- 07/10/2024
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00:00Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:00:07Le 7 octobre a changé le monde, le 7 octobre a changé la France, le 7 octobre a changé les mots.
00:00:14Un pogrom n'est pas un pogrom, un attentat n'est pas un attentat, un terroriste n'est pas un terroriste, un islamiste n'est pas un islamiste.
00:00:23Les français de confession juive sont dévastés, la tête à Paris, le cœur brisé à Tel Aviv.
00:00:29Ils s'interrogent, partirent, restèrent.
00:00:32Le 7 octobre a ravivé l'antisémitisme en France et partout dans le monde.
00:00:36Le 7 octobre allume le spectre de l'extermination si présent dans la conscience juive.
00:00:42Le 7 octobre dit aux juifs que jamais nulle part ils ne seront en sécurité.
00:00:48Le Hamas diffuse les images d'enfants tués à Gaza.
00:00:52Le Hamas sait qu'un enfant sanglanté criminalise Israël.
00:00:57Comment ne pas pleurer, c'est mort par milliers.
00:00:59La France insoumise, l'ONU et même la Croix-Rouge instruisent contre Israël un procès en génocide.
00:01:05Quand bien même il existerait des couloirs humanitaires, quand bien même des vaccins contre la poliomélite seraient distribués à Gaza pour les enfants avec l'accord des autorités israéliennes.
00:01:14Le Hamas sait que l'émotion détruit la raison.
00:01:19En France, Jean-Luc Mélenchon instrumentalise la guerre.
00:01:23Hamas contre Israël pour aller à la pêche aux voies.
00:01:27Il y a bien longtemps qu'il a dépassé les bornes sans que la sphère médiatique lui en tienne rigueur.
00:01:32Emmanuel Macron a déclaré samedi que la France ne livrerait plus d'armes à Israël.
00:01:37C'est l'invraisemblable timing à deux jours de la commémoration du 7 octobre.
00:01:42Le président de la République, déjà absent de la manifestation contre l'antisémitisme à l'automne dernier, marque une distance avec Israël qui interroge.
00:01:51Lundi 7 octobre, l'année d'après, pensez ce matin pour les 1200 victimes, pour les 7500 blessés et pour les 250 otages enlevés,
00:02:02dont 97 croupissent ou croupiraient toujours dans les tunnels de Gaza.
00:02:09Il est 9h02. Chana Lusso.
00:02:23Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:02:25Les cérémonies en mémoire des victimes du 7 octobre ont débuté en Israël, notamment à Reim, sur les sites du festival Supernova.
00:02:32Là-bas, 364 personnes ont été exécutées dans des conditions abominables, parmi elles Maya, 22 ans.
00:02:39Son père Laurent témoigne ce matin au micro.
00:02:43Je ne dois pas enterrer ma fille. C'est ma fille qui doit m'enterrer. C'est le monde à l'envers.
00:02:48Ils sont venus s'amuser, danser, vivre la joie, la joie de vivre. Ils avaient la joie de vivre.
00:02:57C'est trop, je ne sais pas.
00:03:02Voilà, et notez que Jean-Noël Barreau, le chef de la diplomatie française, est arrivé sur place il y a quelques instants.
00:03:07Dans ce contexte, la branche armée du Hamas a revendiqué ce matin des tirs de roquettes sur Israël.
00:03:13Ces tirs venaient de la bande de Gaza. Un kiboutz, une base militaire et un rassemblement de soldats israéliens ont été visés.
00:03:19Tzahal annonce avoir intercepté trois projectiles. Un quatrième est tombé sur une zone inhabitée.
00:03:25En France, Emmanuel Macron recevra des familles d'otages ce matin à 11h30 à l'Elysée.
00:03:29Et ce soir, Michel Barnier se rendra au Dôme de Paris, où une cérémonie sera organisée par le CRIF.
00:03:344000 personnes sont attendues au total, et notez que d'autres commémorations seront organisées en France, à Nice, à Marseille ou encore à Lyon.
00:03:42Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous, Pascal.
00:03:44Merci, Chana Lousteau. Elisabeth Lévy est avec nous, Nathan Devers, Georges Fenech, Sébastien Spitzer,
00:03:50que nous avions reçus il y a quelques jours et nous danserons encore.
00:03:53C'est un livre absolument formidable, si j'ose dire, 7 octobre.
00:03:56Et après, les survivants racontent, vous les avez rencontrés, et vous nous aviez émus, évidemment, par tous les témoignages que vous aviez rapportés.
00:04:02Elisabeth Lévy, causeur, 7 octobre, un jour sans fin. C'est un numéro, évidemment, qui vous touche particulièrement.
00:04:09Oui, qui a été pas très facile à faire, et je vous remercie pour votre édito.
00:04:14Je crois que vous avez bien campé le paysage idéologique dans lequel nous sommes aujourd'hui.
00:04:20Georges Fenech, que vous connaissez, et Arthur, va arriver dans une seconde.
00:04:24Arthur qui sera donc sur ce plateau dans quelques secondes.
00:04:28Ce matin, évidemment, il y a des hommages, des hommages en Israël, des hommages également à Paris, dans le quatrième arrondissement.
00:04:36Mais je voulais que nous commencions, peut-être, cette émission par ce timing tout à fait étonnant d'Emmanuel Macron
00:04:44qui a demandé que des armes ne soient pas livrées à Israël.
00:04:51Il y a un communiqué, d'ailleurs, de l'Élysée.
00:04:53Les deux dirigeants assument leur différence de vue, tout comme leur volonté d'être chacun bien compris de l'autre.
00:04:57Le président de la République a redit au Premier ministre israélien que l'engagement de la France pour la sécurité d'Israël est indéfectible.
00:05:03Le président de la République a également dit au Premier ministre israélien sa conviction que le temps du cessez-le-feu est désormais venu.
00:05:08On répète très souvent la difficulté de comprendre Emmanuel Macron, j'ai envie de dire, sur tous les sujets.
00:05:16Mais effectivement, la veille de la commémoration expliquait que la France ne doit pas livrer d'armes, alors qu'elle en livre, paraît-il, pas.
00:05:27C'est ce qu'a dit François Hollande.
00:05:29Donc tu te dis, mais pourquoi ? Moi je n'ai pas la réponse.
00:05:34Ce qu'il faut bien comprendre, Pascal, c'est que la France ne livre pas d'armes à Israël.
00:05:37Donc Emmanuel Macron, il lance un appel quelque part aux Etats-Unis, qui est le premier fournisseur d'armes à Israël.
00:05:41Mais pourquoi une journée ? Pourquoi ? Parce qu'évidemment c'est interprété comme...
00:05:45Et surtout, on livre des armes au Qatar, qui abrite les chefs politiques du Hamas.
00:05:50On livre des armes à l'Arabie Saoudite, qui a mené une guerre au Yémen.
00:05:54Donc on livre des armes à des pays beaucoup plus sulfureux que la seule démocratie de la zone, qui est Israël.
00:06:02Donc déjà, là, il y a un sujet.
00:06:04Ensuite, pourquoi ? C'est le même homme qui, il y a un an, appelait à une coalition internationale contre le Hamas.
00:06:09Cette coalition internationale aurait agi si différemment de Benjamin Netanyahou ? La question se la pose.
00:06:15Je vous propose de voir cet échange à distance entre le président de la République et Benjamin Netanyahou.
00:06:22Si on appelle à un cessez-le-feu, la cohérence, c'est de ne pas fournir les armes de la guerre.
00:06:26Et je pense que ceux qui la fournissent ne peuvent pas chaque jour appeler à nos côtés au cessez-le-feu et continuer de les approvisionner.
00:06:32Alors qu'Israël combat les forces de la barbarie menées par l'Iran, tous les pays civilisés devraient se tenir fermement aux côtés d'Israël.
00:06:41Pourtant, le président Macron et d'autres dirigeants occidentaux appellent maintenant à des embargos sur les armes contre Israël.
00:06:47Ils devraient avoir honte.
00:06:49Donc c'est des mots assez forts évidemment. Écoutez François Hollande, il était ce matin sur TF1.
00:06:54C'est sûr que la déclaration du chef de l'État la veille du 7 octobre aurait été forcément la plus appropriée.
00:07:03D'autant que la France ne livre pas d'armes à Israël.
00:07:06Il le disait pour les Américains principalement.
00:07:08Donc s'il faut discuter, et je crois qu'il faut discuter de ce point de vue, je peux avoir le même objectif, il faut discuter avec les Américains.
00:07:15Mais les Américains eux-mêmes font pression aujourd'hui sur le CCDF.
00:07:19La voie de la France, au-delà d'appeler un cessez-le-feu, c'est de préparer l'après.
00:07:24C'est-à-dire la paix.
00:07:26Je ne sais pas si vous avez une explication.
00:07:29Moi je vois deux explications.
00:07:31Une explication disons qui est plutôt internationale, c'est la fameuse politique arabe de la France.
00:07:36L'idée qu'on aurait une voix écoutée par tout le monde, ce qui est totalement faux.
00:07:40Mais le 6 octobre ?
00:07:43Pourquoi le 5 ?
00:07:44J'y arrive.
00:07:45Donc il y a ça, il y a l'idée.
00:07:47Je vous rappelle qu'on a quand même des liens avec le Hezbollah qui ne nous servent à rien.
00:07:50On n'aurait pas réussi à les modérer, on n'aurait pas réussi à leur faire accepter la résolution 1700.
00:07:55Donc il y a cela, il y a l'idée que la France aurait une voix singulière, que personne n'écoute, mais ce n'est pas grave.
00:08:01Et ça c'est le quai d'Orsay, qu'on appelle la rue arabe du quai.
00:08:05Donc il y a une espèce de préférence arabe de la politique étrangère française.
00:08:09Et la deuxième chose, c'est qu'Emmanuel Macron fait un choix dans ce pays.
00:08:14Il a peur.
00:08:15Il y a un électorat que Mélenchon flatte et Macron le ménage.
00:08:19Il a peur des réactions des banlieues.
00:08:21Si c'est ça, c'est grave.
00:08:23Excusez-moi, vous voyez.
00:08:24Pardon Pascal.
00:08:25Vous n'avez pas donné l'explication dans votre édito, mais je vais être mal à penser que vous ne seriez pas un tout petit peu d'accord.
00:08:31Si c'est ça, c'est grave.
00:08:32Mais évidemment que c'est grave.
00:08:33C'est-à-dire qu'il acte le fait que sur le sol de France.
00:08:37Oui.
00:08:38Il y a effectivement une culture.
00:08:41Oui.
00:08:42Une pensée.
00:08:43Oui.
00:08:44Qui existe.
00:08:45Oui.
00:08:46Et par ailleurs, pas d'hommage dans les écoles.
00:08:48Pas d'hommage d'Emmanuel Macron.
00:08:49Avec Mme Gentay.
00:08:50Qui a confondu l'hommage de Samuel Paty et Dominique Bernard.
00:08:53Je vous assure.
00:08:54Avec l'hommage du 7 octobre.
00:08:55Je ne veux pas passer mon temps à dire du mal des politiques.
00:08:57Mme Gentay, c'est un ministère sans doute le plus important de la République.
00:09:02Je ne suis même pas sûr.
00:09:04Elle n'a aucun rapport avec l'éducation nationale.
00:09:07Et la première chose qu'elle parle, quand elle a pris la parole sur RTL,
00:09:11c'est pour dire une bêtise.
00:09:12Et je sais que ses communicants hésitent, entre guillemets, à la mettre devant un micro.
00:09:16Moi vous disiez, Pascal, pourquoi le 6 octobre ?
00:09:19Je pense que la réponse, on l'a eue très intelligemment ce matin, d'ailleurs,
00:09:23par Georges Bensoussan, au micro de Sonia Mabrouk.
00:09:26C'était une déclaration d'opportunisme au sommet de la francophonie.
00:09:31Composée de pays plutôt, je dirais, très critiques, pour le moins qu'on puisse dire, à l'égard d'Israël.
00:09:38Mais là, je vais vous dire quelque chose qui me pèse de vous le dire.
00:09:41Mais je vais vous le dire quand même.
00:09:42J'ai le sentiment qu'on assiste à une forme de décomposition
00:09:47et de l'institution de la présidence de la République, et personnelle, pour M. Macron,
00:09:52qui est seul aujourd'hui.
00:09:54Il a le soutien de qui dans ses déclarations ?
00:09:56D'Elifi, comme par hasard.
00:09:57Mélenchon.
00:09:58Et de Mélenchon.
00:09:59L'Insoumis.
00:10:00Le fait qu'il y ait une décrédibilisation de la parole du président de la République sur le plan international,
00:10:05c'est un affaiblissement de notre pays.
00:10:07C'est pour ça que j'ai du mal à vous le dire.
00:10:09Mais on assiste, sous nos yeux, je crois, à une décomposition.
00:10:12Il a tweeté ce matin.
00:10:13Mais moi, je vous rejoins.
00:10:14Et c'est pour ça que je n'ai pas voulu être trop critique, précisément, sur le président de la République,
00:10:18pour la raison que vous dites.
00:10:19C'est que je n'ai pas envie que, entre guillemets, mon président soit affaibli aux yeux du monde.
00:10:26La douleur demeure aussi vive qu'il y a un an, celle du peuple israélien, la nôtre, celle de l'humanité blessée.
