Karim Zeribi : «Il faut regarder la réalité en face, une forme d’européisme béat n’est plus de rigueur»

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L’ancien député, Karim Zeribi, a commenté le peu de confiance qu’ont les Français au sujet de l’Europe à moins d’un mois des élections.

Transcript

00:00– Écoutez-moi, ce que je regrette, c'est qu'on parle toujours de l'Europe

00:04et on met le focus sur ce débat-là à un mois des élections européennes.

00:10Et une fois que les élections sont passées, pendant 4 ans et quelques mois,

00:17on est en train de considérer que finalement, cette Europe puissance

00:21dont on veut bien nous parler pendant la campagne,

00:24elle apparaît assez impuissante pour régler un certain nombre de questions.

00:27Et je pense que dans le sondage que vous avez évoqué,

00:30il y a 59% des Français qui sont soit en colère, soit inquiets.

00:38Et on n'a que 25% des Français qui cumulent à fois de l'optimisme

00:42et un regard positif.

00:43Donc ça veut dire qu'à un moment donné, il faut regarder la réalité en face

00:46et qu'une forme d'européisme BA, je dirais, n'est plus de rigueur.

00:52Il faut qu'on se dise, est-ce qu'on a fait l'Europe des affaires étrangères ?

00:55La réponse est non.

00:56Est-ce qu'on a fait l'Europe de la défense ?

00:57La réponse est non.

00:58Est-ce qu'on a fait l'Europe des PME ?

01:00On a 23 millions de PME.

01:01Allez vous demander au patron de PME, la réponse est non.

01:03Est-ce qu'on a fait l'Europe de l'énergie ?

01:05Non, on a un marché d'énergie, mais nous sommes très dépendants du reste du monde.

01:10Est-ce que nous produisons suffisamment en Europe

01:12sur un certain nombre de questions pour être autosuffisants ?

01:15Non, l'usine du monde reste la Chine, donc l'Inde.

01:18Et on est, sur la politique étrangère, assez suiveurs du choix des Américains.

01:22Donc cette Europe puissance composée d'un continent de 500 millions d'habitants,

01:26on a envie d'y croire.

01:27On n'est pas anti-européen, mais on doute.

01:30On a effectivement une forme d'inquiétude dans ce que l'on produit.

01:34Cette Europe, elle est très technocratique.

01:37Elle n'est pas politico-sans-snob du terme.

01:39Elle n'est pas proche des gens.

01:41Et elle donne le sentiment de nous déshabiller de notre souveraineté.

01:45Alors qu'on a envie, quand on est un démocrate,

01:47je dirais, de se dire que quand on vote, ça a du sens.

01:51Ça peut influer sur notre avenir.

01:52Là, on a le sentiment que Ursula von der Leyen,

01:55qui est élue par personne, qui est la présidente de la Commission,

01:57prend des décisions à la place de ceux qui sont élus.

02:00Dans le fonctionnement, dans la gouvernance, dans les choix,

02:03dans les résultats d'une Européenne,

02:04je pense qu'il faut regarder cette Europe en face.

02:07Si on veut maintenir l'Union européenne encore unie, solidaire et avec un cap,

02:12si on est dans l'européisme B.A., je pense qu'on est à côté de la plaque.

02:16C'est mon sentiment.

02:17Je suis profondément européen,

02:18mais je peux prôner une autre Europe que celle-là.

02:24Sous-titrage ST' 501

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