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  • 09/07/2024
Après la liquidation judiciaire de la société gérant la résidence senior Cormaline à Vézeronce-Curtin (Isère), une quarantaine de personnes âgées, parfois centenaires, sont livrées à elles-mêmes dans l’établissement.

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Transcription
00:00Moi, j'ai 89 ans, il n'y a pas longtemps que je suis là.
00:02Mais vous savez, monsieur, je regrette d'être filière.
00:06Une quarantaine de personnes âgées, parfois centenaires,
00:09plongées dans l'incertitude et qui risquent l'expulsion.
00:11À Vézeron-Scurtin, dans l'Isère, le gestionnaire de cette résidence
00:14pour seniors a été placé en liquidation judiciaire.
00:17Conséquence, l'avenir des résidents est incertain.
00:20Le personnel a quitté les lieux, il n'y a plus de gardien,
00:22plus de services de restauration,
00:24la bianderie et la salle commune sont désormais fermées.
00:27On est complètement déjantés, si vous voulez.
00:31Moi, je sais que je ne mange plus.
00:34On m'a dit que ça faisait du bien pour la vie,
00:35mais ce n'est pas tellement bien pour la tête.
00:38Je parle donc sur les titres, comme tout le monde sait.
00:42On est rentrés un soir à 11h, la porte était grande ouverte,
00:45elle n'était pas fermée, elle était grande ouverte.
00:48Là, c'est pareil, il n'y a qu'à la pousser et les gens rentrent
00:51comme dans un moulin, comme on dit plus.
00:54Mais les gens ne sont pas sécurisés.
00:56Moi, je ferme ma porte à clé la journée,
00:59puis voilà, on ne sait pas comment ça va se passer.
01:04Et puis bon, on est allés à la gendarmerie,
01:07mais ils ne peuvent rien faire.
01:09Mes patients, ils sont au bout du rouleau en fait.
01:12Moi, ce matin, j'étais chez une patiente,
01:14rien que pour aller à Proxy pour acheter 2-3 bricoles,
01:18et elle ne veut plus sortir en fait.
01:20C'est eux, ils n'ont plus de logement,
01:21nous, on n'a plus de travail.
01:25La situation devient très critique pour tout le monde ?
01:27On est inquiète, oui, beaucoup, beaucoup.
01:31D'ailleurs, une dame là, son mari qui est bien fatigué aussi,
01:35je n'avais plus de linge pour le vêtir parce qu'il se salit,
01:40et je ne pouvais pas laver puisque la buanderie est fermée.
01:43C'est abusif de nous fermer ça.
01:46Et puis alors, on ne les voyait jamais,
01:49il fallait vraiment les prendre au vol.
01:52Il y a eu quand il y avait les factures,
01:54oui, on les voyait.
01:56À ce moment-là, on les voyait.
02:01Alors, c'est marqué, résident ou résidence personnelle.
02:04Normalement, là, ce serait une salle commune.
02:06Ici, c'est la salle commune,
02:08c'est là où elles lavent leur linge,
02:10où il y avait la collation,
02:12où que les intervenantes qui venaient,
02:15il y avait de la couture,
02:17il y avait des soins de réflexologie plantaire.
02:20Il n'y a plus rien, nous, on n'a plus rien.
02:23D'accord.
02:23Voilà.
02:24Des propriétaires, aux locataires, tout le monde est dans le flou.
02:27Les éventuels repreneurs ont jusqu'au 12 juillet pour se manifester.
02:30Sinon quoi, les résidents pourraient être dans l'obligation de quitter les lieux,
02:34même si le sous-préfet a assuré au maire de la commune
02:36qu'il n'y aurait pas d'expulsion dans les six mois à venir.
02:39C'est vraiment incompréhensible qu'un tribunal de commerce
02:43ferme une structure comme cela.
02:45J'ai d'ailleurs eu la maladie de terre.
02:47On ferme une résidence senior comme on ferme une usine
02:50où on fabrique des boulons,
02:51où on met les clés sur la porte, on va remercier,
02:53on traitera l'affaire dans six mois.
02:55Complètement inhumain.
02:56On a l'impression qu'on est abandonné,
02:59mais on n'aura pas de réponse avant le 12 juillet.
03:02Et quoi faire en attendant ?
03:04Eh bien, ça cogite dans la tête.

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