Morandini Live (Émission du 24/05/2024)

  • il y a 4 mois
Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

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00:00:00 [Générique]
00:00:04 - Vendredi 24 mai, Morandini Live numéro 1445,
00:00:08 Morandini Live en version XL désormais jusqu'à minuit 30.
00:00:11 Bonjour et bienvenue en direct à la Une.
00:00:13 Tout d'abord, cette information que nous avons apprise il y a quelques instants,
00:00:16 Orian Hernandez Radu, l'un des trois derniers otages français aux mains du Hamas,
00:00:21 après l'attaque du 7 octobre, a été retrouvé mort.
00:00:24 C'est ce qu'annonce l'armée israélienne, annonce ce fait il y a quelques instants.
00:00:29 Le corps de deux autres otages ont également été retrouvés.
00:00:33 Orian Hernandez Radu était un touriste franco-mexicain âgé de 30 ans.
00:00:37 Il avait été enlevé par les terroristes du Hamas qui ont attaqué la Rev Parti Supernova.
00:00:43 Vous vous en souvenez, Rev Parti à laquelle il assistait avec sa petite amie Shani Luke,
00:00:47 qui elle a été violée et tuée et dont le corps partiellement dévêtu
00:00:52 avait été exhibé à l'arrière d'une camionnette.
00:00:54 Voilà donc cette nouvelle apprise il y a quelques instants seulement.
00:00:58 Donc un des otages français est décédé.
00:01:01 C'est désormais une certitude puisque son corps a été retrouvé par l'armée.
00:01:06 Dans le reste de l'actualité, nous partons tout de suite en direct à Aubervilliers
00:01:10 puisque ce qui s'est passé hier soir est à peine croyable.
00:01:13 Une véritable scène de guerre en pleine rue
00:01:15 puisqu'un homme en scooter a lancé une grenade sur des passants.
00:01:18 Le bilan est de deux blessés dont un homme qui a eu le bras arraché.
00:01:22 Écoutez ce riverain qui a assisté à toute la scène.
00:01:27 Il est tard hier soir quand la police scientifique tente de relever le moindre indice
00:01:32 permettant de retrouver l'auteur des faits.
00:01:34 Quelques minutes plus tôt, aux alentours de 20h30 selon nos confrères du Parisien,
00:01:38 un individu en scooter lance une grenade sur la voie publique.
00:01:42 Deux personnes sont grièvement blessées, l'une a le bras arraché,
00:01:45 la seconde un doigt sectionné.
00:01:47 L'une d'entre elles a vélo au moment des faits, a été projetée au sol.
00:01:51 - De mon rétroviseur je vois le personnage en vélo en fait éjecté.
00:01:56 Éjecté de son vélo, il a bondi en arrière, en fait il venait du haut de la rue en descendant.
00:02:03 Il a été éjecté et en descendant j'ai constaté le monsieur avec du sang partout dans le visage.
00:02:09 Ça choque.
00:02:10 L'une des victimes a été filmée quelques instants après les faits par un passant,
00:02:14 le visage ensanglanté.
00:02:16 Ces deux personnes étaient-elles visées par l'homme au scooter ?
00:02:19 L'enquête vient à peine de commencer mais on sait que le secteur est connu pour abriter un point de deal.
00:02:25 L'auteur des faits a pris la fuite, il est activement recherché.
00:02:29 - Voilà et nous retrouverons en direct sur les lieux de nos envois spéciaux dans un instant.
00:02:33 Face à cette violence qui explose partout, Gabriel Attal est en déplacement dans la Drôme ce matin
00:02:37 pour annoncer des mesures, en particulier sur la justice des mineurs
00:02:41 et nous allons suivre tout cela en direct sur CNews bien évidemment.
00:02:44 Et justement dans la Drôme, six mois après la mort de Thomas,
00:02:47 nous sommes retournés à Crépol pour tenter de comprendre
00:02:50 comment ce village tentait de se remettre de ce déferlement de violence jamais vu.
00:02:55 Devant la salle des fêtes, la photo de Thomas est toujours présente,
00:03:00 calée entre une bougie et une pierre portant son nom.
00:03:03 Plus de six mois après les faits, Crépol, ville meurtrie par la mort de ce jeune adolescent de 16 ans,
00:03:09 se remet peu à peu mais n'oublie pas.
00:03:12 - C'est tragique, c'est inhumain, on espère que ça n'arrivera plus.
00:03:16 - Ça a l'air d'aller mieux, même si le traumatisme est encore présent dans certaines fêtes,
00:03:20 dans certaines fêtes de village, certaines personnes sont encore stressées
00:03:24 et ont du mal encore à lâcher prise.
00:03:26 Comment reprendre le cours de sa vie, une vie d'avant le drame,
00:03:29 dans cette commune qui compte un peu plus de 500 habitants ?
00:03:32 La réponse passe parfois par la force des nouveaux arrivants.
00:03:36 - Je viens d'arriver il y a à peu près 15 jours,
00:03:40 je suis en train de finir les travaux pour m'installer en tant que pizzeria,
00:03:44 restaurant dans le village.
00:03:46 Un endroit pour se réunir, se confier, mais surtout pour Sébastien,
00:03:50 l'ouverture de cette pizzeria relève d'un geste symbolique.
00:03:54 - Violence encore en Gironde cette fois, et on a découvert hier sur TF1
00:03:58 que de plus en plus de vols ont lieu dans les déchetteries,
00:04:01 car les cambrioleurs recherchent de la ferraille pour la revendre
00:04:04 et les voleurs n'hésitent plus désormais à s'en prendre physiquement au personnel.
00:04:08 - Sa voiture est pourchassée par deux camionnettes,
00:04:11 les individus l'obligent à s'arrêter et sortent avec des barres de fer.
00:04:15 L'agent s'échappe in extremis, encore sous le choc et craignant des représailles,
00:04:20 c'est la directrice du site qui témoigne.
00:04:23 - Mais ça c'est pas tolérable, on ne peut pas accepter que des individus
00:04:27 qui viennent voler des métaux dans des déchetteries publiques,
00:04:30 c'est du bien public, fassent leur loi et menacent et agressent nos agents.
00:04:35 - Le choc hier soir dans le Pas-de-Calais, la foudre a fait un mort
00:04:39 et un blessé grave en tombant sur un terrain de foot pendant un entraînement.
00:04:42 Ça s'est passé à Courrières près de Lens, un homme est décédé,
00:04:46 un autre souffrant de douleurs thoraciques a été transporté.
00:04:49 On y revient dans un instant mais on part tout de suite en direct à Valence
00:04:52 puisque Gabriel Attal vient de sortir et il va prendre la parole dans quelques instants
00:04:58 en direct sur CNews pour réagir aux différents sujets d'actu.
00:05:01 - Mesdames et messieurs, bonsoir à tous et à toutes, je suis ici à Valence
00:05:04 avec les ministres qui m'accompagnent, avec le maire, avec des élus,
00:05:09 pour rappeler que la jeunesse est notre priorité et que nous devons tout faire
00:05:14 pour éviter qu'elle ne tombe dans la délinquance.
00:05:18 Le président de la République avait annoncé pendant la campagne présidentielle
00:05:22 le lancement des forces d'action républicaines, les FAR,
00:05:25 et c'est aujourd'hui promesse tenue ici à Valence.
00:05:29 Les FAR, c'est une chose claire, c'est la mobilisation générale de tous
00:05:34 pour ramener l'ordre. Elles partent d'un constat qui est simple,
00:05:39 il y a des territoires qu'on risque de perdre si on ne met pas le paquet.
00:05:44 Alors avec les FAR, on met le paquet et on se donne 6 mois pour agir
00:05:48 et rétablir l'ordre. Ici à Valence, c'est très concret,
00:05:52 la présence de la CRS 83 qui sera fidélisée ici,
00:05:56 c'est 13 policiers en plus sur un territoire qui avait déjà été renforcé
00:06:01 ces dernières années, en plus notamment pour lutter contre le trafic de stupéfiants.
00:06:06 C'est 4 renforts pour lutter contre le séparatisme.
00:06:09 C'est 6 personnels de justice supplémentaires, là aussi avec une trajectoire
00:06:13 d'orientation et de programmation sur plusieurs années qui prévoient un renforcement.
00:06:18 C'est 250 000 euros de l'État pour prévoir des caméras de vidéoprotection
00:06:22 supplémentaires, notamment autour de nos écoles, nos collèges et nos lycées
00:06:27 qui doivent toujours, je le redis ici, rester des sanctuaires.
00:06:31 C'est une équipe mobile de sécurité mise en place par le Rectorat
00:06:35 pour assurer la sécurité aux abords des établissements scolaires.
00:06:38 C'est une cité éducative avec un abondement de 150 000 euros de plus,
00:06:42 un abondement de 250 000 euros au contrat de ville, des personnels en plus,
00:06:46 un CPE, un psychologue scolaire ici pour nos établissements,
00:06:50 pour accompagner les élèves. C'est aussi des renforcements de moyens de l'État
00:06:54 pour coordonner cette action avec un sous-préfet qui sera chargé auprès du préfet
00:06:59 de s'occuper de cette mobilisation générale.
00:07:02 C'est un investissement, je le dis, qui est important pour Valence,
00:07:06 mais c'est le prix du droit à la vie tranquille des habitants de ces quartiers.
00:07:11 Et au fond, la phare, c'est la concrétisation locale ici à Valence
00:07:15 de notre ambition pour le pays, la mobilisation générale contre la délinquance
00:07:20 et pour la jeunesse. Je suis venu ici également...
00:07:24 [Bruit de cloche]
00:07:27 C'est tombé pile au bon moment, M. le maire, je vous félicite.
00:07:30 Je suis venu ici aussi pour faire un point, un étape, évidemment,
00:07:34 sur les chantiers que j'ai lancés, sur la lutte contre la délinquance
00:07:38 et sur la justice des mineurs. Vous vous souvenez, je m'étais engagé
00:07:42 dans un discours le 18 avril à Viry-Châtillon, à faire un point d'étape
00:07:46 de ce travail au bout de 4 semaines, nous y sommes.
00:07:50 Je vous rappelle ce qui a d'ores et déjà été décidé et parfois même
00:07:53 déjà accompli ces 4 dernières semaines.
00:07:56 Les agressions commises en raison de la non-appartenance à une religion
00:08:00 ou au non-respect de ses principes seront plus sévèrement sanctionnées.
00:08:03 Le garde des Sceaux, à ma demande, a d'ores et déjà pris
00:08:06 une circulaire pénale en la matière. Dans la logique que j'ai affirmée
00:08:09 dans mon discours de politique générale, je le rappelle,
00:08:12 tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies, tu défies l'autorité,
00:08:15 on t'apprend à la respecter. Je m'étais engagé à des mesures
00:08:19 d'intérêt éducatif, c'est-à-dire l'équivalent des travaux d'intérêt général
00:08:22 pour les jeunes entre 13 et 16 ans. Là aussi, engagement que j'ai pris,
00:08:26 promesses tenues, la circulaire pénale a été prise par le garde des Sceaux.
00:08:31 Le comportement à l'école, je l'avais eu l'occasion de le dire,
00:08:34 doit aussi être exemplaire parce que beaucoup s'y jouent.
00:08:37 Et parce qu'on le sait, oui, l'école a aussi un rôle, un rôle majeur
00:08:41 dans l'apprentissage du respect des droits et devoirs, du respect de l'autorité,
00:08:45 du respect de l'autre et du civisme. Je vous confirme que les comportements
00:08:49 irrespectueux, voire violents, seront plus sévèrement sanctionnés
00:08:53 et auront des conséquences directes, évidemment, sur les notes
00:08:56 et les examens des élèves. La composition pénale sans passage
00:09:00 par le juge est aussi confirmée, j'avais eu l'occasion de le dire.
00:09:03 Cela permettra d'aller beaucoup plus vite dans la sanction.
00:09:06 Je vous donne un exemple. Un jeune qui empoisonne toute la vie
00:09:09 d'un quartier en faisant du rodéo urbain, il y aura désormais
00:09:12 la possibilité de saisir immédiatement la moto, ce qui évidemment
00:09:16 réduira les nuisances et permettra d'avoir une sanction beaucoup plus efficace.
00:09:20 La responsabilité, c'est aussi chercher du côté des parents.
00:09:24 Et le projet de loi qui sera présenté permettra de sanctionner les parents
00:09:27 de jeunes délinquants avec notamment des amendes, aller chercher
00:09:30 la responsabilité parentale des deux parents et donc souvent du père
00:09:34 et non plus d'un seul parent puisqu'on sait que c'est beaucoup le cas aujourd'hui.
00:09:38 Les jeunes délinquants, bien souvent, sont dans ce qu'on appelle
00:09:41 un foyer monoparental, en général avec une mère seule.
00:09:45 Aujourd'hui, quand on va chercher la responsabilité parentale,
00:09:48 c'est toujours sur la mère que ça tombe puisque la loi aujourd'hui
00:09:51 nous dit que c'est le parent chez qui réside l'enfant qui est responsable.
00:09:56 Désormais, on ira chercher la responsabilité des deux parents,
00:09:59 y compris si le père est parti parfois depuis plusieurs années
00:10:02 et ne se préoccupe plus de l'avenir et de ce que fait son enfant,
00:10:05 on doit évidemment toujours être au rendez-vous de ses responsabilités.
00:10:09 La responsabilité parentale, c'est aussi à l'école et donc nous mettrons
00:10:13 en place un contrat des droits et devoirs que les parents devront signer
00:10:17 à chaque rentrée pour les responsabiliser.
00:10:20 Je sais combien les enseignants sont aussi confrontés parfois
00:10:23 à la remise en cause de leur autorité par les parents eux-mêmes
00:10:27 et c'est très important pour nous de leur réaffirmer notre soutien.
00:10:30 Mais les quatre dernières semaines qui se sont écoulées ont aussi été
00:10:34 l'occasion d'aller plus loin sur toute la stratégie qui est la nôtre
00:10:37 et qui tient à un principe simple, il faut sanctionner plus tôt, plus vite
00:10:42 et ne pas laisser la situation dégénérer, ne pas attendre que la situation
00:10:46 s'aggrave pour sanctionner.
00:10:48 À Vierry-Châtillon, j'avais notamment posé la question de la comparution
00:10:51 immédiate pour les mineurs qui n'était jusqu'à présent pas possible.
00:10:55 J'avais lancé ce débat, le débat a eu lieu ces dernières semaines,
00:10:58 j'ai reçu les principales forces politiques, le garde des Sceaux a évidemment
00:11:02 animé une concertation avec les acteurs judiciaires.
00:11:06 Nous avons tranché et je vous annonce donc que nous mettrons en place
00:11:09 une forme de comparution immédiate pour les jeunes dès 16 ans
00:11:12 parce qu'il n'y a pas de raison qu'un jeune de cet âge ne puisse pas
00:11:15 être sanctionné immédiatement après les faits.
00:11:19 Concrètement, un jeune de 15 ans qui casse un abribus pourra avoir
00:11:23 une mission d'intérêt général pour réparer ses dégâts alors que
00:11:25 ce n'était pas possible aujourd'hui.
00:11:28 Concrètement, un jeune de 17 ans qui vole le sac d'une personne âgée
00:11:32 pourra passer en comparution immédiate et être jugé immédiatement
00:11:36 alors que ce n'est pas possible aujourd'hui.
00:11:39 Il faut des sanctions et je le dis, il faut aussi de la prévention.
00:11:43 Alors je vous annonce une mesure nouvelle.
00:11:46 Au premier fait, on va permettre pour certains jeunes le placement
00:11:49 en foyer pendant une quinzaine de jours.
00:11:52 Cela permet d'apporter une réponse immédiate et concrète à un acte
00:11:55 de délinquance, notamment pour évaluer la situation et pour une prise
00:11:58 en charge adaptée.
00:12:01 La logique, vous l'aurez comprise, elle est claire, elle est plus vite
00:12:04 et plus forte pour mettre fin au sentiment d'impunité qui peut
00:12:07 exister chez nos jeunes et je le dis, qui peut exister dans l'ensemble
00:12:10 de la société. Renforcer partout l'autorité, réaffirmer partout
00:12:15 le respect des droits et devoirs de l'autorité et du civisme
00:12:19 dans la société. Lutter contre la délinquance et contre la violence.
00:12:23 Je le dis en matière de violence des mineurs, il n'y a pas de fatalité.
00:12:27 Tous ensemble, on peut y arriver et c'était aussi le sens
00:12:30 de mon déplacement aujourd'hui à Valence.
00:12:33 Monsieur le Premier ministre, pour la presse locale, s'il vous plaît.
00:12:36 Ça fait six mois maintenant que les phares sont mises en place.
00:12:38 Quel est le premier bilan qui a été remonté des acteurs locaux ?
00:12:41 On a échangé à la médiathèque tout à l'heure avec des acteurs locaux
00:12:44 et on a entendu des acteurs du quartier nous dire eux-mêmes
00:12:47 qu'ils voyaient la différence, qu'ils voient une présence publique
00:12:50 qui est plus importante en nombre mais aussi en horaire.
00:12:54 Parce que ce que nous ont dit beaucoup des acteurs locaux,
00:12:56 c'est que la délinquance s'installe à un moment où la présence publique
00:13:01 est moins présente, à des horaires où la présence publique
00:13:03 est moins présente. Ce qu'ils nous ont dit, c'est qu'ils ressentent
00:13:07 déjà les effets de l'installation des phares et du déclenchement
00:13:10 des phares ici. Mais il faut aller plus loin et c'est le sens
00:13:12 des moyens supplémentaires que j'ai annoncés ce matin ici pour Valence
00:13:15 qui vont nous permettre d'aller encore plus loin.
00:13:17 Monsieur le Premier ministre, ce matin un éducateur vous disait
00:13:20 lors d'un échange qu'il constatait une délinquance de plus en plus jeune,
00:13:22 de plus en plus armée. Comment dissuader cette délinquance ?
00:13:26 Comment y répondre ? Vous avez annoncé quelques mesures.
00:13:28 Est-ce que vous avez des lignes rouges par exemple sur l'abaissement
00:13:30 de la majorité pénale ?
00:13:32 J'ai annoncé, je viens de les rappeler, un certain nombre de mesures fortes
00:13:35 à Villerich à Tijon le 18 avril. Je viens d'en annoncer des supplémentaires.
00:13:38 La concertation se poursuit, il reste quatre semaines puisque je m'étais
00:13:42 engagé à une concertation de huit semaines avec un point d'étape
00:13:45 que je fais aujourd'hui où nous continuons à travailler sur un certain
00:13:48 nombre de sujets. La question de l'atténuation de responsabilité,
00:13:53 de l'excuse de minorité comme on dit parfois est posée. Nous échangeons
00:13:57 sur ce sujet. Il n'y a pas de consensus sur cette question.
00:14:01 Mais nous continuons à y travailler avec le garde des Sceaux,
00:14:03 avec les forces politiques, avec l'ensemble des acteurs.
00:14:06 En nous gardant évidemment de ce qu'on peut entendre parfois
00:14:09 dans le débat public, c'est-à-dire des propos d'estrade
00:14:12 ou des solutions de facilité. Certains disent qu'il suffit
00:14:15 d'abaisser la majorité pénale à 16 ans. La réalité, c'est que la jurisprudence
00:14:20 du Conseil constitutionnel est très claire. Si vous voulez abaisser
00:14:23 la majorité pénale, vous devez abaisser la majorité tout court
00:14:26 avec le droit de vote et tout ce qui va avec. Ceux qui mettent en avant
00:14:30 ce genre de proposition en général ne le disent pas ou font mine
00:14:33 de ne pas le voir. Ensuite, être conscient et lucide qu'on parle
00:14:37 de jeunes, parfois d'enfants, et qu'il n'est pas question pour moi
00:14:41 de considérer qu'un enfant est un adulte. Ce n'est pas le cas.
00:14:45 Simplement, dans un certain nombre de situations, est-ce que l'excuse
00:14:50 de minorité peut être atténuée, atténuée davantage ? C'est la question
00:14:54 que j'ai posée et sur laquelle nous allons continuer à travailler
00:14:57 dans les semaines qui viennent.
