Café de campagne #30 CULTURE ET RURALITÉS

  • il y a 4 mois
En quoi la culture constitue-t-elle un puissant levier de cohésion, de développement et d’attractivité des territoires ruraux ? Quelles politiques culturelles au service des publics et des territoires et quels outils de développement mobilisables pour une ruralité dynamique et inventive ? Comment l’itinérance et les projets hors-les-murs contribuent-ils à favoriser l’accès à la culture dans nos campagnes ?

A cette occasion, nous aurons la joie de recevoir 3 intervenantes :

Lionella Gallard, maire de Cheverny, commune de 900 habitants où est située le château de Cheverny - plus connu sous le nom de Moulinsart - dans le Loir-et-Cher (41),
Gisèle Magnan, pianiste, fondatrice et directrice de l’association Les Concerts de poche qui propose ateliers musicaux et concerts de musique classique, lyrique et jazz en ruralité,
Magalie Landais, chargée du développement local et du service culture de la mairie d’Aurignac, commune de 1260 habitants en Haute-Garonne (31).

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00:00:00 Après la grande phase de la métropolisation, c'est peut-être le temps de la ruralité qui est en
00:00:07 train de s'ouvrir. C'est des solutions finalement peu coûteuses pour la collectivité, mais toujours
00:00:14 à chaque fois pleines de bon sens. Moi je ne crois pas qu'il y ait une ruralité. La ruralité
00:00:20 ça se conjugue en pluriel. Merci d'être présent à ce café de campagne. Très heureux de vous
00:00:33 accueillir. Nous accueillons du monde qui est inscrit. On espère que nous serons nombreux
00:00:39 sur ce café de campagne. Café de campagne qui est important. Vous savez, chaque mois on choisit
00:00:45 une thématique à coller à la question des ruralités. Et pour INSIT de l'ultraruralité
00:00:51 particulièrement. Et donc la question de la culture est un élément pour nous tout à fait
00:00:58 essentiel pour plusieurs raisons. La première raison c'est que notre histoire à INSIT est née
00:01:04 aussi de ça. C'est-à-dire que l'idée d'INSIT m'est venue parce que dans mon petit village du Gers,
00:01:10 à terme d'Armaniac, je m'occupais d'un site historique et c'était la première association
00:01:14 à prendre des jeunes en service civique dans le Gers, dans le champ culturel. Et j'ai vu très
00:01:20 vite combien c'était utile, alors bien sûr la culture d'une part, mais combien c'était utile
00:01:26 de pouvoir avoir des jeunes qui s'impliquent dans ce domaine-là. Et dans la construction d'INSIT,
00:01:33 la question de la culture était pour nous le premier axe. On s'est dit voilà on va développer
00:01:38 les villages par l'angle culturel. Il se trouve que ça s'est beaucoup diversifié depuis cinq ans,
00:01:44 que nous mettons en place des jeunes dans les villages, que la question environnementale est
00:01:50 devenue majoritaire assez vite. Mais la culture est restée quand même très fortement présente
00:01:58 dans nos dispositifs. Et ça c'est le premier axe. Et puis le deuxième axe, c'est que dans ce monde
00:02:04 un peu austère dans lequel nous sommes en train de rentrer et de vivre, où les bonnes nouvelles ne
00:02:09 sont pas floresses, où les endroits où nous faisons commun, où les endroits où nous prenons un peu
00:02:13 de hauteur, où les endroits où nous prenons du plaisir, où les endroits où il y a quelque chose
00:02:18 qui peut faire lien et liant entre nous, et bien c'est par la culture que ça se fait. Et c'est par
00:02:25 cet angle-là, vous savez ce que disait Churchill pendant la seconde guerre mondiale, il fallait
00:02:31 raboter tous les budgets pour pouvoir investir au maximum dans l'armement, et un de ses conseillers
00:02:37 dit "la culture il faut". Et il s'est mis en colère en disant "mais alors, à quoi ça sert qu'on fasse
00:02:42 tout ça si on rabote la culture ?". Voilà, c'est pour ça qu'on le fait. Et donc la culture c'est
00:02:45 quand même ce qui participe à nous faire prendre de la hauteur et surtout à faire des choses
00:02:50 ensemble. Et voilà, donc moi je suis très très content et très heureux de ce qu'a fait de
00:02:55 campagne et de que nous puissions réfléchir ensemble à cette question de la culture et de la
00:03:00 ruralité parce que les deux, comme ça, dans l'esprit de beaucoup de gens, vont pas de pair. Or, il se
00:03:05 passe énormément de choses dans le champ culturel, dans les territoires ruraux. On le dit sans cesse,
00:03:11 ce sont des territoires d'innovation, mais ce sont aussi des territoires d'innovation et de vie
00:03:15 culturelle. Et donc je suis très très heureux d'ouvrir ce café de campagne. Et je passe sans
00:03:20 plus tarder la parole à Mariette. Merci Thibault. Bonjour à toutes et à tous et merci de nous
00:03:29 avoir rejoints, donc déjà nombreux. Je crois qu'on est plus de 70, il y avait 145 inscrits,
00:03:34 donc on voit bien que cette thématique de la culture et des ruralités, elle parle à beaucoup
00:03:38 de monde. Donc un grand merci également à nos trois intervenantes d'avoir répondu présentes
00:03:44 à notre invitation, donc Lionela Gallar, qui est maire de Cheverny, une commune de 900 habitants
00:03:49 dans le Loir-et-Cher, que je lui laisserai une soin de présenter. Gisèle Magnan, qui avait quelques
00:03:54 soucis de connexion, donc j'espère qu'elle va pouvoir se joindre à nous incessamment, donc
00:03:58 pianiste, fondatrice et directrice de l'association Les Concerts de Poche. Et enfin Magali Landet,
00:04:03 qui est chargée du développement local à la mairie d'Aurignac, en Haute-Garonne, une commune
00:04:07 de 1260 habitants. Donc autant de témoignages qui vont permettre d'éclairer le sujet de l'accès à
00:04:13 la culture en ruralité, qui constitue à la fois un puissant levée de cohésion, mais aussi de
00:04:17 développement et d'attractivité des territoires ruraux. Thibault l'a dit tout à l'heure, et le
00:04:22 printemps de la ruralité, qui est la grande concertation nationale lancée récemment par le
00:04:26 gouvernement, illustre aussi tout l'intérêt de la question. Donc on va mettre en lumière des
00:04:33 initiatives et s'inspirer, donc je ne serai pas plus longue. Lionela, on va commencer avec toi
00:04:37 pour ouvrir ces échanges et peut-être pour introduire ton propos. Est-ce que tu peux
00:04:41 commencer par nous présenter la commune de Cheverny ? Bonjour à tous, écoutez oui, ma commune est une
00:04:49 petite commune qui fait un grand écart permanent, puisque c'est 946 habitants et 450 000 visiteurs
00:04:56 par an, puisque nous avons la chance d'accueillir sur la commune le château de Cheverny, qui est le
00:05:01 château de Tintin pour les tartinophiles, qui était le château de Moulinsard. Donc voilà, petite
00:05:07 commune, est-ce que j'évoque tout de suite la politique culturelle ou on attend un peu ? On se
00:05:14 dit que de présenter déjà l'ensemble du patrimoine, qu'est-ce qui existe en termes de patrimoine sur
00:05:20 la commune, et puis ensuite on peut rentrer dans les activités culturelles. D'accord, donc voilà,
00:05:25 une commune qui est assez dynamique d'un point de vue culturel, on va dire de façon, ça s'est fait
00:05:32 au fil du temps, c'est une histoire qui dure depuis à peu près 20 ans, et donc qui a commencé par
00:05:38 des petites initiatives locales et qui aboutit aujourd'hui à une véritable ambition culturelle
00:05:46 avec un comité de pilotage, avec une charte qui regroupe des associations, des communes aux
00:05:55 alentours, et qui est rentrée dans ce qu'on appelle un pacte, un projet d'action culturelle et
00:05:59 de territoire. Mais je vous en parlerai un petit peu plus après. Ok, super, du coup, est-ce que tu
00:06:04 peux nous présenter les initiatives culturelles locales qui ont émergé, et puis aussi pourquoi
00:06:08 vous avez ressenti le besoin de structurer une politique à l'échelle municipale ? Quand je le
00:06:16 disais tout à l'heure, ça s'est fait de façon un peu empirique, c'est-à-dire, ça a commencé par,
00:06:19 j'ai été élue aux élections municipales en 2008, et il y avait effectivement une belle place de
00:06:26 village, un beau château qui accueillait énormément de touristes, et rien qui se passait d'un point de
00:06:32 vue culturel, les gens sortaient du château et repartaient, voilà, et pas d'interaction du tout
00:06:37 avec le village. Et donc la culture a été pour nous un vecteur pour faire rencontrer les gens du
