Avec Annie Genevard, secrétaire générale de LR et Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et premier secrétaire délégué du Parti socialiste (PS)
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NewsTranscription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Roger.
00:04Sept à la une ce matin avec deux invités sur les coups de théâtre en politique,
00:09Annie Gennevard, secrétaire générale de LR,
00:11et puis Nicolas Maillard-Rossignol, maire de Rouen,
00:13premier secrétaire délégué du Parti Socialiste également dans un instant.
00:17Bonjour à tous les deux.
00:19On va commencer avec vous Annie Gennevard, secrétaire générale de LR,
00:23après cette annonce hier d'Éric Ciottil, patron du Parti des Républicains,
00:27qui veut créer une alliance avec le Rassemblement National.
00:31On se déchire chez LR.
00:33Vous, comment vous prenez cette annonce ?
00:38Je la regrette, je la condamne parce qu'elle est source de confusion et de délusion.
00:45Confusion parce que nous sommes une famille politique qui a une identité,
00:53des valeurs, une histoire et je le crois profondément un avenir.
00:58Elle est un pôle de stabilité dans la constance des convictions
01:02dans un espace politique qui est profondément fracturé.
01:06Et puis, source de division parce qu'évidemment,
01:10il y a ceux qui seraient favorables à cet accord et ceux qui sont profondément hostiles.
01:16Et au moment de mener la campagne législative,
01:19je crois que ça n'est pas une bonne nouvelle pour notre famille politique.
01:23Alors, Annie Gennevard, il y a un bureau des Républicains cet après-midi.
01:27Vous allez réclamer la démission d'Éric Ciottil ou vous le maintenez ?
01:32Moi, je pense que, nous verrons bien ce que dit le bureau politique,
01:35je pense que compte tenu de cette décision que rien ne laissait supposer,
01:39parce qu'elle a été prise dans le secret et unilatéralement,
01:44il serait souhaitable qu'à tout le moins,
01:47Éric Ciottil se mette en retrait jusqu'à la fin de la campagne des législatives.
01:54Tout ça crée beaucoup de troubles et ce n'est pas le bon moment pour conduire une campagne.
02:01Mais est-ce que ce n'est pas aussi ce que veulent certains de vos électeurs ?
02:05C'est-à-dire une alliance finalement des droites pour reconquérir le pouvoir, Annie Gennevard ?
02:11Sinon, les LR, vous dites une constance,
02:14oui, mais c'est une constance dans de mauvais résultats depuis quelques années maintenant.
02:18Alors, nous vivons des temps troublés depuis un certain nombre d'années
02:24et sous l'impulsion de la politique conduite par Emmanuel Macron,
02:28qui a voulu dynamiter l'organisation politique de notre pays.
02:34Au fond, quand les repères étaient clairs, les électeurs, les Français savaient
02:40à quoi correspondait une famille politique, quelles étaient ses convictions.
02:45Le ni droite ni gauche, le en même temps, a créé énormément de confusion
02:49et surtout, et c'est le plus grave, une inefficacité de l'action politique
02:54dont on paye aujourd'hui le prix.
02:56La France va très mal, la France est très abîmée, elle est fracturée, le corps social est fracturé,
03:02il y a des problèmes économiques...
03:05Non mais tout ça, Annie Gennevard, tout ça, on le sait évidemment, c'est un constat.
03:09Bon, aujourd'hui, il faut regarder l'avenir, et est-ce que votre avenir ne passe pas finalement,
03:14comme le dit Eric Ciotti, par une forme d'alliance avec le Rassemblement National ?
03:19Moi, je pense que nous sommes déjà engagés dans l'après Macron
03:23et que l'électorat de droite va chercher une offre politique qui lui corresponde.
03:28Est-ce que cette offre politique, qu'elle attend, sera conforme à ce que propose le Rassemblement National ?
03:38Profondément, je ne le crois pas.
03:39Je crois qu'à ce moment-là, il y aura effectivement une vraie opportunité pour les Républicains
03:46et cet accord conclut dans le secret, sans que personne ne soit consulté, associé, challené...
03:55Pas même les grands leaders ? Laurent Wauquiez, par exemple ?
03:59Aucun des grands leaders n'a été consulté.
04:02D'accord.
04:02Aucun des grands leaders...
04:04Une réunion a eu lieu encore la veille dans le bureau du président du Sénat,
04:09dans lequel je me trouvais également.
04:11Aucune annonce, rien n'a laissé supposer la décision unilatérale d'Eric Ciotti.
