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Emeric Lavitola - secrétaire fédéral du PS en Dordogne
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il y a 1 an
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00:00
Ce dimanche, c'est le premier tour des élections législatives anticipées et comme tous les jours depuis le début de la semaine nous recevons
00:05
l'un des responsables politiques du département et ce matin le chef d'un parti qui a signé l'accord du nouveau Front Populaire,
00:11
le secrétaire fédéral du Parti Socialiste qui répond à vos questions, Thibault Delmarle.
00:15
Bonjour Aymeric Lavitola.
00:16
Bonjour.
00:16
Le Rassemblement National pourrait rassembler 36% des voix dimanche au premier tour.
00:21
C'est le résultat d'un sondage Ipsos pour Radio France que l'on diffuse ce matin.
00:25
Le RN est en hausse constante depuis la dissolution et donc la perspective d'une majorité absolue paraît envisageable.
00:33
Est-ce que ça veut dire que même en alliant toute la gauche, le front républicain ne marche plus face au RN ?
00:38
Écoutez, déjà on va attendre que les électrices et les électeurs se positionnent sur le premier tour le 30 juin.
00:44
Nous ce qu'on a fait à gauche, c'est en tout cas on a considéré qu'il y avait une urgence républicaine dans ce pays
00:49
et que quand le président Macron, dans une forme de folie, annonce une dissolution le soir des élections européennes,
00:56
il fallait une réaction et cette réaction ça a été le Nouveau Front Populaire
01:00
et vraiment on se place dans la situation de se dire que ce qui se joue le 30 juin et le 7 juillet,
01:05
c'est surtout comment on est en capacité de sauver la République.
01:08
Bien entendu on a un projet de société, peut-être on l'évoquera,
01:11
et un programme qui est porté par le Nouveau Front Populaire,
01:13
mais la première condition qui a nécessité l'alliance des forces de gauche,
01:17
c'est de se dire qu'on ne veut pas que le pays des Lumières devienne le pays du croupiscule.
01:22
Depuis 2017, c'est ce qu'on dit aux électeurs, souvent au deuxième tour,
01:26
il faut faire barrage aux Rassemblements Nationaux en 2017, en 2022, aux présidentielles, aux législatives,
01:30
là on leur demande une nouvelle fois, est-ce que vous allez leur demander indéfiniment
01:35
de devoir faire bloc à la dernière minute au moment de ces élections pour éviter leur passage
01:42
ou est-ce qu'il va falloir trouver une autre solution pour des partis comme le vôtre ?
01:45
Moi ce que je rappelle c'est que le Rassemblement National,
01:47
et j'invite toutes celles et tous ceux qui nous écoutent à regarder l'histoire de ce parti,
01:52
ce parti à sa création a été créé par Jean-Marie Le Pen,
01:55
accompagné de Waffen SS, de Nostalgie de l'Ouest, de Nostalgie de l'Algérie française,
02:01
c'est ça le Rassemblement National, et c'est un parti, et on l'entend depuis quelques jours,
02:05
qui prône une théorie, c'est la préférence nationale.
02:08
Vous l'avez entendu sur la question des binationaux,
02:10
en expliquant que les gens qui sont binationaux ne peuvent pas occuper de responsabilités dans l'État,
02:14
en vérité ils veulent aller plus loin,
02:16
ils considèrent que notre pays va mal et qu'il faut trouver un bouc émissaire.
02:19
Et le bouc émissaire pour le Rassemblement National, c'est les étrangers.
02:22
Et là aussi j'invite à regarder les candidats
02:25
qui peuvent représenter le Rassemblement National dans toute la France,
02:28
un certain nombre ont eu des propos éhonteux sur la question de l'immigration.
02:34
Alors oui il y a un problème en France, il y a un problème social,
02:36
ça on est bien d'accord, peut-être un problème démocratique.
02:39
Le Nouveau Front Populaire y répond sur des propositions claires,
02:42
notamment en matière du SMIC, 1600 euros net dans les 15 premiers jours.
02:46
Sur la réforme des retraites que nous abrogerons,
02:49
sur la réforme de l'assurance chômage que nous abrogerons.
02:52
Et puis surtout, parce que c'est le sujet aussi,
02:54
c'est comment on répartit mieux les richesses dans ce pays.
02:56
Et dans le programme du Nouveau Front Populaire,
02:59
on propose qu'on passe de 1 à 14 ranges sur l'impôt,
03:02
qu'on taxe les plus riches de ce pays, qu'on remette l'ISF.
03:06
Parce que ça aussi, les habitantes et les habitants de notre pays ne peuvent pas comprendre
03:10
comment c'est possible qu'il y ait finalement des gens qui gagnent beaucoup,
03:14
et d'autres qui auront du mal à finir leur fin de mois,
03:17
et sur lesquels les 15 derniers jours du mois sont les plus difficiles.
03:20
– Ces arguments-là, vous avez dû les exposer en campagne aux militants,
03:25
à ceux qui vont possiblement voter pour le Rassemblement National,
03:28
vous parlez de l'historique du parti, est-ce que ça fonctionne encore ?
03:31
Est-ce que vous arrivez encore à convaincre avec cet argument
03:34
de l'histoire du Front National, des origines du Front National ?
03:37
Ou est-ce que les gens, comme on le voit souvent, disent
03:39
c'était avant le Rassemblement National d'aujourd'hui, c'est plus le même qu'avant ?
03:42
– Je crois qu'il faut rappeler l'histoire, parce qu'on ne peut pas savoir où on va
03:46
si on ne connaît pas ce qui s'est passé avant, et que ça c'est un enjeu.
