Le carrefour de l'info - Cimetière multiconfessionnel d'Evere

  • il y a 4 mois
Khalid Mansouri, président du cimetière multiconfessionnel d'Evere, était notre invité pour aborder le problème du manque de place.

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Transcript
00:00 Le Carrefour de l'Info sur Arabelle.
00:03 [Musique]
00:06 Bonjour, bonjour à tous. Bienvenue dans cette nouvelle édition du Carrefour de l'Information.
00:10 On s'intéresse aujourd'hui au cimetière multiconfessionnel d'Ever qui pourrait bientôt manquer de place.
00:16 Khalil Mansouri, le président du cimetière multiconfessionnel d'Ever, sera avec nous dans quelques instants pour nous en parler.
00:22 Également chez nous, durant le mois de juin, Bruxelles Mobilité va mener une campagne pour sensibiliser tous les usagers
00:27 à respecter les feux de circulation. En 2023, 59 accidents ont été causés à Bruxelles par le non-respect des feux rouges.
00:35 A l'international, la pauvreté au Liban a un rapport accablant de la Banque mondiale.
00:40 Selon l'institution internationale, la pauvreté au Liban a plus que triplé au cours de la dernière décennie.
00:46 Et puis au Maghreb, notamment au Maroc, la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
00:51 Le Maroc s'aligne sur les normes internationales. Revue de presse tout à l'heure.
00:56 [Générique]
01:05 Voilà, je vous le disais, il y a quelques instants, on s'intéresse aujourd'hui au cimetière multiconfessionnel d'Ever.
01:10 Avec nous pour nous en parler, Khalil Mansouri, qui est président du conseil d'administration de ce cimetière. Bonjour.
01:16 Bonjour, merci pour l'invitation.
01:18 Merci d'être avec nous sur Arabelle.
01:21 Avant d'aller peut-être plus loin, Monsieur Khalil Mansouri, une petite présentation.
01:26 Comment fonctionne un petit peu l'organisation de ce cimetière multiconfessionnel d'Ever ?
01:31 Oui, merci. Le fonctionnement, c'est intercommunal.
01:37 Donc pour le cimetière, il y a trois. On peut dire maintenant, on est arrivé à quatre.
01:45 On peut dire religion. Il y a les musulmans, qu'on est vraiment donc à la part.
01:52 Le terrain, c'est à 90%. Il reste 2% qui est partagé entre les juifs, les orthodoxes et les catholiques.
02:03 Surtout les catholiques d'origine africaine.
02:06 Les catholiques d'origine africaine. Il y a pas mal de communes associées au cimetière. Je pense qu'il y en a 12.
02:12 Actuellement, il y a 12, oui. 12 communes associées.
02:16 Est-ce qu'on peut espérer avoir d'autres communes ?
02:18 De toute façon, sans parler, on a déjà pris le contact il y a plus de deux ans pour inviter d'autres communes.
02:29 Par exemple, les communes où il y a beaucoup de communautés musulmanes.
02:33 Pour être clair, Forêt, Jette. Il y en a d'autres aussi qui ne sont pas encore associées.
02:41 D'accord.
02:42 On a déjà parlé. On a déjà fait avant avec un délecte.
02:48 Parce qu'un délecte, récemment, c'est la dernière qui est associée, donc qui est adhérée à l'intercommunal.
02:56 On attend. Mais pour nous, c'est notre souhait de vraiment que toutes les communes bruxelloises seront adhérées.
03:03 Parce que les habitants de ces communes-là, ils payent quand même plus cher que les gens de la commune associée.
03:11 D'accord. Alors, le conseil d'administration est composé, je pense, de douze membres, justement, des douze communes, c'est ça ?
03:16 C'est ça. Donc ici, par rapport à la représentation, il y a des délégués et des administrateurs.
03:23 Les administrateurs, c'est la gestion. Et les délégués, c'est pour approuver les décisions du conseil d'administration.
03:32 Et la commune, donc, ici, elle désigne un délégué et un administrateur. Donc chaque commune, elle a un délégué et un administrateur.
