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  • 27/04/2024

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00:00 Il ne faut pas avoir peur, comme le dit notre ami Clochefab.
00:04 Bonjour à tous, vous êtes sur Géopolitique Profonde, la chaîne qui est là pour remplacer les médias subventionnés.
00:11 Alors voilà, aujourd'hui on va parler beaucoup d'Afrique parce que c'est aussi l'actualité.
00:15 Et puis parce que nous on a un spectre très large et justement on parle de géopolitique et c'est excessivement important.
00:23 Mais avant ça, n'oubliez pas la lettre de Géopolitique Profonde de ce mois-ci, du mois de février.
00:30 Vous avez Gérard Ozon, Madame Calactéro, M. Kerlerzin, Jean-Maxime Corneille, Philippe Perlin qui écrivent dans ce mois-ci,
00:39 dans cette excellente lettre, donc vous y abonnez, c'est en bas en description.
00:43 Et vous avez en cadeau la géopolitique de l'or de notre ami Frank Pemgham. Voilà, vous saurez tôt tout sur l'or.
00:53 Évidemment, vous mettez un petit pouce sur la cloche pour avoir les vidéos en exclusivité et ne jamais les louper.
01:03 Alors vraiment, aujourd'hui je suis très très fier, mais vraiment très très fier, ça fait déjà la deuxième fois,
01:07 de recevoir M. Kimiseba qui est avec nous.
01:10 Est-ce que, tiens, révolutionnaire, africain, comme j'ai pu le dire, comme je le vois sur votre Twitter,
01:16 est-ce que ça c'est la définition de ce que vous êtes ?
01:19 – Bonjour à vous Mike, j'espère que vous allez bien déjà pour commencer.
01:22 Bonjour à tous les téléspectateurs, ou du moins à tous les internautes, pour être plus précis,
01:26 même si de nos jours on peut, grâce au câble HDMI, mettre les vidéos du téléphone sur grand écran.
01:33 Quand on parle de révolution, on parle de révolution, révolution signifie le retour au commencement,
01:39 en essayant de transcender un passé qui peut être un passé de déconstruction, un passé de dégénérescence.
01:45 Mon objectif c'est de retourner à un état, d'être dans une dimension où notre population sera débarrassée
01:53 de toute sconction, de toute dégénérescence, de toute acculturation, c'est un processus long.
01:58 Et c'est un processus en réalité mondial, parce que toutes les populations du monde,
02:02 du sud global en réalité, mais même parfois du nord,
02:05 en ce qui concerne un certain nombre de prolétariats, en Occident, sont confrontées
02:09 à l'ultime forme de colonialisme au XXIème siècle qui est le mondialisme.
02:13 Et donc, qui est révolutionnaire, pas révolutionnaire sous Besançonot, qu'on soit très clair,
02:19 c'est celui qui est dans une dynamique de tout faire pour se débarrasser d'un présent
02:24 qui est en train d'asphyxier la culture, la tradition et la vision de sa population,
02:27 l'identité de sa population.
02:29 Et en ce sens-là, si c'est révolutionnaire cela, je me considère comme étant dans cet axe.
02:35 - Alors, vous êtes aussi président de l'ONG Urgence Panafricaniste.
02:39 Vous avez écrit cet excellent livre, d'ailleurs on a eu cet entretien là-dessus,
02:43 sur "Philosophie de la panafricanité fondamentale".
02:46 Est-ce que, et ma question ce serait, est-ce que l'Afrique est vraiment le berceau
02:53 de cette résistance face au mondialisme ?
02:55 Parce qu'on a l'impression que, déjà en Occident, les populations sont quand même,
03:00 on va dire endormies, pour ne pas dire plus.
03:02 Et on voit que c'est vraiment en Afrique où on résiste face à ce que veulent faire ces mondialistes.
03:12 - Alors, je pense qu'il est difficile de dire que les populations, de manière générale,
03:16 en Occident sont endormies, parce qu'on a quand même vu des mouvements sociaux
03:19 qui allaient dans le sens de la contestation de leur établissement minoritaire,
03:23 ou en tout cas minorisé, on va dire ça comme ça, par les systèmes médiatiques occidentaux.
03:29 Mais il est évident que l'Afrique est aujourd'hui le centre de gravité d'une contestation mondiale.
03:33 Et c'est pour cette raison aussi qu'on observe que différentes puissances dans ce monde
03:38 essayent de mener une guerre à travers justement le territoire africain.