00:14:58 - Monsieur le Premier ministre, après le départ du président
00:15:00 de la République de Nouvelle-Calédonie il y a quelques heures,
00:15:03 il y a eu encore cette nuit des scènes de tension. Est-ce que vous avez
00:15:06 des éléments concernant le bilan ? Et certaines sources locales évoquent
00:15:09 notamment un décès dans l'archipel cette nuit. Est-ce que vous pouvez
00:15:12 nous le confirmer ?
00:15:13 - La Nouvelle-Calédonie est touchée, frappée depuis plus d'une dizaine
00:15:18 de jours maintenant par des violences, des émeutes qui sont, je le dis,
00:15:23 insupportables. Insupportables d'abord pour les Calédoniens eux-mêmes
00:15:27 qui sont les premières victimes de ces violences. Il y a des blessés,
00:15:31 il y a des morts, vous l'avez dit, il y a des destructions, des dégradations
00:15:36 très dures pour la vie économique locale, pour les habitants.
00:15:39 Le président de la République était sur place il y a quelques heures.
00:15:43 Il l'a dit de manière très claire, nous rétablirons l'ordre.
00:15:47 Parce que c'est le préalable au dialogue et que le dialogue est absolument
00:15:51 essentiel pour construire l'avenir de ce territoire, de la Nouvelle-Calédonie.
00:15:56 Et donc c'est ce sur quoi nous allons nous employer avec les ministres
00:16:00 évidemment dans les jours, les semaines à venir. Je ne reviens pas sur
00:16:03 toutes les mesures qui ont été prises, sur le renforcement inédit des moyens
00:16:06 de sécurité en Nouvelle-Calédonie. Nous allons continuer à avancer et à agir.
00:16:11 Monsieur le Premier ministre, Tsaïl, la règle israélienne a annoncé ce matin
00:16:14 avoir retrouvé le corps d'un de nos compatriotes, Orion Hernandez-Radou.
00:16:18 Il avait 32 ans, il a été enlevé le 7 octobre. Le président de la République
00:16:22 a fait part de son immense tristesse. Quelle est votre réaction ?
00:16:25 Évidemment, nous sommes tous bouleversés par cette annonce et cette nouvelle
00:16:31 du décès de notre compatriote Orion Hernandez-Radou qui était retenu
00:16:36 en otage par le Hamas à Gaza. Évidemment, je veux adresser mes pensées,
00:16:42 ma solidarité à sa famille, à ses amis, à ses proches. C'est un drame qui nous
00:16:47 rappelle d'abord l'ampleur du massacre et de l'attaque terroriste commise
00:16:53 par le Hamas, organisation terroriste, le 7 octobre dernier.
00:16:58 C'est un drame qui nous rappelle que nous avons toujours deux otages français
00:17:03 qui sont retenus dans la bande de Gaza. Je le redis ici aux Français,
00:17:07 notre priorité absolue, c'est évidemment de parvenir à leur libération
00:17:11 pour qu'ils puissent retrouver leurs proches en sécurité.
00:17:14 Un tout petit peu plus léger ou pas, hier soir vous avez débattu avec la tête
00:17:17 de l'Unis pour les élections européennes de l'Assemblée nationale Jordan-Bardella.
00:17:20 Qu'est-ce que vous retirez de ce débat ? Est-ce que vous pensez qu'il est
00:17:23 de nature à faire changer la donne, c'est-à-dire à relancer un peu
00:17:27 la campagne de Valérie Ayé ? Avec quel objectif ressortez-vous de ce débat ?
00:17:34 C'est un débat qui a été je pense important, d'abord parce qu'il était
00:17:38 manifestement attendu, ensuite parce qu'il a permis de confronter
00:17:43 démocratiquement, respectueusement, deux visions radicalement différentes.
00:17:47 D'un côté la vision du Rassemblement national qui semble considérer
00:17:52 que face aux défis qui sont devant nous, la transition écologique et énergétique,
00:17:57 l'intelligence artificielle qui va révolutionner nos vies,
00:18:00 la réaffirmation des puissances américaines et chinoises dans la concurrence mondiale,
00:18:05 la guerre en Europe, qui semble donc considérer le Rassemblement national
00:18:08 que face à ces défis, on sera plus fort en étant plus seul, en s'isolant,
00:18:13 en se repliant sur nous-mêmes. Et puis la vision que je porte avec Valérie Ayé,
00:18:19 qui est qu'au contraire, on sera plus fort en étant plus unis avec nos partenaires
00:18:22 européens, que c'est l'union qui fait la force. Et que c'est en travaillant
00:18:26 encore davantage ensemble, en nous armant davantage ensemble en européens,
00:18:30 qu'on sera capable d'affronter ces défis et d'être plus fort pour les affronter.
00:18:34 Je crois par ailleurs hier que quelque part les masques sont tombés.
00:18:38 On a vu le candidat du Rassemblement national obligé d'admettre que sa proposition
00:18:45 dite de priorité nationale dans le marché unique pour les contrats publics
00:18:49 conduira des dizaines de milliers d'entreprises françaises à être privées
00:18:55 de contrats dans d'autres pays européens. Quand vous dites que la France devrait
00:19:00 nécessairement choisir des entreprises françaises pour ses contrats publics,
00:19:04 ça veut dire si c'était appliqué, que les autres pays européens devront
00:19:07 nécessairement choisir des entreprises de leur pays pour leurs contrats publics.
00:19:11 Et j'ai donné hier des exemples d'entreprises qui font travailler en France
00:19:15 des salariés français pour des contrats publics qu'elles ont obtenus
00:19:18 dans d'autres pays européens. On a 150 000 entreprises qui exportent.
00:19:21 Ça veut dire très concrètement que ça leur couperait les jambes.
00:19:24 On a vu ensuite une proposition faite, je cite, de double frontière,
00:19:30 dont à la fin on n'a toujours pas compris ce qu'elle revêtait.
00:19:34 On n'a toujours pas compris ce que ça voulait dire. Est-ce que ça veut dire
00:19:36 qu'on va transformer toutes les frontières terrestres de la France
00:19:39 en péage de Saint-Arnoult, un week-end de chasse et croisée,
00:19:42 alors qu'on a un demi-million de Français qui, tous les jours,
00:19:45 traversent la frontière en Suisse, en Belgique, en Allemagne, en Espagne,
00:19:48 en Italie pour aller travailler ? Ou est-ce que c'est juste faire
00:19:51 ce qu'on fait déjà aujourd'hui ? On n'a toujours pas compris.
00:19:54 Donc les masques sont tombés. Moi, je crois profondément que les Français
00:19:58 ont conscience et auront de plus en plus conscience dans les jours à venir,
00:20:01 puisqu'il reste deux semaines avant l'élection du 9 juin,
00:20:04 que cette élection est cruciale et essentielle. Et que dans le contexte
00:20:07 que nous connaissons, avec les difficultés qui traversent le monde,
00:20:11 je crois qu'on a besoin de sérieux et de crédibilité.
00:20:14 Et pour ma part, j'ai le sentiment que le sérieux et la crédibilité
00:20:17 sont derrière notre candidate Valérie Ayé, et pas derrière ce programme
00:20:22 que je viens de vous décrire du Rassemblement national. Merci beaucoup.
00:20:29 Gabriel Attal, en direct de Valence sur CNews. Gabriel Attal qui a fait
00:20:34 plusieurs annonces concernant l'insécurité et la sécurité. On va y revenir.
00:20:38 Il a en particulier annoncé que les comparutions immédiates allaient
00:20:42 désormais concerner les mineurs de plus de 16 ans. C'est la fin de l'impunité,
00:20:46 a-t-il dit. Il veut frapper plus vite, plus tôt. On va y revenir dans un instant.
00:20:50 Vous avez également entendu Gabriel Attal qui a rendu hommage à l'un des trois
00:20:55 otages français, puisqu'on a appris sa disparition et on a appris surtout
00:20:59 la découverte de son corps ce matin. Il s'appelle Orian Hernandez Radu,
00:21:04 vous voyez son image. C'est l'un des trois derniers otages français aux mains
00:21:08 du Hamas après la tête du 7 octobre. Il est donc mort, c'est ce qu'a annoncé
00:21:12 l'armée israélienne ce vendredi. Orian Hernandez Radu, touriste franco-mexicain
00:21:16 de 30 ans, avait été enlevé par les terroristes du Hamas quand ils ont
00:21:21 attaqué la Rêve Party, la Supernova à laquelle il assistait, avec sa petite
00:21:26 amie, sa petite amie qui avait été violée et tuée et dont le corps partiellement
00:21:31 dévêtu avait été exhibé à l'arrière d'une camionnette. Cette information vous est
00:21:35 donc parvenue il y a quelques instants seulement. On se souvient également que
00:21:38 sa famille avait reçu des messages du téléphone portable de ce jeune homme,
00:21:43 avait reçu des messages écrits en arabe, puisque les terroristes utilisaient son
00:21:48 portable pour envoyer des messages à la famille dont vous avez entendu Gabriel Attal
00:21:51 qui lui rendait hommage également puisque l'information nous est parvenue
00:21:55 il y a quelques instants. Je vous présente très vite mes invités.
00:21:58 Amaury Mollet, bonjour, merci d'être avec nous, rédacteur en chef à Valeurs Actuelles,
00:22:01 Didier Maisto, bonjour, journaliste et ancien patron de CHI de Radio Arnaud Bédédéthy,
00:22:05 bonjour, rédacteur en chef de la Revue Politique et parlementaire,
00:22:07 et Mathias Leboeuf, bonjour, docteur en philosophie et journaliste. On va revenir
00:22:11 dans quelques instants sur les annonces de Gabriel Attal concernant la sécurité
00:22:14 mais je voulais qu'on commence avec un exemple précis de cette insécurité
00:22:18 qui parfois prend des tournures assez surprenantes, et en particulier ce qui s'est passé
00:22:22 à Aubertvilliers hier soir, puisqu'imaginez-vous qu'un homme en moto est passé dans la rue,
00:22:27 il a lancé une grenade, il y a deux blessés dont une personne qui a eu le bras arraché.
00:22:32 Ça s'est passé à quelques kilomètres de Paris, en pleine ville. Désormais c'est avec des grenades
00:22:37 que se font certaines attaques. On retrouve sur place en direct Maxime Leguay,
00:22:41 envoyé spécial de CNews avec Laurent Cellerier. Bonjour Maxime.
00:22:45 Juste avant que vous commenciez à nous expliquer ce qui s'est passé,
00:22:48 je voudrais que vous me racontiez ce que vous nous avez dit en off,
00:22:51 il y a quelques instants, parce que je vous avais demandé d'être dans l'endroit
00:22:54 où s'est passé cette attaque, et vous m'avez expliqué que c'était impossible.
00:22:58 Alors expliquez-moi pourquoi et comment ça s'est passé quand vous êtes allé sur place.
00:23:02 Oui, bonjour Jean-Marc. Effectivement, ce matin, avec Laurent Cellerier,
00:23:10 nous nous sommes rendus sur place, là où se sont déroulés les faits,
00:23:14 lorsqu'une quinzaine d'individus nous ont signifié sans ambiguïté que nous n'étions pas les bienvenus,
00:23:21 et nous ont donc contraint à quitter les lieux. C'est ce que nous avons fait pour nous retrouver ici,
00:23:26 devant le commissariat d'Aubervilliers, que vous pouvez apercevoir derrière moi.
00:23:30 Et les policiers, les agents de police, nous ont également vivement déconseillé
00:23:34 de retourner sur place sans agent de sécurité, puisque c'est un quartier d'Aubervilliers
00:23:39 et précisément même une rue qui est tristement connue pour des trafics en tout genre,
00:23:44 et notamment des trafics de stupéfiants.
00:23:46 C'est important de raconter également comment les choses se passent.
00:23:49 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, une équipe de télé, en plein Aubervilliers,
00:23:51 on ne peut pas y aller, on ne peut pas s'installer, on ne peut pas faire un direct.
00:23:54 C'est compliqué, vous avez eu raison de ne pas rester, si en plus la police vous déconseille d'y aller,
00:23:59 vous avez bien eu raison. Qu'est-ce qui s'est passé hier soir,
00:24:02 et que sait-on de cette attaque à la grenade qui s'est déroulée en pleine rue ?
00:24:08 Monsieur !
00:24:10 Écoutez, les habitants d'Aubervilliers sont encore sous le choc, vous l'avez rappelé brièvement.
00:24:16 C'est le mode opératoire qui interpelle ici, puisqu'il faut bien se rendre compte
00:24:21 que c'est un individu qui est arrivé aux alentours de 20h30 selon nos confrères du Parisien,
00:24:26 à deux roues, et qui a lancé une grenade dans la rue, en pleine rue,
00:24:30 sur deux individus qui ont été blessés.
00:24:33 L'un a vu son bras qui a été arraché.
00:24:37 Ce sont des faits qui s'apparentent à une scène de guerre,
00:24:40 et qui se sont déroulés en pleine soirée à 20h30,
00:24:43 alors même que des habitants étaient en train de se restaurer dans des rues adjacentes
00:24:47 qui se trouvent non loin d'ici.
00:24:49 Des habitants qui ont été abasourdis au sens premier du terme,
00:24:53 puisque c'est ce bruit sourd de cette détonation de grenade
00:24:57 qui a d'abord surpris et effrayé, il faut le dire, également tout le monde ici.
00:25:01 La police judiciaire est rapidement arrivée sur place,
00:25:04 la zone a été bouclée pour que les premières investigations puissent se dérouler.
00:25:10 Il s'agirait-il d'un règlement de compte ?
00:25:12 C'est la piste qui est pour l'instant privilégiée,
00:25:14 puisque vous l'aurez compris ici, le trafic de stupéfiants à Aubervilliers est monnaie courante,
00:25:18 mais ça, seule l'enquête qui débute tout juste pourra nous confirmer ces éléments, Jean-Marc.
00:25:22 En direct d'Aubervilliers, Maxime Leguay avec les images de Laurence et Larrié.
00:25:25 Merci à tous les deux, et surtout soyez prudents,
00:25:27 parce qu'on a compris que ce n'était pas simple à Montribrelet.
00:25:29 Avant de parler de cette attaque à la grenade, précisément, quand même, les conditions de travail,
00:25:33 c'est-à-dire qu'on est à Aubervilliers, enfin on n'est pas dans une zone de guerre normalement,
00:25:38 et on dit aux journalistes "mais ne restez pas là, on ne peut pas assurer votre sécurité,
00:25:41 ils ont été menacés, on leur demande de partir".
00:25:44 Il y a quand même des quartiers où c'est très compliqué.
00:25:47 C'est une zone de non-droit, telle que décrite par le journaliste.
00:25:50 En effet, après les fusillades à la Kalachnikov, le lancer de grenade,
00:25:54 la prochaine étape c'est quoi ? C'est le tir au lance-roquette.
00:25:57 Et là, en effet, on a affaire à une véritable scène de guerre,
00:25:59 avec un risque de dégâts collatéraux énormes quand on lance une grenade sur plusieurs mètres,
00:26:03 et qui est très probablement lié en effet au trafic de stupéfiants.
00:26:06 Ça témoigne de la sud-américanisation du trafic de stupéfiants en France,
00:26:10 de la cartélisation de la France, qui a été dénoncée d'ailleurs dans un rapport parlementaire récent,
00:26:14 qui s'en inquiète et qui alerte le gouvernement.
00:26:16 Et le problème aujourd'hui, c'est qu'on refuse, ce gouvernement, mais comme les précédents,
00:26:19 se refuse à mener la guerre à ceux qui nous la mènent déjà depuis des années.
00:26:22 - Mathias Leboeuf, quand même une attaque à la grenade,
00:26:25 une attaque à la grenade en pleine rue à quelques kilomètres de Paris,
00:26:29 ça paraît surréaliste, avec un homme qui a quand même le bras arraché par la grenade.
00:26:33 - Pour une fois, je vais être d'accord avec Valeurs Actuelles.
00:26:36 Effectivement, ça atteste de la transformation de la structure du trafic de drogue.
00:26:40 Et effectivement, on en vient à des situations qu'on peut connaître en Amérique du Sud.
00:26:45 Alors on n'est pas encore complètement là, mais c'est la tendance.
00:26:49 Et je pense que derrière, il y a une réorganisation probablement en cartel,
00:26:54 peut-être même qu'il y a des cartels étrangers qui sont peut-être derrière,
00:26:58 qui importent des méthodes, ou en tout cas nous, on importe des méthodes
00:27:02 qui sont celles d'Amérique du Sud.
00:27:04 Et effectivement, c'est extrêmement inquiétant, c'est ahurissant de voir que,
00:27:08 effectivement, on peut balancer une grenade en pleine rue à 20h30
00:27:11 pour une question de règlement de compte.
00:27:14 - Didier Maïsseau ?
00:27:15 - Oui, et puis on voit effectivement, je suis assez d'accord avec ce qui vient d'être dit,
00:27:18 ce sont des groupes qui sont de plus en plus organisés et désinhibés,
00:27:21 de plus en plus jeunes.
00:27:22 Ce qui a changé depuis ces cinq dernières années, on va dire,
00:27:25 c'est que maintenant, il y a des annonces qui sont même parues sur les réseaux sociaux
00:27:29 pour recruter des chouffes, c'est-à-dire des jeunes gens qui vont regarder des gaiters,
00:27:35 300, 500 euros la journée.
00:27:38 Après, on dit à ces gens-là, il faut trouver un boulot,
00:27:41 il faut vous insérer dans la société, mais quand vous faites 15, 20, 30 000 euros par mois
00:27:46 pour du trafic de drogue, et que vous avez en fait, qu'est-ce qu'ils font aujourd'hui,
00:27:49 ce qui a changé, c'est qu'ils protègent leur marché, un marché à ciel ouvert.
00:27:52 - Ils le protègent avec des kalachnikovs et désormais avec des grenades.
00:27:56 - Et on est bien démuni, effectivement, ça a changé de nature,
00:28:00 à la fois de degré, de nature et d'organisation,
00:28:03 et il y a un côté désinhibé qu'on n'avait pas avant.
00:28:05 - Alors, on est avec Axel Ronde, qui est porte-parole du syndicat CFTC Police.
00:28:08 Bonjour, merci beaucoup d'être en direct avec nous.
00:28:10 Je dois avouer que moi, j'étais choqué quand j'ai entendu ça ce matin
00:28:13 parce que je n'avais pas entendu jusque-là d'attaque à la grenade,
00:28:16 en pleine rue, dans un quartier.
00:28:18 Est-ce que ce sont des choses qui arrivent ou c'est quand même très exceptionnel ?
00:28:23 - Écoute, on le voit un petit peu en ce moment.
00:28:26 Enfin, on a aussi beaucoup de saisies de ces types de grenades
00:28:30 dans des dossiers d'affaires de stupéfiants,
00:28:32 mais je rappelle qu'à Bobigny, le 5 mai, il y a eu un commando
00:28:35 qui a ouvert le feu à l'arme automatique et a utilisé une grenade
00:28:40 dans la cité du Chemin Vert.
00:28:42 Non, il n'y avait pas eu de morts ni de blessés,
00:28:45 mais on voit bien que cette tendance est en train d'arriver et ça nous inquiète.
00:28:49 Après la prolifération des kalachnikovs par les narco-trafiquants,
00:28:55 on voit maintenant une prolifération aussi d'armes de guerre,
00:28:58 donc du type de grenades ou même aussi des lances-roquettes.
00:29:02 On est extrêmement inquiets.
00:29:04 Nous, on le dénonce, on interpelle depuis de nombreux mois
00:29:09 cette ultra-violence qui est en train d'arriver en France.
00:29:14 On voit bien aussi une espèce de mexicanisation des prisons
00:29:17 puisque avec l'affaire du fugitif Amra à Mohamed,
00:29:21 on a pu constater que finalement, les prisons,
00:29:25 il y avait à peu près tout ce qu'on voulait
00:29:28 et on pouvait continuer finalement les divers trafics
00:29:32 ou même organiser des enlèvements.
00:29:34 Donc, ça devient extrêmement inquiétant
00:29:36 parce que finalement, tout le travail de la police et de la police judiciaire
00:29:40 quand on interpelle les individus et qu'on les place finalement en détention,
00:29:44 en prison, ne sert finalement plus à grand-chose.
