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Les trahisons chez LR et Reconquête, la "clarification" voulue par Emmanuel Macron avec les législatives anticipées... les informés du matin du jeudi 13 juin 2024

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00:00Les informer en direct jusqu'à 9h30 sur France Info avec Renaud Dely.
00:10Bonjour Renaud. Bonjour Salia.
00:11Et avec nous ce matin Audrey Tizon, journaliste au service politique de France Info.
00:14Bonjour Audrey. Bonjour.
00:15Et Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction du Nouvel Obs.
00:18Bienvenue Sylvain. Bonjour.
00:19Renaud Dely et Emmanuel Macron parlaient de clarification avec la dissolution.
00:23Là on a aussi surtout entendu parler de trahison.
00:26Trahison et exclusion à Gogo hier, Salia.
00:29Alors d'abord à LR, puisque Éric Ciotti a donc décidé tout seul de proclamer une alliance avec le RN,
00:36ce qui a conduit l'ensemble des dirigeants des Républicains à réunir en urgence un bureau politique,
00:40hors d'ailleurs des locaux du parti, pour donc déloger Éric Ciotti de la présidence du parti et du parti lui-même.
00:48D'ailleurs il a été exclu à l'unanimité par les membres du bureau politique,
00:52une décision d'ailleurs qu'Éric Ciotti continue de contester.
00:54Et puis Marion Maréchal, elle, après avoir expliqué la veille que finalement le RN ne voulait pas d'alliance avec Reconquête,
01:02et bien hier elle a finalement annoncé qu'elle appelait les électeurs de Reconquête,
01:06le mouvement qui vient de la porter au Parlement européen, à voter dès le premier tour pour le RN.
01:12Ce qui a évidemment suscité l'ire d'Éric Zemmour, le patron de Reconquête.
01:19Elle ment, vous comprenez ?
01:21Car c'est elle-même hier qui m'a dit qu'il n'y avait pas d'union et qu'elle n'avait pas réussi à faire l'union.
01:27Donc Mme Maréchal ment.
01:29Mme Maréchal a été élue comme tête de liste de Reconquête.
01:32C'est moi qui l'ai désignée comme tête de liste.
01:35Vous savez, moi j'ai reçu des gens qui ont fait des chèques de 10 euros,
01:39des vieilles dames qui font des chèques de 10 euros pour la campagne de Mme Maréchal.
01:43Et au bout de 48 heures, elle trahit ces gens.
01:47Je dis, moi, que c'est le record du monde de la trahison.
01:51Trahison, exclusion, confusion, clarification.
01:55En tout cas, à droite et à l'extrême droite, c'est assez spectaculaire.
01:58À qui vont profiter, entre guillemets, ces crimes ?
02:01Est-ce que les électeurs vont suivre Éric Ciotti contre les dirigeants LR et rallier le RN ?
02:07Et puis Marion Maréchal contre le patron du mouvement Reconquête pour eux aussi voter RN ?
02:14Pour l'instant, les tentatives de débauchage du RN ne sont pas très concluantes
02:19parce qu'elle débouche sur des crises d'honneur, un vote-ville à la fois chez LR et à Reconquête.
02:26Donc ce n'est pas forcément un gage de crédibilité.
02:30Si d'aventure le RN devait constituer une majorité,
02:34on voit bien que l'entente n'est pas facile avec ses voisins.
02:41C'est plutôt une preuve de difficultés politiques à venir.
02:45Est-ce qu'on a affaire plus à des débauchages plutôt qu'à des accords d'appareil, Audrey ?
02:50Moi j'en suis convaincue.
02:52Éric Ciotti est parti dans une aventure individuelle.
02:56C'est ce qu'on dit la quasi-totalité des cadres des Républicains,
03:00qui d'ailleurs l'ont exclu hier.
03:03À l'unanimité.
03:04On cherche depuis quelques jours qui sont les députés sortants qui suivent Eric Ciotti.