00:06:43 village et les personnes qui venaient visiter le château, mais aussi créer aussi une dynamique
00:06:49 au sein des associations, puisque chaque association avait ses petits événements et ne se parlait pas
00:06:55 forcément en termes de, par exemple, de prêts de matériel, de bénévoles qui pouvaient être
00:07:02 disponibles pour plusieurs manifestations, et donc l'idée ça a été de fédérer autour déjà,
00:07:07 dans un premier lieu, des actions des associations du village autour d'un projet commun avec une
00:07:15 vraie ligne de directrice qui s'est axée autour de plusieurs axes. D'abord l'accessibilité,
00:07:20 et quand je dis accessibilité, accessibilité à tous les publics, qu'ils soient en situation
00:07:24 de handicap ou qu'ils soient des publics précaires. Ensuite la diversité des propositions culturelles,
00:07:31 et puis aussi un volet environnemental, c'est-à-dire que dès le départ on s'est inscrit dans une
00:07:38 dynamique pour être des éco-manifestations, et avec tout ce qu'on peut mettre derrière. Et donc
00:07:44 aujourd'hui, où est-ce qu'on en est ? Évidemment, les choses ont beaucoup changé, c'est-à-dire
00:07:50 qu'aujourd'hui on est un peu victime de notre succès, on a énormément de manifestations qui
00:07:54 se passent sur la commune, mais on a réussi à fédérer d'autres communes aussi autour de notre
00:08:00 projet, et d'autres associations extérieures à la commune. Et donc là aujourd'hui, juste pour info,
00:08:05 je suis au Printemps de Bourges parce que je vais intervenir sur un autre sujet qui est musique et
00:08:11 ruralité, puisqu'on accueille à la fin du mois de mai, entre autres, un festival de jazz qui
00:08:15 s'appelle Jazz in Cheverny, et on va avoir la grande chance d'avoir Ibrahim Malouf en tête
00:08:20 d'affiche. Voilà, donc ça c'est les spots un peu visibles et un peu marqueurs, mais
00:08:27 il y a à côté de ça, toutes les actions en faveur des artistes, avec des résidences d'artistes,
00:08:31 avec des masterclass, pour associer les gens du village à l'organisation de toutes
00:08:39 les manifestations. À titre d'exemple, tous les artistes sont hébergés chez les habitants,
00:08:43 on a fait vraiment le pari de ne pas aller forcément réserver des hôtels, etc., et avoir
00:08:50 ce côté très familial. Alors évidemment, les grands artistes, Ibrahim Malouf, il ne va pas dormir
00:08:56 chez un habitant, mais voilà, la plupart des artistes dorment chez l'habitant, et ça crée
00:09:01 une véritable synergie dans le village et en dehors du village par rapport à l'ensemble des
00:09:07 manifestations qui peuvent se passer. Ça va du théâtre au cinéma, en passant par des festivals,
00:09:14 festival des arts de la rue, festival de jazz. Il y a un festival aussi qui est organisé par
00:09:19 les vignerons de Cheverny, et là c'est les enfants souchons qui sont originaires du coin,
00:09:23 qui font la programmation. Et puis à côté de ces moments, ces temps forts, il y a tout ce travail,
00:09:29 je dirais au quotidien, de petits événements, des soirées musicales, des soirées cinéma,
00:09:40 et où les habitants sont très impliqués dans l'organisation de l'ensemble des manifestations.
00:09:46 Quand on avait préparé le café, tu m'avais aussi parlé de la candidature PACTE,
00:09:52 donc sur le volet projet d'action culturelle de territoire. Tu peux peut-être nous en dire plus,
00:09:56 parce que j'imagine que parmi les élus ou les techniciens ou les porteurs de projets présents,
00:10:01 ça peut intéresser. C'est la région centre qui porte ce dispositif, et qui justement invite à
00:10:09 aller vers les populations rurales, entre autres, et aussi vers ce qu'on appelle les publics empêchés,
00:10:17 j'aime pas beaucoup ce mot-là, mais c'est un peu aussi l'objectif, c'est d'aller vers des publics
00:10:24 qui ne franchiraient pas forcément les portes d'un théâtre ou les portes d'une salle de spectacle,
00:10:28 et d'aller au plus près. Donc par exemple, on intervient dans des EHPAD, on intervient aussi
00:10:34 bien sûr en milieu scolaire, et ce PACTE, il fédère l'ensemble des partenaires de Cheverny,
00:10:45 parce qu'il s'appelle le PACTE de Cheverny, et donc ça rayonne autour, ce que je disais tout à
00:10:49 l'heure, d'autres communes qui avaient aussi peut-être des envies, mais pas forcément des moyens,
00:10:53 des moyens humains, des moyens techniques, des moyens financés, et donc on accompagne ces
00:10:59 communes, ces associations aussi qui font partie de ces communes, pour en faire avoir au final une
00:11:04 programmation à l'année, et d'aller vraiment là où la culture en principe ne va pas. Ne va pas
00:11:12 parce qu'il y a un manque de logistique, il y a un manque d'équipement, et du coup on met en place
00:11:19 je dirais une organisation qui permet de mutualiser un certain nombre de choses, notamment par exemple
00:11:24 du matériel, mutualiser aussi par exemple il y a des techniciens qui peuvent du coup avoir des
00:11:30 contrats, c'est des techniciens indépendants, mais qui peuvent intervenir sur les différents
00:11:34 lieux, apporter bien sûr leur savoir, parce qu'on n'est pas tous compétents, et puis on est aussi
00:11:39 sur le volet un peu démarche administrative, c'est-à-dire qu'on accompagne aussi à travers
00:11:44 ce PACTE les différentes petites communes qui sont aux alentours, sur comment on fait,
00:11:49 comment on fait, par où on commence, c'est quoi les déclarations à l'ASSESEM, c'est quoi ou
00:11:54 quelle subvention je peux aller, quelle subvention je peux obtenir, et tout ça, ça fait partie du
00:11:59 PACTE, puisqu'on répond collectivement à la région centre, donc ça veut dire qu'il y a un
00:12:07 travail de préparation, de choix, etc. qui se fait de collectif, et qui nous donne donc une visibilité
00:12:13 pour trois ans, c'est un contrat où la région s'engage à financer les actions qu'on mène, à
00:12:21 hauteur, ça dépend des types d'actions, mais de 30 ou 40 % sur une période de trois ans, donc ça donne
00:12:26 aussi une visibilité, une sécurité par rapport à la programmation culturelle. Super, merci, ça fera
00:12:35 partie d'ailleurs des leviers sans doute qu'évoquera Magali tout à l'heure, on l'a évoqué un peu
00:12:41 plus tôt, le gouvernement a lancé en printemps une concertation nationale sur la vie culturelle en
00:12:45 milieu rural, comment ça se traduit concrètement, localement, et quels plaidoyers vous portez-vous
00:12:50 dans le cadre de cette concertation ? Donc on a accueilli le printemps de la ruralité le 13 mars
00:12:56 dernier, c'est-à-dire on a organisé avec la DRAC cette manifestation, puisque c'était la DRAC qui était
00:13:01 porteur de l'organisation, un nom aussi associé, et donc on a eu à peu près 80 personnes qui se
00:13:08 sont déplacées, je dirais une majorité c'était quand même des professionnels de la culture,
00:13:13 des compagnies, des artistes, des directeurs de structure, et puis on avait les représentants
00:13:18 des différentes structures de l'État, de la région, du département, enfin tous les acteurs
00:13:24 culturels, et c'est vrai que c'est là où on mesure vraiment l'embrebillaud, puisque tout le monde fait
00:13:29 de la culture, et tout le monde a des dossiers à monter pour tel ou tel intérêt, pas forcément
00:13:34 avec les mêmes objectifs. Donc ce qui est sorti de ce printemps de la ruralité, c'est vraiment
00:13:39 plusieurs axes, le besoin en ingénierie, c'est vraiment revenu beaucoup aussi bien de la part
00:13:45 des artistes sur les appels à projets, etc., ils ne sont pas forcément au courant, et puis
00:13:52 des moyens financiers aussi, évidemment, je dirais que c'est aussi important, et puis ce qui a été
00:13:58 vraiment aussi mis en avant, c'est la grande diversité des propositions culturelles qui
00:14:03 existent en milieu rural, et j'avais envie de citer un des intervenants qui était un habitant, parce
00:14:08 qu'il y avait aussi des habitants qui étaient là, des différentes communes, pas forcément que de la
00:14:12 commune, et qui disait une chose assez drôle, "je pense que résider dans une commune rurale
00:14:17 dynamique peut être un avantage, en ville j'irai au cinéma, voir quelques expositions, mais dans mon
00:14:23 village, lorsqu'il y a des spectacles, je suis proche des artistes, les spectacles sont souvent à
00:14:27 faible coût, et enfin je croise d'autres habitants", donc là aussi l'aspect convivialité, je pense que
