Il n'y a plus qu'une solution pour résoudre le problème, qu'une seule.
00:55C'est une nouvelle élection présidentielle, il faut qu'elle soit anticipée
00:58parce qu'il n'y a qu'Emmanuel Macron qui ne s'est pas rendu compte,
01:01mais il va bien falloir qu'à un moment ou un autre,
01:03ses amis ou ceux qui l'aiment bien le lui disent,
01:06il ne s'est pas rendu compte qu'il ne peut pas tenir jusqu'en 2027.
01:09Mais ce n'est pas possible, il faut arrêter de se mentir, c'est impossible.
01:13Est-ce que Jean-François Copé a raison qu'Emmanuel Macron ne peut pas tenir jusqu'en 2027, Olivier Dartigold ?
01:19Institutionnellement, notre constitution protège le président de la République
01:25jusqu'à la prochaine présidentielle.
01:29Politiquement, si nous allons de censure en censure,
01:33bien évidemment, cela mettrait le château, l'Elysée, dans une situation impraticable.
01:40Il y a les deux dimensions.
01:43Emmanuel Macron a intérêt à ce que Michel Barnier lui apporte une certaine stabilité finalement.
01:51Je crois que c'est très difficile parce que le Premier ministre lui montre que le gouvernement c'est lui,
01:57et il sait le faire, et donc c'est vrai qu'il se cherche un peu un rôle,
02:00et il trouve toujours quelque chose à faire, on le remarque.
02:03Mais ça doit être quand même très dur parce qu'il a perdu son pouvoir.
02:06Est-ce qu'il peut, lui il pense, son entourage lui met attention, vous verrez qu'il aura mieux raison à la fin,
02:14alors on se demande comment d'ailleurs il pourra avoir raison,
02:17mais je pense que lui, il veut rester jusqu'au bout.
02:20Moi je pense comme vous, je pense comme vous Catherine Né.
02:23Non mais parce que partir, pour lui, c'est un homme qui est vaniteux, même pas,
02:31qui a une haute conscience de lui-même, partir en démissionnant,
02:35je veux dire c'est sur un échec que ça serait la première fois.
02:38Je veux dire un Premier ministre peut démissionner comme Jacques Chirac, mais c'est pour mieux se présenter.
02:42Tandis que lui, un Président de la République, on a eu des Présidents qui ne se présentaient pas comme François Hollande,
02:48mais lui s'en allait, parce que victime de son...
02:51Je suis d'accord avec cette analyse, un scénario circule aujourd'hui,
02:55le Rassemblement National et certains macronistes réfléchiraient à un nouveau profil compatible pour les deux.
03:03A savoir, c'est le nom de Sébastien Lecornu qui circule, cela serait RN compatible
03:09et permettrait justement au regard du profil de Lecornu à Emmanuel Macron
03:14de retrouver un peu la main qu'il a perdue sur l'agenda, disons, politique des réformes.
03:20Peut-être qu'il peut faire du cabotage comme ça jusqu'à la prochaine présidentielle,
03:24mais ça sera un exercice difficile.
03:27Il serait un cabotant alors !
03:29Écoutons Tom Aménager du RN.
03:32Pour lui, ce n'est pas tout à fait clair l'histoire de la censure.
03:37Nous, on n'appelle pas à sa démission, mais Armand est responsable de la situation,
03:41responsable du chaos institutionnel qu'on connaît aujourd'hui.
03:44Et on l'avait dit, quand ils ont voulu faire barrage dans ce parti unique,
03:47en s'alliant tous contre le Rassemblement National qui était donné gagnant,
03:50on arrivait à ces trois blocs qui rendent le pays ingouvernable.
03:54Pourquoi est-ce que c'est important ce que dit Tom Aménager du RN ?
03:57C'est parce qu'on en vient au point qu'on vient d'aborder.
04:00C'est-à-dire que pour Emmanuel Macron, alors que tout le monde est d'accord sur le fait
04:04que c'est lui, en n'acceptant pas le scrutin des Européennes en juin dernier
04:10qui a provoqué la dissolution, et que pour lui il n'y avait pas d'autre solution,
04:15mais c'est lui qui provoque la situation dans laquelle on est.
04:21Pierre, avec une autre dimension, devant son premier soutien, son premier cercle,
04:26qui ne comprenait pas cette décision incompréhensible,
04:30son dernier argument était de dire
04:33« Ainsi je vous protège d'une crise politique au moment du vote de l'Etat et de la sécurité sociale. »
04:40Et c'est très précisément ce que nous avons aujourd'hui.
04:43C'est pour ça qu'on en revient à ce qu'on disait à l'instant,
04:46et il est de la même façon certain qu'il va pouvoir tenir jusqu'en 2027,
04:52alors que tout le monde autour, de l'extrême gauche à l'extrême droite,
04:57dit qu'on est dans un chaos stratosphérique qu'on n'a jamais connu,
05:01même sur la Quatrième République.
05:03Non, mais c'est pour ça que son rempart s'est barnié.
05:08Parce que s'il fait venir une forme de stabilité dans cet hémicycle
05:14où il n'y a pas de majorité et il n'y en aura pas,
05:17en tous les cas, Mattingan pense que s'il passe le budget,
05:21il peut durer un peu plus longtemps.
05:23Alors on verra le budget prochain, le cirque recommencera.
05:26Mais après, est-ce qu'à ce moment-là,
05:29les candidats seront prêts pour une présidentielle ?
05:33On sera à un an de la présidentielle ?
