Peut-on regretter un transfert chez l'ennemi ?

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Transcript

00:00Rabiot ! Rabiot ! Rabiot !

00:04C'est une scène inimaginable il y a encore quelques semaines.

00:07C'est l'équipe de l'OM ! C'est l'équipe de l'OM !

00:11Adrien Rabiot, qui a joué plus de 200 matchs avec le PSG,

00:15son club formateur, s'engage à la surprise générale à l'Olympique de Marseille.

00:21Je n'ai rien à expliquer à qui que ce soit, je fais ma carrière.

00:24Aujourd'hui j'ai fait ce choix très sereinement, je suis vraiment content d'être là.

00:28Certainement que ça en décevra et ça en a déçu certains,

00:31mais voilà c'est un choix qui m'appartient.

00:35Comme Adrien Rabiot, ils ont eux aussi par le passé,

00:39choisi de rejoindre un club rival.

00:43On dit souvent ce mot traître.

00:46Traître oui, traître c'est un mot fort.

00:48C'est la manière des ultras, des supporters,

00:50de manifester en gros leur mécontentement envers un joueur.

00:55Son exemple est l'un des plus marquants en France.

00:58Fabrice Fiorez, passé au début des années 2000,

01:00directement du PSG à l'OM.

01:03Je resterai toujours le number one des transferts,

01:05parce que moi je suis détesté à Paris, je suis détesté à Marseille.

01:08Nous après on a une carrière à faire et puis on a évolué

01:12et à partir de ce moment-là, on n'appartient pas qu'à un club.

01:16La colère des supporters est exacerbée au moment des retrouvailles.

01:20Et certains cas sont devenus emblématiques.

01:23À commencer par le madrilène Luis Figo au Camp Nou,

01:26les supporters du Barça vont même jusqu'à lui jeter une tête de cochon.

01:31En Angleterre, Sol Kammel est la cible des fans de Tottenham

01:35après avoir signé pour l'ennemi Arsenal.

01:40Pour son retour avec Lyon,

01:42l'ancien marseillais Mathieu Valbuena est accueilli au Vélodrome

01:45par un mannequin à son effigie pendu.

01:50Je ne l'ai pas vu, je l'ai vu après.

01:51C'est Marseille, on n'est pas dans la demi-mesure.

01:55Tu te retrouves que d'un côté ils t'ont adoré, compliqué,

02:01et puis ton nouveau club compliqué aussi.

02:04Donc t'as l'impression que tu perds un peu tout.

02:07En faisant ce choix-là, je savais qu'il fallait avoir de la personnalité,

02:10il fallait assumer.

02:11Et je pense que j'ai assumé du début jusqu'à la fin.

02:15Il est déjà tout prêt, floqué, numéro 26, il y a encore même l'étiquette.

02:21Regarde, tu vois, il est vraiment...

02:24Voilà, je n'ai pas eu la chance de le porter.

02:28Trois jours seulement après sa signature à Saint-Etienne,

02:30le club annule son arrivée suite à l'affronte des supporters.

02:35Il y a un des supporters notamment qui dit, moi, je m'en fous,

02:37je suis père de famille, moi, si je le croise, je lui casse les jambes.

02:41S'il faut que je finisse en prison,

02:42au moins je serai le héros en gros des ultras de Saint-Etienne.

02:46Donc là, quand ça prend des proportions comme ça, ça fait un peu peur.

02:49Quelques années après leur choix, malgré des fortunes diverses,

02:53aucun n'éprouve de regret.

02:55Le seul regret que j'ai, et ce n'est pas dû à ma volonté d'être allé ou pas,

02:59c'est le fait que ça n'a pas pu se faire.

03:00Et je pense que ça a été un frein dans mon évolution, dans ma carrière à ce moment-là.

03:04C'est quelque chose que je referai.

03:05Et alors, par contre, je le referai différemment.

03:08Je pense que le club, il aurait dû aussi me protéger.

03:11En fait, j'ai eu vraiment le sentiment que j'ai été jeté dans la gueule du loup.

03:16Et puis écoute, débrouille-toi et puis il deviendra ce qu'il deviendra.

03:19Il n'y a pas de regret, mais c'est vrai que tu le fais une fois, après, c'est compliqué.

03:25Ça veut dire que c'est comme si tu me poses la question aujourd'hui,

03:27demain, tu as le Panathinaikos qui vient me voir.

03:28Je te dirais non, avec l'Olympiakos, non, c'est bon.

03:31On l'a fait une fois, c'est bon.

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