00:29:47 Donc, ça en dit long sur notre société actuelle
00:29:51 et j'espère que la réponse du gouvernement va être extrêmement ferme
00:29:55 et qu'il va falloir revoir un petit peu aussi
00:29:58 les techniques d'intervention des fonctionnaires de police
00:30:01 et nous aguerrir de plus avec un armement plus sophistiqué
00:30:06 et des moyens de protection plus modernes
00:30:09 parce que malheureusement, ces trafiquants vont aussi utiliser ces armes contre nous.
00:30:13 On l'a bien vu avec nos collègues de l'administration pénitentiaire
00:30:17 qui se sont fait littéralement massacrer avec des armes de guerre.
00:30:20 Mais c'est vrai qu'on imagine que s'il y a des grenades,
00:30:23 alors déjà, ces grenades, là, ça a été lancé en pleine rue,
00:30:26 alors on ne sait pas si les deux personnes qui ont été touchées
00:30:28 sont des victimes collatérales ou ce sont les gens qui étaient visés,
00:30:31 mais malgré tout, une grenade qui est lancée dans la rue,
00:30:34 ça peut faire des dégâts terribles.
00:30:35 On imagine que ces grenades peuvent être utilisées contre les forces de l'ordre également
00:30:39 et là aussi, ça peut faire vraiment des massacres.
00:30:42 Vous me parlez de lances roquettes,
00:30:44 mais je vais vous poser une question sans doute très naïve,
00:30:46 mais c'est simple de trouver des grenades ?
00:30:49 Les Kalachnikovs, on nous a dit que les armes, c'est simple à trouver,
00:30:51 mais c'est également simple de trouver des grenades et des lances roquettes ?
00:30:55 Écoutez, on sait très bien que quand il y a un pays européen qui est déstabilisé,
00:31:00 qui est en guerre, on sait très bien que quand il y a une quantité d'armement
00:31:03 qui est déversée, une partie d'entre elles revient dans les mains de la mafia
00:31:09 et on les retrouve, oui, assez facilement maintenant en France et dans certaines zones.
00:31:15 On sait très bien que la mafia s'installe chez nous petit à petit.
00:31:19 C'est pour ça qu'on essaye de démanteler au maximum les points de deal
00:31:23 et qu'on fait des opérations XXL place nette pour essayer de déstabiliser le trafic de drogue,
00:31:30 mais ça a pris une telle ampleur ces 30 dernières années où finalement il y a eu un laxisme
00:31:35 et on a un petit peu laissé faire parce qu'on a voulu acheter la paix sociale.
00:31:40 On se retrouve maintenant avec des narcotrafiquants et des trafiquants
00:31:45 et la mafia qui est en train de gangréner la société française,
00:31:49 qui est en train aussi de corrompre.
00:31:51 Il y a le procureur de la République de Paris qui parle finalement de faits de corruption
00:31:57 généralisés un petit peu dans certains secteurs de l'administration
00:32:01 et ça devient extrêmement inquiétant.
00:32:04 Il va falloir avoir une taxe force pour pouvoir démanteler l'ensemble de cette mafia
00:32:09 qui règne dans notre pays.
00:32:11 Oui, de l'armement de guerre circule énormément.
00:32:14 On en saisit pas mal, mais force est de constater, de toute façon,
00:32:18 il y en a beaucoup dans certaines zones de notre pays.
00:32:21 Dernière question, Axel Ronde. Je ne sais pas si vous avez entendu nos envois spéciaux
00:32:24 à Aubert-Villiers, Maxime Leguay et Laurence Ellarié, qui nous expliquaient
00:32:27 qu'ils sont allés dans la rue où tout ça s'est passé.
00:32:29 Ils ont été pris à partie par une quinzaine de personnes qui leur ont dit de partir.
00:32:33 Ils en ont parlé aux forces de l'ordre et leurs forces de l'ordre leur ont conseillé
00:32:37 de ne pas rester dans cette rue, en tout cas s'ils n'ont pas d'agent de sécurité,
00:32:42 de se replier plutôt vers le commissariat.
00:32:44 C'est quand même grave, parce que c'est quand même des zones de non-droit
00:32:48 qui sont en train d'être construites au cœur des villes.
00:32:51 Parce qu'on est à Aubert-Villiers, encore une fois, on n'est pas loin de Paris,
00:32:54 et on dit à notre équipe de ne rester pas là.
00:32:57 Oui, vous savez, nous-mêmes fonctionnaires de police, nous avons des difficultés
00:33:02 à nous déployer dans certains secteurs où il faut venir en nombre et en force.
00:33:08 Donc malheureusement, les équipes de journalistes aussi sont obligées soit de négocier,
00:33:14 parce qu'on le voit aussi, certains journalistes peuvent négocier avec certains dealers,
00:33:20 certains chefs de gang, mais au-delà de ça, il y a aussi des intervenants extérieurs
00:33:26 qui veulent faire simplement des réparations sur le réseau EDF ou Gaz de France
00:33:32 ou je ne sais quoi, ils sont obligés de payer des intermédiaires pour pouvoir assurer
00:33:38 leur tranquillité, pour pouvoir faire des chantiers.
00:33:41 Donc on le voit bien qu'il y a plusieurs zones de non-droit qui s'installent,
00:33:45 où il faut finalement, ils sont aux mains de cartels, et qu'il faut graisser la patte
00:33:51 de certains pour pouvoir réaliser finalement notre travail au quotidien.
00:33:56 Et les fonctionnaires de police aussi sont pris à partie, parce que nous nous dérangeons,
00:34:00 nous essayons de les interpeller, donc c'est pour ça qu'il y a énormément finalement
00:34:05 d'embrasements ou de faits de violence envers les fonctionnaires de police.
00:34:09 Je rappelle qu'il y a 40 policiers qui sont blessés chaque jour dans notre pays
00:34:13 par le fait finalement aussi de ces délinquants.
00:34:17 Merci beaucoup Axel Ronde, porte-parole du syndicat CFTC Police.
00:34:19 Merci d'avoir été avec nous Arnaud Bédélitis.
00:34:21 Ce qui est terrible, c'est que partout où on va, dès qu'on gratte un peu,
00:34:24 on s'aperçoit que la situation elle est terrible.
00:34:27 On en a parlé sur les prisons, le personnel pénitentiaire, on y reviendra tout à l'heure.
00:34:30 Là, on en parle dans un quartier, au Bervilliers, vous avez entendu notre journaliste,
00:34:35 vous entendez Axel Ronde qui vous dit "mais même l'EDF, ils sont obligés de payer des gens
00:34:38 pour aller faire des travaux sur les lignes, des payer des gens pour assurer leur sécurité".
00:34:42 C'est ça la France d'aujourd'hui ?
00:34:44 Oui, c'est une partie de la France d'aujourd'hui, en tout cas manifestement.
00:34:47 Et tout à l'heure, vous citiez le fameux rapport sénatorial qui décrit bien cette situation.
00:34:51 En fait, à quoi on assiste ? On assiste à l'imposition d'une sorte de contre-société
00:34:55 qui vient tout simplement s'imposer sur un certain nombre de territoires
00:34:59 et procéder à sa propre loi.
00:35:01 La preuve, vos équipes de journalistes n'ont pas pu rester sur place
00:35:04 et la police n'a pas pu leur garantir la sécurité.
00:35:07 Alors revenez avec des agents de sécurité si vous voulez rester là, vous vous rendez compte.
00:35:10 C'est vrai que tout à l'heure, Didier Maistreau disait "ils sont désinhibés".
00:35:14 Pourquoi ils se sentent désinhibés ? Parce qu'ils se sentent forts.
00:35:16 Pourquoi ils se sentent forts ? Parce qu'ils ont des moyens.
00:35:18 Qu'est-ce que leur apportent les moyens ?
00:35:20 Les moyens leur apportent une organisation, une contre-organisation
00:35:23 qui va concurrencer l'Etat directement là où l'Etat doit faire appliquer la loi.
00:35:27 Et ce qui est très inquiétant en effet dans ce que disait ce policier syndicaliste,
00:35:32 c'est qu'en plus, ils ont des capacités aujourd'hui manifestes
00:35:35 et ça avait été relevé par le rapport du Sénat
00:35:37 de corrompre un certain nombre d'échelons administratifs, il faut bien rappeler.
00:35:43 Et ce qui montre qu'ils ont une puissance de feu
00:35:45 qui est à peu près digne de celle qu'on connaît en effet avec les cartels en Amérique latine
00:35:50 ou de ce qu'on a connu par exemple en Sicile avec la mafia.
00:35:52 Ce qu'il y a c'est que le gouvernement semble s'être saisi du dossier.
00:35:55 La guerre de la communication n'est pas suffisante.
00:35:57 Attendez, juste ça parce que Gabriel Attal, on l'a entendu il y a quelques instants,
00:36:00 il s'est exprimé à Valence, il a annoncé plusieurs mesures,
00:36:02 il a dit qu'il voulait frapper plus tôt, sanctionner plus vite, plus fort.
00:36:07 Fin de l'impunité chez les jeunes a-t-il dit en particulier.
00:36:09 Donc voilà, il y a une prise de conscience.
00:36:11 On part tout de suite en direct sur place, on rejoint Thomas Bonnet,
00:36:14 envoyé spécial de CNews avec Olivier Gangloff.
00:36:16 Bonjour Thomas, est-ce qu'on peut résumer les annonces faites par Gabriel Attal
00:36:20 il y a quelques instants en direct sur CNews ?
00:36:22 Oui, il y a indéniablement un discours de fermeté de la part du Premier ministre.
00:36:29 Deux annonces principales aujourd'hui.
00:36:31 D'abord la possibilité de réaliser des comparutions immédiates
00:36:34 pour les mineurs de plus de 16 ans lorsqu'il s'agit de faits graves.
00:36:38 Et puis l'autre annonce, c'est les très courts séjours en foyer.
00:36:41 On pourra envoyer là aussi des adolescents pour une période de 7 à 15 jours
00:36:46 pour tenter de créer un électrochoc.
00:36:48 En revanche, la concertation se poursuit pour le sujet de l'excuse de minorité.
00:36:52 Et on comprend aussi que la suppression ou la suspension des allocations familiales
00:36:56 pour les familles de délinquants, c'est une ligne rouge du côté de Matignon.
00:37:00 En tout cas, on comprend bien qu'il y a un discours offensif et ferme
00:37:03 en matière de sécurité de la part de Gabriel Attal
00:37:05 au lendemain de son débat avec Jordan Bardella.
00:37:08 D'ailleurs, il est revenu assez longuement sur ce débat
00:37:10 pour à nouveau tenter de détricoter le programme du Rassemblement national.
00:37:14 Il y a évidemment un aspect très politique dans les propos de Gabriel Attal
00:37:18 qui dit aujourd'hui qu'il assume de prendre des décisions fortes et des mesures utiles.
00:37:22 Ce qui nourrit le Rassemblement national, dit-il,
00:37:24 c'est la culture de l'excuse et la politique de l'autruche.
00:37:27 Merci beaucoup Thomas Bonnet.
00:37:29 En direct de Valence se trouve Gabriel Attal avec les annonces qui ont été faites.
00:37:32 Thomas Bonnet avec les images d'Olivier Gangloff, Amaury Brelet.
00:37:35 Est-ce que les annonces faites par Gabriel Attal, pour vous, vont dans le bon sens ?
00:37:39 Oui, elles vont dans le bon sens, même si elles interviennent bien tard.
00:37:41 Après sept ans de retard à l'allumage, après deux questions se posent.
00:37:44 C'est la question des moyens.
00:37:45 Est-ce que les moyens policiers et surtout de justice
00:37:48 seront suffisants pour mettre en œuvre cette politique ?
00:37:51 Ensuite, est-ce que les magistrats appliqueront la loi
00:37:53 et les nouvelles lois qui seront votées ?
00:37:55 Parce qu'on le sait qu'aujourd'hui il y a des dispositions qui existent déjà,
00:37:57 notamment pour sanctionner les parents qui ne sont pas appliqués par les magistrats.
00:38:00 Et puis globalement, il y a quand même un vrai problème d'état d'esprit
00:38:03 au plus haut sommet de l'État.
00:38:04 Quand vous avez Emmanuel Macron, qui après les émeutes,
00:38:06 nous a expliqué alors que 30% des interpellés étaient des mineurs,
00:38:09 que finalement ceux qui avaient cassé les écoles, brûlé les écoles,
00:38:12 attaqué les forces de l'ordre et les commerces,
00:38:14 l'avaient fait par oisiveté, parce qu'ils s'ennuyaient
00:38:17 et parce qu'ils n'allaient pas à la mer ou à la montagne.
00:38:19 Il y a un vrai problème sur l'analyse.
00:38:21 C'est-à-dire que vous pensez qu'ils en ont conscience,
00:38:23 mais pas aussi fortement que la réalité ?
00:38:26 Ils sont même dans le déni pour certains.
00:38:28 Ce qui est terrible, c'est que nous, quand on parle simplement des faits,
00:38:31 ici, vous le voyez, c'est quand même, je le disais tout à l'heure,
00:38:33 la situation qui est décrite, elle est terrible.
00:38:35 Je vous propose d'écouter, ce matin, il y avait un policier
00:38:39 qui s'appelle Denis Iglesias, qui était sur CNews.
00:38:42 Il a raconté, puisque Gabriel Attal était à Valence,
00:38:44 il a raconté comment ça se passe à Valence quand la police veut intervenir.
00:38:47 Et vous allez voir ce qu'il décrit.
00:38:49 C'est encore une fois une forme de guerre.
00:38:51 C'est un mot qui est violent, "guerre".
00:38:53 Alors je fais attention à la façon dont je l'emploie,
00:38:55 mais malgré tout, ça ressemble à ça.
00:38:56 Il explique que les policiers, dès qu'ils arrivent dans la cité,
00:38:58 ils sont obligés de se casquer, ils sont obligés de se protéger.
00:39:00 - Un guérilla. - Oui, au moins une guérilla, en tout cas.
00:39:04 - Et vous avez évoqué, c'était ce matin, sur CNews.
00:39:06 - La médiathèque avait fermé dans le quartier de Fond-Barlès
00:39:09 pour des problèmes d'insécurité et d'incivilité récurrentes.
00:39:13 Là, aujourd'hui, la médiathèque va ré-ouvrir.
00:39:17 Néanmoins, le fond du problème n'est pas réglé.
00:39:20 Le problème a été déplacé.
00:39:22 Ces jeunes qui commettaient ces incivilités
00:39:25 et qui commettaient de l'insécurité dans le quartier de Fond-Barlès,
00:39:28 le problème a juste été déplacé à quelques centaines de mètres, malheureusement.
00:39:33 Il faut savoir que dans ces quartiers, lorsque mes collègues interviennent,
00:39:36 systématiquement, ils descendent du véhicule, ils sont casqués.
00:39:39 Ils ont boucliers, casques, lanceurs 40, le Cougar pour riposter,
00:39:44 au cas où, s'ils sont victimes de projectiles, de jets de mortier, de cailloux,
00:39:51 pour riposter avec des grenades.
00:39:53 Systématiquement, dès que nos collègues interviennent dans ces quartiers,
00:39:56 ils sont protégés.
00:39:58 Il faut savoir qu'il y a une réelle problématique.
00:40:00 En France, vous avez 40 policiers blessés,
00:40:04 vous avez 75 refus d'obtempérer,
00:40:07 vous avez 120 agressions au couteau,
00:40:09 1000 faits de violence volontaire,
00:40:12 230 agressions sexuelles dont 73 viols,
00:40:16 11 tentatives d'homicide par jour en France en 2024.
00:40:22 Donc il faut véritablement un véritable choc d'autorité.
00:40:25 On en a besoin.
00:40:27 Pour en revenir au quartier de Fontbarlette,
00:40:31 le quartier du Plan, mais à quelques kilomètres de là aussi,
00:40:34 à Romand-sur-Isère, au quartier de la Monnaie,
00:40:37 il est extrêmement difficile d'intervenir dans ces quartiers.
00:40:40 – On voit quelle est la réalité, Mathias Le Boeuf,
00:40:42 on voit quelle est la réalité de la situation,
00:40:45 et comment le gouvernement peut être coupé de cette réalité ?
00:40:48 C'est là où j'ai du mal à comprendre.
00:40:49 Je veux dire, qu'ils regardent plus ces news,
00:40:51 et ils verront c'est quoi la réalité de la France.
00:40:54 – Alors, coupé ou pas, moi je trouve que là,
00:40:57 le discours de Gabriel Attal, elle mérite d'être claire.
00:41:00 – Je crois qu'on est tous d'accord là-dessus,
00:41:03 mais Amaury vous disait "oui, c'est clair, mais c'est trop tard".
00:41:06 Ça fait des mois que ça existe.
00:41:08 – Oui, oui, ça fait des mois, effectivement,
00:41:10 il y a un retard à l'image.
00:41:13 Moi, il y a une chose qui m'étonne,
00:41:15 c'est que, pour reprendre ce que disait Arnaud,
00:41:18 c'est qu'il y a un État qui s'installe dans l'État,
00:41:21 et cet État qui s'installe dans l'État,
00:41:23 c'est un État qui est fort, et qui est fort d'une économie,
00:41:26 parce qu'il y a une vraie économie.
00:41:28 Et je n'entends jamais de mesures exceptionnelles
00:41:31 prises sur les flux financiers, sur ce genre de choses.
00:41:34 Et je crois qu'on pourra,
00:41:36 alors la sûreté et la sécurité c'est très bien,
00:41:38 mais démanteler des points de chouffe,
00:41:41 je ne vais pas dire que ça ne sert à rien,
00:41:43 parce que c'est très important pour les habitants,
00:41:45 mais voilà, c'est vraiment écopé avec une cuillère,
00:41:50 une mer entière.
00:41:52 - C'est la sanction, c'est aussi la sanction...
00:41:54 - Si on ne s'attaque pas à la ration économique...
00:41:56 - Oui, mais Gabriel Attal a aussi annoncé des sanctions,
00:41:58 des sanctions plus vite, plus rapidement,
00:42:00 des comparitions immédiates pour les mineurs depuis 16 ans,
00:42:02 la fin de l'impunité pour les jeunes, voilà.
00:42:04 - Il y a aussi le gouvernement, excusez-moi,
00:42:06 qui déssoule un peu, parce qu'on a parlé tout à l'heure
00:42:08 de Mohamed Amra, qui est en fuite.
00:42:11 En fait, il est en prison,
00:42:14 mais les autorités judiciaires, notamment,
00:42:17 avaient cru, imaginaient que c'était...
00:42:20 - On va y venir, on y viendra.
00:42:22 - En fait, le type, il avait tout organisé,
00:42:24 son deal, etc.
00:42:26 - On parlera des prisons de l'instaur,
00:42:29 mais des types.
00:42:31 - Pour rebondir sur le retard à l'allumage,
00:42:33 c'est évident qu'il y a un retard à l'allumage,
00:42:35 tout simplement parce qu'Emmanuel Macron,
00:42:37 dès son élection, et même avant son élection,
00:42:39 durant sa campagne de 2016 et de 2017,
00:42:41 n'a jamais considéré que la question de la sécurité
00:42:43 était une question centrale dans son logiciel politique.
00:42:45 Et c'est à l'épreuve de l'exercice du pouvoir
00:42:47 qu'il s'est confronté à cette réalité,
00:42:49 parce que, tout simplement, il baignait aussi,
00:42:51 il faut le dire, dans une espèce de doxa néo-progressiste,
00:42:55 où on considérait que, finalement,
00:42:57 la question économique allait permettre
00:42:59 de résoudre tous ces problèmes de sécurité.
00:43:01 Sauf que la question économique
00:43:03 ne permet pas de résoudre
00:43:05 les problèmes d'insécurité,
00:43:07 parce qu'il y a, évidemment,
00:43:09 d'autres facteurs, et la question des flux financiers
00:43:11 est essentielle. Le problème, c'est que la question
00:43:13 des flux financiers, vous êtes face à une économie
00:43:15 souterraine, et c'est bien difficile d'aller les tracer
00:43:17 et de les traquer. - C'est justement pour ça
00:43:19 qu'il devrait y avoir des mesures prises,
00:43:21 adéquates, pour bloquer ces flux,
00:43:23 et pour casser cette économie.
