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Élus par les territoires, les sénatrices et les sénateurs connaissent le terrain et côtoient les acteurs de notre patrimoine agricole et nourricier, tout ce qui fait de la France un pays où le contenu de l'assiette relève d'un engagement quotidien.
Vincent Ferniot rencontre ces hommes et ces femmes, en compagnie d'un sénateur ou d'une sénatrice, sur son territoire. Année de Production :

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Transcription
00:00Bonjour ! Ceux qui ont reconnu ce magnifique édifice néo-roman germanique du début du
00:10XXe siècle, savent où nous sommes.
00:12C'est clairement un des monuments architecturaux de la ville de Metz et une des plus belles
00:16gares de France.
00:17Vous l'avez compris, aujourd'hui manger c'est voter étant de Moselle et on va découvrir
00:20ce beau département sous un angle alimentaire et gastronomique, vous en avez l'habitude,
00:24en compagnie de la sénatrice Catherine Belretti du groupe Les Républicains du Sénat.
00:29Madame la sénatrice m'attend quelque part du côté de la cathédrale, autre magnifique
00:32monument.
00:58Bonjour, bonjour ! Bonjour Vincent ! Catherine on m'avait dit au milieu de la statuaire
01:10dorée de la cathédrale de Metz, il y a une icône rose pâle, c'est vrai que c'est
01:15très beau de couleur ici, cette pierre elle est particulière ici.
01:19Tout à fait, c'est une pierre locale et ici vous voyez qu'on a pu la mettre en valeur
01:23à travers cette cathédrale qui est l'une des plus belles d'Europe.
01:25Alors comment est-ce qu'on démarre notre journée ?
01:28Eh bien je pense que vous êtes là pour voir un petit peu tout ce qui est gastronomie.
01:33C'est vrai que ça ne me gêne pas ! Eh bien je pense que c'est en allant au marché couvert
01:38que nous allons pouvoir commencer cette émission.
01:39Alors vous me connaissez bien, vous me prenez par les sentiments, allons-y !
01:51Ah, ce n'est pas un hasard si vous me menez vers le stand italien, c'est vrai que vous
01:56êtes née en Italie, venue très jeune ici à Metz, enfin en tout cas en région Moselle,
02:04et avant de vous lancer dans la carrière politique, vous êtes connue pour quelque
02:07chose d'autre qui est le sport.
02:09Tout à fait, je suis rentrée dans le monde du karaté et je crois qu'à travers le karaté
02:15je suis devenue celle que je suis aujourd'hui, ça m'a construit, le sport me construit,
02:19on le sait bien.
02:20Et voilà, j'ai fait dix ans de carrière en équipe de France avec quatre années pendant
02:25lesquelles j'étais invaincue étant donné que j'ai été trois fois championne de France,
02:30trois fois championne d'Europe, deux fois championne du monde, une coupe du monde et
02:33les Jeux Mondiaux.
02:34Alors le sport a donc structuré votre façon d'être, de comportement, mais ce n'est pas
02:40votre profession.
02:41Je suis professeure d'histoire géographique, j'ai enseigné pendant 39 ans avant de devenir
02:46sénatrice.
02:47Qu'est-ce qui a motivé votre passage côté politique ?
02:50C'était une passion que m'a transmise mon papa qui adorait tout ce qui était histoire
02:55et politique.
02:56Et quand on est championne du monde, vous intéressez les hommes et les femmes politiques
03:01parce qu'on se sert un petit peu de votre palmarès et c'est comme ça que je suis entrée
03:05au conseil municipal de Sargourt tout d'abord et par la suite François Grosguillier qui
03:10était à l'époque sénateur de Moselle m'a fait confiance et m'a mise en deuxième position
03:16sur sa liste des sénatoriales en 2017.
03:18Vous êtes sénatrice Les Républicains, comment va le parti ?
03:22On a eu une passe un peu difficile mais je crois que sincèrement la politique et le
03:28projet qui est proposé par les LR répond réellement aux attentes de la population.
03:33Les élections nous ont montré ce que voulaient absolument les Français.
03:37Qu'est-ce qu'ils souhaitent aujourd'hui ? C'est retrouver de la sécurité, donc un
03:41pouvoir régalien fort, de la fermeté et d'autre part avoir du pouvoir d'achat.