00:10:31Nous n'oublions ni les victimes, ni les otages, ni les familles au cœur brisé par l'absence ou l'attente.
00:10:35Je leur adresse nos pensées fraternelles.
00:10:37Je ne sais pas, monsieur Sébastien Spitzer, si vous avez une explication.
00:10:42Oui, bien sûr.
00:10:43Ça fait quelques années qu'on fréquente maintenant le président Macron.
00:10:46On l'a vu déjà il y a quelques années, en 2020, aller au Liban, se poser en sauveur de la situation libanaise,
00:10:53de ce conflit larvé, de cette tension après les explosions.
00:10:57Vous vous souvenez, il est reparti un peu peuneau.
00:11:02C'est le moins qu'on puisse dire.
00:11:03Et là, à nouveau, cette déclaration, vous parlez d'opportunité, mais qui est parfaitement inopportune, évidemment.
00:11:08La date est absurde.
00:11:10Le choix de la date est absurde.
00:11:11Est-ce que c'est une improvisation de plus ?
00:11:12On peut se poser la question.
00:11:13Mais surtout, quand on écoute attentivement sa déclaration,
00:11:18il dit que la France ne livrera plus d'armes à Israël à destination de la guerre à Gaza.
00:11:24C'est-à-dire qu'il évacue la guerre contre le Hezbollah,
00:11:28c'est-à-dire qu'il élude la guerre contre l'Iran qui menace actuellement.
00:11:34Il y a une singularité qui est assez étrange.
00:11:38Alors, est-ce que c'est le fait d'une improvisation mal maîtrisée ?
00:11:41Une improvisation pour le président de la République ? Je n'y crois pas.
00:11:45Comme si on pouvait trier les armes et savoir...
00:11:47Écoutez, Dominique de Villepin, je vois que notre ami Arthur est en train d'arriver sur ce plateau.
00:11:53Donc, je le remercie d'abord de l'accueillir et de partager avec nous ce moment d'émotion et de souvenir.
00:12:06Arthur, vous pouvez venir sur ce plateau.
00:12:08Je vous remercie vraiment grandement.
00:12:11Merci, merci beaucoup d'être avec nous.
00:12:13Chacun, évidemment, vous connaît.
00:12:15Et puis, on a l'occasion de vous entendre depuis un an.
00:12:19D'abord, c'est moi qui vous remercie.
00:12:21D'abord parce que CNews est la seule chaîne qui a eu le courage de diffuser le documentaire sur le festival Nova.
00:12:28Je n'oublie pas, c'était il y a un an.
00:12:30Un documentaire sur lequel j'ai longuement travaillé,
00:12:34qui m'a bouleversé, qui m'empêche encore de dormir aujourd'hui.
00:12:38Vous l'avez fait, je crois que vous le rediffusez ce soir.
00:12:40Voilà, c'était la moindre des choses que je commence par vous dire merci.
00:12:43Mais vraiment, ce que vous dites, c'est très intéressant.
00:12:46L'espace médiatique, la sphère médiatique.
00:12:49On a le sentiment aujourd'hui qu'en France, c'est aussi un des problèmes.
00:12:52Ce matin, j'ai vu, par exemple, chacun choisit ses invités ce matin.
00:12:55France Info a choisi d'inviter Dominique Devillepin.
00:12:58Ça fait sens.
00:12:59Ça fait sens.
00:13:00Forcément, moi je le dis parce que je le pense.
00:13:03Moi, je trouve ça indécent.
00:13:06Je n'ai rien contre France Info.
00:13:08Mais voilà, c'est un jour de deuil, de recueillement.
00:13:12Il y a 43 Français qui sont morts.
00:13:14Il y a deux Français qui sont actuellement dans les tunnels du Hamas,
00:13:18dans des conditions atroces.
00:13:21On a vécu un pogrom.
00:13:23Et je crois qu'il était temps aujourd'hui de donner la parole peut-être
00:13:29à ceux qui ont souffert, aux victimes, à ceux qui peuvent raconter
00:13:33ce qui a été vécu le 7 octobre.
00:13:35Et pas à tous les détracteurs d'Israël à droite à gauche.
00:13:38Cette course au buzz permanente fait que tout et n'importe quoi
00:13:43est raconté sur les plateaux télé, sur les réseaux.
00:13:46Enfin, le mal du siècle, il est sur TikTok.
00:13:49Il y a un problème d'éducation terrible.
00:13:52Et je pense que les médias, nous avons notre part de responsabilité.
00:13:57Vous dites que le mal est sur TikTok.
00:14:00Mais ce matin, dans les écoles de France,
00:14:03il n'y aura pas un mot sur le 7 octobre.
00:14:05Donc moi, j'y vois comme une démission.
00:14:09C'est une incompréhension pour moi.
00:14:11Je ne comprends pas.
00:14:13Comme on a mis des longs mois avant de rendre hommage
00:14:16aux Français assassinés le 7 octobre.
00:14:18Souvenez-vous, aux Invalides.
00:14:20Je ne comprends pas.
00:14:21Tout passe par l'éducation.
00:14:23L'antisémitisme est puni par la loi.
00:14:25Il est temps d'expliquer aux enfants.
00:14:27Quand vous dites que vous ne comprenez pas,
00:14:29vous ne comprenez que trop.
00:14:31On sait très bien la difficulté.
00:14:34C'est qu'il y a sur le sol de France, aujourd'hui,
00:14:37peut-être une immigration massive
00:14:40qui est venue importer ce conflit
00:14:43dans nos banlieues, dans nos villes.
00:14:46Et que ceux qui dirigent savent que
00:14:49parler du 7 octobre, c'est inflammable.
00:14:53Oui, c'est inflammable.
00:14:55Dans un cours.
00:14:57Le sujet est radioactif.
00:14:59Mais dans les écoles et dans les universités,
00:15:01on n'a pas attendu le 7 octobre
00:15:03pour éviter ou faire l'impasse sur les sujets
00:15:05comme la Shoah ou d'autres sujets.
00:15:07Aujourd'hui, c'est très compliqué
00:15:09pour certains étudiants juifs,
00:15:11dans les écoles ou dans les facs,
00:15:12de pouvoir assister à leurs cours.
00:15:14Mais ça ne date pas du 7 octobre.
00:15:15C'est juste que depuis le 7 octobre,
00:15:17c'est exacerbé.
00:15:18Et c'est vrai qu'aujourd'hui,
00:15:19on aurait aimé, peut-être pas jusqu'à une mine de silence,
00:15:22que les enseignants expliquent ce qui s'est passé.
00:15:25Puisqu'il y a une telle déformation
00:15:27de l'histoire du 7 octobre.
00:15:29Il y a un tel déni.
00:15:30Il y a eu tellement de fake news
00:15:31que plus personne ne sait.
00:15:33Il y a un brouhaha terrible.
00:15:34Peut-être qu'il est temps d'expliquer
00:15:36que 1 200 personnes ont été sauvagement assassinées
00:15:39par 3 ou 4 000 terroristes
00:15:41qui sont rentrés dans le but de faire un génocide.
00:15:44Et qu'à l'échelle de la France,
00:15:461 200 personnes, c'est 12 000.
00:15:48Et c'est 30 000 terroristes qui ont pu rentrer.
00:15:50C'est 10 fois les vagues d'attentats
00:15:52que nous avons connues
00:15:53pour un pays 10 fois plus petit.
00:15:55Peut-être que je crois que la seule solution
00:15:59passera par l'éducation.
00:16:00Et qu'au-delà des belles phrases
00:16:02et des belles déclarations
00:16:04qu'on va entendre aujourd'hui,
00:16:06on va passer peut-être aux actions.
00:16:08Maintenant, vous dites
00:16:09que c'est l'immigration qui a apporté le conflit.
00:16:11Moi, je pense plutôt
00:16:12que ce sont certains politiques
00:16:13qui l'exploitent
00:16:14et qui l'instrumentalisent au quotidien.
00:16:17Regardez la France insoumise,
00:16:19ça fait maintenant un an
00:16:20qu'ils sont obsessionnels sur le sujet.
00:16:23Mais ils instrumentalisent
00:16:24des sentiments qui existent.
00:16:25C'est-à-dire que s'il n'y avait pas
00:16:26quand même un antisémitisme musulman,
00:16:29qui ne concerne pas d'ailleurs
00:16:30seulement les immigrés
00:16:31qui sont arrivés récemment,
00:16:32mais souvent des descendants,
00:16:34une partie de toutes les enquêtes du monde,
00:16:36il n'y aurait rien à exploiter, Arthur.
00:16:38Écoutez, après, chacun a son avis.
00:16:40Moi, je vous dis simplement
00:16:41qu'en bas de Sciences Po,
00:16:43je ne vois pas que des musulmans.
00:16:45Pas dit que.
00:16:46Mais on les suggère.
00:16:47Donc, l'antisémitisme n'est pas que musulman.
00:16:51Il y a beaucoup...
00:16:52Je veux dire, la communauté musulmane
00:16:54n'est pas antisémite.
00:16:55Les islamistes, peut-être, sont antisémites,
00:16:57mais pas les musulmans.
00:16:58Vous savez, Arthur,
00:16:59juste avant de partir en Israël, rencontrer...
00:17:01Je ne sais pas si vous connaissez
00:17:02Sébastien Spitzer,
00:17:03et nous dans ce rancor,
00:17:04qui avait fait un livre absolument formidable
00:17:05et qu'on a reçu ici.
00:17:06Oui, préfacé par mon ami Émilie Moiti.
00:17:08J'allais le dire.
00:17:09Que j'ai lu.
00:17:10Frérot.
00:17:11Juste avant de partir
00:17:12et de retrouver Émilie en Israël
00:17:15pour recueillir le témoignage des rescapés
00:17:17du 7 octobre,
00:17:18parce qu'aujourd'hui,
00:17:19c'est d'eux qu'on parle.
00:17:20C'est d'eux qu'on parle.
00:17:21J'ai été invité dans une école,
00:17:23comme vous l'avez mentionné tout à l'heure.
00:17:25J'ai été invité dans une école
00:17:26par quatre professeurs
00:17:27pour évoquer un livre
00:17:29que je venais d'écrire sur Victor Hugo.
00:17:31Et j'avais quatre classes réunies.
00:17:33Et juste avant de m'adresser à eux
00:17:35dans cet amphithéâtre,
00:17:36j'ai déjeuné avec les professeurs.
00:17:37Je leur ai dit,
00:17:38vous savez, après-demain,
00:17:39je vais partir en Israël.
00:17:40J'ai déjà eu au téléphone
00:17:42Jonathan Silver,
00:17:44le fils de Viviane Silver,
00:17:45pacifiste.
00:17:46La mère a, pendant 30 ans,
00:17:48milité pour la paix
00:17:49avec ses longues marches
00:17:51entre les femmes palestiniennes
00:17:52et les femmes israéliennes
00:17:53pour Women Watch for Peace.
00:17:55Et j'ai dit aux professeurs,
00:17:57j'aimerais leur parler,
00:17:58j'aimerais raconter cette histoire
00:18:00à vos élèves.
00:18:01Les professeurs étaient très mal à l'aise,
00:18:03en me disant,
00:18:04c'est pas le sujet,
00:18:05c'est compliqué,
00:18:06c'est inflammable,
00:18:07c'est vraiment,
00:18:08vous savez, c'est difficile pour nous.
00:18:09Et puis, depuis le professeur a été assassiné,
00:18:10enfin, c'est très compliqué.
00:18:12Et je leur ai dit, écoutez,
00:18:13laissez-moi faire,
00:18:14faites-moi confiance.
00:18:16Je me suis adressé à cette centaine d'élèves,
00:18:19ces quatre classes réunies.
00:18:21Je leur ai raconté une histoire,
00:18:23l'histoire humaine,
00:18:25pleine de chair,
00:18:26de fibres,
00:18:27de muscles,
00:18:28de vérité,
00:18:29de Jonathan Silver.
00:18:31À la fin de cette conférence,
00:18:33j'ai jamais eu autant d'élèves
00:18:34qui voulaient faire des selfies,
00:18:35et ils venaient de tous horizons.
00:18:37Ils venaient de tous les milieux,
00:18:38de tous les horizons.
00:18:39J'ai rappelé les professeurs
00:18:40une semaine après pour leur dire,
00:18:41voilà, alors,
00:18:42est-ce que vous avez eu des problèmes ?
00:18:43Est-ce qu'il y a eu des conséquences
00:18:44de cette intervention ?
00:18:46Non, monsieur, aucune.
00:18:48À partir du moment où on raconte
00:18:49la vérité, la singularité,
00:18:51l'histoire personnelle des uns et des autres,
00:18:53on peut tout raconter.
00:18:55Il faut partir en tournée,
00:18:56cher ami,
00:18:57il faut faire toutes les écoles.
00:18:59Non mais, Sébastien...
00:19:01Moi, le manque de courage de tout ça,
00:19:03pas simplement dans votre milieu,
00:19:05les artistes,
00:19:06qui parfois se planquent,
00:19:07qui ne veulent pas en parler.
00:19:09Le manque de courage,
00:19:10effectivement, des politiques,
00:19:11le manque de courage des journalistes.
