Midi News Week-End (Émission du 24/05/2024)

  • il y a 4 mois
Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE

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00:00:00 -Bonjour à tous.
00:00:02 Très heureux de vous accueillir dans "Midi News"
00:00:04 malgré cette terrible nouvelle.
00:00:07 Une nouvelle qui endeuille Israël et la France.
00:00:09 L'armée israélienne dit avoir récupéré
00:00:12 les corps de trois otages du Hamas la nuit dernière.
00:00:15 Parmi eux, un Français, Orion Hernandez Radou.
00:00:18 Dans quelles conditions ces corps ont-ils été récupérés ?
00:00:22 Quelle est la stratégie de Tzahal pour retrouver des otages vivants ?
00:00:26 On posera ces questions au colonel Olivier Rafovitch,
00:00:29 qui sera au début de l'émission.
00:00:31 A quand le retour au calme en Nouvelle-Calédonie ?
00:00:34 C'est peut-être pas le Far West,
00:00:36 mais la situation est loin de l'apaisement.
00:00:39 Quelques heures après le départ du chef de l'Etat,
00:00:42 on dénombre un 7e mort, un homme tué par un policier
00:00:45 qui a fait feu alors qu'il était agressé par un groupe
00:00:48 d'une quinzaine d'individus.
00:00:50 Nous serons sur place avec notre envoyé spécial,
00:00:53 Régine Delfour.
00:00:54 On aura beau se voiler la face sur la situation de notre pays,
00:00:58 la ticanisation de la France quand une grenade est lâchée
00:01:01 en pleine rue à Aubervilliers, dans un quartier réputé
00:01:05 pour ses trafics.
00:01:06 Une arme de guerre a arraché le bras d'un individu.
00:01:09 A Grenoble, un adulte de 15 ans visé par des tirs
00:01:12 est aujourd'hui entre la vie et la mort.
00:01:14 On en parle sur ce plateau, juste après le journal de Somaïa.
00:01:18 -Bonjour, Anthony.
00:01:19 L'actualité de cette mi-journée, marquée par le bilan
00:01:22 qui s'alourdit en Nouvelle-Calédonie,
00:01:25 avec un 7e mort sur l'archipel.
00:01:27 C'est ce qui s'est passé après la visite éclair d'Emmanuel Macron,
00:01:31 le chef de l'Etat qui a tenu à rappeler
00:01:33 que l'archipel ne doit pas devenir le Far West.
00:01:36 -C'est la violence s'installer.
00:01:38 Elle est déjà là, c'est trop depuis onze jours.
00:01:41 Et donc, ce que je veux qu'on fasse,
00:01:43 c'est d'abord qu'on y reviendra un message d'ordre,
00:01:47 de retour au calme et des moyens régaliens qu'on met,
00:01:50 parce qu'on ne peut pas laisser... C'est pas le Far West.
00:01:53 La République doit reprendre l'autorité sur tous les points
00:01:57 et porter la sécurité à chacun.
00:01:59 En France, c'est à chacun qui se défend.
00:02:01 Un ordre républicain, c'est les forces de sécurité qui l'assurent.
00:02:05 -Gabriel Attal en déplacement à Valence
00:02:08 au programme "L'insécurité dans les quartiers sensibles",
00:02:11 mais aussi "La délinquance des mineurs"
00:02:13 avec des mesures phares,
00:02:15 comme la comparution immédiate des plus de 16 ans.
00:02:18 -Il faut sanctionner plus tôt, plus vite,
00:02:21 et ne pas laisser la situation dégénérer,
00:02:23 ne pas attendre que la situation s'aggrave pour sanctionner.
00:02:27 A Viery-Châtillon, j'avais posé la question
00:02:29 de la comparution immédiate pour les mineurs,
00:02:32 qui n'était pas possible.
00:02:34 J'avais lancé ce débat.
00:02:35 Le débat a eu lieu ces dernières semaines.
00:02:37 J'ai reçu les principales forces politiques.
00:02:40 Le garde des Sceaux a animé une concertation
00:02:43 avec les acteurs judiciaires.
00:02:45 Nous avons tranché.
00:02:46 Je vous annonce que nous mettrons en place
00:02:48 une comparution immédiate pour les jeunes de 16 ans.
00:02:51 Il n'y a pas de raison qu'un jeune de cet âge
00:02:54 ne puisse pas être sanctionné immédiatement
00:02:57 pour les faits.
00:02:58 -On passe à cet incident à Aubertvilliers.
00:03:00 Deux personnes blessées hier soir par une grenade
00:03:03 lancée par un individu circulant un scooter.
00:03:06 Tous les détails avec ce sujet signé Marine Sabourin.
00:03:09 -Il est tard hier soir, quand la police scientifique
00:03:12 tente de relever le moindre indice
00:03:14 permettant de retrouver l'auteur des faits.
00:03:17 Quelques minutes plus tôt, aux alentours de 20h30,
00:03:20 selon nos confrères du Parisien, un individu en scooter
00:03:23 lance une grenade sur la voie publique.
00:03:25 Deux personnes sont grièvement blessées,
00:03:27 l'une a le bras arraché, la seconde, un doigt sectionné.
00:03:31 L'une d'entre elles a vélo au moment des faits,
00:03:33 a été projetée au sol.
00:03:35 -De mon rétroviseur, je vois le personnage en vélo
00:03:37 en fait éjecté.
00:03:39 Éjecté de son vélo.
00:03:40 Il a bondi en arrière.
00:03:42 En fait, il venait du haut de la rue,
00:03:45 en descendant.
00:03:46 Il a été éjecté.
00:03:48 Et en descendant, j'ai constaté le monsieur
00:03:51 avec du sang partout dans le visage.
00:03:53 Ca choque.
00:03:54 -L'investim a été filmé quelques instants après les faits
00:03:57 par un passant, le visage ensanglanté.
00:03:59 Ces deux personnes étaient-elles visées par l'homme au scooter ?
00:04:03 L'enquête vient à peine de commencer,
00:04:05 mais on sait que le secteur est connu pour abriter un point de deal.
00:04:09 L'auteur des faits a pris la fuite, il est activement recherché.
00:04:13 -Et puis, on termine avec cette image.
00:04:15 Les militants de Greenpeace affichent Patrick Pouyanné
00:04:18 avant l'Assemblée générale de Total Energy.
00:04:21 Ils ont déployé une banderole
00:04:23 avec une photo du PDG dans le style des avis de recherche du Far West,
00:04:26 comme vous pouvez le constater.
00:04:28 Voilà pour l'essentiel de l'actualité à 12h30.
00:04:36 -Merci, Somaya. On vous retrouve tout au long de l'émission
00:04:39 pour faire le point sur l'actu.
00:04:41 Je vous présente mes invités.
00:04:43 Ils sont là pour leur expertise, la finesse de leur analyse.
00:04:46 Naïmah M. Fadel, bonjour. -Bonjour, Anthony.
00:04:49 -Essayiste, chargée de politique de la ville,
00:04:52 mythologue et journaliste, bonjour. -Bonjour.
00:04:54 -A vos côtés, Pierre-Henri Bovis, avocat.
00:04:57 -Bonjour. -Bonjour à vous.
00:04:59 Merci d'être avec nous.
00:05:00 Et Marc Baudrier, journaliste. -Bonjour, Anthony.
00:05:03 -On va commencer par cette terrible nouvelle
00:05:06 qui endeuille Israël et la France.
00:05:08 L'armée israélienne dit avoir récupéré les corps de trois otages
00:05:11 retenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque du Hamas
00:05:15 le 7 octobre dernier.
00:05:16 Il s'agit des corps de Chanania Blanca,
00:05:18 de nationalité israélienne,
00:05:20 d'origine israélo-brésilienne,
00:05:22 et d'Orion Hernandez Radu, franco-mexicain.
00:05:25 Leurs corps ont été récupérés dans la nuit.
00:05:27 Nous sommes en direct avec le colonel Olivier Rafovitch.
00:05:30 Merci d'être avec nous.
00:05:32 Vous êtes porte-parole de l'armée israélienne.
00:05:35 Ma question, tout d'abord, dans quelles conditions
00:05:38 ces corps ont-ils été récupérés ?
00:05:40 Où se trouvaient-ils ? Au cours de quelles opérations ?
00:05:43 -Merci de m'inviter dans votre émission aujourd'hui.
00:05:46 Les trois corps ont été récupérés
00:05:48 dans le nord de la bande de Gaza, dans la région de Djebalia.
00:05:51 Après des renseignements précis des forces de Tsaïl,
00:05:58 des forces spéciales et également du Shin Bet,
00:06:02 on a pu trouver,
00:06:04 à l'intérieur d'un tunnel, d'un trou, si vous voulez,
00:06:08 qui avait été mis en place dans un endroit
00:06:11 dans la région de Djebalia,
00:06:14 les corps des trois otages kidnappés
00:06:17 qui ont été assassinés le 7 octobre
00:06:19 durant l'attaque dramatique, terrible,
00:06:23 du Hamas en Israël.
00:06:25 Et les corps ont été ensuite kidnappés
00:06:31 et cachés à l'intérieur de Djebalia.
00:06:35 Et nos forces les ont trouvés durant la nuit.
00:06:38 Les corps ont pu être rapatriés dans la matinée,
00:06:43 vérifiés au centre médico-légal de Tel Aviv.
00:06:48 Et malheureusement, la nouvelle terrible,
00:06:51 c'est Hanan Yablanka, c'est Michel Nissenbaum,
00:06:54 et c'est Orion Hernandez-Radu,
00:06:57 qui sont morts aux mains du Hamas.
00:07:02 Je voudrais, par votre biais, si vous me permettez,
00:07:04 transmettre mes plus sincères condoléances
00:07:08 au nom de Tsaïl, au nom d'Israël,
00:07:11 aux familles des otages qui ont été tués par le Hamas,
00:07:15 et vous dire que nous continuons,
00:07:17 de manière extrêmement intense, intensive,
00:07:20 à chercher tous les otages.
00:07:22 Une partie, malheureusement, nous le savons, sont morts.
00:07:25 D'autres, nous espérons, sont encore vivants.
00:07:27 Nous ferons tout, je veux dire, nous ferons tout
00:07:29 pour ramener tous les otages en Israël.
00:07:32 Et c'est une émotion, évidemment,
00:07:33 que la France partage aujourd'hui avec Israël,
00:07:36 mais comme pour le sort de tous les otages.
00:07:39 Une question, néanmoins, je voulais que vous précisiez
00:07:41 ce que vous m'avez dit à l'instant.
00:07:43 Les corps des otages qui ont été récupérés la nuit dernière
00:07:46 sont des otages qui ont été tués, selon les premières constatations,
00:07:50 dès le 7 octobre dernier ?
00:07:52 Tout à fait, dès le 7 octobre.
00:07:53 Et en fait, par exemple,
00:07:56 Michel Nissenbaum habitait Zderopt.
00:08:01 Ce jour-là, il va en fait, c'est un grand-père,
00:08:04 il va aller chercher, durant l'attaque du Hamas,
00:08:07 sa petite fille, et c'est là qu'il va être assassiné,
00:08:12 dans la région de Mefalsim,
00:08:14 c'est un kiboutz pas très loin de Zderopt.
00:08:17 Orion Hernández était en fait le petit copain de Chani Lou,
00:08:23 qui elle-même a été assassinée.
00:08:25 Vous vous souvenez des images terrifiantes de Chani Lou
00:08:27 qui rentre dans la bande de Gaza
00:08:31 comme un corps de bestiaux,
00:08:35 et qui est reçu par des acclamations,
00:08:38 et par des cris et par des crachats de la part des Gazaouis
00:08:42 qui voient arriver le corps de cette jeune Israélienne,
00:08:47 qui est d'ailleurs également, je crois, allemande.
