01:09Impressionné... Enfin, voilà, ce n'est pas le premier dirigeant que je rencontre.
01:14Mais ce qui est intéressant, c'est d'essayer d'amorcer un dialogue avec quelqu'un qui ne parle pas le français mais qui le comprend.
01:21J'ai vite compris qu'il comprenait le français, en fait.
01:23J'avais un interprète en arabe, bien sûr, et on a initié un échange et on se dit qu'on va sur une autre planète.
01:30Et tout d'un coup, vous sentez, vous êtes journaliste, vous sentez que vous amorcez le dialogue
01:36et la personne qui est sur l'autre planète que vous, vous comprenez à un moment donné que le dialogue s'instaure
01:41et qu'on peut échanger, dialoguer des arguments et c'est intéressant.
01:47Vous aviez un terroriste en face de vous ou pas ?
01:49Non, je n'avais pas un terroriste, j'avais un intellectuel.
01:51Ah oui ?
01:52Un intellectuel, un chat spirituel.
01:54C'est compliqué à entendre ça.
01:56C'est difficilement audible.
01:58C'est fou d'entendre ça, c'est vrai.
02:00Je voudrais rappeler que les pires des terroristes sont des intellectuels.
02:02Oui, les pires, exactement.
02:04C'est toujours au nom d'un d'autre.
02:06C'est pour ça que quand Méridien Craffray m'a dit au début de l'interview « j'ai rencontré quelqu'un de très intelligent »,
02:11j'ai dit « c'est pire, c'est une mauvaise nouvelle ».
02:13C'est une très mauvaise nouvelle, on aurait préféré qu'il me dise « j'ai rencontré quelqu'un qui était un abruti fini ».
02:18Mais c'est vrai que quand vous nous avez dit « c'est quelqu'un qui a une vision, qui a un plan, qui sait où il va et qui est extrêmement intelligent »,
02:26on s'est dit « on est dans une plus grosse panade que celle qu'on croit ».