00:19:13Je vous assure,
00:19:14ce qui se passe depuis un an,
00:19:16je trouve ça terrifiant.
00:19:18Je ne peux pas vous dire autre chose.
00:19:20Parce que ceux qui donnent parfois des leçons,
00:19:22notamment dans le milieu artistique,
00:19:24que je n'entends pas,
00:19:25ne veulent surtout pas, entre guillemets,
00:19:27se mouiller,
00:19:28parce que c'est leur public de temps en temps.
00:19:30Pascal, le sujet est radioactif.
00:19:32Oui, c'est ça le courage,
00:19:34c'est quand il est radioactif
00:19:35qu'il faut en parler,
00:19:36autrement, on n'a pas d'intérêt.
00:19:37Pascal, vous savez,
00:19:38moi, après le 7 octobre,
00:19:39mon téléphone n'a cessé de sonner.
00:19:41J'ai perdu des amis chers.
00:19:43C'est ce que vous disiez.
00:19:44J'en ai rencontré des formidables.
00:19:46Mais pourquoi vous avez perdu des amis chers ?
00:19:50Parce que les gens ont du mal
00:19:53à avoir de l'empathie sur ce sujet,
00:19:55et je ne me l'explique pas.
00:19:58Je suis descendu dans la rue avec mes amis
00:20:00pour les femmes afghanes,
00:20:02pour les LGBT,
00:20:04pour toutes les causes, l'arménie.
00:20:07Allez taper Arthur Manif,
00:20:09toutes les manifs.
00:20:10Et quand on a eu besoin d'eux,
00:20:12juste pour nous exprimer un peu d'humanité,
00:20:16ils ont répondu aux abonnés absents.
00:20:19Et ça, ça m'a perturbé.
00:20:21Alors je ne les ai pas rappelés.
00:20:23Mais j'ai rencontré des gens tellement incroyables.
00:20:26Mais vous savez pourquoi ?
00:20:27Parce qu'ils pensent à eux.
00:20:29Ils pensent que de parler de ça,
00:20:31ils gèrent leur boutique.
00:20:34Pas uniquement.
00:20:35C'est vrai qu'il y a certains
00:20:36qui sont des petits boutiquiers,
00:20:37mais il y a aussi des gens
00:20:38qui ne savent pas quoi dire,
00:20:40qui ont peur de dire une connerie.
00:20:42Et le fait qu'ils n'aient pas parlé
00:20:43ne veut pas dire qu'ils n'ont pas vécu le drame
00:20:46de la même manière que nous tous.
00:20:47Attention, ce ne sont pas des monstres.
00:20:49C'est juste que certains,
00:20:51et c'est une minorité me concernant,
00:20:53ont disparu du radar, mais c'est la vie.
00:20:55Écoutez, on en apprend tous les jours,
00:20:57et c'est dans l'adversité
00:20:58qu'on reconnaît ses amis.
00:20:59Donc dans ce moment de deuil aujourd'hui
00:21:01et de recueillement,
00:21:02un an est passé,
00:21:03et je sais désormais qui appeler
00:21:05quand j'ai des larmes.
00:21:07Nathan Devers,
00:21:08je vais vous poser une question.
00:21:10Je me demande en vous écoutant
00:21:12s'il ne faut pas être un peu plus pessimiste
00:21:14sur la nature du silence
00:21:15qu'il y a eu sur le 7 octobre.
00:21:16Vous dites que c'est de la lâcheté,
00:21:18que c'est la peur d'être,
00:21:20si vous voulez, de perdre des amis,
00:21:22que c'est peut-être une incapacité de parler.
00:21:24Est-ce que ce n'est pas plus ?
00:21:26Est-ce qu'il n'y a pas
00:21:27presque une sorte de réjouissance cachée ?
00:21:29Moi, j'ai été très frappé le 7 octobre
00:21:31de voir des gens exprimer publiquement,
00:21:33rare,
00:21:34mais leur réjouissance officielle.
00:21:36Et d'autres n'ont pas eu le courage
00:21:38en quelque sorte d'aller jusqu'au bout,
00:21:40mais ont utilisé toutes sortes d'arguments,
00:21:42relativisation,
00:21:43fausse contextualisation,
00:21:45destinés, si vous voulez,
00:21:47à bloquer l'empathie,
00:21:48à expliquer que finalement,
00:21:50Israël était coupable,
00:21:51Israël était bourreau,
00:21:52dans le jour le plus noir de son histoire.
00:21:54Est-ce qu'il n'y a pas un peu de ça aussi ?
00:21:56Il y a un sondage
00:21:57qu'avait fait l'American Jewish Committee
00:21:59en Europe,
00:22:00qui montre que près de 90% des Français
00:22:02ont condamné
00:22:04les massacres du 7 octobre.
00:22:08C'est vrai que dans ce sondage,
00:22:09on découvre qu'il y a
00:22:10une grande solitude des Juifs de France
00:22:12et que nous avons l'impression
00:22:14de vivre dans un monde parallèle,
00:22:15quelque part,
00:22:16où les gens ne comprennent pas
00:22:17ce que nous avons vécu,
00:22:18qui est un changement,
00:22:21une bascule,
00:22:22que ce soit en France,
00:22:23mais dans le monde entier.
00:22:24Mais le problème, c'est que
00:22:27au-delà des mots,
00:22:29ce que nous attendons
00:22:30sont des actes, en fait.
00:22:31Et donc, je suis toujours optimiste,
00:22:33parce que si je rentre
00:22:35dans ce schéma pessimiste,
00:22:36alors qu'est-ce qu'il nous reste ?
00:22:37Qu'est-ce qu'on va laisser ?
00:22:38Qu'est-ce qu'on va transmettre
00:22:39à nos enfants ?
00:22:40Je fais partie de ceux
00:22:41qui pensent qu'on peut changer les choses.
00:22:43Peut-être à tort,
00:22:44mais je ferai tout pour.
00:22:45Thomas, il nous attend.
00:22:47Thomas, vous allez prendre
00:22:49la parole sur Europe 1
00:22:51jusqu'à 11h,
00:22:52et on se retrouvera évidemment
00:22:54ensuite pour la suite
00:22:56des programmes d'Europe.
00:22:57Merci beaucoup, Thomas Hill.
00:22:59C'est vrai qu'il y a de l'inquiétude,
00:23:01bien sûr,
00:23:02et vous avez souvent parlé aussi
00:23:03de votre vie aujourd'hui,
00:23:05ce que vous recevez
00:23:06comme un insulte,
00:23:07en même temps que je parle.
00:23:08Si je vais sur un compte
00:23:09ou TikTok ou Instagram
00:23:11ou Twitter,
00:23:12c'est un déferlement.
00:23:13Et de ce fait,
00:23:14votre vie a complètement changé aujourd'hui,
00:23:15puisque vous ne pouvez plus
00:23:16aller prendre un café
00:23:17en bas de chez vous, tranquillement.
00:23:19Oui, c'est vrai.
00:23:20J'ai perdu un peu de mon intimité.
00:23:22Je suis protégé 24 heures sur 24.
00:23:24Et là où j'aimais,
00:23:25comme je le dis souvent,
00:23:26appeler un copain et dire
00:23:27« Viens, on va prendre un café »,
00:23:28en bas de la maison,
00:23:29c'est plus possible.
00:23:30Il faut prévenir,
00:23:31il faut donner l'adresse,
00:23:32il faut que quelqu'un aille sur place.
00:23:35Je suis une personnalité publique,
00:23:37ça fait 30 ans que des millions
00:23:38de gens me regardent.
00:23:39Mathématiquement,
00:23:40il y a une minorité
00:23:42de timbrés,
00:23:44et il faut s'en méfier,
00:23:46tout simplement.
00:23:47Après, c'est le mot « minorité ».
00:23:49C'est tous ces mots-là
00:23:52qu'on a du mal.
00:23:54Alors les timbrés, sans doute.
00:23:55Quand je marche dans la rue,
00:23:56même si je suis accompagné,
00:23:58les gens me voient sourire.
00:24:00Les gens sont bienveillants avec moi.
00:24:02Il y a juste peut-être un crétin
00:24:04tous les dix jours
00:24:06qui m'a insulté,
00:24:07mais n'exagérons pas.
00:24:08Quand au réseau social,
00:24:09on voit de moins en moins d'insultes,
00:24:10puisque dès que ça dépasse
00:24:121000 messages minutes,
00:24:13Meta, il ferme.
00:24:15Ce sont des flots.
00:24:17Mon combat, entre guillemets,
00:24:19c'est vraiment la puissance publique.
00:24:21Quand je vois ce qu'il se passe
00:24:23à Sciences Po,
00:24:24que vous avez un ministre
00:24:26de l'enseignement supérieur
00:24:28qui ne prend pas sa voiture
00:24:30pour y aller, M. Edzel.
00:24:32Quand je vois ce qu'il se passe
00:24:34entre 12h et 12h30,
00:24:36chaque mardi ou mercredi,
00:24:38où pour avoir la paix sociale,
00:24:39on a accordé des manifestations
00:24:41pro-palestiniennes dans Sciences Po.
00:24:43Quand je vois ces démissions successives,
00:24:45quand je vois ce matin qu'on n'en parle pas
00:24:47dans les écoles,
00:24:49je ne veux pas vous mettre en difficulté
00:24:51en vous parlant d'Emmanuel Macron,
00:24:52ce ne sera évidemment pas le sujet,
00:24:53mais je trouve que
00:24:55tous ceux qui pourraient agir
00:24:57sur le réel,
00:24:59ils n'agissent pas.
00:25:01Ou pas assez.
00:25:02Et ça, ce sont des exemples très précis
00:25:04que je cite.
00:25:05Ce sont des petites lâchetés,
00:25:06des petites démissions.
00:25:07Aujourd'hui, Pascal,
00:25:08c'est un jour de deuil,
00:25:09un jour de commémoration,
00:25:10un jour de recueillement.
00:25:11Et le chef de la France insoumise
00:25:13a appelé à ce que les étudiants,
00:25:15demain, mettent des drapeaux palestiniens
00:25:17dans les écoles et les femmes.
00:25:18C'est-à-dire qu'on marche sur la tête.
00:25:20Vous accepteriez, par exemple,
00:25:21un échange avec Jean-Luc Mélenchon ?
00:25:23On fait un débat ensemble.
00:25:25Vous accepteriez d'échanger avec lui ou pas ?
00:25:27Moi, je ne suis pas un homme politique.
00:25:29Non, mais vous avez une personnalité publique
00:25:31et forcément...
00:25:32Je ne sais pas si je...
00:25:34Non, je n'ai pas envie de...
00:25:36Il ne m'intéresse pas.
00:25:38Et je ne sais pas si je suis la bonne personne.
00:25:40Je ne suis pas approprié,
00:25:41la bonne personne,
00:25:42pour parler à ce monsieur.
00:25:45Il a distillé une haine antisémite
00:25:48depuis un an.
00:25:50Lui et tous ses députés.
00:25:52Alors, il joue sur les mots,
00:25:54l'antisionisme.
00:25:55Ils n'ont de cesse de poster
00:25:57sur les réseaux sociaux
00:25:58depuis un an,
00:25:59des milliers.
00:26:00On a fait un compte.
00:26:01C'est par milliers les messages
00:26:03qu'ils postent contre Israël,
00:26:05cette espèce d'obsession.
00:26:07Je veux dire, on sait très bien
00:26:09que tout ça, ça cache de l'antisémitisme.
00:26:11Pourquoi ce conflit et pas d'autres ?
00:26:13Attention, le fait d'être en souffrance aujourd'hui
00:26:16ne veut pas dire que je ne souffre pas aussi
00:26:18pour ce qui se passe à Gaza.
00:26:20Moi, je n'ai pas une empathie sélective.
00:26:22Un mort est un mort.
00:26:23C'est la guerre.
00:26:24C'est terrible ce qui se passe en Israël.
00:26:25C'est terrible pour les enfants de Gaza.
00:26:27Mais ce que je veux dire,
00:26:28importer ce conflit en France
00:26:30juste pour aller glaner quelques voix,
00:26:33ça me dégoûte.
00:26:35Mais ce n'est pas juste pour glaner quelques voix.
00:26:38Moi, ce que je vois monter,
00:26:39c'est quand même une idéologie
00:26:41qui est un peu plus large.
00:26:42Il y a une détestation d'Israël
00:26:45qui ne tient plus du tout compte de la réalité
00:26:47parce qu'à part d'entendre
00:26:48état génocidaire tous les jours,
00:26:50état terroriste tous les jours,
00:26:51ça finit par entrer.
00:26:53Les gens ne connaissent pas la situation.
00:26:55On ne rappelle pas que, malgré tout,
00:26:57Israël se bat, on peut discuter
00:26:59de la façon dont ils le font,
00:27:01contre des ennemis qui ne demandent pas un territoire.
00:27:04Ils demandent sa destruction.
00:27:06Et moi, ce que je vois,
00:27:07c'est monter dans une partie de la jeunesse
00:27:10et, je le répète,
00:27:11dans une partie des quartiers
00:27:13de la population musulmane.
00:27:14Les études le montrent.
00:27:15Une haine des Juifs
00:27:17qui maintenant devient une sorte
00:27:19d'idéologie respectable.