00:43:25 - Vous voyez, Gabriel Attal,
00:43:27 sur les jeunes, parce qu'il s'est attaqué aux jeunes,
00:43:29 il dit "c'est la fin de l'impunité chez les jeunes".
00:43:31 Donc on va voir quels sont les effets.
00:43:33 Donc, du coup, on a voulu savoir, par exemple,
00:43:35 sur l'affaire de Thomas Acrepole,
00:43:37 où on en était, parce qu'il est allé dans la Drôme
00:43:39 pour ça aussi, puisqu'on n'est pas loin de Valence.
00:43:41 Gabriel Attal, ce matin, donc on a voulu savoir
00:43:43 où on en était, plus de 6 mois après la mort
00:43:45 de Thomas Acrepole, pour déterminer
00:43:47 l'auteur, par exemple, du coup de couteau.
00:43:49 On ne sait toujours pas qui a donné le coup de couteau à Thomas.
00:43:51 On fait le point sur l'enquête. Regardez.
00:43:53 - Qui a porté le coup de couteau ?
00:43:55 Qui a mortellement touché Thomas dans la nuit
00:43:57 du 18 au 19 novembre dernier ?
00:43:59 À ce stade, les deux juges
00:44:01 en charge de l'instruction de cette affaire
00:44:03 n'ont aucune certitude sur l'identité
00:44:05 de cet auteur. Depuis le début
00:44:07 de l'enquête, 14 personnes ont été
00:44:09 mises en examen pour meurtre
00:44:11 en bande organisée, tentative
00:44:13 de meurtre ou violence volontaire commise
00:44:15 en réunion. Une première série
00:44:17 d'interpellations avait eu lieu une
00:44:19 semaine après les faits. Neuf jeunes,
00:44:21 dont trois mineurs, avaient alors été
00:44:23 mis en examen. Six d'entre eux
00:44:25 avaient été placés en détention provisoire.
00:44:27 Les trois autres, laissés libres, mais placés
00:44:29 sous contrôle judiciaire. Quelques
00:44:31 mois plus tard, de nouvelles arrestations ont
00:44:33 conduit à la mise en examen de cinq autres
00:44:35 personnes. Deux ont été incarcérées.
00:44:37 Trois, placés sous contrôle
00:44:39 judiciaire. Mais alors,
00:44:41 pourquoi est-il si difficile d'identifier
00:44:43 le meurtrier de Thomas ? Plusieurs
00:44:45 mises en examen ont porté des coups de couteau,
00:44:47 mais aucun d'entre eux ne le reconnaît.
00:44:49 Et le jeune de 20 ans, initialement
00:44:51 désigné comme l'auteur du coup mortel,
00:44:53 n'a pas été reconnu lors de l'identification.
00:44:55 Par ailleurs, dans cette enquête,
00:44:57 la préméditation et le caractère
00:44:59 raciste de l'agression n'ont pas été
00:45:01 retenus par les magistrats. À l'époque,
00:45:03 le procureur de la République de Valence
00:45:05 a déclaré qu'à ce stade, les éléments
00:45:07 recueillis ne sont pas suffisants
00:45:09 ni déterminants juridiquement.
00:45:11 L'information judiciaire se poursuit.
00:45:13 - Amaury Borley, ça vous surprend
00:45:15 qu'on ne sache pas encore qui a porté ce coup de couteau
00:45:17 à Thomas ? - Tout le problème, c'est que
00:45:19 ceux qui sont à l'origine de cette
00:45:21 attaque vivent dans ce fameux quartier
00:45:23 de la Monnaie, pour beaucoup,
00:45:25 à Romain-sur-Isère, et qui s'y pratiquent
00:45:27 comme dans de très nombreux quartiers gangrénés
00:45:29 par la délinquance et les trafics,
00:45:31 l'OMERTA. Et donc, les gens ne parlent pas,
00:45:33 les gens refusent de parler, et c'est pour ça,
00:45:35 en grande partie, à mon avis, que l'enquête piétine.
00:45:37 C'est la double peine pour la famille, qui non seulement,
00:45:39 évidemment, a perdu son enfant et ne s'en remettra pas,
00:45:41 et qui, en plus, ne connaît pas aujourd'hui encore
00:45:43 la vérité sur l'origine du drame. - Alors, dans la continuité
00:45:45 de tout ça, il y a la prison, et vous vouliez en parler.
00:45:47 Donc, on va parler de la prison,
00:45:49 parce qu'on va parler de ce qui s'est passé avec Mohamed Abra,
00:45:51 parce que ça fait quand même beaucoup parler
00:45:53 cette affaire de Mohamed Ara,
00:45:55 en particulier, ce qui se passe dans les prisons françaises.
00:45:57 Certains disent aujourd'hui
00:45:59 que les prisons françaises, c'est un peu le Club Med.
00:46:01 C'est ce qui est dit par certains.
00:46:03 Il y a des piscines, on peut faire rentrer
00:46:05 de la piscine, on peut avoir des téléphones portables,
00:46:07 on peut gérer son trafic de drogue.
00:46:09 C'est ce qu'ont retrouvé les enquêteurs
00:46:11 pour Mohamed Abra dans sa cellule.
00:46:13 Je vous propose d'écouter hier,
00:46:15 en direct, dans mon "Handy Live", j'avais
00:46:17 un ancien prisonnier, qui s'appelle Kamel Madani.
00:46:19 Et lui, il m'a expliqué, il nous a dit,
00:46:21 "Mais, en fait, bien sûr, vous êtes surpris de quoi ?"
00:46:23 Bien sûr, moi, quand j'étais en prison, j'avais 10 téléphones.
00:46:25 Bien sûr, on fait rentrer
00:46:27 ce qu'on veut dans les prisons. J'avais aussi ma chicha,
00:46:29 il nous dit, elle rentre par morceau,
00:46:31 et j'avais ma chicha. Écoutez un petit extrait de ce qu'il nous disait hier.
00:46:33 - On parle du coup, quand même,
00:46:35 de téléphones, de chichas. Moi, j'avais une chicha.
00:46:37 Voilà, on rentrait beaucoup de téléphones.
00:46:39 Nous, à un moment, j'en avais...
00:46:41 Enfin, c'est pas moi, c'est mon co-détenu, mais on en avait
00:46:43 une dizaine en cellule. Et en fait,
00:46:45 moi, ça me choque pas. J'ai même souri.
00:46:47 Enfin, ça se fait peut-être...
00:46:49 Je trouvais ça...
00:46:51 Enfin, voilà, il y en a beaucoup qui ont des chichas
00:46:53 en cellule. Et non, pour moi,
00:46:55 c'est des choses qui ne m'ont pas surpris, parce que
00:46:57 c'est comme ça, c'est tout le temps comme ça.
00:46:59 Après, il y a l'aspect drogue,
00:47:01 etc. Ça, c'est quelque chose qui est connu
00:47:03 et qui permet, entre guillemets,
00:47:05 moi, c'est mon expérience à moi, de calmer
00:47:07 les détenus qui fument et donc qui, du coup, embêtent
00:47:09 moins les surveillants. Moi, je ne fumais pas
00:47:11 de cannabis, mais voilà.
00:47:13 - Alors, on est en direct avec David Desclos, qui est, lui aussi,
00:47:15 un ancien détenu. Aujourd'hui, il fait
00:47:17 des spectacles, mais David a passé
00:47:19 10 ans en prison. Il s'est même
00:47:21 évadé avant d'être retrouvé. Il a fait Freine, il a fait
00:47:23 Draguignan, il a fait Caen. Bonjour, David. Merci
00:47:25 d'être en direct avec nous. Quand
00:47:27 vous entendez que la prison, c'est le "Club Med",
00:47:29 qu'Amel nous le disait
00:47:31 hier, on entend ça,
00:47:33 vous êtes d'accord avec ça ou pas ?
00:47:35 - Non, moi, je n'emploierais pas le mot
00:47:37 "Club Med". Je trouve que le mot
00:47:39 "Club Med" est un petit peu trop fort.
00:47:41 C'est trop fort, parce que, pour
00:47:43 avoir fait 10 ans de prison et avoir fait le tour de France
00:47:45 carcérale, franchement,
00:47:47 le mot "Club Med" est trop fort.
00:47:49 C'est vrai que,
00:47:51 il se passe certaines choses en prison
00:47:53 qui, voilà, quand les gens
00:47:55 en entendent parler dehors, disent "Bon, ça paraît
00:47:57 être le Club Med", mais une prison
00:47:59 ne fait pas l'autre. Donc,
00:48:01 par exemple, vous allez tomber dans une prison qui va
00:48:03 être un petit peu plus calme,
00:48:05 où ça va être un petit peu mieux,
00:48:07 et on va se la faire un petit peu
00:48:09 mieux, mais il y a beaucoup,
00:48:11 beaucoup de prisons en France,
00:48:13 pour ne pas dire la plupart,
00:48:15 où c'est quand même un régime de détention
00:48:17 quand même très, très dur.
00:48:19 J'interviens, moi, avec mon spectacle, dans plus de
00:48:21 60 prisons en France, et les détenus
00:48:23 me le disent encore, mais c'est vrai, il faut
00:48:25 reconnaître une chose, c'est que les
00:48:27 surveillants sont dépassés. Ils sont dépassés
00:48:29 par une certaine catégorie
00:48:31 de détenus, qui arrivent à faire rentrer
00:48:33 ce qu'ils veulent, et, attention,
00:48:35 ce n'est pas facile, mais ils y arrivent
00:48:37 parce que, justement, les surveillants sont dépassés
00:48:39 par les nouvelles technologies. Ils sont
00:48:41 encore avec des moyens archaïques, les surveillants,
00:48:43 et ils essayent,
00:48:45 ils jouent au jeu du chat
00:48:47 et à la souris pour essayer d'empêcher
00:48:49 les choses qui se font quand même,
00:48:51 c'est-à-dire de faire rentrer des chichas, du
00:48:53 hashish, des
00:48:55 téléphones, et au niveau,
00:48:57 il y a tellement de quantités qui
00:48:59 sont passées par-dessus le mur ou au parloir
00:49:01 et compagnie, que les surveillants se retrouvent
00:49:03 dépassés, et avec cette quantité,
00:49:05 eh bien, les chiffres le prouvent,
00:49:07 quand on annonce les chiffres
00:49:09 de ce qu'ils retrouvent, les gens
00:49:11 sont étonnés, se disent "c'est pas possible, les prisons
00:49:13 sont des passoires", alors que non,
00:49:15 moi, je vois les surveillants qui font tout ce qu'ils
00:49:17 peuvent, ils mettent des portes de sécurité,
00:49:19 ils font des fouilles, ils
00:49:21 jouent au jeu du chat et à la souris avec les détenus
00:49:23 pour essayer de trouver, pour les détenus
00:49:25 pas s'empêcher... - David, la réalité aussi, c'est que par exemple
00:49:27 les fouilles, aujourd'hui, c'est super limité, ils peuvent pas
00:49:29 faire de fouilles systématiques, c'est-à-dire qu'ils sont
00:49:31 brimés, mais moi, je voudrais votre expérience à vous,
00:49:33 David, vous avez passé 10 ans en tout, en prison,
00:49:35 dites-moi la vérité, est-ce que
00:49:37 vous aviez un téléphone, par exemple ?
00:49:39 - Oui, j'ai eu un téléphone, j'ai eu un
00:49:41 téléphone, c'est... - C'est comme tout le monde en prison ?
00:49:43 - C'est pas tout
00:49:45 le monde, c'est pas tout le monde, et comme
00:49:47 il l'a dit hier, c'est vrai que c'est une question
00:49:49 de moyens, de vices,
00:49:51 il faut des moyens, il faut
00:49:53 un réseau, il faut quelqu'un...
00:49:55 La plupart des détenus qui sont dans des états
00:49:57 vraiment délabrés,
00:49:59 eux n'arrivent pas à avoir de téléphone,
00:50:01 mais ceux qui
00:50:03 veulent en avoir et qui ont les moyens,
00:50:05 on peut en avoir, il faut le dire, parce que les chances sont
00:50:07 dépassées par la
00:50:09 façon de tout le système
00:50:11 qu'il y a de
00:50:13 trafic et tout ça en prison.
00:50:15 - Ils ne cherchent pas à acheter une paix aussi,
00:50:17 ils ne cherchent pas à acheter la paix dans les prisons, parce que
00:50:19 faire des fouilles sans arrêt, aller enlever
00:50:21 des téléphones, par exemple, ils savent
00:50:23 qu'ils risquent de mettre le feu à la prison.
00:50:25 Disons les choses aussi, les surveillants
00:50:27 ne sont pas très nombreux non plus dans les prisons,
00:50:29 s'il y a une révolte des prisonniers, c'est très compliqué,
00:50:31 donc voilà, ils tolèrent,
00:50:33 on va dire, on en parlera tout à l'heure avec un ancien
00:50:35 directeur de prison, mais ils tolèrent au fond
00:50:37 certaines choses. - Je ne vais pas vous
00:50:39 mentir, je ne l'ai pas ressenti comme ça. Franchement,
00:50:41 sincèrement, je ne l'ai pas ressenti dans
00:50:43 une tolérance. Je ne ressens plus
00:50:45 ces surveillants dépassés,
00:50:47 en train d'essayer de faire ce qu'ils peuvent,
00:50:49 mais je serais menteur
00:50:51 de dire qu'ils tolèrent.
00:50:53 Après, il faut peut-être
00:50:55 reconnaître, oui, que peut-être
00:50:57 une minorité de surveillants se disent
00:50:59 "bon, allez, on tolère", ou
00:51:01 il y a un truc de se dire "bon, ben, allez,
00:51:03 ils fument leur chit et pendant ce temps-là..."
00:51:05 Je ne vais pas vous dire que ça n'existe pas,
00:51:07 oui, mais il ne faut pas généraliser.
00:51:09 - David, quand vous entendez
00:51:11 que Mohamed Abra, dans sa cellule, il avait
00:51:13 plusieurs téléphones portables, il gérait son trafic
00:51:15 de drogue, il faisait des visios
00:51:17 également, vous vous dites quoi ?
00:51:19 Il avait une chicha aussi. Vous vous dites "ben, ça
00:51:21 ne me surprend pas, en réalité".
00:51:23 - Exactement, ça ne me... Vraiment, oui, ça
00:51:25 ne me surprend pas. Il faut appeler
00:51:27 un chat un chat. C'est vrai que par rapport à la détente,
00:51:29 les 10 ans que j'ai fait en prison, j'ai tellement
00:51:31 vu de choses. Je peux vous dire direct,
00:51:33 là, en direct, j'ai même vu quelqu'un faire
00:51:35 rentrer en plusieurs fois
00:51:37 une arme automatique, un vrai
00:51:39 pistolet. Il s'est fait attraper avant
00:51:41 les derniers morceaux qui lui manquaient
00:51:43 pour avoir l'arme, mais pour vous dire,
00:51:45 j'ai vu des trucs, j'ai même vu, moi,
00:51:47 et je l'ai vu de mes yeux, je l'ai eu en cellule,
00:51:49 la clé de la cellule
00:51:51 avec laquelle on pouvait
00:51:53 ouvrir et fermer la porte. J'ai vu
00:51:55 des trucs, mais c'est une minorité,
00:51:57 c'est une fois, c'est une fois que j'ai vu
00:51:59 cette clé, une fois que j'ai vu quelqu'un
00:52:01 rentrer une arme sur 10 ans de prison,
00:52:03 sur 10 ans de prison.
00:52:05 Mais voilà, c'est vrai.
00:52:07 - Vous ne savez pas combien de fois ça arrivait sans que vous le voyiez, David ?
00:52:09 - Voilà, oui, oui.
00:52:11 Mais quand même, j'ai quand même 10 ans de prison
00:52:13 et là, j'interviens dans plus de 60 prisons en France,
00:52:15 je vois quand même. Mais pourquoi
00:52:17 ça ne me surprend pas ? Quand je vois quelqu'un
00:52:19 qui fait rentrer une piscine ou une chicha
00:52:21 ou des téléphones, il faut dire la vérité,
00:52:23 il ne faut pas mentir aux Français.
00:52:25 C'est vrai qu'on voit tellement
00:52:27 de choses rentrer dans la prison, dans des
00:52:29 conditions de dingue.
00:52:31 Ils sont tellement ingénieux,
00:52:33 tellement... Que moi, oui,
00:52:35 en tant qu'ancien détenu, ça ne me surprend pas.
00:52:37 - Merci David, merci.
00:52:39 Merci beaucoup pour votre témoignage. C'était important
00:52:41 de vous avoir. Voilà, ça relativise un peu
00:52:43 parce que c'est vrai que le témoignage qu'on a eu hier, ça a fait beaucoup
00:52:45 de réactions sur les réseaux sociaux parce que les gens disent
00:52:47 "Mais c'est quoi, c'est quoi cette prison ?"
00:52:49 dit Didier Maïsto. - Oui, il faut voir, c'est pas
00:52:51 uniforme, il y a beaucoup de disparités. C'est-à-dire, si vous êtes
00:52:53 un caïd dehors, vous êtes un caïd en prison.
00:52:55 - Si vous avez de l'argent. Hier, Kamel nous disait "Si vous avez de l'argent"
00:52:57 et il nous le confirme, David. Si vous avez de l'argent,
00:52:59 la prison... Alors, je vais pas dire que c'est la belle vie,
00:53:01 il ne faut pas exagérer non plus, il y a de caricaturale.
00:53:03 Mais disons que c'est pas si difficile que ça à supporter.
00:53:05 - En fait, les grands délinquants ont intégré
00:53:07 dans leur parcours l'accident de parcours.
00:53:09 Ils font même des provisions,
00:53:11 ils prennent... Voilà, ils disent "Bon,
00:53:13 je risque de me retrouver en prison."
00:53:15 Et en fait, ce que la justice et la police sont en train
00:53:17 de découvrir, c'est que les réseaux sont
00:53:19 hyper organisés en cas de coup dur,
00:53:21 avec des gens nommés, des espèces de préfets
00:53:23 un peu partout, avec des fonds
00:53:25 qui peuvent circuler
00:53:27 librement. Tout est en fait
00:53:29 hyper organisé et hyper...
00:53:31 - Oui, mais vous vous rendez compte, à mort et brûlé,
00:53:33 quand on dit... - Je voudrais dire... - Oui, alors fais des phrases
00:53:35 courtes, parce qu'à chaque fois, c'est très long. - Alors, je vais
00:53:37 faire très court. Vous savez comment ça marche... - On a le temps
00:53:39 de faire trois pauses de pub pendant que vous parlez.
00:53:41 - Je peux pas parler par onomatopée. - Non, mais...
00:53:43 - Les channes Pornsac, les BFM... - Court, court.
00:53:45 - Alors, bon... - Voilà ce qu'il fait.
00:53:47 C'est une balle perdue pour eux. On les embrasse.
00:53:49 - Non, mais si vous voulez, ce qui se
00:53:51 passe, c'est qu'aujourd'hui, les drones
00:53:53 sont utilisés. Les drones sont utilisés.
00:53:55 C'est-à-dire, quand il parle d'armes automatiques,
00:53:57 vous avez des drones... - Oui, bien sûr.
00:53:59 - ... qui arrivent devant les fenêtres, des détenus...
00:54:01 - Qui leur livrent à manger, également. - Qui leur livrent
00:54:03 par pièce les armes automatiques, vous voyez ?
00:54:05 - Juste un moment, oui. Moi, j'avais une question. Quand vous imaginez
00:54:07 les familles des victimes...
00:54:09 Parce qu'en fait, aujourd'hui, pour aller en prison,
00:54:11 il faut quand même en faire pas mal, hein. En général, c'est souvent
00:54:13 des crimes, des meurtres, des viols.
00:54:15 Vous imaginez les victimes qui sont en train de voir ce
00:54:17 titre, là-dessous. "Prison française, est-ce vraiment
00:54:19 le Club Med ?" En fait, c'est terrible pour eux.
