• il y a 4 mois
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.

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00:00Et ravie de vous retrouver pour les informer, on est ensemble en direct jusqu'à 9h30 sur France Info avec Renaud Dely.
00:14Bonjour Renaud.
00:15Bonjour Salia.
00:16Et autour de la table ce matin, Agathe Lambret, journaliste politique à France Info.
00:19Bonjour Agathe.
00:20Bonjour.
00:21Gilles Bernstein, éditeur réaliste politique à France Info TV, Canal 27.
00:24Bonjour Gilles.
00:25Bonjour Salia.
00:26Il y a aussi Fanny Guinochet, vous présentez la chronique éco tous les matins sur France Info.
00:29Bonjour Fanny.
00:30Bonjour.
00:31Et Renaud Dely, on commence tout de suite.
00:32La campagne avance et l'on découvre les programmes de chacun pour ses législatives.
00:35Et voilà, avec un festival de dépenses dans chacun de ces programmes.
00:39Pêle-mêle par exemple dans celui du nouveau front populaire, donc l'alliance de gauche,
00:44une hausse du SMIC de plus de 200 euros net ou encore le retour à la retraite à 60 ans.
00:48Du côté du Rassemblement National, quelques-unes comme par exemple la suppression des taxes sur les carburants
00:52ou la nationalisation des autoroutes.
00:54Et puis du côté de la majorité, Gabriel Attal a lui aussi commencé à présenter un certain nombre de mesures
01:00dont certaines sont effectivement de nouvelles dépenses.
01:03Un programme qu'il a esquissé au nom d'un mot d'ordre, gagner plus et dépenser moins.
01:09Il y a une attente très forte, effectivement.
01:11C'est pour ça que dans le programme que je présenterai en début de semaine,
01:14la question du pouvoir d'achat évidemment sera centrale.
01:16Je peux déjà vous donner un certain nombre de mesures
01:19qui s'articuleront autour de deux grandes idées fortes.
01:22Gagner plus et dépenser moins.
01:25Moi, je suis là pour porter des propositions crédibles et financées.
01:28Les Français le savent, ce qu'on propose, c'est clair, c'est crédible, c'est financé.
01:32Parmi ces propositions, notamment l'indexation du niveau des retraites sur l'inflation
01:36en ce qui concerne les revalorisations des retraites
01:39ou encore la fameuse prime Macron de partage de la valeur ajoutée
01:42dont le plafond serait plus élevé.
01:45Bref, dans ce festival de dépenses entre les trois blocs en compétition,
01:51quels sont les programmes qui sont les plus dépensiers
01:54et comment financer chacune de ces propositions ?
01:59Fanny Guinocher.
02:00Les programmes les plus dépensiers, il faut voir qu'on n'a pas tous les chiffrages
02:04mais on a quand même des grandes masses qui nous donnent quelques ordres d'idées.
02:08Côté nouveau Front populaire ou encore Rassemblement national,
02:14ça se chiffre au-delà des centaines de milliards d'euros.
02:18Il faut bien avoir ça en tête parce que les mesures sont très larges.
02:22Si vous prenez par exemple le taux de TVA sur les carburants
02:27qui va être baissé de 20% à 5,5% comme le propose l'URN,
02:32c'est déjà 17 milliards d'euros selon les chiffrages de Bercy.
02:36Si vous prenez une indexation sur les pensions de retraite sur l'inflation,
02:43c'est ce qu'a fait d'ailleurs le gouvernement l'année dernière,
02:46c'est 15 milliards d'euros rien que pour cette année.
02:49Alors certes l'inflation était haute mais quand même, vous voyez les grandes masses.
02:52Et puis du côté du nouveau Front populaire,
02:57si on regarde du côté de l'indexation du SMIC, 200 euros c'est énorme.
03:03Vous avez aussi le retour sur la réforme des retraites.
03:07Là il faut savoir que la réforme des retraites,
03:10par exemple j'entendais Manuel Bompard juste avant,
03:14le système de retraite aujourd'hui n'est pas financé même avec la réforme.
03:19Donc vous imaginez bien qu'il manque 15 milliards d'euros à horizon 2030.
