SMART BOURSE - Emission du vendredi 24 mai

  • il y a 4 mois
Vendredi 24 mai 2024, SMART BOURSE reçoit Arnaud Morel (Gérant de portefeuille et Directeur de la Gestion Sous Mandat, Promepar AM) , Benoit Peloille (CIO, Natixis Wealth Management) , Vincent Meunier (Managing Director « Healthcare », Bryan, Garnier & Co) et Nicolas Goetzmann (Responsable de la stratégie Macroéconomique, Financière de la Cité)

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00:00Bonjour et bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bismarck pour rester
00:12à l'écoute des marchés chaque jour du lundi au vendredi à 17h si vous nous suivez
00:15en direct sur Bismarck TV, émission que vous retrouvez chaque soir en replay sur Bismarck.fr
00:20ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:23Au sommaire de cette édition ce soir, une semaine qui montre peut-être une forme d'épuisement
00:28dans la dynamique des actifs risqués et notamment des marchés actions, on l'a vu hier soir.
00:33Même l'envolée spectaculaire de NVIDIA ne suffit plus à tirer les indices américains
00:39à la hausse.
00:40Quand NVIDIA prenait plus de 9% hier soir tout au long de la séance, on a vu quand
00:45même une grande majorité des actions américaines terminer en baisse avec un S&P qui a même
00:51reculé de 0,7% malgré l'envolée de NVIDIA.
00:54On parle d'une action quand même à près de 2,5 trillions de dollars de capitalisation
01:00boursière.
01:01Et puis en Europe, on voit se mettre en place depuis quelques semaines maintenant peut-être
01:05une rotation vers des secteurs un peu plus défensifs par rapport à ce qu'on a pu observer
01:09au premier trimestre où les grandes valeurs cycliques, les grands secteurs cycliques,
01:13la banque, l'automobile, la tech et notamment la hardtech ont été des secteurs majeurs
01:19jusqu'au mois d'avril.
01:20Depuis, effectivement, il y a peut-être une forme de redistribution des cartes qui s'installe
01:24sur le marché actions en Europe, ce sera un des sujets de discussion avec nos invités
01:27dans un instant.
01:28L'autre gros morceau étant évidemment les enjeux de politique monétaire puisque la
01:33fin du printemps approche, que nous allons entrer dans le mois de juin avec évidemment
01:37la première baisse de taux attendu de la Banque Centrale Européenne, la question étant
01:41que va-t-il se passer ensuite ? Là aussi, c'est un sujet de discussion majeure alors
01:46que du côté de la Fed, le calendrier reste toujours mouvant et assez décalé par rapport
01:51à ce qu'on peut attendre des banques centrales en Europe, certaines d'entre elles ayant
01:55même déjà commencé à initier leur première baisse de taux, on l'a vu en Suède ou encore
01:59en Suisse ces dernières semaines.
02:00Et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, focus sur le secteur de la santé
02:04à travers le prisme des opérations sur le capital, les IPOs sont-elles de retour ? La
02:11thématique fusion-acquisition également peut-elle ranimer un peu ce secteur de la
02:16santé ? Nous en parlerons avec un spécialiste du healthcare, managing director chez Brian
02:20Dernier, c'est Vincent Meunier qui sera avec nous en plateau à partir de 17h45.
02:34Des marchés qui terminent une semaine de pause, de consolidation, les infos-clés de
02:39cette fin de semaine, c'est avec Pauline Grattel.
02:42Les bourses européennes sont en recul en cette fin de semaine, l'effet Nvidia a été
02:48de courte durée puisque maintenant les investisseurs ont à nouveau les yeux rivés sur les politiques
02:54monétaires des banques centrales.
02:56Le CAC 40 tourne autour des 8080 points et c'est de 0,30% en moyenne aujourd'hui.
03:04Sur le plan macro, aujourd'hui les investisseurs ont pris connaissance de la seconde estimation
03:10de la croissance du PIB allemand pour le premier trimestre qui est confirmée à 0,2%.
03:16Aux Etats-Unis, les commandes de biens durables d'avril sur un mois ressortent inférieures
03:21au consensus et au mois précédent à 0,7% contre 0,8% en mars et contre des estimations
03:28de 0,9%.
03:30En version coeur, elle s'élève à 0,4% alors que le consensus était de 0,1%.
03:37Dans le monde des cryptos, aux Etats-Unis, nouvelle info, après avoir approuvé en janvier
03:43les ETF Bitcoin Spot, la SEC, le gendarme boursier américain, donne son go pour les
03:49ETF Ether Spot.
03:51Ces fonds indiciels seront basés donc sur la crypto-monnaie Ethereum.
03:55Toujours aux Etats-Unis, concernant l'actualité des sociétés, Boeing déçoit encore.
04:02Le directeur financier du groupe, Brian West, fait état de prévision de trésorerie négative
04:08pour 2024.
04:09Depuis le début de l'année, Boeing perd un tiers de sa capitalisation boursière.
04:14Le titre ouvre pourtant en légère hausse à Wall Street après ces nouvelles annonces.
04:18Dans les autres entreprises américaines, sur le devant de la scène aujourd'hui, il
04:23y a aussi Tesla qui a baissé la production de son modèle Y dans une usine chinoise depuis
04:29le mois de mars de 33% d'après les données de l'association chinoise des constructeurs
04:34automobiles.
04:35La chute du jour côté européen est signée Vision Group, ex-SES ImagoTag.
04:41Le groupe est accusé d'irrégularité comptable, des accusations via X sur un tweet de Shadowfall.
04:48L'an dernier déjà, Vision Group avait vu son cours de bourse plonger de plus de 50%
04:54en juin après les attaques d'un autre vendeur à découvert.
04:58Le groupe avait réussi à regagner la confiance des investisseurs et le cours de bourse était
05:03revenu au plus haut au cours du mois de mai.
05:06Face à cette nouvelle attaque, Vision Group a communiqué rapidement évoquant une nouvelle
05:11manipulation de marché totalement sans fondement.
05:14Le titre plonge toutefois de plus de 16% pendant la séance.
05:19Dans les hausses du jour, la compagnie des Alpes prend 8% au cours de la séance après
05:24avoir publié un chiffre d'affaires record de 760 millions d'euros, en croissance de
05:30plus de 12% au premier semestre.
05:33L'exploitant des domaines skiables de Val d'Isère, de Méribel ou encore de Cerchevalier
05:38en profite aussi pour réviser à la hausse ses prévisions.
05:41Dans les valeurs du CAC 40, Renault est en pleine forme et prend jusqu'à 4% aujourd'hui
05:48après que UBS a relevé sa recommandation sur la valeur de neutre à vendre.
05:52L'objectif de cours passe de 31 à 50 euros.
05:56Le début de la semaine prochaine sera relativement calme avec un lundi férié côté US pour
06:02le Memorial Day.
06:03Mais le reste de la semaine sera rythmé par la publication de la seconde estimation
06:08du PIB américain pour le premier trimestre et par l'estimation rapide de l'inflation
06:12de mai en zone euro.
06:14Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smartbourse, les infos clés du jour sur
06:18les marchés avec Pauline Grattel sur Bsmart.
06:26Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:35Benoît Pelloy est avec nous, le directeur des investissements de Natixis Wealth Management.
06:38Bonsoir Benoît.
06:39Bonsoir.
06:40Merci d'être là.
06:41Merci à Arnaud Morel d'être avec nous également.
06:42Bonsoir Arnaud.
06:43Bonsoir quelqu'un.
06:44Vous êtes directeur de la gestion sous mandat de Promépar Asset Management et Nicolas
06:47Gottesman qui nous accompagne également.
06:49Bonsoir Nicolas.
06:50Bonsoir.
06:51Ravi de vous retrouver.
06:52Vous êtes responsable de la stratégie macro à la financière de la Cité.
06:53Je le disais, Nicolas, la fin du printemps approche.
06:56On va entrer dans le mois de juin qui sera un mois de baisse de taux évidemment pour
07:00la Banque Centrale Européenne le 6 juin prochain, date symbolique s'il en est pour l'Europe.
07:06J'imagine qu'on aura encore une estimation rapide d'inflation pour le mois de mai zone
07:10euro la semaine prochaine, mais tous les obstacles sont levés en vue d'un consensus parfait,
07:16unanime, même pour une baisse de taux le 6 juin prochain.
07:19Alors unanime, je ne sais pas, mais en tout cas le consensus a été obtenu, ça c'est
07:23Je pense que ça a été confirmé notamment aujourd'hui par Isabelle Schnabel qui, à
07:27mon avis, n'est pas vraiment la plus favorable à une baisse de taux, mais je pense qu'ils
07:32se sont mis d'accord effectivement qu'on ait cette baisse de taux au mois de juin.
07:36Par contre, la discussion maintenant va porter vraiment sur le cycle de baisse.
07:40Est-ce qu'on va continuer ou pas dans ce sens-là ? Et là, elle a dit aujourd'hui qu'il y a
07:46une opposition qui erre et d'ailleurs elle a été je pense assez franche sur la situation.
07:49Elle pense que le dernier kilomètre dans l'inflation va être difficile à accomplir.
07:54Elle voit bien qu'au sein des gouverneurs, il y a une partie qui ne croit pas à cette
08:02théorie-là et qui considère que le retard pris par l'économie européenne sur l'économie
08:06américaine, couplé à la baisse réelle dans l'inflation en zone euro, est suffisante
08:14pour pouvoir justifier un cycle de baisse de taux un peu plus agressif que ce qu'elle
08:18envisage.
08:19Donc pour le moment, on a vraiment ce débat qui existe et la question maintenant, ça
08:22va effectivement être celui de savoir quelle majorité va pouvoir ressortir de la baisse
08:27réelle.
08:28Pour le moment, on va dire depuis deux ans, on a clairement une majorité qui est favorable
08:31à une politique qui est plus stricte qu'on aurait peut-être pu l'imaginer à un moment.
08:35Il y a peut-être un rééquilibrage qui est en cours mais je pense qu'actuellement, on
08:41a encore une majorité qui est un peu plus haute que je ne le souhaiterais par exemple.