00:54:21 Parce que... Moi, je mets ce titre parce que
00:54:23 l'expression est employée hier par
00:54:25 KML qui est avec nous. Elle est confirmée,
00:54:27 même pas avec ces mots-là,
00:54:29 mais il nous dit "pour certains", c'est vrai, c'est ça.
00:54:31 C'est terrible, en fait. C'est pas l'image
00:54:33 que doit avoir la prison. - Absolument.
00:54:35 Et le problème, c'est que l'administration pénitentiaire est,
00:54:37 d'une certaine façon, complice. Elle ferme les yeux.
00:54:39 Moi, pendant avoir discuté très clairement avec des surveillants
00:54:41 et des magistrats, qui connaissent très bien ces sujets,
00:54:43 aujourd'hui, l'administration pénitentiaire ferme
00:54:45 les yeux pour acheter la paix sociale. On laisse circuler
00:54:47 de la drogue, des téléphones.
00:54:49 53 000 téléphones portables
00:54:51 et accessoires ont été saisis
00:54:53 en 2023, alors qu'il y a
00:54:55 66 000... Et tout ça est lié
00:54:57 à la surpopulation carcérale et aux sous-effectifs.
00:54:59 - C'est intéressant parce que dans un instant, on va voir l'ancien directeur
00:55:01 de la prison de Frennes et Fleury Mérogis, on va lui demander
00:55:03 s'il ferme les yeux. Voilà. Qu'il nous le dise,
00:55:05 s'il ferme les yeux. Ce sera en direct dans un instant. On fait
00:55:07 la pub, on fait le CNews Info, et on se retrouve dans un instant
00:55:09 en direct. À tout de suite.
00:55:11 ...
00:55:17 - Emmanuel Macron exprime, je cite,
00:55:19 son immense tristesse après la mort
00:55:21 de l'otage franco-mexicain
00:55:23 Orion Hernandez Radou. Ca a dépouillé
00:55:25 celles de deux autres captifs qui ont été récupérés
00:55:27 cette nuit dans la bande de Gaza.
00:55:29 Le bilan s'alourdit
00:55:31 en Nouvelle-Calédonie avec un septième mort
00:55:33 sur l'archipel. Un homme de 48 ans
00:55:35 tué par un policier après la visite éclair
00:55:37 d'Emmanuel Macron. Des faits
00:55:39 qui se sont produits à Doumbéa
00:55:41 lorsque le fonctionnaire a été, je cite,
00:55:43 "pris à partie physiquement par des manifestants",
00:55:45 précise le procureur de Nouméa.
00:55:47 Et puis le drame
00:55:49 a couru hier dans le Pas-de-Calais. Hier, un mort
00:55:51 et un blessé en urgence absolue après
00:55:53 un impact de foudre sur un terrain de foot.
00:55:55 La victime était entraîneur du club
00:55:57 amateur de la ville et un grand passionné
00:55:59 de football, selon son frère.
00:56:01 ...
00:56:03 - Rosa 35 sur CNews, merci d'être avec nous.
00:56:05 On continue à parler des prisons et c'est
00:56:07 passionnant parce qu'on découvre tout un univers qu'on ne connaît pas
00:56:09 forcément. On parlait de ce qui
00:56:11 pouvait se passer dans ces prisons. Je voudrais vous montrer
00:56:13 une affiche que j'ai vue hier sur les réseaux sociaux. C'est un influenceur
00:56:15 qui a publié ça. Alors je ne sais pas
00:56:17 si c'est très lisible l'antenne mais
00:56:19 vous voyez "un stage d'initiation au surf
00:56:21 et rencontre avec des entreprises
00:56:23 du milieu nautique". Alors c'est une affiche
00:56:25 qui a été postée en prison.
00:56:27 Alors pour ça, pour s'y inscrire à ce stage
00:56:29 d'initiation au surf quand même,
00:56:31 il est impératif d'avoir un bon comportement
00:56:33 en détention, d'être condamné
00:56:35 et présent dans l'établissement jusqu'à octobre
00:56:37 2024 et de s'inscrire dans une démarche
00:56:39 de réinsertion professionnelle.
00:56:41 C'est quand même stage
00:56:43 d'initiation au surf, c'est un peu surprenant.
00:56:45 On est en direct avec Joachim Puyot, ancien directeur
00:56:47 des prisons de Frennes et Fleury-Mérogis. Bonjour,
00:56:49 merci d'être en direct avec nous. Je vous pose
00:56:51 la question franchement directement, c'est
00:56:53 le clomet de la prison pour ceux qui ont de l'argent ?
00:56:55 - Non, on ne peut pas dire ça.
00:56:57 C'est un peu facile de le dire.
00:56:59 Il y a des insuffisances, il y a des difficultés.
00:57:01 On a une surpopulation pénale
00:57:03 qui met en difficulté
00:57:05 les personnels pénitentiaires qui n'arrivent pas
00:57:07 toujours à bien contrôler
00:57:09 les détenus qui s'y trouvent.
00:57:11 On voit effectivement l'entrée
00:57:13 des portables, on connaît
00:57:15 effectivement comment les portables rentrent
00:57:17 dans les prisons, il y a de la drogue. C'est vrai
00:57:19 qu'il y a des problèmes de sécurité. Je pense qu'on
00:57:21 a libéralisé depuis de nombreuses
00:57:23 années les conditions de détention, mais peut-être
00:57:25 qu'on n'a pas renforcé parallèlement
00:57:27 les mesures de sécurité qui sont indispensables.
00:57:29 Parce que je rappelle que le rôle de la
00:57:31 prison c'est de surveiller, c'est de prévenir
00:57:33 les récits livres, c'est de réinsérer. Et là,
00:57:35 effectivement, quand on voit ce qui se passe
00:57:37 suite aux faits
00:57:39 qui ont été révélés hier ou avant-hier,
00:57:41 eh bien on se pose des questions sur le sens
00:57:43 de la peine de prison. Lorsque des détenus
00:57:45 effectivement continuent à faire des trafics
00:57:47 à l'intérieur des prisons alors qu'ils
00:57:49 ont condamné pour des faits de trafic,
00:57:51 c'est vrai que ça pose des questions sur le sens
00:57:53 de la peine. Donc il faut revoir effectivement
00:57:55 certains dispositifs
00:57:57 pour permettre effectivement
00:57:59 à la peine de jouer son véritable rôle.
00:58:01 Et là, je pense qu'il y a
00:58:03 des efforts considérables à faire.
00:58:05 Par exemple, pour les portables,
00:58:07 on devrait généraliser les brouilleurs.
00:58:09 Ça a été des décisions qui ont été prises il y a quelques
00:58:11 années, mais on n'a pas suffisamment généralisé les brouilleurs.
00:58:13 Pour également
00:58:15 éviter que des produits
00:58:17 illicites rentrent en prison,
00:58:19 il faudrait qu'on renforce les
00:58:21 scanners qui existent
00:58:23 déjà, millimétriques, mais qui ne sont pas
00:58:25 suffisants. Donc voilà,
00:58:27 il faut absolument renforcer la prison,
00:58:29 mais il ne faut pas dire également que la prison, c'est comme Med.
00:58:31 - Malgré tout,
00:58:33 soyons sincères,
00:58:35 et je suis sûr que vous l'êtes, mais quand vous étiez
00:58:37 directeur de prison, vous saviez qu'il y avait des téléphones
00:58:39 partout. On parle avec Kamel hier,
00:58:41 on parle avec David aujourd'hui, ils nous disent
00:58:43 bien sûr que tout le monde a des téléphones.
00:58:45 Vous le saviez ?
00:58:47 - Mais pas tout le monde. Moi, j'ai quitté
00:58:49 et j'ai dirigé
00:58:51 les grandes prisons françaises.
00:58:53 À l'époque, il y avait des portables, mais
00:58:55 beaucoup moins qu'actuellement. Pourquoi ? Parce que vous avez
00:58:57 des petits portables qu'on n'arrive pas à
00:58:59 détecter au niveau des portiques.
00:59:01 Voilà, c'est un sujet
00:59:03 effectivement, donc il faut
00:59:05 renforcer les brouilleurs. Bien sûr qu'on le sait,
00:59:07 chaque semaine,
00:59:09 les surveillants découvrent des portables,
00:59:11 donc il y a quand même des fouilles qui sont effectuées. Mais il y a
00:59:13 une déficience à ce sujet-là
00:59:15 comme, effectivement, il y a des insuffisances par rapport
00:59:17 aux produits toxiques
00:59:19 qui rentrent quand on apprend effectivement que
00:59:21 un détenu sur deux ont déjà consommé
00:59:23 du H en prison. C'est vrai que ça m'interroge.
00:59:25 Et on ne peut pas se croiser les bras.
00:59:27 Donc il faut vraiment que
00:59:29 politiquement, on prenne la mesure.
00:59:31 Mais je vous rappelle que ces sujets-là,
00:59:33 à chaque fait
00:59:35 important, il y a des
00:59:37 commissions qui se mettent en place, il y a des dispositifs
00:59:39 qui sont prévus,
00:59:41 mais ça n'avance pas
00:59:43 assez vite, tout simplement.
00:59:45 Donc effectivement, on connaît
00:59:47 les difficultés et
00:59:49 je vous assure que ce n'est pas facile.
00:59:51 Si vous avez trois détenus dans une cellule,
00:59:53 ils sont autorisés
00:59:55 à avoir des affaires personnelles.
00:59:57 Pour les fouilles d'une
00:59:59 cellule, il faut beaucoup de temps.
01:00:01 Donc il faut davantage de personnel sur les coursives.
01:00:03 - Mais malgré tout,
01:00:05 autour de cette table, depuis tout à l'heure,
01:00:07 l'idée générale, c'est de dire
01:00:09 "Allez, les surveillants laissent faire
01:00:11 parce qu'ils achètent une paix sociale.
01:00:13 Ils ne courent pas derrière les portables,
01:00:15 ils ne courent pas derrière la drogue parce qu'ils
01:00:17 ne veulent pas mettre le feu à la prison.
01:00:19 Ils veulent démonter ça ?
01:00:21 - Écoutez, s'ils laissaient faire,
01:00:23 on ne trouverait pas autant
01:00:25 de portables. Chaque année, ce sont
01:00:27 des milliers de portables qui sont saisis.
01:00:29 Ce qui veut dire que les agents,
01:00:31 ils font du contrôle,
01:00:33 ils font de la surveillance. Mais on a
01:00:35 une difficulté actuellement
01:00:37 dans les services pénitentiaires
01:00:39 pour contrôler effectivement
01:00:41 l'ensemble
01:00:43 des...
01:00:45 l'ensemble pénitentiaire.
01:00:47 C'est-à-dire que, lorsque
01:00:49 on s'aperçoit que, dans les parloirs,
01:00:51 il y a du trafic,
01:00:53 lorsque, effectivement, on n'arrive pas à détecter
01:00:55 les portables qui peuvent rentrer
01:00:57 dans les parloirs ou qui sont introduits
01:00:59 dans les établissements pénitentiaires
01:01:01 par projection, c'est vrai que c'est
01:01:03 des questions qu'on doit se poser. Mais il ne faut pas dire
01:01:05 également que les surveillants laissent tout faire.
01:01:07 Parce qu'effectivement... - Tout, mais
01:01:09 ils laissent faire certaines choses.
01:01:11 Un portable, ils se disent peut-être que c'est pas
01:01:13 très grave. Voilà, si ça peut
01:01:15 ne pas mettre le feu à toute la prison,
01:01:17 c'est peut-être pas très grave qu'il y ait des portables.
01:01:19 - Je sais pas si certains
01:01:21 surveillants disent que c'est pas très grave. Moi, je dis
01:01:23 que c'est très grave. Parce qu'un portable,
01:01:25 ça ne sert pas uniquement à téléphoner
01:01:27 à leur famille, parce que les détenus
01:01:29 peuvent téléphoner dans des cabines dédiées.
01:01:31 Mais ils sont écoutés. Donc,
01:01:33 quand on introduit des portables, c'est pas
01:01:35 forcément pour téléphoner aux familles.
01:01:37 C'est quelquefois pour préparer
01:01:39 des évasions ou faire
01:01:41 pression également sur des victimes.
01:01:43 On a eu malheureusement des personnes qui ont
01:01:45 perdu leurs plaintes parce que des détenus
01:01:47 avec leurs portables font pression sur les
01:01:49 victimes ou font pression sur leur famille
01:01:51 lorsqu'il y a une difficulté particulière.
01:01:53 Donc, c'est grave de
01:01:55 laisser les portables
01:01:57 dans les prisons françaises.
01:01:59 C'est très grave en termes de sécurité
01:02:01 pour la prison, mais également
01:02:03 pour l'extérieur. - Merci beaucoup,
01:02:05 Joachim Piau. Merci d'avoir été en direct avec nous,
01:02:07 ancien directeur des prisons de Frennes et Fleury-Mérogis,
01:02:09 Amoury Brele, quand il dit "on laisse pas faire".
01:02:11 On fouille, on prend des portables.
01:02:13 Je vous ai vu faire un peu la moue.
01:02:15 C'est-à-dire que vous avez du mal à le croire ?
01:02:17 - Bah évidemment, c'est même faux.
01:02:19 Aujourd'hui, on achète... - En même temps, c'est un ancien directeur
01:02:21 de prison. - Oui, je crois que malheureusement, les choses
01:02:23 ont évolué très vite. Ce qui est vrai aussi,
01:02:25 ajouté, c'est qu'on laisse volontairement, dans certains
01:02:27 cas, les téléphones circuler
01:02:29 pour pouvoir ensuite les espionner, les écouter.
01:02:31 - Oui, c'est assez différent. - Ce qui est différent, mais ce qui est aussi
01:02:33 utile pour pouvoir récupérer des informations. - Mathias Leboeuf.
01:02:35 - Oui, il y a probablement une
01:02:37 conjonction de causes. C'est-à-dire qu'il y a effectivement
01:02:39 les manques de moyens, il y a peut-être de la
01:02:41 complaisance, et puis il y a peut-être de la corruption
01:02:43 aussi. Et ces trois facteurs
01:02:45 font qu'on est aujourd'hui dans une situation
01:02:47 catastrophique et que ça
01:02:49 permet à certains, comme Mohamed Amra,
01:02:51 dont le cas est hallucinant,
01:02:53 parce que le gars est en prison et il
01:02:55 négocie la vente ou l'achat
01:02:57 d'armes de guerre, quoi. Donc ça, ça paraît...
01:02:59 - Oui, mais quand vous avez le téléphone, il fait même de la
01:03:01 visio. Mais hier, Kamel
01:03:03 nous a dit "mais moi aussi j'ai fait de la visio". Lui, il nous dit
01:03:05 "j'ai appelé ma fille pour son anniversaire, j'ai fait des noëls
01:03:07 avec eux, en visio depuis sa prison".
01:03:09 Donc honnêtement, voilà, c'est pas exceptionnel.
01:03:11 Didier Maisto. - D'accord, il y a ces trois facteurs,
01:03:13 il y en a un quatrième et un cinquième. Le quatrième
01:03:15 facteur, c'est qu'on a tout criminalisé et que
01:03:17 sous l'effort, la pression de la société,
01:03:19 on met de plus en plus de gens en prison,
01:03:21 contrairement à ce qui était
01:03:23 conçu, et il n'y a pas assez de place.
01:03:25 Et cinquièmement, le volet
01:03:27 réinsertion est
01:03:29 complètement bidon, ne fonctionne pas.
01:03:31 - Quand on propose des cours de surf,
01:03:33 excusez-moi, cette annonce-là,
01:03:35 l'initiation au surf pour les prisonniers,
01:03:37 il y a de quoi faire des bons, enfin,
01:03:39 qu'est-ce qu'on va apprendre ?
01:03:41 - Et plus d'engin rosier sur la société.
01:03:43 - Mais là, maintenant, on a le surf, on a un truc tout le temps.
01:03:45 On est avec Me Anna Nade,
01:03:47 avocate au barreau de Paris-Denis.
01:03:49 Bonjour Me, merci d'être en direct avec nous.
01:03:51 C'est le Club Med, la prison, quand on a
01:03:53 de l'argent ?
01:03:55 - Bonjour. Alors, je peux pas laisser dire
01:03:57 effectivement que la prison, c'est le Club Med
01:03:59 parce qu'il faut rappeler que la France
01:04:01 a été condamnée par la Cour européenne
01:04:03 des droits de l'homme, notamment sur la question
01:04:05 de la surpopulation carcérale
01:04:07 et des conditions qui peuvent être indignes.
01:04:09 Maintenant, il faut reconnaître que pour certains,
01:04:11 et c'est là que c'est très important,
01:04:13 on a entendu des anciens
01:04:15 détenus, mais aussi
01:04:17 des directeurs de
01:04:19 Maisons d'arrêt venir quand même resituer
01:04:21 le contexte, il y a
01:04:23 une certaine catégorie, on va dire, de détenus
01:04:25 qui, en les moyens
01:04:27 financiers et aussi malheureusement
01:04:29 en moyens humains, parce qu'ils peuvent
01:04:31 faire des pressions, parce qu'ils ont
01:04:33 à l'extérieur tout simplement
01:04:35 un clan et des personnes
01:04:37 qui sont prêtes à prendre des risques pour eux,
01:04:39 qui peuvent avoir des conditions,
01:04:41 effectivement, des détentions
01:04:43 qu'on peut trouver tout simplement
01:04:45 choquantes, à savoir des accès
01:04:47 notamment à des téléphones portables de manière plus facile,
01:04:49 ou alors, comme on a pu
01:04:51 l'entendre, des chichats, des jeux
01:04:53 vidéos, mais ça n'est pas
01:04:55 la majorité des détenus.
01:04:57 Ça, il faut le rappeler, c'est une minorité
01:04:59 qui a des certaines
01:05:01 facilités, mais ça n'est pas
01:05:03 la majorité des détenus, il faut
01:05:05 bien garder ça en tête.
01:05:07 Donc on ne peut pas entendre que
01:05:09 la prison en France, c'est le club Med,
01:05:11 on ne peut pas l'entendre parce que juridiquement, ça n'est
01:05:13 pas le cas, et parce qu'il faut rappeler aussi
01:05:15 qu'en France, on a une difficulté
01:05:17 qui est très très importante
01:05:19 concernant la surpopulation carcérale. Vous avez
01:05:21 quand même plus de 2600 personnes
01:05:23 qui dorment sur un matelas
01:05:25 sur le sol, donc dire que
01:05:27 c'est le club Med, les prises en France, c'est faux.
01:05:29 Maître, est-ce qu'il y a déjà certains
01:05:31 de vos clients, alors je ne vous demande pas si vous l'avez fait
01:05:33 parce que vous allez me répondre non, mais bien évidemment,
01:05:35 est-ce qu'il y a certains de vos clients qui vous ont déjà demandé
01:05:37 de ramener un téléphone portable,
01:05:39 de ramener un petit paquet, de ramener des choses
01:05:41 de façon illégale, parce que
01:05:43 visiblement, on nous explique que ça se fait de façon assez
01:05:45 courante et les avocats, voilà,
01:05:47 bon, ça peut être un moyen
01:05:49 pour faire entrer des choses. Est-ce qu'on vous l'a déjà
01:05:51 demandé ? Bien évidemment, vous ne l'avez jamais fait, mais est-ce qu'on vous l'a
01:05:53 déjà demandé ? Alors, la question
01:05:55 est tout simplement scandaleuse parce que
01:05:57 on essaye d'associer
01:05:59 les avocats à
01:06:01 tout simplement des trafics.
01:06:03 Bien entendu que les avocats...
01:06:05 C'est pas un trafic dramatique.
01:06:07 Bien sûr que c'est un trafic, puisque c'est une infraction
01:06:09 de faire entrer des
01:06:11 choses sans interdiction.
01:06:13 Est-ce qu'on vous l'a déjà demandé ?
01:06:15 Comme je l'ai dit, vous ne l'avez jamais fait, mais est-ce qu'on vous l'a déjà demandé ?