00:08:51 Et donc les deux ont été assassinés à la fête de la Nova,
00:08:55 et Hanan Yablanka, un père de deux petites filles de Tel Aviv,
00:09:00 lui aussi a été assassiné durant cette terrible journée du 7 octobre.
00:09:06 On se souvient évidemment de ces images terribles.
00:09:10 Pouvez-vous nous rappeler le nombre d'otages désormais
00:09:13 qui sont encore dans la bande de Gaza ?
00:09:16 Alors nous parlons, et après le rapatriement des trois corps,
00:09:20 c'est 128 otages.
00:09:23 Certains, donc, morts, d'autres vivants,
00:09:27 sont toujours aux mains du Hamas.
00:09:29 Je rappelle que le Hamas, jusqu'à aujourd'hui,
00:09:30 n'a pas laissé la Croix-Rouge, le CXR, vérifier, voir les otages.
00:09:37 J'étais moi-même il y a deux jours dans une réunion avec une ex-otage
00:09:42 qui s'appelle Raz Benhami, dont le mari est toujours otage,
00:09:46 et elle a dit qu'elle avait besoin de médicaments.
00:09:49 Vous vous rappelez à l'époque,
00:09:51 des médicaments auraient dû rentrer dans Gaza pour les otages,
00:09:54 et elle disait qu'elle n'avait reçu aucun médicament
00:09:57 durant son kidnapping.
00:10:02 On a affaire à un film d'horreur.
00:10:07 Et justement, colonel Olivier Rafovich,
00:10:10 une dernière question pour vous,
00:10:12 parce que le cauchemar des familles israéliennes,
00:10:15 c'est de ne voir revenir en Israël que des cercueils.
00:10:17 Quelle est la stratégie de Tzahal aujourd'hui
00:10:20 pour ramener des otages vivants en Israël ?
00:10:24 D'abord, je vous rappelle que la première étape,
00:10:26 au mois de novembre, nous avons réussi,
00:10:28 après une pression militaire importante,
00:10:30 à ramener plus de 120 otages en Israël vivants.
00:10:33 C'est le Hamas qui a rompu la trêve,
00:10:35 puisqu'il devait y avoir une huitième phase
00:10:37 qu'il n'a pas respectée.
00:10:39 Également, il y a plusieurs semaines déjà,
00:10:43 dans Rafi'a, récupérer des otages vivants.
00:10:46 Ce que je voudrais vous dire, c'est que malgré les critiques
00:10:49 et les demandes de non-action militaire dans Rafi'a,
00:10:52 nous savons que dans Rafi'a, dans le site de la bande de Gaza,
00:10:55 il y a un très grand nombre d'otages.
00:10:57 C'est pour cela qu'entre autres, Tzahal et les forces de sécurité
00:11:02 mènent des missions pour éliminer le Hamas
00:11:06 et ramener les otages, en tout cas pour trouver une solution
00:11:09 où la pression militaire mettrait le Hamas dans une position
00:11:12 où il devrait demander, en tout cas, une trêve, ou accepter une trêve.
00:11:16 Et nous sommes toujours, en Israël,
00:11:19 ouverts à des discussions en échange du retour des otages.
00:11:23 -Merci, colonel Olivier Rafovich.
00:11:25 Je le rappelle, vous êtes porte-parole de Tzahal,
00:11:27 l'armée israélienne.
00:11:29 Ce message d'Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux,
00:11:31 le président français, "J'apprends avec une immense tristesse
00:11:34 "la mort de notre compatriote, Oriane Hernandez Radou,
00:11:36 "otage du Hamas depuis le 7 octobre.
00:11:38 "Je pense à sa famille et à ses proches.
00:11:40 "Nous sommes à leur côté.
00:11:42 "La France reste plus que jamais engagée
00:11:44 "pour la libération de tous les otages."
00:11:46 Je vous propose également d'écouter le Premier ministre,
00:11:48 Gabriel Attal, Premier ministre français,
00:11:50 qui s'est exprimé sur ce sujet
00:11:52 lors d'un déplacement à Valence aujourd'hui.
00:11:54 -Evidemment, nous sommes tous bouleversés
00:11:56 par cette annonce et cette nouvelle du décès
00:11:59 de notre compatriote, Oriane Hernandez Radou,
00:12:03 qui était retenue en otage par le Hamas à Gaza.
00:12:07 Evidemment, je veux adresser mes pensées,
00:12:10 ma solidarité à sa famille, à ses amis, à ses proches.
00:12:13 C'est un drame qui nous rappelle d'abord
00:12:15 l'ampleur du massacre et de l'attaque terroriste
00:12:21 commise par le Hamas, organisation terroriste,
00:12:24 le 7 octobre dernier.
00:12:26 C'est un drame qui nous rappelle
00:12:28 que nous avons toujours deux otages français
00:12:31 qui sont retenus dans la banque de Gaza.
00:12:34 Je le redis ici aux Français,
00:12:35 notre priorité absolue, c'est évidemment
00:12:38 de parvenir à leur libération
00:12:40 pour qu'ils puissent retrouver leurs proches en sécurité.
00:12:42 -Céline Pina, aujourd'hui, c'est la France et Israël
00:12:46 qui sont endeuillés, deux pays dans la douleur,
00:12:49 alors qu'on apprend cette nouvelle.
00:12:51 Trois otages récupérés, dont un Français,
00:12:53 Orion Erdendez-Radou.
00:12:55 -C'est extrêmement choquant et difficile
00:13:01 parce que dans les paroles du Premier ministre,
00:13:03 l'inconscient affleure et parle.
00:13:05 Quand il dit "Cela nous rappelle que nous avons encore des otages",
00:13:08 ça veut bien dire qu'on les a oubliés.
00:13:10 Je rappellerai qu'aujourd'hui...
00:13:12 -Et pourtant, Laurence Ferrari le rappelle
00:13:15 tous les jours dans "Penny's Line".
00:13:17 -Exactement. -Laurence Ferrari, elle,
00:13:19 le fait, mais je rappelle que, par exemple,
00:13:21 sur le service public, fut une époque,
00:13:23 quand nous avions des otages, tous les jours,
00:13:26 à l'ouverture des journaux, télévisés,
00:13:28 on rappelait le souvenir de nos compatriotes enlevés.
00:13:31 Aujourd'hui, le service public ne le fait pas,
00:13:34 c'est Laurence Ferrari et CNews qui le font,
00:13:37 et vraiment, je l'en remercie tous les jours,
00:13:39 mais quand même, il n'empêche que cet oubli-là,
00:13:42 il est vraiment dur à vivre.
00:13:44 Et pourquoi est-ce que, finalement, on ne se bat pas autant
00:13:47 pour Orion qu'on ne s'est battus pour d'autres ?
00:13:50 Sans doute parce qu'il est juif et qu'aujourd'hui,
00:13:52 il est compliqué, visiblement, pour le gouvernement,
00:13:56 d'être clair sur la défense des otages.
00:13:59 Si on veut être clair sur la défense des otages,
00:14:01 il y a des choses simples qu'on doit dire,
00:14:04 c'est que je ne réclame pas de cesser le feu
00:14:06 tant que là-dessus, je n'ai pas des assurances du Hamas.
00:14:09 Si on veut vraiment défendre les otages,
00:14:12 il faut dire que si la population israélienne
00:14:15 était sous les bombes,
00:14:16 les Israéliens les auraient déjà fait se réfugier
00:14:19 dans les tunnels, alors que le Hamas met sa population,
00:14:22 se sert de sa population comme d'un bouclier.
00:14:26 Et ça, on ne le dit jamais
00:14:28 et on continue à mettre la pression sur Israël.
00:14:30 -Ce double discours met en danger les otages ?
00:14:33 -Bien sûr, il met en danger les otages,
00:14:35 il met en danger tout le monde, il nous met aussi en danger.
00:14:39 Mais tout simplement, ça veut dire que les gouvernements occidentaux
00:14:42 ne savent pas où est la démocratie,
00:14:45 ne savent pas qui il faut défendre
00:14:48 et ne savent pas comment se positionner.
00:14:50 Et en fait, ils se font avoir par un discours
00:14:53 où finalement, le Hamas est remplacé par les Palestiniens.
00:14:57 Donc le Hamas, on peut critiquer,
00:14:59 les Palestiniens sont absolument intouchables.
00:15:01 Or, je voudrais juste rappeler une dernière chose.
00:15:04 Vous savez ce qui s'est passé le 7 octobre ?
00:15:06 La première vague d'attaques,
00:15:08 c'était effectivement les combattants du Hamas.
00:15:11 La deuxième vague, c'était les militants.
00:15:13 Mais la troisième vague, vous savez qui c'était ?
00:15:16 C'était les Gazaouis.
00:15:17 Ceux qui ont pris les otages,
00:15:19 ceux qui ont pris les filles pour les violer tous les jours,
00:15:22 ce sont des Gazaouis.
00:15:23 Et pourquoi le Hamas n'a pas pu les rendre ?
00:15:26 Mais il nous l'a dit.
00:15:27 Il nous a dit que c'est la population civile
00:15:30 qui les a enlevés.
00:15:31 Vous imaginez une population qui suit des monstres pareils
00:15:34 pour faire exactement la même chose ?
00:15:36 Parce que ces Gazaouis,
00:15:38 quand ils sont arrivés dans les kibbouts,
00:15:40 ils n'ont pas fait que voler, prendre ce qui était en trop.
00:15:43 Ils ont aussi tué, ils ont violé et ils ont pris des otages.
00:15:47 Et ça, ça nous dit quand même quelque chose
00:15:49 sur la réalité de Gaza,
00:15:51 sur l'influence qu'a le Hamas sur sa population,
00:15:54 qu'on ferait mieux d'entendre.
00:15:56 Alors, c'est pas une raison pour ne pas avoir pitié des femmes,
00:15:59 des enfants qui sont sous les bombardements,
00:16:02 c'est pas une raison pour comprendre
00:16:04 pourquoi personne ne veut accueillir cette population.
00:16:07 -Justement, je pense que faire la confusion
00:16:09 entre le Hamas et les Palestiniens,
00:16:11 c'est faire le jeu du Hamas, qui est un groupe terroriste.
00:16:14 Et ce qui se passe dans le cadre de cet oubli
00:16:17 est révélateur aussi.
00:16:18 Au niveau de notre pays,
00:16:20 j'attendais que les portraits de nos compatriotes
00:16:22 soient affichés sur tous les frontons de nos mairies.
00:16:25 Et j'attendais aussi que les pays occidentaux,
00:16:28 à l'unanimité, condamnent le Hamas
00:16:30 et demandent la libération de ses otages.
00:16:32 -Avant de donner la parole à tous nos invités
00:16:35 et de retrouver Lisbeth Nkemoun en direct de Tel Aviv,
00:16:38 le rappel de l'actualité à 12h45, signé Somaï Alapiti.
00:16:41 -À la une de l'actualité,
00:16:43 Gabriel Attal en déplacement à Valence
00:16:45 avec au programme l'insécurité dans les quartiers sensibles
00:16:48 mais aussi la délinquance des mineurs
00:16:50 avec deux mesures phares,
00:16:52 comparution immédiate des plus de 16 ans
00:16:54 ayant commis des faits graves
00:16:56 ou la mise en place de court séjour en foyer
00:16:59 pour un électrochoc, dit-il.
00:17:00 Plus de trois ans après sa condamnation
00:17:03 pour le meurtre de sa compagne,
00:17:04 relax pour Jonathan Daval,
00:17:06 qui était jugé pour dénonciation calomnieuse
00:17:08 contre son beau-frère.
