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Transcription
00:00C'est un nouveau pactole pour l'Ukraine. Les Américains annoncent un accord politique au G7.
00:0450 milliards de dollars supplémentaires pour financer l'aide à Kiev.
00:08Mathieu Mabin, bonjour. Vous êtes à Washington.
00:11Alors les Occidentaux ne vont pas piocher dans leurs économies,
00:13mais ils vont utiliser des avoirs russes gelés.
00:19Oui, effectivement. Pour l'essentiel, le montant de ces fonds est calculé,
00:22vous l'avez dit, sur la base des avoirs russes gelés par ces mêmes pays du G7.
00:26L'idée n'est pas vraiment nouvelle d'ailleurs, pas tout à fait nouvelle,
00:30mais cette impulsion va certainement inspirer et entraîner dans le sillage
00:36des pays membres du G7 l'ensemble ou en tout cas une majorité de pays européens,
00:41ce qui est un fait important.
00:42Mais le financement de la guerre en Ukraine n'est pas le seul sujet entre les partenaires.
00:47Il sera également question de partager avec tout ce qui a été débattu
00:52entre Emmanuel Macron et Joe Biden en France lors du voyage d'état du président américain,
00:58c'est-à-dire la perspective d'un engagement sur le sol ukrainien de troupes européennes.
01:04Un projet qui en est assez balbutiement, on le sait,
01:08mais qui constitue néanmoins un développement majeur,
01:11ne serait-ce que par la rupture de ce tabou tout simplement.
01:15Avant même l'invasion russe de février 2022,
01:17Joe Biden, qui redoutait cette initiative, on s'en souvient,
01:21avait déjà affirmé qu'aucun soldat américain ne foulerait le sol de l'Ukraine et à aucun prix.
01:27Ce sont ses mots.
01:28Soit dite en passant, la déclaration avait un peu surpris les chancelleries occidentales
01:32et pour beaucoup, elle a contribué à désinhiber Vladimir Poutine dans son projet.
01:37C'est l'un des paradoxes de cette affaire ukrainienne.
01:40Mais aujourd'hui, le fait qu'Emmanuel Macron évoque ouvertement
01:44l'envoi d'instructeurs militaires français en Ukraine,
01:47contraint de facto les soutiens de Kiev à étudier cette option eux aussi.
01:52On se souvient de la réaction d'hostilité de Olaf Scholz, le chancelier allemand,
01:56lors de l'annonce, une réaction spontanée, relativement vite oubliée
02:00à mesure que les pays membres de l'Union européenne ont bien été obligés de reconnaître que
02:05si la victoire de Vladimir Poutine en Ukraine devait être absolument exclue,
02:09or c'est tout à fait unanime en Europe,
02:12il devenait impossible d'exclure une participation plus directe des armées européennes au conflit.
02:18Mais bien sûr, l'initiative fait réfléchir aussi jusqu'à Washington,
02:22qui dans l'hypothèse d'un déploiement massif de soldats européens de l'OTAN,
02:26ne pourrait pas rester à l'écart très longtemps.
02:28Mais attention, il y a un bémol à mettre à tout cela, et vous le savez mieux que moi,
02:32nous sommes obligés de parler de la situation politique en France.
02:36En cas de cohabitation, la vision macronienne de la place de la France et de l'Europe
02:41dans le conflit ukrainien serait évidemment revisitée,
02:45et un fléchissement de la politique française de soutien à Kiev
02:48se répercuterait de la même manière sur les chancelleries européennes.
02:52Finalement, c'est quand la France est politiquement fragile
02:54que son rôle sur la scène politique internationale se révèle.
02:57Or, visiblement, il existe un ou deux scénarios selon lesquels, le 7 juillet prochain,
03:03la France pourrait cruellement manquer à l'Ukraine.
03:06C'est effectivement l'un des scénarios.
03:09CG7, revenons à cet accord, Mathieu, qui commence donc par une bonne nouvelle pour Kiev.
03:16On vient de voir Volodymyr Zelensky, on va peut-être remontrer ce tour de table.
03:20Parce qu'il est intéressant et montre beaucoup de choses,
03:22on retrouve Mathieu en finalement des dirigeants,
03:24soit en bout de course, soit à court de souffle.
03:30Oui, une magnifique réunion de gens qui préfèreraient probablement être ailleurs en réalité.
03:34D'abord parce que le sujet central de cette réunion,
03:37on l'a dit, portera sur l'Ukraine comme toutes les précédentes
03:40et que sur ce sujet, tout le monde est globalement d'accord.
03:43Et on vient d'en avoir une illustration, on en a parlé.
03:46Mais aussi parce que ce groupe des 7 montre finalement et en quelque sorte,
03:51vous l'avez dit, l'isolement de ce noyau dur des soutiens de l'Ukraine
03:55face à un Sud global qui n'a plus de Sud que le nom,
03:59puisqu'on y retrouve aussi la Chine et l'Inde.
04:02Le temps passe et les chancelleries s'habituent inexorablement au drame,
04:06pourtant quotidien que vivent les jeunes hommes d'Ukraine
04:10qui continuent à mourir jour après jour sur le front Est.
04:13Il ne faut pas l'oublier.
04:14Mais pour en revenir à ce G7, vous l'avez dit,
04:16les actualités respectives des pays qui le composent vont inévitablement
04:21vider au moins partiellement la réunion de sa substance.
04:24C'est inévitable avec un Britannique qui ne sera probablement plus là dans trois semaines.
04:29Un président français, on le sait,
04:31accaparé par une actualité politique plus dramatique que jamais.
04:35Un premier ministre japonais empêtré dans des affaires
04:38au point de perdre probablement son poste sous peu.
04:41Et un Allemand encore tout à fait sonné par la percée de l'extrême droite
04:45aux élections européennes dans son pays.
04:48On parle de l'Allemagne là-bas.
04:49Les mots extrême droite n'ont pas tout à fait la même signification qu'ailleurs, n'est-ce pas ?
04:54Et enfin, le tout accueilli en Italie par une première ministre,
04:58pour le coup, en pleine forme politique, mais qui, rappelons-le,
05:01petit détail, a longtemps assumé l'héritage de Benito Mussolini.
05:05Rien que ça.
05:06Tout va bien donc chez les puissants, comme vous le voyez.
05:09Et même s'il reste Joe Biden, le candidat Biden se serait volontiers passé
05:13d'une nouvelle réunion en Europe alors qu'il rentre à peine d'un voyage d'État de cinq jours en France.
05:18Et au moment où il est en campagne pour une réélection qui reste tout à fait hypothétique là aussi.
05:23Et encore une fois, face à un adversaire qui incarne dans sa forme la plus pure le populisme américain.
05:29Désolé pour ce tableau un peu pessimiste, mais vu de Kiev et du bureau de Volodymyr Zelensky
05:35et malgré la bonne nouvelle de ce nouveau soutien financier,
05:38le spectacle n'est pas nécessairement des plus engageants.

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