Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 10/05/2024
Nous revenons sur cette fusillade hier au sein d'un commissariat, celui du 13eme arrondissement de Paris. 2 policiers ont été blessés, l'un d'entre eux est toujours dans un état critique. Un individu a réussi à s'emparer de l'arme d'un des 2 fonctionnaires avant d'ouvrir le feu...Pour en parler avec nous, Loïc Desserten, policier Alliance délégué à Paris.
Regardez L'invité de RTL Midi avec Céline Landreau et Vincent Parizot du 10 mai 2024

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00 RTL midi, Agnès Bonfillon va s'emparer.
00:03 On vient donc sur cette fusillade hier au sein d'un commissariat parisien,
00:07 celui du 13e arrondissement.
00:09 Je vous rappelle que deux policiers ont été blessés,
00:11 que l'un d'entre eux est toujours à l'heure qu'il est dans un état critique.
00:15 Un individu qui avait agressé une femme dans un immeuble a été arrêté
00:22 et arrivé au commissariat, il a réussi à s'emparer de l'arme
00:25 d'un des deux policiers avant d'ouvrir le feu.
00:27 Et pour en parler avec nous ce midi, nous sommes avec Loïc Descertaines.
00:30 Bonjour monsieur.
00:32 Oui bonjour.
00:33 Vous êtes policier Allianz délégué à Paris
00:35 et actuellement vous êtes devant le commissariat du 13e arrondissement.
00:39 D'abord on a envie de vous demander comment vont vos deux collègues ce midi.
00:43 Vous avez eu des nouvelles ?
00:45 Alors aux dernières nouvelles, un de nos deux collègues est sorti du bloc
00:50 et ses jours ne sont plus en danger.
00:52 Sur le deuxième par contre, son état, son pronostic vital est toujours très engagé.
00:57 Donc on reste attentif et on est tout cœur avec lui.
01:01 Quel âge ont-ils, vos deux collègues ?
01:05 C'est des policiers qui ont la trentaine, qui ne sont pas de jeunes policiers,
01:10 qui sont des policiers aguerris dans la police parisienne.
01:14 Et ils ont travaillé dans ce commissariat ?
01:16 Ça faisait longtemps qu'ils travaillaient dans ce commissariat ?
01:19 Oui, ça faisait un certain temps qu'ils étaient présents dans ce commissariat.
01:22 Ce ne sont pas des jeunes fonctionnaires sortis d'école,
01:26 ce sont vraiment des policiers aguerris et habitués à ces situations.
01:30 Alors Loïc Descertaines, évidemment une enquête est en cours
01:33 pour déterminer les circonstances de ces tirs hier soir.
01:36 Mais en sait-on un peu plus sur comment cet homme interpellé,
01:42 gardé à vue, a pu s'emparer de l'une des armes de service ?
01:47 Alors sur la façon dont il s'en est emparé, je n'ai pas les éléments précis à vous donner.
01:52 Je peux juste vous dire que c'était au moment d'un souffle avec un gilomètre
01:56 pour vérifier son imprégnation alcoolique, à savoir s'il était ivre,
02:00 et visiblement il l'était, qu'il a réussi à se saisir de l'arme.
02:04 Maintenant, ça laisse juste envisager de notre côté qu'en fait il était déterminé.
02:10 Parce qu'on n'arrache pas une arme comme ça un fonctionnaire de police.
02:12 Donc il a mis en œuvre toutes ses forces et toute sa haine, j'ai envie de dire,
02:18 pour arracher cette arme et porter atteinte à nos collègues.
02:22 Arracher cette arme et j'imagine enlever le cran de sécurité.
02:27 L'autre question qui se pose c'est est-ce qu'une balle était déjà engagée dans le canon par exemple ?
02:33 Oui, ça fait partie des process police, c'est-à-dire que notre arme est toujours chambrée, prête à tirer.
02:40 Il faut quand même dire les choses, c'est que le policier doit être prêt à tirer.
02:46 Car une situation dans la rue, une décision peut être prise entre le moment où vous sortez votre arme
02:51 et le moment où vous allez tirer, c'est des dixièmes de secondes.
02:55 C'est quasiment du réflexe, donc il n'y a pas de processus d'engager un chargeur de charger.
03:01 Sinon, ça serait des répercussions terribles sur les fonctionnaires.
03:05 Et comment ça se passe à ce moment-là, au moment de la fouille ?
03:12 Votre collègue, il est entouré par combien de policiers ?
03:15 Et est-ce que le mis en cause est menotté ?
03:19 Comment ça se passe ?
03:22 Non, je ne peux pas vous assurer qu'il ne l'était pas, mais à mon sens, il ne l'était pas.
03:27 Car menotté, il n'aurait pas pu saisir.
03:29 Nous, le principe de police, c'est d'avoir des menottes dans le dos,
03:32 ce qui l'aurait empêché de saisir de l'arme.