00:17:10 Le juge a estimé que les dénonciations
00:17:12 n'ont pas eu l'aspect de spontanéité exigé par la loi.
00:17:15 Et puis, une baisse inquiétante.
00:17:17 À présent, le nombre de loups en France a chuté de 9 % en 2023.
00:17:21 Il n'en reste plus qu'un millier sur tout le territoire français.
00:17:25 C'est pourquoi des associations de défense de la nature
00:17:28 ont décidé de réduire le nombre de tirs autorisés sur l'espèce.
00:17:31 -Et c'est l'une des informations principales
00:17:34 de cette mi-journée.
00:17:35 L'armée israélienne dit avoir récupéré les corps
00:17:38 de trois otages retenus dans la bande de Gaza
00:17:41 depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre dernier.
00:17:43 On retrouve tout de suite Lisbeth Kemoun.
00:17:46 Bonjour, vous êtes rédactrice en chef à Radio Judaïca,
00:17:49 en direct de Tel Aviv.
00:17:51 C'est, on l'imagine et on le partage,
00:17:53 un coup dur pour toute la société israélienne.
00:17:56 Encore une fois, à quelques heures du Shabbat.
00:17:58 -Bonjour, Anthony. Bonjour à tous.
00:18:01 Oui, c'est très dur, c'est douloureux, c'est triste.
00:18:05 Imaginez quel doit être le calvaire de leur famille
00:18:09 et des familles des autres otages.
00:18:11 Là, on parle de trois otages qui sont très différents,
00:18:15 qui ne se connaissaient sans doute pas
00:18:17 et qui ont partagé le même sort dans la mort.
00:18:20 Ils avaient des âges différents,
00:18:23 59, 30, 42.
00:18:25 L'un est un père de famille, l'autre célibataire,
00:18:28 était avec Shani Louk.
00:18:30 Le troisième, 59 ans, était un grand-père.
00:18:34 Une de ses filles a même accouché pendant qu'il était en captivité.
00:18:38 Elle a eu un petit garçon.
00:18:40 Ils ne savaient même pas qu'elle avait accouché,
00:18:42 qu'il était né.
00:18:44 Ils l'ont appelé Oz, "Oz le courage" en hébreu.
00:18:47 C'est vous dire qu'il y a toujours cette volonté de résilience.
00:18:51 Et en même temps, imaginer le calvaire de cette jeune femme
00:18:54 qui a accouché il y a à peine quelques semaines
00:18:56 et qui apprend que son père est mort aujourd'hui.
00:18:59 Et en plus qu'il est mort depuis le 7 octobre,
00:19:01 comme le disait Olivier Rafovitch, le colonel,
00:19:05 porte-parole de TSAL.
00:19:06 Donc oui, un vrai calvaire.
00:19:08 Et puis bien entendu, surtout le calvaire des autres,
00:19:12 c'est-à-dire ceux qui sont toujours détenus dans les joules du Hamas,
00:19:16 de leur famille, qui ne sait pas ce qu'il advient d'eux.
00:19:20 Et vous le disiez, Anthony,
00:19:22 ces derniers temps, il n'y a que des cadavres qui sont revenus.
00:19:25 Et malheureusement, j'ai envie de vous dire que déjà en Israël,
00:19:28 on est quand même content de ça.
00:19:31 Parce que tout de même, des corps récupérés,
00:19:33 c'est au moins des corps qu'on va pouvoir enterrer dignement.
00:19:38 C'est des familles qui vont pouvoir faire leur deuil.
00:19:40 Et quelque part, pour eux, c'est mieux que de ne rien savoir.
00:19:44 Et c'est certainement mieux que de penser que leurs proches
00:19:46 vont servir de monnaie d'échange
00:19:49 et permettre la libération de prisonniers palestiniens
00:19:52 qui ont du sang sur les mains.
00:19:53 Et ça, c'est sans doute quelque chose d'extrêmement difficile à appréhender.
00:19:59 Et c'est vrai, comme le disait Céline,
00:20:01 qu'on aimerait entendre aujourd'hui peut-être plus de soutien international,
00:20:06 entendre moins de pression sur l'État d'Israël
00:20:09 et sur Benyamin Netanyahou,
00:20:10 quel que soit ce qu'on pense de ce gouvernement.
00:20:13 On est la seule démocratie de la région.
00:20:16 Les valeurs qui sont défendues par Israël,
00:20:18 c'est celles de l'Occident.
00:20:20 Et ce terrorisme, il est déjà présent en Europe.
00:20:23 Ce n'est pas comme si l'Europe pouvait oublier
00:20:25 des attentats du Bataclan, de Toulouse.
00:20:28 Et je cite Toulouse volontairement
00:20:30 parce que la mère de Orion Hernandez, Marie-Pascal,
00:20:35 elle habite dans la région de Toulouse.
00:20:37 Et déjà depuis quelques mois,
00:20:39 elle disait qu'elle ne se sentait pas bien, qu'il y avait cette colère,
00:20:42 et qu'elle ne sentait pas un soutien énorme de la part de la France,
00:20:46 qui est son pays, pour faire libérer son fils.
00:20:49 Et donc oui, on espère qu'aujourd'hui, ça va changer.
00:20:53 Ces otages-là, ils ont été retrouvés dans les mêmes conditions
00:20:56 à peu près que les quatre corps qui sont revenus la semaine dernière.
00:21:01 On espère que la pression militaire d'Israël sur le Hamas,
00:21:05 notamment à Rafyar, le point de passage qui était avec l'Égypte,
00:21:10 permette de faire avancer les choses.
00:21:13 On sait que le chef de la CIA doit rencontrer le chef du Mossad,
00:21:16 et on espère ici en Israël que les négociations
00:21:18 pour la libération des otages vont reprendre au plus vite.
00:21:23 Merci infiniment, Liz Benkhemoun, en direct de Tel Aviv,
00:21:27 pour ce point, pour nous avoir fait sentir le pouls de la société israélienne
00:21:30 aujourd'hui en cette journée endeuillée, je le disais,
00:21:32 pour Israël, à la fois pour la France,
00:21:34 puisque on l'a appris parmi ces trois otages israéliens
00:21:37 dont les corps ont été récupérés à Gaza,
00:21:39 celui d'un Français, Orion Hernandez Radu.
00:21:42 Voilà ce que l'on pouvait dire sur ce sujet.
00:21:44 C'est l'une des plus importantes informations de la mi-journée
00:21:47 sur ces news. On marque une courte pause.
00:21:49 On revient dans un instant. On évoquera cette fois
00:21:51 la situation à Nouméa, qui est loin d'être apaisée à tout de suite.
00:21:54 ...
00:21:59 De retour sur le plateau de Midi News,
00:22:02 avec Marc Baudrillet, Naïma M. Fadel,
00:22:04 Maître Pierre-Henri Bovis et Céline Pina
00:22:07 pour commenter l'actualité. Au sommaire de votre émission,
00:22:10 cette question a quand le retour au calme en Nouvelle-Calédonie ?
00:22:13 C'est peut-être pas le Far West, comme le dit Emmanuel Macron,
00:22:16 mais la situation est bien loin de l'apaisement.
00:22:18 Quelques heures après le départ du chef de l'Etat,
00:22:20 on dénombre un septième mort, un homme tué par un policier.
00:22:23 Le fonctionnaire a fait feu alors qu'il était agressé,
00:22:26 physiquement, par un groupe d'une quinzaine d'individus.
00:22:28 On aura beau détourner les yeux, se voiler la face
00:22:31 sur la situation de notre pays, mais comment ne pas parler
00:22:34 de cartélisation ou mexicanisation de la France
00:22:36 quand une grenade est lâchée en pleine rue à Aubertvilliers,
00:22:39 dans un quartier réputé pour ses trafics ?
00:22:41 C'est une arme de guerre qui a arraché le bras d'un individu.
00:22:44 Tandis qu'à Grenoble, un ado de 15 ans, visé par des tirs hier soir,
00:22:47 est entre la vie et la mort.
00:22:49 On en parle sur ce plateau avec tous mes invités,
00:22:51 mais juste après le journal de Sommeil à l'habit.
00:22:54 -Bonjour, Anthony. Bonjour à tous.
00:22:56 C'est l'une des principales informations de la journée.
00:22:59 Emmanuel Macron, je cite, "exprime son immense tristesse
00:23:02 "après la mort de l'otage franco-mexicain
00:23:04 "Oriol Hernandez Radu, sa dépouille et celle de deux autres captifs
00:23:08 "ont été récupérés cette nuit dans la bande de Gaza.
00:23:11 "Le colonel Raffovitz, porte-parole de TSA,
00:23:14 "apporte plus de précisions sur cette opération."
00:23:17 -Chanan faisait la fête avec ses amis
00:23:23 au festival de musique Nova.
00:23:26 Michel, un citoyen israélo-brésilien,
00:23:29 allait chercher sa petite-fille de 4 ans.
00:23:31 Oriol Hernandez, un touriste mexicain
00:23:37 de nationalité française,
00:23:39 faisait la fête avec sa petite amie, Shani Luke,
00:23:42 au festival de musique Nova.
00:23:44 Ils ont été assassinés par des terroristes du Hamas
00:23:48 et leurs corps ont été emmenés à Gaza.
00:23:50 Des hommes, des femmes, des enfants et des bébés
00:23:57 sont détenus par le Hamas dans un véritable enfer,
00:24:00 de l'autre côté de notre frontière à Gaza.
00:24:03 Nous ne cesserons pas de nous battre pour leur liberté.
00:24:06 Tous les pays décents du monde feraient la même chose.
00:24:09 -C'est l'autre actualité de la journée,
00:24:11 le bilan qui s'alourdit en Nouvelle-Calédonie,
00:24:14 avec un 7e mort sur l'archipel.
00:24:16 Un homme de 48 ans, tué par un policier
00:24:18 après la visite éclair d'Emmanuel Macron.
00:24:21 Retour sur les tensions avec Clotilde Payet
00:24:23 et Adrien Fontenot.
00:24:25 -C'est un climat encore tendu après la visite express
00:24:28 du président en Nouvelle-Calédonie.
00:24:30 Emmanuel Macron a demandé la levée des barrages
00:24:33 et la reprise du dialogue entre les deux parties.
00:24:36 Mais à Doumbéa, une 7e personne a trouvé la mort ce vendredi.
00:24:39 Un homme de 48 ans, tué pour la première fois
00:24:42 par un membre des forces de l'ordre.
00:24:44 De quoi rajouter de l'anxiété à une situation déjà tendue.
00:24:48 -On est en attente parce qu'aujourd'hui,
00:24:50 ça fait quand même 10 jours qu'on est en protection
00:24:53 de nos quartiers.
00:24:54 Je vais pas vous mentir, on a une peur bleue.
00:24:57 Nous, ce qu'on veut, c'est la paix pour nos familles,
00:25:00 qu'elle soit de tous bords, de toutes les régions.
00:25:03 -Alors que certains veulent la paix,
00:25:05 les indépendantistes, eux, refusent le dialogue
00:25:08 et comptent poursuivre les blocages.
00:25:10 -Je pense que la visite d'Emmanuel Macron,
00:25:13 il est venu enflammer ce qu'ils ont allumé.
00:25:15 On veut plus parler de dialogue, d'accord.
00:25:18 On va jouer au chat et à la souris avec eux.
00:25:20 Ils vont venir, ils vont déblerner.
00:25:22 On va faire le blocage.
00:25:24 -Une venue du président qui, selon certains indépendantistes,
00:25:27 est survenue trop tard pour trouver un accord.
00:25:30 -C'est trop facile.