03:24Horizon 2030 c'est demain.
03:26Vous imaginez bien que si on revient sur cette réforme,
03:29que ce soit à 60 ans ou 62 ans, ça se chiffre en dizaines de milliards d'euros.
03:33Alors c'est vrai que le programme de renaissance, juste pour terminer,
03:36est un peu moins coûteux mais là aussi on a un gouvernement
03:39qui jusqu'à présent évoquait la nécessité de faire des économies
03:45et qui propose un certain nombre de réformes ou en tout cas de changements.
03:50Par exemple la prime défiscalisée de 3 000 à 10 000 euros,
03:54c'est évidemment de l'argent qui rentre en moins dans les caisses.
03:57Alors est-ce que ces trois blocs justement,
03:59RN, Front populaire, Nouveau Front populaire et la majorité,
04:02le camp présidentiel Vente du Rêve aux Français,
04:05on continue d'en parler juste après le Fil info à 9h10 de Thomas Giraudot.
04:10Le début de deux semaines de stage pour les élèves de seconde.
04:13Ils sont censés être obligatoires pour la première fois
04:15mais d'après le ministère de l'éducation,
04:17trois élèves sur dix n'en ont pas trouvé.
04:19Cela fait 170 000 jeunes.
04:21Ils doivent normalement être accueillis dans leur lycée.
04:23En Nouvelle-Calédonie, un mois après le début des émeutes
04:26contre le dégel du corps électoral,
04:28l'aéroport de Nouméa accueille de nouveau des passagers.
04:30Aujourd'hui, les écoles, collèges et lycées rouvrent progressivement
04:33et le couvre-feu est repoussé de deux heures le soir.
04:36Le député du Rassemblement national, Laurent Jacobelli,
04:39dit ce matin sur France Info ne pas se sentir visé par Kylian Mbappé,
04:42la star des Bleus, appelle les jeunes à aller voter
04:45face aux extrêmes qui sont aux portes du pouvoir.
04:47Déclaration de Laurent Jacobelli à l'opposé d'un autre membre du RN,
04:50Sébastien Chenu, qui appelle, lui, les Bleus à la retenue.
04:53Le coordinateur de la France Insoumise, Manuel Bompard,
04:55non plus ne se sent pas inclus dans les extrêmes cités par Kylian Mbappé.
04:59Et puis le pied et la précision de Louis Carbonelle,
05:01décisif hier soir, l'ouvreur montpellierain a sauvé ses coéquipiers
05:04en marquant 10 points face à Grenoble.
05:06Montpellier l'a emporté et se maintient dans l'élite du rugby français,
05:09le top 14 la saison prochaine.
05:11Grenoble reste à l'étage en dessous, la pro des deux.
05:25Et les informés continuent avec Agathe Lambret du service politique de France Info
05:28avec Gilles Bernstein, éditorialiste politique à France Info Télé,
05:31Fanny Guinochet, La Chronique Éco tous les matins sur France Info
05:34et Renaud Delis. On parlait avant le Fil Info des mesures, des propositions
05:38qui figurent dans les programmes des trois blocs qui se présentent aux législatives.
05:44Beaucoup de propositions, mais on ne sait pas trop comment ils vont les financer, Gilles.
05:48Non, alors il y a effectivement des propositions, mais un, elles ne sont pas précises
05:52et deux, ce qui est à peu près sûr, c'est qu'elles ne sont pas à la hauteur des dépenses.
05:55Parce que si on s'en tient à la gauche, d'abord il y a la taxation des super profits.
06:00J'ai relu le programme, c'est à l'échelon européen.
06:03Donc cette taxation doit aller au budget européen.
06:06Donc ce n'est pas avec le budget européen que vous allez financer
06:09ce qui dépend du budget français. Premier point.
06:12Deuxième point, il y a un arrêté de placement d'un certain nombre de taxations.
06:15Par exemple, l'ISF. L'ISF, sous le contrôle de Fanny,
06:18rapportait à peu près 5 milliards d'euros.
06:20L'IFI rapporte un peu moins de 2 milliards d'euros.
