Le crédit d'impôt pour l'emploi à domicile dans le viseur ?

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Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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00:0013h-14h, Europe 1-13h, dernière partie sur Europe 1 avec vous,
00:05auditeurs d'Europe 1 en 01-80-20-39-21. Et Céline, vous êtes aujourd'hui avec
00:09l'écrivain et journaliste Vincent Roy et le chroniqueur politique Olivier Dartigolles.
00:13Et jusqu'à 14h avec vous, bien sûr, 01-80-20-39-21, si vous souhaitez réagir,
00:17on parle évidemment de ce gouvernement imminent, peut-être l'aura-t-on avant dimanche,
00:22on ne sait jamais, il y a les journées du patrimoine, on n'est jamais à l'abri d'une bonne nouvelle.
00:28Faisant confiance aux événements, ils ne manqueront pas de se produire.
00:31Oui, c'est vrai, vous avez raison.
00:32Mais enfin, là, ça commence à durer quand même.
00:34Oui, ça dure un peu.
00:35Or, rien ne dure qu'à la fin, on en dure.
00:36C'est ça.
00:37En tout cas, ce qui est sûr, c'est que ces dernières heures, la rumeur d'une hausse
00:42des impôts a beaucoup agité la classe politique et fait beaucoup réagir, et notamment celle
00:48qui concernerait l'une des pistes évoquées par le gouvernement, le crédit d'impôt d'emploi
00:53à domicile.
00:54Vous avez peut-être recours, si vous employez une nounou, une femme de ménage, si vous
00:58prenez des cours à domicile, eh bien, ils seraient dans le viseur de Matignon, et est-ce
01:02que ce n'est pas un peu risqué, parce que cette niche fiscale, Vincent Roy, est très
01:05populaire auprès des Français ? La solution, ce n'est peut-être pas de la supprimer, mais
01:09en tout cas, peut-être de la réduire ?
01:10Qu'est-ce qu'on s'en fout ?
01:11Ah bon ?
01:12Mais honnêtement, ce n'est pas ça qu'on attend.
01:15Il y a 20 milliards d'économies.
01:16Oui, mais on attend un cap, et ce qui peut rendre service quand même à des gens, ce
01:21qui permet, en plus, peut-être des emplois supplémentaires à des gens de vivre, etc.
01:26On ne va pas taper là-dessus.
01:27C'est totalement débile.
01:28A priori, c'est quand même dans les tuyaux.
01:30Oui, mais attendez, tout ce qui peut être à peu près positif, vous voulez employer
01:36quelqu'un, qui pour faire votre jardin, qui pour des heures de ménage, qui pour garder
01:40votre enfant, voilà, vous avez là un petit avantage, c'est là-dessus qu'on va…
01:44Écoutez, à mon avis, il y a des économies d'échelle à faire sur le train de vie de
01:48l'État, déjà, on pourrait commencer par là, qui sont beaucoup plus importantes
01:51que cette niche fiscale à ce moment-là, et puis ce n'est pas adroit.
01:55Très certainement, un très grand nombre d'auditeurs qui nous écoutent aujourd'hui
02:00et qui prennent connaissance de cette information se disent « mais pourquoi on nous fait ça ? »
02:03Bien sûr.
02:04C'est-à-dire que c'est totalement injuste, ça nous aide, c'est une petite aide.
02:08Donc, il est bon, je trouve qu'il est positif qu'on puisse avoir un débat national de
02:14qualité instruit sur quelle recette fiscale.
02:17C'est normal.
02:18Et que le débat ne soit pas uniquement sur la réduction de la dépense publique, quand
02:24bien même il peut y avoir de la rationalisation, mais le fait qu'on réouvre la question
02:27qui était totalement taboue de nouvelle recette fiscale, pourquoi pas ?
02:30Mais j'ai souvenir de ce qui avait été annoncé, par exemple, sur la rente des énergéticiens.
02:35Vous vous en souvenez ? Il y a eu un effet d'aubaine formidable avec la crise énergétique,
02:40et donc les grands groupes, les immenses groupes énergéticiens, ont beaucoup pris en termes
02:46de ressources.