00:25:32 Dialogue, c'était bien avant, quand on avait commencé.
00:25:35 Il fallait parler de dialogue et dire pour éviter.
00:25:37 Ils savaient tous, tous les hommes politiques,
00:25:40 qu'on allait arriver à cette situation.
00:25:42 Maintenant, ils ne nous contrôlent plus.
00:25:45 C'est nous qui contrôlons la rue, la situation du pays.
00:25:48 -Si une centaine de barrages ont pu être neutralisés,
00:25:51 selon le Haut commissariat de la République,
00:25:54 un véritable retour au calme se fait encore attendre.
00:25:57 -On parle de Gabriel Attal,
00:25:58 qui était en déplacement à Valence
00:26:01 avec au programme l'insécurité dans les quartiers sensibles
00:26:04 et la délinquance des mineurs avec des mesures phares
00:26:07 comme l'abaissement de la majorité pénale.
00:26:09 -La question de l'atténuation de responsabilité
00:26:15 et de l'excuse de minorité, comme on dit parfois, est posée.
00:26:18 Nous échangeons sur ce sujet.
00:26:20 Il n'y a pas de consensus sur cette question.
00:26:23 Nous continuons à y travailler avec le garde des Sceaux,
00:26:26 avec les forces politiques, avec l'ensemble des acteurs,
00:26:29 et évidemment, de ce qu'on peut entendre dans le débat public,
00:26:32 c'est-à-dire des propos d'estrade ou des solutions de facilité.
00:26:36 Certains disent qu'il suffit d'abaisser la majorité pénale
00:26:39 à 16 ans. La réalité, c'est que la jurisprudence
00:26:42 du Conseil constitutionnel est claire.
00:26:44 Si vous voulez abaisser la majorité pénale,
00:26:47 vous devez abaisser la majorité avec le droit de vote
00:26:50 et tout ce qui va avec. Ceux qui mettent en avant
00:26:52 ce genre de proposition ne le disent pas
00:26:55 ou font mine de ne pas le voir.
00:26:57 Il faut être conscient et lucide qu'on parle de jeunes,
00:27:00 parfois d'enfants, et qu'il n'est pas question, pour moi,
00:27:03 de considérer qu'un enfant est un adulte.
00:27:05 Ce n'est pas le cas.
00:27:06 -Dans le reste de l'actualité, le drame a couru hier
00:27:09 dans le Pas-de-Calais. Un mort et un blessé en urgence absolue
00:27:13 après un impact de foudre sur un terrain de football.
00:27:16 La victime était un entraîneur du club amateur de la ville
00:27:19 et un grand passionné de la discipline,
00:27:22 déclare son frère.
00:27:23 Et puis, on termine ce journal
00:27:25 avec le plus grand événement consacré aux nouvelles technologies.
00:27:28 C'est la 8e édition du Salon Vivatech
00:27:30 qui a ouvert ses portes, porte de Versailles à Paris,
00:27:34 à la clé des milliards d'euros d'investissement
00:27:36 pour les entreprises, mais aussi le grand événement
00:27:39 de l'intelligence artificielle, comme l'explique Michel Chevalet.
00:27:43 -Ici, à Vivatech, on prépare le monde de demain
00:27:46 avec un mot qui domine partout,
00:27:48 I.A.
00:27:49 Intelligence artificielle.
00:27:51 Bruits de moteur
00:27:52 ...
00:27:54 Tenez, I.A., oui, regardez bien,
00:27:57 la version garçon de café avec ce robot.
00:28:00 Bruits de moteur
00:28:02 Intelligence artificielle, ici,
00:28:04 regardez bien ce que j'ai dans la main,
00:28:06 c'est un magnétophone.
00:28:08 Regardez sa taille.
00:28:09 Il peut enregistrer jusqu'à 30 heures de communication,
00:28:13 la parole. Et surtout, quand il est connecté,
00:28:15 eh bien, il va vous transcrire la parole en un texte.
00:28:20 Et ce, en 57 langues différentes, et mieux encore,
00:28:24 il peut écouter une conférence et vous la résumer.
00:28:27 C'est la mort du journalisme.
00:28:29 Intelligence artificielle également sur ce stand.
00:28:32 C'est le domaine de la médecine.
00:28:34 Ce que vous avez sous les yeux, c'est le dermatologue intelligent.
00:28:38 Avec ce bras, on va vous scanner complètement tout le corps,
00:28:43 faire un modèle numérique.
00:28:44 Et l'intelligence artificielle va détecter
00:28:47 les petites tâches prélues d'un cancer.
00:28:49 Et surtout, comme il va mettre en mémoire votre modèle numérique,
00:28:53 on va pouvoir le comparer d'une année sur l'autre
00:28:56 pour suivre l'évolution.
00:28:58 Peut-être le futur, c'est la télévision de demain.
00:29:02 Elle couvrira des murs entiers, plus d'un million de petites LED,
00:29:07 surtout le relief en 3D.
00:29:09 C'est pas beau, c'est stupéfiant.
00:29:11 -Vous l'aurez compris, attention à nos places,
00:29:17 on risque de se faire remplacer très bientôt.
00:29:20 -Vous avez raison, Somaïa.
00:29:22 Mais la preuve que le journalisme n'est pas mort,
00:29:25 nous sommes bien là avec mes invités.
00:29:27 Merci de nous avoir partagé l'enthousiasme de Michel Chevalet.
00:29:31 Il est contagieux sur ce plateau.
00:29:33 Ca a fait réagir tout le monde.
00:29:35 J'ai entendu un robot pour le brushing,
00:29:37 des réactions autour de la table.
00:29:39 Céline Pina est avec nous,
00:29:41 Pierre-Henri Bovis, Naïma M. Fadel et Marc Baudrier
00:29:44 pour commenter l'actualité.
00:29:46 On va commencer avec cette situation
00:29:49 qui est loin de l'apaisement.
00:29:51 Un septième mort juste après le départ d'Emmanuel Macron.
00:29:54 Un homme tué par un policier.
00:29:56 On va rejoindre sur place notre envoyée spéciale,
00:29:59 Régine Delfour.
00:30:00 Que sait-on des circonstances de la mort de cet individu ?
00:30:04 -Anthony, il est aux alentours de 15h15
00:30:09 lorsque deux fonctionnaires de police circulent
00:30:12 à bord de leur véhicule dans la ville de Dumbéa.
00:30:15 Dumbéa, c'est une ville qui est dans le grand Nouméa,
00:30:18 au nord de Nouméa.
00:30:20 C'est dans un des quartiers près du Médipole.
00:30:23 On sait que le Médipole est assailli par des barrages.
00:30:27 Et là, ils sont encerclés par une quinzaine de jeunes.
00:30:31 Donc, un des policiers,
00:30:33 pour s'extraire de cet attroupement,
00:30:37 aurait sorti son arme
00:30:39 et aurait tiré et blessé mortellement un homme de 48 ans.
00:30:43 Selon les premières constatations,
00:30:45 il y aurait plusieurs traces de coups
00:30:47 sur le visage des fonctionnaires.
00:30:50 Le procureur de la République a ordonné une enquête,
00:30:53 soit ouverte, du chef d'homicide volontaire
00:30:56 par personne dépositaire de l'autorité publique.
00:30:59 Le fonctionnaire qui a tiré a été mis...
00:31:02 a été placé en garde à vue,
00:31:04 comme à chaque fois quand il y a ce genre d'événement,
00:31:08 quand un policier tire sur un individu.
00:31:11 -Régine, c'est l'illustration des tensions
00:31:14 qui se sont poursuivies après le départ du chef de l'Etat.
00:31:18 -Oui, absolument, Anthony.
00:31:20 Avec Thibault Marcheteau,
00:31:22 nous sommes rendus ce matin sur des barrages.
00:31:25 Nous avons rencontré des indépendantistes
00:31:27 qui nous disaient ne pas avoir compris
00:31:30 la visite d'Emmanuel Macron
00:31:32 et qu'il était hors de question de lever les barrages,
00:31:35 puisque, pour eux, ils réclament avant tout
00:31:38 que Paris, le continent...
00:31:41 Comment...
00:31:43 Que le continent, donc, reconnaisse le fait
00:31:46 que les Kanaks soient le peuple premier
00:31:49 de la Nouvelle-Calédonie.
00:31:51 Ensuite, nous étions, nous aussi, à Dombéa,
00:31:54 mais dans un autre quartier, pas très loin
00:31:57 de là où s'est passée, donc, cette agression,
00:31:59 avec les policiers, leurs sacrements,
00:32:02 et puis, évidemment, l'homme de 48 ans qui a été tué.
00:32:05 Nous étions au milieu d'un barrage
00:32:07 où des forces de l'ordre avaient décidé d'enlever ce barrage.
00:32:11 En fait, ils ont commencé à tirer des gaz lacrymogènes,
00:32:15 des grenades de désencerclement,
00:32:18 et les jeunes, donc, ont répliqué avec des pierres,
00:32:21 et il y a eu des affrontements pendant deux heures.
00:32:24 On voit que la tension est toujours aussi intense
00:32:27 alors que le président de la République est parti il y a 24h.
00:32:31 -Merci, Régine Delfour et Thibault Marcheteau,
00:32:34 qui vous accompagnent.
00:32:35 Vous nous faites vivre ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie.
00:32:39 Toujours situation très tendue,
00:32:41 maître Pierre-Henri Bovis.
00:32:43 Après la visite du chef de l'Etat,
00:32:45 c'est presque un camouflet de voir ce qui se passe actuellement.
00:32:48 Bilan, un septième mort,
00:32:50 puis des tensions qui ne semblent pas s'apaiser.
00:32:53 -Ce qui est certain, c'est que ce conflit
00:32:55 ne pouvait pas rester entre les mains des élus locaux,
00:32:58 et ils ne pouvaient pas gérer ce dossier.
00:33:01 Le fait que le chef de l'Etat se saisisse de cette affaire,
00:33:04 c'était essentiel.
00:33:06 Ce qu'on peut regretter,
00:33:07 c'est que le chef de l'Etat y soit allé un peu trop tard.
00:33:11 Parce que ça relève du chef de l'Etat, de la République.
00:33:14 Il y a un enjeu historique pour la Nouvelle-Calédonie,
00:33:17 mais aussi un enjeu géopolitique et un enjeu économique.
00:33:21 La France, c'est le deuxième plus grand espace maritime du monde,
00:33:26 avec notamment les départements d'outre-mer et la Nouvelle-Calédonie.
00:33:30 Pour la Nouvelle-Calédonie,
00:33:32 mais comme les autres départements d'outre-mer,
00:33:35 la France bénéficie d'une zone exclusive à 200 m de côte,
00:33:38 c'est à peu près 370 km.
00:33:40 Cette zone-là est exclusive à la France.
00:33:43 La Nouvelle-Calédonie est un enjeu,
00:33:45 parce que la France est en Pacifique.
00:33:48 Évidemment que ce sujet est éminemment politique, économique,
00:33:53 et que la Nouvelle-Calédonie doit rester française
00:33:55 pour que la France puisse rayonner dans le monde.
00:33:58 C'est un enjeu historique et économique.
00:34:01 C'est pour ça que le chef de l'Etat y est allé,
00:34:03 mais à mon avis, un peu tard.
00:34:05 Ce septième mort,
00:34:07 c'est quelqu'un qui a été tué parce qu'il faisait partie d'un groupe
00:34:10 de personnes qui agressaient physiquement un policier.
00:34:13 Le policier a fait feu et cette personne est décédée.
00:34:15 Les circonstances exactes restent évidemment à éclaircir,
00:34:17 mais le parquet précise que les investigations diligentées
00:34:21 seront accomplies avec toute l'objectivité et l'impartialité
00:34:24 nécessaires à la manifestation de la vérité.