03:44 Et par rapport à la tournante de la présidence, donc c'est une tournante. Ça dépend de la classification des communes dans les statuts.
03:55 C'est-à-dire, donc, la date de la décision. Donc il y a six ans. Donc, six ans, trois ans, trois ans.
04:07 Donc chaque commune, elle prend trois ans de présidence. Donc ces dernières trois ans maintenant de législature actuelle, c'est Saint-Gilles, c'est moi.
04:17 — D'accord. Alors le cimetière multiconfessionnel des Verts pourrait bientôt manquer de place.
04:24 Ludo Becker, l'ancien directeur, a lancé une pétition le 17 mai pour dire, je le cite, qu'il n'y aura plus personne ne pourra être enterré d'ici mai 2025.
04:35 D'abord, explication peut-être ?
04:37 — Par rapport à cette pétition, c'est vrai, elle a créé beaucoup de polémiques, beaucoup de... Elle a créé beaucoup de bruit. Donc ça, c'est clair.
04:46 Ça, c'est l'ancien directeur. C'est vrai, donc, par rapport à lui, d'une manière affective, peut-être qu'ils se sont attachés.
04:53 Cimetière, mais actuellement, elle n'est plus présidente. Donc elle a pris son initiative personnelle.
05:00 Mais par rapport... Donc l'intitulé de la pétition, elle était un petit peu violente. Pour vraiment faire ça, ce n'est pas bon.
05:11 — Pour attirer l'attention. — Pour lui, je pense, le but, c'est d'avoir plus de signatures. C'est ça, donc, son but à lui.
05:18 Mais il a oublié que ça a créé vraiment de la panique. Ça a créé vraiment de la polémique.
05:24 Et ça a créé qu'il y a beaucoup de gens, par exemple, qui s'est un petit peu d'analysé sans vraiment consulter les responsables.
05:32 Et il y a des mensonges qui circulent maintenant. C'est vraiment dommage.
05:36 — Alors justement, pour clarifier la situation, est-ce que le cimetière multiconfessionnel des Verts pourrait manquer de place dans les années à venir ?
05:45 — Ici, normalement, on peut pas nier que pour nous, maintenant, on se trouve... Donc on loue un cimetière de Skarbek qui se trouve sur la commune des Verts.
05:58 — C'est ça. — Et la commune de Skarbek, c'était parmi les premières communes qui ont fondé cette intercommunale.
06:07 — C'est ça. — Donc il a offert des parcelles aux cultes musulmans, protestants, juifs. C'est vrai.
06:20 Donc on peut pas dire qu'on va enterrer là-bas éternellement. — Tout le temps, oui. Voilà. C'est ça.
06:26 — Non. Ça arrive un jour. Donc à chaque fois, on négocie avec la commune de Skarbek des nouvelles parcelles.
06:33 — Est-ce que le Covid a, disons, accentué la situation ? — Oui, on arrive le Covid. Par rapport à ça, c'est vrai, c'est le Covid qui a tout changé.
06:41 Il a changé les mentalités. Il a changé même la géographie. Donc il nous tira. Donc si on prend les statistiques...
06:48 Donc on a commencé en 2002 à enterrer dans ce cimetière. 2002 à 2015, il y avait vraiment une stagnation entre 100 et 200 par année.
07:01 Après, de 2016 à 2019, donc on a passé de 200 à 400. — C'est presque le double. — Oui, presque le double.
07:11 Mais il y avait assez de terrain. Donc c'était pas vraiment... Après, il vient Covid. Et c'est multiplié par 4.
07:20 Ça veut dire... On peut dire que... Donc c'était entre 2020 et 2021, c'est entre 1100 et 1150. Et à ce moment-là, on a dit qu'on a un problème.
07:39 Donc c'est vrai. On a négocié de nouvelles parcelles avec la commune de Scarbeck. Là, on a signé. Donc c'est OK.
07:50 Il reste maintenant la troisième, la dernière... C'est la dernière, on peut dire, la 26. On a un principe d'accord.