08:45Et qui n'ira pas beaucoup plus loin.
08:47Donc on peut dire que juillet paraît peu probable, à moins qu'on ait vraiment des
08:50données qui soient satisfaisantes mais même si on avait des données satisfaisantes, je
08:54pense qu'ils veulent maintenir les choses en l'état et pouvoir éventuellement penser
08:57à ce qui se passe pour la suite, ce qui dépendra également de ce qui se passe du côté américain.
09:03Qu'est-ce qui pourrait faire évoluer ce consensus vers quelque chose d'un peu plus
09:07systématique effectivement dans ce cycle de baisse de taux ? Nagel le disait également
09:12dans Les Échos cette semaine, il refuse toute idée d'un pilotage automatique ou de baisse
09:16de taux en pilote automatique au-delà de celle de juin.
09:20Est-ce qu'il y a un moment, il y a un risque de voir l'inflation chuter à des niveaux
09:27qui pourraient redevenir préoccupants ? Je force un peu le trait mais qui serait le signe
09:31qu'il y a un risque d'undershooting sur l'inflation pour la Banque Centrale Européenne ? Un des
09:36gouverneurs, alors pas dans la zone marque mais plutôt dans la zone sud, Mario Santeno
09:41qui s'exprimait la semaine dernière, gouverneur de la Banque du Portugal, il décrit une inflation
09:45qui chute en zone euro. Il parle d'une inflation qui est en train de falling, de tomber et
09:52il estime que cette chute est soutenable encore devant nous. Si effectivement c'est ce risque-là
09:58qui se matérialise, est-ce que ça peut faire évoluer quand même la fonction de réaction
10:01de la Banque Centrale Européenne à un certain point ? Alors oui mais après publication
10:05des données et je pense effectivement que ce risque existe, si on a eu les données
10:08du PIB allemand aujourd'hui, si je regarde le déflateur de la consommation allemande
10:13sur les six derniers mois, on est à 1,47 en termes d'inflation, enfin en annualité,
10:18donc c'est vraiment, on est déjà à un niveau qui est très faible et quand on regarde
10:22surtout les causes de l'inflation en Europe, quand on voit qu'il n'y a pas de demande,
10:26il n'y a pas de consommation en Europe depuis 2019, on est en gros en stagnation quasiment
10:29totale, donc on ne peut pas dire que l'inflation européenne a été portée par la demande
10:33de façon exagérée, ce n'est pas le cas et donc on a effectivement un risque de voir
10:37une neutralisation de la situation et effectivement d'avoir une inflation qui passe en dessous
10:42du seuil envisagé, ce n'est pas du tout une certitude, on n'a pas, enfin je n'ai pas
10:47une réponse absolue à cette question-là, mais c'est un risque qui est pris, mais le
10:50plus malheureux là-dedans c'est qu'en fait si on avait une inflation qui serait vraiment
10:54durablement en dessous de 2% qui revenait à cette situation-là, ce serait simplement
10:57le témoin, enfin le symptôme d'une économie qui n'avance pas et ça par contre je pense
11:02que les choses sont claires, cette économie n'avance pas là, n'avance pas, quand on regarde
11:06encore une fois les données du PIB allemand, on a effectivement une croissance de 0,2%
11:09sur le trimestre, quand on regarde le détail, c'est un peu une catastrophe, c'est-à-dire
11:13qu'on a la demande domestique même en nominale, la demande domestique étant négative sur
11:16le trimestre, si je regarde les données, enfin en gros du secteur privé que ce soit
11:22la consommation ou l'investissement, on revient toujours à peu près à des niveaux qui sont
11:26comparables à ceux de 2017 et si je regarde, si je fais simplement une comparaison de ce
11:30qu'on appelle le PIBcker, c'est-à-dire en gros la somme de la consommation privée et
11:34de l'investissement privé, si je regarde depuis le Q4 2017 jusqu'à aujourd'hui, on
11:40est à moins 0,2% d'Allemagne, donc totale stagnation depuis cette période-là, aux Etats-Unis
11:44c'est plus 16,3%, donc c'est un écart qui est tout à fait historique et malgré cela
11:50on a une banque centrale qui continue d'appuyer sur le frein, d'appuyer sur le frein.
11:53Les orthodoxes vont vous dire ça c'est un problème structurel, c'est un problème de
11:56modèle économique, c'est un problème politique qui concerne les décideurs fiscaux et budgétaires,
12:03nous c'est le mandat de la stabilité des prix.
12:06Oui, ben je ne partage pas cette lecture-là, non mais c'est une lecture que certaines
12:12personnes ont aujourd'hui.
12:13Oui, oui, j'en suis bien conscient.
12:14Et vous disiez, l'autre facteur pour la Banque Centrale Européenne c'est que va faire la
12:20réserve fédérale américaine, autrement dit, combien de baisse de taux est-ce que
12:24la Banque Centrale Européenne peut-elle délivrer en solo ?
12:27Alors, le joint est exclu, en gros le premier critère pour la Fed, Powell l'a dit lors
12:34de la dernière réunion, en fait on a eu trois mois de données qui étaient négatives,
12:37donc en gros je veux au moins trois mois de données qui soient dans le bon sens pour pouvoir y aller.
12:40S'il veut trois mois de données, en fait ça nous pousse à juillet, donc juillet
12:43paraîtrait être le premier envisageable.
12:47La dernière banque, le dernier grand Goldman Sachs envisageait que juillet était possible,
12:54aujourd'hui ils ont décalé, ce sera plus juillet, ce sera septembre.
12:56Il reste city je crois, sur Citigroup et encore sur juillet avec quatre baisses continues à partir de juillet.
13:02Mais malgré tout, comme on a eu la première donnée pour le mois d'avril qui a été plutôt favorable,
13:06si on avait mai-juin qui était également favorable, je pense que juillet reste tout de même possible.
13:10Il peut revenir sur la table ?
13:11Il peut revenir sur la table, surtout si on avait un ralentissement, mais surtout pour
13:14l'économie américaine, si jamais on a quoi que ce soit qui arrive sur le niveau d'emploi,
13:17je pense qu'on aurait une réaction immédiate, parce que quand on regarde la dynamique de
13:20l'économie américaine, c'est vraiment porté sur le revenu des gens qui sont au travail,
13:24et donc si on avait quoi que ce soit qui venait endommager cette dynamique-là,
13:27on aurait un risque réel très rapide qui peut se matérialiser sur l'économie américaine,
13:30et donc là on aurait une réaction très immédiate.
13:32Que vous inspirent ces considérations de politique monétaire ?
13:37On en discute tous les jours sur les marchés, c'est la conversation perpétuelle, Benoît,
13:41mais là, en tout cas en Europe, ça arrive.
13:44Qu'est-ce que ça va changer, je ne sais pas, en termes de psychologie pour les investisseurs,
13:49et puis dans la réalité un peu économique également ?
13:52Une baisse de taux en Europe, il y en aura forcément une deuxième, peut-être même une troisième,
13:57si la Fed commence à s'y mettre à un moment.
14:0050, 75 points de base de baisse de taux en zone euro,
14:03qu'est-ce que ça implique pour l'activité économique et pour les marchés ?
14:07Déjà ces baisses de taux, elles se justifient effectivement, enfin,
14:11la raison de revenir là-dessus, mais on est dans une situation très différente
14:14de ce qui se passe aux Etats-Unis.
14:15Il faut bien avoir en tête qu'on a vécu une séquence, je dirais, normale d'un cycle inflationniste en zone euro,
14:21c'est-à-dire qu'on a une économie qui a atterri, qui est passée très légèrement en récession,
14:26on est à zéro, on a des passages en récession,
14:28donc c'est une situation qui est fondamentalement différente de ce qui se passe aux Etats-Unis,
14:31et probablement à quoi il fait référence lorsqu'il parle de l'inflation qui baisse assez rapidement.
14:36Quand on regarde l'inflation cœur-service, quand on la retraite de l'immobilier aux Etats-Unis,
14:40qui, lui, pèse aux Etats-Unis, pas en zone euro,
14:43on voit une trajectoire qui est très différente.
14:45Cette inflation cœur-service depuis septembre, elle rebondit,
14:48elle continue de rebondir assez nettement aux Etats-Unis,
14:50alors qu'en Europe, après un mois où on a eu un doute,
14:53elle continue de baisser assez notablement.
14:55Donc, c'est parfaitement justifié d'envisager...
14:58Et on a traversé les effets de saisonnalité, de ce point de vue-là, de début d'année, etc.
15:01Exactement.
15:02D'accord.
15:03Et surtout, on a évité aussi une crise financière, j'ai envie de dire,
15:05ce qui est plutôt rassurant.
15:07Et en réalité, effectivement, tout est plutôt réuni pour qu'on entame un cycle de baisse de taux.
15:12On a des taux d'intérêt de la BCE, en réel, qui sont nettement au-dessus de la croissance,
15:17ce qui est généralement le moment...
15:20On y reviendra probablement avec ce qui se passe aux Etats-Unis,
15:22où ce n'est pas le cas, justement, aux Etats-Unis,
15:24ce qui justifie, probablement, cette persévérance.
15:26Donc, tout est réuni pour voir ce cycle de baisse de taux.
15:29Si on a un peu de mieux sur l'activité en zone euro,
15:32je ne suis pas sûr que ça dissuaderait qui que ce soit de faire ce cycle de baisse de taux,
15:35il faut le faire, vraisemblablement.
15:37C'est même plutôt bon signe, en réalité, d'avoir ces bons signes qui viennent de l'activité,
15:42parce qu'en fait, ça serait l'espoir, justement, d'éviter ce retour à des taux très bas, nuls,
15:47parce qu'on remet en route cet équilibre, plutôt, de cette crainte déflationniste permanente.
15:52Donc une politique monétaire un peu pro-cyclique, dans le contexte actuel, ce n'est pas une erreur.