00:34:26 Rien que cette phrase à l'issue du communiqué
00:34:29 dit à quel point on craint peut-être un regain de tension
00:34:31 à la suite de ce qui s'est passé.
00:34:33 - Oui, bien sûr. Et ce geste, surtout ce nouveau mort,
00:34:36 montre bien que rien n'est fait.
00:34:38 On a très vite tiré des conclusions très favorables
00:34:40 après le voyage d'Emmanuel Macron là-bas.
00:34:44 Le moins qu'on puisse dire, c'est que la situation
00:34:46 n'est pas du tout apaisée, vous l'avez dit.
00:34:47 Il y avait un côté politique magique.
00:34:50 Vous savez, c'est le roi qui guérit des écrouelles.
00:34:53 "Je te touche, je te guéris."
00:34:55 Donc, il va là-bas, il touche le sol de Nouvelle-Calédonie,
00:34:58 il sert des mains et il explique à tout le monde
00:35:02 qu'il va falloir se parler et dans un mois, tout est réglé.
00:35:05 - Sans doute avait-il l'espoir d'avoir l'image d'un sauveur
00:35:09 à l'issue de sa visite sur place.
00:35:11 - C'est ça, sauf qu'à l'origine de ce drame,
00:35:15 parce que cette mort et près d'un milliard d'euros de dégâts,
00:35:18 il ne faut pas l'ouvrir non plus.
00:35:21 - Vous avez raison de le préciser.
00:35:23 - C'est terrible.
00:35:24 - C'est toute l'économie de Lille qui est affectée.
00:35:27 - Toute l'île qui est complètement par terre
00:35:28 et qui va reposer sur les contribuables français.
00:35:31 Il faut le dire quand même au passage,
00:35:33 il y a eu une erreur à l'origine de tout ça
00:35:35 et c'est l'erreur énorme d'Emmanuel Macron lui-même,
00:35:37 qui a mal évalué les conséquences et l'acceptation
00:35:42 du projet de réforme électorale
00:35:44 qu'il a envisagé pour la Nouvelle-Calédonie.
00:35:46 Donc il a un lourd passif et un lourd sac à dos dans cette affaire.
00:35:52 - Emmanuel Macron qui s'est engagé à ne pas passer en force
00:35:56 la réforme du corps électoral, il mit sur une sortie de crise
00:35:58 d'ici fin juin avec un accord entre loyalistes et indépendantistes,
00:36:03 un accord qui devrait être soumis au vote des Calédoniens
00:36:05 a-t-il dit ?
00:36:06 Il a exigé de manière immédiate la levée de tous les blocages,
00:36:09 de tous les points de violence.
00:36:10 Ce n'est pas le Far West, a-t-il dit selon ses propres mots.
00:36:14 Je vous propose un instant, je vous fais réagir,
00:36:16 je vous propose juste de l'écouter.
00:36:18 - Il ne faut jamais laisser la violence s'installer.
00:36:21 Elle est déjà là, c'est trop depuis onze jours.
00:36:24 Et donc ce que je veux qu'on fasse,
00:36:27 c'est d'abord qu'on y reviendra un message d'ordre,
00:36:30 de retour au calme et des moyens régaliens qu'on met
00:36:33 parce qu'on ne peut pas laisser...
00:36:35 Ce n'est pas le Far West, donc la République doit reprendre
00:36:38 l'autorité sur tous les points et apporter la sécurité à chacun.
00:36:42 En France, ce n'est pas chacun qui se défend.
00:36:45 Il y a un ordre républicain, c'est les forces de sécurité
00:36:46 qui l'assurent.
00:36:47 - Naïma M. Fadel.
00:36:49 - Oui, on est d'accord, il ne faut jamais laisser
00:36:51 la violence s'installer, mais justement,
00:36:53 monsieur le président de la République,
00:36:55 vous l'avez laissé s'installer parce que dès le 4 mai,
00:36:58 il y avait un soulèvement.
00:36:59 Ils avaient déjà averti les indépendantistes
00:37:02 qu'ils étaient contre l'élargissement
00:37:04 du corps électoral.
00:37:06 D'ailleurs, même le haut-commissaire
00:37:08 de la République en Nouvelle-Calédonie
00:37:10 avait aussi alerté en disant "Attention,
00:37:13 ça se passe aujourd'hui dans le calme,
00:37:15 mais il risque d'y avoir une crise."
00:37:19 Eh bien, le gouvernement n'a pas réagi,
00:37:22 donc s'est installé cette crise avec un archipel
00:37:26 qui est complètement dévasté aujourd'hui.
00:37:29 Réagir après, en pensant rétablir,
00:37:32 comme il disait, l'ordre et le dialogue,
00:37:34 la preuve, c'est qu'il n'a pas réussi.
00:37:36 Et le pire dans l'histoire, c'est qu'il avait dit
00:37:37 "La République ne reculera pas",
00:37:39 donc la loi est passée et on continuera ce processus,
00:37:42 sauf que là, dernièrement, il a...
00:37:44 - Le Congrès sera reporté s'il le faut
00:37:46 de plusieurs semaines pour pouvoir...
00:37:47 - Justement, il a rajouté, il a dit
00:37:49 "Elle ne sera pas passée par force."
00:37:53 Donc on voit bien qu'il y a une reculade.
00:37:55 - Je trouve que Naïma a un jugement un peu sévère,
00:37:58 un peu trop sévère, parce que, comme je l'ai dit,
00:38:01 il y a un enjeu économique aussi.
00:38:03 La Nouvelle-Calédonie, pas des brocolis ou des fruits et légumes,
00:38:06 c'est du nickel, donc c'est une matière première qui est rare.
00:38:09 D'ailleurs, le nickel, c'est 20-30 % de la production mondiale.
00:38:11 Donc évidemment que la France, l'État s'occupe
00:38:14 de la Nouvelle-Calédonie.
00:38:15 Maintenant, arriver après la bataille,
00:38:18 arriver après la bataille pour dire...
00:38:19 - C'est ce que je voulais vous dire.
00:38:21 La Nouvelle-Calédonie est un enjeu important pour notre pays.
00:38:25 Le dialogue est important.
00:38:27 C'est une culture du consensus qui a toujours prévalu.
00:38:31 - De dire qu'elle arrive trop tard...
00:38:32 - Mais oui, mais regardez, l'archipel est dévasté.
00:38:36 - Personne ne pouvait imaginer ce tel niveau de violence.
00:38:41 - On savait très bien qu'il faut éteindre de feu dès le début.
00:38:43 - Avant les accords de Matignon et de Nouméa,
00:38:45 il y avait eu des soulèvements, mais pas de cette ampleur,
00:38:47 pas de cette violence.
00:38:49 Donc lorsqu'il y a eu effectivement les alertes,
00:38:50 il y a eu des alertes.
00:38:51 Le gouvernement ne les a peut-être pas entendues,
00:38:53 mais arriver après coup pour dire...
00:38:55 "Ils auraient dû réagir, oui, ils auraient dû,
00:38:57 "il n'y a qu'à Foucault."
00:38:58 Mais je trouve que c'est un jugement impossible
00:39:00 parce que personne ne pouvait imaginer
00:39:01 un tel niveau de violence.
00:39:03 - Je crois qu'il y a une donnée...
00:39:04 - Je ne fais pas l'avocat d'Emmanuel Macron.
00:39:06 - Il y a une donnée qui est extrêmement intéressante,
00:39:09 qui est de dire, est-ce que l'indépendance est possible ?
00:39:12 En fait, non.
00:39:13 La Nouvelle-Calédonie n'a absolument rien
00:39:16 pour pouvoir être indépendante.
00:39:17 Ce qui veut dire que la question,
00:39:19 c'est sous quel tutelle va-t-elle passer ?
00:39:21 Autrement dit, si vous donnez l'indépendance
00:39:23 à la Nouvelle-Calédonie,
00:39:24 c'est l'Azerbaïdjan qui s'installe, ou la Russie...
00:39:26 - Ou la Chine. - Ou la Chine.
00:39:28 Tout simplement parce que la seule chose
00:39:29 qui les intéresse... - Un certain nombre d'acteurs
00:39:31 sont en embusque. - Les réserves de nickel.
00:39:32 Et je peux vous dire que si c'est l'Azerbaïdjan
00:39:35 ou la Chine qui vient,
00:39:36 les Calédoniens vont commencer à comprendre
00:39:38 ce que c'est d'être soumis à une véritable autorité.
00:39:41 Parce que là, franchement, c'est quand même un peu
00:39:42 la fête du slip.
00:39:43 Disons la réalité,
00:39:45 c'est que l'indépendance est impossible.
00:39:48 Sauf que pendant 30 ans,
00:39:50 on a bien entendu occulter la question en se disant,
00:39:54 "Si on en parle, ça va nous exploser au visage."
00:39:56 Eh bien, c'est en train d'arriver.
00:39:58 Et si on avait, au lieu d'encenser les accords de Nouméa,
00:40:01 si on avait été un peu plus clairs avec nous-mêmes
00:40:04 et avec les Kanaks,
00:40:06 on n'en serait pas là non plus.
00:40:08 - Dans un instant.
00:40:09 - La dernière chose qu'on peut voir,
00:40:11 c'est quand même le niveau extrêmement bas
00:40:14 du discours qui est servi par les indépendantistes
00:40:17 et qui est effrayant.
00:40:18 C'est-à-dire que la question aussi,
00:40:20 c'est l'échec économique
00:40:23 de ce système qui a été créé à Nouméa,
00:40:26 qui ne fonctionne pas, qui est un scandale démocratique,
00:40:29 qui termine par un échec économique
00:40:31 et qui est une impossibilité institutionnelle.
00:40:34 Donc, tant qu'on n'aura pas avoué
00:40:36 que cette indépendance est impossible,
00:40:39 on en sortira pas.
00:40:40 - Le rappel de l'actualité.
00:40:41 Somaïa Lhabidi, tout d'abord,
00:40:43 et ensuite, le témoignage d'un habitant sur place,
00:40:45 avec nous, ce sera Xavier.
00:40:47 C'est à vous, Somaïa.
00:40:48 - À la une de l'actualité, Emmanuel Macron exprime,
00:40:51 il cite son immense tristesse après la mort
00:40:53 de l'otage franco-mexicain, Orion Hernandez Radu.
00:40:56 Sa dépouille et celle de deux autres captifs
00:40:58 ont été récupérés cette nuit dans la bande de Gaza.
00:41:01 Deux personnes blessées hier soir à Aubervilliers
00:41:04 par une grenade lancée par un individu circulant à scooter.
00:41:07 L'attaque visait un dealer, mais c'est un passant à vélo
00:41:10 qui a été grièvement blessé au bras.
00:41:12 L'auteur des faits, lui, a pris la fuite
00:41:14 et est toujours activement recherché.
00:41:16 Et puis, le drame à Courrières, dans le Pas-de-Calais,
00:41:19 un homme blessé en urgence absolue après un impact de foudre
00:41:22 sur un terrain de football.
00:41:24 La victime était entraîneur du club amateur de la ville
00:41:26 et un passionné de la discipline, déclare son frère.
00:41:29 - Je sais qu'on a beaucoup envie de parler en plateau,
00:41:32 mais avant de vous redonner la parole autour de la table,
00:41:35 je voudrais rejoindre Xavier, un habitant de Nouvelle-Calédonie.
00:41:39 Bonjour, Xavier. Merci d'être avec nous
00:41:41 pour entendre votre témoignage sur les dernières heures passées
00:41:45 sur l'île, depuis la visite d'Emmanuel Macron.