07:59 Mais quand même, on a dit donc à partir de 2022, on commence vraiment à penser sérieusement que faire.
08:07 — Alors que faire, justement ? — Oui. On a déjà fait beaucoup de choses. Mais les gens, normalement... Parce que normalement,
08:15 on communique pas ce qu'on fait interne. C'est ça. Les gens croient que nous, on fait pas grand-chose, on laisse les choses aller.
08:23 C'est pas vrai. — Et c'est l'occasion, justement, aujourd'hui de nous parler un petit peu de ça. — Voilà. Merci pour vraiment que les gens...
08:28 Je pense que les gens, ils ont besoin de ça aussi. On a fait presque tout. Donc on a commencé à écrire aux différentes instances,
08:38 les communes, les régions, les provinces, même en dehors de Bruxelles. Pour nous, il nous faut une solution.
08:45 — C'est ça. Une solution durable. — Exactement. Parce que normalement... Donc c'est un droit. C'est un droit, donc, de quelqu'un d'être éliminé
08:56 dans des conditions qui respectent la religion, les coutumes. Ça, c'est clair, parce que c'est pour ça qu'ils ont fondé l'intercommunal.
09:05 Sinon, avant, comme il était avant, chaque cemetière, donc ils désignent, ils parcellent musulmans, etc. Mais là, non, on est dans cemetières musulmanes.
09:16 Par rapport à ça, malheureusement, à Bruxelles... Donc on le sait, parce que c'est ça la réponse qu'on avait souvent.
09:28 On a passé terrain. Il y avait le terrain de Zaventem, parce que Zaventem... Donc il y a un terrain là où il y a l'OTAN maintenant,
09:39 donc ils vont déménager. Mais bon, le déménagement et l'aménagement, ça va prendre du temps. C'est pas dans le média.
09:48 Non, on parle maintenant dans le média quelle est la solution. On a jusqu'à maintenant 3 propositions. La proposition de la région,
10:03 donc elle nous propose 0,8 hectare juste à côté des cemetières actuelles. Donc ça, elle va être prête en 2028.
10:13 Donc pour nous, dans le média, ce n'est pas ça. Le CPS de Belle-Bruxelles, il nous a proposé 3 terrains en dehors de Bruxelles,
10:24 dans les communes néerlandophones. Malheureusement, on a écrit à ces communes-là pour dire voilà, nous, on veut bien faire des cemetières.
10:36 Et pour eux, et administrativement, ils ont dit que c'est pas possible de faire le changement d'affectation de la terre agricole aux cemetières.
10:47 Mais bon, pour nous, on pense que tout est possible, mais il faut vraiment du soutien. Parce que comme nous, l'intercommunal qui va envoyer un courrier
10:58 à ces différentes communes pour dire voilà, que nous, on veut introduire la demande de changement d'affectation, la réponse administrative, c'était
11:07 "Ces terrains-là, ce n'est pas pour les cemetières". Ça, c'est tout à fait normal. C'est pour ça qu'on cherche le soutien.
11:13 Et la dernière proposition, c'est les cemetières d'Anderlecht. Ils ont une parcelle musulmane. Ils disent voilà, cette parcelle-là, vous pouvez la prendre.
11:23 — Elle fait combien de superficie ? — Non, on peut dire qu'approximativement 400 places.
11:31 — Oui. Mais c'est pas suffisant si on veut travailler à long terme. — C'est pas suffisant. Oui, c'est ça.
11:36 — Alors comment peut-on faire pour justement avoir de nouvelles parcelles ? Vous avez parlé de l'intercommunal qui recherche des terrains pour étendre le cemetière.
11:47 Qui peut décider quoi, finalement ? — Ici, l'intercommunal appartient aux 12 communes, déjà. Donc ça, c'est clair.
11:56 Et les Bruxellois, bien sûr, ils ont des représentants politiques. Il faut vraiment... On peut pas dire que la politique, c'est nécessaire.
12:07 Et dernièrement, quand on a fait ça, on a passé à un autre niveau. On a dit qu'on va rencontrer tous les responsables politiques de la région bruxelloise.