06:23La différence, c'est donc 3 milliards. Très bien, vous allez gagner 3 milliards d'euros.
06:26Et combien même vous allez le doubler, cet ISF ?
06:29Il parle d'ISF renforcé.
06:30D'ISF renforcé. Donc vous le doublez, ça va rapporter 6 milliards d'euros.
06:34Fanny a dit tout à l'heure le montant des dépenses.
06:36On n'est pas du tout, du tout, du tout dans le même étiage.
06:40Et par ailleurs, je voudrais rappeler qu'une recette ne peut servir qu'une fois.
06:44Si dans sa grande bonté, la direction de Radio France vous accorde une prime de 1000 euros,
06:49vous ne pouvez pas, à la fois avec ces 1000 euros, vous désendetter, partir en vacances,
06:54acheter un ordinateur. Vous choisissez, vous ne le faites qu'une fois.
06:58Le danger dans les programmes, et je me souviens, c'était la même chose avec François Hollande
07:03il y a une dizaine d'années, c'est que vous faites valoir.
07:06On va gagner temps en faisant ceci et ce temps, vous l'affectez plusieurs fois.
07:10Ce n'est pas possible. Une seule recette ne peut servir qu'une fois.
07:14Et dans la présentation des programmes, on a l'impression à chaque fois
07:17qu'ils enchaînent des dépenches et à chaque fois on dit qu'on va la financer avec une taxation des riches.
07:23Alors on peut le faire une fois, on ne peut pas le faire plusieurs fois.
07:26Et je termine en disant que François Hollande, encore une fois,
07:29parce que c'est la dernière expérience vraiment de gauche, quand il est arrivé au pouvoir en 2012,
07:33avait dit on va taxer les riches. Et les électeurs de gauche ont cru réellement,
07:38et les cadres, les cadres, disons les classes moyennes, ont cru que ça n'irait pas jusqu'à eux.
07:43Comme il y a beaucoup moins de riches que ce qu'on croit, quand on ne taxe que les riches,
07:47même si on les taxe beaucoup, on ne gagne pas énormément d'argent.
07:50Et pour financer des programmes coûteux...
07:52Là, il y a quand même plus de riches que sous François Hollande.
07:53Mais bien sûr. Mais quand on veut financer des programmes coûteux avec de la fiscalité,
07:57il faut descendre assez bas, si je puis dire, dans la richesse.
08:01Alors est-ce que c'est 4000 euros, comme le disait François Hollande, ou moins ?
08:04Mais en tout cas, voilà.
08:06Une refonte du système fiscal.
08:08Ça paraît difficile de faire reposer tout un programme économique sur le fait de taxer, taxer, taxer
08:13les étrangers pour Marine Le Pen, les riches qui sont le bouc émissaire pour la gauche.
08:18Mais il n'y a pas de discours sur la création de richesses, sur la productivité.
08:22Et je pense que ça peut inquiéter aussi les Français.
08:25Déjà, on voit que ça a inquiété les marchés. Pas que le programme du Rassemblement national,
08:29mais le taux d'emprunt français a augmenté.
08:32Ça a des conséquences extrêmement concrètes pour les ménages en ce moment
08:36qui cherchent à acheter un appartement.
08:38Par exemple, ils devaient emprunter 500 000 euros ou 300 000 euros, je ne sais pas.
08:43Avec cette hausse du taux d'emprunt français, ce sont des milliers d'euros en plus.
08:47Il y a des conséquences immédiates.
08:48Et ce n'est pas comme si on n'avait pas été prévenu.
08:50On a un exemple assez récent.
08:512022, Lee Strust, la première ministre britannique, a dû démissionner au bout de 40 jours
08:55parce qu'elle promettait, elle aussi, qu'elle allait redonner du pouvoir d'achat aux Britanniques.
09:01Mais son programme n'a pas été jugé crédible par les marchés.
09:05Et les marchés, ils sont indispensables.
09:07Ils font partie de l'équation qu'on le veuille ou non.
09:09On n'est pas un pays isolé.