01:06:17 Personnellement, on ne me l'a jamais demandé et je pense
01:06:19 que la majorité des avocats, et ça doit être
01:06:21 exceptionnel qu'un détenu
01:06:23 puisse oser penser,
01:06:25 demander une telle chose à son conseil.
01:06:27 Malheureusement, on sait que ça peut
01:06:29 exister que des détenus puissent
01:06:31 faire des pressions. D'ailleurs, dernièrement,
01:06:33 parce que vous parlez des avocats, mais il faut aussi parler des magistrats,
01:06:35 dernièrement, il y a des magistrats qui ont été
01:06:37 mis en cause dans des affaires de
01:06:39 corruption. Donc, des tentatives de
01:06:41 corruption des détenus vis-à-vis
01:06:43 de la justice, il y en a,
01:06:45 malheureusement, ça ne veut pas dire qu'elles aboutissent.
01:06:47 Donc, il ne faut pas essayer
01:06:49 de voir le mal partout.
01:06:51 Les choses qui entrent en prison, souvent,
01:06:53 entrent par le biais de l'extérieur,
01:06:55 en fait, par des balles de tennis qu'ils essaient de
01:06:57 jeter au-dessus de la maison d'arrêt
01:06:59 pour que ça atterrisse dans les cours, et c'est comme ça
01:07:01 que d'autres détenus vont
01:07:03 les récupérer, ou aussi à l'occasion
01:07:05 des parloirs familles, notamment.
01:07:07 Donc, ce n'est pas les avocats qui font
01:07:09 rentrer des objets interdits, mais plutôt,
01:07:11 malheureusement, des choses
01:07:13 qui entrent par l'extérieur, par des procédés.
01:07:15 Donc, ils ont plusieurs astuces.
01:07:17 On le voit au fur et à mesure
01:07:19 des difficultés
01:07:21 qu'ils vont rencontrer, puisque
01:07:23 les surveillants
01:07:25 arrivent à anticiper
01:07:27 les procédés, et
01:07:29 à ce moment-là, les détenus vont trouver
01:07:31 d'autres astuces pour pouvoir faire rentrer
01:07:33 les téléphones portables, ou malheureusement, parfois,
01:07:35 la drogue aussi.
01:07:37 - Merci, merci beaucoup, maître. Merci.
01:07:39 Merci pour ces précisions, maître
01:07:41 Anan Mad. Merci d'avoir
01:07:43 été en direct avec nous. Voilà ce qu'on pouvait dire
01:07:45 sur les prisons. Voilà, je crois qu'on a dressé un portrait
01:07:47 qui est quand même assez intéressant, avec des avis très différents.
01:07:49 Vous avez eu l'ancien prisonnier, vous avez eu le directeur
01:07:51 de prison, vous avez eu l'avocat. Ça permettait
01:07:53 d'avoir un profil assez intéressant.
01:07:55 J'aurais maintenant qu'on parle des grandes écoles
01:07:57 en France, c'est des groupes
01:07:59 pro-palestiniens. On était
01:08:01 il y a 48 heures en direct, vous vous en souvenez,
01:08:03 si vous étiez avec nous, de l'école nationale supérieure
01:08:05 à Paris. C'est l'école nationale supérieure.
01:08:07 Il y avait des tentes qui étaient
01:08:09 à l'intérieur, avec des pro-palestiniens.
01:08:11 Vous voyez
01:08:13 les images.
01:08:15 Et on nous avait
01:08:17 expliqué qu'on ne pouvait pas rentrer, que ce n'était pas possible.
01:08:19 On s'est dit, il va se passer quelque chose. Finalement,
01:08:21 aujourd'hui, l'école est fermée.
01:08:23 Parce que
01:08:25 la direction n'arrive pas à
01:08:27 prendre des mesures satisfaisantes.
01:08:29 Et puis, il y avait Sciences Po, également,
01:08:31 avec ces incidents qui s'étaient produits.
01:08:33 Et cette jeune fille qui avait été accusée
01:08:35 également d'être
01:08:37 juive, tout simplement.
01:08:39 On avait refusé qu'elle rentre dans une salle,
01:08:41 dans un amphithéâtre, parce qu'elle était juive.
01:08:43 Il y a un rapport qui a été rendu
01:08:45 hier. Voici ce que dit
01:08:47 ce rapport concernant Sciences Po.
01:08:49 Que s'est-il passé à Sciences Po
01:08:51 le 12 mars ? Ce jour-là, une étudiante
01:08:53 de confession juive est refoulée d'une
01:08:55 conférence sur la Palestine.
01:08:57 Après avoir été qualifiée de salle sioniste,
01:08:59 elle a finalement été admise dans l'amphithéâtre.
01:09:01 L'administrateur de Sciences Po,
01:09:03 Jean Basser, dévoile chez nos confrères
01:09:05 du Parisien les conclusions
01:09:07 du rapport de la CEIP, la cellule
01:09:09 d'enquête interne préalable de l'établissement.
01:09:11 Après avoir mené une quarantaine
01:09:13 d'auditions, la CEIP m'a rendu
01:09:15 un rapport approfondi. Elle recommande
01:09:17 de saisir la section disciplinaire pour
01:09:19 huit étudiants. Les faits reprochés sont
01:09:21 l'occupation illégale de l'amphithéâtre
01:09:23 bout de mi, puis la mise en place d'un blocage
01:09:25 filtrant l'accès. Le rapport
01:09:27 vise aussi des propos discriminatoires
01:09:29 à l'égard de l'union des étudiants juifs
01:09:31 de France. Autre point,
01:09:33 un discours de clôture tenu par un
01:09:35 étudiant mettant gravement en cause
01:09:37 la prostitution. Une autre question se pose,
01:09:39 y a-t-il eu des propos
01:09:41 antisémites ? Après les
01:09:43 nombreux témoignages entendus, il y a une conviction,
01:09:45 la phrase "ne la laissez pas entrer"
01:09:47 c'est une sioniste a été prononcée sous cette forme
01:09:49 ou une autre. La cellule n'a
01:09:51 pas pu identifier les auteurs pour les traduire
01:09:53 devant la section disciplinaire, ce que
01:09:55 je regrette. Ces huit étudiants
01:09:57 sont visés par une procédure disciplinaire
01:09:59 de l'école, ils risquent
01:10:01 l'exclusion de l'enseignement supérieur
01:10:03 pendant cinq ans.
01:10:05 Voilà, ce qui est assez étonnant c'est que ça avait été nié
01:10:07 par certains, Jean-Luc Mélenchon avait dit que c'était un incident
01:10:09 dérisoire ce qui s'était passé, visiblement on en est loin.
01:10:11 Bonjour Kévin Mauvieux, merci d'être avec nous,
01:10:13 vous êtes député du Rassemblement National de l'Heure.
01:10:15 Comment vous ragissez quand vous voyez ce qui se passe dans
01:10:17 ces grandes écoles avec parfois un
01:10:19 laissé-aller ? Alors là enfin on a un rapport
01:10:21 qui semble mettre les choses au clair, mais
01:10:23 il y a quand même une prise de pouvoir
01:10:25 des pro-palestiniens dans ces écoles et on le voit encore
01:10:27 une fois à l'école normale supérieure
01:10:29 dont on va parler dans un instant.
01:10:31 Ils ont pris le pouvoir dans ces écoles ?
01:10:33 Ils ont pris le pouvoir, on ne va pas dire qu'ils ont pris le pouvoir
01:10:35 parce qu'il y a tout un tas d'étudiants qui
01:10:37 ne sont pas, qui ne se revendiquent pas
01:10:39 de ces mouvements-là et qui subissent malheureusement
01:10:41 ce qui se passe. En revanche, ils essayent
01:10:43 de prendre le pouvoir, ils le font de manière quand même
01:10:45 parfois assez violente.
01:10:47 Moi tout ça, ça me désole en fait de me dire
01:10:49 que dans tous les pans de la
01:10:51 société, on parle souvent de
01:10:53 l'ensauvagement de la société,
01:10:55 des conditions de sécurité, des problèmes économiques, mais
01:10:57 même dans les écoles qui forment
01:10:59 normalement nos futures élites, ceux qui sont amenés
01:11:01 à nous diriger, on se retrouve avec une forme
01:11:03 d'entrisme assez dangereux, avec des propos
01:11:05 antisémites, parce qu'il y en a eu de tenue,
01:11:07 on avait eu le cas de cette jeune étudiante qui avait été
01:11:09 évacuée parce qu'elle était juive d'une réunion.
01:11:11 Mais tout ça, c'est extrêmement
01:11:13 grave et plus on va laisser aller
01:11:15 et pire ça va être. À un moment,
01:11:17 il faut sonner la fin de la récréation, il faut remettre
01:11:19 les valeurs de la République au centre
01:11:21 et il faut réaffirmer que
01:11:23 les écoles de la République,
01:11:25 les écoles telles que Sciences Po, les grandes écoles,
01:11:27 elles sont là pour véhiculer les valeurs
01:11:29 qui sont propres à notre République. - Mais regarde, à l'école normale supérieure,
01:11:31 par exemple, quand on voit que des tentes,
01:11:33 enfin quand même, ils laissent installer des tentes à l'intérieur,
01:11:35 quand on y était il y a 48 heures,
01:11:37 notre envoyé spécial, Marie Blanchard, nous disait
01:11:39 "Ah oui, mais c'est étonnant parce que pour rentrer, il faut être fouillé,
01:11:41 il faut montrer sa carte, etc.
01:11:43 pour rentrer, comment on arrive à rentrer
01:11:45 des tentes, on arrive à rentrer des
01:11:47 drapeaux ? Enfin, ça paraît assez surréaliste
01:11:49 et surtout on a laissé faire ça pendant
01:11:51 trois jours, jusqu'à ce que tout à coup, les médias
01:11:53 s'en mêlent, jusqu'à ce que tout à coup, C News
01:11:55 aille voir ce qui se passe et tout à coup dire
01:11:57 "Ah bah oui, mais il y a quand même un problème dans ces écoles,
01:11:59 comment vous expliquez ça ? Il y a une complaisance quand même."
01:12:01 - Vous l'avez dit, alors, de la complaisance
01:12:03 peut-être, je ne sais pas, mais
01:12:05 en tout cas, il y a quelque chose que vous avez dit, ça me fait
01:12:07 penser au film "L'Écoriste", action-réaction,
01:12:09 il y a eu
01:12:11 une action, on est rentrés avec des drapeaux et des tentes,
01:12:13 mais comme vous l'avez dit, on l'a laissé faire une journée,
01:12:15 deux journées, trois journées, au bout d'un moment, ce genre
01:12:17 de mouvement, vous ne pouvez plus le maîtriser et l'arrêter
01:12:19 de la même façon que si vous dites "stop" tout de suite.
01:12:21 Et à partir du moment où
01:12:23 on a laissé rentrer, où
01:12:25 les conditions vont être déterminées, je ne sais pas si le rapport
01:12:27 en parle, mais de comment ils ont réussi à rentrer
01:12:29 avec leurs tentes, avec leurs drapeaux, alors que comme vous le dites,
01:12:31 il faut être fouillé et qu'on n'entre normalement pas comme on a envie.
01:12:33 Une fois qu'on aura mis les
01:12:35 explications face à ça, on comprendra un peu mieux.
01:12:37 Alors après, est-ce qu'il y a des complicités avec des professeurs ?
01:12:39 - Non, mais il y a une
01:12:41 forme de laxisme de la direction,
01:12:43 alors non, Benedetti, parce que vous connaissez bien
01:12:45 ces écoles, vous les avez faites. - C'est une facilité
01:12:47 souvent des directions pour éviter
01:12:49 d'en nimer la situation. La réalité, c'est
01:12:51 que si vous voulez, ce sont des minorités. - On est dans la même situation qu'à la prison.
01:12:53 Enfin, je ne fais pas de...
01:12:55 - C'est pas pareil. - Non, non, c'est pas pareil, mais à chaque fois...
01:12:57 - Je ne veux pas comparer le Palsu à l'Exprès.
01:12:59 - Non, non, non, c'est pas ça ce que je veux dire. Je veux dire qu'à un moment donné,
01:13:01 la direction dit...
01:13:03 - Au chichot. - Non, mais les chichots,
01:13:05 ils sont dans les deux. À un moment donné,
01:13:07 on dit "on ne fait pas d'action,
01:13:09 on ne sévit pas pour ne pas avoir de soucis".
01:13:11 C'est ça ce que je veux dire. - Moi, j'ai été étudiant il y a 30 ans,
01:13:13 et un certain nombre d'entre nous autour de cette table ont été,
01:13:15 je veux dire, on a tous connu des affrontements idéologiques
01:13:17 dans les établissements d'enseignement supérieur,
01:13:19 qu'il s'agisse à Sciences Po, qu'il s'agisse de Normale Sup',
01:13:21 ou qu'il s'agisse des universités, ça, c'est pas nouveau,
01:13:23 forcément. Mais ce qu'il y a, c'est que là,
01:13:25 en l'occurrence, vous avez des minorités
01:13:27 qui sont des minorités agissantes, qui essayent
01:13:29 d'interdire tout débat, et qui, finalement,
01:13:31 s'approprient, d'une certaine façon,
01:13:33 l'espace public que constituent
01:13:35 ces établissements d'enseignement supérieur, et ça,
01:13:37 c'est totalement intolérable. - Et résultat, l'école Normale Supérieure
01:13:39 est fermée aujourd'hui, enfin, franchement.
01:13:41 - Et ce qu'il y a de beaucoup plus grave, si vous voulez,
01:13:43 c'est quand même l'idéologie que
01:13:45 certains de ces groupes véhiculent.
01:13:47 Parce que, qu'on le veuille ou non, les affrontements idéologiques
01:13:49 des années 60 et des années 70,
01:13:51 il y avait quand même une forme d'universalité
01:13:53 dans le combat. On était marxiste,
01:13:55 on était maoïste, on était
01:13:57 léniniste, ou on était,
01:13:59 je veux dire, parfois libéral,
01:14:01 donc, je veux dire, on pouvait quand même se retrouver
01:14:03 à un certain nombre de valeurs communes, malgré tout,
01:14:05 c'était parfois un peu dur. Mais,
01:14:07 la réalité, c'est que là, vous avez, en effet,
01:14:09 des propos qui sont absolument inadmissibles.
01:14:11 Si ce qui est dit du rapport qui a été fait
01:14:13 à Sciences Po, si les étudiants
01:14:15 ont prononcé des paroles antisémites,
01:14:17 ça, en effet, là, il y a quelque chose de tout à fait nouveau
01:14:19 dans les universités et dans les établissements supérieurs.
01:14:21 - Il y a une journaliste qui s'est grimée, une journaliste que vous avez interviewée
01:14:23 sur CNews, qui s'était...
01:14:25 - Pour aller au milieu des propos d'Alexandre. - Pour aller au milieu, etc.
01:14:27 - Alors, je précise qu'elle s'est grimée, c'est juste parce
01:14:29 qu'elle était... son visage était un peu connu. - Il était un peu connu,
01:14:31 voilà, donc elle avait mis le chèche
01:14:33 et compagnie, etc. - Oui, oui, je le vois très bien.
01:14:35 - Et elle avait témoigné
01:14:37 du nombre de...
01:14:39 d'exactions et surtout de déclarations
01:14:41 antisémites profondes
01:14:43 et d'agressions verbales
01:14:45 et physiques. - Alors, le long... - Attendez,
01:14:47 je voudrais qu'on regarde ce qui se passe à l'école normale supérieure,
01:14:49 parce que c'est le nouveau cas, quand même. C'est l'école normale supérieure,
01:14:51 encore une fois, on y était il y a 48 heures, et on a dit
01:14:53 "C'est pas normal que ça reste comme ça". - C'est le top du top, là.
01:14:55 - Voilà, là, c'est le top du top. Donc, regardez
01:14:57 ce qui se passe dans le sujet. Vous allez voir Yves-Énécoste
01:14:59 qui sera avec nous juste après, parce qu'il s'est
01:15:01 pris la tête avec un des pro-palestiniens,
01:15:03 et vous allez voir tout ça dans le reportage.
01:15:05 Regardez.
01:15:07 - Après Sciences Po et la Sorbonne,
01:15:09 c'est au tour de l'école normale supérieure
01:15:11 dans le 5e arrondissement de Paris.
01:15:13 Des étudiants pro-palestiniens ont investi
01:15:15 les lieux depuis mardi pour demander
01:15:17 à leur école d'arrêter tout partenariat
01:15:19 avec Israël. - C'est derrière cette façade
01:15:21 qu'on peut retrouver l'occupation. Donc,
01:15:23 si on peut regarder, en fait, c'est la cour
01:15:25 principale de l'ENS, et au niveau de cette cour,
01:15:27 on a des militants pro-palestiniens
01:15:29 d'extrême-gauche qui occupent actuellement
01:15:31 illégalement les locaux.
01:15:33 - La présence d'un organisme en particulier
01:15:35 poserait problème dans ce rassemblement
01:15:37 et serait un point de discorde
01:15:39 chez les étudiants. - Il n'y a pas une organisation
01:15:41 qui s'appelle Samy Doun qui fait partie des organisateurs ?
01:15:43 - Elle ne fait pas du tout partie des organisateurs.
01:15:45 Pourtant, il revendique sur le réseau qu'ils font partie des organisateurs.
01:15:47 Il y a des affiches. - Ils ont été invités
01:15:49 à donner leur point de vue. - Ils n'ont pas été
01:15:51 dissous en Allemagne récemment pour avoir justement glorifié
01:15:53 les actes du 7 octobre. - Absolument.
01:15:55 - C'est pas la réalité. - C'est pas le cas en France.
01:15:57 - Ils ont été dissous en Allemagne parce qu'ils ont distribué
01:15:59 le nom de ces invités. - D'accord, mais Samy Doun France
01:16:01 et Samy Doun Allemagne, ce n'est pas la même organisation.
01:16:03 - C'est la même organisation. - Ils n'ont pas tenu
01:16:05 aucun propos sur le Hamas.
01:16:08 - Depuis hier, la direction de l'ENS
01:16:10 a choisi de fermer les portes de son établissement,
01:16:12 car malgré les échanges,
01:16:14 les étudiants n'ont pas voulu quitter les lieux.
01:16:16 - C'est avec regret, mais dans le souci
01:16:18 de préserver la sécurité des personnes et des lieux,
01:16:20 et avec l'objectif d'aboutir à un règlement pacifique
01:16:22 de la situation, que nous avons pris la décision
01:16:24 de fermer le bâtiment du 45 rue Doulm,
01:16:26 à compter de ce jour,
01:16:28 et ce, jusqu'à la levée de l'occupation.
01:16:30 - L'établissement précise que malgré sa fermeture temporaire,
01:16:32 des solutions vont être trouvées pour assurer
01:16:34 les activités habituelles de l'école.
01:16:36 - On est en direct avec Yven Lecauze, délégué national de l'Uni.
01:16:38 Bonjour, merci d'être en direct avec nous.
01:16:40 On vous a vu dans ce sujet.
01:16:42 Moi, je suis un peu halluciné par ce qu'on apprend là encore.
01:16:44 C'est-à-dire que plutôt que de faire évacuer
01:16:46 les étudiants,
01:16:48 plutôt que de faire évacuer l'école,
01:16:50 on dit "on ferme",
01:16:52 donc c'est-à-dire qu'on les laisse à l'intérieur,
01:16:54 et le jour où ils décideront de partir,
01:16:56 on rouvrira. Mais on est chez les dingues, là.
01:16:58 - C'est exactement ça.
01:17:00 Malheureusement, on voit bien que,
01:17:02 que ce soit Sylvie Rotaillou, le chef d'établissement,
01:17:04 on dirait qu'ils n'apprennent rien.
01:17:06 C'est quand même l'ENS. J'ose espérer que le chef d'établissement
01:17:08 est conscient que ça entache
01:17:10 l'image de son école, d'autant plus
01:17:12 que ce n'est pas juste des militants d'extrême-gauche
01:17:14 et/ou pro-palestinien.