03:10Il y a Christelle Dintorny, sa fille en politique qui l'a mis sur les rails dans les Alpes-Maritimes,
03:17qui est députée sortante, d'accord.
03:19Mais qui d'autre ? On n'a aucun nom pour l'instant.
03:22On parle éventuellement d'un député apparenté LR, mais rien n'est encore fait.
03:26Philippe Ballard qui était sur ce plateau il y a quelques minutes, porte-parole du RN,
03:29lui aussi il n'avait pas de nom à nous donner.
03:31Non, personne ne donne de nom, c'est bien pour ça qu'on doute.
03:35Eric Ciotti hier soir a parlé de 80 personnes investies au nom de LR,
03:40sa version de LR dans une alliance avec le RN.
03:44Ce qu'on sait finalement, c'est qu'il y aura très peu de députés sortants.
03:50Ce seront donc des personnes investies au nom de LR qui ne sont pas encore députées.
03:54Il a pioché notamment dans des anciens candidats malheureux de LR
03:58qui ont bien envie de revenir au premier plan en politique.
04:02Il a multiplié les coups de fil, il a passé des nuits entières sur ces listes d'investiture.
04:06Il a aussi fait appel à Guilhem Carayon, qui est son allié dans cette aventure,
04:10président des jeunes LR, qui lui a fait jouer son réseau.
04:14Il est en train de recruter tout un tas de très jeunes militants des moins de 30 ans
04:18qui vont être investis, j'en ai déjà repéré un sur Paris,
04:22une autre dans les Pyrénées-Atlantiques.
04:25Il a pioché dans les jeunes qui ont des ambitions et qui sont prêts à partir dans cette aventure
04:29un petit peu étonnante d'alliance LR-RN.
04:33Il reste à savoir s'ils pourront utiliser l'étiquette LR pour faire campagne pour le RN.
04:38On continue d'en parler juste après le Fil Info de 9h10.
04:42Olivier Faure ne s'oppose pas à l'arrivée éventuelle de Jean-Luc Mélenchon à Matignon.
04:48Hier, l'ex-leader des Insoumis a fait de nouvelles offres de services.
04:53Raphaël Glucksmann lui avait proposé l'ancien patron de la CFDT, Laurent Berger, au poste de Premier ministre.
04:58Et le Front populaire doit par ailleurs publier aujourd'hui son programme.
05:02La dissolution de l'Assemblée nationale n'aura pas eu raison de la réforme de l'assurance chômage.
05:07Fustigé à gauche, un décret sera pris au 1er juillet, indique ce matin Gabriel Attal.
05:12Le texte prévoit une indemnisation à 15 mois maximum des chômeurs à partir du mois de décembre.
05:18Les actionnaires de Tesla sont en train d'approuver le plan de rémunération d'Elon Musk.
05:23Il se monte à 56 milliards de dollars, annonce du principal intéressé.
05:28Le transfert de Tesla dans le paradis fiscal américain du Delaware doit aussi être enterriné.
05:34Moisson inédite de médailles depuis 10 ans au championnat d'Europe d'athlétisme.
05:38Les sportifs français reviennent avec 16 breloques de Rome, dont 4 en or.
05:49Les informés, Renaud Dely, Saliha Brakia.
05:54Les informés continuent avec Audrey Tizon, journaliste au service politique de France Info, avec Sylvain Courage,
05:59directeur adjoint de la rédaction du Nouvel Obs.
06:02Renaud Dely, on parlait de ces accords qui avaient été scellés entre LR et RN, entre Reconquête et RN.
06:09Sur la méthode, on peut s'étonner de comment ça s'est noué ?
06:14Il n'y a pas d'accord, il n'y a pas d'alliance. Dans les deux cas, ce que disait Audrey Tizon à l'instant,
06:20ce sont des ralliements individuels. Dans le cas d'Eric Ciotti, c'est spectaculaire, même du côté de Reconquête.
06:26Eric Zemmour a exclu Marion Maréchal et ceux qui vont la suivre, à priori plusieurs députés européens.