15:57Non, c'est peut-être même le reflet qu'on a l'espoir d'avoir une vraie normalisation de la politique monétaire,
16:03qu'on revienne avec des taux qui sont plus bas que les taux d'aujourd'hui, mais qui sont plus normaux,
16:08et donc, effectivement, c'est une bonne nouvelle.
16:09Maintenant, est-ce que ça, c'est acquis ?
16:11Alors, là où on peut avoir de la confiance, c'est qu'effectivement, le scénario de crise financière,
16:15crise de liquidité, ce n'est pas du tout plus probable.
16:17On a vu que tout était mis en place pour l'éviter.
16:20Maintenant, ça va dépendre de ce qui se passe aux États-Unis.
16:22Aux États-Unis, on a des signes d'une économie qui commence à réaliser son atterrissage.
16:25Tout plaide pour que ce soit un atterrissage où ça se passe bien, etc.
16:29Mais si ça se passe plutôt mal, attention aux répercussions qu'il peut avoir du côté de la zone euro,
16:34à la fois sur la croissance, mais aussi maintenant le pilotage de la politique monétaire.
16:37C'est là où tout peut changer, où tout peut basculer.
16:40Oui, d'ailleurs, dans ce scénario-là, où ça pourrait déraper, où ça déraperait aux États-Unis,
16:45le fait que la BCE puisse s'affranchir du feu vert de la Fed pour commencer à initier elle-même son cycle de baisse de taux,
16:52c'est plutôt une bonne gestion du risque éventuel.
16:55Exactement.
16:56Et pour la Fed ?
16:58Pour la Fed, ce qui est très intéressant, c'est que...
17:01Justement, les minutes ont été complètement éclipsées par NVIDIA, bien évidemment,
17:05mais il y avait quand même quelque chose d'intéressant.
17:07Faut qu'ils revoient leur calendrier, c'est pas possible de faire un meeting de la Fed le 1er mai
17:10et publier les minutes le jour où NVIDIA publie ses résultats !
17:14Déjà, il y a ce contexte macro, que ce soit les données d'enquête, mais aussi les données en dur,
17:19on voit qu'il y a une inflexion.
17:21Il y a des signes d'une économie qui prépare son atterrissage.
17:24Mais ce qui était intéressant dans ce débat, dans les minutes de la Fed,
17:27c'est qu'ils sont grosso modo d'accord sur le niveau des taux, sur la politique monétaire,
17:32mais il y a une question sur, effectivement, les résultats concrets qu'on obtient sur l'économie réelle.
17:38C'est-à-dire, on se demande si c'est suffisamment restrictif ou pas sur l'économie réelle.
17:41Et c'est vrai que, effectivement, cette question se pose,
17:44puisque, évidemment, on a monté les taux,
17:46mais tous les effets collatéraux de la hausse des taux,
17:48on a tout fait pour les compenser ou en diminuer l'impact sur l'économie.
17:52Donc, ce n'est pas vraiment surprenant.
17:54Finalement, les effets restrictifs sur l'économie, ils sont plus tardifs, ils sont dilués.
17:59Et ce qui se passe, c'est qu'on a une croissance qui n'atterrit pas suffisamment,
18:02comme ça a été le cas aux zones euro.
18:03Encore aujourd'hui, les taux de la Fed déflattés de l'inflation, en réel, sont inférieurs à la croissance.
18:09Quand on regarde les prévisions des économistes,
18:11grosso modo, l'inversion, les taux passeraient au-dessus au cours du T3.
18:15Oui, parce que la croissance du T2 s'annonce encore correcte.
18:18S'annonce correcte, mais justement, quand on regarde historiquement ce qui se passe,
18:22la croissance s'affaiblit au moment où les taux, en réel, passent au-dessus du niveau de la croissance.
18:27Et ça, ça a été le cas historiquement tout le temps.
18:30C'est-à-dire que pour ramener l'inflation, agir véritablement sur l'inflation et la ramener à l'objectif,
18:34depuis la fin des années 60, on a toujours eu besoin d'avoir des taux, en réel,
18:37qui passent au-dessus du niveau de la croissance.
18:39Même en 1995, quand on a réussi à faire un vrai soft lending.
18:42Je pense qu'effectivement, il n'y a pas besoin de remonter les taux aux Etats-Unis,
18:46c'est pas ça le sujet, mais c'est effectivement de persévérer jusqu'à ce qu'on en vienne à cette situation
18:50où on aura un vrai impact tangible et constater vraiment le freinage de l'économie,
18:54où là, la Fed pourra effectivement baisser ses taux.
18:57Et c'est justement au cours du T3, vraisemblablement,
19:00quand on regarde les anticipations des économistes sur la croissance.
19:02Et une Fed, dans un scénario économique favorable ou trop favorable,
19:07une Fed qui mettrait beaucoup plus de temps encore à initier son mouvement de baisse de taux,
19:13ça aurait là aussi un impact sur la capacité de la BCE à poursuivre son mouvement ?
19:18C'est ça, c'est ce qui serait difficile.
19:20On peut faire cavalier seul, puisqu'il y a effectivement une divergence entre les économies,
19:26mais il y a des effets qui empêcheront que ça évolue radicalement différemment.
19:31Enfin, immanquablement, la BCE, à un moment ou à un autre,
19:34sera obligée de prendre en compte ce qui se passe du côté des Etats-Unis.
19:37Comment vous regardez ça, Arnaud, notamment en tant que gérant, gérant actions,
19:42est-ce que c'est un sujet qui intéresse les actions aujourd'hui, ces histoires de baisse de taux ?
19:50Sachant que l'inflation n'est plus à 10% et que pour les marchés actions,
19:55que l'inflation soit 2,5%, 3%, franchement, on l'a vu à travers les résultats,
20:01ça ne pose pas non plus de défi majeur à ce stade.
20:04Non, après on l'a vu un petit peu dans les résultats, dans les top lines qui étaient un peu en deçà.
20:08Mais le point positif, il y en a beaucoup, notamment pour la zone Europe,
20:11aujourd'hui c'est ce qu'on dit en alignement des planètes, ce qui était dit auparavant,
20:15une désynchronisation des politiques monétaires,
20:18donc avec une baisse des taux directeurs de la BCE qui va redonner un peu d'oxygène à l'économie,
20:24donc ça c'est quelque chose de bien.
20:26Le deuxième point, c'est les révisions, on va dire,
20:29on regarde les derniers indicateurs économiques qui sont sortis,
20:32c'est le rattrapage du manufacturier qui reprend la dynamique des services,
20:35on a les indicateurs de surplus économiques en zone Euro qui décorellent,
20:39clairement, par rapport aux Etats-Unis, même par rapport au Japon,
20:42dans le même sens que la Chine,
20:44donc un partenaire privilégié de la zone économique européenne,
20:46donc ça c'est très bien.
20:47Les révisions d'IPS qui se reprennent en zone économique européenne également,
20:50pareil, au Japon c'est aussi très impressionnant,
20:53aux Etats-Unis aussi, mais l'Europe repart.
20:55Je reprends un exemple, depuis le 31 octobre, c'est pas dur,
20:58jusqu'au 15 avril, le rebond de 18%,
21:02la période de bullrun qu'on connaît ces derniers mois,
21:04il se fait en procession des bénéfices,
21:06il se fait que sur les anticipations de baisse de taux en zone économique européenne,
21:09alors qu'on avait une croissance des BPA de l'ordre de 8% sur la partie américaine.
21:12Donc plein de choses qui nous faisaient poser question,
21:15aujourd'hui semblent être porteurs sur du court-moyen terme
21:19pour la zone économique européenne, clairement.
21:21Donc le marché a plutôt bien vu ce point d'inflexion qui arrive maintenant
21:25pour le momentum bénéficiaire en Europe.
21:28Et on le voit, la surperformance des marchés européens,
21:30maintenant, depuis 6 semaines, en bourse.
21:32Là, sur la consolidation, il n'y a pas de divergence majeure avec la zone américaine,
21:37le Dow Jones perd 2, la zone économique européenne,
21:40l'Eurostock 58 perd 0,50.
21:43Donc plein de choses salvatrices et porteuses,
21:47on va dire, pour du court-moyen terme.
21:48Et c'est quelque chose, ma question étant,
21:50est-ce que ça peut continuer de se diffuser,
21:52ou est-ce que si on considère que le marché a déjà bien anticipé
21:55ce petit décollage de l'Europe,
21:58accompagné de quelques baisses de taux de la Banque Centrale Européenne,
22:02est-ce qu'il y a un moment, un peu, by the rumours, salle de news, devant nous ?
22:06Après, vous savez, on a quand même un maintien avec les niveaux de valorisation
22:10qui sont quand même, aujourd'hui, intéressants en zone Europe.
22:12Clairement, on est à 14 fois les bénéfices,
22:14je suis juste en dessous de la moyenne de 10 ans,
22:16je suis en dessous de la moyenne de 20 ans,
22:18c'est la seule zone, on va dire, des pays développés où je suis en dessous de la moyenne.
22:21Et j'ai des révisions de BPA.
22:22Enfin, voilà, je me répète, mais c'est la tendance,
22:24c'est les catalyseurs principaux.
22:26Bien sûr, à la fin de la journée, ça compte.
22:28Donc, on maintient sur ces niveaux-là,
22:30après, on verra un petit peu comment ça se passera.
22:32Est-ce qu'ils vont rebaisser en juillet, est-ce qu'ils vont rebaisser en septembre ?
22:35Après, moi, voilà, Jacques, aujourd'hui, la baisse des taux directeurs,
22:38une bouffée d'oxygène pour l'économie,
22:39les boîtes qui publient bien, qui maintiennent,
22:41aujourd'hui, sur la partie, je vous disais, en chiffre d'affaires un peu court,
22:44mais sur la partie résultats, c'était quand même très bon en zone Europe,
22:47aux Etats-Unis, mais c'est toujours un peu comme ça.
22:49Donc, ça, c'est quand même des éléments qui sont probants.
22:51Et un marché qui prend la densification des taux de participation
22:53beaucoup plus importants en zone Europe.
22:55Clairement, on voit les small mills qui reprennent,
22:57on voit les cycliques, on voit les banques qui ont fait un run exceptionnel depuis deux mois.
