"La surveillance du réseau ferroviaire a été la priorité" pendant les JO, assure Patrice Vergriete
Patrice Vergriete, le ministre délégué chargé des Transports, est l'invité du 7h50 de France Inter.
Retrouvez les entretiens de 7h50 sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50
Retrouvez les entretiens de 7h50 sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50
Category
🗞
NewsTranscript
00:00Les transports méritent-ils une médaille de l'efficacité ? On est presque à mi-parcours,
00:05la fin des JO se profile avec les départs des athlètes lundi et les paralympiques à
00:10suivre fin août.
00:12Alors c'est l'occasion de faire un premier bilan avec celui qui est ministre des transports
00:16démissionnaire mais toujours à son poste, Patrice Vergritte.
00:19Bonjour.
00:20Bonjour.
00:21On prédisait des transports saturés, compliqués par les restrictions de circulation dues aux
00:25jeux dans la ville.
00:27Finalement pas d'incident notable, les métros, bus, RER sont plus fréquents, moins perturbés,
00:33plus propres que d'habitude.
00:35On dirait presque une parenthèse enchantée.
00:37Avez-vous les chiffres de fréquentation ?
00:39Oui, tout à fait.
00:41C'est vrai que c'est plutôt un succès.
00:43Aujourd'hui, si on regarde simplement l'île de France, pour faire un bilan, il y a à
00:47peu près 7,2 millions de voyageurs par jour, là où d'habitude au mois d'août on est
00:52aux alentours de 6 millions.
00:53Donc vous voyez un petit peu plus d'un million de voyageurs supplémentaires chaque jour.
00:59C'est quelque chose qu'on avait anticipé en amont.
01:03C'est la raison pour laquelle on avait globalement augmenté de 15% l'offre de services de transports
01:09collectifs.
01:10Et puis on a aussi les vélos.
01:11La vélo marche plutôt pas mal, 10 000 spectateurs par jour à vélo.
01:15Donc voilà, effectivement, l'anticipation que nous avions prévue correspond assez bien
01:19à la réalité.
01:20Et donc ça permet d'être efficace.
01:22Il existe des cellules de crise, 24h sur 24, pour surveiller ce qui se passe.
01:26Est-ce qu'il y a eu des moments un petit peu compliqués quand même ?
01:28Oui, il y a eu forcément des moments difficiles.
01:31D'abord il y a eu ce bug mondial sur le logiciel Crowd juste avant la cérémonie d'ouverture.
01:40Je crois que ça devait être deux ou trois jours avant.
01:41Ça a perturbé évidemment le transport aérien et en particulier un certain nombre de nos
01:45transporteurs.
01:46Il y a eu évidemment cette opération de sabotage criminel le jour de la cérémonie d'ouverture
01:50à la SNCF, qui a plus finalement impacté les chassés-croisés des vacances des Français
01:55que directement les Jeux Olympiques.
01:57Mais ça a été une énorme crise à gérer.
02:00Moi je remercie d'ailleurs le personnel de la SNCF qui s'est mobilisé de manière exceptionnelle
02:04pour remettre le réseau à flot très rapidement et puis ça nous a conduit à renforcer considérablement
02:11la surveillance du réseau.
02:12C'est 28 000 kilomètres le réseau ferré français.
02:14On a accentué la surveillance et tout ça a permis finalement de ne plus avoir de gros
02:18bugs à partir de là.
02:19Puisque vous en parlez justement de ce qui s'est passé à la SNCF le 26 juillet, qui
02:24a quand même impacté 100 000 personnes, où en est l'enquête aujourd'hui ?
02:27Alors l'enquête se poursuit, je n'ai pas plus d'éléments.
02:30Nous ce qui était important au ministère des Transports c'était que ça revienne rapidement
02:33et qu'on n'ait plus de sabotage.
02:36On a surtout travaillé sur la surveillance du réseau, c'est ça qui a été la priorité.
02:39L'enquête, évidemment, c'est la justice maintenant qui suit.
02:41Et comment surveillez-vous le réseau ? Avec des drones par exemple ?
02:44Alors la SNCF a mobilisé des moyens exceptionnels, notamment la sûreté ferroviaire.
02:49Du côté des forces de l'ordre, beaucoup de mobilisation.
02:52On a même fait à Beauvau avec Gérald Darmanin une réunion spécifique sur cette question
02:56de la surveillance du réseau.