00:14:33 la meilleure façon de faire en sorte que ce printemps de la ruralité donne des choses
00:14:43 concrètes, c'est vraiment de considérer que la ruralité, ce n'est pas synonyme
00:14:47 de désert culturel, c'est d'autres formes culturelles, ce n'est pas forcément des salles
00:14:52 de spectacle, etc, mais qui sont proches des gens, on règle aussi en mettant les artistes
00:14:57 sur place par différents moyens, le problème de la mobilité, et puis les freins, les freins
00:15:04 que peuvent être la culture, aller dans une salle de spectacle, ce n'est pas forcément évident
00:15:09 pour tout le monde, là le fait que ça se passe dans les places, sur les villages, ou dans la
00:15:13 salle des fêtes qu'on connaît, ça fait aussi baisser l'appréhension qu'on peut avoir à franchir
00:15:19 les portes d'une salle. Donc il y a eu beaucoup d'attentes de la part de ce printemps de la ruralité,
00:15:25 c'est aussi peut-être quand même une reconnaissance que la culture existe en milieu rural, et ça,
00:15:31 ça fait du bien de l'entendre, il s'avère que je suis aussi vice-présidente de l'association des
00:15:36 maires ruraux du 41, et voilà, c'est le message qu'on porte de l'ingénierie, des moyens, et puis
00:15:43 de la proximité. C'est un pédoyer dans lequel on se retrouve, on se retrouve bien chez INSIT en tout
00:15:49 cas, merci beaucoup Lionela pour toutes ces infos, et ça donne envie d'aller découvrir Cheverny,
00:15:55 dont le château de Tintin, mais pas que du coup. On va poursuivre avec toi Magali, est-ce que tu peux
00:16:01 nous présenter la commune d'Aurignac, qui pour le coup n'est pas en reste non plus en termes de
00:16:05 dynamique culturelle ? Oui, on a un château plus petit par contre, plus modeste. Bonjour à tous
00:16:13 déjà, donc Aurignac, c'est un petit village de Haute-Garonne qui se situe au sud de Toulouse,
00:16:19 entre Toulouse et Saint-Gaudens, pour ceux qui connaissent un peu, avec un joli panorama sur les
00:16:24 Pyrénées. On a un riche patrimoine historique et préhistorique pour nous, parce que la ville
00:16:31 est éponyme même d'une période préhistorique, donc l'aurignacien, qui se situe pour moins de 35
00:16:37 mille ans à peu près, et pour ceux qui connaissent, c'est la grotte Chauvet dans cette période. Donc
00:16:45 on a un abri sous roche très modeste, mais qui a été une découverte importante. Il y a une cité
00:16:51 médiévale à Aurignac, donc du 13e siècle, avec un château plutôt en ruines, et un donjon lui
00:16:58 restauré, mais une petite ville médiévale, cité médiévale, avec des ruelles, des ruelles,
00:17:05 des hôtels particuliers, des maisons à colombage, qui fait tout le charme du vieil Aurignac.
00:17:10 Aujourd'hui, Aurignac, donc comme l'a dit Marie-Lise, c'est un peu plus de 1200 habitants,
00:17:17 avec un bassin de vie d'environ 5000. C'est important parce qu'on réfléchit en tout cas
00:17:24 souvent à l'échelle du bassin de vie, plus que juste la commune d'Aurignac. Il y a des établissements
00:17:29 scolaires sur Aurignac, dont un collège aussi, des centres médico-sociaux, beaucoup de commerces,
00:17:35 on a un marché de producteurs qui a une importance importante sur le village, et de nombreux équipements
00:17:41 sportifs, culturels, dont un théâtre. Et ce qui fait la force du territoire, c'est notamment une
00:17:49 cinquantaine d'associations qui sont implantées sur le village, qui sont alors ou sportives,
00:17:55 mais aussi événementielles, culturelles, ou à vocation sociale, selon les différents axes.
00:18:03 Donc il y a une association qui était autour du cinéma, une association alter ego,
00:18:08 qui est un collectif d'habitants qui s'était constitué parce qu'il y a un Prada sur Aurignac,
00:18:11 donc un hébergement pour demandeurs d'asile. Et donc on a un collectif d'habitants qui s'était
00:18:17 mobilisé pour permettre l'insertion de ces familles, leur accueil, et avoir des activités,
00:18:22 dont la culture a une part importante dans leurs activités aussi. Et récemment,
00:18:29 depuis quelques années, on a eu l'implantation aussi de deux tiers-lieux, ce qui est assez
00:18:34 exceptionnel pour un village de 2210 ans. On a deux tiers-lieux, mais je reviendrai un peu plus
00:18:38 en détail sur ces deux associations. Et voilà, donc il y a une vraie volonté politique, en tout
00:18:47 cas d'accompagner et de soutenir toutes les associations. Il y a une volonté aussi de
00:18:50 proposer une offre culturelle avec la création en 2018 de mon poste d'agent de développement,
00:18:59 qui a pour mission, enfin mes missions tournent autour de la culture, du patrimoine et de la
00:19:05 communication. Et une des premières missions a été la mise en place d'une programmation culturelle
00:19:10 pour valoriser le patrimoine médiéval et naturel du village, avec une vocation à accuser tous les
00:19:17 publics et avec un point particulier pour les scolaires. Tu mets beaucoup en avant cette
00:19:25 dynamique associative, du coup ça peut être intéressant si tu peux aborder la question des
00:19:29 synergies que tu identifies entre ces initiatives associatives et une politique municipale
00:19:34 volontariste, à la fois comment elles se sont mutuellement nourries et qu'est-ce que ça produit
00:19:39 en termes de façonnement culturel sur le territoire ? Oui, la commune, enfin la municipalité,
00:19:45 avait vraiment conscience de l'importance du dynamisme associatif dans nos territoires ruraux,
00:19:51 et donc elle a mis en œuvre un certain nombre d'actions qui permettent, en tout cas l'initiative
00:19:57 citoyenne et associative, d'émerger. Donc ça passe par évidemment de la mise à disposition
00:20:02 d'espaces sportifs, culturels, ça veut aussi dire régulièrement rénover ces équipements,
00:20:10 en tout cas optimiser ces différents espaces, mais c'est aussi proposer des espaces publics
00:20:16 extérieurs, donc là je parle qu'ils soient aménagés, végétalisés, agréables, donc on a fait
00:20:22 un gros travail là-dessus pour rendre le village accueillant et en extérieur. C'est aussi de la
00:20:32 mise à disposition de matériel et une mobilisation très forte des services techniques, surtout entre
00:20:39 mai et octobre, où l'activité associative est la plus intense sur le village, et donc les services
00:20:47 sont sans cesse mobilisés pour l'installation de matériel, pour le pré et les part-d'hommes,
00:20:52 enfin tout un tas d'organisations. Ça a été aussi structuré l'encadrement de ces associations,
00:21:02 notamment par des chartes d'utilisation qui ont été mises en place pour les locaux,
00:21:07 des formations sécurité qui sont faites régulièrement pour les bénévoles des associations
00:21:17 et qui utilisent les différents espaces publics de la commune. C'est un accompagnement aussi plus
00:21:27 technique que je vais avoir moi en particulier, mais qui peut être aussi les élus ou certains
00:21:33 services techniques. C'est d'être écoute en permanence à leur demande, avoir un soutien
00:21:39 administratif au niveau de l'organisation si c'est nécessaire, les aider dans tout ce qui
00:21:44 est communication et permettre des mises en relation et des synergies entre différentes
00:21:51 actions, différentes associations, où j'arrive régulièrement à faire le lien. Elles le font
00:21:57 des fois aussi entre elles, mais en tout cas il y a au départ une vraie volonté politique de créer
00:22:05 un cap favorable pour pouvoir répondre oui à toutes les demandes. Alors ça c'est l'objectif,
00:22:12 des fois il y a des contraintes qui font que c'est pas possible, mais en tout cas l'objectif
00:22:17 est quand même de mettre en place un cadre suffisant, en tout cas permettant de rendre
00:22:24 tous les champs possibles. Et c'est vrai que toutes ces associations ont existé depuis longtemps,
00:22:29 il y a des associations qui sont là comme celle de cinéma qui est là depuis plus de 30 ans sur
00:22:34 le village, mais les deux tiers lieux qui se sont implantés récemment ont vraiment permis d'inscrire
00:22:43 et de développer cette dynamique, vraiment cette dynamique dans un temps très présent et c'est une
00:22:48 forme associative qui rend très actuelle la dynamique d'Aurignac. Donc la cafetière, pour
00:22:56 revenir sur ces deux tiers lieux, la cafetière a été créée, enfin ils ont ouvert en février 2020,
00:23:04 alors le Covid a fait que le démarrage de leur activité c'était vraiment l'été 2020.