03:45Et c'est exactement ce que nous proposons dans le pacte républicain.
03:48Le but aujourd'hui c'est de redresser la France.
03:52Rassurez-moi, vous m'emmènerez chez un producteur de Mirabelle aujourd'hui ?
03:56Ah tout à fait, inévitablement quand on est en Moselle, on va voir un producteur de Mirabelle.
04:00C'est quand même le fruit Laurent par excellence.
04:02Tout à fait.
04:03Je crois qu'il y a eu une évolution, on est passé à une volonté d'acheter des produits
04:07locaux et donc on a beaucoup de petits producteurs comme ça qui se lancent.
04:11Si vous avez un éleveur de brebis ou une éleveuse dans votre carnet d'adresse, je démarrerais
04:16bien la journée en allant voir les moutons.
04:18Ah tout à fait, on a ça dans notre carnet et je vais vous emmener dans un endroit magnifique
04:22qui va vraiment vous ravir.
04:24Formidable, allez on y va.
04:28Sur les chemins de la verte Moselle, nous démarrons en découvrant un restaurant scolaire
04:33aux belles ambitions locavores.
04:34Et à deux pas de là, notre première dégustation, les macarons de boulet, comme figés dans
04:39le temps.
04:40Ensuite, direction les vergers de Hervé pour cueillir la Mirabelle de Lorraine, ici la
04:45petite Bidore est une vraie star.
04:46Tout comme l'est le pâté Lorrain chez Philippe, le charcutier de tradition.
04:51Puis, nous lèverons nos verres de Moselle à hausser dans les vignes de Victor, un jeune
04:55vigneron qui s'est donné pour mission de faire briller l'appellation.
04:58Et nous terminerons, comme toujours, en cuisine, devant la rôtissoire de Jean-Marie à la grange
05:04de Condé, plus qu'une auberge, une véritable institution du département.
05:08Mais d'abord, direction les prairies pour garder nos moutons, ou plutôt les moutons
05:14de Louise, la jeune bergère qui a de qui tenir.
05:16Allez, c'est parti.
05:17Bonjour Louise, bonjour Jean-Bernard, bonjour Vincent, bonjour Louise, bonjour Jean-Bernard.
05:37Alors voici notre bergère, notre bergère Lorraine et son papa.
05:41Quel âge avez-vous Louise ?
05:43J'ai 21 ans.
05:4421 ans, d'accord.
05:45C'est vraiment le début de l'histoire.
05:46Oui, oui, oui.
05:47Alors, Louise était mon élève lorsque j'étais enseignante et c'était une élève brillante.
05:52Et alors, comment les parents ont-ils réagi lorsque tu as pris cette décision de reprendre
05:57l'exploitation ?
05:58Ils ont toujours essayé de me dissuader, on va dire, de reprendre la ferme en poussant
06:02à faire des grandes études, etc.
06:03Mais après, c'est vrai que je pense qu'ils ont quand même été soulagés de savoir
06:06que quelqu'un les reprenait.
06:08Je pense qu'il attire aussi, en plus de l'élevage, donc des animaux.
06:12C'est aussi la vie à la ferme, parce que je vois que c'est le rythme de travail qu'elle aime.
06:20Inversement, elle n'aime pas le travail du bureau.
06:23Alors, combien est-ce que vous avez de brebis ici ?
06:25On en a 90.
06:2690 brebis ?
06:27C'est un tout petit troupeau, mais qui a appelé à agrandir, j'espère, grâce à Louise.
06:31Parce que Louise, elle veut développer.
06:33C'est ça, oui.
06:34Donc moi, j'aimerais augmenter.
06:35Donc après, je ne sais pas encore le nombre, il faut que l'on voit par rapport à ce qu'on
06:38a, au terrain qu'on a, etc.
06:40Mais ce serait vraiment le but, oui, d'augmenter la tropovine, quoi.
06:44Vous vendez à la ferme ?
06:45On vend à 70% à la ferme.
06:47Nous, on travaille avec l'abattoir de Sarbot, qui est à un quart d'heure d'ici, et c'est
06:51une chance énorme qu'on a encore d'avoir cet instrument de proximité qui est au service
06:55des agriculteurs.