06:33Il n'y a pas d'accord, il n'y a pas d'alliance. Ce sont à chaque fois des décisions individuelles.
06:36Ce qui est frappant, vous avez raison, c'est sur la méthode.
06:40Ce qui se passe depuis dimanche donne une image totalement désespérante de la politique.
06:47Pourquoi ? On a d'un côté un chef de parti, Eric Ciotti, qui ne dit rien à personne pendant plusieurs jours,
06:54qui ment même visiblement ouvertement selon tous les témoignages des dirigeants LR,
06:58qui se précipite sur un plateau de télé, qui annonce lui tout seul,
07:02ce qui en dit long sur le caractère peu démocratique d'une telle décision.
07:07Dans n'importe quel parti qui fonctionne démocratiquement, on consulte au moins ses proches, voire davantage les instances.
07:14Il aurait dû consulter le bureau politique, c'est ce que disent tous les autres.
07:17Il a choisi de ne pas le faire.
07:19C'est assez fascinant, puis qu'il ensuite se planque, puisqu'il s'est effectivement planqué pour ne pas avoir à répondre.
07:27Il n'était pas retranché au siège, je tiens à le dire, parce qu'il y a eu plein de rumeurs là-dessus.
07:31Il n'était pas retranché dans son siège, plus probablement il était dans ses bureaux de la question.
07:36Il avait bien fermé la porte quand même.
07:38Plus probablement, comme vous le dites, ça veut dire qu'on ne sait pas.
07:40On ne sait même pas où il était.
07:42En tout cas, il ne voulait pas répondre, il ne voulait pas s'expliquer devant ses camarades, ses ex-camarades.
07:46Et puis de l'autre côté, on a Marion Maréchal, qui depuis lundi a fait semblant de vouloir aller discuter.
07:53Il y a eu une mise en scène familiale, une mise en scène avec Jordan Bardella et Marine Le Pen,
07:58qui est revenue en disant à Eric Zemmour, moi je vous l'aime et eux ils ne veulent pas.
08:02Et puis finalement, qui retourne dans le clan familial.
08:06On peut comprendre un certain agacement d'Eric Zemmour, puisqu'effectivement,
08:10elle appelle désormais à voter contre, au premier tour,
08:13clairement contre le parti qui l'a fait élire il y a quatre jours au Parlement européen.
08:17Tout ça donne une image déplorable de la politique.
08:20Après, juste pour modérer ce propos, en forme de circonstance atténuante, c'est humain.
08:27Pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe ? Le pouvoir approche.
08:31Le Rassemblement national n'est pas loin de Matignon.
08:35Et donc, on voit effectivement un certain nombre de gens,
08:38ça ne va pas se produire d'ailleurs probablement qu'en politique,
08:40mais en tout cas dans le monde politique, on voit un certain nombre de gens
08:42qui voient des ministères, des safrans, des cocardes qui se profilent à l'horizon
08:47et qui donc sont prêts, visiblement c'est le cas d'Eric Ciotti,
08:50c'est sans aucun doute le cas de Marion Maréchal aussi et d'un certain nombre d'autres,
08:53prêts effectivement à trahir leur camp parce que le pouvoir approche.
08:58Ça s'est vu dans d'autres circonstances.
08:59Il faut reconnaître que quand Nicolas Sarkozy en 2007 a été élu,
09:03il a pratiqué ce qu'il appelait l'ouverture.
09:05Et on a vu des socialistes basculer chez Nicolas Sarkozy.
09:08Emmanuel Macron, c'était le cas aussi, même si c'était un peu différent
09:10parce que lui partait de zéro, il n'avait pas de parti.
09:12Donc par définition, il fallait que des gens le rallient,
09:14de droite comme de gauche quand il s'est fait élire en 2017.
09:16Mais ça s'est vu, en tout cas des gens qui effectivement claquaient la porte du PS
09:18ou quittaient la droite pour rallier Emmanuel Macron.
09:21Donc ça, si j'ose dire, c'est humain.