00:27:21Et ça, pardon, mais ça va plus loin.
00:27:24Arthur, je ne veux pas briser votre optimisme.
00:27:26J'avais oublié que j'étais alors des pros.
00:27:28Mais ne brisez pas mon optimisme,
00:27:32mais laissez-moi encore y croire.
00:27:34Laissez-moi croire à mon pays.
00:27:37Laissez-moi croire en la France.
00:27:39Je vous laisse croire.
00:27:40J'ai le droit de ne pas, malheureusement...
00:27:42Non, mais bien sûr.
00:27:43Moi, je suis complètement d'accord avec vous.
00:27:45Mais j'ai lu ce week-end.
00:27:46Moi aussi, j'y crois totalement
00:27:48et je le vis de l'intérieur.
00:27:50Je suis prof à Sciences Po.
00:27:51À mon retour d'Israël,
00:27:53une fois que j'ai écrit ce livre,
00:27:55j'ai raconté mon expérience.
00:27:57Parce que c'est un atelier d'écriture.
00:27:58Et je leur dis,
00:27:59arrêtez de vous fier aux abstractions.
00:28:00Ne jugez pas de loin, à travers les écrans.
00:28:02Allez voir, écoutez, sentez.
00:28:05Entrez en contact avec...
00:28:07Apprenez l'histoire.
00:28:08Apprenez l'histoire.
00:28:09Oui, mais justement,
00:28:10alors c'est très intéressant ce que vous dites.
00:28:11Apprenez l'histoire.
00:28:12Pardonnez-moi de vous couper.
00:28:13Apprenez l'histoire.
00:28:14Moi, j'ai lu ce week-end.
00:28:15C'est dans Le Monde.
00:28:17Comment est né l'État d'Israël ?
00:28:19Incroyable.
00:28:20Vous avez vu ce reportage ?
00:28:21Quoi, ce reportage ?
00:28:22Ce poste, en plus, qui est...
00:28:24C'est Le Monde.
00:28:26En plus, c'est une rediffusion
00:28:28de la saloperie que vous avez faite il y a quelques temps.
00:28:30Cette vidéo, il l'avait déjà postée.
00:28:32C'est un repost.
00:28:33Mais c'est le journal, Le Monde.
00:28:35C'est en démocratie, les gens.
00:28:36Oui, mais Le Monde,
00:28:37qui est actionnaire du Monde ?
00:28:38C'est M. Niel, c'est M. Pigasse.
00:28:40Où ils sont ?
00:28:41Où ils sont, ces actionnaires,
00:28:43bon sang de bois ?
00:28:44De rentrer à la maison.
00:28:46Non, mais je pourrais en parler
00:28:48des heures avec vous,
00:28:49mais à un moment,
00:28:50on ne peut pas dire
00:28:51il y a la liberté de l'express
00:28:52et dire les actionnaires vont contrôler
00:28:53ce que disaient les journalistes.
00:28:54Je partage votre avis.
00:28:55Voilà.
00:28:56Sinon, ça voudrait dire
00:28:57qu'il y a quelqu'un autour.
00:28:58Non, mais vous avez raison.
00:28:59Vous n'êtes pas une marionnette.
00:29:00J'entends ce que vous dites.
00:29:01Vous êtes la preuve vivante.
00:29:03J'entends ce que vous dites.
00:29:04Vous avez raison.
00:29:05Moi, je suis choqué.
00:29:06Comme je suis choqué,
00:29:07je parle souvent,
00:29:08je textote avec Denis Oliven,
00:29:10que vous connaissez,
00:29:11que tout le monde connaît.
00:29:13Je n'arrive pas à comprendre
00:29:14comment il peut assumer
00:29:16la ligne éditoriale
00:29:17de son journal.
00:29:18Libération.
00:29:19Alors, il a trouvé le truc.
00:29:20Il dit, liberté d'expression,
00:29:21c'est les journalistes
00:29:22qui font et tout ça.
00:29:23Il est juste quand même
00:29:24le directeur de la publication,
00:29:25sans doute.
00:29:26Il n'est pas directeur
00:29:27de la publication.
00:29:28Non, il n'a pas de...
00:29:29Après, chacun choisit son...
00:29:32Voilà.
00:29:33Chacun choisit sa vie,
00:29:34ce qu'il doit faire,
00:29:35ce qu'il ne doit pas faire
00:29:36dans des temps un peu troublés.
00:29:37Chacun a sa colonne vertébrale.
00:29:39Je ne parle pas de Denis Oliven,
00:29:40je parle en général.
00:29:41Juste pour revenir
00:29:42sur ce que vous disiez,
00:29:43Sciences Po sont 100 crétins
00:29:44qui sont dans la rue.
00:29:45Exactement.
00:29:46Ça ne représente pas
00:29:47les milliers d'élèves.
00:29:48Et je pense qu'il y a
00:29:49un nouveau directeur,
00:29:50Louise Vassy,
00:29:51qui va, j'en suis certain,
00:29:52remettre un peu d'ordre.
00:29:53Il a commencé, là,
00:29:54j'ai l'impression.
00:29:55Bon.
00:29:56Parait-il que vous devez partir.
00:29:57Oui.
00:29:58D'abord, je vous remercie
00:30:02parce que vous allez rediffuser
00:30:03ce documentaire.
00:30:04Vous étiez les premiers
00:30:05et je le rajoute,
00:30:06les seuls à avoir accepté
00:30:07de diffuser
00:30:08ce formidable témoignage.
00:30:09Et pour,
00:30:10qu'est-ce qu'on vous ont dit
00:30:11les autres chaînes,
00:30:12par exemple, disons,
00:30:13LCI, BFM,
00:30:14à qui vous les avez proposées,
00:30:15qu'est-ce qu'ils vous ont dit ?
00:30:16Chers amis,
00:30:17je ne vous le dirai pas ce soir.
00:30:18Ce matin.
00:30:19Je rappelle que vous êtes
00:30:20dans le groupe TF1,
00:30:21quand même,
00:30:22sur LCI.
00:30:23Non, TF1 avait proposé
00:30:24de le diffuser.
00:30:25D'accord.
00:30:26Mais c'était par rapport
00:30:27au timing,
00:30:28il y avait un problème
00:30:29de timing.
00:30:31Vous ne me ferez pas faire
00:30:32une petite polémique de plus,
00:30:33chers Pascal.
00:30:34Non, ce n'est pas mon genre.
00:30:35Et regardez ce soir,
00:30:36le doc,
00:30:37parce que vous parlez
00:30:38d'educer les mômes.
00:30:39Voyez la vérité,
00:30:40elle n'est pas inventée,
00:30:41elle a été filmée
00:30:42par les terroristes.
00:30:43Et c'est ça,
00:30:44la force de ce documentaire.
00:30:45Ce sont les terroristes
00:30:46qui ont filmé
00:30:47leurs exactions,
00:30:48leurs massacres,
00:30:49ivres de joie,
00:30:50hurlant de bonheur,
00:30:51en train de violer,
00:30:52brûler et décapiter
00:30:53des personnes.
00:30:54Regardez ces images
00:30:55et vous allez comprendre
00:30:56peut-être un peu mieux
00:30:57ce que nous vivons tous aujourd'hui.
00:30:58Merci beaucoup, Arthur.
00:30:59Il est 9h30.
00:31:00Merci beaucoup.
00:31:01Audrey Berteau va nous rappeler
00:31:02les titres du jour.
00:31:04Et Alexandre Arcadi,
00:31:05que je vois,
00:31:06que j'avais demandé,
00:31:07à qui nous avions demandé
00:31:08de venir aujourd'hui.
00:31:10Alexandre peut prendre place.
00:31:12D'ailleurs, Alexandre Arcadi,
00:31:13je le remercie grandement
00:31:14d'être avec nous
00:31:15et témoigner là aussi
00:31:17de cette sensibilité
00:31:19qui existe aujourd'hui,
00:31:20de ce rapport
00:31:21à l'antisémitisme
00:31:22qui a changé.
00:31:23Je vous avais,
00:31:24il y a une quinzaine de jours,
00:31:25et on parlait ensemble
00:31:28de Diabolomante
00:31:29et de Diane Curis.
00:31:31Nous serons dans quelques instants
00:31:33avec Hervé Deguin,
00:31:36les assiégés dans l'enfer du 7 octobre.
00:31:38C'est aux éditions Les Cherches Midi.
00:31:41Mais avant cela, Audrey Berteau
00:31:42nous rappelle les titres du jour.
00:31:47À Paris ce matin,
00:31:48un rassemblement a eu lieu
00:31:49dans le 4e arrondissement.
00:31:50L'événement organisé
00:31:51par l'association The Trouffe
00:31:53a débuté à 6h15 du matin.
00:31:55Hier, des milliers de personnes
00:31:56se sont rassemblées à Londres
00:31:57Paris, Berlin ou encore Genève.
00:31:59Ce soir, c'est le CRIF
00:32:00qui organise une grande cérémonie d'hommage
00:32:02à 20h au Dôme de Paris.
00:32:04Le Premier ministre,
00:32:05Michel Barnier, sera présent.
00:32:07Emmanuel Macron s'est exprimé
00:32:08sur X en ce lundi 7 octobre.
00:32:10La douleur demeure aussi vive
00:32:12qu'il y a un an.
00:32:13Celle du peuple israélien,
00:32:14la nôtre,
00:32:15celle de l'humanité est blessée.
00:32:17Le chef de l'État
00:32:18a adressé ses pensées fraternelles
00:32:20aux victimes, aux otages et aux familles.
00:32:22Emmanuel Macron recevra d'ailleurs
00:32:24des familles d'otages
00:32:25en fin de matinée.
00:32:26Enfin, dans la nuit de samedi à dimanche,
00:32:28le commissariat de Champigny sur Marne,
00:32:30dans le Val de Marne,
00:32:31a été la cible de mortiers d'artifices.
00:32:33Ce n'est pas la première fois
00:32:34que l'établissement est visé.
00:32:36Un individu a été interpellé.
00:32:38Nous avions deux auteurs de livres aujourd'hui,
00:32:40deux livres assez différents d'ailleurs.
00:32:41Et nous danserons encore Sébastien Spitzer.
00:32:43Et c'est vrai qu'on vous avait reçu
00:32:45il y a quelques jours
00:32:46et les témoignages des survivants
00:32:48que vous avez rencontrés sont glaçants.
00:32:52Et puis Hervé De Guin,
00:32:53les assiégés dans l'enfer du 7 octobre.
00:32:55Tout à l'heure, Anne Sinclair,
00:32:57je ne sais pas s'il y a une hiérarchie
00:32:58dans l'horreur de la guerre,
00:32:59disait que ce qui s'est passé
00:33:00dans le 7 octobre,
00:33:01jamais, jamais, il n'y a eu
00:33:04ce niveau de sauvagerie, de barbarie.
00:33:07Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
00:33:10Malheureusement, c'est vrai.
00:33:12Le niveau de barbarie le 7 octobre
00:33:14a été absolument considérable.
00:33:15Et dans le cas de cet abri
00:33:17où s'étaient réfugiés 27 jeunes
00:33:19venant du festival de Nova,
00:33:21le massacre a été horrible
00:33:23et vraiment intentionnel.
00:33:24L'attaque s'est passée en trois étapes.
00:33:27La première, les 27 jeunes
00:33:29se sont réfugiés dans ce blocos,
00:33:31une sorte de blocos qu'on appelle
00:33:33Megunith, pensant se protéger
00:33:35des tirs de roquettes.
00:33:36Mais il n'y a pas de porte
00:33:37pour fermer ces abris
00:33:38de manière à ce qu'on puisse
00:33:39y entrer facilement.
00:33:40Et ils ont été encerclés
00:33:41et les touristes sont arrivés
00:33:42sachant très bien qu'à l'intérieur
00:33:43il n'y avait que des civils,
00:33:44des civils désarmés.
00:33:46Et ils ont commencé
00:33:47à jeter des grenades.
00:33:48Un jeune homme qui avait 22 ans,
00:33:51Anner Shapira, s'est posté à l'entrée
00:33:53et il a dit aux autres personnes
00:33:54qui étaient là,
00:33:55qui ne le connaissaient pas,
00:33:56certains de ses amis,
00:33:57la plupart ne le connaissaient pas,
00:33:59couchez-vous au sol,
00:34:01je vais relancer des grenades.
00:34:03La première grenade a été lancée,
00:34:04il l'a relancée.
00:34:05La deuxième, il l'a relancée.
00:34:08La troisième, il l'a relancée.
00:34:10La quatrième, la cinquième,
00:34:12la sixième, la septième.
00:34:14Vous imaginez ?
00:34:15Des grenades qui peuvent
00:34:16exploser à tout moment.
00:34:17Les terroristes ne parvenant pas
00:34:19à tuer ces jeunes gens
00:34:21en lançant des grenades,
00:34:22ils ont commencé à chercher
00:34:23un lance-roquette.
00:34:24Ils ont tiré au lance-roquette,
00:34:25évidemment ils l'ont tué.
00:34:26Ils sont entrés dans l'abri,
00:34:27c'est la deuxième partie de l'assaut.
00:34:29Ils ont pris quatre jeunes
00:34:31qui étaient blessés mais vivants
00:34:32et ils les ont emmenés à Gaza.