06:56Alors, vous, vous avez décidé, ici, de rester dans le bio.
07:00Oui.
07:01Est-ce que vous connaissez les difficultés ?
07:02Parce que d'autres ont choisi de changer.
07:04Alors, on a toujours été relativement extensifs.
07:05Oui.
07:06Mais après 3-4 années d'hésitation, on a fait le saut, donc ça correspond parfaitement
07:11à notre terroir, à la façon dont on veut travailler.
07:15Économiquement, maintenant, c'est difficile.
07:17Le différentiel de prix ne compense pas la perte de rendement et le travail que ça peut
07:23occasionner.
07:24Quand on les fait en bio, on les élève plus longtemps, en général ?
07:27Oui, tout à fait.
07:28Leurs durées de présence sur la ferme sont d'environ 2 mois de plus qu'en conventionnel.
07:32Donc, ils ne partent pas avant 6 mois.
07:35D'accord.
07:36Pour un poids moyen de…
07:39On vise 20 kilos de carcasses.
07:41On ne retrouve pas forcément la rémunération nécessaire à la baisse des rendements, à
07:45la baisse de la production.
07:46Aujourd'hui, c'est vrai qu'on vend le bio à peu près au même prix que le conventionnel.
07:51Il n'y a pas tellement de plus-value.
07:52Le business, c'est un peu tendu, alors ? Ce n'est pas opulent ?
07:56Non, mais nous, on marche sur deux ou trois jambes, voire peut-être même quatre.
08:02Parce que ma femme a encore un salaire extérieur.
08:05C'est pour ça qu'on en avertit toujours lui, quand il y aura des factures de toiture
08:09à refaire, là, ça sera difficile.
08:13Donc, du coup, vous avez une autre activité en parallèle ? Vous avez besoin d'avoir
08:16une autre activité en parallèle ?
08:17On fait du tourisme.
08:18Donc, on a quatre chambres d'hôtes et quatre gîtes.
08:20Et donc, ça nous permet d'avoir un revenu complémentaire à la ferme.
08:25Et après, évidemment, vous avez des prairies, vous avez de la surface ?
08:29Là, on a décidé, pour les cinq ans à venir, d'augmenter notre surface en herbe.
08:33Et on est vraiment à contretemps, parce que nos voisins, c'est plutôt abandonner
08:38l'élevage, arrêter même des laitiers bio, c'est vraiment dommage, et tout labourer,
08:44drainer.
08:45Moi, j'aimerais qu'on insiste aussi sur le fait que maintenir de l'élevage, aussi
08:49bien auvain que bovin, c'est maintenir des prairies.
08:52Et donc, si on ne consomme pas de viande, ces prairies seront destinées à de la céréaliculture
08:57et on va retourner ces prairies.
08:58Or, la prairie, on en a besoin pour l'eau, et l'eau devient un enjeu extrêmement important
09:03aujourd'hui.
09:04Et je crois que les gens doivent être conscients également de cela.
09:06Sinon, on va demander aux vegans de manger de l'herbe.
09:08Louise, longue vie au milieu des moutons ! Merci encore !
09:15Après avoir gardé nos moutons, où est-ce qu'on se rend, madame assératrice ?
09:26Alors maintenant, nous sommes au lycée professionnel de Boulet et nous allons voir le restaurant
09:31scolaire de cet établissement qui est assez particulier.
09:34Bonjour ! Merci de vous accueillir !
09:36Très heureux de vous accueillir ! Bonjour Catherine !
09:39Lycée inter-entreprise, c'est un lycée privé ?
09:42C'est un lycée professionnel privé inter-entreprise qui a été créé il y a une cinquantaine
09:46d'années, de la volonté des élus de notre territoire avec les entreprises de notre
09:51territoire pour répondre à leurs besoins, notamment dans le secteur industriel.
09:53Donc, lycée technique, tourné vers l'industrie, c'est-à-dire qu'au fond, tous les élèves
09:57qui sont en enseignement ici vont logiquement trouver un emploi sur le bassin de la région ?
10:03C'est effectivement le cas.
10:04D'accord.
10:05On vous suit alors ! Allez-y Catherine, je vous en prie.
10:16Bonjour, merci de nous accueillir ! Ici, c'est la partie scolaire.