09:23On connaît les failles, le cynisme.
09:26Bien sûr, c'est humain, mais c'est spectaculaire, c'est accéléré.
09:29C'est une forme de précipité d'un certain nombre de trahisons et de faiblesses humaines.
09:33Et ça, c'est précipité par cette décision d'appuyer sur le bouton de la dissolution.
09:37Alors, le chef de l'État se réjouit d'une clarification.
09:40C'est ce qu'il appelle une clarification.
09:42C'est aussi, me semble-t-il, la confusion absolue
09:46et vraiment ce qui peut se faire de pire dans les pratiques politiques.
09:49Oui, parce que dans le cas d'Éric Ciotti particulièrement,
09:53effectivement, il l'a fait tout seul, c'est ce que disent tous les autres cadres.
09:56On apprend aussi ce matin, dans Nice,
09:59qu'avant de discuter, avant de dealer avec le RN et Marine Le Pen,
10:03il avait sollicité le camp présidentiel pour un ministère.
10:07Ça pose question sur sa colonne vertébrale politique, quand même, là.
10:10Il est ambitieux, en tout cas, oui, c'est sûr.
10:13Un collaborateur très proche d'Éric Ciotti, qui vient de le quitter,
10:18m'a confirmé hier qu'il avait relancé la Macronie
10:23dans l'optique d'avoir un ministère
10:25et que les portes étaient closes de ce côté-là.
10:28Et que, dès dimanche soir, voyant les résultats,
10:31Éric Ciotti a sollicité le RN.
10:34Et vu Jordan Bardella dans la nuit.
10:36Mais probablement, plus on va éclairer cet épisode
10:39et le comportement d'Éric Ciotti,
10:41moins ces chances, quand même, de percer vont se réaliser.
10:47C'est-à-dire que, là, je pense que même à Nice,
10:49on va se rendre compte que ce n'est pas forcément
10:51quelqu'un de très sérieux, en fait.
10:54Sauf qu'il veut rester à la tête des Républicains.
10:56Il ne bouge pas.
10:58Ça, il y a deux canaux, maintenant.
11:00Il y a le canal habituel et le canal historique.
11:03Lui, il essaye de continuer, mais on voit mal
11:06comment il pourrait vraiment contrôler cette organisation
11:08alors que tout le monde le rejette.
11:10Je vous rappelle que Malika Sorel,
11:12qui était numéro 2 sur la liste de Jordan Bardella
11:14aux élections européennes,
11:15a brevé le chef de l'État Emmanuel Macron
11:17quelques semaines plus tôt de SMS pour devenir ministre.
11:19C'est ce qui est frappant.
11:22Mais elle n'appartenait pas à une famille politique.
11:24Elle est trop libre.
11:26On va dire qu'il y avait deux choix politiques assez divergents.
11:29Entre les macronistes et l'URN.
11:31« Tiens, finalement, je ne peux pas être ministre.
11:32Je vais rejoindre Jordan Bardella. »
11:33C'est peut-être un bon calcul.
11:34Peut-être qu'elle sera ministre dans trois semaines.
11:35C'est peut-être un club qui est en train de se créer.
11:37Tout ça pour dire qu'effectivement,
11:38c'est des gens qui prétendent agir
11:39au nom de convictions fermes, tranchées
11:41et de l'intérêt du pays.
11:42On voit bien qu'il n'en est rien.
11:43Mais ce qui est frappant aussi,
11:44c'est que pour l'instant,
11:45ça ne nuit pas du tout
11:47à ceux qui profitent de ces trahisons.
11:49Parce que l'idée,
11:51c'est très clairement l'idée d'Éric Ciotti.
11:53Il n'y a pas d'alliance, il n'y a pas d'accord.
11:54Il y a un ralliement d'Éric Ciotti.
11:55Il vient avec le logo.
11:57C'est pour ça qu'il s'acharne à dire
11:59« Le LR, c'est toujours moi, c'est toujours moi. »
12:01C'est ça ce qu'il a promis à Marine Le Pen.