00:23:09 L'association est surtout basée sur un bar culturel avec une vocation sociale,
00:23:15 ils vont bientôt être espaces de vie sociale, mais avec une vraie volonté d'action multigénérationnelle,
00:23:22 avec des ateliers, des concerts, des expositions et ils hébergent aussi d'ailleurs l'accueil jeune,
00:23:29 donc la MJC dans leurs locaux. Donc il y a une circulation permanente de plein de populations,
00:23:36 différentes heures de la journée, mais en tout cas toujours sur cette volonté de faire se croiser
00:23:42 les gens autour d'un espace et d'un lieu convivial. Et le deuxième lieu qui est donc la glissade,
00:23:51 qui elle se trouve un petit peu à l'extérieur d'Aurignac, c'est un petit kilomètre, c'est un
00:23:57 cordeau ferme qui est en cours de restauration, en tout cas ils sont en cours de réaménagement de
00:24:01 tous les espaces parce qu'il y en a beaucoup. Ils se sont créés en 2021, donc c'est aussi très récent,
00:24:08 c'est un espace de création vraiment de projets, alors autour de différents axes,
00:24:15 il y a de l'agroécologie, de l'activité artisanale et ils ont aussi vocation à être un espace
00:24:22 culturel et accueillir des artistes en résidence, ce qui va permettre, et ça on le développe de plus
00:24:29 en plus, comme ils sont récents, enfin ça fait quand même quelques années, mais qui développent
00:24:33 cette activité et commencent eux à faire tourner cette partie de résidence d'artistes. On arrive à
00:24:40 créer des liens avec les écoles, avec la population et du coup petit à petit, entre l'action municipale
00:24:49 et ces différents lieux et ces différentes associations, c'est un effet boulot-neige qui
00:24:53 se crée et on le voit vraiment depuis quelques années, on voit vraiment émerger des nouveaux
00:24:59 projets. J'ai très régulièrement des nouvelles sollicitations d'associations qui veulent se créer,
00:25:06 qui hébergent des artistes, d'événements qui ont envie de se créer sur le territoire et en tout cas
00:25:14 on sent une vraie attractivité du territoire qui est vraiment en lien avec cette dynamique
00:25:19 associative et culturelle qui s'est développée depuis cinq ans. La complémentarité du coup.
00:25:27 Pour conclure, est-ce que tu peux nous dire les enjeux et les leviers que tu identifies
00:25:37 pour faire vivre une dynamique culturelle en réalité ? Alors évidemment tu en as cité déjà
00:25:41 un certain nombre, peut-être en pointant les points clés que tu aimerais partager.
00:25:47 Il y a des leviers, on a les mêmes problématiques je pense déjà au niveau humain parce qu'on a
00:25:55 plein d'associations mais on a toujours les mêmes problématiques de manque de bénévoles et surtout
00:25:59 du renouvellement des bénévoles au sein des associations et c'est vrai qu'on a expérimenté
00:26:09 parce que souvent les associations ont envie de développer un certain nombre de choses mais
00:26:14 manquant de moyens ne le font pas et on avait expérimenté, alors je vais faire une petite
00:26:18 pub pour une cite parce qu'on l'a expérimenté nous, l'Erasmus Rural sur Aurignac avec deux
00:26:23 associations Alter Ego et La Cafetière et ils ont réussi à créer une dynamique autour de jardins
00:26:33 partagés, donc à créer ce jardin partagé qui, c'était il y a quand même déjà quelques années,
00:26:37 qui aujourd'hui continue d'exister et autour duquel il se passe plein de choses et des rencontres
00:26:44 toujours hyper intéressantes et c'était vraiment une belle expérience et donc d'avoir cet apport
00:26:49 de jeunes sur le territoire, ça a vraiment apporté une vraie dynamique intéressante aussi,
00:26:55 donc à réexpérimenter, ça c'est une certitude et après la sensibilisation des jeunes semble
00:27:01 assez importante aussi pour permettre à renouveler ces futurs bénévoles,
00:27:09 devenir, c'est aussi les accompagner pour leur faire vivre des expériences de spectacle vivant
00:27:14 dans différents cas, donc la saison culturelle mais c'est aussi dans tous les dispositifs qui
00:27:20 existent comme école et cinéma, donc le fait d'avoir le cinéma Aurignac permet aux écoles de
00:27:24 pouvoir bénéficier de ces dispositifs, c'est les sorties de résidence de la glissade qui vont
00:27:30 aider aussi à permettre aux enfants de venir voir des spectacles à moindre frais parce que le coût
00:27:38 est important, ce qui est au lieu de notre enjeu important c'est effectivement tout l'aspect
00:27:44 financier mais qui a déjà été abordé par madame Galard, donc cette recherche de financement
00:27:50 évidemment est essentielle, après nous c'est vrai que le collège utilise beaucoup le pass culture
00:27:55 et le parcours laïque et citoyen qui existe au conseil départemental, comme on a un théâtre
00:28:00 à Aurignac, ils peuvent mobiliser plus facilement ces dispositifs parce qu'il y a un espace qui
00:28:07 permet d'accuser des compagnies aussi et le dernier enjeu c'est un enjeu de mobilité qu'on a,
00:28:14 problématique qu'on trouve en ruralité, pas que Aurignac malheureusement, ça rejoint aussi la
00:28:23 problématique pour les scolaires, le bassin de vie, il y a des petites écoles qui là pour le coup
00:28:30 n'ont aucun accès direct en tout cas pas de l'école pour accéder à des espaces de culture,
00:28:41 des spectacles et les faire venir c'est un coût de transport qui est relativement important,
00:28:46 donc ça c'est vrai que c'est un levier qu'on aimerait arriver à lever, aujourd'hui c'est
00:28:50 pas encore de solution miracle, on essaie de proposer effectivement des spectacles à des
00:28:55 coûts modestes pour limiter les frais, pour les inviter à venir découvrir ce qui est proposé
00:29:02 sur Aurignac, mais voilà ça reste un des leviers encore à débloquer mais sur lequel on travaille.