00:34:34Où ils sont toujours,
00:34:35pour trois d'entre eux,
00:34:36l'un d'entre eux ayant été exécuté
00:34:37il y a un mois à peu près.
00:34:39Et ensuite,
00:34:40comme si cela ne suffisait pas,
00:34:41ils sont retournés dans l'abri.
00:34:43Vous imaginez ?
00:34:4427 personnes dans l'abri,
00:34:45c'est-à-dire c'était une pile
00:34:46d'un mètre de cadavre.
00:34:48Et ils ont tiré sur les survivants,
00:34:50à bout portant,
00:34:51à la Kalachnikov.
00:34:52Et sept jeunes ont survécu malgré tout,
00:34:55blessés,
00:34:56sous la pile de cadavres,
00:34:58et ils ont été secourus
00:34:59six heures après.
00:35:00Et ce qui nous a frappés,
00:35:01Mitsadrovits,
00:35:02avec qui j'ai fait ce travail
00:35:03et moi-même,
00:35:04c'est le sang-froid épouvantable
00:35:07des agresseurs
00:35:08car on a des images,
00:35:09on a des vidéos.
00:35:10Le hasard fait que l'une des personnes
00:35:12qui s'est réfugiée dans l'abri
00:35:13a garé sa voiture juste devant
00:35:15et la dashcam de la voiture
00:35:16est restée allumée.
00:35:17Donc on voit tout l'assaut.
00:35:18Et on a aussi les images
00:35:20des GoPros que portaient
00:35:21les terroristes
00:35:22et donc on voit le massacre.
00:35:23Et enfin,
00:35:24parmi les 27 jeunes,
00:35:25purement par hasard,
00:35:26il y avait une journaliste,
00:35:27une jeune femme,
00:35:28Ayelet Arnin,
00:35:29et elle a eu,
00:35:30ça a été sa manière de résister,
00:35:31à nerf à renvoyer des grenades,
00:35:32elle,
00:35:33elle a mis en route
00:35:34le micro-enregistreur
00:35:35de son téléphone.
00:35:36Et donc on a tous les sons.
00:35:37Et ce qui ressort
00:35:38de l'enquête qu'on a faite,
00:35:40c'est la jubilation
00:35:41des terroristes.
00:35:42L'un des survivants nous a dit,
00:35:44quand je les ai vus entrer,
00:35:45ils avaient le sourire aux lèvres,
00:35:47un sourire de joie.
00:35:48Et c'est ça
00:35:49qui est profondément troublant.
00:35:50Je ne suis pas israélien,
00:35:51je ne suis même pas juif,
00:35:52c'est en tant que personne,
00:35:53que citoyen,
00:35:54qu'individu,
00:35:55j'ai été,
00:35:56nous avons tous été stupéfaits
00:35:57de la violence gratuite.
00:35:59Voilà,
00:36:00et donc ce livre
00:36:01essaie de raconter cette histoire.
00:36:02Les assiégés.
00:36:03Alors on en parlera
00:36:04tout à l'heure,
00:36:05vous l'avez écrit
00:36:06avec Nizan Orovitz,
00:36:08c'est aux éditions
00:36:09du Cherche-Midi,
00:36:10les assiégés,
00:36:11je le remontre à l'antenne.
00:36:12Simplement,
00:36:13on voulait quand même
00:36:14évoquer aujourd'hui
00:36:15une autre actualité,
00:36:16notamment l'actualité économique
00:36:18avec le budget qui arrive.
00:36:21Et je voulais notamment
00:36:23montrer ce qu'a dit
00:36:25Gérald Darmanin,
00:36:27qui sur les impôts
00:36:29est assez...
00:36:30Ah oui,
00:36:31il torpille le plan budgétaire
00:36:33de Michel Barnier
00:36:34avec, vous le savez,
00:36:3520 millions d'augmentation d'impôts.
00:36:3720 milliards.
00:36:3820 milliards.
00:36:3960 milliards d'économies,
00:36:4040 milliards de baisse des dépenses
00:36:42et 20 milliards de hausse d'impôts.
00:36:44Pour travailler plus,
00:36:45j'ai aussi des propositions
00:36:46comme la suppression
00:36:47d'un deuxième jour férié
00:36:48dans le public
00:36:49comme dans le privé,
00:36:50a-t-il dit ?
00:36:51Globalement,
00:36:52le sujet en France
00:36:53est qu'on ne travaille pas assez.
00:36:54Donc, je le répète,
00:36:55la bonne réponse
00:36:56n'est pas d'augmenter les impôts
00:36:57mais de travailler plus.
00:36:58Il a d'ailleurs raison,
00:36:59c'est-à-dire qu'un gouvernement
00:37:00augmente les impôts
00:37:01dans un pays
00:37:02qui a un gouvernement de droite
00:37:04dirigé.
00:37:05Oui,
00:37:06mais le choc fiscal
00:37:07ne fait pas une politique économique
00:37:09et cette voie risque
00:37:10de tuer la croissance
00:37:11et de créer du chômage de masse.
00:37:13Xavier Niel a dit
00:37:14« Je paierai mes impôts,
00:37:15je serai le dernier à partir
00:37:16même s'il y a 90% d'impôts
00:37:18sur mes revenus,
00:37:19je resterai. »
00:37:20J'aime ce pays indécemment.
00:37:22Bon,
00:37:23je ne sais pas ce que ça veut dire.
00:37:24C'est de la démagogie.
00:37:25On va vous dire
00:37:26qu'on va taxer les riches,
00:37:27les milliardaires
00:37:28mais vous pouvez taxer 52 personnes.
00:37:29Le problème de la France,
00:37:30c'est des dizaines de milliards d'euros.
00:37:32Vous pouvez même tout leur prendre.
00:37:33À la fin,
00:37:34vous aurez peanuts.
00:37:35Donc, le message,
00:37:36c'est regarder
00:37:37où on taxe les riches
00:37:38mais à la fin,
00:37:39on taxe tout le monde systématiquement.
00:37:40Il a raison,
00:37:41Xavier Niel,
00:37:42bien évidemment.
00:37:43Vous avez vu qu'il y en a une
00:37:44qui a déjà fait reculer
00:37:45Michel Barnier,
00:37:46c'est Marine Le Pen.
00:37:47Sur les retraites,
00:37:48puisqu'il voulait déplacer
00:37:49de six mois
00:37:50la revalorisation.
00:37:51On va la mettre en juillet
00:37:52alors qu'elle doit avoir lieu
00:37:53le 1er janvier.
00:37:54Marine Le Pen a dit
00:37:55qu'elle était contre.
00:37:56Michel Barnier,
00:37:57dans la tribune hier,
00:37:58a dit « On renonce.
00:37:59La revalorisation des retraites
00:38:00aura bien lieu en janvier. »
00:38:01J'ai demandé à Olivier Babaud.
00:38:02D'abord,
00:38:03c'est quand même extraordinaire.
00:38:04On augmente quand même le budget.
00:38:05C'est-à-dire qu'on va faire
00:38:06plus dépenser,
00:38:07plus dépenser de 2 %.
00:38:08Monsieur Babaud,
00:38:09bonjour.
00:38:10On vous voit régulièrement
00:38:11sur Europe 1.
00:38:12On vous écoute sur Europe 1
00:38:13et on vous envoie régulièrement.
00:38:14Vous êtes économiste
00:38:15sur aussi.
00:38:16Donc,
00:38:17on nous dit qu'on va baisser
00:38:18mais on ne baisse pas du tout.
00:38:19On va augmenter moins.
00:38:20On économise
00:38:21pour augmenter moins.
00:38:22Donc,
00:38:23comment est-il possible
00:38:24qu'on ne puisse pas
00:38:25baisser,
00:38:26bon sang de bois,
00:38:27la dépense publique ?
00:38:28Comment c'est possible ?
00:38:29C'est la question
00:38:30la plus simple du monde.
00:38:31Sur la dépense,
00:38:32il faut dire que c'est effectivement
00:38:33la découverte
00:38:34qu'on a fait.
00:38:35Hier,
00:38:36c'est qu'en réalité,
00:38:37la dépense ne va pas baisser du tout.
00:38:38Elle va un petit peu moins augmenter
00:38:39mais elle va quand même
00:38:40augmenter plus que l'inflation
00:38:41en 2025.
00:38:42C'est-à-dire que si on prend
00:38:43les efforts réels,
00:38:44contrairement à ce que
00:38:45Michel Barnier dit,
00:38:46ce n'est pas
00:38:47deux tiers de baisse des dépenses,
00:38:48un tiers d'augmentation
00:38:49des impôts.
00:38:50C'est plutôt le contraire.
00:38:51C'est deux tiers
00:38:52d'augmentation des prélèvements,
00:38:53un tiers de baisse des dépenses.
00:38:54Et puis,
00:38:55une baisse des dépenses
00:38:56qui est quand même
00:38:57extrêmement timide,
00:38:58il faut souligner
00:38:59qu'il n'y a pas
00:39:00d'impôt.
00:39:01Et puis,
00:39:02une baisse des dépenses
00:39:03qui est quand même
00:39:04extrêmement timide,
00:39:05il faut souligner
00:39:06que dans ce qu'on met
00:39:07sous le volet
00:39:08baisse des dépenses,
00:39:09en réalité,
00:39:10la plupart du temps,
00:39:11c'est ce qu'on appelle
00:39:12des dépenses fiscales,
00:39:13c'est-à-dire en fait
00:39:14c'est des niches fiscales,
00:39:15c'est des réductions d'impôts
00:39:16qu'on va diminuer,
00:39:17c'est-à-dire que
00:39:18ces baisses des dépenses
00:39:19sont en fait
00:39:20des augmentations
00:39:21de recettes diminuées.
00:39:22D'accord.
00:39:23Donc,
00:39:24ça c'est clair.
00:39:25Bon,
00:39:26est-ce que vous diriez…
00:39:27Il y a un putain de jeu
00:39:28de vocabulaire là-dedans.
00:39:29Oui,
00:39:30bien sûr,
00:39:31parce que tout le monde
00:39:32n'est pas aussi fort que vous
00:39:33en matière économique.
00:39:34Bon.
00:39:35On va être très concis.
00:39:36Bon,
00:39:37est-ce que…
00:39:38Voilà la modeste analyse
00:39:39que je vous propose
00:39:40et vous allez me dire
00:39:41si je me trompe.
00:39:42On veut une nouvelle fois
00:39:43attaquer les entreprises privées.
00:39:44Le vrai problème,
00:39:45c'est l'administration publique,
00:39:46l'administration publique.
00:39:47Donc,
00:39:48c'est vrai pour les retraites,
00:39:49c'est-à-dire que
00:39:50les retraites du public
00:39:51ce n'est pas les mêmes
00:39:52que les retraites du privé.
00:39:53Les retraites du public,
00:39:54c'est 25 ans
00:39:55les dernières années.
00:39:56Nous,
00:39:57les pauvres salariés du privé,
00:39:58c'est…
00:39:59Non,
00:40:00pardonnez-moi.
00:40:01Nous,
00:40:02c'est sur 25 ans
00:40:03et le public,
00:40:04c'est calculé sur 6 mois.
00:40:05Donc,
00:40:06nous,
00:40:07les pauvres salariés du privé,
00:40:08évidemment,
00:40:09on est en difficulté.
00:40:10Les jours de carence,
00:40:11maladie,
00:40:12c'est la même chose.
00:40:13Les congés dans les conseils
00:40:14départementaux régionaux,
00:40:15ils ont beaucoup plus
00:40:16que 5 semaines.
00:40:17Le temps de travail,
00:40:18je n'en parle pas,
00:40:19c'est hier
00:40:20M. Attal qui a dit
00:40:21qu'il faudrait que
00:40:22toute l'administration
00:40:23se mette à 35 heures,
00:40:24etc.
00:40:25Donc,
00:40:26est-ce que
00:40:27si on attaquait
00:40:28vraiment
00:40:29le public
00:40:30et qu'on le mettait
00:40:31au même rythme
00:40:32dans tous les domaines
00:40:33que le privé,
00:40:34est-ce qu'on ferait
00:40:35des économies ?
00:40:36Voilà une question simple.
00:40:37Alors,
00:40:38il y a quelque chose
00:40:39qui est très vrai
00:40:40et que les gens
00:40:41doivent absolument savoir,
00:40:42c'est que là,
00:40:43les retraites,
00:40:44c'est le gros morceau
00:40:45du budget.
00:40:46Oui,
00:40:47mais ça,
00:40:48on le sait,
00:40:49Olivier Babaud.
00:40:50Répondez à ma question,
00:40:51soyez sympa,
00:40:52répondez clairement.
00:40:53J'y viens,
00:40:54parce que…
00:40:55Oui,
00:40:57l'Institut Molinari
00:40:58a montré
00:40:59que le système
00:41:00des retraites
00:41:01publiques
00:41:02était gravement
00:41:03déficitaire,
00:41:04même si
00:41:05le Conseil d'orientation
00:41:06des retraites
00:41:07cachait ce déficit.