12:03C'est de rapporter le logo LR
12:04pour semer un peu plus de confusion auprès des électeurs.
12:06Parce que l'enjeu derrière, évidemment,
12:08derrière ces destins individuels
12:09qui regardent les intéressés,
12:11c'est l'enjeu électoral.
12:13C'est combien d'électeurs de droite
12:14vont suivre Éric Ciotti pour voter RN ?
12:16Combien d'électeurs émouristes
12:18vont suivre Marion Maréchal
12:19pour voter en faveur de Jordan Bardel ?
12:20Sauf que le logo, apparemment, il ne l'a pas.
12:22En tout cas, si j'en crois les cadres
12:23avec qui j'ai échangé hier,
12:25il faut que la Commission nationale d'investiture
12:28donne une investiture
12:30pour qu'on puisse utiliser le logo
12:31sur les affiches et sur les tracts.
12:33Eux en sont convaincus.
12:35Ce sont les candidats non-ciottistes
12:38qu'ils sont en train de désigner
12:39qui seront les bons candidats.
12:41Et si les autres mettent un logo LR
12:44sur les affiches,
12:45il y aura systématiquement des recours en justice.
12:49Vous avez raison.
12:50On n'a pas du juridique, sans aucun doute.
12:51Mais ils le feront probablement quand même.
12:53Éric Ciotti va continuer de dire
12:55sur tous les plateaux qu'il est LR.
12:57C'est l'accélération du temps
12:59qui crée ce film comique.
13:01On a l'impression de voir
13:03comme Buster Keaton.
13:05Ça s'accélère.
13:06Les Français découvrent ces déplacements,
13:09toutes ces stratégies,
13:10toutes ces arrière-pensées
13:11qui normalement mettent du temps à se déployer.
13:15Là, tout d'un coup, l'action part en vrille.
13:18Juste au passage,
13:19ça illustre aussi un nouveau revirement stratégique
13:21du RN.
13:22On n'avait pas beaucoup de doutes.
13:23Mais en tout cas, le RN,
13:24ces dernières années,
13:25prétendait être sur un positionnement
13:26au-delà de la droite et de la gauche.
13:28Un RN, comme son nom l'indique,
13:29on voit bien que là,
13:30il s'est de fait rallié,
13:31de par ses trahisons en sa faveur,
13:35à ce qu'ils appellent l'union des droites.
13:37C'est-à-dire à l'union des droites
13:38qui était supposée être quelque chose
13:40honnie par Marine Le Pen et Jordan Bardella.
13:43De fait, quand vous êtes lesté
13:45par Éric Ciotti et Marion Maréchal,
13:46ce n'est pas le seul changement du RN
13:49dans la précipitation.
13:50Il y en a beaucoup d'autres sur le programme
13:52qui sont d'ailleurs des changements
13:53ou là aussi des confusions de fonds
13:55qui sont entretenus à l'approche du pouvoir.
13:57Notamment sur la réforme des retraites,
13:58sur la réforme de l'assurance-chômage,
14:00sur la TVA 0% pour les produits de première nécessité.
14:03On ne va pas faire la liste.
14:04Claire Chicaglini nous attend parce qu'il est 9h20.
14:07Et donc à 9h20, c'est l'heure du Fil info.
14:11Menace de recours en justice par Éric Ciotti.
14:13S'il y a des obstacles à la présidence légitime
14:16que j'exerce,
14:17il y aura aussi des actions judiciaires,
14:20y compris des actions pénales,
14:21prévient ce matin le président déchu des LR.
14:24Viré à l'unanimité,
14:25le nouvel allié du RN
14:27affirme avoir la confiance des militants.
14:29Louis Arnault est de retour en France.
14:31Il a atterri vers 8h au Bourget,
14:34en région parisienne.
14:35Cela faisait plus d'un an et demi
14:36que ses proches l'attendaient.