00:29:09 L'important en tout cas il me semble c'est vraiment la force du collectif, en tout cas sur Aurignac
00:29:16 c'est concret et on le vit régulièrement, c'est l'importance de pouvoir travailler ensemble,
00:29:25 de se rencontrer, ce qui fait qu'on arrive à faire des connexions sur les différents projets ou sur
00:29:32 les différentes problématiques qu'on peut rencontrer et des passerelles et du coup d'actionner certains
00:29:37 leviers qui seraient impossibles seuls et individuellement, donc voilà je resterai sur
00:29:43 le mot de la fin, la force du collectif, on va plus loin ensemble. Il y a d'ailleurs été le nom d'un
00:29:49 édito de la dernière newsletter d'Incite il n'y a pas très longtemps, donc là aussi je crois que
00:29:55 c'est la double pub. Merci beaucoup Magalie pour ton témoignage et puis ce partage de pratique qui
00:30:02 rejoint assez bien effectivement l'intervention de Lionel Lagalère un peu plus tôt et notamment
00:30:07 sur du rayonnement au-delà de l'échelle communale. Gisèle tu as réussi à te joindre à nous,
00:30:14 on est ravis que ça ait fonctionné, on espère que le micro va également marcher si tu veux
00:30:20 l'ouvrir et puis on t'entend respirer. On m'entend respirer, merci beaucoup et puis vraiment désolée
00:30:27 parce que voilà je sais pas pourquoi on me disait que ce lien n'était pas le bon, je suis ravie
00:30:33 d'être avec vous et j'ai entendu presque tout donc merci beaucoup. C'est super, les aléas de la
00:30:39 visio ne t'inquiète pas. Peut-être que tu peux nous présenter l'intention et puis la genèse du projet
00:30:44 qui est porté par les concerts de poche. Bien sûr volontiers, donc les concerts de poche c'est
00:30:52 une association, alors pour le coup c'est un acteur culturel, c'est une association que j'ai
00:30:58 fondée il y a 19 ans lorsque moi-même j'étais pianiste concertiste et cette association a pour
00:31:06 objet, pour mission d'être un levier puissant de cohésion sociale à partir de la musique classique,
00:31:15 lyrique, jazz, de l'excellence artistique mais de emmener ces artistes dans des endroits dans
00:31:27 lesquels ils n'ont pas l'habitude d'être là mais surtout pour faire profiter vraiment à tout le
00:31:33 monde des répertoires de la musique classique mais pas seulement faire profiter mais également
00:31:41 permettre d'ouvrir des nouveaux possibles et des nouvelles capacités, des nouvelles envies
00:31:49 d'être ensemble, des nouvelles envies collectives. Donc en fait la raison pour laquelle j'ai créé ça
00:31:54 donc qui existe aujourd'hui c'est qu'en tant que pianiste je me rendais compte quand même que le
00:32:00 fossé se creusait de façon peut-être inéluctable, je voulais pas ça, entre les populations du 21e
00:32:09 siècle et puis cette musique et ses artistes et je me disais que c'était normal en fait parce
00:32:18 qu'il y avait de plus en plus de spécialisations, enfin la musique telle qu'elle était à cette
00:32:26 époque là donnée, on nous emmenait dans des salles de plus en plus grandes, le prix des places au
00:32:32 concert était quand même important, c'était assez difficile, on rencontrait pas le public et moi en
00:32:39 tant que pianiste je rêvais de jouer dans les hôpitaux, dans des petites salles des fêtes,
00:32:46 d'aller vraiment au devant des habitants et des habitants des villages, j'habitais moi-même un
00:32:53 petit village et puis le fossé se creusait aussi avec les jeunes, avec les adolescents, mes enfants
00:32:59 étaient adolescents, ils m'expliquaient que tout ça c'était du passé etc alors que je savais moi
00:33:04 que cette musique était quand même incroyablement vivante, moderne, sensible, parlante et en plus
00:33:13 avec une langue universelle et puis il y avait autre chose qui m'embêtait à cette époque là
00:33:19 puisque à une demande de la jeunesse du projet, c'était qu'en tant qu'artiste musicienne,
00:33:24 bon j'aimais beaucoup ce que je faisais sans aucun doute mais j'avais cette frustration de
00:33:30 pas aller dans des lieux simples et par ailleurs je me posais vraiment la question de l'utilité,
00:33:38 à quoi je sers en fait en étant musicienne parce que bon bien sûr on est là, on joue les plus
00:33:44 beaux répertoires avec beaucoup de sensibilité etc, on travaille énormément, 12 heures par jour,
00:33:49 tout seul dans son coin etc, on n'a le temps pour personne mais est-ce que l'utilité sociale,
00:33:56 l'utilité citoyenne est là, comment faire pour rencontrer vraiment l'autre, pas seulement par
00:34:03 le médium musical et donc ça, ça me souciait beaucoup et c'est la raison pour laquelle j'ai
00:34:10 vraiment eu envie d'inventer une alternative à ces systèmes valeureux franchement et puis
00:34:19 maintenant qu'ils sont beaucoup démocratisés, l'écoute de la musique est beaucoup plus
00:34:23 accessible aujourd'hui, peut-être qu'elle ne l'était il y a 20 ans mais donc j'ai vraiment
00:34:31 eu envie et besoin de créer ce dispositif qui est fondé sur des ateliers et des concerts
00:34:40 indissociables et donc d'aller vraiment vers les gens, d'aller vers les habitants, de rentrer
00:34:46 vraiment en contact avec eux et qu'à l'aide en plus en les mettant en situation de créer eux-mêmes,
00:34:52 enfin en inventant toutes sortes de choses pour que la démarche à la fois de l'artiste et la
00:34:58 démarche aussi de la personne qui rentre en contact avec une œuvre, bon nous c'était une
00:35:03 œuvre musicale, ça aurait pu être tout à fait autre chose si ça n'avait pas été ma spécialité,
00:35:07 mais la manière de pouvoir faire en sorte que des personnes qui sont très très éloignées de tout ça,
00:35:14 qui même se disent "c'est pas pour moi" et puis en plus "j'en ai pas envie", finissent par avoir le
00:35:21 frisson et donner le frisson également par leur capacité créative, là j'ai commencé à sentir
00:35:28 une véritable utilité. Et puis lorsque les concerts de poches, ça a été créé en 2005,
00:35:35 dans des tout petits villages et lorsque on s'est rendu compte que dans ces tout petits villages,
00:35:40 le lien social se créait autour de tout ça, les collégiens venaient, les enfants de l'école venaient,
00:35:47 les familles venaient, elles venaient aux concerts, donc il y a les ateliers et puis il y a le concert,
00:35:51 le concert est donné dans les salles des fêtes, éventuellement dans des maisons de quartier,
00:35:57 mais dans la ruralité c'est bien sûr dans les petites salles des fêtes, dans des lieux de
00:36:01 patrimoine parfois aussi. Et donc quand on se rend compte que tous ces lieux-là commencent à vivre
00:36:07 et que les gens ont envie de se rencontrer, qu'ils sont tous autour d'une émotion qu'ils n'imaginaient
00:36:15 pas, mais qu'ils ont créé eux-mêmes, d'abord pendant les ateliers et puis ensuite en écoutant
00:36:20 avec une espèce de ferveur le concert de grands artistes qui viennent là et puis qui se disaient
00:36:27 eux les artistes, mais vraiment est-ce que je vais aller dans ce petit village où il n'y a pas de
00:36:32 loge, où je vais être tout près du public, est-ce que ça va pas me faire encore plus peur que d'être
00:36:38 dans une salle immense ? Et puis dans le fond c'est un peu compliqué pour moi du coup l'organisatrice,
00:36:45 de savoir que ces très grands artistes, quelquefois que tu les emmènes là, et puis qu'il n'y a pas
00:36:50 d'infrastructures pour qu'ils puissent se changer, enfin c'est un petit peu compliqué parfois dans
00:36:56 les villages, et en réalité tout ça a créé une rencontre, une envie d'être ensemble tout
00:37:06 simplement, et c'est à partir de là que toutes sortes d'élus de communes avoisinantes, de là où
00:37:13 j'avais en fait démarré, moi-même je les avais dans un village, et ces élus sont venus vers moi,
00:37:20 j'étais un peu toute seule à l'époque, la seule bénévole qui avait inventé cette espèce d'OVNI,
00:37:25 où on me disait avec la musique classique tu réussiras jamais à émouvoir qui que ce soit
00:37:29 dans la ruralité, ce qui est vraiment mais insensé de dire des trucs pareils, donc j'ai
00:37:34 relevé le défi, et les élus sont venus à foison en disant mais en fait on a envie de ça nous aussi
00:37:40 dans notre commune, on voit qu'il y a des jeunes, que tout le monde est en train de se donner la
00:37:45 main, et puis les familles sont là, c'est intergénérationnel, les profs s'investissent,
00:37:51 les ateliers on les donnait au début, surtout dans les structures scolaires, les collèges, lycées,
00:37:56 écoles, maintenant on va dans toutes sortes de structures sociales également, auprès des
00:38:01 personnes vraiment en grand isolement, en situation de handicap, etc. et donc faire de la musique avec
00:38:08 chacun, réunir tout le monde avec de grands musiciens ou des jeunes musiciens qui sont
00:38:13 destinés à devenir des grands musiciens, parce que bon la qualité est très importante et c'est
00:38:18 pas parce que les lieux sont loin des grands centres culturels qu'il faut que la qualité soit
00:38:23 plus laissée au hasard en fait, donc ça on y fait très attention, et en fait voilà l'association
00:38:33 a démarré comme ça, d'abord tout petit, donc moi j'imaginais rester pianiste d'ailleurs peut-être,
00:38:39 avec un petit projet itinérant de toute façon, mais de 8 ou 10 séries d'ateliers et de concerts,
00:38:49 et puis en fait il y a eu vraiment beaucoup de demandes, et puis moi du coup j'ai pu faire mon
00:38:53 vrai choix de vraie citoyenne, et à un moment donné me dire bon ben j'ai bien donné pendant
00:39:00 plus de 40 ans dans mon métier de pianiste, j'ai maintenant envie de fonder une équipe,
00:39:05 que cette association rayonne, parce que dans le fond je voyais qu'il y avait un besoin,
00:39:11 qu'il y avait une vérité, c'est pas seulement un appétit, mais c'était aussi, bon on voit bien,
00:39:17 on le sait tous, le lien social est un petit peu en péril, et donc j'avais le sentiment que cette
00:39:24 association pouvait à son échelle être une éventuelle embryon de réponse, et éventuellement
00:39:32 de petite solution, et du coup j'ai décidé de me consacrer à ça, et j'ai cessé d'être pianiste,
00:39:38 et je le regrette pas du tout, et maintenant l'association elle est importante, elle est
00:39:43 grande, elle va dans dix régions en fait, dans les vôtres aussi, et donc on est très heureux de
00:39:50 pouvoir organiser aujourd'hui 2400 ateliers qui se déroulent en un an de 125 concerts,
00:39:57 et de pouvoir rayonner dans une très très grande majorité de notre action se déroule dans la
00:40:05 ruralité, dans la grande ruralité, on a beaucoup d'appels aussi, qu'on peut pas forcément honorer,
00:40:11 tous les leviers, les freins ont été un peu évoqués tout à l'heure, évidemment économiques,
00:40:17 etc., et on a une partie de notre activité qui se passe aussi dans les quartiers, les quartiers
00:40:21 excentrés, les quartiers dits difficiles, parce que tous ces ateliers et cette émotion musicale,
00:40:29 en fait il n'y a rien de mieux pour donner envie de se lever le matin, quel que soit son âge,
00:40:35 et en particulier aux gens qui connaissent pas tout ça, et qui pourraient se dire "c'est pas
00:40:41 pour moi", et qui s'aperçoivent que bien sûr que si en fait, en plus y'a pas de parole.