00:41:47 Est-ce que les choses se sont apaisées ou pas du tout ?
00:41:50 - Non, malheureusement, on ne peut pas encore parler
00:41:55 d'apaisement total, puisqu'on a toujours des quartiers
00:41:58 et des zones qui sont enclavées, dans lesquelles on ne peut pas
00:42:02 pénétrer, et qui plus est, les gens ne peuvent pas sortir
00:42:05 pour aller se ravitailler et circuler librement.
00:42:08 Pour l'instant, on est encore au même stade
00:42:10 qu'avant la venue du président de la République.
00:42:13 Ça s'est un peu... Il y a eu un peu plus de vide en Ouméa aujourd'hui,
00:42:17 un peu plus de circulation, mais une nouvelle fois,
00:42:20 c'était dans les quartiers qui ont été protégés,
00:42:22 mais une nouvelle fois, je pense à beaucoup de mes collègues,
00:42:26 mes amis, qui sont encore dans des quartiers
00:42:28 pour lesquels ils n'ont pas de vivre depuis plusieurs jours.
00:42:32 La situation ne s'est pas apaisée depuis la venue du président.
00:42:35 - Et depuis le discours du président,
00:42:37 est-ce que vous avez le sentiment, si les choses n'ont pas beaucoup évolué,
00:42:41 que les mots du président étaient bien accueillis sur place ou pas ?
00:42:46 -Ecoutez, sa venue, je vous l'ai démarrée par ça,
00:42:49 est aussi clivante que l'état de la Calédonie actuellement.
00:42:53 C'est-à-dire qu'un pays qui a perdu son économie quasiment totale,
00:42:59 d'accord, ce que vous dites sur votre plateau,
00:43:02 qui réduit presque à néant avec un milliard de dégâts,
00:43:07 s'il n'était pas venu, on aurait crié au scandale.
00:43:10 Sa venue était également peut-être prématurée,
00:43:14 puisque la violence ne s'est pas encore arrêtée.
00:43:18 Sauf que son premier mot d'ordre,
00:43:20 ça a été justement un rappel, un retour au calme,
00:43:24 avec le retrait des barrages et des émeutiers.
00:43:30 Donc au moins, déjà, il n'est pas arrivé avec tout de suite cette idée
00:43:33 de dire "je vais vous sauver" et tout.
00:43:35 Ca reste quand même le chef de l'État.
00:43:37 Après, attention, on l'aime ou on ne l'aime pas,
00:43:38 mais des fois, je suis à politique.
00:43:40 Comme ça, je vous rassure tout de suite, je vous mets à l'aise,
00:43:42 mais ça reste quand même le chef de l'État qui fait 40 000 km,
00:43:46 même si ce n'est pas en classe économique,
00:43:48 mais en tout cas, il est venu quand même voir
00:43:49 les dégâts qui existent depuis une dizaine de jours,
00:43:53 et surtout la détresse dans laquelle se trouvent
00:43:55 de très nombreux Caldoniens depuis une dizaine de jours.
00:43:58 Donc quand je disais "sa venue était équivalente",
00:44:01 dans tous les cas, certains, comme certains sur votre plateau le disent,
00:44:06 ne souhaitaient pas sa venue, prétendent qu'il était trop tard.
00:44:09 Je rappelle juste qu'il était quand même venu en juillet dernier...
00:44:11 Et que depuis deux ans, son Premier ministre est venu six ou sept fois.
00:44:16 Donc ce n'est pas faute de dialogue.
00:44:18 Après, voilà, une fois, il n'y a pas de consensus
00:44:21 qui est sorti de ces dialogues,
00:44:23 mais maintenant, voilà, c'est un peu dommage d'en arriver là.
00:44:30 Oui.
00:44:31 Le chef de l'État qui dit aujourd'hui
00:44:34 que ce ne doit pas être le Far West.
00:44:37 En tout cas, on a une situation qui est loin d'être apaisée.
00:44:40 Merci, Xavier, d'avoir accepté de nous répondre sur notre antenne.
00:44:43 Je vous laisse peut-être, Pierre-Henri Bovis,
00:44:45 un commentaire avec Naïma.
00:44:47 Rapide, parce qu'il ne nous reste que quelques secondes avant la pause.
00:44:49 Non, mais ce que disait Céline est très intéressant,
00:44:52 c'est qu'il y a un enjeu, évidemment, géopolitique, stratégique.
00:44:54 On l'a dit, on l'a rappelé.
00:44:56 Le vrai enjeu pour la Chine, qui est loin d'être une démocratie,
00:45:00 l'avantage de la Chine, c'est le temps.
00:45:02 La Chine a le temps de l'attendre.
00:45:04 Donc tout ça, ça impose de la...
00:45:05 Non, du tout.
00:45:06 Elle peut attendre le mot de la fin pour Naïma.
00:45:09 Et le risque, c'est que la Nouvelle-Calédonie, un jour,
00:45:12 passe sous pavillon chinois.
00:45:13 Est-ce qu'on veut ou non cette solution ?
00:45:15 Henri, avant d'avoir peur des autres,
00:45:16 interrogeons-nous de la manière dont ça a été géré.
00:45:20 Dès le 4 mai, lancement de l'opération 10 jours pour Kanaki.
00:45:23 Le 4 mai, les exactions,
00:45:26 les émeutes sanglantes n'ont commencé que le 12 mai.
00:45:28 Vous ne pensez pas qu'un responsable politique doit réagir ?
00:45:32 Vous ne pensez pas que c'est à ce moment-là
00:45:34 qu'il faut voir ce qui ne va pas
00:45:36 et peut-être même se rendre en Nouvelle-Calédonie ?
00:45:39 Je regrette, mais quand vous êtes un responsable politique,
00:45:42 vous anticipez, vous réagissez
00:45:44 et vous faites en sorte d'éteindre le feu.
00:45:46 Et ne vous attendez pas qu'on soit dans une telle situation
00:45:49 pour après y aller et se dire "vous allez voir ce que vous allez voir".
00:45:52 -Désolée. -C'est le mot de la fin.
00:45:54 On marque une courte pause. On revient dans quelques minutes.
00:45:56 On évoquera le déplacement de Gabriel Attal à Valence,
00:45:59 qui est allé présenter la force d'action républicaine
00:46:01 en expérimentation à Valence et dans deux autres villes.
00:46:04 Le Premier ministre, qui est également venu parler sécurité
00:46:07 dans les quartiers sensibles. On parlera aussi d'Aubervilliers,
00:46:10 deux blessés graves dans l'explosion d'une grenade,
00:46:12 une arme de guerre. L'une des victimes a eu le bras arraché
00:46:15 par l'explosion. A tout de suite.
00:46:17 Générique
00:46:19 ...
00:46:20 -De retour sur le plateau de Midi News
00:46:23 avec Maître Pierre-Henri Bovis, Céline Pinan, Naïma M.Fadel
00:46:26 et Marc Baudrier, mais surtout, Somaïa Labidi
00:46:29 pour le rappel de l'actualité.
00:46:30 -A la une de l'actualité, Antony, Gabriel Attal
00:46:33 en déplacement à Valence avec au programme
00:46:35 l'insécurité dans les quartiers sensibles,
00:46:37 mais aussi la délinquance des mineurs,
00:46:39 deux mesures phares annoncées. Comparution immédiate
00:46:42 des plus de 16 ans ayant commis des faits graves
00:46:45 et la mise en place de court séjour en foyer
00:46:47 prédit un électrochoc.
00:46:48 Vous allez en parler dans un instant dans Midi News.
00:46:51 -Plus de trois ans après sa condamnation
00:46:53 pour le meurtre de sa compagne, la relaxe pour Jonathan Daval,
00:46:57 qui était jugé pour dénonciation calomnieuse
00:46:59 contre son beau-frère. Le juge a estimé
00:47:01 que les dénonciations n'ont pas eu l'aspect de spontanéité
00:47:05 exigée par la loi.
00:47:06 Et puis, l'escalade entre la Chine et Taïwan,
00:47:08 des navires de guerre et avions de chasse chinois
00:47:11 encerclent l'île. Un deuxième jour de manoeuvre militaire
00:47:14 destiné, selon Pékin, à tester sa capacité, je cite,
00:47:17 "à prendre le pouvoir après l'investiture
00:47:20 "du nouveau président".
00:47:21 -Merci beaucoup, Somaya.
00:47:23 On va parler, comme vous le disiez,
00:47:25 de Gabriel Attal en déplacement à Valence.
00:47:27 Il vient officiellement de lancer la FAR,
00:47:29 la Force d'action républicaine.
00:47:31 Elle est en expérimentation dans trois villes françaises.
00:47:35 Le Premier ministre est venu parler
00:47:36 sécurité dans les quartiers sensibles,
00:47:39 délinquance des jeunes, comment restaurer l'autorité,
00:47:42 comment renforcer la justice des mineurs.
00:47:44 Gabriel Attal était sur place avec 4 ministres,
00:47:47 dont Eric Dupond-Moretti à la justice
00:47:49 et Nicole Belloubet à l'Education nationale.
00:47:52 Les précisions sur place de Thomas Bonnet.
00:47:54 -Ma boussole, c'est l'impunité zéro.
00:47:56 Voilà ce que déclare Gabriel Attal pour justifier
00:47:59 les nouvelles annonces qu'il a réalisées depuis Valence.
00:48:02 D'abord, la possibilité de comparution immédiate
00:48:05 pour les mineurs âgés de plus de 16 ans
00:48:07 en cas de fait grave.
00:48:09 L'autre annonce, ce sont les très courts séjours
00:48:11 dans des foyers de 7 à 15 jours
00:48:14 pour des adolescents afin de créer un électrochoc.
00:48:17 En revanche, les concertations vont se poursuivre
00:48:19 autour de l'excuse de minorité.
00:48:21 On comprend aussi qu'il y a une ligne rouge
00:48:23 autour de la suspension des allocations familiales
00:48:26 pour les familles d'élinquants.
00:48:28 Gabriel Attal dit assumer de prendre des mesures fortes.
00:48:31 C'est aussi un moyen pour contrer le Rassemblement national.
00:48:35 Au lendemain de son débat avec Jordan Bardella,
00:48:38 Gabriel Attal estime que contrer le RN,
00:48:41 c'est mettre fin à la culture de l'excuse
00:48:44 et à la politique de l'autruche.
00:48:46 -Maître Pierre-Henri Bovis,
00:48:47 Gabriel Attal veut qu'avant la fin de l'année,
00:48:50 une loi soit votée pour permettre une comparution immédiate
00:48:53 des jeunes à partir de 16 ans.
00:48:56 Une mesure qui est pourtant décriée
00:48:59 par beaucoup de magistrats.
00:49:01 Cette proposition, lorsqu'elle a été sur la table,
00:49:04 Gabriel Attal devait avoir 8 ans,
00:49:07 puis ensuite 14 ans,
00:49:08 et ensuite une vingtaine d'années, si je compte bien.
00:49:11 Tout ça pour dire que la proposition
00:49:13 de la comparution immédiate des mineurs,
00:49:16 c'est un vieux sapin de merde,
00:49:17 qui a souvent été mis sur la table.
00:49:19 D'ailleurs, le dernier en date, c'est Nicolas Sarkozy
00:49:22 qui avait voulu faire passer cette réforme.
00:49:25 Elle avait été décriée pour une raison simple.
00:49:27 On comprend l'intérêt de la célérité de la justice.
00:49:31 C'est trop lente,
00:49:32 pour les mineurs et les majeurs.
00:49:34 Les mineurs, très souvent,
00:49:35 attendent 6 mois, 8 mois, un an,
00:49:38 voire parfois deux ans pour être jugés.