01:17:16 Je l'ai d'ailleurs dit dans le sujet juste avant,
01:17:18 on a une organisation islamiste
01:17:20 qui s'appelle Samy Doun, qui fait partie des organisateurs
01:17:22 et partie des invités
01:17:24 au sein de cette occupation,
01:17:26 et qui est une organisation qui a été dissoute déjà en Allemagne,
01:17:28 où il y a des discussions pour la dissoudre en France,
01:17:30 parce que le lendemain du 7 octobre,
01:17:32 elle avait distribué dans les rues de Berlin
01:17:34 des gâteaux pour fêter les attentats
01:17:36 du 7 octobre. C'est quand même une organisation
01:17:38 ouvertement pro-amas, islamiste
01:17:40 et antisémite, qui est au sein de l'ENS,
01:17:42 qui est occupée légalement, et on n'a pas
01:17:44 de réaction de Sylvie Rotaillon, on n'a pas de réaction
01:17:46 des chefs d'établissement, et c'est quelque chose, malheureusement,
01:17:48 qu'on voit à chaque fois, parce qu'à chaque fois
01:17:50 il s'étonne des blocages, là il s'étonne finalement
01:17:52 de voir qu'il y a de l'antisémitisme à Sciences Po,
01:17:54 et on est étonnés, on est étonnés,
01:17:56 on réagit en faisant des communiqués, mais ce qu'il faut au moment,
01:17:58 c'est passer aux actes. Et quand on entend,
01:18:00 même si certaines personnes s'en félicitent,
01:18:02 qu'il y a seulement 8 étudiants à Sciences Po Paris
01:18:04 qui sont poursuivis pour l'occupation illégale
01:18:06 et pour les propos discriminatoires,
01:18:08 c'est dérisoire. Il y avait 300 occupants dans l'amphithéâtre.
01:18:12 Les 300 occupants ont enfreint le règlement.
01:18:14 Les 300 occupants devraient être sanctionnés.
01:18:16 Là on parle de 8 sanctions et on est heureux.
01:18:18 Non, ce qu'il faut c'est 300 personnes
01:18:20 sanctionnées, parce qu'il y a 300 personnes
01:18:22 qui n'ont pas respecté le règlement.
01:18:24 - C'est quand même surréaliste, parce qu'on a le sentiment
01:18:26 que tant que les médias n'arrivent pas
01:18:28 sur le sujet, il ne se passe rien.
01:18:30 Sciences Po, il a fallu que les médias y aillent,
01:18:32 que les médias montrent ce qui se passe,
01:18:34 qu'il y ait des directs, pour que tout à coup, tout le monde
01:18:36 ne va pas bouger. Là, j'ai l'impression qu'il est en train
01:18:38 de se passer la même chose.
01:18:40 C'est-à-dire que l'école est occupée, on dit
01:18:42 "Bon, on ne va pas faire de vagues, on va fermer
01:18:44 l'école normale supérieure, on va fermer les portes,
01:18:46 au moins personne ne va rien voir."
01:18:48 Et puis personne ne bouge. Mais ça veut dire, encore une fois,
01:18:50 que personne n'apprend rien de ce qui s'est passé.
01:18:52 Ils n'ont rien appris de ce qui s'est passé à Sciences Po
01:18:54 et c'est en train de recommencer à l'école normale supérieure.
01:18:56 Alors que là, comme les portes sont fermées,
01:18:58 on dit "Personne ne va le voir et les médias
01:19:00 ne vont pas en parler." C'est ça ce qui est en train de se passer
01:19:02 en réalité. - Tout à fait. Malheureusement,
01:19:04 Sylvie Retaillou, le ministère de l'Enseignement supérieur,
01:19:06 c'est à chaque fois la réaction,
01:19:08 ce n'est pas l'action.
01:19:10 Ce qu'il faut, c'est agir, ce n'est pas réagir.
01:19:12 Ce qu'il faut, c'est anticiper, ce n'est pas
01:19:14 systématiquement répondre après coup.
01:19:16 Parce que quand on répond après coup, et en plus,
01:19:18 quand on répond mollement, ce qui est à chaque fois le cas,
01:19:20 on se retrouve avec une continuité des blocages,
01:19:22 une continuité des occupations, une continuité du militantisme
01:19:24 pro-Hamas qui s'avère être antisémite.
01:19:26 Et on voit finalement
01:19:28 à l'ENS que
01:19:30 l'ENS a fermé hier,
01:19:32 mais l'ENS a fermé hier tout simplement parce que
01:19:34 c'est nous, élunis, on y a fourré notre nez.
01:19:36 Mais si on n'avait pas fourré notre nez, ils auraient
01:19:38 laissé l'école ouverte avec
01:19:40 des tentes, avec une organisation
01:19:42 islamiste, avec des propos antisémites
01:19:44 et islamistes au sein même
01:19:46 de l'université.
01:19:48 On a même Thomas Portes,
01:19:50 c'est quand même su, on a Thomas Portes,
01:19:52 un député de la France Insoumise, qui s'est rendu
01:19:54 directement à l'ENS
01:19:56 mardi dernier pour y tenir un discours devant les affiches
01:19:58 justement de Samy Doun, donc l'organisation
01:20:00 islamiste. Donc c'est connu par tous,
01:20:02 c'est su par tous, mais
01:20:04 malheureusement rien n'est fait, ni par le chef d'établissement,
01:20:06 ni par Sylvain Retailleau.
01:20:08 - Après Thomas Portes, c'est pas surprenant, c'est leur fonds de commerce
01:20:10 depuis des mois, donc voilà, ça change pas.
01:20:12 Vous vouliez ajouter quelque chose ? - Non, mais si vous voulez,
01:20:14 je vois très bien ce qui se passe, c'est qu'en fait,
01:20:16 si vous voulez, le pouvoir politique,
01:20:18 et les responsables dont on a parlé, la ministre de l'enseignement
01:20:20 supérieur, de la recherche, le directeur de l'établissement
01:20:22 de Normale Sup, également, je veux dire,
01:20:24 ils ont toujours peur, c'est dans la culture politique française,
01:20:26 occidentale,
01:20:28 toujours peur des phénomènes de contagion dans les milieux
01:20:30 et du non. C'est ça qui, aujourd'hui,
01:20:32 récemment, inhibe leur réaction,
01:20:34 qui n'est pas du tout normale en l'occurrence, parce qu'en effet,
01:20:36 c'est pas des situations qu'on doit laisser
01:20:38 perdurer, mais c'est ce qui, en effet,
01:20:40 je pense, explique leur inaction.
01:20:42 - D'autant que cette ambiguïté...
01:20:44 - Didier Maïs, attends, attends, pas tout ça, mais attends,
01:20:46 Didier et après Mathias. - D'autant que cette ambiguïté ne rend service à personne,
01:20:48 parce que, en fait,
01:20:50 vous l'avez dit, Arnaud Benedetti,
01:20:52 on a toujours connu ça, nous, dans nos facs, etc.,
01:20:54 dans nos grandes écoles, des débats un peu vifs,
01:20:56 il y avait les pro-palestiniens,
01:20:58 les pro-israéliens, etc., les maoïstes,
01:21:00 très bien. Sauf que là, en prenant
01:21:02 en otage et en ne condamnant pas
01:21:04 des propos
01:21:06 fortement islamiques... - Et puis laisse faire, laisse faire.
01:21:08 - Si vous voulez, quand vous dites, quand vous avez des gens,
01:21:10 des responsables politiques qui disent de la mer au Jourdain,
01:21:12 - Bien sûr. - Je veux dire,
01:21:14 c'est la négation de l'état d'Israël,
01:21:16 on peut très bien défendre le droit des Palestiniens
01:21:18 à avoir un état et condamner ce genre de propos.
01:21:20 - Bien sûr, mais c'est pas à pas aussi.
01:21:22 Si on les laisse installer dans les grandes écoles,
01:21:24 finalement, pourquoi vous voulez qu'ils changent ?
01:21:26 Mathias Leboeuf et Kevin Mauvier ont fait le samizabo.
01:21:28 - Un mot sur, évidemment,
01:21:30 les propos antisémites
01:21:32 ou des associations pro-Hamas
01:21:34 qui ont glorifié.
01:21:36 Évidemment que c'est absolument intolérable,
01:21:38 inacceptable, et que c'est même
01:21:40 honteux. Ça, c'est la première chose.
01:21:42 Moi, je crois que ce qui se passe aujourd'hui
01:21:44 à Ulm, c'est que, tout simplement,
01:21:46 la stratégie,
01:21:48 c'est pas vraiment la stratégie du
01:21:50 laisser faire, c'est la stratégie de asphyxier.
01:21:52 C'est-à-dire qu'en fait, il y a dix tentes,
01:21:54 le choix qui a été fait,
01:21:56 c'est de vider le site, parce que...
01:21:58 - Vous vous rendez compte ? C'est-à-dire que vous pénalisez
01:22:00 des dizaines, des dizaines... - Non, il y a d'autres sites.
01:22:02 - D'accord, mais vous les pénalisez quand ? Ils ont l'habitude
01:22:04 d'aller là, c'est... Donc on ferme le site.
01:22:06 - Non, mais l'idée... - Donc c'est pas de vagues.
01:22:08 - Je crois... - C'est pas de vagues.
01:22:10 - Non, c'est autre chose.
01:22:12 Je crois que l'idée,
01:22:14 c'est pour ne pas retomber dans un
01:22:16 nouveau Sciences Po avec
01:22:18 un blocage... - Donc c'est pas de vagues. - Non.
01:22:20 - Mais oui, c'est pas de vagues ! Ça veut dire plutôt que de faire
01:22:22 intervenir la police et de les mettre dehors,
01:22:24 on ferme et on va les étouffer, c'est ce que vous êtes en train de m'expliquer.
01:22:26 - Ben voilà. - Donc c'est pas de vagues.
01:22:28 - Non, c'est pas de vagues.
01:22:30 On asphyxie le mouvement, parce que
01:22:32 occuper un site avec
01:22:34 dix tentes, là où il n'y a personne,
01:22:36 c'est ridicule ! - Kevin Mauvieux, rapidement.
01:22:38 - Rapidement, trois éléments
01:22:40 qui montrent que la situation est très grave.
01:22:42 La première, c'est le pas de vagues, parce que
01:22:44 derrière ça, c'est quand même du pas de vagues,
01:22:46 on évite de remuer, on les laisse faire, on ferme l'enceinte.
01:22:48 Et puis les autres étudiants qui, eux, ne font pas de vagues,
01:22:50 ils ne feront pas de vagues, ils resteront chez eux.
01:22:52 C'est très grave. Deuxième chose grave,
01:22:54 c'est que dans les enceintes des grandes écoles, des universités,
01:22:56 il y a toujours eu des débats, effectivement,
01:22:58 entre différents courants de pensée. - Exactement, il y en a toujours eu.
01:23:00 - Sauf que là, il ne s'agit pas d'un débat entre différents courants de pensée,
01:23:02 il s'agit quand même d'un antrisme islamiste
01:23:04 à l'intérieur de l'université,
01:23:06 et on n'est pas dans un simple courant de pensée.
01:23:08 Il y a l'islamisme qui est derrière,
01:23:10 radical, avec parfois des propos de soutien au Hamas,
01:23:12 y compris avec l'association mentionnée,
01:23:14 et c'est très grave. Et troisième élément grave,
01:23:16 même si, vous l'avez dit, c'est leur fond de pension
01:23:18 depuis un moment, bon voilà,
01:23:20 c'est la France insoumise, qui s'engouffre
01:23:22 derrière ce genre de manifestation, qui vient salir
01:23:24 l'écharpe de la République en la mettant dans des moments
01:23:26 de manifestation pro-Hamas,
01:23:28 ce qui est extrêmement grave, et qui appuie
01:23:30 ce qui se passe dans les universités, et tout ça est très grave.
01:23:32 - Voilà, et je vous rappelle également que
01:23:34 puisqu'on parle des
01:23:36 pro-palestiniens et d'Israël, je vous rappelle qu'il y a
01:23:38 un otage français qui a été
01:23:40 retrouvé mort, aujourd'hui, on vous en a parlé
01:23:42 tout à l'heure, et on va en parler dans un instant,
01:23:44 dans le CNews Info, on va faire
01:23:46 le CNews Info, je suis désolé, et
01:23:48 ensuite on vous parlera de la Nouvelle-Calédonie, on ira en direct
01:23:50 dans la Nouvelle-Calédonie, parce que là-bas aussi, on a appris
01:23:52 qu'il y avait un septième mort, il y avait six morts jusque-là,
01:23:54 il y a un septième, on rejoindra Régine Delfaux en direct, qui va nous raconter
01:23:56 ce qu'on sait sur cette septième victime.
01:23:58 Voilà, beaucoup de choses encore, puisque vous le savez, on est ensemble
01:24:00 désormais jusqu'à mi-démi, donc le CNews Info,
01:24:02 tout de suite avec Somaya Labidi, c'est parti.
01:24:04 [Musique]
01:24:06 - À la une de l'actualité,
01:24:08 Emmanuel Macron exprime, je cite,
01:24:10 son immense tristesse après la mort
01:24:12 de l'otage franco-mexicain, Orion
01:24:14 Hernandez-Radou, sa dépouille et celle
01:24:16 de deux autres captifs ont été récupérés
01:24:18 cette nuit dans la bande de Gaza.
01:24:20 Dans le reste de l'actualité,
01:24:22 deux personnes blessées hier soir à Aubervilliers
01:24:24 par une grenade lancée par un individu
01:24:26 en circulant sur un scooter.
01:24:28 L'attaque visait un dealer, mais c'est un passant à vélo
01:24:30 qui a été grièvement blessé aux bras.
01:24:32 L'auteur des faits, lui, a pris la fuite
01:24:34 et est activement recherché.
01:24:36 Plus de trois ans après sa condamnation
01:24:38 pour le meurtre de sa compagne,
01:24:40 la relaxe pour Jonathan Daval,
01:24:42 qui était jugé pour dénonciation calomnieuse
01:24:44 contre son beau-frère. Le juge a estimé
01:24:46 que les dénonciations n'ont pas eu l'aspect
01:24:48 de spontanéité exigé par la loi.
01:24:50 On passe à présent
01:24:52 à ce drama courrier dans le Pas-de-Calais
01:24:54 où, hier, un homme est un mort
01:24:56 et un blessé en urgence absolue
01:24:58 après un impact de foudre sur un terrain de foot.
01:25:00 La victime était entraîneur du club amateur
01:25:02 de la ville et un grand passionné de football,
01:25:04 selon son frère.
01:25:06 Et puis on termine ce journal
01:25:08 avec cette baisse inquiétante.
01:25:10 Le nombre de loups en France a chuté de 9% en 2023.
01:25:12 Il n'en reste plus qu'un millier
01:25:14 sur le territoire français.
01:25:16 C'est pourquoi des associations de défense de la nature
01:25:18 demandent désormais à l'État
01:25:20 de réduire le nombre de tirs autorisés
01:25:22 sur l'espèce.
01:25:24 - Le blub, c'est ça.
01:25:26 - Midi 4 sur CNews.
01:25:28 Merci d'être avec nous.
01:25:30 Le débat continue toujours.
01:25:32 C'est une des particularités de cette émission.
01:25:34 Merci à Somaïa Labidi pour ses infos.
01:25:36 On va revenir sur la Nouvelle-Calédonie.
01:25:38 On l'a appris il y a un peu plus d'une heure.
01:25:40 Il y a un septième mort en Nouvelle-Calédonie.
01:25:42 Jusque-là, on en était à six morts,
01:25:44 dont deux gendarmes.
01:25:46 On part tout de suite en direct rejoindre
01:25:48 Régine Delcour, qui est sur place
01:25:50 avec les images de Thibault Marcheteau.
01:25:52 Que sait-on de cette septième victime ?
01:25:54 - Ce que l'on sait sur la circonstance
01:26:00 de cette septième victime,
01:26:02 c'est qu'il est aux alentours
01:26:04 de 15h15, quand un fonctionnaire
01:26:06 de police et son collègue
01:26:08 circulent en direction du Médipol.
01:26:10 Le Médipol, c'est le centre hospitalier
01:26:12 de Dombéa.
01:26:14 Ils sont pris à partie par une quinzaine
01:26:16 de jeunes. Pour s'extraire
01:26:18 de cette altercation,
01:26:20 des fonctionnaires de police tirent
01:26:22 et blessent mortellement un homme de 48 ans.
01:26:24 Selon les premières
01:26:26 contestations,
01:26:28 il semblerait que les officiers
01:26:30 de police avaient des traces
01:26:32 de coups sur leur
01:26:34 visage.
01:26:36 Le procureur de la République
01:26:38 a ordonné qu'une enquête
01:26:40 soit ouverte
01:26:42 du chef d'homicide volontaire
01:26:44 par une personne dépositaire
01:26:46 de l'autorité publique.
01:26:48 Le policier,
01:26:50 comme c'est l'usage
01:26:52 dès qu'il y a un mort, a été placé en garde à vue.
01:26:54 – Merci beaucoup,
01:26:56 Régine, et bravo
01:26:58 pour tout ce que vous faites, parce que je sais que c'est très fatigant
01:27:00 d'être là-bas, parce que vous intervenez
01:27:02 quand c'est ici, c'est midi, c'est 13h, c'est la nuit
01:27:04 chez vous, vous travaillez en journée, vous faites des reportages,
01:27:06 donc bravo à vous, Régine,
01:27:08 et à Thibault Marcheteau également, qui êtes sur place depuis plusieurs jours.
01:27:10 C'est important de le dire, merci beaucoup.
01:27:12 Kévin Mauvieux, le bilan
01:27:14 d'Emmanuel Macron, là, il est en vol,
01:27:16 il est en train de rentrer en France, parce qu'il y a le match demain,
01:27:18 ça, il ne pouvait pas le rater,
01:27:20 puisqu'on savait qu'il allait rentrer à cause de ça.
01:27:22 Mais son bilan, c'est quoi ?
01:27:24 C'est rien ? – Son bilan, c'est un bilan carbone.
01:27:26 C'est ce que je disais avant qu'on reprenne.
01:27:28 Son bilan, c'est un bilan carbone. Il a fait un aller-retour en avion
01:27:30 de l'autre côté de la planète, bon, c'est très bien.
01:27:32 Le problème, c'est que le pire homme,
01:27:34 c'est lui. Ça fait des décennies
01:27:36 que des équilibres avaient été trouvés
01:27:38 sur la situation de la Nouvelle-Calédonie,
01:27:40 qui est une situation compliquée
01:27:42 des populations qui sont sur place.
01:27:44 L'équilibre a été trouvé depuis des décennies.
01:27:46 Les habitants de Nouvelle-Calédonie
01:27:48 vivaient en paix
01:27:50 et tous heureux d'être français.
01:27:52 À plusieurs reprises, ils l'ont indiqué
01:27:54 dans des référendums. Et Emmanuel Macron
01:27:56 est arrivé avec ses gros sabots,
01:27:58 piétinant l'équilibre
01:28:00 qui avait été trouvé entre le pouvoir
01:28:02 à Paris et les autorités
01:28:04 sur place, puisque c'est un équilibre à trouver
01:28:06 entre les deux. Il est venu piétiner tout ça.
01:28:08 Il va là-bas pour annoncer
01:28:10 que personne n'avait vu venir
01:28:12 ce qui se passe ici. Marine Le Pen
01:28:14 a appelé Gérald Darmanin début mars pour le prévenir.
01:28:16 Donc, en fait,
01:28:18 si vous voulez, les regards extérieurs,
01:28:20 c'est ça qui est quand même hallucinant avec ce gouvernement,
01:28:22 et c'est malheureusement souvent le cas, pas qu'avec la Nouvelle-Calédonie,
01:28:24 c'est que les regards extérieurs, les intervenants extérieurs,
01:28:26 les commentateurs ont vu ce qui allait se passer.
01:28:28 Il y a beaucoup de personnes qui ont prévenu
01:28:30 de ce qui allait se passer, parce qu'il n'y avait pas
01:28:32 d'accord global, parce que ce n'était pas le moment,
01:28:34 parce que c'était fait sans concertation avec la Nouvelle-Calédonie,
01:28:36 parce que ça piétinait les équilibres qui avaient été trouvés.