03:45 L'Afrique c'est un continent d'innombrables ressources,
03:49 c'est un continent qui est à la base de l'existence de l'être humain dans sa globalité.
03:54 Et donc par conséquent, il est évident que le réveil de ce continent,
03:59 qui dit réveil dit endormissement, alors que les choses sont beaucoup plus complexes que ça en réalité.
04:03 Mais l'insurrection et la résurrection de ce continent permettra à mon sens,
04:08 je pense, plus que jamais un bouleversement sur l'ordre mondial.
04:12 Et on ne peut pas parler de multipolarité sans parler de prise de responsabilité du continent africain.
04:16 - Alors, je vais vous présenter d'abord, après on va revenir à l'entretien impertinent,
04:21 les intervenants qui seront à côté de vous.
04:23 Alors nous avons Olivier Piacentini, économiste, spécialiste du Bénin.
04:29 On m'a dit que spécialiste du Bénin.
04:30 - C'est la première fois que tu as un plateau avec deux béninois.
04:32 - Ah, c'est vrai que vous aussi...
04:34 - Kémy Seba et Benin Watsou, chez moi je suis béninois d'adoption.
04:37 - C'est vrai, tu vas nous raconter pourquoi d'ailleurs, comment ça s'est passé.
04:41 Là, tu as écrit "La chute finale de l'Occident, survivra-t-il ?"
04:46 ainsi que "Le mirage mondialiste".
04:49 D'ailleurs, en tant qu'économiste, tu as été un des premiers à parler de ce mondialisme
04:56 qui englobe la globalisation, etc. et qui s'attaque aux identités et au peuple.
05:01 - Aux idées, aux identités, au peuple et aux économies également.
05:05 C'est-à-dire que ça touche également la souveraineté économique des nations.
05:09 C'est ça qui est important.
05:10 - Parle-nous aussi de ton histoire avec le Bénin.
05:13 - Mon histoire avec le Bénin remonte à l'année 2000 très précisément,
05:17 la date où j'ai rencontré ma femme qui est donc béninoise.
05:20 - Je l'avais deviné.
05:21 Je me demandais par quel miracle il pouvait être béninois,
05:24 mais je n'ai pas réfléchi longtemps.
05:27 - Mais vous savez que je connais très probablement un parent à vous, à Cotonou.
05:33 Et donc ça fait 24 ans que je suis marié avec mon épouse.
05:38 Alors ça fait quelques années que je ne suis plus revenu au Bénin,
05:39 mais c'est un pays que je connais très bien, j'y ai été au moins une dizaine de fois.
05:43 Je conseille à tous les internautes qui ont envie de découvrir l'Afrique
05:47 de commencer par le Bénin parce que c'est un pays très hospitalier
05:50 avec une culture très authentique.
05:52 Et les gens aiment beaucoup justement le contact avec les Français en particulier,
05:57 je trouve, et on a toujours un très très bon accueil.
05:59 - Merci beaucoup cher Olivier.
06:01 En face, Jean-Maxime Corneille, analyste, il écrit sur "Géopoétique profonde".
06:06 Il a traduit "American Warrior in Crisis".
06:11 Mon anglais, t'as vu, c'est pas mal.
06:13 - Oui, oui, oui.
06:14 - Je suis content que tu sois là ce matin.
06:16 - Moi de même, moi de même, d'autant plus que j'ai beaucoup travaillé
06:19 sur le sujet de la France-Afrique et surtout celui méconnu de son dévoiement,
06:24 la façon dont a été dévoyé le système de la France-Afrique,
06:27 notamment pour aboutir à aujourd'hui à une situation dans laquelle
06:29 aucune solution politique patriotique ne peut être financée en France.
06:33 Donc ça mériterait évidemment développement,
06:35 mais du coup ça me touche d'autant plus d'être là que c'est vraiment un sujet
06:38 qui est un énorme enjeu dans le contexte des BRICS.
06:40 - Merci beaucoup cher Jean-Maxime.
06:42 Alors, il a dit quelque chose d'intéressant, il a dit "France-Afrique dévoyée".
06:46 Ça veut dire qu'il y a quand même quelque chose,
06:49 une envie aussi de France-Afrique, même si elle n'était pas dévoyée par exemple.
06:53 - Dans quel sens ?
06:54 - Dans le sens où si elle est France-Afrique dévoyée,
06:58 ça veut dire qu'il peut y avoir une France-Afrique qui aurait pu être non dévoyée
07:02 et donc il y a une forme de...