10:23Combien vous servez de repas par jour ? Entre 1000 et 1100 repas par jour.
10:28C'est du sérieux.
10:29Pour un personnel de combien d'effectifs ? Nous sommes 10 personnes.
10:33Chaque personne 100 repas ? C'est ça.
10:35C'est plus qu'à la maison.
10:36Beaucoup plus.
10:37C'est un lycée assez particulier puisque nous avons une quinzaine d'écoles qui avaient
10:42un problème de restauration collective et donc cette cantine est devenue une cantine
10:46communautaire, gérée, administrée par le conseil communautaire de la communauté de
10:51communes.
10:52Mme la sénatrice, en deux secondes, on a un petit exemple de la complexité administrative.
10:58Ce n'est pas simple.
10:59Tout à fait.
11:00Mais on a une volonté que nos élèves mangent des produits locaux.
11:04Aujourd'hui, on souhaite que d'ici 2027, 70% des produits soient issus de la région
11:11Grand Est, dont un tiers devrait être des produits bio.
11:15Ça, c'est une volonté forte pour justement assurer à nos producteurs locaux un débouché
11:20de leurs produits.
11:21Par exemple, le menu d'aujourd'hui, c'est quoi ?
11:23Donc, nous avons une salade de concombre bio, ça c'est bien Mosellant.
11:27Nous avons un sauté de bœuf qui est Mosellant aussi.
11:30Ensuite, nous avons des pâtes bio, mais qui ne sont pas de la région, mais bio.
11:34En fromage, nous avons du Saint-Nectaire, donc AOP.
11:36Ah bah oui, alors là, évidemment.
11:38Forcément.
11:39Et en dessert, nous avons un yaourt aux fruits bio qui est Mosellant aussi, qui nous vient
11:43de Dieuse.
11:44Jean-Michel, qu'est-ce que ça coûte ici, les repas ?
11:46Le repas ici, prix de revient, il est environ de 6,30 euros.
11:50La collectivité, la communauté de communes participent à hauteur de 2 euros par repas.
11:54Et on a vu, et Anthony peut le dire, une progression très sensible de la fréquentation
12:00des sites, qui veut dire que pour un certain nombre de familles, le prix était un problème.
12:05Et vous êtes autonome sur la gestion des portions alimentaires, etc. ?
12:09Bien sûr.
12:10Tant que le budget est respecté, je suis libre de mes faits et gestes.
12:13Et personne n'a faim en sortant ?
12:14Je vous promets que non.
12:16Merci beaucoup, Anthony, de votre accueil.
12:18Merci à vous.
12:19Merci à vous, Jean-Michel.
12:20Merci.
12:21Nous, on va continuer notre périple.
12:22Merci, Anthony.
12:23Merci.
12:24Ça sent bon, en tout cas, au moment de partir.
12:25Bonjour.
12:26Bonjour.
12:27Alors, Jacques, je vous présente Catherine Belretti, la sénatrice de Moselle.
12:41Bonjour, madame la sénatrice.
12:42Qui n'est pas inhabitue de la boutique, mais qui va le devenir.
12:44Tout à fait.
12:45Très bien.
12:46C'est un homme qui, comme Alexandre, un homme seul face à l'industrie biscuitière
12:49française et internationale, défend le macaron de boulet.
12:53Moi, j'adore ça.
12:54Ce macaron, il est particulier.
12:55Il n'est qu'ici, Jacques.
12:56Oui.
12:57Depuis combien de temps ?
12:58Alors, la marque existe depuis 1854.
13:00Oui.
13:01On en est à la sixième génération.
13:03Chère Catherine, on était obligé de passer à double titre, évidemment, parce que c'est
13:07une spécialité mosellane, mais surtout parce que c'est originaire d'Italie, comme vous.
13:11Le macaron, il est venu à la Renaissance, en définitive.
13:14Tout à fait.
13:15Avec les pâtissiers de Catherine de Médicis, comme plein d'autres produits.
13:17L'origine du mot macaron, et d'ailleurs sicilienne, ça vient d'un mot qui se dit macarone, qui
13:22veut dire une pâte fine.
13:23D'accord.
13:24Donc une pâte fine de semoule, de blédure, quand c'est du macaron.
13:26On dit macaroni.