14:38Parti pour faire un tour du monde,
14:39il avait été arrêté et condamné en Iran
14:41où il était soupçonné d'avoir participé
14:43à des manifestations en soutien au mouvement
14:45Femmes vives libertés.
14:47Trois Français sont toujours détenus
14:49par le régime de Téhéran.
14:50Un homme a été abattu à Marseille
14:52hier soir vers 22h30.
14:54L'an dernier, 49 personnes ont été tuées
14:56lors de règlements de comptes
14:58dans la cité phocéenne.
15:00A Paderborn, en Allemagne,
15:02premier entraînement pour les Bleus.
15:044000 privilégiés pourront y assister.
15:06Les footballeurs de l'équipe de France
15:08se sont installés hier pour l'Euro
15:10qui commencera à partir de demain.
15:12...
15:23Toujours avec Audrey Tizon,
15:25journaliste au service politique de France Info
15:27avec Sylvain Courage, directeur adjoint
15:28de la rédaction du Nouvel Obs.
15:30On a envie de se demander, Renaud Delis,
15:32est-ce que toute cette décomposition
15:33de l'échiquier politique
15:34peut profiter à Emmanuel Macron ?
15:36En tout cas, le chef de l'État a l'air
15:37plutôt contendu de cette clarification
15:39déclenchée par la dissolution.
15:41On a eu une conférence de presse
15:43lors de laquelle il a essayé de s'expliquer
15:44sur les raisons qui l'ont conduit
15:45à prendre cette décision surprise.
15:47Dimanche soir, il a évoqué
15:49des blocages à l'Assemblée,
15:51l'hystérisation des débats
15:53et d'abord l'attitude d'ailleurs de LFI
15:55qui a contribué, selon lui,
15:57à répandre ce qu'il avait appelé
15:59dimanche soir dans son intervention
16:00une forme de fièvre
16:02qui s'est emparée du pays.
16:03Un mot d'ailleurs qui rappelle
16:05une série récemment diffusée
16:07qui évoque un pays déchiré
16:08par des passions identitaires, la fièvre.
16:10Et puis donc il a pointé
16:12l'attitude de LFI mais il a aussi bien sûr
16:14évoqué la menace
16:16de l'extrême droite et il en a
16:18donc appelé à une forme
16:20d'union contre ces extrêmes.
16:22Depuis
16:24dimanche soir,
16:26les masques tombent
16:28et la bataille des valeurs
16:30éclate au grand jour.
16:32C'est aussi, je dirais,
16:34une épreuve de vérité
16:36entre ceux qui choisissent de faire
16:38prospérer leur boutique
16:40et ceux qui veulent faire prospérer la France.
16:42Ce moment
16:44est celui de la clarification.
16:46J'ai le souhait que se rassemble le moment venu
16:48avant ou après, les femmes
16:50et les hommes de bonne volonté
16:52qui auront ensemble pu dire non
16:54aux extrêmes.
16:56Mais au bout de sept ans de pouvoir,
16:58Emmanuel Macron est-il encore crédible et audible
17:00par les électeurs pour porter ce discours ?
17:02Il a d'ailleurs confirmé
17:04hier qu'il n'y aurait pas de débat avec Marine Le Pen,
17:06que ce ne serait pas lui qui mènerait la campagne.
17:08Et Gabriel Attal, le Premier ministre, qui était l'invité
17:10de nos voisins de France Inter
17:12ce matin, a confirmé que ce serait
17:14bien lui qui mènerait la campagne. Il se rend d'ailleurs
17:16en déplacement dans le Pas-de-Calais
17:18aujourd'hui. Alors, est-ce que
17:20Emmanuel Macron, la majorité
17:22peuvent vraiment tirer profit
17:24de cette clarification, pour reprendre
17:26les termes d'Emmanuel Macron, ou est-ce que celle-ci
17:28peut finalement se retourner contre eux ?
17:30On a vu un président qui
17:32essayait de feindre
17:34l'organisateur de toute cette
17:36réaction en chaîne. En fait, il ne la maîtrise pas plus
17:38que les autres, puisqu'il y a des aspects qui sont très
17:40défavorables pour lui, notamment la structuration
17:42de la gauche, parce qu'on
17:44a beaucoup parlé des tribulations de la droite.