09:10La France peut fonctionner, peut financer aussi son système social
09:15parce qu'elle dépend des prêts que lui font les étrangers.
09:19Donc Lee Strust a dû démissionner.
09:21Je trouve que ce n'est pas crédible.
09:23Et par ailleurs, je note que ce qui est intéressant tout de même,
09:26c'est qu'entre le Rassemblement national,
09:28qui a toujours eu l'étiquette du parti le moins crédible de France,
09:32et l'Union des Gauches qui rassemble jusqu'à François Hollande,
09:35qui n'est quand même pas un dangereux idéologue.
09:39C'est le Rassemblement national aujourd'hui qui essaie de rassurer.
09:43C'est le Rassemblement national dont toutes les propositions ont disparu de la profession de foi.
09:47Le retour sur la retraite, la réforme des retraites, disparu à court terme.
09:52Dans un deuxième temps, disent-ils.
09:54Dans un deuxième temps, mais en tout cas disparu à court terme.
09:57Le fait de supprimer l'impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans, disparu à court terme.
10:01Le fait, voilà, les exonérations de charges pour les entreprises
10:04qui augmenteraient les salaires disparus à court terme.
10:07C'est quand même intéressant.
10:09Ça veut dire que c'est le Rassemblement national qui donne des gages.
10:13Ça montre l'hypocrisie et le mensonge ultime du RN depuis des années, bien sûr.
10:18Il n'empêche, aujourd'hui, ils essayent de présenter un visage acceptable
10:23et qui ne fasse pas fuir...
10:25Vous l'avez dit, ils mentent, ne serait-ce que par omission, effectivement.
10:28Donc ça, c'est le truc du RN, il ne faut pas tomber dans la manipulation du RN.
10:32D'un côté, la gauche, le programme ultra-dépensier des centaines de milliards d'euros,
10:35on le disait, qui est effectivement assez peu crédible.
10:38On voit, peu ou prou, que la seule solution,
10:41et c'est d'ailleurs, en filigrane, c'est même assez explicite,
10:43même si ce n'est pas très précis dans le programme,
10:45c'est un tour de vis fiscal extrêmement spectaculaire.
10:48C'est une augmentation d'impôts qui ne toucherait pas seulement les ultra-riches,
10:51comme le disait Gilles Bernstein, effectivement.
10:53Ça, c'est la solution esquissée par la gauche,
10:56c'est une fiscalité beaucoup plus lourde.
10:58Du côté du RN, il n'y a même pas ça, il y a même la suppression de l'IFI,
11:01la suppression de l'impôt sur la fortune immobilière dans le programme du RN,
11:04remplacée par un IFF, un impôt sur la fortune financière pour taxer la spéculation.
11:08Mais il n'y a absolument rien pour financer dans le programme du RN.
11:12Il y a des mesures extrêmement coûteuses,
11:14la brogation de la réforme des retraites,
11:16la suppression de l'impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans,
11:21d'innombrables mesures.
11:23La renationalisation des autoroutes,
11:25si jamais l'État fait ça avant que ces concessions d'autoroutes arrivent à leur terme,
11:28évidemment, là aussi, il y en a pour des dizaines, voire des centaines de milliards d'euros.
11:31Et effectivement, le RN a deux trucs pour essayer d'enfumer.
11:36C'est soit qu'il change de position, on ne sait plus trop,
11:39à chaque fois ça change, on a vu les changements sur l'euro, sur l'Europe, etc.
11:43Mais ça change même en ce moment.
11:45On l'entendait tout à l'heure avec Laurent Jacobelli, le porte-parole du RN,
11:47ça sera dans un deuxième temps.
11:49Quand ? Comment ? Combien ?
11:51Dans un deuxième temps.
11:52Évidemment, le truc pour essayer de faire passer cette entourloupe,
11:55c'est de dire que la situation financière est calamiteuse.
11:57Donc très clairement, il y a une stratégie d'enfumage
12:00qui est poursuivie par l'extrême droite.
12:02À mesure qu'elle se rapproche du pouvoir,
12:04ses propositions sont de plus en plus floues
12:06pour essayer précisément d'accéder au pouvoir.