07:02 - Il y a eu en réalité un dualisme, et là c'est vraiment quelque chose,
07:05 c'est une ligne de faille à comprendre.
07:06 Un dualisme entre la colonisation en tant que réalité sociale,
07:11 vieille comme l'histoire des hommes,
07:12 c'est ce que les Russes font en Asie centrale,
07:14 c'est ce que la France a pu faire au début,
07:16 disons durant une partie de l'Empire colonial français,
07:18 mais on a eu surtout un colonialisme prédateur
07:22 qui a toujours doublé cette colonisation
07:23 et qui s'est aggravé en France dans un contexte bien particulier.
07:26 - Lequel contexte ? Républicain ?
07:27 - Monsieur Kémy Séba, bien sûr, républicain,
07:30 à partir de 1817 exactement, la soumission de la France par la Citi,
07:33 et monsieur Kémy Séba a carrément raison de dire exactement
07:36 que le mondialisme est en réalité un nouveau néocolonialisme
07:38 à l'échelle de toute la planète et la France aussi le subit,
07:40 avec des exemples comme ABP.
07:43 - Bon, je rebondis, il est évident qu'on aura une ligne de fracture,
07:45 ce que je ne vais pas me dédier,
07:47 j'ai le même discours quel que soit l'endroit où je suis dans le monde,
07:51 pour moi il n'y a pas de dévoiement de la France-Afrique
07:53 puisque consubstantiellement la France-Afrique dans son système
07:56 et dans son idéologie telle que conceptualisée par Jacques Faucard
07:59 et son patron le général de Gaulle,
08:01 le héros des uns que je peux respecter n'est pas mon héros,
08:03 il ne le sera jamais,
08:05 n'allait pas dans le sens en tout cas des intérêts du continent africain,
08:08 ça c'est le premier point,
08:09 et je pense qu'il est important qu'on puisse le préciser.
08:11 - C'est pour ça que je l'ai relancé là-dessus.
08:12 - Oui, il n'y a pas de souci,
08:13 après je veux dire qu'on peut opposer des visions
08:16 dans la plus grande sérénité,
08:18 mon propos est des plus fermes dessus.
08:20 Maintenant, en ce qui concerne de manière beaucoup plus générale,
08:23 et là on peut se retrouver le globalisme,
08:25 il est évident que le globalisme est l'ultime forme de la colonisation,
08:28 et que ce globalisme a fini par s'attaquer même aux populations
08:33 des espaces d'où les élites en tout cas ont réussi
08:38 à imposer un système hégémonique aux quatre coins de l'humanité,
08:40 comme une sorte de retour de Boomerang,
08:42 sauf que le retour de Boomerang n'a pas touché les élites,
08:44 mais a attaqué la population,
08:46 qui déjà elle-même vivait dans des conditions
08:47 qui n'étaient pas toujours des plus merveilleuses sous ses dirigeants,
08:51 et on se retrouve aujourd'hui avec une colonisation intégrale,
08:54 c'est ça le globalisme.
08:55 Mais je pense qu'il est important pour comprendre ce schéma-là,
08:57 qu'on en revienne évidemment au XXème siècle,
08:59 à l'effondrement du mur de Berlin,
09:01 où la confrontation entre le communisme et le capitalisme
09:03 a vu la chute du communisme,
09:06 et a vu donc le capitalisme se développer
09:08 et connaître objectivement une dégénérescence de telle sorte
09:12 qu'il s'est muté dans un nouveau concept
09:14 qu'on appelle le néolibéralisme, à la fois économique et sociétal.
09:17 Souvent les gens parlent du néolibéralisme économique
09:20 en oubliant que l'aspect sociétal des choses
09:22 a une extrêmement grande importance,
09:24 et c'est cette économie…
09:25 Autant ce néolibéralisme sur le terrain économique
09:27 a colonisé bon nombre d'espaces aux quatre coins du monde,
09:30 c'est-à-dire que même des pays comme la Chine,
09:31 qui se dissent communistes dans leurs suprastructures,
09:34 font preuve sur certains aspects de néolibéralisme.
09:37 La Russie dont on parle,
09:39 le néolibéralisme économique est aussi présent.
09:42 Par contre, le néolibéralisme sociétal,
09:44 qui est le synonyme de l'occidentalisation du monde,
09:46 de l'American way of life,
09:48 ou de la mcdonnalisation du monde,
09:49 si on veut être un petit peu plus taquin,
09:51 est un courant qui a fini par fatiguer, agacer,
09:56 déranger différentes populations aux quatre coins de l'humanité.
