Jérôme Bayle : "On ne veut pas servir d'appâts aux requins !"

Sud Radio

il y a 1 an

Avec Jérôme Bayle, leader du mouvement des agriculteurs en Haute-Garonne, fondateur de l’association "les ultras de l'A64"

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2024-06-03##

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00:00 (Générique)

00:03 - Et il va être question d'Europe aussi lors de la mobilisation des agriculteurs.

00:08 Ce matin, dans les Pyrénées, ils veulent bloquer la frontière d'Est en Ouest entre la France et l'Espagne,

00:15 avec à leur tête, sur les tracteurs, Jérôme Bail, l'un des leaders du...

00:19 On s'en souvient, on l'avait beaucoup entendu sur tous les médias et bien sûr sur Sud Radio,

00:24 des agriculteurs de Haute-Garonne. Bonjour Jérôme Bail !

00:27 - Bonjour !

00:28 - Bon, vous êtes déjà en route ou pas là ?

00:32 - Ouais, ouais, je viens d'arriver au premier point de rassemblement,

00:36 à Casernes, sur l'aire de Courventurage, et on récupère des gens là,

00:40 et après on va remonter gentiment vers le rond-point du Basin où il y a déjà du monde qui nous attend.

00:46 - Ouais, c'est ça. L'objectif, c'est de quasiment tout bloquer entre la France et l'Espagne ?

00:54 Ou presque ?

00:54 - L'objectif, c'est tout simplement montrer à tous les futurs députés européens

01:02 qu'il faudra qu'ils comptent sur les agriculteurs, simplement.

01:06 - Pourquoi ? Parce qu'il y a eu des promesses et elles n'ont pas été tenues ?

01:09 On se souvient de Gabriel Attal qui était allé carrément chez vous, quoi,

01:13 faire quelques promesses au moment du Salon de l'Agriculture.

01:17 - Bien sûr, mais aujourd'hui, le combat des agriculteurs n'est pas contre le gouvernement français.

01:22 Moi, personnellement, sur les trois mesures que vous avez demandées

01:27 et que Gabriel Attal avait tenues, on a été entendu et elles ont même été respectées déjà.

01:32 Donc là-dessus, nous, aujourd'hui, on ne s'attaque pas au gouvernement français.

01:36 Je pense que le gouvernement français a fait avancer des choses sur l'agriculture en quelques mois,

01:41 plus de choses sur l'agriculture en quelques mois que depuis les 30 dernières années.

01:46 Aujourd'hui, on veut juste montrer aux futurs députés européens

01:50 qui se servent beaucoup, beaucoup de l'agriculture dans leurs communications,

01:54 dans les débats et dans les meetings, qu'il faudra qu'ils comptent sur nous, tout simplement.

01:58 - Oui, oui.

01:59 - Et qu'on ne veut pas servir d'appât européen.

02:02 - Oui. Parce que l'agriculture française s'est construite il y a longtemps avec des aides européennes,

02:09 aujourd'hui, vous estimez que l'Europe tourne un peu le dos à l'agriculture, notamment française ?

02:15 - Non, non, du tout, du tout. On veut juste une harmonisation de la loi européenne, c'est tout.

02:20 - Oui.

02:21 - Nous, on veut des trucs simples. On parle des clauses mi-loire, du respect des clauses mi-loire.

02:26 Dans tous les pays d'Europe, déjà, on n'a pas les mêmes droits de production.

02:30 - Oui.

02:31 - Donc ça ne peut pas marcher, alors que c'est l'agriculture européenne qui nous dicte tout simplement les lois.

02:37 L'autre problème, c'est qu'on a un problème sur l'énergie au niveau européen.

02:43 Il y a de la distorsion de concurrence qui est impressionnante.

02:45 Aujourd'hui, un agriculteur français qui allume son tracteur, il travaille à 10 euros de l'heure de plus qu'un agriculteur espagnol.

02:53 Donc puisque c'est l'Europe qui nous impose nos lois, maintenant, nos règles,

02:58 on a qu'à avoir les mêmes règles partout dans toute l'Europe, identiques.

03:01 - Oui, c'est ce que vous réclamez, avoir les mêmes règles.

03:04 Bon, alors, ça, il y a encore du chemin à faire, mais c'est ce que vous voulez attirer l'attention des futurs députés.

03:12 Et puis en même temps, des Français, sur l'Europe, à cette occasion.

03:16 C'est l'occasion de parler du fond aussi, de ce que peut faire l'Europe.

03:21 - Bien sûr, bien sûr. Ils l'ont fait dans d'autres cours de métier, comme les PSA, par exemple.

03:26 Ils ont réussi à harmoniser, donc pourquoi ils ne le feraient pas pour les agriculteurs ?

03:29 En sachant que maintenant, on est d'intérêt général de la nation et de l'Europe.

03:37 Et puisque l'on est au-dessus de tout, et c'est ce qu'ils disent dans tous les métiers, que l'agriculture est au-dessus de tout,

03:43 et bien qu'ils ne le trouvent pas.

03:45 - Un dernier mot, Jérôme Baylon, on vous retrouvera d'ailleurs tout à l'heure à 9h, aussi avec Jean-Jacques Bordin, qui me succède.

03:50 Mais est-ce que votre action, c'est pour un coup sur 24 heures, ou vous voulez prolonger ça ?

03:59 - Non, on va faire un coup sur 24 heures, parce qu'aujourd'hui, on a du boulot.

04:06 On n'a surtout pas envie de déranger encore plus la population qu'on l'a fait au printemps.

04:11 Mais moi je suis déjà rentré en contact avec le ministre de l'agriculture vendredi,

04:16 et depuis quelques jours, on est en contact très fréquent avec son cabinet.

04:21 Il a fait remonter à Bruxelles déjà, que s'il ne nous écoute pas, on prévoit un automne très très compliqué.

04:29 - Oui, voilà, c'est ça. Merci.

04:31 - Mais par contre, un automne très très compliqué au niveau européen,

04:35 il ne faut pas oublier que quand les Allemands ont commencé à lancer la colère agricole,

04:40 c'était contre l'énergie aussi, donc tous les agriculteurs européens, aujourd'hui,

04:45 allant contre l'énergie. Donc je pense qu'il vaut mieux qu'ils nous écoutent,

04:49 parce qu'autrement, l'automne et l'entrée d'hiver vont être très compliqués.

04:54 - Va être compliqué. Merci Jérôme Baille. On vous retrouve tout à l'heure à 9h avec quelques-uns,

04:59 aussi des gens qui manifestent à vos côtés, des agriculteurs,

05:03 donc sur la frontière franco-espagnole. 7h52 dans un instant, c'est Guy Carlier, Carlier Libre.

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