13:27Et pour le macaron, c'est de l'amande.
13:28De l'amande.
13:29On peut goûter ?
13:30Bien sûr qu'on peut goûter.
13:31On est venus pour ça.
13:32Oui.
13:33Hum.
13:34Ah, effectivement, le moelleux.
13:35Vous êtes vendue à la cause moselle, Anne.
13:40Catherine, impossible de passer en Lorraine sans aller dans la vergere de Mirabellier.
13:55Fin de saison, on est chez qui, ici ?
13:57Alors ici, on est à Saint-Jur, dans l'exploitation de Hervé Augurtin.
14:02Ah bah, qui est en train de…
14:03Tout à fait.
14:04De descendre de son arbre.
14:05Bonjour Hervé.
14:06Bonjour.
14:08Bonjour.
14:11Vincent.
14:12Bonjour.
14:13Alors, la mirabelle, c'est une icône de la Lorraine.
14:15Oui.
14:16C'est le fruit lorrain par excellence, appellation d'origine.
14:18Est-ce que le fait d'avoir une appellation, Mirabelle de Lorraine, c'est pas un peu
14:23un protectionnisme soft ? Parce que ça identifie un produit au milieu de toute la masse.
14:28Ah mais tout à fait.
14:29En plus, ici, on est sur un produit IGP.
14:30Bien sûr, ça le protège parce qu'au moment où ça va être vendu, c'est quand même
14:33la moelle, la Lorraine qui est mise en valeur.
14:37C'est quand même 70% de la production manguelle qui est produite ici, en Moselle et en Meurthe-et-Moselle,
14:42Bouches, enfin, en Lorraine.
14:43C'est ça.
14:44C'est à peu près 12 000 tonnes, 12 ou 15 000 tonnes par an de fruits, quoi.
14:47Et du coup, c'est un fruit qui a une périodicité très courte.
14:52Oui, c'est ça, c'est début août jusqu'à fin août, quasiment, trois semaines.
14:59Vous avez une production annuelle qui est de combien, à peu près ?
15:03Alors, c'est un peu aléatoire, parce que suivant les gels et tout ça, la météo,
15:07on est entre 25 et 50 tonnes, quoi.
15:09Vous ne vous êtes pas orienté sur du bio ? Vous avez choisi d'autres méthodes ?
15:12Bio, non, parce qu'en mirabelle, c'est compliqué parce qu'on a pas mal de ravageurs.
15:16Après, la mirabelle, elle n'a pas besoin de beaucoup de produits phytosanitaires.
15:22On fait deux, trois traitements, c'est tout, c'est pas non plus...
15:25Alors, on travaille avec le vivant, donc on est météo-dépendant, on va dire.
15:29Donc, on prend ce que la nature veut bien nous donner, quoi.
15:31Et nous, on donne un petit coup de pouce avec la taille, avec...
15:35Voilà, on essaie de prendre soin, mais c'est jamais acquis, quoi, voilà.
15:39Le problème aussi, c'est la distorsion de concurrence qu'on a avec les pays voisins sur la main-d'œuvre, quoi.
15:44Donc, voilà, ils ont des salaires à 4 euros de l'heure, alors que nous, on est à 12 euros en France.
15:53Il faudra harmoniser tout ça un jour ou l'autre, parce que sinon, nous, c'est plus possible.
15:56Ça, c'est une discussion qui peut être faite au niveau européen, effectivement.
16:00Alors après, on ne peut pas agir à l'intérieur d'un pays en imposant un SMIC,
16:04mais en tout cas, à ce moment-là, il faudrait taxer le produit au moment de son entrée.
16:08Et puis en fait, le problème aussi en France, c'est qu'aux normes européennes déjà imposées à nos agriculteurs,
16:13il y a les normes françaises qui se surimposent.
16:16Alors effectivement, au niveau du Sénat, on a un groupe agriculture avec à sa tête un président
16:21qui lui-même est agriculteur et qui défend tout cela.
16:24Mais bien sûr, il faut être encore écouté par notre gouvernement.
16:28– Oh, j'en pique une ? Catherine, peut-être ?
16:31– Ah oui, bien sûr.
16:32– Ah ben c'est les dernières en plus.
16:35Voilà, ça, ça nous fera pour la route, le petit casse-croûte.