02:57On a mobilisé la gendarmerie, des hélicoptères, des drones, du personnel de la SNCF en surveillance.
03:03Donc on a vraiment accentué très fortement la surveillance du réseau ferroviaire.
03:07Est-ce que cette surveillance sera pérenne ?
03:10On ne peut pas mobiliser évidemment les forces de l'ordre de manière pérenne sur le réseau
03:14ferroviaire.
03:15La SNCF y travaille.
03:16On avait déjà renforcé notamment la surveillance du réseau sur l'île de France.
03:20Le problème c'est qu'à l'échelle évidemment nationale, on ne parle plus d'un même nombre
03:26de kilomètres de réseau à surveiller.
03:28Donc on le fera progressivement.
03:30Et notamment la technique des drones, c'est quelque chose qu'on va pouvoir prolonger
03:34sans doute sur un certain nombre de sites un peu stratégiques.
03:36Revenons-en aux Jeux Olympiques de Paris.
03:39L'offre de transport, vous le disiez, elle est supérieure de 15% à la normale.
03:44On comprend effectivement pourquoi ça se passe aussi bien.
03:46Ça veut dire que là aussi, il faudrait la pérenniser ?
03:49Elle est adaptée déjà à la demande globalement.
03:55On pourra sans doute pérenniser un certain nombre de choses.
03:58Il y a eu des infrastructures nouvelles.
03:59On l'oublie, mais le prolongement de la ligne 14 au sud et au nord, la ligne 11 jusqu'à
04:03Reny-Bois-Périer, le RER-E-EOL jusqu'à Nanterre-la-Folie.
04:06Je vous parle des conducteurs, je vous parle de la sécurité, je vous parle de la ponctualité.
04:10La ponctualité, on a eu plus de conducteurs.
04:13Vous saviez qu'à un moment donné, que ce soit la SNCF ou l'RATP, il y avait des enjeux
04:16de régularité.
04:17Et pas qu'en région Île-de-France.
04:19La région des Hauts-de-France, que je connais bien, a été particulièrement concernée.
04:22Il y a eu des recrutements qui ont été faits, d'ailleurs pour certains indépendamment
04:26des Jeux Olympiques.
04:27Aussi pour la mobilité du quotidien qui est une priorité.
04:29Et aujourd'hui, on sait que la régularité fonctionne mieux, que ce soit la SNCF ou la
04:33RATP.
04:34Et ça, c'est un acquis.
04:35Et pas qu'un acquis des JO.
04:36C'est un travail qui se fait pour améliorer la mobilité du quotidien des Français.
04:40Le plus dur est quand même un petit peu à venir, au moment de la rentrée, lorsque
04:44la fréquentation des touristes s'ajoutera à celle des franciliens qui vont aller au
04:48travail.
04:49Ils représentent déjà, eux seuls, 6,5 millions de personnes.
04:5221 000 agents seront mobilisés, 2 000 de plus que cet été.
04:57Et ensuite ?
04:58On a anticipé aussi cette semaine un peu particulière.
05:01Alors d'abord, pour rassurer un peu, les Jeux Paralympiques, ce n'est pas tout à
05:06fait le même nombre de sites que les Jeux Olympiques.
05:08C'est 17 au lieu de 25.
05:09On attend à peu près la moitié de spectateurs par rapport aux Jeux Olympiques.
05:13Donc l'impact des Jeux sera sans doute un peu moindre sur le réseau.
05:18Pour autant, j'invite vraiment notamment les franciliens à bien garder cette habitude
05:23d'aller sur les sites internet qu'on a mis en place pour pouvoir anticiper la circulation.
05:27Notamment, anticiper lesjeux.gouv.fr.
05:29Cette semaine-là, effectivement, on sait qu'on aura une superposition de la rentrée
05:34et donc de la circulation un peu normale de l'Île-de-France avec encore les Jeux Paralympiques.
05:38Donc c'est vrai qu'il faudra encore veiller à cette semaine un peu particulière.
05:41On s'y prépare au ministère de Transport.
05:43J'accueillais hier le monde de transport.
05:44On s'y prépare.
05:45On sait que c'est une semaine un peu particulière.
05:47On s'est adapté.
05:49Il y aura plus d'effectifs ?
05:50Oui, il y aura plus d'effectifs.
05:51C'est ce que je disais tout à l'heure.
05:52Mais il faut continuer le dispositif jeu.
