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Europe 1
  • 19/06/2024

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent des dernières actualités du Nouveau Front Populaire.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcription
00:00Que se passe-t-il à gauche, Eric Revelle ? Vous avez été choqué par la décision de la CGT de prendre parti dans ces élections législatives.
00:06Qu'est-ce qu'elle dit exactement, la CGT ?
00:08La CGT, elle dit que... Madame Binet, en tout cas, parce que j'ai vu que...
00:12A priori, c'est la CGT.
00:14Les fédérations, c'est pas tout à fait la même chose, notamment celle des transports.
00:16Madame Binet dit, nous, on soutient le nouveau front populaire.
00:20Bon, d'abord, elle le sait sans doute, mais dans les syndicats, que ce soit Force Ouvrière ou que ce soit la CGT,
00:26c'est entre 20, 25, 30 % de leurs adhérents qui votent Rassemblement National.
00:32Donc, c'est historique parce que la CGT prend position, non pas pour un candidat comme elle le fait régulièrement, c'est différent,
00:38mais pour un parti politique. Or, je regardais dans le détail l'un des textes fondateurs de la CGT, 1906, le 9e congrès de la CGT.
00:46A l'époque, il s'appelle La Charte d'Amiens, il a écrit noir sur blanc que l'indépendance de la CGT, c'est précisément et notamment
00:52de ne pas appeler à voter pour un parti politique.
00:55Or, pardonnez-moi, mais Madame Binet, qu'est-ce qu'elle est en train de faire ?
00:57Elle est en train de s'asseoir sur l'histoire de son propre syndicat en faisant, à mon avis, une erreur politique
01:03pour un syndicat qui est quasiment ultra minoritaire dans le secteur privé et qui n'est plus même majoritaire puisque c'est la CFDT.
01:10Alors là aussi, on disait que le président de la République perdait ses nerfs, mais je pense que la leader de la CGT a perdu les siens aussi.
01:17Elle s'assoit aussi sur autre chose, parce que moi, je me souviens d'un des responsables départementaux de la CGT
01:23croisant Éric Zemmour dans un train et lui disant « avez-vous votre allée simple pour la Pologne ? ».
01:28Je me souviens aussi qu'il y a un mois maintenant, le secrétaire départemental de la CGT du Nord a été condamné pour apologie du terrorisme
01:35après le 7 octobre et que la réaction de la CGT a été de dire que les poursuites pour apologie du terrorisme
01:42sont relevées d'une tentative d'étouffer le mouvement social, parce que c'est ça aussi la CGT.
01:47Je veux bien que la CGT lutte contre les extrêmes, ça fait partie de la liberté d'expression.
01:52Moi, ça ne me dérange pas, elle a bien le droit de soutenir qui elle veut.
01:54En revanche, qu'elle commence par faire le ménage dans ses rangs si elle nous parle d'extrême.
01:57Alors, on va écouter Manon Aubry maintenant, qui est la eurodéputée de la France insoumise.
02:02Elle a été notre invitée ce matin sur CNews et sur Europe 1.
02:04Elle a parlé du programme économique du nouveau front populaire qui est vilipendé par le gouvernement.
02:10Ils disent tous que ce serait une ruine, une folie démentielle, complètement dingue, dit d'ailleurs Bruno Le Maire.
02:15Elle évoque un débat avec Bruno Le Maire. Écoutez-la.
02:18Bruno Le Maire, puisqu'il fait quelques estimations farfelues, je lui propose un débat.
02:26Pourquoi Bruno Le Maire ne veut-il pas débattre ?
02:29Avec vous ? Manon Aubry et Bruno Le Maire.
02:31Vous savez, j'ai participé au chiffrage du programme de la France insoumise
02:35il y a deux ans pour la campagne des élections présidentielles.
02:39Et puis, j'ai une formation en économie, donc je propose à Bruno Le Maire...
02:43Invitation lancée.
02:44...d'en débattre.
02:45Manifestement, il ne veut débattre avec personne parce qu'il est très mal à l'aise
02:49et que ses estimations du gouvernement sont complètement farfelues.
02:52C'était les mêmes qui nous avaient dit qu'on récupérait 12 milliards d'euros
02:56sur la taxation des superprofits des énergéticiens.
02:58On en a récupéré 300 millions.
03:00Donc, pardon, mais ce sont un peu des toccards de l'économie.
03:03Des toccards de l'économie. André Vallini, je vous ai vu vous prendre la tête dans les mains.
03:07Non, je pense que Le Maire devrait accepter, ce serait un débat intéressant.
03:10Il est mon invité demain matin sur CNews et Europe 1.
03:12Je vais vous proposer d'affronter Manon Aubry, ce sera intéressant.
03:15Sur la dette, parce que c'est vrai que Manon Aubry a quand même raison de dire
03:19que sur la dette et les déficits, le gouvernement n'a pas trop de leçons à donner.
03:22Mais sur la crédibilité du programme du Front Populaire, là...
03:25300 milliards d'euros, chiffrage du gouvernement, Catherine.
03:28Non, mais c'est vrai que la France ne se porte pas bien et est très endettée.
03:31Mais ça va mal, mais il faut savoir que ça pourrait aller encore plus mal.
03:34C'est-à-dire que là, on ne sait pas où on va non plus.