00:40:46 Je crois que tu nous as convaincus et t'as porté le projet avec beaucoup de ferveur,
00:40:52 et c'est très bien, et bien justement peut-être que concrètement, si on veut vous solliciter les
00:40:57 concerts de poches pour intervenir sur un territoire, comment on s'y prend, et parce
00:41:02 que là aussi le temps tourne vite, et peut-être si tu peux ensuite enchaîner sur la question de,
00:41:08 après 18 ans d'activité, où est-ce que vous en êtes de vos réflexions, de vos questionnements
00:41:13 autour du projet et des impacts que vous recherchez ? En fait, pour venir vers nous,
00:41:21 en fait c'est facile, il faut nous écrire, il faut nous appeler, notre site internet est là,
00:41:25 le téléphone est communiqué, les adresses mail, et donc en général ce sont des communes qui
00:41:32 viennent vers nous, des collectivités territoriales, qui disent "bon bah moi j'ai envie d'organiser
00:41:37 des choses qui vont réunir mes habitants", et tous nos projets sont co-construits avec chaque
00:41:44 commune, donc l'idée c'est de répondre le mieux possible, d'être vraiment un outil pour répondre
00:41:50 le mieux possible aux besoins du territoire, donc voilà, il ne faut pas hésiter à nous appeler,
00:41:55 on fait un rendez-vous, on examine les choses ensemble, et puis à partir de ce moment-là,
00:41:58 on voit ce qui est faisable, on a déjà des financements nationaux, donc on met éventuellement
00:42:02 à disposition, bien évidemment, après on essaye de faire en sorte que tout soit possible et que
00:42:08 ça ait le plus d'impact possible sur les participants. Et justement j'enchaîne sur
00:42:12 "qu'est-ce qu'on veut maintenant ?" Aujourd'hui, voilà, on a fait toutes ces expérimentations,
00:42:18 on a évidemment envie de développer les impacts, de développer l'approfondissement de nos actions,
00:42:25 on a toutes sortes d'éventails et d'actions auprès de publics très différents les uns des autres,
00:42:30 de toutes générations, des personnes incarcérées également, et donc on a envie et besoin de
00:42:36 développer la façon, la durée de nos actions, la manière dont on va pouvoir vraiment agir en
00:42:45 profondeur avec nos bénéficiaires. On a besoin de développer le bénévolat, on a besoin de
00:42:51 développer nos implantations territoriales, aujourd'hui nous sommes sur cinq sites qui nous
00:42:56 permettent de couvrir dix régions, mais on aimerait évidemment avoir plus de possibilités
00:43:02 de proximité avec les habitants en développant beaucoup plus de bureaux régionaux pour être
00:43:08 totalement en lien avec les associations, les communes, les personnes, les publics,
00:43:16 les animateurs, etc. Donc c'est ça qu'on veut développer, on a beaucoup de projets et on a
00:43:22 l'impression qu'on a expérimenté, que maintenant il faut démarrer alors qu'on a déjà 19h en fait.
00:43:26 Et tu avais pas mal insisté quand on avait préparé ce café de campagne aussi sur la
00:43:33 question des coopérations et que ça te paraissait essentiel, ça fait aussi écho à ce que m'a
00:43:39 réalisé sur la question de la force du collectif. C'est la raison pour laquelle on voudrait avoir
00:43:45 plus d'implantations vraiment locales et très locales en fait, et dans des petites localités,
00:43:52 c'est pour pouvoir être complètement en coopération et en lien avec les autres associations,
00:43:57 avec les autres projets. Également on a nous fabriqué un module d'atelier d'ingénierie pour
00:44:05 que des collectivités qui ont envie de monter des projets un peu difficiles ou ambitieux avec
00:44:15 leurs habitants, aient envie aussi de se mettre autour de la table avec tous les acteurs qui
00:44:22 sont autour et qui sont en proximité, et c'est ce que nous on aime faire quand on est sur les
00:44:28 lieux et que évidemment on a envie et beaucoup besoin de développer, et avec d'autres associations
00:44:33 et d'autres associations du champ humanitaire aussi. Enfin on touche évidemment avec tout ça,
00:44:39 et on le veut, on va vers des personnes qui sont vraiment éloignées de toutes sortes de choses
00:44:46 pour des raisons géographiques, mais aussi sociales, économiques, de santé, etc. Et donc
00:44:51 d'autres associations sont très spécialistes de ça, et nous souhaitons nous mettre beaucoup
00:44:56 plus en lien avec elles pour que les impacts développés auprès des personnes soient de
00:45:02 plus en plus valeureux, et puis les impacts entre nous aussi, je pense que ce collectif,
00:45:06 ça nous fait du bien, on a besoin de se sentir tous ensemble dans un navire qu'on veut faire
00:45:13 avancer au bon endroit, et je sais qu'on a tous les mêmes motivations. Les liens et les coopérations,
00:45:21 c'est effectivement aussi l'objet de cette communauté d'artistes en ZD, ces cafés de
00:45:25 campagne, à la fois de fédérer une communauté apprenante mais aussi agissante, et pourquoi pas
00:45:32 devenir une coalition rurale. Une coalition rurale, c'est magnifique ça ! Oui. Du coup,
00:45:40 la idée c'est que les participants et les participantes puissent s'exprimer, poser leurs
00:45:45 questions, apporter leurs témoignages. Je vois que dans le chat, il y a déjà Sylvie qui mentionnait
00:45:50 le fait de ne pas oublier les artisans de la commune et que le mécénat n'était pas réservé
00:45:53 aux grandes entreprises, mais si tu as envie de développer, Sylvie n'hésite pas, ou si d'autres
00:45:59 personnes. Oui, je sais. Bonjour à tous. Écoutez, simplement une petite expérience. Moi, je suis
00:46:05 première adjointe d'une commune de 900 habitants dans les Vosges, qui n'a pas de château, qui n'a
00:46:10 pas de, comment dire, de lieux historiques, qui en fait, c'est vraiment la ruralité bien profonde,
00:46:20 on va dire, mais c'est vrai qu'on a développé un festival des métiers d'art et pour le financer,
00:46:24 en fait, on a tout simplement été tapé à la porte des artisans de la commune. Alors,
00:46:29 ils donnent 100 euros, 200 euros, 300 euros, mais au bout du compte, on arrive à presque
00:46:33 2 500 euros. Alors, pour vous, c'est peut-être pas beaucoup, mais pour nous, c'est énorme. Et du
00:46:39 coup, l'idée, en fait, si vous voulez, c'est que ce sont des gens qui acceptent de donner parce que
00:46:42 c'est la commune. C'est ce qu'on disait, c'est le mot proximité, c'est le fait de dire qu'ils
00:46:47 participent à un élan commun et pour eux, oui, c'est les mêmes conditions que pour les grandes
00:46:56 entreprises. Ils ont des abattements fiscaux et voilà. Donc, c'est vrai que ça marche bien.