02:47Le gouvernement, l'exécutif, avait calculé une ponction sur cette rente qui devait abonder
02:54les caisses de l'État à hauteur de 3 milliards de mémoire.
02:57Or, elle n'a rapporté que 600 millions de mémoire aussi.
03:01Ça veut donc dire qu'il y a eu un problème de dispositif, parce qu'il ne peut pas être
03:04reconsidéré.
03:05Aujourd'hui, les 500 plus grandes fortunes de France ont multiplié par 2, depuis 2017,
03:14leur patrimoine.
03:15C'est aujourd'hui 1 200 milliards cumulés.
03:17Peut-être que, exceptionnellement, temporairement, il peut y avoir une mise à contribution sur
03:22la toute prochaine période.
03:24Beaucoup d'entre eux, d'ailleurs, disent que ce sera un dollar pour eux, ils ne le
03:29verront même pas passer.
03:31Alors que cette niche-là pour les emplois à la maison, les gens la verront passer.
03:35Donc je pense qu'il y a des choses à reconsidérer en termes de priorité.
03:39Et puis attendez, il y a autre chose.
03:40On nous a présenté, écoutez-moi, j'écoute ce qu'on me dit, je lis les journaux, je m'informe,
03:45c'est mon métier.
03:46On nous a présenté Emmanuel Macron comme étant le champion, toute catégorie, le Mozart
03:52de l'économie.
03:53Bon, il s'avère qu'il ne leur reste pas grand-chose et que, lorsqu'on regarde les
03:58résultats, dès lors qu'on écoute M. Barnier et qu'on écoute également M. Moscovici,
04:05on voit bien qu'il n'a pas été très performant sur cette question.
04:10Et c'est les Français qui vont payer ces âneries ? Mais vous rigolez ou quoi ? Vous
04:14pensez que les Français vont le prendre comment ? De quelle manière ? Alors M. fait des erreurs
04:19et nous allons payer ? Mais absolument pas, d'autant qu'il y a sans doute d'autres pistes.
04:23Non, mais il y a un moment, il faut arrêter de se moquer des gens.
04:25Bon, alors il faut arrêter cette mascarade.
04:28On ne va pas faire payer les Français les erreurs de M. Macron.
04:31Vous me direz, bon, c'est eux qui l'ont mis au pouvoir.
04:34Ça c'est vrai, c'est un argument de taille.
04:35Et par deux fois, de surcroît.
04:3713h50, de l'autre sujet que je voulais aborder avec vous, c'est ce qui se passe actuellement.
04:41La Martinique, des violences urbaines, mobilisation contre la vie chère, plusieurs nuits de violence,
04:47un couvre-feu décrété dans certains quartiers de Fort-de-France et du Lamantin, et le préfet
04:51a annoncé également l'arrivée de renforts.
04:53Je vous propose d'écouter Linda Keba, policière et secrétaire nationale du syndicat Police
04:57Unité SGP, qui était ce matin l'invité de Sonia Mabrouk.
05:01La Martinique est aux portes de ce qui s'est passé en Nouvelle-Calédonie il y a quelques
05:05mois, et d'ailleurs la Nouvelle-Calédonie continue encore à connaître des épisodes
05:07de violences.
05:08Il y a évidemment un sujet social et économique qui, pour moi, je vous le dis très sincèrement,
05:13est indigne de notre nation.
05:14On ne peut pas gérer les dramecoms avec l'éloignement philosophique qui est le paradigme, qui est
05:18le nôtre.
05:19Il faut sincèrement apporter des réponses sociales et économiques aux populations qui
05:22sont installées là-bas, leur apporter un vrai projet républicain qui aujourd'hui
05:25est inexistant.
05:26Mais une fois qu'on a dit ça, on ne peut cautionner d'aucune manière les violences
05:30qui sont exercées contre les forces de l'ordre, et pas seulement des violences, mais des tentatives
05:33d'homicides.
05:34Je vous le dis, des policiers ont dû utiliser leur pistolet mitrailleur parce qu'ils étaient
05:38pris dans le feu d'armes automatiques.