12:08La gauche en ce moment est un peu dans la situation du RN,
12:12il y a des années, elle veut séduire, elle veut progresser,
12:16donc elle a fait des promesses pas tenables
12:20et elle le sait à ce que faisait le RN avant
12:22et ce que le RN n'a plus besoin de faire aujourd'hui
12:24parce que le RN a tellement progressé qu'il touche le pouvoir
12:27et qu'aujourd'hui le plafond de verre du RN,
12:29c'est justement ces promesses irréalisables.
12:31Sauf qu'il faut continuer de dire ce qu'il y a dans le programme du RN.
12:33Le programme du RN n'a pas changé.
12:35Il faut que les Français le lisent bien, le programme.
12:37Tout le monde trouve une justification,
12:40c'est qu'il faut éviter que le RN gouverne la France.
12:43J'ai entendu, on a tous entendu François Hollande,
12:45j'ai entendu Lionel Jospin ce matin,
12:47les deux n'ont pas été des gestionnaires
12:51totalement non sérieux des finances publiques.
12:54Ils ont plutôt géré correctement les finances publiques,
12:57l'un Premier ministre, l'autre Président de la République.
12:59Confrontés à cette question, tous disent,
13:02on verra, de toute façon le programme n'engage pas vraiment.
13:06Ce qu'il faut, c'est empêcher la France
13:09de se donner au RN.
13:12Cette menace du RN autorise tout le non sérieux budgétaire.
13:17Si je puis dire, Lionel Jospin a dit...
13:19Ce n'est pas ce que disent quand même la gauche,
13:21ceux qui ont fait cette lire.
13:23Quoi qu'il en soit, j'ai envie de vous dire,
13:26le juge de paix à la fin, ce sera les marchés,
13:28ce sera les investisseurs.
13:30On a une dette de 110% du PIB,
13:33aujourd'hui du Produit Intérieur.
13:35C'est-à-dire que la moitié de notre train de vie,
13:37on le dépense en étant financés grâce à des créanciers
13:41qui nous prêtent de l'argent.
13:42Ces créanciers, on voit déjà que la semaine dernière,
13:44ils ont mis une alerte.
13:46Avant même la dissolution, on avait des agences de notation
13:48qui disaient que la France n'est pas crédible
13:50d'un point de vue budgétaire.
13:52La semaine dernière, les taux d'emprunt
13:54que rappelait Agathe ont vraiment augmenté.
13:56Donc là, la question qui risque de se poser,
13:59on a eu l'exemple de l'Istrus en Angleterre,
14:02mais on a aussi l'exemple d'Alexis Tsipras en Grèce,
14:06devant une montagne de dépenses,
14:10que ce soit du Front Populaire,
14:12du Nouveau Front Populaire ou du RN.
14:14Que font les marchés ?
14:15Ils disent on lâche les clés du camion et vous vous débrouillez.
14:17Ça veut dire qu'après, la France,
14:19elle sera mise sous tutelle.
14:20Sans compter qu'on n'est pas un îlot au milieu de nulle part,
14:22on est dans une Europe qui va aussi dire
14:24écoutez, là les dépenses, nous on ne va pas payer pour vous.
14:26Donc c'est aussi ça que je pense
14:28qui peut inquiéter vraiment les Français.
14:31Tant les programmes qui sont présentés aujourd'hui
14:33sont dans des dérapages absolument pas crédibles.
14:36Et ça, je pense que le sérieux, les Français le savent.
14:39Et ils verront très concrètement des choses qui augmenteront.
14:42Oui, il y aura peut-être d'un côté des hausses de salaires,
14:44mais de l'autre, il y aura aussi des impôts qui augmenteront.
14:46Il y aura aussi des prélèvements.
14:47Il y aura aussi des taux d'intérêt qui augmenteront.
14:49Et il y aura un certain nombre de difficultés.
14:51En Grèce, ça s'est terminé comment ?
14:53Il y a eu un programme d'austérité.
14:55Les pensions ont été rabotées.
14:56Les fonctionnaires n'ont plus été payés.
14:57Ça a été quand même assez violent.
