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  • 30/04/2024
Agressé à Nice avec sa compagne par deux hommes ayant tenu des propos sexistes, Anton était l’invité de La Matinale, ce mardi 30 avril, sur CNEWS. Il a raconté son agression et a exprimé son ressenti quelques jours après le drame : «C’est difficile de se dire que maintenant, en sortant, on risque cela. On se demande si on doit se taire ou continuer à dire ce qui nous dérange».

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Transcription
00:00 Alors écoutez c'est simple, on est sortis d'un anniversaire dans le Vieux-Nice
00:04 et sur le chemin du retour en allant récupérer le Uber,
00:09 on s'est retrouvés alpagués par deux personnes qui s'en sont pris violemment et verbalement à nos compagnes respectives.
00:17 Et on a dû répondre, on a dû leur demander exactement ce que...
00:23 gratuitement, la gratuité des choses et on s'est retrouvés lynchés par ces deux individus.
00:29 Entourés de plusieurs témoins dans la vieille ville de Nice.
00:33 Et du coup ça a mal fini, ça a mal fini pour un de mes amis qui a quand même fini à l'hôpital avec de grosses échymoses,
00:42 pour ma compagne aussi et une jeune fille de 19 ans qui a perdu une dent et la maxillaire fracturée.
00:50 Comment allez-vous, vous et les autres victimes ?
00:54 On se porte bien, on est content que les choses n'aient pas été plus graves,
01:01 qu'il n'y ait pas eu une lame de sortie, un couteau ou quelque chose de pire.
01:05 On est content que l'ami qui s'est pris un coup de pied dans la tête n'ait pas fini handicapé ou tétrapédique.
01:12 Maintenant, psychologiquement c'est quelque chose qui est compliqué
01:16 parce que pour ma part, j'ai vu ma chérie se faire taper par des garçons, ce qui est censé ne pas arriver ou ne pas être normal.
01:25 Et pour eux aussi, psychologiquement, je pense qu'on a quand même le moral à zéro.
01:31 C'est difficile de se dire qu'en sortant maintenant, on risque ça.
01:35 Est-ce qu'il faut se taire pour ne pas se faire taper ?
01:38 Ou est-ce qu'il faut continuer justement à aller de l'avant
01:43 et continuer à dire les choses qui nous dérangent pour qu'on puisse continuer à passer des bons temps ?
01:48 Les deux individus ont été interpellés et relâchés.
01:53 Voilà, c'est les nouvelles qu'on a eues hier.
01:56 Ils ont été relâchés. Les raisons exactes, je ne sais pas.
02:00 C'est assez étonnant. Ils sont multirécidivistes, visiblement.
02:04 Ce n'est pas la première fois que ça arrive.
02:06 Pourquoi est-ce qu'on peut se permettre de continuer à faire ça,
02:11 de continuer à s'en prendre à des personnes qui veulent juste faire la fête tranquillement ?
02:16 Aujourd'hui, la politique fait qu'on peut se permettre de relâcher des personnes qui font des choses comme ça.
02:27 Ils sont de nationalité russe. Qu'est-ce qui les gênait intrinsèquement, à votre avis ?
02:33 Comment est-ce que vous analysez les choses ?
02:37 Visiblement, vu les insultes qu'il y a eu à l'égard des filles, c'est peut-être la tenue ou le dérangement.
02:49 C'est parti pour que ça soit au niveau des filles.
02:52 Ce sont les filles qui se sont fait insulter. Ça a peut-être dérangé.
02:55 Ça a peut-être été un problème pour eux.
02:57 Est-ce que c'est un problème politique, un problème religieux ?
03:02 Je n'en sais rien du tout. Je sais juste qu'elles se sont fait insulter.
03:05 Et puis nous, on ne les laisse pas faire non plus.
03:10 Évidemment. Vous avez une date de procès, au moins, que vous dit la justice ?
03:14 Ces individus ont été relâchés, mais ils vont être jugés un jour.
03:18 Qu'est-ce que vous disent votre avocat et les juges ?
03:21 On a rendez-vous avec l'avocat ce matin à 9h et on attend des nouvelles.
03:26 Visiblement, ce sera au début de semaine prochaine ou au milieu de semaine prochaine.
03:30 Il y a une procédure en cours. A voir jusqu'à où cette procédure va aller.
03:35 Il y a un vrai préjudice. Déjà, préjudice physique.
03:40 Vous avez été tous les cinq violemment agressés.
03:45 Préjudice physique. Et puis psychique.
03:47 J'imagine qu'on fait un peu plus attention quand il vous est arrivé une telle mésaventure, une telle agression.
03:55 Oui. C'est vrai qu'il y a eu des choses.
04:01 Hier, on a retourné sur les lieux de la Seine.
04:06 Et c'est vrai que psychologiquement, c'est quand même compliqué.
04:10 C'est vrai qu'on peut avoir peur.
04:14 On peut se dire que ça va être compliqué de repartir dans le Venise, de repartir faire la fête correctement.
04:23 Je suis désolé, je suis sur mon lieu de travail, donc il y a un peu de bruit.
04:27 Mais il va falloir continuer de le faire. Il va falloir continuer à sortir, à prendre l'apéro et à combattre ça.
04:35 Parce qu'on se doit de le faire.
04:37 [Musique]
04:40 [SILENCE]

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