16:38Merci beaucoup, et bonne journée.
16:40– Au revoir.
16:41– Oh, c'est merveilleux, j'adore ça.
16:44– La masonnettrice, on est ici à Sarbou, au sud-est du Sénat.
16:57C'est le département de la Moselle ?
16:58– Oui.
16:58– Et c'est chez vous ?
16:59– Tout à fait, nous sommes en Moselle-Sud ici,
17:02et nous allons découvrir maintenant une institution
17:05en ce qui concerne la charcuterie, chez Philippe Reinhardt.
17:09– Monsieur Reinhardt, là, il y a le patron qui est là.
17:16– Bonjour Philippe.
17:17– Bonjour Catherine.
17:18– Bonjour Philippe, Vincent.
17:20– Bonjour Vincent.
17:21– Moi, j'aime les charcutiers de villages qui fabriquent,
17:25alors que partout en France, ils achètent.
17:27C'est vrai Philippe, je ne m'en fais pas.
17:29– Absolument, beaucoup font de l'achat-revente.
17:31C'est heureusement ce que moi, je ne fais pas aujourd'hui.
17:33Tous mes produits sont fabrication maison.
17:35C'est une question de santé publique aussi.
17:36Mes charcuteries, on a réduit les additifs, on a réduit le gras.
17:40On est sur des produits qui sont de qualité infiniment différentes
17:43que ce qu'on peut trouver aujourd'hui dans l'industrie
17:45et la grande distribution, je veux dire.
17:47– Comment est-ce qu'on lutte contre d'autres formes de distribution ?
17:51Parce qu'effectivement, une charcuterie de village, c'est merveilleux,
17:54mais est-ce qu'on ne voit pas les clients garer les voitures
17:58sur les parkings des hypermarchés et aller chercher de la mauvaise charcuterie ?
18:01– Il y a une part de clientèle qui recherche quand même la qualité des produits.
18:05– Question de pouvoir d'achat aussi ?
18:07– Alors le pouvoir d'achat, je veux dire, on a déjà comparé les prix.
18:10Moi, sur mon jambon cuit, je suis moins cher que la grande distribution.
18:13– C'est vrai ?
18:14– Les prix sont absolument concurrentiels par rapport à la grande distribution.
18:17C'est un faux débat, un faux problème aujourd'hui, je pense.
18:20– Quand la grande distribution s'est installée sur le territoire,
18:22on a quand même vu péricliter un certain nombre de petits commerces,
18:26de boucheries, de charcuteries, parce qu'il y en a eu énormément ici.
18:30– Il y avait 52 boucheries il y a 40 ans sur le territoire.
18:33Aujourd'hui, il y en a encore une dizaine ou une douzaine.
18:36Donc la grande distribution a quand même fait un peu de nettoyage par rapport à ça.
18:41Il y a des contraintes administratives aujourd'hui qui sont extrêmement compliquées.
18:44On n'a plus d'interlocuteurs, ça, il faut quand même être honnête.
18:48Aujourd'hui, avec la dématérialisation, ça devient une usine à gaz.
18:51– On a encore aussi quelques petites lois locales qui permettent d'avoir un régime particulier.
18:57– Des particularismes régionaux et départementaux.
19:00– On a pu conserver le droit local.
19:02Vous savez que la Moselle a été annexée à plusieurs reprises.
19:05Donc on a gardé un certain nombre de droits et de lois allemandes
19:09qui permettent d'avoir certains avantages qu'on n'a pas ailleurs en France.
19:13Et notamment en ce qui concerne la sécurité sociale qui est beaucoup mieux remboursée.
19:16On est à 90% ici.
19:18On a deux jours de congés supplémentaires.
19:20Effectivement, on a un certain nombre d'avantages qu'on essaie de garder
19:22et qu'on essaie de défendre au niveau national.
19:25– Bon, alors excusez-moi, mais il y a un truc qui m'obsède.
19:27Depuis que je suis rentré tout à l'heure, j'ai zyoté le pâté lorrain.
19:31Je crois que j'ai très faim, là, maintenant. Il faut que je goûte.
19:33– Alors on va le goûter.
19:34– Oh que c'est beau ! – Voilà.
19:38– Rappelez-moi ce qu'il y a dedans.
