Maëlle: Il faut s 'accrocher à sortir du cadre de la soumission"

Sud Radio

il y a 1 an

Avec Aurore MALET KARAS

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00:00Bonjour Maëlle.

00:01Oui, bonjour Brigitte et bonjour Aurore.

00:04Bonjour.

00:05Bonjour.

00:06J'ai écouté les messages des interview-pictrices précédentes et en fait j'ai l'impression

00:14d'être un petit peu, je me suis retrouvée dans chacune de leurs parcours de vie, amoureux

00:21et peut-être sexuels, et je dirais que pour avoir vécu la même chose que Sophie, je

00:30j'ai effectivement découvert réellement le fait d'être une femme en fait par la rencontre

00:39que j'ai pu avoir avec le compagnon suivant et finalement une dizaine d'années après

00:45grosso modo, s'étant séparée, j'ai eu un autre compagnon et en fait ce qui c'est

00:50drôle parce que ce qui s'est passé finalement c'est que moi, en tout cas de mon témoignage

00:54et de ce qu'on a pu vivre ensemble, c'est que c'est moi qui l'ai rendu homme en fait.

00:59Donc en fait, c'était joli de vivre ça parce que, pas par orgueil, loin de là, mais

01:09de finalement voir l'individu de genre différent du mien, pouvoir aussi avoir cette expérience

01:17de sa propre connaissance via la sexualité et ce sentiment d'être homme dans les bras

01:25d'une femme, si je puis dire, donc je voulais témoigner de ça parce que je pense que voilà

01:32pour en revenir aux différences, de ce point de vue là, moi je trouvais qu'il n'y en

01:36avait pas, enfin que les hommes ou femmes ont pu ressentir ça en tout cas, a priori,

01:42et d'autre part, je voulais dire aussi quand même à Sophie que pour avoir vécu un équivalent

01:55c'est très inconfortable d'avoir mis 15 ans à m'en rendre compte aussi, et je suis complètement

02:00d'accord sur le fait que le mécanisme de reproduction du cerveau sur ce qu'il connaît

02:06s'opère, mais que pour autant, c'est quand même un chemin vraiment personnel qu'il faut avoir sur

02:12ce... et il faut aussi accrocher à sortir du cadre de la soumission, parce que quand même à un moment

02:22donné, puisque je reviens au sujet, sur la deuxième rencontre que j'ai eue où cette personne

02:27qui m'a rendu femme à un moment, donc ça ne fonctionnait plus, et en fait moi j'avais du

02:32mal à le quitter parce que justement je me sentais tellement femme dans la sexualité que j'avais

02:37l'impression que j'allais perdre quelque chose, et au final aujourd'hui je m'interroge en me disant

02:40finalement est-ce que c'était pas encore un peu de la soumission, mais finalement sur un autre plan,

02:45enfin sur ce plan. Mais vous savez Maëlle, d'abord je voudrais rappeler qu'avoir envie

02:52d'être une femme soumise, pourquoi pas, il faut aussi laisser cette liberté aux femmes, et si on

02:58est heureuse dans ce statut à un moment donné de sa vie, quel est le problème ? Vous êtes d'accord

03:05avec ça ? Oui je suis d'accord, c'est aussi important de voir qu'est-ce qu'on met aussi derrière le

03:08terme de soumission, parce que souvent il n'y a pas du tout de soumission, c'est juste un rôle

03:12traditionnel d'être femme au foyer, à la maison, etc, et il n'y a pas de soumission, même le terme

03:18de soumission pour moi des fois n'a même pas lieu d'être en fait, c'est juste un choix de modalité

03:25de relation et qui est valable comme tout autre en fait. Oui, alors sur la construction familiale

03:32avec... Et puis j'ajoute juste, excusez-moi je vous redonne la parole, et puis encore une fois je le

03:39dis de temps en temps, c'est parfois beaucoup plus difficile et plus dur de quitter quelqu'un

03:44dans une relation où on n'est quand même pas violentée, battue, etc, c'est plus difficile que

03:51de rester, donc il faut aussi être indulgent, il faut parfois du temps pour prendre le courage de

03:56partir. Oui, et c'est vrai que moi quand j'ai eu, oui ce courage, c'est quand même le mot,

04:01enfin de toute façon c'était un peu un enjeu, donc survie, donc voilà, et en conséquence c'est passé

04:11des violences dites invisibles justement plutôt dans l'expression et le rabaissement, ou violences

04:18physiques, et là en moi je me suis vraiment dit là non, ça va pas, c'est pas possible. Voilà, donc je

04:24pense que chacune en est différente, ou chacun avec nos histoires effectivement, mais moi je crois

04:30qu'il a fallu malheureusement que ça arrive, à ça pour que ça soit déclencheur chez moi de me

04:38protéger, de protéger mes enfants qui n'étaient pas très grands à l'époque. Ce que dit Maëlle, je reviens

04:45sur ça, parce que d'ailleurs on reçoit Michel Audoul demain et on parlera certainement de ça,

04:50on parlera justement des accidents de vie. Aurore Mallet, Caraz, vous parliez du cerveau, du cognitif,

04:56etc. C'est vrai qu'il faut souvent une maladie, un accident, pour que le cerveau réalise qu'il est

05:05temps de changer la donne. Il faut souvent quelque chose qui soit assez brutal, entre guillemets, pour

05:11qu'il y ait un choc et qu'il y ait une réaction en fait, parce que sinon on est en pilote automatique

05:15et il y a un confort dans lequel on va avoir naturellement tendance à s'installer.

05:21Et par rapport à cette idée de cerveau, moi je sais qu'après, quand j'ai rencontré mon deuxième compagnon,

05:30comme j'étais bien effectivement en dévalorisation noire, comme il fallait, il a fallu vraiment que,

05:39au contraire, que je bloque mon cerveau, que je ne me fixe que mes ressentis, que mes émotions,

05:47que mes sens, et vraiment que je contourne mon cerveau pour réussir au lâcher-pris de cette

05:54expérience sexuelle absolument magnifique et qui a duré longtemps et harmonieuse. Mais finalement,

06:00ce cerveau, contrairement à Michel, je crois qu'il est comme qu'on fonctionne différemment,

06:05mais qu'on a besoin pour imager, pour projeter. Moi, au contraire, je me figeais un peu par contre,

06:11il fonctionnait beaucoup avant et après.

06:13Oui, mais vous avez dit la chose essentielle, c'est que vous avez été dans le ressenti de votre corps,

06:20et je ne cesse de le répéter, lui, il ne ment jamais, le corps ne ment jamais.

06:24Exactement.

06:25Je répète la même chose aussi, en cabinet, même en venant de neurosciences, justement,

06:29c'est très très important. En fait, la question des émotions en neurosciences, c'est vraiment

06:35d'abord un ressenti physique dans le corps, et c'est notre cerveau qui va poser une interprétation

06:40des mots, un vocabulaire dessus, mais c'est ce niveau-là où des fois, il peut y avoir des ratés,

06:46il peut y avoir des erreurs ou des mensonges, le corps, lui, il va vous dire si c'est la bonne

06:52direction à prendre ou pas.

06:53Voilà, donc écoutez votre corps. Merci Maëlle, en tout cas, de ce témoignage. On fait une petite

06:58pause, on se retrouve dans un instant sur Sud Radio 0826 300 300. A tout de suite.

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