01:28:38 Il a quand même maintenu
01:28:40 son cap avec, comme je disais, ses gros sabots
01:28:42 pour terminer sur un bilan carbone
01:28:44 d'un avion qui fait l'aller-retour, d'annonces qui ne servent à rien,
01:28:46 parce que les violences continuent, et que malheureusement,
01:28:48 on déplore encore un mort et des attaques de policiers.
01:28:50 - Là, on va voir comment
01:28:52 la population va réagir, parce qu'on a quand même
01:28:54 quelqu'un qui a attaqué un policier,
01:28:56 mais c'est un policier qui a tiré et qui l'a tué.
01:28:58 Donc voilà, on espère que ça ne va pas mettre encore plus
01:29:00 le feu à la situation sur place, d'autant que
01:29:02 ça arrive juste au moment où Emmanuel Macron repart.
01:29:04 Donc voilà, c'est une situation un peu compliquée, Arnaud Bénédicte.
01:29:06 - Non, mais c'est vrai que les signaux d'alerte avaient été
01:29:08 largement lancés, et tout le problème vient
01:29:10 finalement de la tenue du troisième référendum,
01:29:12 le référendum de 2021.
01:29:14 Vous savez que dans les accords de Matignon et de Meha,
01:29:16 il y avait trois référendums. Le troisième référendum
01:29:18 a été boycotté par
01:29:20 les indépendantistes. À partir de là,
01:29:22 le gouvernement a considéré qu'il fallait
01:29:24 tenir ce référendum. Évidemment, le référendum
01:29:26 a donné la victoire
01:29:28 à plus de 97% ou 98%
01:29:30 aux loyalistes, en l'occurrence,
01:29:32 mais les indépendantistes considèrent
01:29:34 que ce résultat n'est pas légitime.
01:29:36 Et au lieu d'entendre finalement, je veux dire,
01:29:38 la nécessité vraisemblablement de
01:29:40 prendre du temps... Vous savez, tout ce qui s'est passé en
01:29:42 Nouvelle-Calédonie depuis 30 ans, ce qui a permis
01:29:44 justement de stabiliser la situation à peu près,
01:29:46 c'est parce qu'on a pris le temps et que surtout
01:29:48 on a favorisé le dialogue. Et le troisième point, c'est que
01:29:50 l'État est apparu toujours impartial. Là,
01:29:52 en l'occurrence, s'il vous plaît, il y a eu une rupture par rapport
01:29:54 aux accords de Matignon et aux accords
01:29:56 de Nouméa, c'est que l'État
01:29:58 n'apparaît plus impartial.
01:30:00 Ne serait-ce que le fait de nommer
01:30:02 une ministre loyaliste,
01:30:04 Madame Baquès, a été
01:30:06 perçu sur place comme un basculement
01:30:08 de l'État dans cette affaire.
01:30:10 - Et puis... - Et après,
01:30:12 je vais vous faire écouter parce que c'est intéressant
01:30:14 d'entendre des indépendantistes. Parce que je parlais
01:30:16 de Régine et Thibault qui sont sur place,
01:30:18 ils ont rencontré des indépendantistes et vous entendre leur discours,
01:30:20 c'est intéressant. Mais allez-y. - Non mais c'est vrai que c'est surréaliste.
01:30:22 C'est le pompier Pierre Romane. Ça a été décidé à Paris
01:30:24 entre M. Macron et Madame Baquès,
01:30:26 dans un bureau, alors que quand on connaît
01:30:28 la situation sur place, elle est très complexe.
01:30:30 Je vais être très rapide. Vous avez environ 40%
01:30:32 de canaques, c'est-à-dire le peuple premier
01:30:34 qui est là depuis des années, des années,
01:30:36 des générations et des générations. Allez, 25%,
01:30:38 un quart de Français, d'Européens.
01:30:40 11,3% de
01:30:42 mémoire de gens en métis.
01:30:44 - Des asiatiques, beaucoup. - Et des gens qui viennent et qui repartent,
01:30:46 etc. Donc le vote,
01:30:48 c'est pas simplement...
01:30:50 On vote pour un processus,
01:30:52 c'est une dynamique.
01:30:54 On ne lit pas simplement. Donc on voit bien
01:30:56 qu'il y a une opération électorale
01:30:58 derrière, parce que les indépendantistes ont
01:31:00 le pouvoir, notamment
01:31:02 à Nouméa, dans diverses assemblées.
01:31:04 Il s'agissait de reprendre
01:31:06 le pouvoir. - Nouméa est loyaliste.
01:31:08 - Alors on va écouter.
01:31:10 Écoutez, ça va vous faire réagir
01:31:12 parce qu'on va entendre ces indépendantistes.
01:31:14 C'est important, s'il vous plaît, on va écouter
01:31:16 les indépendantistes et c'est important de noter qu'ils ont été interrogés
01:31:18 après la venue d'Emmanuel Macron.
01:31:20 Donc c'est-à-dire qu'on leur a dit "mais quel bilan ?
01:31:22 Est-ce que vous êtes contents ? Est-ce que vous êtes satisfaits ?"
01:31:24 Alors écoutez ce premier indépendantiste
01:31:26 qui s'appelle Christopheur et qui parle
01:31:28 à nos équipes Régine Delfour et Thibaut Marcheteau.
01:31:30 - Je pense que ça
01:31:32 n'a pas fait beaucoup d'effet.
01:31:34 La population, elle savait déjà que ça ne servait à rien.
01:31:36 Mais ça est venu,
01:31:38 c'est en Calédonie.
01:31:40 Pourquoi on a gelé le corps électoral ?
01:31:42 Parce qu'il y a une histoire qui a fait qu'on était
01:31:44 obligé de faire ça, sinon on n'aurait pas la main sur
01:31:46 notre pays. Voilà pourquoi les jeunes
01:31:48 bougent dans la rue, parce que c'est comme ça.
01:31:50 Et voilà, s'ils ne changent pas
01:31:52 ça, on ne tira pas
01:31:54 nos barrages. Que ce soit
01:31:56 Emmanuel Macron ou que les hommes politiques.
01:31:58 Nous on maintient, on a déjà
01:32:00 dit que de toute façon,
01:32:02 si le dégel il passe,
01:32:04 Emmanuel Macron
01:32:06 va s'attendre à plus pire que ce qu'il a
01:32:08 vu là, dans les jours
01:32:10 qui sont passés. Nous on est
01:32:12 prêts à tout. Tous les jeunes, on est prêts à tout.
01:32:14 - C'est quoi être prêt à tout ?
01:32:16 - Prêt à tout, c'est nous on donne notre vie
01:32:18 pour la cause, la cause du pays.
01:32:20 Parce que là, les politiciens qui sont devant
01:32:22 nous, ils ne font rien pour le pays.
01:32:24 Ils sont toujours en train de parler, à faire des...
01:32:26 à chercher le dialogue.
01:32:28 Mais nous on avait déjà donné le...
01:32:30 On avait déjà donné cet
01:32:32 espace là pour que tous les politiciens,
01:32:34 tous nos leaders, ils fassent leur travail. Ils n'ont pas fait.
01:32:36 Maintenant que nous on est dans la rue comme ça,
01:32:38 tous les petits pharaons, on ne sait même pas ils sont passés où.
01:32:40 C'est trop
01:32:42 facile de dire le dialogue.
01:32:44 Le dialogue c'était bien avant,
01:32:46 quand on avait commencé, il fallait parler de dialogue
01:32:48 pour éviter. Ils savaient tous, tous les hommes politiques,
01:32:50 ils savaient qu'on allait arriver à cette situation.
01:32:52 Maintenant, ils ne nous contrôlent plus.
01:32:54 C'est nous qui contrôlons
01:32:56 la rue, la situation du pays.
01:32:58 Lui, c'est la pape presse.
01:33:00 Et là, ils ne sont pas là.
01:33:02 Là, vous voyez, il n'y a pas d'hommes politiques dans les barrages.
01:33:04 C'est nous tous les jeunes, tous les...
01:33:06 C'est la population qui est là,
01:33:08 qui protège les quartiers,
01:33:10 qui bouge pour le pays pour que ça...
01:33:12 qu'il y ait du changement un peu.
01:33:14 - Mathias Leboeuf, il est intéressant ce témoignage.
01:33:16 - Vous savez, c'est nous qui tenons, on tient les routes.
01:33:18 Les jeunes, nous, on est prêts à tout, on est prêts à mourir
01:33:20 pour notre pays, c'est ce qu'il dit.
01:33:22 On est prêts à mourir pour notre pays.
01:33:24 Macron, il est venu, il n'a rien amené, et on va rester.
01:33:26 Donc, moi, quand je l'entends, je me dis
01:33:28 échec total d'Emmanuel Macron.
01:33:30 - Et eux, ils répondent aux équipes de CNews.
01:33:32 - Bah oui, pourquoi pas.
01:33:34 - Non, non, parce que les équipes de CNews,
01:33:36 on n'arrive pas à, comment dire, à parler à tout le monde,
01:33:38 notamment en France.
01:33:40 - Ils sont peut-être plus intelligents que certains écolos.
01:33:42 - C'est ce que je veux dire.
01:33:44 - C'est ce que vous voulez dire ? Je dis oui.
01:33:46 - Moi, je peux le dire.
01:33:48 La responsabilité d'Emmanuel Macron est immense.
01:33:52 Et moi, ce que je vois là, c'est une espèce d'échec
01:33:56 du bonapartisme, de la fibre bonapartiste que peut avoir Emmanuel Macron.
01:34:02 Premièrement, il croit qu'on peut décider, sur un coin de table,
01:34:06 comme ça, dans des palais parisiens,
01:34:10 le dégel non négocié du corps électoral.
01:34:14 Ce qui est dramatique.
01:34:16 Deuxièmement, il croit qu'en faisant un voyage 24h sur place,
01:34:20 il va pouvoir apaiser les choses.
01:34:22 Ce qui est une connerie immense.
01:34:24 Si la question du gel ou du dégel du corps électoral
01:34:28 doit se poser, ou devait se poser,
01:34:30 c'est certainement pas de la façon dont il l'a amené.
01:34:34 C'est-à-dire que ça doit être un long processus,
01:34:36 on peut discuter sur le dégel ou pas,
01:34:40 mais en tout cas, la méthode est catastrophique.
01:34:44 - Didier Maistreau, je voudrais en parler après.
01:34:46 - Oui, je parlais tout à l'heure, c'est que les canards
01:34:48 considéraient, après le deuxième référendum,
01:34:50 que d'une certaine manière, ce corps électoral était figé,
01:34:52 parce que s'il n'était pas figé,
01:34:54 il serait dilué et disparaîtrait.
01:34:58 Ça, c'est le premier point.
01:35:00 Et le deuxième, on n'en a pas parlé, ce sont les disparités
01:35:02 d'un point de vue économique, social,
01:35:04 éducationnel, mais aussi le sentiment communautaire
01:35:08 exacerbé entre les canards et le reste de la population.
01:35:10 Et ne pas voir cela, ne pas répondre à l'urgence,
01:35:14 bien sûr, démocratique, mais aussi à l'urgence sociale,
01:35:16 économique, des postes, et finalement,
01:35:20 de reproduire sans arrêt les mêmes schémas de pauvreté,
01:35:22 ça ne peut pas marcher.
01:35:24 - Mais Arnaud Bédélit, c'est la question qui se pose quand même.
01:35:26 - Non, mais juste sur le dégel.
01:35:28 - Oui, sur le dégel, on va y venir, mais moi,
01:35:30 sur la visite d'Emmanuel Macron, est-ce que ça ne va pas avoir
01:35:32 un effet inverse ? Est-ce que finalement, son voyage
01:35:34 ne met pas encore plus le feu ?
01:35:36 - C'est un catalyseur.
01:35:38 - On va bien voir dans les heures qui viennent, je ne peux pas vous répondre.
01:35:40 - C'est balbarré, quand on entend ces témoignages, c'est balbarré.
01:35:42 - Ce n'est pas de cristal, manifestement, on sait très bien que ce n'est pas en 12 heures
01:35:44 qu'on va répondre à une situation où les problèmes
01:35:46 se sont sédimentés depuis des décennies.
01:35:48 - Certains disent que c'est même insultant de venir nous voir 12 heures
01:35:50 en disant "en 12 heures, on va résoudre le problème".
01:35:52 - En parlant de l'âge de vie,
01:35:54 il y a eu un autre sujet.
01:35:56 - On va reprendre les ronds-points par ronds-points.
01:35:58 - On a désaisi Matignon,
01:36:00 qui était quand même le lieu et le réacteur,
01:36:02 j'allais dire, de la négociation
01:36:04 en Nouvelle-Calédonie depuis 30 ans,
01:36:06 et on a laissé M. Darmanin
01:36:08 à la manœuvre.
01:36:10 Donc le ministère de l'Intérieur et des Outre-mer
01:36:12 a géré cette situation.
01:36:14 - Qui a traité les gens de mafieux.
01:36:16 - Et c'est M. Darmanin qui aussi a poussé,
01:36:18 avec l'aval de M. Macron,
01:36:20 à ce que je veux dire, on procède à cette révision constitutionnelle
01:36:22 du dégel du corps électoral.
01:36:24 Juste un point quand même sur le dégel du corps électoral.
01:36:26 Il ne faut pas quand même laisser dire
01:36:28 que le dégel du corps électoral n'était pas prévu
01:36:30 dans les accords qui avaient été signés
01:36:32 entre les indépendantistes et les loyalistes.
01:36:34 - C'est un problème de vitesse.
01:36:36 - C'est une réalité, je veux dire,
01:36:38 aujourd'hui, on détourne l'esprit des accords
01:36:40 de Nouméa et des accords de Matignon.
01:36:42 Ce n'est pas vrai.
01:36:44 La vérité, c'est que le dégel était prévu,
01:36:46 sauf que c'est en 1987,
01:36:48 je crois,
01:36:50 que Jacques Chirac a décidé
01:36:52 de poursuivre le gel du corps électoral
01:36:54 et de faire en sorte que
01:36:56 ceux qui sont là, parfois, depuis 10 ans,
01:36:58 ne puissent pas voter.
01:37:00 La vérité, c'est que le dégel est légitime
01:37:02 aussi démocratiquement.
01:37:04 Mais le vrai sujet, c'est la question du rythme.
01:37:06 - On va écouter un autre indépendantiste,
01:37:08 il s'appelle Kenji,
01:37:10 lui dit, Emmanuel Macron, il est venu s'enflammer
01:37:12 encore plus la situation.
01:37:14 On ne veut plus parler, on en a assez.
01:37:16 Écoutez-le, c'est encore une fois
01:37:18 au micro des équipes de CNews.
01:37:20 - Moi, je pense que la visite d'Emmanuel Macron,
01:37:22 il est venu enflammer, en fait,
01:37:24 ce qu'ils ont allumé.
01:37:26 Ça, c'est le feu qu'il est en train de mettre,
01:37:28 qu'il est en train de rallumer.
01:37:30 On ne veut plus parler de dialogue,
01:37:32 on ne veut plus parler d'accord.
01:37:34 Tous nos vieux, ils ont signé des accords,
01:37:36 les accords, ils n'ont jamais abouti.
01:37:38 Maintenant, aujourd'hui, on parle du dégel électoral,
01:37:40 c'est pas le dégel électoral que nous, on a envie,
01:37:42 c'est notre pleine souveraineté, c'est la liberté de Kanak,
01:37:44 il y a tous nos vieux qui sont tombés,
01:37:46 ça, ils ne voient pas, eux.
01:37:48 Nous, le coeur, notre âme, il y a toujours de la tristesse
01:37:50 et c'est pour ça qu'aujourd'hui, on demande la pleine souveraineté
01:37:52 de notre pays, parce qu'aujourd'hui, ils sont en train
01:37:54 d'essayer de nous manipuler avec leur loi constitutionnelle.
01:37:56 Et nous, c'est la souveraineté qu'on veut,
01:37:58 ils veulent qu'ils signent une loi comme quoi on devient souverain,
01:38:00 qu'on puisse s'épanouir, s'émanciper.
01:38:02 Ils n'ont pas le droit d'envoyer l'armée
01:38:04 sur leurs propres terrains,
01:38:06 leurs terrains français qu'ils ont colonisés.
01:38:08 Maintenant, on va jouer au chat et la souris avec eux.
01:38:10 Ils vont venir, ils vont déblayer,
01:38:12 nous, on va revenir, on va faire le blocage.
01:38:14 - Kevin Mauvieux du Rassemblement national,
01:38:16 on n'est pas sorti de l'auberge.
01:38:18 Franchement, quand j'entends ce discours-là,
01:38:20 parce que là, il remet en cause tous les accords
01:38:22 en plus qui sont passés jusque-là,
01:38:24 il remet en cause les trois référendums
01:38:26 et je pense qu'il y a pas mal aussi qui raisonne comme lui,
01:38:28 des jeunes qui sont sur les barrages, qui disent nous, on veut notre terre.
01:38:30 C'est ce qu'il dit, il dit on veut notre terre,
01:38:32 vous êtes des colonisateurs.
01:38:34 Puis il y en a certains en France qui alimentent ça,
01:38:36 enfin sur le continent, pardon, il y en a certains qui alimentent ça,
01:38:38 qui alimentent ce petit discours, vous êtes des salauds,
01:38:40 vous les blancs, vous êtes des colonisateurs.
01:38:42 D'autres pays, mais certains journalistes aussi
01:38:44 dans certaines émissions qui tiennent ce type de discours.
01:38:46 - Mais c'est multidimensionnel.
01:38:48 Déjà, effectivement, on n'est pas sorti de l'auberge,
01:38:52 dans la mesure où, à partir du moment
01:38:54 où on les a poussés dans leur entranche,
01:38:56 les canards, qui ne sont pas tous
01:38:58 aussi virulents que ça de manière habituelle,
01:39:00 on les a poussés dans leur retranchement,
01:39:02 on leur a donné l'impression, on leur a fait croire,
01:39:04 ou peut-être qu'on l'a vraiment fait d'ailleurs,
01:39:06 depuis Paris, qu'on allait décider à leur place,
01:39:08 qu'ils n'avaient plus leur place dans le débat.
01:39:10 - Ils sont vexés. Il y a une vexation.
01:39:12 - Il y a une vexation, mais qui peut se comprendre.
01:39:14 Le problème, c'est que les canards qui sont français,
01:39:16 on est fiers qu'ils soient condamnés.
01:39:18 Et en fait, c'est le calendrier, la méthode,
01:39:20 et aussi la façon dont on s'est peut-être aussi occupé
01:39:22 de la Nouvelle-Calédonie ces dernières années,
01:39:24 comme vous l'avez dit,
01:39:26 le fait que certaines populations canards
01:39:28 bénéficient moins.
01:39:30 Les termes sont...
01:39:32 - Il nous reste 30 secondes.
01:39:34 - Attends, attends, attends. Didier 15 et Arnaud 15.
01:39:36 - Il y a quelque chose qui m'échappe,
01:39:38 c'est l'amateurisme de monsieur...
01:39:40 Non, je vais faire 15 secondes. L'amateurisme de monsieur Macron.
01:39:42 Qui vient allumer les incendies pour ensuite prétendre
01:39:44 aux Etats. Qu'est-ce qu'il a dans la tête ?
01:39:46 - Arnaud Mélenchon.
01:39:48 - Et surtout, c'est que vous avez une classe politique
01:39:50 qui est très divisée en Nouvelle-Calédonie.
01:39:52 Si vous voulez, quand on a bâti les accords
01:39:54 par le passé, vous aviez Djibout d'un côté
01:39:56 et La Fleur de l'Aude qui fédérait. Là, aujourd'hui,
01:39:58 il n'y a plus véritablement de personnalité fédératrice.
01:40:00 - Exactement. Merci à tous d'avoir été avec nous.
01:40:02 Merci de nous avoir suivis dans un instant.
01:40:04 C'est Anthony Favalli qui sera avec vous pour vous accompagner
01:40:06 et vivre l'actualité avec nous. On se retrouve lundi en direct
01:40:08 à partir de 10h35 jusqu'à midi et demi.
01:40:10 Vous le savez désormais. A lundi.
01:40:12 Et d'ici là, soyez prudents.
01:40:14 (Générique)
01:40:16 - Jean-Marc, bonjour à tous.

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