14:58Alors je vous propose qu'on attende quand même les chiffrages.
15:00Les chiffrages de chacun des programmes.
15:02Parce que là, on tire des conclusions.
15:04Mais attendons les chiffres.
15:05Les chiffres ne sont pas en très bonne santé budgétaire.
15:07Quels que soient les chiffrages à 10 milliards d'euros près,
15:10ou à 50 milliards d'euros près,
15:11la France aujourd'hui n'a pas tellement les moyens de dire
15:13écoutez, on va beaucoup dépenser.
15:15Bon, on continue la discussion juste après le Fil info à 9h20.
15:19C'est Thomas Giraudot.
15:21Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure,
15:23surpris de la candidature de François Hollande en Corrèze,
15:26mais il la salue ce matin sur France Info.
15:28Elle permet, selon lui, d'avoir un nouveau front populaire très large
15:31allant jusqu'à Philippe Poutou du nouveau parti anticapitaliste,
15:34candidat dans le département de l'Aude.
15:36Emmanuel Gompard de la France Insoumise juge la candidature
15:38de François Hollande incohérente au regard du programme
15:41du nouveau front populaire.
15:43À droite, il y aura deux candidats à instampiller les Républicains
15:46dans les Alpes-Maritimes.
15:47Les cadres du parti ont investi un novice en politique,
15:49un entrepreneur local.
15:50Pour faire face à Éric Ciotti, le président du parti,
15:53débuté sortant, portera l'étiquette LR et celle du RN.
15:57À Bruxelles, il sera question du résultat des européennes réunions informelles
16:00ce soir des dirigeants des 27,
16:02pour discuter notamment des nouveaux équilibres politiques au Parlement,
16:05poussés de l'extrême droite.
16:06Mais le groupe PPE, le centre droit, reste le plus important
16:09en nombre de députés.
16:10La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen,
16:13issue de ce groupe, est en bonne position pour être réélue.
16:16Et puis un bon résultat pour le golfeur français Mathieu Pavon.
16:19À quelques semaines des Jeux Olympiques, il termine 5e du tournoi majeur
16:22de l'US Open, réunissant les meilleurs mondiaux.
16:33Et nous sommes toujours avec Agathe Lambret,
16:37journaliste politique à France Info,
16:39avec Gilles Bernstein, éditorialiste politique à France Info Télé.
16:42Fanny Guinochet, La Chronique Éco tous les matins sur France Info,
16:45et Renaud Delis, le capitaine des Bleus,
16:47Kylian Mbappé appelle à faire barrage aux extrêmes.
16:49Et oui, avant l'ouverture de la compétition,
16:51enfin l'entrée dans la compétition de la France ce soir contre l'Autriche,
16:54Kylian Mbappé hier, lors d'une conférence de presse,
16:57a donné une véritable leçon de civisme.
17:00Je pense qu'on est dans un moment crucial dans l'histoire de notre pays.
17:04Il faut savoir faire la part des choses et avoir le sens des priorités.
17:07Je pense qu'on ne doit pas être déconnecté du monde qui nous entoure
17:10et encore moins quand ça concerne notre pays.
17:12J'ai vraiment envie de m'adresser à tout le peuple français
17:14et surtout à la jeune génération.
17:16Je pense qu'on est une génération qui peut faire la différence.
17:20Aujourd'hui, on voit très bien que les extrêmes sont aux portes du pouvoir.
17:23J'espère que ma voix va porter un maximum
17:25parce qu'on a besoin de s'identifier à nos valeurs
17:28qui sont des valeurs de mixité, de tolérance, de respect.
17:31Chaque voix compte et il ne s'est pas à négliger.
17:34J'espère vraiment qu'on va faire le bon choix
17:37et j'espère qu'on sera encore fiers de porter ce maillot, le 7.