05:40On est aux portes du drame.
05:41Voilà, aux portes du drame.
05:43Elle a raison, ça va mal en Martinique, c'est très tendu en Nouvelle-Calédonie.
05:48Oui, deux morts l'année dernière.
05:50Avec, bien sûr, il faut le retour à l'ordre, mais des questions très lourdes, très importantes,
05:57anciennes, qui ne sont toujours pas réglées.
05:59C'est-à-dire la Martinique, c'est 27% de personnes sous le seuil de pauvreté.
06:04Et selon l'étude de l'INSEE publiée en 2022, l'écart de prix entre la Martinique
06:07et la métropole, 14%, et sur les produits alimentaires, c'est à 40%.
06:12Vous avez les cibles à 26€ en Martinique, à 13€, on prenait cet exemple aujourd'hui.
06:19Donc il y a un problème.
06:20Pourquoi les territoires et départements d'outre-mer sont-ils rattachés au ministère
06:26de l'Intérieur ? Pourquoi ne sont-ils pas rattachés au ministère de l'Économie
06:31pour en faire une priorité développement ?
06:33Aujourd'hui, à Mayotte, les gens ne disposent pas d'un accès direct à l'eau potable.
06:40Quel département métropolitain accepterait une telle situation ?
06:44Il est même étonnant.
06:45Là, on voit, parce que la Nouvelle-Calédonie s'est enflammée, et maintenant voici que
06:50la Martinique commence à se manifester, mais on est même étonnés qu'elle ne se soit
06:54pas manifestée plus tôt, parce que les problèmes ne datent pas.
06:57Or, les problèmes sont parfaitement connus de la métropole, et simplement, ça fait
07:01des mois et des années que l'on met le mouchoir dessus.
07:04On ne veut pas en entendre parler, et je vous dis, je suis très étonné que ça n'éclate
07:09que maintenant.
07:10Alors, il y a un couvre-feu qui est instauré, on l'a dit, le préfet qui demande du renfort,
07:13on a la sensation que la colère ne va pas se tarir, parce que ça date depuis le 1er
07:17septembre, donc c'est en train de monter doucement.
07:19Comment endiguer cette violence dans les quartiers populaires ?
07:26Tant qu'on ne s'attaque pas à la racine du mal et à un état d'inégalité manifeste,
07:34tant que la solidarité nationale ne s'exercera pas comme elle devrait s'exercer, en s'attaquant
07:39à des monopoles, pourquoi la grande distribution dans ces territoires se comporte comme ça,
07:46avec de tels écarts de prix, de tels encherissements de la vie ? Ce n'est pas possible, on ne
07:53peut pas vivre dans ces conditions-là.
07:55Avec en plus des salaires qui sont inférieurs à la moyenne métropolitaine, les dés sont
08:01pipés, ce n'est pas possible.
08:02Et on continuera à en parler bien sûr sur Europe 1, le temps passe tellement vite avec
08:05vous Olivier et Vincent, merci beaucoup pour ce décryptage, on se retrouve demain bien
08:09sûr dès 13h, 16h, 18h, Cyril Hanouna et toute son équipe, on marche sur la tête,
08:13et ce soir bien sûr, Pierre de Villeneuve, entre 19h et 21h.
08:17A demain Céline, c'était Céline Giraud, de retour demain de 13h à 14h sur Europe 1.
08:21Et notez aussi votre nouveau rendez-vous depuis la rentrée dans Europe 1 matin, oui, puisque
08:24le 1er janvier 2025, Europe 1 fêtera ses 70 ans, et à cette occasion, tous les jours
08:29à 7h25, l'or d'Autriche nous plonge dans la bande-son de nos vies, les archives sonores
08:34d'Europe 1, écoutez demain matin à 7h25 et dès maintenant en replay et en podcast
08:39sur Europe 1.fr et l'application Europe 1.
08:42Excellent après-midi, la suite c'est avec Christophe Ondelat, 14h15, on Ondelat raconte
08:46sur Europe 1.

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