00:41:08En 2023,
00:41:09on était à quelque chose
00:41:10comme 56 milliards
00:41:11de déficit
00:41:12et depuis 2002,
00:41:13cumulés,
00:41:14ce seraient
00:41:15943 milliards
00:41:16de déficit
00:41:17qui sont donc
00:41:18compensés
00:41:19en fait par
00:41:20nos impôts
00:41:21ou par l'emprunt,
00:41:22si vous voulez,
00:41:23par l'État
00:41:24qui va abonder
00:41:25les retraites.
00:41:26Est-ce que c'est
00:41:27la vraie question ?
00:41:28Voilà,
00:41:29exactement.
00:41:30Alors,
00:41:31c'est vrai que
00:41:32le public,
00:41:33c'est les 6 derniers mois,
00:41:34le privé,
00:41:35les 25 meilleures années,
00:41:36c'est tout à fait inéquitable
00:41:37mais il se trouve
00:41:38que les salaires
00:41:39sont un peu moins élevés
00:41:40dans le public.
00:41:41Ça, c'est même plus vrai,
00:41:42pardonnez-moi,
00:41:43mais c'est même plus vrai.
00:41:44C'était vrai il y a 30 ans,
00:41:45ce n'est même plus vrai.
00:41:46Alors ça,
00:41:47je balaye,
00:41:48ce n'est même plus vrai.
00:41:49Désolé,
00:41:50ce n'est même plus vrai.
00:41:51Comment c'est la sécurité
00:41:52de l'emploi ?
00:41:53Ce n'est même plus vrai,
00:41:55ce n'est même plus vrai.
00:41:56Donc,
00:41:57je balaye votre argument.
00:41:58Un autre ?
00:41:59En réalité,
00:42:00le niveau des retraites
00:42:01n'est pas tellement plus élevé
00:42:02dans le public.
00:42:03Pourquoi ?
00:42:04Parce que la subtilité,
00:42:05c'est que sur le public,
00:42:06vous avez souvent
00:42:07des parts de primes
00:42:08qui sont importantes
00:42:09dans vos rémunérations
00:42:10et ces primes n'entrent pas
00:42:11dans le calcul
00:42:12de votre retraite.
00:42:13Donc,
00:42:14ce n'est pas
00:42:15le problème
00:42:16le plus immédiat.
00:42:17En revanche,
00:42:18il y a
00:42:19quelque chose d'intéressant
00:42:20à voir,
00:42:21par exemple,
00:42:22sur les arrêts maladie.
00:42:23Depuis très longtemps,
00:42:24on sait que
00:42:25devenir fonctionnaire
00:42:26rend malade.
00:42:27C'est-à-dire que
00:42:28le jour où vous êtes
00:42:29fonctionnaire titulaire,
00:42:30votre taux d'arrêt maladie
00:42:31augmente.
00:42:32Oui,
00:42:33évidemment.
00:42:34C'est étrange.
00:42:35Oui,
00:42:36ce n'est pas étrange du tout.
00:42:37Donc,
00:42:38il faut réformer ça
00:42:39et ça peut être un axe
00:42:40mais évidemment,
00:42:41il faut beaucoup de courage
00:42:42pour le faire
00:42:43et c'est plus facile
00:42:44d'attaquer le privé.
00:42:45Bon,
00:42:46il n'y aura pas de baisse
00:42:47de dépense,
00:42:48donc,
00:42:49pour conclure.
00:42:50Pouvoir supprimer
00:42:51des fonctionnaires,
00:42:52c'est extrêmement difficile.
00:42:53Remplacer des gens
00:42:54quand ils partent à la retraite,
00:42:55c'est une façon de dire
00:42:56« Voyez,
00:42:57votre job ne servait à rien,
00:42:58on va attendre que vous partiez
00:42:59à la retraite
00:43:00et puis on va le supprimer. »
00:43:01Ce n'est quand même pas
00:43:02une perspective extrêmement ambitieuse.
00:43:03Non,
00:43:04mais c'est ce qu'avait fait Nicolas Sarkozy
00:43:05et c'est la seule manière
00:43:06de faire des économies.
00:43:07Je vous remercie beaucoup,
00:43:08Olivier Babaud.
00:43:09Vous étiez en direct
00:43:10avec nous
00:43:11et puis,
00:43:12vous viendrez sur notre plateau
00:43:13cette année
00:43:14parce que c'est intéressant.
00:43:15Même si je vous brutalise un peu,
00:43:16je vous brusque un peu
00:43:17parce que je connais les économistes
00:43:18et il faut que ce soit
00:43:20Écoutez ce que disait
00:43:21Gabriel Attal hier.
00:43:22Il est assez courageux,
00:43:23d'ailleurs,
00:43:24Gabriel Attal.
00:43:25On en a dit un petit peu de mal
00:43:26ces derniers temps,
00:43:27surtout moi,
00:43:28mais là,
00:43:29il a été bien sur les 35 heures.
00:43:30Il a dit qu'il faudrait
00:43:31que l'administration publique
00:43:32se mette à bosser 35 heures.
00:43:33Il n'est pas pour les supprimer,
00:43:34contrairement à Gérald Darmanin.
00:43:35Non,
00:43:36mais au moins
00:43:37il souligne
00:43:38que dans les conseils régionaux,
00:43:41que dans les conseils généraux,
00:43:42de temps en temps,
00:43:43c'est doucement le matin,
00:43:46tranquille,
00:43:47c'est l'après-midi.
00:43:49Il vous demande des propositions.
00:43:51Quelles sont vos principales idées
00:43:52pour la réduction
00:43:53des défenses publiques ?
00:43:54Je vais vous dire
00:43:55de manière très claire,
00:43:56de l'ordre dans nos dépenses,
00:43:58la justice fiscale
00:44:00et le travail au cœur de tout.
00:44:03Bon,
00:44:04les 35 heures,
00:44:05voilà.
00:44:06Écoutez,
00:44:07il faut que tout le monde s'y mette.
00:44:10Mais ça fait 50 ans.
00:44:11Il y a eu 150 000 fonctionnaires de plus
00:44:13depuis 2017.
00:44:14Vous vous rendez compte ?
00:44:15Au lieu de baisser
00:44:16le nombre de fonctionnaires,
00:44:17on l'a augmenté.
00:44:19C'est ça, le vrai sujet.
00:44:20Je suis bien d'accord avec vous.
00:44:21Alors, comme on a beaucoup d'invités ce matin,
00:44:23je vais remercier Sébastien Spitzer.
00:44:25Alors, vous allez revenir,
00:44:27bientôt.
00:44:28S'il vous plaît,
00:44:29M. Barbelivien.
00:44:30M. Barbelivien,
00:44:31s'il vous plaît.
00:44:32Est-ce qu'on peut…
00:44:33Oui,
00:44:34on vous reçoit dans deux secondes.
00:44:36Je vous en prie,
00:44:37rentrez sur le plateau.
00:44:39Mettez-vous devant la caméra.
00:44:40Vous êtes bien.
00:44:41Bon,
00:44:42on va vous recevoir dans quelques jours
00:44:43parce que
00:44:44vous avez fait un dictionnaire amoureux
00:44:45de Victor Hugo
00:44:46que je suis en train de piocher,
00:44:47de lire un peu
00:44:48chaque jour comme ça
00:44:49qui est formidable.
00:44:50Donc, merci.
00:44:51M. Petit Scarabée,
00:44:52vous allez laisser votre place également.
00:44:53Bien sûr.
00:44:54Vous n'avez pas noté
00:44:55ce que j'ai dit sur les retraites
00:44:56qui est très important.
00:44:57C'est Marine Le Pen
00:44:58qui est à la manœuvre.
00:44:59Elle dit ça, ça ne passe pas.
00:45:00C'est aussitôt supprimé
00:45:01sur les retraites,
00:45:02la revalorisation.
00:45:03Vous voulez dire que c'est la vice-première ministre ?
00:45:04Absolument.
00:45:05Bon,
00:45:06merci beaucoup.
00:45:07Entrez,
00:45:08M. Barbelivien.
00:45:09Entrez.
00:45:10Entrez.
00:45:12Entrez.
00:45:13Entrez donc.
00:45:14Et entrez.
00:45:15Merci.
00:45:16On va mettre John Mammane là.
00:45:17Voilà.
00:45:18Alors,
00:45:19présentez-nous.
00:45:20Oui, bonjour.
00:45:21Présentez-nous.
00:45:22Parlez dans le micro.
00:45:23Bonjour M. Mammane.
00:45:24Bonjour.
00:45:25John Mammane.
00:45:26Présentez-nous.
00:45:27C'est un compositeur
00:45:29de chansons
00:45:30très célèbres.
00:45:31Nathan,
00:45:32il percute,
00:45:33à mon avis,
00:45:34c'est le seul
00:45:35qui peut connaître son nom
00:45:36à peu près.
00:45:37Pourquoi ?
00:45:38Nous, on est trop vieux ?
00:45:39Yes.
00:45:40Merci.
00:45:41Et vous êtes venu
00:45:42parce que vous avez écrit une chanson
00:45:43sur le 7 octobre.
00:45:44Elle s'appelle
00:45:45Danser dans le désert.
00:45:46Et,
00:45:47ce matin,
00:45:48je voyais justement
00:45:49une illustration
00:45:50à cette chanson.
00:45:51Est-ce que vous avez regardé
00:45:52le témoignage
00:45:53de Laurent Biton
00:45:54et de son épouse
00:45:55en Israël ?
00:45:56Ils ont perdu
00:45:57leur fille Maya
00:45:58dans ce massacre.
00:45:59Et la chanson,
00:46:00dans la chanson
00:46:01qu'on a écrite
00:46:02avec John,
00:46:03en gros,
00:46:04c'est Maya
00:46:05qui s'exprime.
00:46:06C'est-à-dire,
00:46:07je me suis glissé
00:46:08dans la peau
00:46:09d'une éventuelle victime
00:46:10et on voit bien
00:46:12que cette chanson,
00:46:13finalement,
00:46:14symbolise le chagrin.
00:46:15Tout ce qui ressort
00:46:16de cette histoire
00:46:17dont ça fait un an
00:46:18qu'on en fait
00:46:19un sujet politique,
00:46:20pas politique,
00:46:21les uns,
00:46:22ils ne seront jamais
00:46:23d'accord avec les autres.
00:46:24La morale de ça,
00:46:25c'est le chagrin.
00:46:26Ces gens ne s'en remettront
00:46:27jamais,
00:46:28c'est impossible de s'en remettre.
00:46:29Pourquoi vous avez voulu,
00:46:30vous,
00:46:31écrire cette chanson ?
00:46:32Vous êtes juif ?
00:46:33Un peu.
00:46:34Un peu,
00:46:35oui.
00:46:36Un peu,
00:46:37oui.
00:46:38Un peu,
00:46:39oui.
00:46:40Un peu.
00:46:41Comment je pourrais dire ça ?
00:46:42Est-ce que je suis juif ?
00:46:43John Mamman,
00:46:44tu penses que je suis juif ?
00:46:45Déjà,
00:46:46ce n'est pas une chanson
00:46:47de juif particulièrement.
00:46:48D'abord,
00:46:49non,
00:46:50mais c'est une chanson
00:46:51de demi-juif.
00:46:52Parce qu'il se trouve
00:46:53que je suis à moitié juif
00:46:54sur le tard.
00:46:55C'est-à-dire ?
00:46:56J'ai reçu
00:46:57une éducation catholique
00:46:58et j'ai appris
00:46:59très tard
00:47:00que mon père
00:47:01biologique
00:47:02était juif.
00:47:03Bon.
00:47:04Oui,
00:47:05c'est comme ça,
00:47:06ça arrive dans les familles.
00:47:07Ça n'empêche pas
00:47:08que j'ai été élevé
00:47:09et donc j'ai…
00:47:10Mais est-ce que vous vous sentez ?
00:47:11Non,
00:47:12je me sens catholique,
00:47:13moi.
00:47:14Mais là,
00:47:15je n'en fais pas
00:47:16une histoire de religion.
00:47:17Est-ce que
00:47:18au Bataclan,
00:47:19on se sentait comment ?
00:47:20À Horadour-sur-Glane,
00:47:21on était quoi ?
00:47:22Ça servait à quoi
00:47:23en fait,
00:47:24tout ça ?
00:47:25À rien.
00:47:26Le massacre
00:47:27d'il y a un an,
00:47:28ça a fait avancer
00:47:29la paix ?
00:47:30Ça a résolu
00:47:31quelque chose ?
00:47:32Absolument rien.
00:47:33Quand les Allemands
00:47:34massacrent les gens
00:47:35à Horadour-sur-Glane,
00:47:36la guerre
00:47:37est pratiquement finie.
00:47:38Quand les Japonais
00:47:39font les malins
00:47:40à Père-Larbourg…
00:47:41Est-ce qu'on peut
00:47:42écouter peut-être…
00:47:43C'est vous
00:47:44qui avez écrit ?
00:47:45Moi,
00:47:46j'ai écrit le texte
00:47:47et John,
00:47:48la musique
00:47:49et c'est John
00:47:50qui l'interprète.
00:47:51Alors,
00:47:52est-ce qu'on peut peut-être…
00:47:53Je crois que nous avons
00:47:54quelques notes
00:47:55de musique
00:47:56et les paroles
00:47:57qu'on peut peut-être
00:47:58écouter.
00:47:59Je ne sais pas
00:48:00si on écoutera
00:48:01jusqu'au bout.