17:40Les extrêmes aux portes du pouvoir, dit Kylian Mbappé pour alerter,
17:43comme pour d'ailleurs se mettre un petit peu au-dessus de la mêlée,
17:46dénonçant les extrêmes en général,
17:48même si, on vient de l'entendre dans cet extrait d'ailleurs,
17:51il veut défendre les valeurs de tolérance, de mixité
17:54et puis même s'il a aussi dit très clairement, Kylian Mbappé,
17:56qu'il soutenait, qu'il était totalement d'accord avec les propos
17:59d'un autre joueur, Marcus Thuram,
18:02qui la veille, lui, avait très clairement appelé à voter
18:05pour empêcher que le RN gagne les élections législatives.
18:08Alors pourquoi Kylian Mbappé prend-il ainsi parti ?
18:11Prend-il d'ailleurs un risque, pour lui, y compris pour son image ?
18:14Et puis, quel peut être l'impact de cette sortie,
18:17y compris en particulier auprès de la jeunesse ?
18:20On l'a vu tout à l'heure avec Laurent Jacobelli,
18:23le porte-parole du RN que vous receviez.
18:25Il n'est pas très, comment dirais-je, gêné aux entournures,
18:29et surtout veut, pour l'instant, refuser de polémiquer
18:32avec NMEP, Laurent Jacobelli fait d'emmine d'ailleurs,
18:35de ne pas s'être senti visé par ses propos.
18:37Et Gilles Bernstein ?
18:38Alors pourquoi il le fait ? Parce qu'il est sincère,
18:40je pense qu'il le pense très sincèrement, Marcus Thuram, fils de son père,
18:43on sait que Kylian Thuram était très impliqué
18:46dans les causes humanistes, je pense que tous les footballeurs,
18:50Olivier Giroud, pareil, a parlé, il y en a un quatrième qui a parlé,
18:54je pense qu'ils le font parce qu'ils sont sincères
18:56et parce qu'ils pensent sincèrement ce qu'ils disent.
18:58Est-ce qu'il prend un risque ? Oui, il prend un risque,
19:00Kylian Mbappé, il sort d'une saison qui n'est pas exceptionnelle,
19:037 euros avec le Paris Saint-Germain,
19:057 euros était pour lui un moyen de se refaire la cerise,
19:08il a dit, il y a des choses plus importantes que le football.
19:11Dans la bouche d'un footballeur professionnel,
19:13c'est quand même quelque chose d'important.
19:15Et on connaît la passion du football, Kylian Mbappé.
19:17Exactement, donc s'il fait un euro moyen,
19:19et bien oui, il prend le risque qu'on lui dise,
19:21ben voilà, tu t'es dispersé, t'as pensé à autre chose,
19:23et ton rôle, c'est de taper dans un ballon
19:25et de ne pas faire la morale à Français.
19:27Troisième question posée par Renaud,
19:29est-ce que ça va marcher ? En tout cas, ça ne peut pas faire de mal.
19:31Je ne vois pas en quoi ça peut nuire à la cause qu'il défend.
19:35Alors après, est-ce que ce qu'on dit,
19:37c'est des privilégiés qui sont complètement hors-sol,
19:39qui ne vivent pas la vie des Français ?
19:40C'est ce que dit aussi le Rassemblement National, ce matin.
19:42C'est ce que disent les Français, les autres sportifs,
19:45Noa, etc., qui signent une pétition sur le site de l'équipe,
19:48disent que nous sommes bien conscients
19:50que les Français ont du mal à joindre les deux bouts, etc.
19:52Il y a, depuis quelques années,
19:54une repolitisation du monde sportif,
19:57ça s'est vu aux Etats-Unis avec Black Lives Matter,
20:00où les footballeurs américains, les joueurs de baseball ou de basket,
20:03s'étaient emparés de cette cause-là.
20:05C'est vrai que les réseaux sociaux
20:07peuvent participer à la diffusion de ces causes-là,
20:11parce que c'est certainement pas en regardant le 20h d'une chaîne
20:15que les jeunes en question vont être mobilisés,
20:17mais plus certainement par les réseaux sociaux.
20:19Et d'ailleurs, il faut le dire, les influenceurs, les Youtubers aussi,
20:21le premier Youtuber, Squeezie,
20:23a appelé les jeunes à voter contre le Rassemblement National.
20:27Il a appelé les jeunes à voter contre le Rassemblement National.