04:18Il fait un pari, je pense que c'est un mauvais pari.
04:25C'est une trahison ?
04:28Beaucoup le vivent ainsi, parce que tout ça n'a pas fait l'objet d'une discussion franche,
04:37a pris de revers tout le monde, et finalement prend en otage aussi la marque LR.
04:44Merci Annie Gennevard, secrétaire générale de LR, donc on va voir ce qu'il va se passer cet après-midi.
04:49Alors, Duc, à gauche, Nicolas Maier-Rossignol, maire de Rouen, premier secrétaire délégué du PS, est avec nous, bonjour.
04:55Bonjour.
04:56Alors, on parle de trahison du côté des LR, avec cet accord possible au RN, où en sont les discussions à gauche ?
05:06Accord ou pas du PS avec LFI et donc le Front Populaire ?
05:14Il y a un accord qui est fondamental, c'est qu'il faut tout faire pour faire barrage à l'extrême droite et à la droite extrême,
05:22puisqu'on a bien vu maintenant qu'il y a une collusion entre les deux, parce que la situation est trop grave.
05:27Alors, on ne va pas faire semblant, bien sûr qu'il y a des sujets sur lesquels on n'est absolument pas d'accord,
05:32mais il faut être clair, dans le moment aussi grave que traverse le pays, parce que ce n'est pas juste une question,
05:38même si c'est déjà très important, du nombre de parlementaires d'extrême droite à l'Assemblée,
05:42c'est aussi ce que ça déchaînerait, libérerait dans le pays.
05:45Dans un moment aussi grave, il faut savoir se rassembler dans la clarté sur les positions qui d'ailleurs ont viré en tête de la gauche,
05:55dimanche dernier, qui sont celles de Raphaël Glucksmann.
05:57Donc, ça veut dire un accord pour former le fameux Front Populaire ?
06:04Oui, c'est ça, et en respectant un certain nombre de conditions qui sont très claires, je vais vous donner des exemples concrets,
06:11le soutien à l'Ukraine, ce n'est pas négociable, le Hamas terroriste, ce n'est pas négociable, la laïcité, ce n'est pas négociable.
06:18Oui, mais alors comment ça va être possible ça ? Parce qu'on a vu récemment que les prises de position de beaucoup à l'IFI n'étaient pas dans ce sens, quoi.
06:25C'est ce que j'essaie de vous dire, les négociations sont toujours en cours, les discussions sont toujours en cours, mais elles avancent bien de ce point de vue-là.
06:32Si vous voulez, il y a une grosse différence avec 2022, c'est que là, il y a eu une élection en 2024 où, à gauche,
06:39l'offre politique, la ligne politique qui est arrivée en tête, ce n'est pas l'IFI, c'est celle de Raphaël Muxmann et les socialistes, et les places publiques.
06:47Donc, en 2022, à vrai dire, on pourrait faire un raisonnement parallèle, en 2022, aux présidentielles, qui arrive en tête à gauche, c'est l'IFI.
06:55Et c'est donc un attelage, à l'époque ça s'appelait l'ANUPS, dominé par qui ? Par l'IFI, c'est logique électoralement.
07:01En 2024, l'ANUPS, elle est morte, mais en 2024, qui arrive à gauche en tête aux élections européennes, c'est les places publiques PS, et donc c'est logique que l'accord, il se fasse autour de conditions qui sont liées aux positions portées par les places publiques et les parties socialistes.
07:18Est-ce que vous allez vous-même être candidat, et sous quelle bannière ?
07:23Alors, moi, je suis le maire de Rouen, président de la métropole, je suis déjà très engagé dans la campagne, je pense qu'il faut que je contribue avec tout le monde.
07:32Je vous ai dit, la situation est extrêmement grave, donc on a encore quelques jours, on va voir qui est candidat.
07:37Ce qu'il faut vous dire, en tout cas, c'est qu'on a fait un excellent score à Rouen et dans le territoire de la circonscription de Rouen, à Mont-Saint-Aignan, à Desvilles-les-Rouens,
07:47et qu'il est très important qu'à chaque fois, on soit dans une situation où on se donne les meilleures chances pour battre la droite et l'extrême droite.
07:56Merci, on va suivre ça, donc dans les jours qui viennent, c'est ce que vous dites, il y aura de la clarification.
08:01Merci Nicolas Maillard-Rossignol, maire de Rouen, donc premier secrétaire délégué du parti socialiste d'avoir été avec nous sur Sud Radio.