Merci le patriarcat - La chronique de Lisa Delmoitiez - Vidéo Dailymotion

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Lisa souhaiterait qu'on se rappelle que si le féminisme existe c'est quand même grâce au patriarcat.  Retrouvez la chronique de Lisa Delmoitiez dans la Bande Originale sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter

Transcript

00:00Voici Lisa Delmottier !

00:04Ça va Lisa ?

00:05Ça va bien.

00:06Alors vous, vous n'en avez pas fait de films comme ça.

00:08Bah non, pourtant Dieu sait que j'ai donné dans le mec inaccessible, mais encore jamais en prisonnier.

00:13Là il me manque au bingo.

00:15Mais j'ai fait beaucoup d'hommes inaccessibles.

00:17Sachez-le, j'ai toujours des histoires qui commencent bien.

00:19Mais il y a toujours un petit indice subtil qui me dit Lisa, ça ne marchera jamais.

00:23Je tombe amoureuse de mecs qui ne parlent pas ma langue, qui habitent dans d'autres pays,

00:26qui me disent droit dans les yeux, Lisa, toi et moi, ça ne marchera jamais.

00:29Enfin bref, c'est des petits indices subtils, mais je commence à les détecter.

00:33Mais le criminel, je n'ai jamais pratiqué.

00:35Je crois que c'est parce que moi je craque pour des mecs pas ambitieux.

00:39Difficile de faire un délit de fuite quand tu n'as pas de permis.

00:43Ça c'est pour mon ex.

00:45Je crois que quand tu attrapes ta trottinette, même la victime te supplie de te barrer.

00:49Je devrais peut-être tester le repris de justice.

00:51C'est vrai que dans une relation, tu te demandes toujours si tu connais vraiment la personne.

00:54Bon bah là, au moins tu as un procès entier pour le découvrir.

00:57Quand le juge demande à ton mec « Vous étiez où la nuit du 26 août ? »

01:00« Bah oui c'est vrai ça, t'étais où la nuit du 26 août ? »

01:02Bon bah t'as des réponses quoi.

01:04Bon par contre, au parloir, l'intimité c'est compliqué.

01:06On le voit vaguement dans le film.

01:08Résultat, souvent, tu dois envoyer des lettres, tu dois faire l'amour avec des mots.

01:11Ça peut bloquer.

01:12Moi ça m'est déjà arrivé.

01:13Physiquement, tout se passe bien.

01:15Puis je suis là, allez vas-y, dis-moi des trucs cochons.

01:17Le gars est là « Jambon, j'arrête ».

01:20Il me fait l'anatomie du raloufle.

01:23Votre personnage, Afsia, elle maintient son couple en vie.

01:26Elle se bat, allant jusqu'à inventer que son mec menace de se suicider juste pour avoir un parloir.

01:30Moi j'admire cette force-là.

01:32Moi je ne sais pas mentir pour avoir ce qu'il me faut.

01:34Du coup, souvent, quand je ne sais pas mentir, je fais diversion.

01:36Par exemple, un enfant me demande si le père Noël existe.

01:39« Demande-toi plutôt si on va tous mourir quand le soleil va exploser. »

01:43Ça marche, il ne parle plus de Santa Claus, je peux te le dire.

01:46C'est cette résilience, cette rage de s'en sortir que vous montrez dans votre film, Patricia,

01:50et qui séduit une autre épouse de détenue.

01:52On voit alors une sororité naître entre deux femmes que tout oppose.

01:55Ah là là, les hommes décevants, terreaux de tant d'amitié féminine depuis la nuit des temps.

02:00Franchement, on critique les hommes, mais c'est quand même grâce à leur connerie qu'est né le féminisme.

02:04Alors on dit merci qui ? Merci le patriarcat.

02:06Moi j'ai eu des emmerdes de mecs cet été.

02:08Je n'ai jamais été aussi proche de mes copines.

02:10J'ai des amitiés qui ont repris vie.

02:12On avait tout essayé, la journée en spa, le saut en parachute, le lancer de hache.

02:16Mais la haine des hommes, meilleure activité de team building.

02:19On critique l'homme blanc cis, mais c'est grâce à lui si on se rencontre en manif.

02:22On fait des ateliers pancartes, c'est sympa.

02:24Merci les gars.

02:25Je tiens à préciser que j'ai eu des emmerdes avec des mecs cet été.

02:28Précisément parce que c'était l'été.

02:29Les journées sont longues, j'aime pas la plage.

02:31Donc au bout de mon troisième sudoku, je suis là, bon,

02:33quel trou du cul autour de cette piscine va gâcher mon mois d'août ?

02:37Le reste de l'année, j'ai des préoccupations bien plus intéressantes.

02:40Je pose, je poursuis mes rêves, je vis ma vie.

02:42Il n'y a rien à faire.

02:43Tu passes tout de suite moins de nuit à te dire « mais pourquoi il ne rappelle pas ? »

02:45quand tu sais que tu dois encore terminer ta compta.

02:48Mais dans le film, les deux femmes sont liées à leur mari.

02:51Au point, sans spoiler, de nous questionner sur qui est le vrai prisonnier.

02:54Le couple aussi peut enchaîner.

02:56Enfin bref, je vais m'arrêter ici, sinon je vais spoiler.

02:58En plus, j'ai deux, trois mecs à détester et une manif à préparer.

Merci le patriarcat - La chronique de Lisa Delmoitiez

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