05:54Donc il y aura plus d'effectifs, il y aura plus d'offres.
05:57Néanmoins, ce sera encore une semaine un peu difficile.
06:00Est-ce qu'il y aura encore plus d'effectifs après les Jeux Paralympiques ?
06:04Sur les effectifs, oui.
06:05Les effectifs, on les garde.
06:07Je le disais tout à l'heure, ils ont d'abord été recrutés pour la mobilité du quotidien,
06:10pas forcément pour les Jeux Olympiques.
06:11Ce qui risque de changer, c'est peut-être la formation voyageurs.
06:14Vous avez beaucoup d'agents qui accompagnent des spectateurs qui viennent de l'étranger
06:18et qui ne connaissent pas forcément les systèmes franciliens.
06:20Donc ça, évidemment, ça va sans doute un peu évoluer parce que dans la mobilité du
06:25quotidien, on connaît un petit peu mieux ses propres transports.
06:27Mais pour ce qui s'agit des conducteurs et de la régularité du réseau, tout ça
06:31sera amélioré.
06:32Et puis, il y a des processus qui ont été améliorés grâce aux Jeux Olympiques.
06:34Je l'évoquais hier avec des agents des transports.
06:37Ne serait-ce que sur l'entretien, la propreté, des choses nouvelles sont mises en place et
06:40ça, ça va perdurer.
06:41Il y a un point noir toujours, c'est l'accessibilité.
06:45240 gares ont été aménagées, SNCF, RER.
06:48C'est vrai, il y a eu un système de navettes dans les endroits qui n'étaient pas accessibles
06:54aux personnes en situation de handicap pour ces Jeux.
06:57Mais le métro est toujours loin du compte.
06:59Il n'y a que trois lignes de métro qui sont accessibles de bout en bout.
07:02Il faudrait enfin en faire une priorité, Patrice Vergrit.
07:05Et vous auriez dû continuer parce que peut-être le plus gros effort qui a été fait sur l'accessibilité,
07:10c'est peut-être dans l'aérien.
07:11Aujourd'hui, on peut accéder avec son fauteuil, par exemple, jusqu'à l'avion.
07:14Ça n'existait pas avant, par exemple sur Air France.
07:17Il y a 1000 taxis aussi qui ont été mis en place, qui étaient accessibles.
07:20On n'en avait que 200.
07:21Donc, il y a eu des efforts considérables qui ont été faits pour l'accessibilité.
07:24Effectivement, et vous l'avez dit, vous avez raison, le métro parisien est ancien,
07:27il n'est pas adapté.
07:28Effectivement, ça coûte très très cher de le rendre accessible.
07:32Ces efforts se font progressivement et ils sont partagés entre l'État, entre la région
07:36et le Deux-Frances.
07:37Cet effort, il va continuer après, il se fera progressivement.
07:42Mais je pense qu'il y a eu, grâce aux Jeux Olympiques et Paralympiques, un effort substantiel
07:46qui a été fait.
07:47L'accessibilité sonore du métro aussi, qui s'est considérablement améliorée.
07:49Donc, il y a des efforts qui ont été faits, ils restent à faire, c'est vrai.
07:52Oui, et il vous reste aussi une dernière eue à franchir, si j'ose dire, c'est le retour
07:57des athlètes.
07:58Grosse journée lundi dans les aéroports, est-ce qu'il y a un dispositif particulier ?
08:03Oui, bien sûr, parce que le retour sera sans doute plus difficile pour les aéroports,
08:06notamment, que l'allée qui a été beaucoup plus échelonnée.
08:08Et donc, tout ça a été largement préparé.
08:11Tout s'est bien passé à l'allée, vous l'avez vu, y compris même pour le transport
08:13de bagages un peu volumineux, qui n'est pas facile toujours à transporter.
08:17Mais effectivement, on s'y prépare et l'aéroport de Paris notamment s'y est bien préparé.
08:22Patrice Vergreide, vous êtes ministre des transports démissionnaire, est-ce que vous
08:26serez encore là pour l'ouverture des Jeux paralympiques le 26 août ?
08:29Vous savez, le destin personnel n'intéresse pas beaucoup les Français aujourd'hui.
08:33Je pense que ce que vit notre pays aujourd'hui est très important.
08:37On est sans doute à un moment où on attend des acteurs politiques un petit peu plus de
08:41responsabilité.