17:46À gauche, les choses ne sont pas très nettes, mais il y a
17:48quand même un peu plus de dignité, il me
17:50semble, dans la manière dont les
17:52partis discutent, dont
17:54les électeurs sont informés
17:56du deal, en fait, qui est
17:58fait sur les circonscriptions, sur le projet.
18:00Alors, il reste l'inconnu, évidemment,
18:02de qui mènerait un gouvernement
18:04du Front Populaire ou de la Gauche Unie.
18:06Ça, c'est vrai que c'est un gros point
18:08d'interrogation. Mais enfin, la mauvaise surprise
18:10pour lui, c'est la structuration du camp
18:12de la gauche, qui fait qu'au second tour,
18:14malheureusement pour lui, les
18:16candidats de la majorité présidentielle
18:18risquent d'être éliminés de presque
18:20l'ensemble des circonscriptions. Donc, c'est
18:22un drame aussi électoral qui se
18:24dessine pour le camp présidentiel. Donc, il feint
18:26de prendre de la hauteur. Il a peut-être
18:28aussi compris que le président ne pouvait pas tenir tous les rôles.
18:30Peut-être que c'est quelque chose qu'il aurait dû
18:32comprendre il y a sept ans déjà.
18:34Donc là, peut-être va-t-il laisser enfin
18:36quelqu'un d'autre mener la
18:38campagne. Mais la campagne est courte.
18:40Et je ne pense pas que
18:42Emmanuel Macron soit si sûr
18:44de lui qu'il n'a voulu
18:46l'apparaître hier. – Il dit qu'il ne fait pas campagne,
18:48mais il a quand même taclé pas mal les
18:50extrêmes hier. – Il a donné beaucoup de leçons
18:52politiques. – Ben voilà, ça, l'union de la gauche,
18:54où il dit qu'elle est indécente,
18:56Audrey Tison. Lui, il appelle à un grand
18:58rassemblement. Alors, il compte
19:00les socialistes. Donc, c'est pour ça qu'il est un peu déçu
19:02de l'alliance à gauche. Jusqu'à
19:04le bloc central,
19:06le public un modéré,
19:08on va dire. – Oui, en fait, il y a des appels
19:10du pied, forcément, pour essayer de
19:12ramener des électeurs et éventuellement
19:14des élus à eux,
19:16vers ce qu'ils appellent le bloc central.
19:18Appel du pied encore
19:20ce matin par Gabriel Attal,
19:22appuyé aux socialistes.
19:24Je pense à tous ces électeurs sociaux-démocrates
19:26de gauche qui ne se retrouvent pas là-dedans,
19:28qui pensent qu'un autre chemin est possible,
19:30qui se retrouvent davantage dans une ligne
19:32de tolérance, qui refusent
19:34la division. Voilà ce que vient de dire
19:36le Premier ministre. Donc, clairement,
19:38le Premier ministre, issu de la gauche,
19:40est chargé d'aller rameuter
19:42les personnes qui ne seraient pas d'accord avec,
19:44les électeurs qui ne seraient pas d'accord avec
19:46ce front populaire en train
19:48de se former. Et la Macronie
19:50qui tente de
19:52caricaturer, de simplifier,
19:54de mettre tous,
19:56les membres de ce front
19:58populaire dans un même sac,
20:00en rappelant
20:02tous les fossiles liés à la France insoumise,
20:04les accusations d'antisémitisme,
20:06et on met tout ça dans le même sac
20:08pour essayer de dire aux électeurs, vous ne pouvez pas
20:10voter pour ce camp-là, venez vers nous.
20:12Le message s'adresse à la fois aux socialistes et aussi aux LR modérés.
