Accord sur les fins de carrière à la SNCF: Jean-Pierre Farandou réfute "les accusations d'avoir fait ça en secret"

  • il y a 4 mois
Le président directeur général de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, était l’invité de BFMTV après une réunion de négociations avec les syndicats sur les compensations liées aux Jeux olympiques. Les différents partis se sont entendus sur une prime de 95 euros brut par jour travaillé, pouvant aller jusqu’à 1900 euros brut pour 20 jours d’exercice

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00:00— Il y a un mois, vous avez signé un accord pour aménager les fins de carrière des cheminots et des contrôleurs. On vous a alors accusé d'avoir contourné la réforme des retraites mises en place par le gouvernement. Que répondez-vous ?
00:10— Moi, je vous remercie de me poser la question, parce que je vais pouvoir peut-être enfin corriger quelques faussetés. Cet accord, d'abord, d'où il vient ? Il vient d'une demande de Matignon,
00:20qui, en sortie de grève retraite, a demandé aux grandes entreprises où il y avait de la pénibilité, comme nous, de traiter ce sujet de qu'est-ce que ça devient, la pénibilité,
00:27quand les carrières augmentent. C'est un bon sujet. La pénibilité, chez nous, c'est 91 000 cheminots, 2 emplois sur 3. Et on peut raconter un petit peu ce que c'est, peut-être,
00:35pour vos éditeurs. Quand vous êtes en 3-8, parce qu'on est une entreprise, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, nous, hein, c'est toujours quelque chose, non des 3-8.
00:41Quand vous faites 4 ou 5 matinées – les matinées, ça commence à 4 h du matin –, vous mettez le réveil à 2 h 15, 2 h 30, 4 ou 5 jours de suite, et vous recommencez comme ça.
00:49Ça tire un peu. La nuit, on a de plus en plus de personnel qui travaille la nuit. Et c'est une bonne chose. Les travaux sur la voie se font la nuit. Ça laisse passer les trains
00:56la journée. Le matériel roulant, on en a besoin la journée. On fait travailler les gens de plus en plus la nuit. Donc c'est notre intérêt, bien compris pour les clients comme pour nous,
01:03entreprises, que les gens acceptent de travailler la nuit. Mais c'est une contrainte, travailler la nuit. – Bien sûr. – Pas dormir chez soi. Les roulants, les conducteurs de train
01:09et les contrôleurs, les chefs de bord TGV, 1 jour sur 2, en moyenne, ils sont pas chez eux. Quand vous avez un problème familial, par exemple, c'est pas évident de laisser la famille
01:17et de partir de chez soi. Ça, c'est ce qu'on appelle la pénibilité. Cette pénibilité, il faut la traiter. Comment on a fait dans cet accord ? Premièrement, complètement par rapport
01:24en ligne avec la loi. On a accompagné les gens 2 ans de plus. 2 ans de plus. On est complètement dans l'application. Comment on fait ? On donne une perspective de rémunération
01:31et d'évolution de l'emploi pour donner, j'allais dire, l'envie de travailler plus longtemps, en forme et de bonne humeur. Et deuxièmement, on fait des reconversions pour ceux qui
01:38vraiment commenceraient à trouver un peu le temps long, après 25 ans ou 30 ans du régime des 3-8. On les amène sur des nouveaux métiers. Ça, c'est la première partie de l'accord.
01:45Personne n'en a parlé, de celle-là, parce que là, elle était pas polémique. Ça n'intéressait personne, comme c'est bizarre. Au passage, la partie polémique, c'est quoi ?
01:52C'est que vous avez des gens usés. On le voit dans l'absentéisme. L'absentéisme, il fait x2 après 60 ans, x3 après 65 ans. Donc c'est aussi l'intérêt, bien compris de l'entreprise,
02:00de trouver des dispositifs par lesquels on peut accompagner les gens à sortir de l'entreprise tranquillement. Ils sont toujours sur le payroll de l'entreprise, sur la feuille de paie
02:08de l'entreprise. Il n'y a aucune dépense pour les caisses de retraite. Ça coûte rien aux caisses de retraite. Ça coûte rien aux clients. Ça coûte rien aux contribuables.
02:15C'est l'accompagnement des gens qui sont usés en fin de carrière pour traiter les problèmes d'absentéisme en fin de carrière.
02:19— Vous savez que ce débat a une dimension politique, puisque Bruno Le Maire a expliqué qu'il découvrait apparemment votre négociation. Le ministre de l'Économie ne nous a pas dit la vérité
02:28ou vous ne l'avez pas tenu au courant ? — Non, ça, c'est un autre débat. — C'est pas rien ? — Non, mais c'est pas rien. On va en parler. On est là pour ça.
02:36Donc alors, je vous explique. En ce qui concerne... D'abord, ça vient du gouvernement. Ça vient de Matignon. Je le rappelle. J'ai dû présenter 3 ou 4 fois le sujet
02:45dans mon conseil d'administration, où il y a des membres de l'État. J'ai fait un article assez long dans Le Monde, où j'en ai parlé. J'ai présenté 2, 3 fois le dossier à ma tutelle sociale et politique,
02:53qui est plutôt Transports et Matignon. Donc il n'est pas faux que je n'ai pas présenté le dossier au ministre de l'Économie. C'est vrai. Mais peut-être, autour de lui,
03:01certaines personnes avaient au moins connaissance de l'existence du dossier. Et deuxièmement, à ma tutelle sociale et politique, je l'ai fait. Donc ces accusations de catiminer
03:09et de faire ça en secret, je les réfute. Ce n'est pas vrai.

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