23:00Alors qu'aux U.S., il n'y a plus que NVIDIA qui monte, quoi.
23:02C'était la séance d'hier.
23:06Après, il y a, voilà, peut-être que sur du court terme,
23:08sur les deux prochaines semaines, on manque de catalyseurs
23:10en amont des banques centrales.
23:12On a fini la période des pubis.
23:14Le gros, on va dire, market mover, c'était NVIDIA.
23:17Donc, on peut avoir une consolidation saine sur les marchés
23:19tant qu'on ne casse pas les 7900 sur le CAC,
23:21tant qu'on ne casse pas les 4008.
23:23Voilà, les fameux...
23:25Un schéma de range, de latéralisation, comme disent les analystes.
23:29Qu'est-ce que ça change ?
23:31Je reviens à cette question, mais quelques baisses de taux en zone Euro.
23:33Qu'est-ce que ça change sur les dimensions que vous regardez, Nicolas ?
23:37Est-ce que ça change un peu le profil conjoncturel devant nous ?
23:40Quel impact ça peut avoir sur le Forex ?
23:44L'euro tient quand même plutôt pas mal.
23:49J'imagine que ces marchés-là ont anticipé quand même
23:51un peu de divergence de politique monétaire
23:53entre les US et la zone Euro, etc.
23:57Au début, évidemment, une baisse de taux peut avoir un impact,
23:59mais on a quand même un niveau qui est très élevé.
24:01Ce n'est pas les 25 points de base qui vont avoir un impact délirant.
24:05Par contre, ce qui peut être vraiment intéressant,
24:07c'est la modification du discours.
24:09Ça, ça peut vraiment avoir un impact.
24:11Ce que je disais précédemment sur cette histoire de majorité,
24:14on a une majorité qui est plutôt stricte depuis deux ans, qui est là.
24:18Si jamais le marché comprend qu'on a un changement de majorité,
24:21c'est-à-dire une vision différente qui va être appliquée
24:23pour la suite de la zone Euro, on peut avoir quelque chose
24:25qui peut être beaucoup plus ambitieux, plus puissant,
24:27et qui peut porter un peu plus à la croissance européenne.
24:30On a ça, et on a quand même aussi une initiative politique
24:34qui, de mémoire, en gros, n'a pas existé précédemment.
24:39L'année dernière, on avait un des gouverneurs de la BCE,
24:42Fabio Pagnetta, qui avait dit qu'il fallait changer le modèle européen,
24:45passer d'un modèle qui reposait sur la demande extérieure,
24:49c'est-à-dire, en gros, on vend à l'extérieur, on est compétitif,
24:51ce genre de choses, à passer à un modèle
24:54qui repose sur la demande intérieure, c'est-à-dire le modèle américain,
24:56qui est beaucoup plus générateur de croissance,
24:58avec des hausses de salaires.
25:00On rappelle, 400 millions de consommateurs en Europe.
25:02En zone Euro, ces 340 millions, c'est exactement le marché américain.
25:06On a vraiment la même taille, sauf qu'on n'a pas du tout de consommation,
25:09alors qu'eux ont une économie qui est totalement tirée par cette consommation-là,
25:12et donc les entreprises en bénéficient,
25:14et peuvent rayonner à l'international,
25:16grâce justement à ce marché captif qui est extrêmement puissant.
25:18Il y avait cette volonté de changer de modèle européen.
25:22Cette thématique-là a été reprise par Mario Draghi
25:26dans pas mal de discours depuis environ un an,
25:28alors même que Mario Draghi a été mandaté par Ursula von der Leyen
25:32pour produire un rapport qui va être sorti, là, au mois de juin,
25:35juste après les élections européennes,
25:37justement pour parler de cette question-là.
25:39Et on a un président français, donc Emmanuel Macron,
25:42qui porte cette idée également, avec une volonté
25:44de modifier le mandat de la Banque Centrale Européenne
25:46pour intégrer un volet de croissance,
25:49plus, comme le dit Draghi également,
25:51faire un cycle d'investissement public assez lourd en Europe
25:54pour pouvoir relancer la machine,
25:56et exactement dans l'objectif de modifier
25:58cette stratégie de compétitivité qu'on a en Europe
26:00depuis le début de l'existence de la zone Euro
26:02vers un modèle qui est plus celui des Etats-Unis.
26:05Évidemment, ça va être extrêmement difficile politiquement
26:07d'arriver à obtenir ce résultat-là,
26:09mais par contre, évidemment, d'un point de vue boursier,
26:12si, en gros, l'idée, c'est de changer le modèle européen
26:15pour en faire un modèle de croissance comme celui des Etats-Unis,
26:17vous avez aujourd'hui un des niveaux de valorisation
26:20et un marché qui peut être extraordinairement attrayant,
26:22c'est clair, pour les années à venir.
26:24J'entends, mais de ce point de vue-là,
26:26c'est vrai que ça en touche aux politiques,
26:28et en Europe, tout de suite, ça complexifie le sujet,
26:30mais je crois comprendre, quand même,
26:32que le marché à conscience de ces enjeux en Europe
26:35ne fait pas trop crédit, c'est-à-dire que
26:37l'Europe doit démontrer sa capacité
26:39à générer un nouveau saut fédéral,
26:42en l'occurrence, si on parle de Draghi...
26:44Je ne sais pas si on a besoin de ça,
26:46et ça, c'est peut-être l'épisode malheureux,
26:49c'est que quand on regarde ce qui a permis
26:51de faire modifier la politique européenne il y a 10 ans,
26:53c'est-à-dire le « whatever it takes » de Draghi,
26:55on peut assez facilement comprendre
26:57qu'il y avait une pression américaine qui était extrêmement forte,
26:59qui avait été portée sur les Européens,
27:01notamment sur Angela Merkel,
27:02qui avait, en gros, donné le feu vert à Mario Draghi
27:04pour aller dans ce type de direction.
27:06On a constaté aussi le voyage de Janet Yellen en Europe,
27:10la pression qui peut exister aujourd'hui
27:12des Américains sur les Européens
27:13pour modifier cette stratégie du tour-là,
27:15à mon avis, existe et va se renforcer,
27:17parce que l'idée, c'est quand même de mettre le bloc européen
27:20en ligne avec le bloc américain
27:22pour pouvoir faire face à ce qui se passe en Chine,
27:24de l'autre côté,
27:25et d'avoir un bloc qui soit un peu plus libre.
27:27Les élections européennes du 9 juin,
27:29ça peut permettre ça, Nicolas ?
27:31Alors, en fait, c'est ça qui est...
27:33On peut dire que, heureusement ou malheureusement,
27:35les élections européennes n'ont pas un impact
27:37qui est absolument délirant sur le niveau du pouvoir européen.
27:39Ce qui est très important, par contre,
27:41c'est qu'après les élections européennes,
27:43on va avoir une réunion du Conseil européen.
27:45Le Conseil européen est le vrai organe de pouvoir en Europe,
27:49et le Conseil européen va définir un agenda
27:51qui va être donné à la Commission européenne.
27:53C'est cette discussion-là qui va être importante.
27:55Évidemment, les poids politiques des différents gouvernants européens
27:58vont varier en fonction du résultat des élections de chacun,
28:00donc on peut dire que les deux grands pays
28:02ne vont pas avoir un pouvoir qui va être
28:04véritablement renforcé pendant cette séquence-là.
28:07Ça, c'est à peu près clair.
28:09Mais il est intéressant de voir que
28:11certains acteurs, notamment on peut parler de
28:13Georgia Melanie, qui est soutenue par Draghi également,
28:15peuvent aussi avoir un impact qui peut être
28:17à peu près assez lourd,
28:19notamment avec ce qu'on a entendu cette semaine
28:21avec Ursula von der Leyen,
28:23il y a un degré d'ouverture
28:25vis-à-vis de Mélanie aujourd'hui.
28:27Il veut intégrer Mélanie dans le PPE européen,
28:29ce qui pourrait changer assez fortement les choses.
28:31On verra la récomposition des groupes,
28:33des partis au sein du Parlement européen,
28:35ce que ça implique,
28:37et notamment pour la feuille de route
28:39de la future administration européenne.
28:41Moi, je reviens à mon petit euro-dollar,
28:43mais je veux dire...
28:45Si, parce que c'était le sens de ma question,
28:47mais de voir l'euro qui tient bien,
28:49même qui serait apprécié un petit peu
28:51en amont de ces baisses de taux
28:53de la BCE,
28:55ça élimine la crainte,
28:57légitime ou non, j'en sais rien,
28:59que la BCE pouvait avoir sur un risque
29:01de chute de la devise,
29:03d'un retour de l'inflation à portée,
29:05un nouveau choc...
29:07En fait, si on regarde depuis le début de l'année
29:09l'évolution entre les deux devises,
29:11elle reflète grosso modo
29:13la dynamique macro et politique monétaire.
29:15On reste dans quelque chose qui reflète
29:17à peu près ça.
29:19Encore une fois, ça c'est un des indicateurs
29:21qu'on va surveiller, notamment étant donné
29:23que la zone euro a déjà atterri,
29:25pour voir du côté des Etats-Unis comment on atterrit.
29:27En réalité, il faut qu'on reste
29:29dans une question d'atterrissage
29:31plus que de basculer dans le hard landing américain,
29:33ce qui change tout.
29:35On le verra justement à travers le comportement de la devise.
29:37En réalité, voir comme ça
29:39l'euro bien se tenir, le dollar baisser
29:41un peu depuis mi-avril,
29:43c'est plutôt rassurant.
29:45Si on commence à avoir des mouvements plus importants,
29:47le scénario change.
29:49On surveille justement ça, parce que
29:51voir le dollar remonter comme ça précipitamment,
29:53ça serait justement qu'on quitte ce scénario
29:55de soft news is good news,
29:57où on basculerait vraiment à soft news
29:59become bad news.
30:01Les soft news deviennent des bad news,
30:03des mauvaises données économiques,
30:05et là, ça change.