08:42Ce qui intéresse les Français aujourd'hui, finalement, c'est de savoir quelles vont
08:46être les priorités pour le budget qui doit être voté d'ici la fin de l'année, quels
08:49vont être les grands textes de loi qui vont arriver au Parlement, quelles vont être les
08:52priorités du prochain gouvernement.
08:54C'est ça qui intéresse les Français aujourd'hui.
08:55Et je trouve que ce n'est pas du tout le moment pour les acteurs politiques de parler
09:00de destin personnel ou d'égo.
09:01Je suis un peu frappé par ça aujourd'hui.
09:03Ce qui m'intéresse véritablement, c'est quelle priorité on veut.
09:06On l'a prouvé dans un certain nombre de territoires.
09:08Chez moi à Dunkerque, on a réussi à faire un front républicain dès le premier tour.
09:11On a réussi à prouver que la priorité, c'était les valeurs républicaines et le
09:14développement.
09:15Eh bien, c'est des choses qu'on devrait rendre aujourd'hui prioritaires pour le destin
09:18international.
09:19Justement, quel profil faudrait-il pour Matignon, vous qui venez de la gauche, Lucie Castez ?
09:23Moi, les destins personnels ne m'intéressent pas.
09:26C'est plutôt, qu'est-ce qu'on va dire aux Français demain en termes de priorité ?
09:30Je vous dis, il y a un budget à voter dans quelques semaines.
09:32Ce seront quoi les priorités de ce budget ?
09:33C'est ça qui m'intéresse.
09:34Moi, c'est ça que j'ai envie d'entendre.
09:36Les noms, je m'en fiche un peu.
09:37Il y a un conseil des ministres ou pas lundi ?
09:40Apparemment non.
09:41Il y a une réunion à l'Elysée juste après pour pouvoir notamment parler des jeux et
09:46faire le bilan des jeux.
09:47Évidemment, le ministère de transport est invité parce qu'on a joué un rôle en la
09:51matière.
09:52Mais à mon agenda, je n'ai pas de conseil des ministres lundi matin.
09:55Donc, c'est une réception de remerciements pour l'organisation des Jeux Olympiques,
10:01c'est ça ?
10:02Je ne sais pas si c'est un remerciement en tout cas ou un bilan.
10:03En tout cas, il y a effectivement une manifestation à l'Elysée qui tournera autour du bilan
10:09des Jeux Olympiques.
10:10Et vous, comment voyez-vous votre avenir, Patrice Vergrit ?
10:13Je dis, moi, mon destin personnel n'a pas d'importance.
10:16Ce que j'ai envie d'entendre aujourd'hui, c'est où on a envie d'emmener notre pays
10:21demain.
10:22Je pense que c'est ce que les Français attendent véritablement.
10:24Moi, peu importe.
10:25Ce n'est pas très très important.
10:26Et que restera-t-il de cette parenthèse enchantée ?
10:28On attend les politiques au tournant, vous le savez, à partir de la semaine prochaine,
10:32Patrice Vergrit.
10:33On les a peu entendus durant les Jeux.
10:35On a beaucoup vibré, on s'est beaucoup amusé après une période politique extrêmement
10:40difficile.
10:41Les politiques ont plus que jamais une responsabilité sur cette rentrée, non ?
10:44Oui.
10:45Ils sont très attendus par les Français, aujourd'hui.
10:46C'est pour ça que je disais que ce serait l'honneur de la politique de montrer qu'à
10:49un moment donné, quand l'intérêt supérieur du pays est en jeu, il y a à se rassembler.
10:53Et d'ailleurs, on a un bel exemple, vous venez de citer les Jeux Olympiques.
10:56C'est un exemple extraordinaire.
10:58J'ai travaillé avec Valérie Pécresse, Anne Hidalgo, on a fait un plan de transport ensemble.
11:03On n'est pourtant pas de la même sensibilité.
11:04Ce qui a fait la réussite des Jeux Olympiques, c'est la capacité de se rassembler dans
11:08ce pays.
11:09Eh bien, prouvons-le.
11:10Donnons cette image de la politique qui a marché pendant les Jeux Olympiques, donnons-le
11:14maintenant sur l'ensemble des politiques publiques.
11:16C'est ça, les Français nous attendent là.
11:18Et moi, j'ai envie de voir ça.
11:20Donc, la responsabilité du politique, oui.
11:21Plus que jamais.
11:22Merci Patrice Lagritte d'avoir été l'invité de France Inter ce matin.