09:59 C'est-à-dire qu'il y a un prêtre à penser,
10:01 vous êtes si, comme quand Obama vient voir Macky Sall,
10:03 si vous n'acceptez pas le mariage de telle entité et de telles entités,
10:06 vous n'êtes pas quelqu'un de civilisé.
10:08 Si vous n'acceptez pas la théorie du genre, vous n'êtes pas civilisé.
10:10 Si vous n'acceptez pas les manifestations d'éphémènes
10:13 qui viennent cracher, hurler ou uriner dans les églises,
10:16 dans les mosquées, dans les bois sacrés, vous n'êtes pas civilisé.
10:18 – Mais nous aussi on peut être agacé par ça.
10:20 – C'est exactement pourquoi…
10:21 – Non, je pense qu'on l'est pas assez justement.
10:22 – Mais c'est pour ça que je dis que…
10:24 – Je pense qu'on nous écoute pas.
10:25 – C'est pour ça que je dis que le prolétariat occidental
10:27 a subi le globalisme aussi de plein pied.
10:31 Il y a certaines résistances sur ce terrain-là
10:33 qu'à mon sens il ne faut pas minorer.
10:35 Donc, je dis aussi, le colonialisme qui a touché pour moi le Sud global,
10:39 c'est ce dont on parlait lorsque j'ai été invité au sommet des Brix
10:42 en Afrique du Sud récemment,
10:43 le Sud global a été touché par ça de manière extrêmement puissante.
10:46 Et le globalisme aujourd'hui est un colonialisme
10:48 qui touche et le Sud global et les prolétaires du Nord global.
10:51 Voilà un petit peu les choses telles qu'on pourrait les…
10:53 – Mais justement, comment font ces Etats africains,
10:57 peut-être pas forcément les Etats, mais en tout cas les peuples africains,
11:00 pour avoir cette forme de rébellion que nous, nous n'avons pas ?
11:03 Attendez, moi je vois quand même que le Niger, c'est soulevé,
11:07 le Burkina Faso, je vois le Sénégal aujourd'hui,
11:11 se soulève contre ce système, alors que nous,
11:15 les peuples français, allemands, espagnols,
11:18 eh bien nous restons très passifs malgré tout.
11:22 – Parce que le passif des populations du Sud global
11:26 et du continent africain en particulier est différent
11:28 du passif des populations occidentales qui ont cru
11:31 qu'elles étaient dans un cadre de liberté et de souveraineté plus grande,
11:39 alors que ce n'était pas le cas,
11:40 alors que nos populations n'ont jamais réglé la question
11:42 de la décolonisation réelle en tant que telle,
11:46 de telle sorte que la contestation qui se déroule aujourd'hui
11:49 sur le continent africain, certains n'ont même pas forcément tous compris
11:52 que c'est en réalité la lutte contre le mondialisme
11:56 qui est en train de s'opérer, on est en train de régler
11:58 un certain nombre de choses qui n'avaient pas été réglées auparavant
12:00 par rapport à la fin de la France-Afrique,
12:02 sachant que la France-Afrique n'est qu'un aspect de l'impérialisme
12:06 et du globalisme néolibéral dans sa sphère beaucoup plus grande,
12:10 c'est important qu'on le comprenne et qu'on l'entende.
12:12 Et donc, vous savez, quand on vit dans des pays où nos dirigeants,
12:17 qui sont bien souvent mal élus, pour ne pas dire auto-élus
12:21 les trois quarts du temps, vendent les ressources ou les brades
12:26 en l'essence de bacchiche émanant des pays qui veulent
12:29 prendre le contrôle de nos États, quand ces présidents persécutent
12:32 leur peuple mais se voient être loués par un certain nombre
12:35 de chancelleries occidentales, il est évident qu'à un moment
12:38 ou un autre, les populations finissent par se dire
12:39 "donc, vous là, vous ne nous dirigez pas, vous êtes des dirigeants dirigés",
12:43 c'est comme ça qu'on les appelle de manière générale.
12:45 Quand on essaie de se rebeller, c'est l'armée française
12:48 ou les armées occidentales qui soutiennent ces dirigeants-là
12:51 qui sont en train de nous tirer dessus.