30:07C'est justement un des paramètres qu'on surveille,
30:09comme la corrélation entre les marchés actuels
30:11et les marchés obligataires.
30:13Récemment, on a intervenu à un pic de corrélation
30:15positive entre les deux classes d'actifs.
30:17On est en train de quitter, on est en train de bouger.
30:19Quelque chose est en train de se passer.
30:21Il y a une inflexion
30:23sur la macro américaine, où on voit les données
30:25qui s'affaiblissent. Pour l'instant, on reste
30:27dans le cadre d'un scénario, je dirais,
30:29normal, classique,
30:31d'atterrissage. Il ne faut pas qu'on sorte
30:33de ce scénario. Dès lors où on sortira de ce scénario,
30:35c'est là où, justement, en termes de mouvements de devise,
30:37on verra quelque chose de très différent, et notamment, c'est là où le dollar
30:39remonte, c'est là où les choses sont
30:41complètement différentes.
30:43On a vu tout à l'heure, en regardant justement
30:45les entreprises européennes, le retour
30:47d'un momentum bénéficiaire positif
30:49à l'issue des résultats du
30:51premier trimestre. Arnaud,
30:53concrètement, qui
30:55contribue à ce momentum
30:57bénéficiaire qui s'améliore,
30:59et qui fait
31:01partie des tracteurs, également,
31:03à l'inverse, en miroir ?
31:05À la surprise un peu, on va dire, générale,
31:07quand on regarde, c'est le secteur technologique, en tout cas,
31:09qui contribue le plus négativement, en tout cas,
31:11à la séquence de publications du premier trimestre
31:13de l'année. Depuis le 15 avril, post,
31:15on a 90% des
31:17boîtes qui ont publié, j'ai des révisions bénéficiaires
31:19de moins 2,5%
31:21sur le secteur technologique,
31:23et on le voit sur la performance boursière
31:25qui ont suivi, et c'est ça qui est très intéressant, actuellement,
31:27sur les marchés, justement, cette corrélation
31:29vraiment entre les BPA et les cours,
31:31et en tout cas dans les rotations sectorielles, et la
31:33densification du marché, et là où ça
31:35révise le plus, notamment sur la partie
31:37résultats, où les publications avaient été très bonnes,
31:39un peu en deçà sur la partie chiffre d'affaires,
31:41sur la partie énergie, les majors pétrolières
31:43qui sont révisés à 2,5%, c'est énorme,
31:45sur des boîtes, quand même, qui génèrent des fricages
31:47choyides aux alentours de 12%, des dividendes
31:49de 5%, des rachats d'actions de 3,5%,
31:51des valorisations qui sont
31:53au niveau de 6 fois, en termes de PE,
31:55quand on regarde la relativité par rapport
31:57au secteur technologique,
31:59il est, semble-t-il, intéressant de commencer
32:01à re-regarder ce secteur-là,
32:03surtout que là, on a un pétrole qui a congélé d'une dizaine de
32:05%, il y a toujours une corrélation,
32:07et surtout, quand on regarde en termes de
32:09corrèle, le secteur énergie et tech,
32:11c'est vraiment ceux qui sont les plus décorrélés.
32:13Après, je dis ça, mais c'est toujours intéressant à voir
32:15dans un portefeuille, de regarder comment on navigue
32:17et comment on corrèle. Et du coup,
32:19on remet un peu d'énergie dans les portefeuilles,
32:21on en avait déjà, mais on en profite,
32:23et on sait que la saisonnalité, en tout cas jusqu'au mois de septembre,
32:25est toujours assez positive,
32:27quand même, pour le pétrole.
32:29Et on a quand même, aujourd'hui,
32:31je l'appelle la banque centrale du pétrole,
32:33l'OPEP, qui les a confirmés,
32:35et il faut profiter
32:37des tensions géopolitiques qui
32:39sont, on va dire, en baisse, mais qui sont
32:41quand même toujours là, et tangibles,
32:43et qui peuvent, d'un moment à l'autre, s'aggraver.
32:45Donc, un secteur qu'on aime beaucoup,
32:47le secteur des utilities aussi.
32:49Ah, intéressant !
32:51Ça a commencé à frémir un peu, là, ces derniers temps.
32:53Oui, on avait besoin.
32:55Intéressant, parce qu'il y a un autre secteur
32:57très en retard.
32:59Alors, toujours un très corrélé au mouvement,
33:01on va dire, des taux longs.
33:03Et, voilà, début d'année,
33:05on a pris pratiquement 15-20 BP
33:07sur les taux longs européens.
33:09Le secteur des utilities, il y a fait moins 12, moins 13,
33:11avec, on va dire, vraiment, celles qui étaient les plus endettées,
33:13les utilities dans la partie énergie,
33:15les UDP, UDPR, qui font...
33:17Enel, qui font entre 10, moins 10 et moins 20.
33:19Donc, il y a de quoi rattraper. On se rappelle,
33:21justement, du 1er novembre à la fin d'année,
33:23c'est un secteur qui a fait pratiquement 10%.
33:25Oui, bien sûr !
33:27Dans un rallye de fin d'année, alimenté
33:29par la perspective de baisse de taux massives et rapides.
33:31Et le secteur énergie, enfin, voilà, c'est quand même important.
33:33Je reviens toujours, c'est la même chose.
33:35Certes, c'est des sociétés qui sont endettées,
33:37mais aussi, c'est des sociétés qui crachent quand même pas mal,
33:39qui donnent du dividende. Nous, on aime bien.
33:41C'est défensif. On regarde toujours le spread
33:43entre les valeurs, on va dire, défensives
33:45et les valeurs un peu plus croissantes.
33:47Le spread, on avait pratiquement,
33:49on était au plus bas des deux dernières années.
33:51Donc, toujours, ça milite, on va dire,
33:53pour un retour. Et c'est sain, sur les marchés,
33:55d'avoir des mouvements comme cela. Donc, on aime bien les utilities.
33:57J'avais parlé à la dernière émission, on avait intégré
33:59Veolia Environnement. Je ne sais pas si vous avez vu,
34:01mais elle a pris pratiquement une douzaine de pourcents.
34:03Très très bonne publication. Ça allait dans le sens
34:05le cahier des charges, on a de la visibilité. Et si, en plus,
34:07la reprise économique
34:09se...
34:11se concrétise.
34:13Oui, se renforce. Il n'y a qu'une partie cyclique
34:15dans Veolia Environnement. Enfin, c'est la partie déchets.
34:17Alors, c'est beaucoup plus diversifié qu'il y a
34:1915 ans, sous Proglio.
34:21Oui, Proglio. Et, tout à fait,
34:23donc, voilà, c'est un...
34:25Voilà, une société qui a énormément changé.
34:27Quel profil, pour vous, à avoir, là,
34:29pour la séquence de marché du 2e semestre ?
34:31Veolia, on a bien vu des péreux neufs à Veïs.
34:33Si on va chercher un peu l'idée des retardataires,
34:35avec la perspective de baisse de taux,
34:37est-ce qu'il faut descendre en taille de capi ?
34:39Exactement, ben, c'est ce qu'on...
34:41On en avait parlé en fin d'année. C'était un peu l'idée
34:43qu'on avait un peu tous. Un peu aussi, peut-être,
34:45en manque d'idées, après le formidable rallye.
34:47Mais là, on le regarde, ça se matérialise.
34:49Les small bills, elles ont pris pratiquement 7-8%.
34:51En tout cas, en spread, sur les...
34:53sur les 6 dernières semaines. On le voit aussi,
34:55les flux qui rentrent un petit peu, quand on parle
34:57aux gérants des small mids. Et ça, c'est important.
34:59Les flux, c'est ce qui matérialise, quand même,
35:01la performance sur les small mids. On entend dire...
35:03Alors, c'est toujours que les investisseurs américains,
35:05aussi, regardent un petit peu l'univers de petite et moyenne
35:07capitalisation européenne. Parce que la valorisation,
35:09elle est pas mal attractive.
35:11Vous êtes à 8-9 fois. Alors, la valo ne fait pas tout.
35:13Mais c'est comme des sociétés à fin de croissance
35:15qui ont délivré des bons résultats.
35:17Les révisions de BPA ont été un peu plus négatives
35:19sur la séquence. Mais, en général, ça, on aime bien reprendre.
35:21Et on le reprend toujours. Si on a une reprise économique
35:25plus dynamique, excusez-moi,
35:27ou les petites et moyennes capitalisations...
35:29J'espère que si les américains se mettent
35:31à acheter nos small et mid-cap, j'espère que
35:33les européens ne seront pas en reste, non plus,
35:35de ce point de vue-là.
35:37Après, tout le monde regarde, tout le monde en parle.
35:39Donc, on le voit passer partout, clairement.
35:41Oui, bien sûr. Sauf qu'on en parle depuis longtemps.
35:43Alors, il y a eu la fin d'année.
35:45Mais bon, le premier trimestre n'a pas été très favorable
35:47à nouveau. C'était plutôt large
35:49over mid et small, quand même.
35:51On avait les 3 valeurs qui tiraient l'euro-stock 50
35:53jusqu'au 20 février.
35:55Mais, le point important,
35:57pourquoi ça a mal marché sur les small-mids,
35:59clairement, c'est la remontée des taux directeurs,
36:01c'est l'inflation, qu'elles ont quand même pas mal
36:03du mal à digérer. Et en plus, vous avez,
36:05ce qu'on disait tout à l'heure, une économie
36:07européenne qui a ralenti
36:09quand même assez fortement et qui était
36:11pratiquement en récession. Donc, vous avez les 3
36:13piliers de contre-performance.
36:15De vent contraire parfait pour s'échanger.
36:17Donc, clairement, c'est une classe d'actifs
36:19à aller regarder. Et sur du moyen
36:21long terme, ça surperforme les grandes capitalisations.