03:49
Je crois aussi qu'il faut parler des programmes, des propositions,
03:52
parce que les gens vont voter sur un projet pour la France, c'est quand même pas rien.
03:56
Et ils ne votent pas sur un Premier Ministre, ça aussi, ce débat-là n'a pas de sens.
04:00
La question c'est qu'est-ce qu'on veut pour la France ?
04:02
Nous on a un programme clair, faire en sorte d'avoir plus de justice sociale,
04:05
d'avoir une planification écologique, de faire en sorte de prendre l'argent
04:08
là où il y en a, dans les grandes entreprises, pour les plus grandes fortunes de ce pays,
04:12
c'est ça l'enjeu pour nous de cette élection.
04:14
– Vous parliez du Premier Ministre, c'est quand même un enjeu,
04:16
quand on vote on pense quand même au Premier Ministre,
04:18
malgré tout ça a été l'une des questions de cette campagne.
04:21
Vous, pour le Front Populaire, s'il devait y avoir une majorité,
04:25
comment est-ce qu'on désigne un Premier Ministre chez vous ?
04:28
– Je me range à ce que raconte le responsable de mon parti,
04:31
nous prendrons le groupe majoritaire et nous ferons en sorte de proposer quelqu'un,
04:35
ça peut être une femme d'ailleurs, on entend beaucoup de noms d'hommes,
04:38
qui puisse être en capacité d'être Premier Ministre
04:40
et d'assurer le consensus pour le groupe Nouveau Front Populaire,
04:43
dont on espère qu'il sera majoritaire à l'Assemblée.
04:45
– Vous le disiez donc, vis-à-vis de ce Premier Ministre,
04:50
simplement là, dans nos quatre circonscriptions en Dordogne,
04:55
il risque d'y avoir des triangulaires au deuxième tour,
04:59
comment est-ce que le Parti Socialiste va se comporter
05:02
en cas de dernière place de cette triangulaire en Dordogne ?
05:07
– Alors là-dessus, on est clair, pour nous, il faudra faire front
05:11
contre le Rassemblement National, ce qui veut dire qu'au second tour,
05:14
si nous avons des candidats qui sont troisième,
05:16
ils se désisteront pour le deuxième, je n'ose l'imaginer,
05:19
j'espère que tous nos candidats du Nouveau Front Populaire seront au second tour,
05:23
mais si tel est le cas, le Parti Socialiste prendra ses responsabilités
05:27
comme il a toujours pris, nous voulons sauver la République,
05:30
donc nous ferons en sorte de battre le Rassemblement National.
05:32
Par contre, je rajouterai que j'entends dans les quatre circonscriptions
05:35
des candidats de Remarche se prendre pour le serpent de Caha
05:38
dans le livre de la jungle, ayez confiance, appel à l'électorat socialiste,
05:42
parce que depuis les élections européennes, tout le monde a bien vu
05:44
que le Parti Socialiste en Dordogne était une force incontournable.
05:48
Je dis à ces candidats-là, ne trompez pas nos électeurs,
05:51
les électeurs socialistes, je les appelle toutes et tous
05:54
à se rassembler derrière les candidats du Nouveau Front Populaire,
05:57
parce qu'en réalité, ces candidats qui sont issus de la Macronie,
06:01
ce sont eux qui nous ont amenés au désastre, au désastre actuel
06:04
d'une campagne qui se joue en quinze jours.
06:06
Ça aussi, est-ce raisonnable de faire croire aux Françaises et aux Français
06:09
qu'en quinze jours, on peut effectivement tous se dire
06:13
le destin de la France, avoir un vrai débat démocratique apaisé ?
06:16
Ce n'est pas le cas, donc je le répète, l'électorat socialiste,
06:19
il n'y a qu'un bulletin de vote, le 30 juin, à faire,
06:22
c'est celui de déposer un bulletin Nouveau Front Populaire.
06:25
– Mais est-ce que vous comprenez quand même que certains de vos électeurs
06:27
ne veuillent absolument pas voter pour une alliance
06:30
dont la France Insoumise serait éventuellement majoritaire ?
06:34
Est-ce que vous l'entendez, qu'ils puissent quand même vouloir
06:36
se rapprocher plus du centre que de ce qu'ils considèrent
06:39
comme l'extrême gauche ?
06:40
– Le centre n'existe pas, les candidats en marche pour un certain nombre,
06:43
d'ailleurs, reçoivent des soutiens nombreux et multiples d'anciens républicains.
06:47
Ce centre-là est de droite, il fait croire autre chose
06:51
pour se sauver électoralement, c'est le sauf qui peut,
06:53
mais le sauf qui peut n'a aucune base idéologique.
06:55
Ce sont les mêmes qui nous ont conduits au désastre.
06:58
C'est quand même la politique de Macron qui fait que l'extrême droite
07:01
est aussi forte en France.
07:02
Quand il était arrivé au pouvoir, il n'y avait pas de députés
07:06
à l'Assemblée Nationale, et là on est en l'occurrence
07:08
à une situation où ils peuvent être en majorité absolue à l'Assemblée Nationale.
07:11
Donc ne votez pas pour eux, l'électorat socialiste a un bulletin à choisir,
07:15
c'est bien le Nouveau Front Populaire.
07:16
– Merci beaucoup, on l'a entendu à Emerick Cavitola,
07:18
et donc vous le dites, en cas de triangulaire au deuxième tour,
07:21
en position défavorable pour vous, vous vous désisterez face à un candidat.
07:25
Merci d'avoir été avec nous ce matin.
07:26
– Merci à vous.
07:27
– L'interview a retrouvé sur francebleu.fr et sur l'application.
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