20:14Oui, très clairement,
20:16et c'est vrai qu'il y a une différence entre les deux camps,
20:18mais qui tient au fait qu'on a vu à droite
20:20un Vaudville assez
20:22spectaculaire hier,
20:24à gauche, moi je n'emploierais pas
20:26le mot de dignité utilisé par Sylvain Courage
20:28pour décrire ce qui s'est produit, mais disons que
20:30c'est mieux organisé.
20:32Et puis l'otrahi, la victime,
20:34a, lui,
20:36si j'ose dire,
20:38l'élégance de Steyr.
20:40L'otrahi, c'est Raphaël Glucksmann, très clairement,
20:42qui a été la cible des insoumis de Jean-Luc Mélenchon
20:44pendant toute la campagne, qui a été traîné dans la boue
20:46par un certain nombre d'accusations
20:48permanentes, on peut en rappeler,
20:50de complicités avec le génocidaire
20:52Netanyahou, bien d'autres, etc.,
20:54des dérapages antisémites, effectivement,
20:56de Jean-Luc Mélenchon, notamment à l'endroit d'un député
20:58socialiste sortant, Jérôme Gage,
21:00à l'endroit duquel il a tenu des propos absolument
21:02indignes, et tout ça
21:04passe sous la table avec cet accord,
21:06c'est le cas de le dire,
21:08lequel accord, d'ailleurs, n'a pas résolu un point,
21:10mais c'est devenu, aujourd'hui, quasiment
21:12un détail dans le débat politique,
21:14c'est la question du programme, on voit bien que ça ne compte
21:16pas non plus pour l'Assemblée nationale, donc après tout, pourquoi
21:18la gauche ? Ils sont en train de pencher dessus. Oui, mais alors,
21:20entre l'arrivée en retraite à l'Ukraine,
21:22en passant par la construction
21:24européenne, les fameuses conditions évoquées dimanche soir
21:26par Raphaël Glucksmann, un attachement
21:28indéfectible à la construction européenne, au soutien à la
21:30résistance ukrainienne, la brutalisation du débat,
21:32tout ça, c'est terminé, bien sûr, donc c'est
21:34pas forcément digne, mais en tout cas, c'est
21:36effectivement plus efficace et c'est mieux ordonné,
21:38en quelque sorte, et le problème auquel
21:40se heurtent Emmanuel Macron, notamment,
21:42certes, Gabriel Attal et l'ensemble de la majorité s'adressent
21:44d'ailleurs plus aux électeurs, issus du
21:46centre-gauche, là, c'est pas des ralliements
21:48de personnalités, c'est le cas d'ailleurs à droite, il n'y aura pas de ralliements
21:50de personnalités de la droite
21:52au macroniste, mais le problème auquel
21:54il se heurte, me semble-t-il, c'est que le danger
21:56de l'extrême droite, de toute façon,
21:58conduit, effectivement, la gauche à
22:00mieux organiser, en quelque sorte,
22:02sa réédition,
22:04l'abandon de ses principes
22:06au nom de ses intérêts et de l'urgence.
22:08– Merci beaucoup, merci à tous les trois,
22:10on va continuer ces journées,
22:12on va continuer à suivre
22:14ces journées à rebondissements, pardon, je cherche mes mots
22:16parce que ça ne s'arrête pas depuis dimanche soir,
22:18on ne peut même pas dormir parce qu'on suit ça.
22:20– Pour le temps, ça va aller vite, il ne reste que 16 jours,
22:22c'est quand même une campagne éclaire.
22:24– Et on les compte. Merci beaucoup, merci à tous les trois,
22:26Audrey Thyssen, journaliste au service politique de France Info,
22:28Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction du Nouvel Obs,
22:30on en profite tout de suite pour jeter un coup d'œil
22:32au Nouveau Magazine de cette semaine,
22:34évidemment, face au RN,
22:36la gauche au défi du Nouveau Front Populaire,
22:38un dossier spécial pour ces
22:40législatives anticipées,
22:42merci beaucoup à vous, Auno.
22:44Et les informés sont de retour ce soir à 20h,
22:46avec Bérangère Bronte.

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