00:48:02Il y a mille façons
00:48:03de la faire
00:48:05De porter
00:48:06l'habit militaire
00:48:12Pour aller défendre
00:48:14sa terre
00:48:16Pour m'en expliquer
00:48:17à ma mère
00:48:19Pour m'en raconter
00:48:20à mon père
00:48:23Que je suis mort
00:48:24de la première
00:48:26D'avoir dansé
00:48:27dans le désert
00:48:29L'autre côté
00:48:30de la mer
00:48:32Il y a le feu
00:48:33Il y a l'enfer
00:48:34Il y a le feu
00:48:35Il y a l'enfer
00:48:36Les bombes ont remplacé
00:48:37les pierres
00:48:38Les bombes ont remplacé
00:48:39les pierres
00:48:40C'est tout retombé
00:48:41en poussière
00:48:42C'est tout retombé
00:48:43en poussière
00:48:44Je comprends
00:48:45qu'on puisse faire la guerre
00:48:46Je comprends
00:48:47Je fais mon commun
00:48:51Il y a mille façons
00:48:52de la faire
00:48:56On comprend
00:48:57effectivement
00:48:58l'histoire
00:48:59que vous racontez
00:49:00de Maya.
00:49:02Je dis Maya
00:49:03parce que ce matin
00:49:04j'ai vu le témoignage
00:49:05de ses parents
00:49:06et je veux dire
00:49:08la conséquence
00:49:09de ça
00:49:10c'est la vie
00:49:11de ces gens
00:49:12c'est-à-dire
00:49:13toute leur vie
00:49:14ils vont pleurer
00:49:15leur fille
00:49:16évidemment.
00:49:17La question que je posais
00:49:18évidemment à Didier
00:49:19je vous la posais également
00:49:20pourquoi vous avez voulu
00:49:21écrire cette mélodie ?
00:49:23Alors quand j'ai reçu
00:49:24ce texte
00:49:25j'ai ressenti
00:49:26tout ce que j'avais
00:49:27envie d'exprimer
00:49:28par les mots de Didier
00:49:29et du coup
00:49:30c'est quelque part
00:49:31c'est la façon
00:49:32dont je fonctionne
00:49:33dans mon métier
00:49:34je lis quelque chose
00:49:35ou je pense à quelque chose
00:49:36et je le retranscris
00:49:37par une mélodie
00:49:38ou par une chanson
00:49:39et il se trouve
00:49:40que ce jour-là
00:49:41j'étais avec mon petit garçon
00:49:42de 9 ans
00:49:43qui était à côté
00:49:44qui a lu le texte
00:49:45avec moi
00:49:46et un enfant
00:49:47c'est un enfant
00:49:48un enfant c'est pur
00:49:49et il m'a dit
00:49:50Papa c'est triste
00:49:51et c'est beau
00:49:52est-ce qu'on peut réécouter
00:49:53est-ce qu'on peut continuer ?
00:49:54Donc il a découvert
00:49:55en même temps
00:49:56la mélancolie
00:49:57et c'est ce message
00:49:58que je voulais passer aux gens
00:49:59de ce drame
00:50:00voilà
00:50:01Une chanson
00:50:02est-ce qu'une chanson
00:50:03peut...
00:50:04Jamais de la vie
00:50:05je vois la question
00:50:06je vous envoie la réponse
00:50:07est-ce qu'une chanson
00:50:08peut faire avancer
00:50:09les choses ?
00:50:10Est-ce qu'une chanson
00:50:11peut changer le monde ?
00:50:12On y a cru
00:50:13moi je suis de la génération
00:50:14Woodstock
00:50:15et l'île de White
00:50:16donc on y a tous cru
00:50:17mais c'est vain
00:50:18c'est illusoire
00:50:19disons que
00:50:20ça peut
00:50:21faire avancer
00:50:22les choses
00:50:23mais c'est vain
00:50:24c'est illusoire
00:50:25disons que
00:50:26ça peut
00:50:27consoler
00:50:28momentanément
00:50:29pas plus
00:50:30ça peut faire réfléchir
00:50:31aussi
00:50:32bien sûr
00:50:33que ça peut
00:50:34consoler
00:50:35momentanément
00:50:36mais je voulais quand même
00:50:37vous dire
00:50:38qu'au-delà
00:50:39même
00:50:40de la souffrance
00:50:41des victimes
00:50:42ce qui s'est passé
00:50:43le 7 octobre
00:50:44c'est que ça a ravivé
00:50:45en Israël
00:50:46mais aussi
00:50:47chez beaucoup de juifs
00:50:48le sentiment
00:50:49d'un doute existentiel
00:50:50c'est-à-dire
00:50:51Israël est le seul état
00:50:52dont l'existence
00:50:53est en permanence
00:50:54remise en question
00:50:55pas la politique
00:50:56pas ceci ou cela
00:50:57l'existence
00:50:58et je pense que
00:50:59cette blessure
00:51:00Georges Bensoussan
00:51:01en a aussi très bien parlé
00:51:02a été ravivée
00:51:03aussi
00:51:04chez beaucoup de juifs
00:51:05au-delà même
00:51:06de la douleur
00:51:07des victimes
00:51:08oui moi ce qui m'a
00:51:09ce qui m'a
00:51:10enfin
00:51:11ce qui m'a fait réagir
00:51:12au tout début
00:51:13quand j'ai pris
00:51:14le papier et le crayon
00:51:15c'est le
00:51:17le sens
00:51:18de tout ça
00:51:19ça n'a
00:51:20aucun
00:51:21sens
00:51:22aucune
00:51:23justification
00:51:24si
00:51:56après on voit
00:51:57les chefs d'état
00:51:58dans la rue
00:51:59et ça a changé quoi ?
00:52:00Nathan Devers
00:52:01et après on va
00:52:02parler
00:52:03des assiégés
00:52:04avec Hervé De Guin
00:52:05qui est là
00:52:06ce matin avec nous
00:52:07je suis tout à fait
00:52:08d'accord avec
00:52:09ce que vous dites
00:52:10il y a eu
00:52:11une dimension
00:52:12véritablement
00:52:13orgiaque
00:52:14quasiment sexuelle
00:52:15dans la jubilation
00:52:16du mal
00:52:17du côté
00:52:18des terroristes sexuels
00:52:19bien sûr
00:52:20parce qu'il y a eu
00:52:21des violences sexuelles
00:52:22massives
00:52:23d'ailleurs qui ont été
00:52:24traitées par
00:52:25certains féministes
00:52:26qui s'indignent
00:52:27de beaucoup
00:52:28de toutes sortes
00:52:29d'inégalités
00:52:30mais qui là
00:52:31n'ont rien trouvé à redire
00:52:32au fait qu'on ait
00:52:33violé massivement
00:52:34des femmes juives
00:52:35et qui traitaient
00:52:36même certains
00:52:37vous savez
00:52:38dans la marche
00:52:39du 8 mars
00:52:40de putes
00:52:41les femmes du collectif
00:52:42Nous Vivrons
00:52:43qui voulaient
00:52:44rendre hommage
00:52:45aux femmes
00:52:46qui ont été violées
00:52:47le 7 octobre
00:52:48moi j'ai visité
00:52:49le kibbutz Kfar Aza
00:52:50et je peux vous dire
00:52:51vous arrivez dans
00:52:52quelque chose
00:52:53vous voyez des traces
00:52:54de mains
00:52:55des traces de mains
00:52:56d'enfants
00:52:57sur des frigos
00:52:58sur des murs
00:52:59vous comprenez à peu près
00:53:00ce qu'il s'est passé
00:53:01vous voyez des soutiens
00:53:02gorges de femmes
00:53:03qui sont mises devant
00:53:04de femmes qui ont été
00:53:05prises en otage
00:53:06c'est d'une horreur
00:53:07absolument apocalyptique
00:53:08et ce qui a été assassiné
00:53:09en tout cas ce que
00:53:10les gens ont voulu
00:53:11essayer d'assassiner
00:53:12le 7 octobre
00:53:13c'est pas seulement
00:53:14des civils
00:53:15c'est l'idée d'Israël
00:53:16c'est-à-dire l'idée
00:53:17c'était de faire en sorte
00:53:18que l'état refuge des juifs
00:53:19devienne leur piège
00:53:20Les Assiégés
00:53:21C'est intéressant ce que
00:53:22vous écrivez
00:53:23dans la dernière partie
00:53:24du livre
00:53:25les enquêtes journalistiques
00:53:26se sont multipliées
00:53:27mais le tableau général
00:53:28des événements du 7 octobre
00:53:29n'a toujours pas été dévoilé
00:53:30ni le grand public
00:53:31ni même les responsables
00:53:32politiques n'arrivent
00:53:33à se représenter
00:53:34tout ce qui s'est produit
00:53:35ce jour-là
00:53:36et tout ce qui n'a pas
00:53:37fonctionné en matière
00:53:38de défense nationale
00:53:39dites-vous
00:53:40pourquoi vous écrivez ça ?
00:53:41Parce que
00:53:42il n'y a pas d'enquête
00:53:43aujourd'hui
00:53:44nous nous avons mené
00:53:45cette enquête
00:53:46pour qu'on sache
00:53:47sur un tout petit morceau
00:53:48de ce massacre
00:53:49seulement 27 personnes
00:53:50et on sait exactement
00:53:51ce qu'il s'est passé
00:53:52il n'y a pas d'enquête
00:53:53de police
00:53:54si on n'a pas eu à l'époque
00:53:55il n'y en aura jamais
00:53:56Mais ce qui est incroyable
00:53:57est cette question
00:53:58et on le voit bien
00:53:59est que la qualité
00:54:00des services secrets israéliens
00:54:01comment est-il possible
00:54:02qu'il n'ait rien vu venir ?
00:54:05ça reste une interrogation
00:54:06sidérante dans l'état
00:54:08de sécurité d'Israël
00:54:10C'est au responsable
00:54:11à s'expliquer
00:54:12Mais votre avis ?
00:54:13Je ne sais pas
00:54:14je demeure stupéfait
00:54:15je pense qu'il y avait
00:54:16une excessive...
00:54:17Vous-même vous êtes stupéfait ?
00:54:18Oui je suis stupéfait
00:54:19je pense qu'il y avait
00:54:20une excessive confiance
00:54:21dans les moyens technologiques
00:54:22je pense qu'il y avait
00:54:23une erreur d'analyse fondamentale
00:54:24sur l'attitude du Hamas
00:54:26je pense qu'il y a des loupés
00:54:28comme il y en a toujours
00:54:29il y a eu des signes avant quoi
00:54:30on le sait
00:54:31il y a beaucoup d'articles
00:54:32qui l'expliquent
00:54:33on n'a pas entendu ces signaux
00:54:34et il n'y a pas eu de réaction
00:54:35mais je voudrais revenir
00:54:36alors ce n'est pas autre question
00:54:37je voudrais venir sur un point
00:54:38je partage tout à fait
00:54:39votre sentiment
00:54:40on a interrogé
00:54:41les parents des victimes
00:54:42les parents des otages
00:54:43bien sûr c'est une douleur
00:54:44qui ne s'effacera jamais
00:54:46mais ce qu'on a découvert aussi
00:54:47en faisant cette enquête
00:54:49c'est les valeurs de l'amitié
00:54:51l'amour
00:54:52le courage
00:54:53la solidarité
00:54:54l'espoir
00:54:55des gens qui avaient raison
00:54:56de perdre tout espoir
00:54:57qui se sont battus jusqu'au bout
00:54:59pour survivre
00:55:00et il y a des valeurs
00:55:01quand même formidables
00:55:03qui se sont révélées
00:55:04dans cette journée horrible
00:55:05qui permettent malgré tout
00:55:07de penser qu'il y a un avenir
00:55:08et je pense qu'il faut aussi
00:55:10envoyer ce message
00:55:11la tristesse
00:55:12elle est déjà suffisamment présente
00:55:14mais ces personnes
00:55:15qu'on a rencontrées
00:55:16ont eu une force
00:55:17et un courage
00:55:18vraiment extraordinaire
00:55:19je vais répondre à votre question
00:55:20si vous permettez
00:55:21oui
00:55:22les Israéliens attendent
00:55:23le temps des commissions d'enquête
00:55:25qui aura lieu
00:55:26une fois que
00:55:27le conflit
00:55:28si je puis dire
00:55:29ou que cessez le feu
00:55:30soit établi
00:55:31il y aura effectivement
00:55:32des commissions d'enquête
00:55:33en Israël
00:55:34parlementaires
00:55:35notamment pour déterminer
00:55:36les responsabilités politiques
00:55:38et les responsabilités
00:55:39des services
00:55:40et notamment
00:55:41les services de renseignement
00:55:42notamment les services
00:55:43de renseignement
00:55:44qui effectivement
00:55:45avaient des signes avant-coureurs
00:55:46même plus qu'avant-coureurs
00:55:47avaient des signes
00:55:48qu'ils n'ont pas su interpréter
00:55:49tout à l'heure
00:55:50Didier Barbelevien
00:55:51parlait de
00:55:52Laurent Bitton
00:55:53et peut-être
00:55:54tout le monde
00:55:55n'a pas écouté
00:55:56dans la matinale
00:55:57voilà
00:55:58alors je vous propose
00:55:59d'écouter quelques
00:56:00secondes
00:56:01son témoignage
00:56:02une nouvelle fois
00:56:05ils sont arrivés ici
00:56:06à 6h30 du matin
00:56:07et les bombardements
00:56:08ont commencé
00:56:09ils ont pris
00:56:10tout ce qu'ils avaient
00:56:11sur place
00:56:12ils les ont mis
00:56:13dans la voiture
00:56:14ils sont commencés
00:56:15à partir de la voiture
00:56:16ils sont arrivés
00:56:17dans un embouteillage
00:56:18ils sont revenus
00:56:19par derrière
00:56:20parce que l'embouteillage
00:56:21personne ne pouvait
00:56:22plus bouger
00:56:23ils sont arrivés ici
00:56:24la police leur a dit
00:56:25de se cacher
00:56:26entre les deux bennes
00:56:27il y avait deux bennes
00:56:28et à la fin
00:56:29ils sont re-rentrés
00:56:30dans la benne
00:56:31ils se sont cachés
00:56:32avec des sacs poubelles
00:56:33à l'intérieur
00:56:34et
00:56:35on a parlé avec eux
00:56:36de 8h du matin
00:56:37jusqu'à 11h du matin
00:56:38et un terroriste
00:56:39et une personne
00:56:40est sortie
00:56:41avec la tête de curiosité
00:56:42et a eu un regard
00:56:43avec un terroriste
00:56:44et le terroriste
00:56:45il les a vus
00:56:46il est rentré ici
00:56:47et il a fusillé
00:56:48tout le monde
00:56:4915 personnes étaient
00:56:50cachées dans la benne
00:56:519 dont
00:56:52assassinés
00:56:53et 6 en vie
00:56:54mais touchés
00:56:55aussi
00:56:56Vous semblez dire
00:56:57ou garder un peu
00:56:58d'optimisme
00:56:59quand
00:57:00vous avez
00:57:01vu
00:57:02les batailles
00:57:03que vous avez
00:57:04vu
00:57:05que vous avez
00:57:06vu
00:57:07il y a
00:57:08une
00:57:14absence
00:57:17il y a
00:57:25pas de possibilités
00:57:32de possibilité
00:57:35du Hamas, depuis 20 ou 25 ans, dans la haine d'Israël,
00:57:38comment pouvez-vous imaginer qu'un jour, sur cette terre-là,
00:57:43il y ait une paix possible ?