00:47:02 Oui, c'est un témoignage important. Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres personnes
00:47:09 qui souhaitent… ? On l'a mis aussi en place, ces conventions mécénat, effectivement, pareil,
00:47:16 avec les artisans et les commerçants de la commune et des communes environnantes. Et puis,
00:47:24 du coup, on accompagne aussi les associations parce que derrière, il y a une convention
00:47:27 mécénat à faire. Elles ne sont pas toujours au courant de comment la formuler, etc. Donc,
00:47:32 on partage le modèle de convention mécénat en format Word et comme ça,
00:47:37 elles peuvent l'ajuster en fonction de leur préconisation. Et c'est aussi pareil,
00:47:44 c'est tout simplement des modes opératoires qu'on communique pour faciliter l'accès aux
00:47:49 mécénats. Il y a une grande fierté quand même des… Je suis assez d'accord avec madame la
00:47:54 première adjointe. Il y a une grande fierté des artisans, des commerçants de se dire « je fais
00:47:58 partie de cette chose-là ». Et du coup, au-delà du fait d'avoir le logo affiché, c'est aussi une
00:48:07 fierté d'appartenir à cette initiative, à l'initiative collective.
00:48:11 Et ça fait aussi écho Thibault, je ne sais pas si tu as envie de prendre la parole sur le sujet,
00:48:20 mais sur la question du triptyque « association, mairie et entreprises à l'échelle locale ».
00:48:27 J'essaie de mettre ton micro. Mais sinon, si d'autres personnes souhaitent poser des
00:48:41 questions aux intervenantes ou apporter un témoignage sur des projets qu'elles portent
00:48:47 localement. Peut-être je peux parler deux petites secondes si jamais ? Deux minutes même.
00:48:54 Très bien. Je m'appelle Samy Martinez. Je viens de Saint-Laurent-sur-Saône,
00:48:59 qui est un petit village en Bresse, mais qui est un peu affilié à la Bourgogne puisqu'on
00:49:03 est collé à Macron. Et nous, on a découvert un peu ce problème sur la vie associative.
00:49:10 Elle a surtout un problème de communication. Nous, souvent quand on passe autour de chez moi,
00:49:16 et surtout quand on part en vacances beaucoup aussi, on tombe beaucoup sur ces affiches
00:49:19 jaunes fluo qui promettent des événements très intéressants toujours, les flyers. Mais on a
00:49:25 toujours ce problème sur la circulation de l'information. Et nous, avec des maires ruraux
00:49:32 qu'on a rencontrés au fil du projet, on a fondé un projet qui s'appelle Bamboche,
00:49:37 qui est une application pour inspirer les gens à sortir. L'idée, c'est vraiment d'aider les gens
00:49:46 à trouver de l'information sur ce qui les entoure. C'est une application qui est à la fois géolocalisée
00:49:52 et intelligente en fonction des centres d'intérêt des personnes avec un moteur de recommandation.
00:49:56 Et on a déjà beaucoup d'associations avec qui on collabore pour toucher différents publics
00:50:02 dans leur périmètre. Et ça, c'est quelque chose qu'on a monté avec les avis et les conseils de
00:50:09 plusieurs maires ruraux et de plusieurs associations pour vraiment essayer de fédérer au maximum. Et
00:50:14 c'est pour ça qu'on s'est aussi un peu rapproché de Insights, c'est parce qu'on aimerait aussi
00:50:19 intégrer dedans une brique sur le bénévolat, puisque les associations reviennent souvent vers
00:50:23 nous sur le côté comment on va chercher des bénévoles. Et c'est vrai que l'association est
00:50:28 assez vite limitée de ce qu'ils nous expliquent. C'est-à-dire qu'ils cherchent des bénévoles,
00:50:33 en général, dans un cercle qui est assez proche, en fonction aussi de leurs pages,
00:50:37 leurs réseaux sociaux, qui sont assez vite limités, puisque c'est les adhérents déjà de l'association.
00:50:41 Donc l'idée, c'est d'essayer de rendre visibles les actions dans un périmètre donné par des gens
00:50:48 qui n'auraient pas forcément été confrontés ni aux affiches, ni aux flyers, ni aux posts Facebook,
00:50:53 puisqu'ils ne suivent pas forcément les pages. Merci Samy pour ce témoignage. Je vois dans le
00:50:59 chat Catherine Béziers, soit vous souhaitez prendre la parole, sinon je peux lire. Selon
00:51:05 vous, quelle est l'importance de l'engagement des intercommunalités pays comme comme ? Je
00:51:10 pense plutôt au Magali ou au Lionella, en fonction de vos affinités avec la question.
00:51:16 Je l'ai évoqué tout à l'heure, c'est vrai que le problème c'est que tout le monde fait un peu de
00:51:25 la culture comme tout le monde fait du tourisme, et au niveau des intercommunalités, ce n'est pas
00:51:29 une compétence obligatoire. Donc, en fonction des communautés de communes ou des intercommunalités,
00:51:36 la compétence culture est prise ou pas, et prise dans un certain champ et pas dans un autre. Je
00:51:43 vois nous par exemple, on dépend d'Aglopolis qui est la communauté d'agglomération de Blois,
00:51:46 et ils ont pris la compétence enseignement musical et bibliothèque. Mais en dehors de ça,
00:51:54 sur toute la partie spectacle vivant, ils n'ont pas du tout pris la compétence. Donc là, il n'y a
00:51:59 pas de doute d'aide. Ensuite, il y a le département qui a aussi des actions, mais pareil, qui choisit
00:52:04 la lecture publique, en général, des départements longs, et donc mène des actions. Et puis la
00:52:09 région, tout ça dépend aussi des volontés politiques. Malheureusement, la culture n'est
00:52:17 pas forcément une priorité politique. Donc, ce qui est un peu compliqué aussi, c'est ce que j'ai
00:52:22 souverainiqué tout à l'heure, c'est justement pour les acteurs culturels, quels qu'ils soient,
00:52:26 qu'ils soient artistes, qu'ils soient associatifs ou bien d'autres champs, c'est difficile d'aller
00:52:33 à chaque fois émarger sur des aides ou techniques ou financières auprès des différentes structures,
00:52:40 parce que la culture est une compétence partagée. Donc, tout le monde peut prendre cette compétence,
00:52:46 mais avec des champs qui, ce que je disais tout à l'heure, sont très variables. Et donc, c'est vrai
00:52:50 que c'est là où, quand je disais tout à l'heure qu'en principe, l'État a quand même une compétence
00:52:55 à travers les DRAC, et moi j'insiste beaucoup pour que les DRAC accompagnent en ingénierie,
00:53:02 justement pour mettre le pied à l'étrier ou des associations, des communes ou des artistes,
00:53:06 mais vraiment une vraie ingénierie de proximité, pour justement permettre d'aller émerger sur les
00:53:11 appels à projets, par exemple, nationaux qui sont faits, si vous n'êtes pas dans le milieu,
00:53:15 vous ne les connaissez pas, et puis les subventions ou les aides techniques qui peuvent être besoin.
00:53:20 Donc, je pense que ce printemps de la ruralité, il a vraiment pour moi cet enjeu-là, c'est de
00:53:24 l'accompagnement en ingénierie, il faut vraiment que l'État s'empare de cette question pour que,
00:53:29 au niveau des DRAC, il y ait des personnels qui soient un peu là pour l'accompagnement
00:53:36 en ingénierie pour toutes ces démarches. Merci beaucoup pour ce retour. Magali,
00:53:44 je ne sais pas si tu veux compléter ou si tout a été dit sur le sujet. Oui, non,
00:53:49 rien de plus, on a les mêmes schémas. En tout cas, ce que je veux bien dire,
00:53:55 c'est que l'implication des collectivités, des personnes que vous êtes en fait, que ce soit
00:54:05 dans les communes elles-mêmes ou communautés de communes, vous essayez toutes, enfin vous deux,
00:54:12 en tout cas, d'avoir une action culturelle, sachez que les artistes, les associations,
00:54:18 n'arrivent à agir que grâce à la volonté politique. La volonté politique, c'est la vôtre,
00:54:27 c'est exactement ce que vous avez décrit tout à l'heure. Moi, en tant qu'acteur culturel,
00:54:32 je ne peux que vous remercier parce qu'on se rend compte, on va dans des centaines de localités
00:54:39 différentes et parfois le maire, bon, il veut bien, il a envie de ce projet, mais il va nous
00:54:45 donner la clé, nous laisser un peu faire et puis finalement il sera là le soir du concert. Mais
00:54:52 quand la volonté politique, elle est là, quand la volonté politique est là pour amener de la qualité
00:54:58 et puis vérifier que c'est très vécu complètement en communion avec les habitants, ça change tout.