20:29Oui, oui, tout à fait.
20:31Je ne suis pas certain que ça va déplacer des millions de voix.
20:36Pour la mobilisation, il faudrait que les gens soient inscrits,
20:39il faudrait que les jeunes en question soient inscrits,
20:41ils ne peuvent pas s'inscrire.
20:42Voilà, ça peut jouer à la marge.
20:44La question d'être productif ou pas,
20:46est-ce que ce type de parole va jouer,
20:50va avoir quelques effets ou pas du tout,
20:53c'est aussi une question.
20:54Et c'est intéressant de voir que le monde sportif se repolitise.
20:57Mais en revanche, par exemple, du côté du patronat,
20:59j'ai fait un article dans la Tribune Dimanche ce week-end,
21:03du côté du patronat, en revanche, c'est courage Fillon,
21:06on ne parle pas, ou vraiment un minima,
21:09alors qu'il y a encore quelques années, par exemple,
21:11les grands patrons auraient pris position
21:15Ils auditent tout le monde jeudi, c'est ça ?
21:18Je crois qu'ils auditent les représentants des trois grandes forces.
21:21Oui, ils auditent, mais en attendant,
21:24il y a encore une dizaine d'années,
21:25vous aviez une présidente du MEDEF qui n'attendait pas des auditions,
21:29Laurence Parizeau, qui faisait un livre,
21:32Le piège bleu marine.
21:34C'est moi le cas aujourd'hui.
21:36Et qui ne voulait même pas recevoir Marine Le Pen.
21:39C'est pour ça que la leçon de civisme et de républicanisme de KMAP
21:43est foncièrement admirable.
21:45C'est effectivement un risque au regard surtout de son image,
21:47me semble-t-il, dans le pays.
21:48Il prend le risque de se fâcher avec une partie, évidemment, de l'opinion.
21:51Mais elle est admirable.
21:52Elle est inédite à ce point-là.
21:53C'est-à-dire, des sportifs qui prennent position,
21:55ça s'était déjà vu.
21:56C'est un problème d'ailleurs pour l'ORN,
21:57puisque ça rappelle évidemment le souvenir du barrage anti-FN de 2002.
22:01Ça rappelle aussi un certain nombre de polémiques,
22:03dont il faut souvenir dans l'histoire de l'extrême droite.
22:05Jean-Marie Le Pen dénonçant en 1996,
22:07à l'occasion d'un autre Euro de foot,
22:09des naturalisations de complaisance, disait-il,
22:12pour faire des joueurs d'origine étrangère de faux français.
22:15Il visait explicitement Jean-Marie Le Pen, Zidane, Djorkaeff
22:19et quelques autres à l'époque.
22:21Et donc c'est bien pour ça.
22:22Il suffit de voir aujourd'hui la réaction, ce matin, du rationnement national,
22:25qui est aux abonnés absents,
22:26que c'est un vrai problème cette prise de position pour l'extrême droite.
22:29Je ne sais pas si l'effet sera massif et spectaculaire,
22:32mais Marine Le Pen s'en sera bien passée.
22:33On parle du monde sportif, on a parlé du MEDEF aussi,
22:36on a parlé des Youtubers.
22:37Sachez aussi que du côté du cinéma aussi, ça bouge.
22:39Jean-Marie Cotillard qui porte un petit badge,
22:42la jeunesse contre le Front National.
22:44Il faut voir effectivement si ça a un impact sur cette jeunesse.
22:47Merci à tous les quatre.
22:49Agathe Lambret, journaliste politique à France Info,
22:51on vous retrouve aussi pour le 8.30,
22:52aux côtés de Jean-Rémy Baudot, les vendredis, samedis et dimanches.
22:55Merci Gilles Bernstein, éditeur réaliste politique à France Info Télé.
22:58Paniginoche, merci à vous.
23:00L'édito, pas du tout l'édito, mais le décryptage éco, c'est demain aussi.
23:04Merci Renaud.
23:05Merci, salut.
23:06On vous retrouve demain, les informations de retour ce soir,
23:08eux, à 20h, avec Bérangère Bronte.

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