12:54 Il y a le terroriste, il y a eu l'assassinat de Kadhafi
12:55 qui a déstabilisé le Sahel et qui a entraîné
12:58 une insécurité spectaculaire.
12:59 L'armée française n'a absolument rien réglé sur ces questions-là
13:03 et parfois même nos dirigeants et l'armée française
13:05 empêchaient les militaires de commettre ou de répondre
13:09 aux exactions venant de ces terroristes.
13:11 Donc, je pense que c'est tous ces éléments additionnés
13:14 qui ont constitué, qui ont contribué, à mon sens,
13:17 un processus de révolution qui a commencé il y a un certain nombre d'années.
13:23 Je pense qu'à partir de 2014-2015, on a effectué déjà des manifestations
13:28 en organisation et en jouissance panafricaniste,
13:30 qui est notamment celle qui a instauré ce qu'on appelle
13:32 le front anticolonialiste français en Afrique, le front anti-CFA.
13:36 On a effectué des manifestations en 2015, 2016, 2017, 2018
13:40 dans toute l'Afrique francophone.
13:42 Et à la suite de cela, il y a eu par la suite la logique maintenant
13:47 des luttes contre les bases militaires françaises,
13:50 mais pas seulement, occidentales de manière générale.
13:53 Et on a commencé à tout faire pour lutter contre nos dirigeants,
13:56 qui, à mon sens, sont les marionnettes de l'oligarchie d'Occident.
13:58 – Alors, j'ai l'impression qu'il y a aussi deux choses de plus en Afrique
14:01 qu'il peut y avoir en Europe.
14:03 D'abord, j'ai l'impression que les gens sont là d'être au courant
14:07 de la globalisation et du progressisme que les mondialistes balancent,
14:13 ce qui n'est pas le cas.
14:14 Et moi, je le vois quand je fais des reportages terrain,
14:17 je vois que les gens ne sont pas au courant de…
14:19 En France, je parle, quand on parle de ce qui se passe des LGBT,
14:24 de la sexualisation, de toutes ces choses,
14:26 les gens me disent "mais qu'est-ce que c'est ?"
14:27 Et deuxième chose, j'ai l'impression aussi qu'il y a un courage plus important
14:31 au sein des peuples, donc vous pourrez peut-être prendre un exemple ici.
14:36 – De toute façon, nos peuples sont beaucoup plus enracinés dans la tradition.
14:39 – Ben voilà.
14:39 – Continent africain, je pense que si on ne comprend pas cette réalité-là,
14:42 on ne pourra pas comprendre comment les choses se déroulent.
14:44 Alors, eux, ils n'appellent pas lutte, c'est ce que je disais tout à l'heure,
14:47 ils n'appellent pas lutte contre le mondialisme ou autre,
14:49 mais ils disent, il est hors de question qu'on viole notre tradition.
14:52 On a notre culture, on a notre identité, on a notre tradition,
14:54 on a nos croyances, on a notre perspective, notre paradigme du monde.
14:58 Et donc, par rapport à ces réalités-là,
15:00 vous ne pouvez pas venir imposer un schéma exogène
15:02 qui vient violer justement nos identités, nos valeurs.
15:06 Et c'est ce qui fait que même des gens qui parfois sont des plus corrompus,
15:09 quand Barack Obama, le noir de la Maison Blanche,
15:11 je pense que tout est dit dans le résumé,
15:13 vient pour en gros civiliser Macky Sall,
15:17 Macky Sall qui pourtant est une très grande marionnette de l'oligarchie d'Occident.
15:21 Même Macky lui dit que ce que vous me demandez là,
15:23 c'est valable peut-être aux États-Unis, mais ça ne sera pas valable…
15:25 – Dans le bulbar, il a dit dans le bulbar.
15:26 – Voilà, exactement, sur le continent africain.
15:29 Et je pense que c'est cet écosystème traditionnaliste
15:33 qui fait des pays africains, comme dans un certain nombre d'idées,
15:36 dans une moindre échelle, mais des pays arabes,
15:38 je dis dans une moindre échelle parce que quand vous allez à Dubaï
15:40 ou quand vous allez dans certains endroits,
15:41 vous avez l'impression que la dégénérescence occidentale,
15:44 on peut la trouver aussi dans ses capitales et dans ces pays-là,
15:47 mais le continent africain est sur ce socle traditionnaliste et identitaire,
15:53 multiple et varié, mais avec une racine commune comme les échères antadiopes,
15:56 qui entraîne et qui permet de résister beaucoup plus facilement
15:59 à ce genre de déviance en tant que pays.