12:19 Effectivement, on a rencontré quasi la totalité. Il nous reste deux partis, maintenant. On a des rendez-vous.
12:26 — Quelles ont été les réponses pour les partis que vous avez déjà rencontrés ? — Les réponses étaient vraiment positives.
12:31 Tout le monde est conscient. Tout le monde... Et ils ont dit qu'ils vont vraiment aider, sans exception.
12:39 Il y a des partis qui disent « Voilà, ce point-là, ça mérite d'être sur la table au moment de la formation du gouvernement ».
12:46 — D'accord. Ça, c'est... On est en pleine campagne électorale. Il faudrait donc pour vous que ces politiques prennent leurs responsabilités après les élections ?
12:53 — Ils l'ont déjà dit. Les responsables politiques, ils l'ont déjà dit. Ils ont dit que c'est un point, que c'est vraiment à la priorité.
13:02 Donc au moment de la négociation, les partis qui vont négocier la formation du prochain gouvernement, ça sera un point parmi d'autres. Oui.
13:13 — On comprend. Il y a urgence. Peut-être avant de nous quitter, Khalil Mansouri, un message à faire passer, un conseil à donner justement pour sensibiliser à cette problématique de l'urgence sur ce cimetière
13:25 qui pourrait bientôt manquer de place. Qu'est-ce qu'on pourrait faire de plus ? — Voilà. Pour moi, donc la chose que je pourrais dire...
13:33 Parce qu'actuellement, on est dans l'époque des réseaux sociaux. Chacun peut envoyer, peut enregistrer, peut faire circuler des choses qui n'ont rien à voir avec la réalité.
13:47 Moi, je trouve qu'il y a quand même une limite légale, parce qu'il y a certains qui ont vu qu'il y avait des messages... Ça mérite vraiment qu'ils vont dire un mot à la justice.
14:00 Parce que quand on parle des personnes sans fondement... — Oui. — Sans fondement, il y a des articles qui parlent des choses. C'est honteux.
14:09 Donc un journaliste ou quelqu'un qui veut faire quelque chose, il devra aller à la source, comme vous vous faites maintenant.
14:16 Donc vous invitez un responsable pour avoir certaines réponses à des questions des gens. — C'est ça. — Et eux, ils font pas ça.
14:25 — Il faut faire attention à la désinformation. — Il faut faire attention à ça, parce que normalement, il n'est pas dans l'intérêt ni de public.
14:34 Ils s'aiment là-dessus, et ce n'est pas vraiment correct. — En tout cas, le... — Et pour le public, donc normalement, moi, je vois qu'il n'y a pas de quoi paniquer,
14:49 parce qu'on est dans un état de droit. Et donc pour la religion, elle est reconnue dans la constitution belge. Donc on a des droits.
15:02 Donc les musulmans ont le droit d'animer de manière conformément à leur religion. Certainement, on va avoir la réponse.
15:14 — Voilà. Donc il n'y a pas d'impasse. Il y a toujours des solutions. — Il y a toujours des solutions, surtout quand ça touche à tout le monde, quoi.
15:24 Donc ça, c'est vraiment... C'est un point commun. Voilà. Et maintenant, de plus en plus, il y a des gens qui s'attachent à ce cimetière,
15:32 parce que normalement, ils ont découvert que c'est important... C'est pas comme avant. C'est important d'être enterré ici pour être proche de leur famille, etc.
15:41 Ça devient vraiment quelque chose qui est enraciné maintenant dans la tête des gens.
15:47 — Voilà. Donc merci pour toutes ces précisions et tous ces éclaircissements qui étaient nécessaires pour clarifier la situation dans la tête de beaucoup.
15:58 Khalil Mansourie, je vous rappelle que vous êtes président du Conseil d'administration du cimetière multiconfessionnel des Verts.
16:03 Merci d'avoir été avec nous. — Merci à vous aussi.
16:06 — Avec plaisir. On se retrouve dans quelques instants pour la deuxième partie de votre Cafour de l'info.

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