00:57:46Que peut-on espérer d'autre ?
00:57:48Les gens ne vont pas disparaître.
00:57:49Les Israéliens sont là, ils vont rester.
00:57:51Les Palestiniens sont là, ils vont rester.
00:57:53Il n'y a pas d'autre solution que de trouver un jour un accord de paix.
00:57:56Là, maintenant, on est reparti pour un cycle peut-être de 50 ans
00:57:59avant qu'il y ait de nouveau une fenêtre,
00:58:00comme c'était le cas au moment des accords d'Oslo.
00:58:02Mais on ne peut pas oeuvrer à autre chose qu'à la paix.
00:58:05Il faut simplement essayer de trouver les conditions.
00:58:08Même ce qu'on a appelé dans l'histoire la guerre de 100 ans
00:58:10a fini par s'arrêter.
00:58:12Il faudra bien que la paix l'emporte.
00:58:15Sinon, c'est à désespérer de l'humanité.
00:58:17Il n'y a plus rien à attendre de rien.
00:58:19Non, le bon exemple, c'est après 1945,
00:58:22la réconciliation entre l'Allemagne et la France.
00:58:25Parce que des hommes ont voulu, dès 1945,
00:58:28et François Mitterrand l'expliquait bien,
00:58:30ont voulu retrouver...
00:58:32Mais il y avait une condition,
00:58:34c'est-à-dire d'oublier le régime...
00:58:36Le désarmement de l'Allemagne.
00:58:39C'est que les deux peuples partagent la même lecture de l'histoire.
00:58:42Non.
00:58:43Ça veut dire que les deux peuples, l'Allemagne et la France,
00:58:45disent par exemple que le nazisme a été responsable
00:58:47de la Seconde Guerre mondiale.
00:58:481939-1940, c'est un drapeau.
00:58:50Si vous avez deux peuples qui n'ont pas la même lecture de l'histoire
00:58:53et que pour les uns, ce qui était tragique d'un côté
00:58:56était un heureux événement de l'autre,
00:58:57et d'ailleurs, c'est pour ça que le régime algérien
00:58:59ne se réconcilie pas avec la France,
00:59:01parce que fondamentalement,
00:59:02ils refusent d'avoir une lecture unique de l'histoire.
00:59:04La France a fait ce travail-là de repentance, de lecture critique.
00:59:08Mais quand vous avez deux régimes qui refusent d'adopter une lecture commune,
00:59:11vous ne pouvez pas avoir une paix profonde.
00:59:13Je ne crois pas, moi, qu'en 1945, les Français, les Allemands, les peuples
00:59:16étaient absolument convaincus qu'il fallait se réconcilier.
00:59:19Les peuples, non.
00:59:20Mais les dirigeants, je ne crois pas.
00:59:23Non, je réponds justement.
00:59:25Nathan vient de dire qu'il faut que les deux peuples soient d'accord.
00:59:27Si on attend que les deux peuples soient d'accord, c'est bon.
00:59:30On ne le verra jamais, même vous, cher Nathan.
00:59:32Donc, moi, je ne crois pas qu'il faut attendre que les deux peuples soient d'accord.
00:59:36Je crois qu'il faut qu'il y ait des dirigeants qui soient capables d'avancer.
00:59:40Et surtout, il faut qu'il y ait aujourd'hui, pour Gaza en tous les cas,
00:59:43une coalition internationale.
00:59:45Il faut qu'il y ait une autre gouvernance à Gaza.
00:59:46Le Hamas ne peut pas rester au pouvoir à Gaza.
00:59:50Donc, ça veut dire des élections en Israël
00:59:53et un jour aussi des élections à Gaza,
00:59:54parce qu'il faut un nouveau pouvoir à Gaza.
00:59:58Vous dites vous-même, un jour sans fin.
00:59:59C'est le titre de Causer.
01:00:01Un jour sans fin, c'est vous-même qui l'écrivez.
01:00:03Bien sûr.
01:00:03Un jour sans fin.
01:00:04Oui, monsieur De Guineau.
01:00:06J'ajoutais simplement que ce qui a tout changé en Allemagne,
01:00:08c'est que l'Allemagne a été occupée.
01:00:09Oui.
01:00:10Et donc, les puissances occupantes, les alliés, ont pu changer l'Allemagne
01:00:14et surtout faire taire les armes à un moment donné et supprimer les armes à Gaza.
01:00:18Et puis, il y avait une possibilité, effectivement, d'hommes politiques
01:00:22en Allemagne, après Hitler et en France, bien évidemment,
01:00:25capables d'un certain niveau de vouloir voir un peu plus loin
01:00:30ce qui n'existe pas aujourd'hui, par exemple, dans le Hamas.
01:00:35Quel est l'interlocuteur ?
01:00:36Vous avez parlé avec qui ?
01:00:37Audrey Bertheau.
01:00:38Même en Israël, il n'y a pas de banlieue.
01:00:43Le ministre des Affaires étrangères français est à Réim,
01:00:46dans le sud d'Israël, sur les lieux du Festival Nova.
01:00:48La France est indéfectiblement attachée à la sécurité d'Israël,
01:00:52a déclaré Jean-Noël Barraud.
01:00:54Il a échangé, vous le voyez, avec des familles de victimes.
01:00:57La France pleure aux côtés d'Israël, nos compatriotes, a-t-il dit.
01:01:01Ouadiyah Alomi est offert Calderon, deux pères de famille de 49 et 53 ans.
01:01:07Ce sont les deux otages français, toujours détenus dans la bande de Gaza.
01:01:11Je rappelle qu'au total, 97 otages sont encore aux mains du Hamas
01:01:14après un an de captivité.
01:01:16Et ce matin, on apprenait la mort d'un nouvel otage israélien.
01:01:19Enfin, retour en France.
01:01:20L'université de Strasbourg est bloquée ce matin par des étudiants
01:01:24pro-palestiniens.
01:01:25Des poubelles et des barrières sont disposées devant l'entrée,
01:01:27vous le voyez.
01:01:28On peut y lire un an de génocide, un an de résistance
01:01:31ou encore colonisé est un crémin.
01:01:34Voilà, mais c'est ces mots-là qui infusent le mot génocide,
01:01:38qui infusent...
01:01:38Il faut rappeler, effectivement, qu'il y a des couloirs humanitaires
01:01:43qui sont organisés par Israël.
01:01:44Il faut rappeler qu'il y a des vaccins qui sont distribués aux enfants,
01:01:48donc qui détruisent la thèse du génocide.
01:01:51En revanche, évidemment que ce qui se passe à Gaza est une horreur.
01:01:55Bien sûr que ces morts d'enfants nous touchent.
01:01:59Bien évidemment.
01:02:01Mais le Hamas, évidemment, est aussi responsable de ce qui se passe
01:02:05depuis tant d'années.
01:02:06Mais cet effort de pédagogie, j'ai l'impression qu'il n'est pas fait
01:02:11partout, ni à l'université, ni parfois sur les plateaux de télévision.
01:02:16Les mots perdent tout leur sens.
01:02:17C'est ce que disait Nathan tout à l'heure.
01:02:20Hier, on entendait quand même le président algérien parler de génocide
01:02:25quand il parle de colonisation française.
01:02:27Non, c'était une colonisation.
01:02:28C'est déjà pas mal comme truc, la colonisation.
01:02:31Il n'y a pas besoin d'aller parler de génocide.
01:02:34Le président Macron avait parlé de crime.
01:02:35Mais je sais, parce que oui, le président Macron,
01:02:39il nous étonnera toujours, enfin, de moins en moins,
01:02:42parce que là, on a fait le plus gros.
01:02:43Mais je veux dire, il va encore nous étonner, oui.
01:02:49C'est une stratégie gagnante, la stratégie du génocide,
01:02:51parce que quand vous commencez à coller un mot, même s'il est faux,
01:02:55sur un pays ou sur un être, eh bien, la calomnie reste,
01:02:58même si vous démontrez par A plus B.
01:02:59Surtout quand l'ONU et les autres apprennent.
01:03:01Bien sûr, et on peut remarquer, c'est ça qui est très, très redoutable.
01:03:06C'est très redoutable.
01:03:07Je rappelle quand même que les Israéliens sont des Palestiniens
01:03:11et ils ne subissent pas de génocide.
01:03:13Je vais remercier, d'abord, je vais remercier Jean-Pierre Foucault
01:03:15avec qui je fais un salut amical, parce que c'est un homme sympathique.
01:03:20C'est le meilleur, un des meilleurs d'entre nous, Jean-Pierre Foucault.
01:03:23Et vraiment, je le remercie.
01:03:25Et il sait pourquoi, Monsieur Foucault.
01:03:27Et je vais remercier également Stéphane Levar, qui était à la réalisation.
01:03:33Alice Maillet, qui était à la vision.
01:03:34Merci à Éric qui était au son.
01:03:36Marine Lanson et Hélène Charpie étaient avec nous.
01:03:38Toutes ces émissions sont évidemment, toutes nos émissions
01:03:40sont retrouvées sur cnews.fr.
01:03:43On se retrouvera demain, ce soir.
01:03:46Et je remercie vraiment John Mamman et Didier Barbeau-Livien
01:03:50qui ont écrit cette chanson dont le titre est...
01:03:52-"Danser dans le désert".
01:03:54-"Danser dans le désert".
01:03:56Qui sort aujourd'hui ?
01:03:58Je pense à John.
01:03:59C'est John qui a sorti tout ça.
01:04:00C'était hier dans la nuit, à minuit.
01:04:01En fait, 6h30 ce matin.
01:04:02Et donc, pour nos amis, on peut l'écouter, l'acheter, la télécharger.
01:04:06On peut l'écouter, la télécharger.
01:04:08-"Danser dans le désert", John Mamman et Didier Barbeau-Livien.
01:04:11Un message de cœur.
01:04:12Et vous la chanterez sur scène, la prochaine fois que vous serez...
01:04:15C'est pas sûr, mais John la chante très bien, moi, je trouve, déjà.
01:04:19J'ai pas besoin de repasser d'ailleurs.
01:04:20On la partage bien, on va dire.
01:04:21Et je remercie les assiégés Hervé De Guin avec Nitzan Horowitz.
01:04:26Les assiégés dans l'enfer du 7 octobre.
01:04:29C'est aux éditions Le Cherche-Midi.
01:04:32Passez une excellente journée, si j'ose dire.
01:04:34Journée de recueillement et de commémoration.
01:04:36Et dans une seconde, ce sera Jean-Marc Morandini à ce soir.
01:04:42Sous-titrage Société Radio-Canada
Recommandations
1:24:49
|
À suivre
1:26:11
1:25:55
1:28:57
1:24:13
1:22:45
1:24:15
1:22:27
1:23:58
1:24:59
1:25:18
1:24:46
1:24:13
1:25:32
1:37:20
1:24:09
1:25:29
1:26:20
1:26:20
1:23:46
1:23:24
1:25:32
1:24:27
1:23:58
1:22:45