16:00 – Qu'est-ce que c'est ? C'est aussi la religion peut-être ?
16:03 Le spirituel qui fait que… alors qu'ici on est plutôt dans l'AICJ ?
16:06 – Je pense que la dimension métaphysique,
16:08 les pays qui comprennent qu'il n'y a pas de révolution,
16:11 de manifestation physique sans une logique métaphysique,
16:15 sont beaucoup plus protégés des dérives du globalisme et du mondialisme.
16:18 Et par exemple le pays qui est le mien, le Bénin,
16:21 qui est un pays qui s'appuie sur un socle traditionnaliste
16:24 avec ce qu'on appelle le Vodoun, avec le Fa et tout ce qui s'en suit,
16:29 mais ça n'empêche pas qu'il puisse y avoir des chrétiens et des musulmans
16:32 qui vivent dans un relative amitié et fraternité,
16:39 il faut qu'on puisse le dire aussi,
16:40 parfois dans une même famille,
16:41 – Mais c'est vrai, je ne suis pas un témoigné.
16:43 – Et des voudouisans, eh bien eux, il y a des choses qui sont ancrées
16:48 dans nos valeurs et personne ne pourra venir nous imposer
16:51 un schéma qui est différent de ces réalités-là.
16:53 Et je pense que c'est pour cela que dans ce cycle
16:58 que certains appellent l'âge de fer, d'autres vous rappellent la fin des temps,
17:01 d'autres vous rappellent le Kali Yuga, peu importe le nom que vous lui donnez,
17:04 mais le continent africain va être la boussole de la résistance
17:08 à cette dégénérescence imposée par l'oligarchie d'Occident.
17:11 Une dégénérescence que cette oligarchie prône pour tout le monde,
17:13 mais dont elle se prémunit elle souvent parce qu'elle sait qu'elle veut pousser
17:16 les masses à la dérive tout en se préservant elle de ces dérives.
17:20 – Est-ce que le panafricanisme est aussi un ciment qui relie les gens ?
17:24 – C'est l'idéologie de la libération, chaque bloc civilisationnel a une idéologie
17:29 qui lui permet d'avancer dans le cadre du dépassement,
17:32 de la transcendance et de la résistance en tant que telle.
17:35 Le panafricanisme c'est l'unité des diverses formes d'africanité
17:37 dans le but d'obtenir une collective souveraineté,
17:39 en s'appuyant sur les spécificités de chacun, c'est comme un bouquet de fleurs,
17:43 ce sont toutes des fleurs mais avec différentes couleurs,
17:45 différentes manifestations etc.
17:48 Et le continent africain a ces réalités-là.
17:50 Alors je spécifierais beaucoup plus les choses par rapport au continent africain,
17:55 l'Afrique subsaharienne qui a objectivement des problématiques beaucoup plus communes,
17:58 il ne faut pas qu'on se monte sur ce terrain-là,
18:01 et le panafricanisme est né dans la diaspora,
18:04 ce sont des africains de la diaspora qui ont connu l'esclavage,
18:06 puis ensuite qui ont connu la discrimination, l'oppression,
18:09 qui ont conceptualisé ce courant et ce courant par la suite a reflué
18:12 sur le continent africain, a été repris par des gens comme Kwame Nkrumah,
18:16 par Cabral et autres etc. pour que cela puisse être une idéologie de révolution,
18:20 c'est Donald R. Kamara qui parlait de la théologie de la libération,
18:23 notre théologie de la libération à nous c'est le panafricanisme en tant que tel,
18:26 et je vais plus loin en parlant de la panafricanité fondamentale,
18:29 parce que j'explique et j'expose qu'il ne peut pas avoir cette théologie de la libération
18:34 sans qu'on soit à la fois dans une dynamique matérielle
18:37 et dans une compréhension aussi de la résistance dans le domaine de l'immatériel.
18:41 – Panafricanisme, pas la négritude par exemple, ça n'aurait pas pu être un négritude ?
18:45 – Oui bon après le terme qui dit pas négritude dit négritude,
18:48 négritude est un terme un petit peu désuet, la fierté d'être nègre,
18:53 moi je suis quelqu'un qui respecte profondément,
18:55 je vais dans quelques temps en Guadeloupe… – C'est Césaire ?
