Jusqu'à ce que la mémoire nous sépare _ ARTE

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Alors que sa grand-mère est atteinte de la maladie d’Alzheimer, la réalisatrice interroge son grand-père sur les zones d’ombre de l’histoire familiale. Un vibrant témoignage intime.

Brigitte s’est mariée avec Bernard en 1956. Lorsqu’on a diagnostiqué chez elle les débuts de la maladie d’Alzheimer, il s’est promis de toujours veiller sur elle. Malgré son grand âge et les soucis que lui cause la santé précaire de son épouse, Bernard s’accroche à sa promesse…

Blessures enfouies

Depuis qu’elle est enfant, Juliette Thomas Brunet, l’une des petites-filles de Brigitte et Bernard, aime passer du temps avec eux, et, depuis ses 12 ans, les filmer, dans leur appartement parisien ou leur résidence secondaire à la campagne. Les mots prononcés pour un autre et les comportements imprévisibles de celle qu’elle surnomme affectueusement "Nanny" – en facétieuse octogénaire frappée par la maladie, Brigitte cache les objets, siffle l’apéritif au goulot ou débarrasse les fleurs du jardin de leurs bourgeons – sonnent pour Juliette comme une dernière chance d’en apprendre davantage sur le couple formé par ses grands-parents et les zones d’ombre de leur histoire familiale. Entremêlant avec délicatesse les images de films tournés en Super-8 depuis les années 1960 par "Daddy", son alerte grand-père, celles prises par Gilles, son père mort l’année de ses 20 ans, et les siennes au fil des ans, Juliette Thomas Brunet interroge la mémoire de Bernard, nonagénaire devenu un infatigable aidant. Au travers d’un demi-siècle d’histoire d’une famille française de la classe moyenne, des souvenirs d’un bonheur enfui et des blessures enfouies, un vibrant témoignage intime qui touche à l’universel.

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