Guillaume Bigot - "Débat face à Jordan Bardella : C'était un naufrage pour Valérie Hayer"

Sud Radio

03/05/2024

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##L_EDITO_POLITIQUE-2024-05-03##

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00:007h39, Guillaume Bigaud nous a rejoint pour son édito politique, bonjour Guillaume.

00:04Bonjour Benjamin, bonjour à tous.

00:06Bon, les élections européennes, le décompte c'est dans un mois, le 9 juin prochain,

00:10d'ailleurs dernier jour aujourd'hui pour s'inscrire sur les listes électorales si ce n'est pas encore fait.

00:14Hier, c'était le premier match, un premier débat opposant Jordan Bardella,

00:17tête de liste RN à Valéry Ayé, tête de liste Renaissance,

00:20près de deux heures et demie de débats au total sur le plateau de BFM.

00:24Guillaume, vous l'avez regardé de bout en bout, c'était un débat équilibré ?

00:28Non Benjamin, la réponse est presque dans la question en fait.

00:31C'était pas un débat, c'était un naufrage, soyons sérieux, c'était un porte-avions face à une trottinette,

00:36sur la forme Mme Ayé récitait, ramait, avait constamment du retard d'ailleurs,

00:40elle paraissait vraiment empruntée, elle sonnait fausse,

00:43et sur le fond aussi, c'était faible du côté de Mme Ayé,

00:46avec le recyclage en début et en fin de séquence de la diabolisation,

00:50tout de suite l'épouvantable fasciste Jean-Marie Le Pen qui est entre temps

00:53devenu un point d'histoire de ce parti en fait.

00:57Vous savez que la forme c'est le fond qui remonte à la surface,

01:00et on a un peu vu aussi la vérité du macronisme, la mise en avant de ce que l'on est,

01:04et la certitude qu'en étant ce qu'on est, ça suffit à emporter la conviction.

01:07Je suis une femme, donc vous n'avez pas le droit de me couper la parole,

01:10je suis fille agriculteure, donc je connais l'agriculture,

01:12et tout le monde d'ailleurs doit me dire merci.

01:15C'était un peu une mise en abîme de l'arrogance du conformisme

01:18qui fait le fond de sauce du macronisme,

01:19et je pense que c'est suffisant et insuffisant, et ça tout le monde l'a vu.

01:22Par ailleurs, Bardella au dépit de son jeune âge, quoi qu'on pense de ses idées, est un pro.

01:27Quand on pense de ses idées, elle est une amatrice, un peu une novice.

01:29Or la politique c'est un art, ce n'est pas une technique.

01:31Un art exige à la fois de la pratique et du talent.

01:34Madame Ayé n'est pas dénuée de talent, elle en a un peu,

01:36mais elle n'a aucune pratique, elle était forcement virtuose,

01:39et Valérie Ayé a beaucoup de mérite quand même.

01:41C'est-à-dire ? C'est ironique ça ?

01:43Non, pas vraiment.

01:44Beaucoup de mérite ça ?

01:44Non, non, non, parce que Madame Ayé avait quand même bien préparé son débat,

01:48Madame Ayé ne s'est pas démontée,

01:50Jordan Bardella a même parfois sonné un peu décontenancé,

01:53voire nerveux, agacé face à cette novice,

01:55mais Valérie Ayé avait un énorme, énorme boulet au pied.

01:58C'est-à-dire qu'elle devait quand même assumer le bilan catastrophique d'Emmanuel Macron,

02:02la dette, l'inflation, l'effondrement de l'agriculture, l'ensauvagement,

02:05la fuite en avance sur la Russie avec les troupes au sol,

02:07avec le partage de l'arme nucléaire, je persiste, je signe.

02:11Aucun poids lourd d'ailleurs, aucune jeune pouce du macronisme ne s'est bousculée

02:14pour porter les couleurs de l'Europe puissance du Président de la République.

02:17On parle quand même de la liste du chef de l'État en exercice,

02:20et même du cœur de conviction du macronisme.

02:22Sorbonne 1, Sorbonne 2,

02:24s'il y a bien quelque chose qui fait une cohérence dans le macronisme, c'est ça.

02:27Et donc je pense que le choix de Mme Ayé et son naufrage

02:30reflète la désaffection des macronistes pour Emmanuel Macron.

02:33Non, il ne s'est pas gagné pour Jordan Bardella, Guillaume.

02:36Non, pas pour autant, et sûrement pas encore.

02:38Ce n'était pas vraiment d'abord le grand match de l'élection, ça j'ai souligné.

02:41D'abord, si Jordan Bardella est l'archi-favori,

02:43Valérie Ayé n'est pas nécessairement sa challenger.

02:46Raphaël Glucksmann va peut-être la dépasser.

02:48Ce sera un compétiteur d'ailleurs bien plus affûté.

02:51Et puis, le choc des deux rookies, on pourrait dire, de la politique française,

02:54reste à venir des deux jeunes pousses très talentueuses.

02:57Ce sera Bardella face à Attal, l'actuel Premier ministre,

03:00peut-être face au futur Premier ministre si Emmanuel Macron dissout.

03:04Et là, je pense que la concurrence sera autrement plus redoutable.

03:07Le piège de Jordan Bardella, c'est aussi celui du virtuel.

03:10Les sondages, les selfies, ce n'est pas rien.

03:12Ça révèle une véritable séduction, un véritable engouement,

03:17un talent aussi assez hors normes de Jordan Bardella.

03:19Mais ça ne veut pas dire pour autant qu'il y aura une participation suffisante dans son camp

03:24pour coller avec les intentions de vote qui sont très très hautes,

03:26et même les certitudes de vote.

03:28L'abstention est très haute aux Européennes, plus haute encore chez les acteurs du RN.

03:31La victoire est assurée, mais le triomphe n'est pas garanti.

03:34Avec quand même quelque chose qui était marquant hier,

03:37c'est ce dialogue de sourds également entre Jordan Bardella,

03:41qui voulait rappeler un peu le bilan de Macron,

03:43politique nationale, et puis Valérie Ayé,

03:45qui voulait mettre ça de côté pour parler surtout des Européennes

03:48et du bilan européen du groupe Renaissance.

03:50C'est vrai que c'est un peu particulier.

03:51C'est un débat sans vraiment l'être, d'une certaine manière.

03:54C'est un débat qui a vite tourné à l'effondrement de Madame Ayé.

04:01Guillaume Migaud, en tout cas, on vous retrouve dans quelques minutes après le journal de 8h

04:05pour justement continuer de parler de ces Européennes.

04:07Ça se rapproche, ça se rapproche, et il est important d'en parler.

04:11On sera, dans un instant, Guillaume Migaud en compagnie de Frédéric Dhabi,

04:14qui est directeur général d'opinion du groupe IFOP.

04:16Et puis, je vous rappelle, l'invité de Jean-Jacques Bourdin,

04:19à 8h30, tout à l'heure, son invité politique,

04:22c'est François-Xavier Bellamy, député européen,

04:24et puis, bien évidemment, tête de liste LR pour ces élections européennes.

04:28Dans un instant, on va parler d'Emmanuel Macron, mais sur toute autre chose.

04:31Emmanuel Macron qui persiste et signe.

04:34Oui, il y a la possibilité ouverte d'envoyer des troupes occidentales au sol en Ukraine,

04:39sous certaines conditions.

04:40On vous explique tout cela dans un instant sur Sud Radio.

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