00:49:40 Il y a un problème de célérité.
00:49:42 L'enjeu de Gabriel Attal est de dire aux Français
00:49:45 que dès lors qu'un mineur commet un délit,
00:49:47 âgé de 16 ans ou plus,
00:49:49 il sera immédiatement déféré devant un juge.
00:49:52 Cette mesure avait été décrée à l'époque,
00:49:54 et elle continuera à l'être par plusieurs magistrats,
00:49:57 car l'intérêt de la justice des mineurs
00:50:00 est de faire en sorte que le mineur
00:50:02 puisse bénéficier de mesures éducatives
00:50:05 avant d'avoir des sanctions pénales.
00:50:08 Lorsque le juge sera amené à juger un mineur
00:50:10 et lui prononcer des sanctions pénales,
00:50:13 il sera en mesure de voir
00:50:14 si les différents mois écoulés entre la commission des faits
00:50:18 et le jour où il compare devant lui,
00:50:20 si le mineur a suivi les mesures éducatives
00:50:23 qui lui ont été imposées,
00:50:24 savoir s'il les a respectées,
00:50:26 savoir son évolution, etc.
00:50:28 C'est un enjeu éducatif, évident,
00:50:30 dans la justice des mineurs,
00:50:32 qui compromet cette comparution médiate.
00:50:35 Si un mineur est attrapé lorsqu'il commet un délit
00:50:38 et qu'il est sanctionné,
00:50:39 ça n'a aucune valeur éducative.
00:50:41 On ne sait pas si le mineur ne sera pas amené à récidiver
00:50:44 car il n'aura pas bénéficié d'une éducation fermée
00:50:48 avec des règles strictes pédagogiques.
00:50:50 Ca peut paraître angélique, je puis dire,
00:50:53 mais là, Gabriel Attal joue un jeu dangereux.
00:50:56 Il va sur les terrains du RN
00:50:58 en disant qu'il va sanctionner,
00:51:01 taper du poing sur la table,
00:51:02 emprisonner, essayer de mettre les comparutions médiates
00:51:06 pour que les mineurs soient tout de suite sanctionnés,
00:51:09 certains envoyés en prison.
00:51:11 Je ne sais pas si, au bout du compte,
00:51:13 ça résoudra le problème de la délinquance des mineurs.
00:51:16 Ca pourra être bénéfique
00:51:18 car psychologiquement, on pourra se dire
00:51:21 que la justice ne tremble pas et sanctionne les mineurs,
00:51:24 mais, in fine, au bout du processus,
00:51:26 est-ce qu'on aura le résultat escompté ? J'en doute.
00:51:30 -C'est un sujet qui vous est cher, Naïma M. Fadel.
00:51:33 Que pensez-vous de ces forces d'action républicaines
00:51:36 qui sont lancées avec des policiers,
00:51:38 des officiers de police judiciaire,
00:51:41 des travailleurs sociaux, des personnels éducatifs ?
00:51:44 Est-ce que c'est de nature
00:51:45 à apaiser la situation dans ces quartiers ?
00:51:48 Cette forme d'addiction, comme le dit Attal, à la violence ?
00:51:52 -Je ne sais pas...
00:51:53 On peut voir, moi, ce qui m'interroge,
00:51:55 c'est qu'on sait très bien qu'à l'âge de 16 ans,
00:51:59 vous avez des enfants qui ont récidivé plusieurs fois.
00:52:03 Vous avez certains qui ont 19 mentions
00:52:06 à leur casier judiciaire dès l'âge de 11 ans.
00:52:09 Par exemple, Mohamed Amra, celui qu'on recherche,
00:52:13 celui qu'on a découvert qu'en fait, c'était un grand bandit,
00:52:16 eh bien, il avait sur son casier 19 mentions
00:52:20 à partir de l'âge de 11 ans.
00:52:22 Vous imaginez ? À partir de l'âge de 11 ans.
00:52:25 Le problème, c'est pas 16 ans.
00:52:27 Ils sont déjà installés dans la délinquance.
00:52:30 La majorité, regardez, Naël, il avait 15 mentions,
00:52:33 et la plupart de ceux qu'on rencontre
00:52:36 dans le cadre de nos missions de terrain,
00:52:40 on voit bien que les gamins ont commencé dès l'âge de 11, 12, 13 ans.
00:52:44 D'ailleurs, le docteur Maurice Berger,
00:52:46 quand il parle de cette sanction et l'immédiatité de la sanction,
00:52:51 il parle dès l'âge de 11, 12 ans,
00:52:53 c'est-à-dire de faire comme aux Pays-Bas,
00:52:55 où ça a permis une semaine, 15 jours de prison
00:52:58 pour qu'il y ait une butée, un électrochoc.
00:53:02 On n'est pas encore là, parce qu'on a encore,
00:53:04 je pense que le gouvernement, et Gabriel Attal aussi,
00:53:07 et d'ailleurs, j'en veux pour preuve ce que Pierre Henry,
00:53:11 dont vous avez parlé,
00:53:13 que ça existait depuis Nicolas Sarkozy,
00:53:15 cette volonté de baisser l'âge pénal,
00:53:20 et l'immédiatité de la sanction,
00:53:23 on voit bien qu'aujourd'hui,
00:53:26 il faut absolument sortir de cette idéologie,
00:53:28 car c'est cette idéologie qui nous colonise, et on a du mal.
00:53:31 Et la deuxième chose, moi, qui m'interpelle,
00:53:34 excusez-moi, Anthony,
00:53:35 c'est ce qu'avait dit le ministre du Pomorétie,
00:53:38 rappelez-vous, lors des émeutes, il avait dit
00:53:41 qu'il faut absolument poursuivre pénalement les parents,
00:53:44 il faut les rappeler à leur responsabilité.
00:53:46 Eh bien, aujourd'hui, on voit bien que Gabriel Attal a du mal
00:53:50 sur cette question de la parentalité,
00:53:52 et il nous parle de travaux d'intérêt général,
00:53:56 alors qu'aujourd'hui, il faut conditionner
00:53:58 les allocations familiales, les suspendre,
00:54:01 parce qu'encore une fois, dans notre pays,
00:54:02 il y a des droits, mais il y a aussi des devoirs,
00:54:05 et c'est aider les parents que mettre en place
00:54:07 dans ce parcours, effectivement,
00:54:09 la condition des allocations familiales.
00:54:10 -Je voudrais donner ce chiffre assez stupéfiant
00:54:12 à nos téléspectateurs.
00:54:15 Nos confrères d'Europe 1 relèvent que près d'un home-jacking sur deux
00:54:19 en Ile-de-France a été commis par des mineurs l'an dernier.
00:54:22 43 % des affaires élucidées mettent en cause un jeune
00:54:25 de moins de 18 ans, un phénomène qui est souvent violent,
00:54:28 avec, vous le savez, des séquestrations de victimes,
00:54:30 des cambriolages qui se passent en présence des familles
00:54:33 à leur domicile. Ca préoccupe évidemment les autorités.
00:54:35 Les home-jackings ont augmenté de 8 % en 2023.
00:54:38 Céline Pinard.
00:54:39 -En fait, ça dit exactement ce qui est en train de se passer.
00:54:42 Déjà, la première chose, c'est que la sanction
00:54:45 est une mesure éducative.
00:54:47 Comment est-ce que Maurice Berger installe la sanction
00:54:51 dans la représentation de la manière dont on peut sauver un mineur ?
00:54:55 La première chose, c'est que la sanction lui fait prendre conscience.
00:54:59 Le côté "non, mais c'est pas grave, on va t'expliquer",
00:55:02 non, ça, ça ne marche absolument pas.
00:55:03 La sanction, c'est un coup d'arrêt, c'est une prise de conscience.
00:55:06 Mais derrière la sanction, ce que propose Maurice Berger,
00:55:10 c'est effectivement des mesures de rééducation.
00:55:12 Le problème, c'est qu'aujourd'hui, la réalité de l'absence
00:55:16 de condamnation des mineurs, c'est aussi une réalité
00:55:19 d'absence totale de prise en charge éducative.
00:55:21 Parce que qui peut prendre en charge, de façon éducative,
00:55:24 les mineurs ? Des éducateurs de rue ?
00:55:27 Il n'y en a plus.
00:55:28 Ou alors, quand il y en a, vous en avez un,
00:55:30 il a à peu près 150 ou 200 personnes dont il doit s'occuper.
00:55:34 Autant dire qu'il ne s'occupe de personne.
00:55:36 Vous avez des centres d'éducation fermés ?
00:55:39 Quasiment pas, ou de manière franchement ridicule.
00:55:43 Vous avez des travaux d'intérêt général ?
00:55:46 Vous voulez que je vous dise ?
00:55:48 Les trois quarts des gens dans les mairies
00:55:50 ne veulent pas s'occuper des tiges.
00:55:52 Pourquoi ? Parce qu'ils ont des gens ingérables,
00:55:55 ultra-violents, qui n'hésitent pas à leur cogner dessus
00:55:58 si jamais ils essaient de manifester un peu d'autorité
00:56:01 et qui, en plus, les méprisent.
00:56:02 Vous comprenez, ce ne sont que des travailleurs,
00:56:05 alors que la grande classe, c'est d'être dealer.
00:56:08 Donc, vous avez...
00:56:09 On est en train de parler de façon absolument théorique.
00:56:14 Et là, pour une fois, je trouve que, finalement,
00:56:17 Gabriel Attal essaie d'être un petit peu pragmatique.
00:56:20 Je ne suis pas sûre qu'il y arrivera,
00:56:22 qu'il ne nous vende pas des éléments de langage
00:56:24 et qu'il n'y ait rien derrière pour traduire ses annonces en fait,
00:56:29 mais au moins, il y a une prise de conscience politique.
00:56:31 -Attendez, je vais donner la parole à Marc Baudrier,
00:56:35 mais on va avancer là-dessus.
00:56:37 Deux faits qui rejoignent ce qu'on dit
00:56:39 et cette visite de Gabriel Attal à Valence,
00:56:41 c'est la première de deux problématiques,
00:56:43 celle des quartiers sensibles et d'une délinquance
00:56:46 de plus en plus jeune, qui concerne des mineurs,
00:56:48 parfois de moins de 16 ans.
00:56:50 Deux hommes blessés par balle à Grenoble.
00:56:52 Un adolescent de 15 ans se trouve entre la vie et la mort.
00:56:55 Il a été pris pour cible aux alentours de 22h
00:56:58 par une rafale de tir dans le quartier sensible de l'Alma,
00:57:01 réputé pour son trafic de stupéfiants.
00:57:03 Les auteurs ont pris la fuite à scooter.
00:57:05 C'est la quatrième agression par balle en six mois.
00:57:08 Et à Aubervilliers, deux plaies, c'est grave,
00:57:11 c'est l'explosion d'une grenade, une arme de guerre.
00:57:14 L'une des victimes a eu le bras arraché
00:57:16 à la suite de cette explosion,
00:57:17 l'autre a eu un doigt sectionné, a été blessé au visage.
00:57:21 La grenade a été jetée en rue par un homme à scooter
00:57:23 qui a pris la fuite.
00:57:25 Les faits se sont déroulés hier vers 20h30,
00:57:27 là encore, dans un quartier connu pour ses trafics de drogue.
00:57:30 Regardez ces images chocs commentées par Marine Sabourin.
00:57:34 -Il est tard hier soir
00:57:36 quand la police scientifique tente de relever le moindre indice
00:57:39 permettant de retrouver l'auteur des faits.
00:57:42 Quelques minutes plus tôt,
00:57:43 aux alentours de 20h30, selon nos confrères du Parisien,
00:57:47 un individu en scooter lance une grenade sur la voie publique.