19:39– C'est du porc, c'est du porc, oignons, échalotes.
19:43– Hum, eh oui ! Un petit peu de vin blanc, quand même.
19:47– Ah, il n'y a que du vin blanc. C'est bon, hein ?
19:50– J'adore ça. – C'est trop bon.
20:06– Alors là, on arrive dans le vignoble de Victor Barbier, à Vic-sur-Seille.
20:10Quelqu'un qui était au départ un agriculteur
20:13et qui s'est reconverti dans la viticulture.
20:15Alors, il m'a dit qu'on le trouverait dans les vignes.
20:17Ah, le voilà, le voilà.
20:19– Bonjour, bonjour. – Bonjour.
20:21– Vincent. – Bonjour, Victor.
20:24– Alors dites donc, mais on est presque aux frontières de la Moselle.
20:29La Moselle, c'est une appellation, une AOC,
20:31une appellation d'origine contrôlée.
20:33Ici, c'est un peu particulier.
20:35Ce terroir de Vic-sur-Seille, c'est un peu une tâche,
20:38une petite enclave, comme une enclave des papes.
20:41– On est tout au sud, on est à 60-70 kilomètres de Metz
20:44et nous avons 80 hectares en AOC.
20:46Et pourquoi nous avons eu l'AOC Moselle,
20:48alors que la Moselle ne passe pas, le cours d'eau ne passe pas à Vic-sur-Seille ?
20:52Un ancien sénateur, monsieur Leroy, qui était maire de la commune,
20:55n'y est pas pour rien.
20:56Il a voulu relancer la culture de la vigne avec monsieur Claude Gauthier
20:59il y a à peu près une trentaine, quarantaine d'années.
21:02Et comme il y avait déjà de la vigne quand l'AOC s'est créée,
21:04ils ont intégré Vic-sur-Seille.
21:05– Mais quelles sont les principales difficultés que vous avez aujourd'hui ?
21:09– Au niveau de l'AOC, c'est l'installation des jeunes pour différentes raisons.
21:14C'est l'acquisition du foncier.
21:15Surtout sur le Val-de-Metz et le Cirque-les-Bains,
21:17c'est en concurrence avec la construction.
21:20Donc le prix des terrains augmente et les jeunes n'arrivent pas à s'installer.
21:22– C'est ça, c'est le problème du foncier aussi.
21:24– Qu'est-ce que ça coûte un hectare de vigne ici ?
21:26– Un hectare de vigne en production, en Moselle, au sens large, libre,
21:31un terrain libre, c'est entre 50 et 90 000 euros l'hectare.
21:34J'ai de la chance d'avoir des parents qui étaient garants
21:36et qui avaient quelque chose derrière qui rassurait les financeurs.
21:39– Bien sûr.
21:40– Alors, j'ai vu qu'ici c'était quand même enherbé, vous travaillez en bio ou pas du tout ?
21:45– Alors non, je ne travaille pas en bio.
21:46Je ne suis pas en bio parce que quand je me suis installé,
21:48expérience agricole, famille d'agriculteur, on fait du bio sur l'exploitation.
21:54Il faut d'abord rassurer le banquier, et peut-être un jour pouvoir passer au bio.
21:59– On n'est pas loin des vendanges, vous faites comme les anciens,
22:02vous goûtez pour savoir quand c'est mûr ?
22:04– Exactement, allez-y.
22:06– C'est épinot ça, hein ? – Epinot noir, ouais.
22:08– Bon, t'as un tout petit peu de sucre encore, hein ?
22:11– Les pépins sont pas complètement marrons, quoi.
22:13– Alors, santé et longuit au vin mausellant, hein ?
22:17– Merci.
22:25– Alors, Catherine, à mon tour de vous emmener dans un lieu de tous les plaisirs,
22:29c'est la grange de Condé, ici, à Condé-Northenne.
22:32Voilà le patron qui est là, Jean-Marie Visite.
22:34On va essayer de lui soutirer les secrets du porcelet à la broche.
22:38Comment ça va, chef ?
22:40– Bienvenue.
22:41– Tout va bien à Condé-Northenne ? – Très bien, merci beaucoup.
22:42– Alors, aujourd'hui, l'élève, l'apprenti, c'est Catherine.