36:23C'est du 7% sur les
36:2510 dernières années, les grandes. Et les
36:27petites et moyennes, malgré les 2 années de contre-performance,
36:29c'est du 9%. D'accord avec l'idée, Benoît,
36:31qu'il faut... que là, le marché, les investisseurs
36:33et notamment peut-être anglo-saxons
36:35et les investisseurs américains ont besoin un peu de
36:37nouvelles idées, que l'Europe
36:39peut en faire partie. En tout cas, de tout ce qui sort
36:41de la zone Amérique,
36:43Tech, US, etc., peut être quelque chose
36:45de plus attractif à ce stade ?
36:47Ça peut l'être.
36:49Encore une fois, ça fait
36:51un moment, d'ailleurs, sur cette question des small mids,
36:53où la tentation est forte.
36:55C'est les référents de la pièce, évidemment, depuis un moment.
36:57En termes d'allocations actives, ça met d'ailleurs tout le monde
36:59à risque, ce genre de choses,
37:01puisqu'un simple retour à la moyenne, ça peut être très
37:03douloureux si on n'en profite pas.
37:05Je pense que tout cela va dépendre
37:07encore une fois de ce qui va
37:09se passer aux Etats-Unis. Pour voir des investisseurs
37:11américains qui s'intéressent aux small mids, il faudra
37:13attendre de voir, effectivement, qu'on baisse
37:15les taux aux Etats-Unis, qu'en fait,
37:17on évite. Pourquoi les small mids
37:19souffrent autant ? Parce que, tout simplement,
37:21elles sont endettées majoritairement plus à
37:23taux variable, parce qu'elles ont
37:25un profil plus fragile.
37:27Elles ont moins d'accès au marché de capitaux.
37:29J'ai envie de dire
37:31que le cycle est quasiment secondaire
37:33dans l'appréciation de la valorisation
37:35des small mids. Paradoxalement,
37:37si, justement, on voit l'économie freiner, enfin, aux
37:39Etats-Unis, que globalement,
37:41en Europe, parce que si en relatif, c'est un peu mieux
37:43en Europe, c'est totalement secondaire.
37:45Ce qui sera vraiment important, c'est qu'on soit rassuré
37:47sur le fait qu'on entre dans, plutôt,
37:49un cycle de baisse des taux, qu'on évacue ce risque
37:51d'avoir des taux encore plus élevés. Et là,
37:53on aura, effectivement, je pense,
37:55un levier qui peut être assez puissant
37:57en faveur des small mids,
37:59même si l'économie aux Etats-Unis se met
38:01à freiner. Donc, c'est vraiment ça, pour nous,
38:03le paramètre. C'est peut-être encore un peu tôt, mais, effectivement,
38:05on s'en rapproche très
38:07concrètement.
38:09Qu'est-ce qui peut se passer après le
38:115 novembre, Nicolas ?
38:13Alors, choisissez
38:15votre langue, mais, bon,
38:17du point de vue de la politique monétaire,
38:19du point de vue des
38:21sujets d'attention du marché,
38:23Biden-Trump, évidemment.
38:25Est-ce qu'il y a
38:27des points de convergence, que ce soit Biden
38:29ou Trump ? Est-ce qu'il y a des différences
38:31importantes ? J'imagine que ça va
38:33remettre un peu le nez de tout le monde sur la
38:35question de la trajectoire des déficits
38:37américains, et donc,
38:39par corrélation, sur la trajectoire
38:41de la politique monétaire américaine
38:43pour 2025 ?
38:45Alors, je crois que les probabilités, aujourd'hui, c'est quand même
38:47plutôt Trump.
38:49On a eu un discours, aujourd'hui,
38:51qui était, à mon avis, plus qu'intéressant,
38:53qui est de Christopher
38:55Waller, qui est un des membres du board de la
38:57Fed, qui a été nommé
38:59par Donald Trump,
39:01et qui, à mon avis, fait figure, peut-être, de
39:03favori, pour
39:05prendre la suite.
39:07Après, si
39:09quand
39:11Powell arrivera à la fin de son mandat,
39:13que Trump mette
39:15Chris Waller à sa
39:17place. Ce qui était intéressant, aujourd'hui, c'est que
39:19ça fait six mois que Waller fait des discours, plutôt,
39:21sur la conjoncture,
39:23donc il ne s'est pas trop engagé, et là, aujourd'hui, c'est un discours
39:25beaucoup plus lourd sur ce qu'on appelle le
39:27R-STAR, donc le taux d'intérêt naturel,
39:29en indiquant que,
39:31déjà, il ne croit pas beaucoup à cette
39:33approche-là, mais que
39:35s'il y a bien un facteur qui peut pousser
39:37les taux d'intérêt naturel
39:39à la hausse, c'est la question budgétaire et la trajectoire
39:41fiscale américaine. Ce qui, à mon
39:43avis, est effectivement un peu un signal donné
39:45aux politiques. En gros,
39:47si vous voulez des taux bas, il faut peut-être se calmer un petit peu
39:49au niveau budgétaire,
39:51ce qui est de bonne guerre, à mon avis,
39:53de son point de vue. Par
39:55contre, il y a eu des rumeurs,
39:57des papiers qui ont été écrits sur le fait
39:59que Donald Trump
40:01a consulté, notamment, pour éventuellement
40:03remplacer Powell par une autre personne
40:05que Waller. Et là, les profils
40:07qui sont sortis, on parle de
40:09Jody Shelton, Kevin Assett, ce genre de choses,
40:11ce qui serait, à mon avis,
40:13une catastrophe absolue.
40:15Et un risque...
40:16Ça mettra un risque sur la signature américaine.
40:18Ça mettra un risque sur l'économie mondiale, je pense.
40:20Parce que, en gros, c'est des gens qui sont
40:22quasiment favorables au retour de l'état de loi.
40:24Si vous avez ce genre de personnalité qui arrive à la tête
40:26de la fête, vous perdez, effectivement, pas mal de crédibilité.
40:28Ce qui est rassurant,
40:30par contre, c'est que le mode de fonctionnement américain,
40:32la nécessité de passer par la commission au coeur du Sénat,
40:34bloque pas mal ce genre de
40:36domination que Jody Shelton...
40:38Toutes les idées un peu farfelues, quand même, vous dites,
40:40devraient, normalement, être mises de côté assez vite.
40:42Oui, ça reste des choses sérieuses.
40:44On a besoin de passer par le comité bancaire du Sénat.
40:46Mais si jamais les répliquins
40:48arrivent à obtenir une majorité suffisante,
40:50ils pourraient peut-être arriver à passer quelqu'un qui soit de ce profil-là,
40:52mais qui serait, effectivement, un risque très important
40:54pour la suite des opérations.
40:56Cela dit, quand on regarde le premier mandat
40:58de Donald Trump, il est plutôt
41:00favorable à une politique de taux bas, en général.
41:02Il a même critiqué largement Jérôme Powell
41:04pour ces conditions-là. Il me paraîtrait, donc,
41:06farfelu de sa part de mettre quelqu'un
41:08dans une position qui sera radicalement opposée
41:10à cette approche-là. C'est les rumeurs qui sont sorties,
41:12donc il faut bien les prendre en compte.
41:14Ça me paraît, quand même, très improbable.
41:16Il veut des taux bas et un dollar faible.
41:18Un dollar faible, et voilà.
41:20Oui, on a eu Robert Lighthizer,
41:22qui était son ancien ministre du commerce,
41:24qui, lui, souhaite, effectivement, avoir
41:26une dévaluation du dollar pour pouvoir
41:28faire en sorte que l'économie américaine soit encore plus compétitive
41:30qu'elle l'est aujourd'hui.
41:32Bon, on verra,
41:34en parallèle de ça,
41:36il y a quand même ce qui se passe au Royaume-Uni.
41:38On verra l'élection du 4 juillet.
41:40Intéressant, parce que le Royaume-Uni est
41:42le seul grand pays G7 qui a
41:44connu ce moment truss, comme on dit,
41:46où on a vu, quand même, le marché
41:48mettre un stop violent à des
41:50idées fiscales ou budgétaires
41:52qui étaient jugées un peu trop hasardeuses.
41:54Le cas américain est vraiment très particulier.
41:56Parce que ce sont les États-Unis.
41:58Quand vous êtes la Chine,
42:00quand vous êtes l'Arabie Saoudite,
42:02quand vous avez des réserves énormes,
42:04le seul placement
42:06possible, ça reste les États-Unis.
42:08Il n'y a pas d'alternative.
42:10Si vous voulez de la croissance, si vous voulez une signature qui soit correcte,
42:12il n'y reste que les États-Unis.
42:14Les États-Unis,
42:16en mon avis, n'ont pas à avoir peur
42:18de perdre le statut du dollar.
42:20C'est une contrainte, justement, parce que l'économie américaine
42:22est puissante. Et si les Européens
42:24voulaient avoir un euro qui ressemble un peu plus au dollar,
42:26pour ça, il faudrait de la croissance
42:28et avoir une politique qui soit un peu différente.
42:30Oui, Trump, Biden, le 5 novembre,
42:32c'est peut-être pas tout de suite
42:34dans les marchés,
42:36mais ça va forcément nous accompagner et monter en puissance
42:38au fur et à mesure que le temps passe.
42:40Arnaud, encore une fois,
42:42sur des marchés d'action, notamment,
42:44est-ce que ça peut générer...
42:46Le risque principal, on va dire, c'est un protectionnisme
42:48trop important de la part des Américains.
42:50M. Biden
42:52a-t-il fait pire
42:54ou moins que M. Trump
42:56en termes de protectionnisme ? Clairement pas.
42:58Il a été quand même assez offensif là-dessus.
43:00On le voit encore, il y a quelques jours...
43:02Il part revenu sur des tarifs tendres, par exemple.
43:04Il n'y aura pas. Là, il applique des nouveaux tarifs douaniers.
43:06Là, je vous parle du solaire
43:08parce que c'est l'actualité, mais le solaire américain,
43:10clairement, il applique des tarifs douaniers
43:12sur l'importation des panneaux solaires
43:14chinois. Il a raison.
43:16Mais voilà, après,
43:18je ne vois pas de risque, en tout cas.
43:20Pour nous, ce qu'on n'aime pas sur les marchés,
43:22c'est le protectionnisme démesuré.