18:59 – Césaire c'était à Martinique mais bon c'est le même espace,
19:02 je vais en Guyane, j'ai l'encontre en Damas qui était aussi l'un des piliers de la négritude,
19:05 mais il y avait aussi Saint-Gaure qui n'est pas quelqu'un que je porte dans mon cœur,
19:08 qui était nègre dans ses propos,
19:10 mais qui était fier d'être noir dans ses propos mais pas dans sa pratique.
19:14 Donc je pense qu'on a dépassé le cadre de l'exaltation de la fierté d'être nègre,
19:18 aujourd'hui on est dans un cadre de se déterminer par nous-mêmes,
19:20 pour nous-mêmes, pour notre propre destinée,
19:22 et cette unité des diverses formes d'africanité,
19:25 de toute façon est en adéquation avec les enjeux du moment,
19:27 on est dans un monde multipolaire,
19:28 donc il faut que chaque pôle puisse se constituer en fonction d'un certain nombre de facteurs.
19:32 – C'est-à-dire que la négritude était la première étape,
19:34 et après il fallait passer par la panafric…
19:36 – Alors la négritude est un segment de cette première étape,
19:39 il y en a d'autres si on veut faire,
19:40 parce qu'il faut qu'on ait une vision précise sur ces choses-là,
19:42 il y avait ce qu'on appelait aussi le black nationalism,
19:44 qui est un courant idéologique qui est pour certains,
19:46 même peut-être l'ancêtre du panafricanisme,
19:48 qui est la défense des diasporas noires,
19:50 pour que ceci puisse s'organiser face aux différentes dérives,
19:54 aux différentes oppressions auxquelles elles étaient confrontées.
19:56 Et c'est par la suite cette synthèse de tous ces courants-là,
19:59 puisque la révolution haïtienne qui a été un centre de gravité dans tout cela,
20:01 qui a créé le panafricanisme,
20:03 qui par la suite a reflué sur le continent
20:04 et a donné un certain nombre d'exemples extraordinaires.
20:08 – Et lorsque M. Ousmane Sonko,
20:11 qui aujourd'hui est emprisonné par Macky Sall sur une histoire,
20:14 enfin une fausse histoire de viol,
20:16 ou que sais-je encore, enfin voilà,
20:18 on sait comment ça se passe avec M. Macky Sall,
20:21 se revendique panafricaniste, ça veut dire là c'est quoi ?
20:25 C'est-à-dire c'est une institutionnalisation dorénavant de l'idéologie,
20:29 ça veut dire que voilà, elle est là, elle est bien présente ?
20:31 – Le panafricanisme était institutionnel bien longtemps
20:34 avant que Ousmane Sonko se revendique,
20:35 d'ailleurs la revendication du panafricanisme d'Ousmane Sonko est très récente,
20:40 il n'a pas forcément commencé son parcours politique sur ça,
20:42 au départ c'était très centré sur Sénégal,
20:44 il y a eu un certain nombre de travaux qui ont été effectués
20:46 par notre organisation et beaucoup d'autres
20:48 pour créer un écosystème justement panafricaniste,
20:50 moi, Nathalie Young, mais beaucoup d'autres et tous qui s'en suivent,
20:53 et par la suite Ousmane Sonko a beaucoup plus mis l'accent dessus.
20:57 Mais le panafricanisme est institutionnel depuis Kwame Nkrumah,
21:00 il est institutionnel depuis Patrice Lubumba,
21:02 il est institutionnel depuis Amilcar Cabral, etc.
21:04 Donc disons que le frère Ousmane Sonko a compris,
21:11 intelligemment, récemment ces dernières années,
21:13 mais a compris qu'il ne peut pas mener un combat
21:15 en étant déconnecté d'une dynamique globale,
21:17 même si je regrette qu'il ne se soit pas beaucoup plus appuyé
21:20 sur la logique qui a été effectuée dans la sous-région,
21:23 dans la logique de la multipolarité et de la compréhension
21:27 de s'allier de manière géostratégique, sans chercher des parrains,
21:30 mais chercher des partenaires, c'est pas la même chose,
21:32 avec d'autres entités qui pouvaient être des contrepoids communs
21:35 face à l'oligarchie occidentale.
21:37 Et le fait qu'il ait voulu se dissocier de ça, etc.,
21:40 je pense, ça contribue aussi à le fragiliser
21:42 et à faire en sorte qu'il n'ait pas le soutien ou le back-up
21:44 de puissances qui auraient pu l'aider,
21:46 en l'occurrence le Mali, le Burkina ou le Niger,
21:47 dans le cadre que l'on vient d'énoncer.
