« Si j’avais été un homme, ça aurait été beaucoup plus simple » - Vidéo Dailymotion

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00:00Quand je lui en parlais de mon projet, parfois on me dit « t'es très belle ».

00:03Je suis là « oui, en fait je ne suis pas amie de France là,

00:07je lui en parlais d'entrepreneuriat et de business, ce n'est pas le sujet. »

00:10Elle, c'est Claire Succot.

00:12Ça fait maintenant 7 ans qu'elle a eu l'idée de lancer le média Meuf

00:14lorsqu'elle a elle-même eu besoin de se rapprocher d'autres femmes

00:17pour parler de tous les sujets tabous.

00:18La communauté de Meuf ne cesse de grandir,

00:20elle réunit aujourd'hui plus de 200 000 meufs.

00:22Et une application vient également de voir le jour.

00:25Dans tous les domaines, il y a des discriminations,

00:27donc évidemment l'entrepreneuriat n'y échappe pas,

00:29c'est notamment vrai pour les levées de fonds.

00:31Là, j'ai en terminé une levée de fonds.

00:32Je sais que si j'avais été un homme, ça aurait été beaucoup plus simple,

00:35de toute façon les chiffres le montrent.

00:37Aujourd'hui en France, il y a 5% des fonds levés qui sont levés par des femmes,

00:40c'est rien du tout et on lève moins.

00:42C'est vraiment senti.

00:43Et puis, il y a des questions qu'on va te poser

00:46qu'on ne poserait pas si tu étais un homme.

00:47Genre, est-ce que tu comptes faire des enfants ?

00:49Où est-ce que tu en as ?

00:51Est-ce que tu n'as pas d'enfants à aller chercher si on t'appelle à 16h30 ?

00:53Enfin voilà, que des trucs comme ça où on te renvoie à ton genre

00:58et où on te voit d'abord par ton genre.

01:00Je trouve que de manière générale, de toute façon, depuis MeToo,

01:02on sent quand même un changement.

01:04Pas forcément au niveau des lois, etc.

01:06Mais plus au niveau de nous, entre nous, les femmes.

01:08Je trouve qu'il y a un truc qui s'est vraiment passé.

01:10Moi, meuf, je l'ai lancé deux mois avant MeToo,

01:12donc c'était vraiment dans la vibe.

01:14On a vraiment pris conscience qu'on vivait toutes des choses difficiles,

01:17un peu dans notre coin,

01:18et qu'on n'était pas les unes contre les autres,

01:21mais qu'on pouvait être ensemble

01:22et que c'est comme ça qu'on allait être fortes.

01:23Il y a deux semaines, j'ai pris le métro.

01:25Il y a une femme qui s'est faite emmerder.

01:29Classique, j'ai envie de dire.

01:30Je me suis levée.

01:31J'ai dit, on est d'accord que dans cette rame,

01:33il n'y a aucune femme qui ne va se faire emmerder, les filles.

01:35Et en fait, toutes les meufs se sont levées.

01:37C'était ouf.

01:38Mais en plus, il y avait plein d'âges, tu vois.

01:39Il y avait la meuf en face de moi, elle doit avoir 70 ans.

01:42Elle s'est levée et tout.

01:43Et le gars, il était trop mal.

01:44Et j'étais là, waouh.

01:45Pour moi, c'est vraiment le truc qui me donne énormément d'espoir.

01:48C'est cette sororité qui est née et qu'on entretient.

01:50On a reçu vraiment énormément de messages de femmes qui ont vu,

01:54parce qu'on est pas assez sûr qu'ils veulent être mon associé,

01:55donc des femmes qui ont vu notre pitch.

01:57Et le message, c'était toujours un peu la même chose.

01:59C'était, j'ai pleuré, je me reconnais.

02:02J'ai eu besoin de cette appli à tel et tel moment de ma vie.

02:05Quand est-ce que ça sort ? Je veux être là, quoi.

02:08Donc, assez fou, en fait, de recevoir autant de messages comme ça

02:10et de voir qu'un truc qui est parti d'abord d'un sentiment hyper personnel

02:15et d'un besoin hyper personnel, en fait, est universel.

02:18Est-ce que tu peux nous parler d'un témoignage d'une femme

02:20qui t'a marqué particulièrement ?

02:22C'était une femme qui nous a écrit en nous disant,

02:24voilà, je suis désespérée parce qu'elle avait été victime de viol.

02:28Elle s'appelle Lou, elle a témoigné sur notre compte.

02:30Et en fait, son agresseur a été condamné à un an avec sursis.

02:35Donc, il n'a pas fait de prison pour la bonne raison qu'entre-temps,

02:38entre la plante et le procès, il est devenu papa.

02:42Et du coup, il est papa pour l'enfant, etc.

02:46Et donc, horrible pour elle, évidemment.

02:48Elle nous a demandé du soutien.

02:49On a essayé de faire ce qu'on pouvait, nous, à notre échelle,

02:52déjà de partager son témoignage.

02:53Et voilà, la meuf, elle lui a apporté énormément de soutien.

02:56Et c'était vraiment beau à voir.

02:57Et voilà, ça m'a marquée de voir aussi que,

03:00même quand il y a des preuves, derrière, ça ne suit pas du tout.

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