05:35Je veux dire, je ne suis pas sûre.
05:36Et en tous les cas, si Macron veut rester sans heurte,
05:40il ne faut pas que ce soit la crise de la quatrième
05:43avec des solutions de plus en plus difficiles à trouver.
05:46Si on a une présidentielle anticipée, si jamais ça arrive,
05:50on a du coup un calendrier inversé
05:52où on fait d'abord présidentielle et ensuite législative.
05:55Ça, ça s'inversera plus jamais dans le futur ?
05:59À moins que le législateur revienne sur le quinquennat,
06:05revienne sur l'agenda des élections.
06:09C'est vrai que le quinquennat et l'inversion du calendrier
06:12et les conséquences a profondément modifié l'esprit de la cinquième.
06:16Bien sûr, et on en vient toujours à dire ça.
06:19Alors effectivement, Michel Barnier, c'est le rempart de Macron.
06:23Écoutez, Michel Barnier hier soir aux 20h de TF1
06:27et Maude Bréjon encore ce matin la porte-parole du gouvernement
06:30qui explique ce qui se passe si jamais il y a une motion de censure.
06:35Et qu'est-ce qui se passe ? Il n'y a plus de budget ?
06:37Il faudra reprendre une discussion.
06:39Il y aura des mesures d'urgence.
06:40Il y aura une tempête probablement assez grave
06:43et des turbulences graves sur les marchés financiers.
06:46Nous empruntons déjà très haut nos taux d'intérêt.
06:48Ils sont actuellement presque au niveau de la Grèce.
06:51Il conviendra en tout état de cause infiné aux uns et aux autres
06:56de prendre leurs responsabilités.
06:59Le vote de la censure est évidemment un droit.
07:02Mais si chaque député a bien sûr des droits,
07:05nous avons aussi des devoirs.
07:07Il sera du devoir de celles et ceux qui voteront cette censure
07:12d'en assumer les conséquences devant les Français.
07:14On l'a vu dans le journal de 19h,
07:17ça n'est pas qu'une déclaration choc celle de Michel Barnier.
07:20Il y a des tas d'économistes, des agences de notation
07:23qui disent qu'on est au bord du gouffre en France
07:26sur la situation économique.
07:28Ce que je ne comprends pas, c'est est-ce que
07:30les personnes politiques qui agitent le chiffon de la censure
07:33comprennent qu'on est au bord de ce gouffre ?
07:36Olivier et Catherine, c'est ça la question ?
07:39Elles le comprennent très certainement.
07:41Notamment sur la manière dont les marchés financiers
07:44pourraient réagir.
07:46On doit emprunter 300 milliards l'année prochaine.
07:51Nous sommes aujourd'hui à 60 milliards de remboursement de la dette.
07:54Et on a des taux qui ne sont pas du tout les mêmes.
07:56Et on a des taux, avec en effet une évolution des taux
07:58qui nous éloignent dangereusement de l'Allemagne.
08:02Mais dans ces moments-là,
08:05la France, qui est un pays très politique,
08:07la politique prend le dessus.
08:11Oui, mais ce qui est extraordinaire,
08:14c'est qu'on entend en ce moment
08:17que dans le bloc central,
08:20Gabriel Attal a été humilié
08:23par Michel Barnier
08:26et a hâte qu'il s'en aille.
08:28Il leur a invoqué qu'il n'a pas été ministre des Etats.
08:30Les Français veulent qu'il s'en aille.
08:33Sondage BFM et sondage CSA pour ces news et news.
08:36Un autre sondage dit que 54% ne veulent pas que Michel Barnier s'en aille.
08:40On veut garder Barnier, mais on ne veut pas garder Macron.
08:43C'est ça, là.
08:46Oui, c'est ça.
08:49On dit que Barnier l'a dit lui-même.
08:51Il a dit non, je n'irai pas, je n'ai pas de destin présidentiel, etc.
08:54Mais s'il faut faire les choses, il faut faire les choses.
08:57Qu'est-ce qui se passe s'il y a une présidentielle anticipée ?
08:59Est-ce que vous pensez que Michel Barnier va dire non, j'y vais pas ?
09:02Écoutez, là, moi, je...
09:05Vous savez pourquoi on n'en parle pas ?
09:08On n'en parle pas parce qu'on a dit tout à l'heure,
09:11et je pense que vous avez raison Catherine,
09:13Emmanuel Macron restera jusqu'en 2027.
09:16Quoi qu'il arrive, quelle que soit la situation,
09:19quel que soit le chaos qu'on connaîtra.
09:21Il veut faire lui-même la conclusion
09:23de 10 ans de pouvoir macronien positif.
09:25Et pouvoir ressorti.
09:27Il a encore du travail.
09:29Je crois que sa psychologie, son tempérament,
09:32sa personnalité l'amènerait en effet
09:35à ne pas aller vers une démission.
09:37Mais la situation doit être indétenable.
09:40Merci Olivier d'Artigolle et Catherine.
09:43Dans un instant, le journal de 20h.
09:45Juste après, Anne Coffinier de la Fondation Kéros
09:48pour l'innovation éducative.
09:50On commentera cette sortie assez inattendue
09:53du N-1 d'Anne Jeuneté.
09:56Le ministre délégué à la réussite scolaire
10:00qui dit que le futur programme d'éducation
10:02à la sexualité attendu depuis des mois
10:05n'est pas en l'état acceptable.
10:07A tout de suite pour le journal de 20h.