03:37 Maintenant, il était à l'étilotesse, la fouille était faite, il n'avait pas d'objet dangereux sur lui, ça avait été vérifié.
03:44 Donc, c'est maintenant à l'appréciation des fonctionnaires de police, à ce moment-là.
03:48 L'appréciation de l'individu, de comment il se comporte.
03:52 C'est d'autant plus choquant ce qui s'est passé, Loïc Descertaines,
03:55 que ça se passe à l'intérieur d'un commissariat.
03:58 On est loin de l'image que parfois, peut-être à tort, on peut avoir.
04:02 On a l'impression qu'un commissariat, c'est un sanctuaire.
04:05 Une fois dans un commissariat, il ne peut plus rien arriver aux policiers.
04:08 Ce n'est pas le cas ?
04:10 Non, ce n'est pas le cas. Au contraire.
04:12 On avait vu un changement de comportement chez les délinquants qu'on peut ramener dans les commissariats.
04:18 C'est-à-dire qu'il y a quelque temps, on pouvait avoir des délinquants qui se soustrayaient,
04:22 qui usaient de la violence pour se soustraire à une interpellation.
04:25 Maintenant, le but, c'est quasiment un jeu, c'est d'aller taper sur du flic.
04:31 C'est de trouver les moyens pour faire du mal.
04:34 Donc, il y a une volonté qui change. Il y a un comportement qui change.
04:38 Et les fonctionnaires de police, aussi bien dans les commissariats qu'en extérieur,
04:43 sont confrontés à une violence qui est vraiment quotidienne.
04:47 Y compris dans les commissariats, c'est ça qui nous marque aujourd'hui.
04:51 Tout à fait. Parce que vous avez l'habitude, les gens vont dans les commissariats pour déposer plainte.
04:55 Ils sont accueillis. Mais ce qui se passe derrière,
04:58 ce sont des personnes qui ont été interpellées, qui ont été violentes.
05:01 Elles ne s'arrêtent pas au moment de leur entrée dans le commissariat.
05:04 Elles restent violentes lors de la fouille, lors de leur placement en garde à vue,
05:09 pendant les auditions. C'est une violence qui perdure à l'intérieur des locaux.
05:15 L'homme a été lui-même blessé, je crois. Est-ce qu'il a pu s'expliquer déjà ?
05:22 À l'heure actuelle, des informations que j'ai, il a été blessé par balle, il a été neutralisé.
05:28 Et il n'est pas encore en mesure d'être entendu par la police.
05:32 Il y a 15 000 policiers qui ont été blessés en intervention l'année dernière.
05:36 Il y en a deux fois plus qui sont blessés depuis 20 ans en intervention.
05:41 Qu'est-ce qu'il met en place rapidement, parce qu'on n'a plus beaucoup de temps,
05:44 pour vous protéger, vous, en fait ?
05:47 La protection, nous ce qu'on demande chez Alliance depuis des années,
05:50 c'est tout simplement qu'on applique les peines qui sont prononcées.
05:53 C'est-à-dire qu'un individu qui s'attaque à un policier, qui est violent avec un policier,
05:57 soit condamné à des peines de prison ferme et qu'il l'épurge, tout simplement.
06:00 Ça donnera un exemple pour tout le monde, et ça lui en passera l'envie sûrement de recommencer.
06:06 Les policiers ne sont pas équipés de gilets pare-balles,
06:09 y compris dans un commissarial, lorsque il y a des interventions de ce type-là à risque ?
06:14 Si, tout à fait, ils étaient équipés, mes collègues étaient équipés de gilets pare-balles.
06:18 Et malgré le gilet pare-balles, ils ont été équipés.
06:21 Malheureusement, le gilet pare-balles ne couvre pas tout le corps.
06:25 La scène a été filmée ?
06:28 Euh... Je ne sais pas, je peux pas répondre.
06:32 Là, je ne suis pas en mesure de vous répondre sur cette question.
06:35 Merci beaucoup, en tout cas Loïc Dessertaine, d'avoir été avec nous.
06:38 Policier Alliance délégué à Paris, je le rappelle.
06:41 Merci d'avoir été avec nous. On rappelle que parmi vos deux collègues blessés,
06:44 donc un toujours dans un état critique à l'heure actuelle.
06:47 Une courte pause, et puis dans un instant, un tout autre dossier, mais qui devrait vous passionner.
06:52 Ça concerne tous les automobilistes, c'est la casse-tête des Daudanes en France.
06:57 La justice est peut-être en train de remettre un petit peu de l'ordre dans cette affaire.
07:02 Vous savez qu'il y en a vraiment beaucoup en France. Je suis en train de chercher...
07:06 450 000, là, exactement.
07:08 Et ils ne sont pas tous aux normes. A tout de suite.
07:11 pour tout comprendre de l'actualité.

Recommandations