22:46Elle va mettre le tablier.
22:47– Je vais vous donner toute ma formation, je vais vous gâter.
22:50– Merci beaucoup.
22:55– La base de la marinade, traditionnelle, on prend de l'huile d'olive,
23:00qui va se marier avec l'oignon, le persil, les queues de persil,
23:03le paprika et la moutarde.
23:05Donc là, vous pouvez parsemer, moi, de persil.
23:08Écraser votre persil avec la main.
23:12On rajoute un petit peu d'oignon et on fait pareil.
23:14N'ayez pas peur de l'écraser.
23:18Après, on va le fisser, là, on est bien.
23:19Mettez un petit peu de moutarde.
23:21Vous l'étalez, vous la badigeonnez avec la cuillère.
23:26Superbe.
23:28C'est ce qui va donner la saveur et ce qui va couler.
23:30Après, on referme et on va ficeler ça comme un rôti.
23:33– Et le paprika, on n'en met pas dedans ?
23:35– Non, le paprika, on s'en sert pour la marinade de l'extérieur,
23:38pour donner la couleur.
23:40– Bon, je vais vous laisser terminer ça.
23:42Catherine et moi, on va aller se parler un petit peu.
23:53– Catherine Belretti, on a laissé le chef travailler un petit peu.
23:56Dans un instant, on goûtera vos merveilles culinaires.
24:01Mais je voudrais revenir un petit peu sur notre journée.
24:03Je suis sûr que ceux qui ont découvert La Moselle
24:07à travers les images qu'on vient de leur montrer sont surpris.
24:11– Tout à fait, beaucoup pensent encore à La Moselle
24:14comme étant les paysages gris de l'époque industrielle,
24:20de l'époque des charbonnages.
24:21Mais en fait, aujourd'hui, La Moselle a d'énormes charmes
24:24avec la moitié de la surface de son espace qui est agricole.
24:29Et aujourd'hui, nous avons pratiquement 2 400
24:32d'exploitations agricoles de La Moselle
24:33qui emploient à peu près 8 000 personnes.
24:35– On a vu au lycée interprofessionnel
24:39que ça manquait de maraîchers, par exemple,
24:41ça manquait de petites agricultures.
24:43Est-ce qu'il y a un effort qui est fait là-dessus ?
24:45– Alors, il y a un effort qui est fait, effectivement,
24:47au niveau du département et au niveau de la région,
24:49des collectivités territoriales pour faire en sorte, justement,
24:53que des agriculteurs se lancent, et notamment dans le maraîchage,
24:56en proposant à des jeunes de venir s'installer
24:58et de se lancer dans ce type de culture.
25:00– Et cette frontière osmotique, j'ai envie de dire,
25:03entre le Luxembourg et La Moselle,
25:06est-ce que c'est un avantage
25:07ou est-ce que c'est un inconvénient pour le département ?
25:09– Alors, c'est à la fois un avantage et un inconvénient
25:12parce que nous avons pratiquement 85 000 personnes
25:15qui, tous les jours, vont travailler au Luxembourg.
25:17Donc, c'est à la fois une source d'emploi,
25:20mais, en même temps, ça dépouille un peu La Moselle de ses travailleurs.
25:26Mais, ceci dit, les revenus font que, à la fois vers le Luxembourg,
25:30mais également vers l'Allemagne,
25:31des personnes trouvent des débouchés pour travailler.
25:35– Qu'est-ce que vous dites quand vous présentez ?
25:37Vous dites que vous êtes Lorraine ou vous dites que vous êtes Mosellane ?
25:40– Eh bien, aujourd'hui, je vais dire que je suis Mosellane du Grand Est.
25:44– Oh ! Le cochon de Catherine ! Magnifique !
25:49– Je vais servir Catherine, alors.
25:52– Merci beaucoup.
25:59– Merci beaucoup, Catherine, pour ces moments ensemble.
26:03Et on se retrouve bientôt sur Public Sénat
26:05ou sur la plateforme publicsenat.fr.
26:08À bientôt.
26:11– C'est différent, quand on goûte sur le terroir.
26:14C'est comme boire un verre de vin chez le vigneron.
26:15Ça n'a pas le même goût.
26:16– Je dirais, longue vie au vin Mosellane.
26:18– Merci.

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