43:24En tout cas, moi, je le ressens comme ça.
43:26Je me dis que Trump,
43:28c'est plus oral que...
43:30M. Biden a déjà fait beaucoup de choses.
43:32Après, c'est comment
43:34va-t-il gérer la partie budget ?
43:36Tout le monde se demande,
43:38effectivement. Je n'ai pas les réponses.
43:40Je crois que le textbook
43:42Trump, c'est assez simple. On baisse les infos
43:44partout où on peut les baisser.
43:46C'est ça qui est un peu déconcertant.
43:48Ce qui peut être un problème sur l'année 2025.
43:50Bon,
43:52ça peut remettre en cause
43:54tout ce qu'on s'est raconté jusqu'à présent
43:56sur la trajectoire, notamment,
43:58de la Fed, à un certain point.
44:00On ne sait jamais avec un personnage comme Trump,
44:02en l'occurrence.
44:04Mais même Biden veut. Moi, je me demande aussi
44:06ce que Biden 2 donnerait.
44:08Est-ce que c'est une continuité de son mandat
44:10ou est-ce que ça peut apporter aussi des éléments
44:12nouveaux pour le marché ?
44:14En termes de dépenses,
44:16on voit qu'au final, c'est un peu le même profil.
44:18Alors on aboutit au même déficit.
44:20Exactement.
44:22Il y a des chèques d'un côté, des baisses d'impôts de l'autre.
44:24Il y a quand même un paramètre,
44:26j'ai envie de dire, avant l'élection même,
44:28qui va être important, c'est que
44:30cette capacité à dépenser très fortement,
44:32elle vient aussi d'une situation
44:34particulière où on a entretenu
44:36des conditions de liquidité qui étaient très favorables
44:38pour le faire. Encore une fois,
44:40c'est la première fois où on a mis en place tout un tas de moyens
44:42pour opérer un resserrement monétaire d'ampleur,
44:44baisser la taille du bilan de la réserve fédérale
44:46pour avoir des conditions de liquidité qui ont été très satisfaisantes.
44:48Si on n'avait pas eu ces conditions de liquidité
44:50très satisfaisantes,
44:52les réserves des banques notamment auraient été mises à contribution,
44:54il n'est pas du tout acquis que l'État américain
44:56se serait permis de dépenser autant.
44:58Donc je pense que d'ici les élections,
45:00et effectivement le discours de Waller
45:02est intéressant de ce point de vue-là,
45:04c'est que ce sujet de la dépense
45:06va revenir de façon beaucoup plus aiguë
45:08d'ici les élections,
45:10et je ne suis pas sûr que, effectivement,
45:12si Waller fait figure d'un possible
45:14successeur à la Fed, etc.,
45:16je ne suis pas sûr que Trump
45:18utilise son premier mandat
45:20comme un exemple de ce qu'il compte faire.
45:22Je pense qu'on aura un discours qui peut être assez différent
45:24sur la dépense, justement,
45:26qui peut avoir justement un point de différenciation
45:28assez important.
45:30On va venir à quelque chose d'assez traditionnel chez les Républicains,
45:32de l'idée d'une orthodoxie budgétaire
45:34ou d'un peu plus de rigueur
45:36par rapport aux années folles.
45:38Je pense que vu le profil de dépense
45:40exactement des derniers trimestres,
45:42il n'y a pas grand-chose pour faire preuve
45:44d'une austerité,
45:46de simplement lever un peu le pied sur la dépense.
45:48Donc je pense que c'est un point de différenciation
45:50d'ici les élections qui sera intéressant.
45:52Mais la curiosité, c'est qu'il y a plusieurs équipes
45:54autour de Trump
45:56et que chaque équipe a ses idées
45:58et que lui, il n'a pas encore choisi quelle équipe
46:00il va prendre avec lui.
46:02J'ai même vu, mais je l'ai raconté hier,
46:04Peter Navarro, qui était le conseiller au commerce extérieur de Trump,
46:06l'auteur de The Death by China, etc.,
46:08il est en prison, là.
46:10Il fait ses interviews en prison,
46:12il écrit ses articles en prison,
46:14parce qu'il n'a pas voulu témoigner
46:16sur les événements du Capitole du 6 janvier,
46:18donc je crois qu'il a une petite peine de quelques semaines
46:20ou quelques mois, mais il donne quand même des interviews
46:22et des conseils,
46:24évidemment,
46:26depuis sa prison.
46:28Merci beaucoup, messieurs, d'avoir été des invités de Planète Marché.
46:30Ce soir, Nicolas Gottesman, la financière de la cité,
46:32Arnaud Morel, premier par Asset Management,
46:34et Benoît Pelloyal, Natixis Wealth Management.
46:40Générique
46:42Générique
46:44Générique
46:46Le dernier quart d'heure de Smart Bourg,
46:48chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
46:50Le thème, ce soir, nous amène à nous focaliser
46:52sur le secteur de la santé
46:54à travers ce qu'on appelle les opérations sur capital,
46:56les introductions en bourse
46:58et la dynamique de fusion-acquisition.
47:00Est-ce que ces opérations sont de retour,
47:02notamment en Europe ?
47:04Nous en parlons avec Vincent Meunier,
47:06Managing Director Health Care chez Brian Garnier.
47:08Bonsoir, Vincent.
47:10Merci beaucoup d'être là.
47:12C'est vous qui me l'avez rappelé en préparant cette interview.
47:14Je parle vraiment du secteur de la santé innovante.
47:16Je mets de côté les spin-offs,
47:18Euro Happy, etc.
47:20La dernière vraie IPO santé
47:22biotech en Europe, c'était il y a deux ans.
47:24Exactement.
47:26Est-ce que la traversée du désert est en train de prendre fin ?
47:28On pourrait le penser.
47:30Effectivement, c'était il y a deux ans,
47:32à Elise Pharma, février 2022.
47:34On était impliqués
47:36dans l'opération.
47:38Je me souviens, c'était une semaine
47:40avant l'invasion de l'Ukraine.
47:42Au bord, au moment de décider du prix
47:44de l'introduction en bourse, on a dû passer la moitié du temps
47:46sur l'Ukraine au lieu de la faire.
47:48On a réussi à faire l'introduction en bourse.
47:50Depuis, c'est simple, il n'y a rien eu.
47:52Aujourd'hui,
47:54par rapport à votre question,
47:56je dirais qu'après une période
47:58effectivement très difficile,
48:00on a maintenant des projets
48:02qui, de nouveau, sont actifs.
48:04Les IPOs
48:06pourraient de nouveau revenir.
48:08On va avoir des tests.
48:10Sur les différentes géographies européennes,
48:12on a des marchés
48:14qui ont traditionnellement
48:16toujours été un peu plus actifs que d'autres,
48:18notamment dans le nord de l'Europe,
48:20en Scandinavie.
48:22On a là-bas, à la fois en Suède et au Danemark,
48:24deux dossiers de biotech
48:26pour lesquels une introduction en bourse est possible
48:28avant et après l'été.
48:30Et en Suisse, un dossier plutôt medtech
48:32qui, lui, sera prêt
48:34pour la deuxième partie de l'année,
48:36voire début 2025.
48:38Et c'est vrai qu'on va vraiment
48:40regarder ça de près
48:42parce que les investisseurs
48:44n'ont pas simplement besoin de voir
48:46que les IPOs sont de retour,
48:48mais que l'aftermarket fonctionne bien.
48:50Et ça, c'est important parce qu'effectivement,
48:52je dirais que c'est un des trois
48:54thermomètres qu'on a l'habitude, nous, de regarder
48:56pour savoir
48:58quel est le niveau
49:00de sentiment
49:02et d'intérêt du marché
49:04pour le secteur.
49:06Et c'est vrai qu'on est dans une période de recovery,
49:08c'est un peu fragile, mais on voit des choses.
49:10Mais je crois même que c'est
49:12d'autant plus important pour un secteur
49:14comme celui des biotechs. Moi, je l'ai beaucoup suivi
49:16à la grande époque, entre guillemets,
49:18au début des années 2010,
49:20où on avait une introduction en bourse,
49:22je dis chaque jour, mais chaque mois, au moins,
49:24en Europe. Il y a eu, pendant une paire
49:26d'années comme ça, une vague d'introductions
49:28de biotech en Europe spectaculaire.
49:30Les projets étaient tous enthousiasmants,
49:32j'ai reçu tous les patrons à l'époque,
49:34etc. C'était passionnant de découvrir
49:36ce secteur, d'en discuter avec eux.
49:38Sauf qu'à propos d'aftermarket,
49:40comme vous dites, Vincent,
49:42on s'est aperçus, quelques mois, quelques années
49:44après, un cycle après,
49:46que, franchement, en termes de
49:48performance boursière, les résultats avaient été décevants
49:50pour ne pas dire très décevants, parfois,
49:52dans certains cas. Quand vous parlez de tests,
49:54là, à l'époque
49:56contemporaine, de 2024,
49:58ça fait partie vraiment des enjeux importants,
50:00regardés par toutes les parties prenantes
50:02qui introduisent ces dossiers ?
50:04Exactement. Alors, c'est vrai que quand on compare
50:06au cycle précédent
50:08que vous décrivez, à l'époque,
50:10peut-être qu'il y avait,
50:12je dirais,
50:14des signaux faibles,
50:16qui n'avaient pas été bien perçus.
50:18Peut-être que certaines de ces sociétés, tout simplement,
50:20n'étaient pas prêtes à aller en bourse.
50:22Et à l'époque, on ne peut pas les blâmer,
50:24la difficulté était de trouver
50:26du financement privé.
50:28Si elles n'allaient pas en bourse, il n'y avait plus de financement
50:30à trouver à l'extérieur des marchés publics.
50:32Exactement. Aujourd'hui, effectivement,
50:34la situation a un peu évolué,
50:36dans un bon sens. C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
50:38une société biotech
50:40ou medtech peut trouver davantage
50:42de financement, plus loin,
50:44plus longtemps, et donc,
50:46se renforcer, tant d'un point de vue managerial
50:48que gouvernance, que tout
50:50simplement aussi capitalisation.