00:55:06 Donc bravo et merci. Et quand les intercommunalités s'y mettent, évidemment ça décuple aussi,
00:55:13 les motivations, vous êtes moins seul, etc. Enfin, tout ça est très important.
00:55:19 Merci Gisèle. D'ailleurs, il y a un message dans le chat, je ne sais pas si tu l'as vu,
00:55:25 d'une structure qui propose de travailler main dans la main avec les concerts de poches
00:55:30 sur ces questions de coopération. On va prendre une dernière intervention. Jean-Marie,
00:55:35 je vois que tu as levé la main.
00:55:36 Il ne faut pas hésiter à laisser l'adresse ou à prendre mon adresse pour qu'on se rencontre.
00:55:41 N'hésitez pas à partager les informations dans le chat et de toute façon, moi je peux aussi
00:55:44 recevoir et faire les liens entre les participants si vous le souhaitez ensuite.
00:55:49 Merci Magali. C'est une question en fait, une question à Magali. Merci Marie-Lyne.
00:55:56 Une question à Magali. Vous avez évoqué tout à l'heure les résidences d'artistes. Comment
00:56:04 c'est possible ? Qu'est-ce que ça apporte ? Comment ça s'intègre à la vie des habitants,
00:56:09 du collège, etc. ? Comment ça se passe ? Est-ce que c'est effectivement une formule qui a un
00:56:16 intérêt vraiment particulier ? C'est mon intuition.
00:56:19 On l'expérimente depuis peu en fait sur Aurignac parce que ça fait un an réellement qu'ils
00:56:29 fonctionnent sur les résidences d'artistes. Mais j'ai un exemple très concret qui s'est
00:56:32 passé il y a un mois. Ils ont accueilli un cirque sur un mois et demi je crois. Le cirque s'est
00:56:40 implanté pendant un mois et demi pour travailler une création. Et donc on a travaillé bien avant
00:56:46 qu'ils s'installent d'ailleurs sur le lieu de la glissade où ils m'ont contacté. Donc les
00:56:53 artistes de la compagnie de cirque et les intervenants de la glissade, les bénévoles
00:56:59 de la glissade, pour arriver à voir s'il était possible de proposer une séance scolaire. Parce
00:57:09 qu'ils avaient déjà en tête de proposer en fin de résidence trois soirées ouvertes tout public sur
00:57:15 un format plus classique. Mais l'enjeu c'était d'essayer d'organiser une séance scolaire. Donc
00:57:21 là pour le coup on a travaillé ensemble. Moi j'ai déjà un réseau au niveau du bassin de vie
00:57:27 autour d'Aurignac pour les scolaires mais aussi les établissements médicaux sociaux. J'en ai parlé
00:57:34 vite fait tout à l'heure mais il y en a un qui est un IME, donc un institut médico aidé cas
00:57:39 éducatif. Donc avec des enfants en situation de handicap qui sont en permanence à Aurignac. Et
00:57:47 un foyer de vie avec des adultes en situation de handicap aussi. Et donc voilà, moi j'ai plutôt
00:57:57 mis à disposition mon réseau. Je les ai contactés en leur expliquant que ce cirque était installé
00:58:06 sur Aurignac pour un mois et demi, qu'ils proposaient une séance. Et en fait on a réussi
00:58:12 effectivement à faire cette séance scolaire. Il y a eu plus de 200 participants. Et un des leviers
00:58:21 de mobilité, parce que malgré le fait que l'école élémentaire d'Aurignac, donc ça représentait 120
00:58:27 élèves, souhaitait participer, toute l'école souhaitait participer à cette sortie au cirque.
00:58:35 Mais il se trouve que ce cirque est implanté, enfin la glissade est implantée à un kilomètre
00:58:39 d'Aurignac. Donc ça voulait dire quand même de passer par des routes des fois un peu compliquées,
00:58:46 parce que les routes de campagne peuvent être un peu des fois dangereuses, parce que quand il n'y
00:58:51 a pas beaucoup de monde, les gens roulent vite aussi. Et donc on a organisé un pédibus pour
00:58:57 rapatrier toute l'école élémentaire en sécurité jusque sur le lieu du cirque. Donc ça fait une
00:59:05 super sortie pour tous les élèves. Et il y a eu effectivement, donc il y a eu, je crois de mémoire,
00:59:12 deux écoles des communes alentours qui sont venues pour voir aussi le cirque, qui ont répondu présent,
00:59:19 plus les établissements médicaux sociaux et l'école d'Aurignac. Donc c'est un des exemples
00:59:24 qui fait que ça n'aurait pas été possible sans cette résidence, sans ces artistes qui s'implantent
00:59:31 sur Aurignac sur un mois et demi dans ce lieu. Et donc ce travail de collaboration, on va le
00:59:38 poursuivre et on va essayer maintenant de le développer systématiquement. Donc on va faire
00:59:42 un travail systématique, j'ai rendez-vous demain avec la personne qui est en charge de ça, la
00:59:46 glissade, justement pour évoquer les prochaines résidences qui vont arriver sur leur site et
00:59:51 pour voir ce qu'on peut mettre en place avec différents publics selon la résidence, parce que
00:59:56 ce ne sera pas toujours les scolaires. Voilà. Merci à la fois pour la question et la réponse. Je pense
01:00:02 que sur la question de la résidence d'artistes, Gisèle et Lionela auraient aussi beaucoup de
01:00:05 choses à dire. Mais Thibault, tu es maître du tempo, donc je te laisse dire s'il y a le temps
01:00:10 ou l'espace pour un peu plus de... On a déjà perdu beaucoup de monde, donc leur passe. En tous
01:00:17 les cas, je voulais vous remercier les uns et les autres, Lionela, Gisèle et Magali pour vos
01:00:21 interventions. Désolé, j'ai eu quelques petits problèmes techniques à un moment donné sur mon
01:00:26 micro. En tous les cas, merci pour la richesse de vos témoignages qui marquent bien le dynamisme
01:00:33 qu'apporte la culture à nos territoires euros et en quoi c'était un vecteur de lien et de liens
01:00:39 tout à fait essentiel. Je rappelle que les territoires ultra-euros, c'est 27 000 communes
01:00:44 en France, c'est 12 millions d'habitants. C'est un tissu énorme et nous avons besoin de ça,
01:00:50 nous avons besoin de ce maillage essentiel. Et pour répondre à la question que Caméron m'avait
01:00:56 envoyée, Marélie, sur le triptyque entreprise, collectivité, association, c'est pour nous un
01:01:01 élément essentiel du développement territorial, y compris sur les questions culturelles, parce
01:01:05 que ces trois entités dans les territoires ruraux n'ont pas les représentations qu'elles
01:01:12 peuvent avoir entre elles dans d'autres territoires. Nous sommes tous co-responsables du développement
01:01:17 de nos territoires et là se joue quelque chose où on peut travailler des coopérations beaucoup
01:01:23 plus importantes et en particulier sur les questions culturelles. Donc merci beaucoup,
01:01:28 merci Marélie pour l'animation. On se retrouvera le 27 juin tous ensemble pour un prochain café de
01:01:34 campagne sur transition énergétique et ruralité, un sujet tout à fait passionnant et très important
01:01:41 dans la période. Lionel, il me tarde de venir te voir puisque j'espère qu'on va ouvrir un
01:01:47 dispositif très rapidement dans ta commune. Nous allons te développer dans ta belle région
01:01:52 incessamment sous peu. Pareil pour Yves, on va venir te voir vite j'espère. Je te rappelle que
01:02:02 je fais du pignot. Je sais. Merci à toutes et à tous en tous les cas pour ce café de campagne.
01:02:09 Prenez soin de vous et à très très bientôt. Merci beaucoup. Bonne journée. Merci beaucoup.
01:02:17 Il y a des questions, j'essaierai de répondre dans le mail récap avec le replay. Merci au revoir.
01:02:23 Merci. Au revoir.
01:02:26 [SILENCE]

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