00:57:50 Deux personnes sont grièvement blessées,
00:57:52 l'une a le bras arraché, la seconde, un doigt sectionné.
00:57:55 L'une d'entre elles a vélo au moment des faits,
00:57:58 a été projetée au sol.
00:57:59 -De mon rétroviseur, je vois le personnage en vélo,
00:58:02 en fait, éjecté.
00:58:04 Éjecté de son vélo.
00:58:05 Il a bondi en arrière.
00:58:07 En fait, il venait du haut de la rue, en descendant.
00:58:11 Il a été éjecté.
00:58:12 En descendant, j'ai constaté le monsieur
00:58:15 avec du sang partout dans le visage.
00:58:17 Ca choque.
00:58:18 -L'une des victimes a été filmée quelques instants après les faits
00:58:22 par un passant, le visage ensanglanté.
00:58:24 Ces deux personnes étaient-elles visées par l'homme au scooter ?
00:58:28 L'enquête vient à peine de commencer,
00:58:30 mais on sait que le secteur est connu pour abriter un point de deal.
00:58:34 L'auteur des faits a pris la fuite.
00:58:36 -On va voir ce que l'on peut dire.
00:58:38 -Nous sommes en direct avec Grégory Goupil.
00:58:41 Bonjour. Vous êtes secrétaire régional
00:58:43 Allianz Police Nationale pour le département du 93.
00:58:46 Merci d'être avec nous.
00:58:48 Dans cette affaire, on parle d'une arme de guerre,
00:58:51 d'une blessure de guerre.
00:58:52 Est-ce qu'on a franchi un cap dans la violence ?
00:58:55 Ou ça fait longtemps qu'il a été franchi ?
00:58:58 -Ca fait quasiment 20 ans que je suis en Seine-Saint-Denis.
00:59:01 Le cap a été franchi depuis de nombreuses années.
00:59:04 Là, on a des procédés qui sont différents.
00:59:07 On sait pas, encore une fois, si on est sur un règlement de compte,
00:59:10 si on est sur...
00:59:11 une manipulation accidentelle
00:59:15 et cette grenade a explosé sur la voie publique.
00:59:18 Moi, ce que je peux vous dire,
00:59:20 c'est que les grenades, ça fait quelques années
00:59:22 qu'on en découvre dans les perquisitions,
00:59:25 que ce soit dans les quartiers avec des personnes
00:59:28 qui sont de près ou de loin rattachées à des trafics de stupéfiants.
00:59:32 On a des lance-roquettes,
00:59:33 sauf qu'on les retrouve sur la voie publique.
00:59:36 Ces mêmes individus, n'hésitent pas à l'utiliser.
00:59:39 Le 5 mai dernier, Chemin Vert, Bobigny...
00:59:41 Cité du Chemin Vert, pardon, à Bobigny,
00:59:43 on a eu une grenade jetée dans un hall d'immeuble.
00:59:46 Pareil, sur la guerre de territoire,
00:59:49 pour intimider, pour impressionner.
00:59:51 Là, on a quand même 20h30 à Aubervideh.
00:59:54 On est à quelques centaines de mètres de la mairie d'Aubervideh.
00:59:57 On a un horaire où on a du monde dans la rue.
01:00:00 Une grenade qui explose.
01:00:02 On a une liaison coupée avec Grégory Goupil,
01:00:07 qu'on récupérera dans un instant, si le temps nous le permet.
01:00:10 Marc Baudrillé, un commentaire sur ce qui se passe.
01:00:13 Est-ce le signe d'une cartélisation, mexicanisation de la France ?
01:00:16 C'est ce que je disais en titre.
01:00:18 C'est à mettre en lien avec ce qui se passe à Valence.
01:00:22 Gabriel Attal annonce ses mesures contre la délinquance des jeunes
01:00:26 et ramener un semblant d'apaisement dans les quartiers.
01:00:30 Oui, on voit bien qu'il y a une pente.
01:00:32 On est sur un toboggan vers l'anarchie
01:00:35 et vers une situation difficile à contrôler.
01:00:38 De plus en plus difficile.
01:00:40 Je rappelle qu'il y a quelques années,
01:00:42 quand on parlait de bagarres dans nos cités,
01:00:45 c'était des bagarres à coups de poing.
01:00:47 On a parlé des coups de couteau, pour que j'ai besoin d'insister.
01:00:51 On a eu 49 morts par balle à Marseille l'an dernier.
01:00:55 Et ça continue.
01:00:57 Grégory Goupil nous dit qu'on a régulièrement des perquisitions,
01:01:00 des grenades qui sont perquisitionnées.
01:01:03 Et des lances roquettes.
01:01:04 Je pense que le prochain stade, c'est le bazooka.
01:01:07 Chaque stade n'empêche pas les précédents de coexister.
01:01:11 On voit bien qu'il y a besoin d'une réaction extrêmement forte,
01:01:16 extrêmement puissante de la puissance publique.
01:01:20 Et pour l'instant, on ne voit pas tellement de réaction.
01:01:24 Les opérations anti-drogue de Darmanin ont saisi son nom.
01:01:28 Justement, parce que les préfectures disent
01:01:31 que c'est lié à l'action des forces de l'ordre.
01:01:35 Justement, ce sont toutes nos opérations PlaceNet XXL
01:01:40 qui créent des tensions dans ces quartiers-là,
01:01:42 qui font qu'il y a de plus en plus de règlements de comptes.
01:01:45 Ce ne sont pas les opérations PlaceNet qui font venir les lances roquettes.
01:01:50 Je vous l'accorde. Un point pour Marc Baudrier.
01:01:54 Donc, il y a un état des lieux qui est extrêmement préoccupant
01:01:59 et qui, la pente, s'accélère au fur et à mesure.
01:02:02 Grégory Goupil est avec nous.
01:02:04 On a pu retrouver la connexion.
01:02:07 Ce que disait la préfecture,
01:02:09 c'est qu'il y a eu une série de règlements de comptes récemment.
01:02:13 Est-ce lié à l'action des forces de l'ordre ?
01:02:15 C'est la question que je posais à mes invités.
01:02:19 C'est souvent l'argument qui est avancé.
01:02:21 On est toujours un peu sceptiques quand on entend ça.
01:02:24 Oui, nous, on est sceptiques également.
01:02:27 Ça fait une vingtaine d'années que je suis en Seine-Saint-Denis.
01:02:28 Les règlements de comptes ont toujours existé.
01:02:31 Ça peut partir du trafic de stupéfiants,
01:02:33 mais c'est également des fois des moqueries
01:02:36 par de très jeunes individus sur les réseaux sociaux.
01:02:39 Ça part d'une moquerie dans un lycée
01:02:40 et on finit avec des tirs de kalachnikovs dans un quartier sensible.
01:02:44 Les PlaceNet, c'est des grosses opérations
01:02:46 qui mettent à mal le trafic de stupéfiants,
01:02:49 mais on l'a déjà fait depuis des années.
01:02:50 Les PlaceNet, alors oui, ça a changé de nom,
01:02:52 mais quand on a mis les quartiers de reconquête républicaine,
01:02:54 quand on a mis les zones de ZSP,
01:02:57 quand on a mis les PUP, les UTEC,
01:03:01 je peux vous dire des dizaines de noms d'unités,
01:03:05 ça ressemblait en tout point à ce qu'on peut faire sur de la PlaceNet.
01:03:09 Après, il y a l'intervention des forces de l'ordre,
01:03:11 mais il y a aussi la partie justice.
01:03:13 Si lorsque nous, on découvre des grenades, des armes de guerre,
01:03:17 si à la virgule près, il y a une faute dans la procédure,
01:03:20 il faut savoir que c'est des personnes
01:03:22 qui ne seront pas poursuivies au tribunal,
01:03:23 il y a un sentiment d'impunité,
01:03:25 et aujourd'hui, après 10 ans, 15 ans, 20 ans, 30 ans,
01:03:28 on se retrouve avec des individus qui sont dans un système parallèle,
01:03:33 dans un sentiment d'impunité totale,
01:03:36 et ils ont leur propre loi, leur propre code,
01:03:38 et ça devient particulièrement dramatique,
01:03:41 mais parce qu'il y a eu un laissé-aller pendant trop d'années,
01:03:44 et aujourd'hui, c'est compliqué de reprendre ces territoires,
01:03:46 même si mes collègues y sont au quotidien,
01:03:48 si on n'est pas suivi en tous points,
01:03:51 et qu'on n'est pas tous la même idéologie,
01:03:53 de savoir, on fait du séricuritaire,
01:03:54 mais derrière, il faut aussi que la partie répression,
01:03:57 la partie punition, suive.
01:03:59 On ne peut pas se retrouver aujourd'hui
01:04:01 avec un jet de grenade sur la voie publique
01:04:03 si demain, la personne est interpellée,
01:04:05 avoir une peine de bracelet électronique, vous comprenez ?
01:04:07 C'est ça qui, aujourd'hui,
01:04:09 décourage les fonctionnaires de police au quotidien.
01:04:12 Merci à vous, Grégory Goupil,
01:04:14 je le rappelle, secrétaire régional Allianz Police Nationale 93.
01:04:17 Le mot de la fin, Pierre-Henri Beauchamp.
01:04:18 Je vous donne un chiffre.
01:04:20 En Allemagne, 100 000 habitants, 25 magistrats.
01:04:23 Pour 100 000 habitants.
01:04:24 La France, pour 100 000 habitants, on est à 11 magistrats.
01:04:27 Voilà, vous avez la réponse à la raison pour laquelle,
01:04:30 quand les policiers font un travail, derrière, ça ne suit pas.
01:04:33 Ça ne suit pas parce qu'il n'y a pas de moyens matériels,
01:04:35 on le sait, on le rappelle assez souvent sur le plateau,
01:04:37 mais aussi, il n'y a pas assez de magistrats
01:04:39 qu'il faut qu'aujourd'hui, on a des dossiers qui s'entassent,
01:04:41 des nullités, du coup, qui s'enchaînent
01:04:42 parce qu'il y a des prescriptions,
01:04:44 parce qu'il y a des lignes qui ne sont pas respectées
01:04:45 et parce que, justement, le travail réalisé par les autorités
01:04:48 tombe souvent à l'eau.
01:04:49 - Mais aussi, on a des problèmes avec ces gamins-là.
01:04:52 8-9 ans, aujourd'hui, des gamins qui sont en digué,
01:04:54 qui sont enrôlés dans le trafic de drogue.
01:04:56 8-9 ans, vous vous rendez compte ? - Bien sûr.
01:04:58 - Donc là, on n'a pas de réponse, aujourd'hui.
01:05:00 - Allez, on va finir sur cette image, si vous le permettez,
01:05:03 de Gabriel Attal à Maison Alfort,
01:05:04 qui rend un hommage aux deux gendarmes tués en Nouvelle-Calédonie.
01:05:09 Si je ne me trompe pas, je vois le synthé, voilà, qui n'est pas celui-ci.
01:05:13 Et voilà, cet hommage à Xavier Salou et Nicolas Molinari,
01:05:17 qui est rendu à Maison Alfort, en ce moment même,
01:05:19 par le Premier ministre Gabriel Attal.
01:05:21 On continue à en parler sur CNews dans quelques minutes
01:05:23 avec Nelly Denac dans 180 minutes.
01:05:25 Il faut le temps pour moi de remercier mes invités,
01:05:27 Maître Pierre-Henri Bovis, Céline Pina, Naïma M. Fadel et Marc Baudrier.
01:05:31 Je vous souhaite à tous un très, très bel après-midi sur CNews.
01:05:34 ...

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