50:52Et le moment où elle arrive en bourse,
50:54elle est prête. Ce qui veut dire aussi que
50:56une fois qu'elle est
50:58sur les marchés,
51:00elle va avoir un meilleur news flow, elle va pouvoir
51:02alimenter, on va dire, sa vie
51:04sur les marchés de façon un petit peu plus
51:06dynamique et solide.
51:08Ça, ça a changé. Oui, je comprends.
51:10Après, effectivement,
51:12dans le contexte d'aujourd'hui,
51:14ce que l'on voit, c'est
51:16des sociétés qui
51:18peut-être aussi
51:20sont un petit peu mieux orientées
51:22d'un point de vue stratégique, d'un point
51:24de vue gestion du court terme versus
51:26le long terme. Et donc, ça va être
51:28un test. Une fois de plus,
51:30voyons comment le reste de l'année 2024
51:32progresse.
51:34Mais c'est vrai que c'est un test.
51:36Encore une fois, il y a 6-9 mois,
51:38on ne parlait même pas de dossier d'IPO.
51:40Oui, je comprends.
51:42La fenêtre est au début, peut-être,
51:44de se réouvrir aujourd'hui. Je parlais tout à l'heure
51:46de cette notion
51:48de thermomètre.
51:50Il y a un autre thermomètre important, c'est le M&A.
51:52Le M&A,
51:54effectivement, il a toujours été structurellement
51:56important dans la pharma,
51:58dans le healthcare au sens large. C'est-à-dire que,
52:00pour faire simple, les big pharma
52:02achètent l'innovation auprès des sociétés
52:04de plus petite taille et
52:06elles alimentent ainsi leur pipeline.
52:08C'est un phénomène naturel, mais
52:10cyclique lui aussi. Or, on voit
52:12que depuis quelques mois,
52:14on a un regain d'intérêt pour le M&A
52:16vers, justement, ces types de sociétés.
52:18Là, il y a déjà eu des opérations tangibles.
52:20Oui, effectivement.
52:22Peut-être deux remarques.
52:24La première, c'est
52:26qu'on peut identifier des domaines dans lesquels
52:28le M&A est actuellement plus actif.
52:30Sans entrer trop dans les détails techniques,
52:32on va dire qu'on peut, par exemple,
52:34mentionner un domaine qui s'appelle
52:36les radiopharmaceutiques, qui sont des médicaments
52:38qui combinent,
52:40on va dire, de la thérapie classique
52:42anti-cancer
52:44sur laquelle...
52:46C'est la grande famille de l'oncologie.
52:48On est dans le domaine de l'oncologie,
52:50sur des médicaments qui combinent, on va dire,
52:52un effet chimiothérapie
52:54avec un effet,
52:56on va dire, induit par
52:58des molécules qui génèrent
53:00de la radioactivité et qui tuent davantage
53:02et mieux les cellules tumorales.
53:04Dans ce domaine-là,
53:06au cours des 6-9 derniers mois,
53:08on a vu une vague d'investissement
53:10massive avec
53:12quasiment 10 milliards de dollars dépensés.
53:14Des acteurs des deux côtés
53:16de l'Atlantique,
53:18Bristol-Mayer-Squibb,
53:20Lilly, et en Europe,
53:22Novartis, AstraZeneca.
53:24Donc ça, c'est vraiment très important.
53:26Et la deuxième remarque, c'est que
53:28on peut aussi faire une différence en fonction
53:30des acteurs qu'ils ont plus ou moins
53:32actifs. AstraZeneca,
53:34que je viens de mentionner, est l'un d'entre eux.
53:36Au cours des 6 derniers mois,
53:38ils ont dû dépenser pas loin de 5 milliards
53:40en M&A.
53:42En M&A, biotech.
53:44Avec, effectivement, une propension
53:46vers les radios pharmaceutiques,
53:48mais aussi les maladies rares.
53:50Et ça, ça interpelle, parce qu'effectivement,
53:52c'est à mettre dans le contexte
53:54de la grande annonce de Pascal Soriot,
53:56CEO d'AstraZeneca.
53:58Cette semaine, CEO historique d'AstraZeneca.
54:00Ça fait quoi, une dizaine d'années maintenant, j'imagine ?
54:02Oui, à peu près.
54:04CEO historique d'AstraZeneca qui a
54:06fait de ce groupe un vrai groupe de pharma,
54:08de croissance, ce qui n'est pas le cas
54:10de certains autres comparables, on va dire.
54:12Exactement. C'est vrai qu'AstraZeneca, au moment où
54:14Pascal Soriot arrive, il y a un peu plus de 10 ans,
54:16c'est à l'époque un groupe qui mixe
54:18de la médecine générale, de la médecine
54:20de spécialité, mais on va dire
54:22sans avoir vraiment de focalisation.
54:24Et là, maintenant, aujourd'hui,
54:26c'est un des leaders de l'oncologie
54:28et des maladies auto-immunes
54:30et des maladies rares, c'est-à-dire des domaines
54:32thérapeutiques qui sont vraiment à haute valeur.
54:34Et quel est le message qu'il a envoyé, alors ?
54:36Alors, un gros pavé
54:38dans la mare. 80
54:40milliards de dollars de revenus
54:42d'ici 2030,
54:44alors qu'aujourd'hui, la société en génère à peu
54:46près 45-46. Donc c'est vraiment
54:48quelque chose de très fort. Comment il va
54:50y arriver ? Bien évidemment, en faisant
54:52croître ses produits, mais...
54:54Il y a une parrainée forcée, forcément.
54:56Donc ça, c'est pareil, c'est un signal envoyé,
54:58non pas au marché, mais vraiment
55:00à l'industrie. Comment le marché, là,
55:02sur les opérations que vous avez pu suivre
55:04pour une dizaine de milliards,
55:06vous disiez, de part et d'autre de l'Atlantique,
55:08comment le marché réagit aux opérations ?
55:10Qu'est-ce qu'on peut dire du prix payé ?
55:12Est-ce qu'il faut se battre ?
55:14Est-ce que, forcément, il y a de la concurrence
55:16et donc, j'allais dire, le prix
55:18passe parfois un peu au second plan ?
55:20D'autant que les grandes pharmas
55:22ont quand même toujours un peu les poches profondes,
55:24j'imagine, Vincent.
55:26Et comment le marché réagit à ses acquisitions
55:28et ses stratégies de M&S ?
55:30Retour, en tout cas, des
55:32premières M&S dans le secteur.
55:34Je dirais que le marché réagit bien.
55:36Ça, c'est un élément important. D'ailleurs, on le voit dans la performance
55:38depuis maintenant quelques mois.
55:40On voit les indices
55:42biotech, et je fais la différence avec les indices
55:44big pharma, se sont
55:46stabilisés.
55:48Ça ne baisse plus.
55:50C'est déjà un premier signal. Après, effectivement,
55:52les valorisations restent un vaste sujet.
55:54Mais l'innovation n'a pas de frontières.
55:56Et aujourd'hui, effectivement,
55:58si on veut se positionner dans
56:00ces grands domaines,
56:02l'oncologie, l'obésité,
56:04on est obligé de casser la tirelire.
56:06Ça, c'est sûr.
56:08Ce qui veut dire que pour des laboratoires
56:10biotech
56:12européens,
56:14on a vraiment une belle perspective.
56:16Je donne un exemple.
56:18De nouveau, AstraZeneca,
56:20Amolit,
56:22Société française,
56:24transaction qui date maintenant
56:26d'il y a un peu plus d'un mois à un peu plus d'un milliard
56:28de dollars. On a là
56:30un bel exemple d'une success story
56:32d'une société qui a réussi
56:34effectivement à avancer,
56:36se développer, attirer les plus gros,
56:38probablement aussi bénéficier
56:40d'un process un peu
56:42compétitif et effectivement
56:44une transaction qui se
56:46réalise et qui montre qu'effectivement
56:48on peut créer de la valeur
56:50en biotech en Europe. C'est clair.
56:52Et le marché paye.
56:54Je veux dire, ça n'entrave
56:56pas le cours
56:58de bourse d'AstraZeneca.
57:00Ça, c'est effectivement une question
57:02importante. Traditionnellement, le cours
57:04de bourse de l'acheteur baisse. Et là,
57:06effectivement, ça pose toujours la question de la discipline
57:08financière parfois. Exactement.
57:10Mais là, effectivement, ce n'est pas le cas.
57:12Et donc on voit que dans cette
57:14succession de
57:16transactions qu'on pourrait appeler un collier de perles,
57:18finalement, le marché le voit
57:20positivement et même
57:22ça rassure. Donc ça, ça joue positivement.
57:24Et les introductions en bourse
57:26dont vous parliez au début,
57:28la fenêtre de tir, c'est maintenant
57:30le S2 2024. Il n'y a pas de
57:32raison. Si ces dossiers doivent
57:34voir le jour en bourse, c'est
57:36là dans les prochains mois ?
57:38Oui, c'est dans les prochains mois.
57:40Alors, y aura-t-il ou pas
57:42un effet des élections américaines ?
57:44Ce n'est pas sûr. En tout cas,
57:46je sais que
57:48certains fonds d'investissement,
57:50certaines sociétés, vont
57:52vouloir essayer de passer avant.
57:54Je comprends. Il y a une séquence.
57:566 juin, baisse de taux de la Banque
57:58Centrale Européenne. 5 novembre, élections américaines.
58:00On a une belle fenêtre.
58:02Ça laisse quelques mois, effectivement, entre ces deux événements.
58:04Merci beaucoup, Vincent. Merci d'être venu
58:06nous raconter ces histoires.
58:08Le retour des opérations sur capital,
58:10IPO, M&A dans le secteur de la santé
58:12autour de l'innovation, vous l'aurez bien compris.
58:14Vincent Meunier, Managing Director Health Care
58:16chez Brian Garnier, qui était l'invité
58:18de ce quart d'heure thématique de Smart Bourse ce soir.
58:22Sous-titrage Société Radio-Canada

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