03:37Mais là, les dépenses qui sont... Déjà, le SMIC à 1 600 net,
03:42le retour à la retraite à 60 ans.
03:46Je veux dire, tous les...
03:51Les blocages des prix aussi.
03:53Ils n'ont jamais marché. On l'a fait sur les médicaments.
03:57Ça a généré des pénuries de médicaments.
03:59Ça se retournerait contre les plus défavorisants.
04:01Bruno Le Maire qui vous le dira, il a chiffré le programme à 263 milliards.
04:06Éric, vous bondissez sur votre chaîne.
04:08Je le dis à nos auditeurs.
04:10Au moins, il y a une chose qui est claire grâce à votre interview.
04:12Laurence, on sait que Manon Brice sera ministre des Finances si le nouveau Front Populaire l'emporte.
04:18Je ne sais pas si ça va rassurer tout le monde, mais c'est clair.
04:20Elle s'intéresse à la matière puisqu'il y avait un débat avec l'actuelle ministre des Finances.
04:24Non, mais il y a deux choses terrifiantes.
04:26Évidemment que la France est dans une situation périlleuse.
04:293 100 milliards, 170 milliards de déficit budgétaire,
04:32100 milliards de déficit commercial.
04:34Enfin, rien ne va avec, ça y est, on en parlait hier, la commission de Bruxelles
04:38qui a donc décidé de poursuivre la France avec d'autres pays pour déficit excessif.
04:41Oui, bien sûr.
04:42Nous poursuivre comment ? Avec un balai ?
04:44On risque une amende de 2 milliards et demi.
04:46On risque une amende de 2 milliards et demi.
04:483 000 milliards de dettes.
04:50Pardonnez-moi pour qu'on se rende bien compte de ce que représente,
04:52que ce soit 250 ou 300 milliards le programme du nouveau Front Populaire,
04:56c'est le PIB annuel du Portugal.
04:58Voilà, c'est-à-dire qu'il faudrait mettre l'archeur du PIB annuel
05:01d'un pays membre de l'Union Européenne
05:03pour pouvoir financer le nouveau programme du nouveau Front Populaire.
05:06Bon, espérons que Bruno Hecker acceptera ce débat.
05:10Ça va, ça passe.
05:11Non, on brise, ce sera peut-être un jour.
05:13On lui pose une question.
05:14Le résumé, c'est de travailler moins pour gagner plus.
05:17La France est un paradisiaque dans un cimetière.
05:19Et encore, ils n'ont pas proposé la semaine de 4 jours.
05:21C'est ça.
05:22Le Front Populaire a chiffré son programme autour de 100 milliards.
05:24Je sais qu'il y a des gens qui sont très mécontents en interne
05:27et qu'ils auraient rêvé de beaucoup plus.
05:28Moi, juste une chose, elle touche quand même du doigt
05:30quelque chose d'assez intéressant, Manon Aubry,
05:32même si je n'ai pas confiance en elle sur le plan économique.
05:34C'est cet argument, vous savez, du cercle de la raison
05:37qui consistait à dire qu'Emmanuel Macron a plein de défauts,
05:39mais en économie, ça gère.
05:40C'est le Mozart de la finance.
05:41Au moins, les choses sont tenues.
05:42Ça a été utilisé contre Marine Le Pen
05:44entre deux tours des deux élections présidentielles qu'il a gagnées.
05:48Là où elle touche du doigt quelque chose d'assez juste,
05:50c'est qu'aujourd'hui, la situation du pays,
05:53même si Catherine a raison, il y a des choses qui vont bien aussi,
05:55mais la situation du pays, la souffrance des Français
05:57fait que cet argument est en train de voler en éclats.
05:59Oui, absolument.
06:00Parce que j'ai une chose,
06:01il y a des décennies gauche républicaine ou droite républicaine
06:04qu'on nous explique qu'il n'y a que des gens compétents,
06:06des gens intelligents, des experts qui dirigent
06:08les finances publiques de la France.
06:09Si c'est ça, les gens intelligents,
06:11vu le mur qu'on se prend dans la figure,
06:12il vaut peut-être mieux faire appel à d'autres.
06:14Surtout que quand on regarde le programme,
06:16parce qu'il existe, le programme,
06:17Gabriel Attal l'a présenté,
06:18il n'est absolument pas crédible non plus.
06:20Dans des proportions qui sont beaucoup moins dantesques
06:22que celles de la Nouvelle Union populaire,
06:25mais qui, de toute façon, ne seraient pas applicables.
06:27Ils seraient balayés par les marchés,
06:30ou alors la dette française aurait explosé
06:32et donc tout serait en train de s'effondrer.
06:33Donc, c'est quasiment virtuel, en fait, cette conversation.
06:35Mais le programme du gouvernement,
06:37c'est un peu un programme de clientélisme.
06:39C'est juste donner du pouvoir d'achat au cœur des lectorats
06:42qui sont les retraités.
06:44Et il n'y a rien.
06:45Toute l'ambition initiale d'Emmanuel Macron
06:47qui était de créer de la richesse,
06:49en disant qu'il n'y a qu'en créant de la richesse
06:51qu'on permet aux moins favorisés de s'en sortir,
06:54tout ça, ça a été balayé.
06:56Il n'y a plus rien dedans.

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