21:49 – Ça veut dire que quoi ?
21:50 Ça veut dire qu'il peut rester en prison et ne pas se présenter au présidentiel ?
21:53 – Moi, je ne suis pas commentateur spécifique de la vie sénégalaise,
21:59 même si je la connais très bien, puisque j'ai été journaliste politique
22:01 pendant de nombreuses années là-bas,
22:02 mais tout est possible aujourd'hui avec le report des élections,
22:08 Maki peut, pour x ou y raison, songer à le libérer,
22:11 en pensant peut-être que ça va apaiser la situation,
22:13 ça c'est quelque chose qui est une question sénégalaise,
22:17 une question à laquelle les Sénégalais seront plus à même, à mon sens, de répondre.
22:22 – Oui, même s'il y aura ses présidentiels, espérons qu'il y ait ses présidentiels,
22:25 parce que normalement il n'a pas le droit de faire troisième mandat,
22:27 mais bon, c'est bon, jamais.
22:29 – Je ne pense pas qu'il va le faire,
22:30 mais Maki a très peur que sa succession soit la succession d'un individu
22:36 qui en voudra au régime de Maki Sal et fera tout ce qui en soit possible
22:42 pour faire payer les dérives et les exactions du régime Maki Sal.
22:45 Donc Maki veut sécuriser le pouvoir après lui pour un de ses proches.
22:50 Or le problème c'est que les sondages donnent actuellement ses proches,
22:53 parce qu'il a son proche officiel et il a un proche officieux,
22:55 donnent tous ses proches perdants.
22:58 Et le problème c'est que si c'est un de ses adversaires qui gagne,
23:00 Maki peut se retrouver, comme les gens en Égypte là, en prison, d'accord ?
23:06 Et c'est quelque chose qu'il ne veut pas.
23:07 Donc le report des élections c'est un prétexte,
23:10 l'histoire de Karim Ouad qui demande à ce que les élections soient reportées,
23:13 il a saisi la balle au bon, il a reporté pour mieux se préparer
23:17 et essayer de soigner plus sa sortie, grosso modo c'est ça.
23:19 – Le fait que des pays quittent la CDAO c'est quand même un signal, c'est pas rien.
23:23 – C'est un signal qui ne vient pas des élites mais qui vient des masses.
23:26 Ça fait des années que depuis 2016 déjà,
23:29 on disait que la CDAO était aujourd'hui un conglomérat de…
23:33 non pas de… c'était pas la communauté économique des peuples de l'Afrique de l'Ouest,
23:36 c'était la communauté économique des mafiosi à la tête de nos États en Afrique de l'Ouest
23:41 qui suivent quelque part l'agenda dicté par l'extérieur
23:44 et c'est quelque chose qui n'était pas en adéquation avec la souveraineté des peuples.
23:47 On voulait une communauté des États, une communauté des peuples de l'Afrique de l'Ouest.
23:51 Et il faut bien comprendre que le panafricanisme marche beaucoup plus
23:54 au sein des masses de manière horizontale que dans une dynamique verticale
23:58 parce que les élites elles-mêmes suivent aujourd'hui l'agenda de l'oligarchie mondialiste en tant que telle.
24:04 Et donc elles ne sont pas en adéquation avec les souverainetés et les volontés des populations.
24:09 Moi, à la tête de mon pays, on a un homme comme Patrice Talon
24:12 qui a passé son temps à suivre la direction, à suivre les intérêts,
24:16 à suivre l'agenda du gouvernement français
24:18 qui lui-même suit l'agenda de l'oligarchie néolibérale.
24:21 Il suffit de voir le gouvernement d'Emmanuel Macron pour comprendre
24:23 qu'on n'est pas dans quelque chose qui est en adéquation avec la souveraineté
24:26 ou la volonté d'autodétermination du peuple français.
24:28 – Mais est-ce que le gouvernement français a encore se plié
24:30 comme il l'avait à l'époque de M. Foucard en Afrique ?
24:33 – C'est ça, c'est ce que les gens disent maintenant dans la réalité des faits.
24:37 – Mais justement dans la réalité.
24:38 – Moi je vous donne un exemple précis.
24:40 Il y a ce que l'on appelle les accords de coopération.
24:42 Les accords de coopération c'est Jacques Foucard, le général de Gaulle
24:45 qui ont proposé à la fin des prétendues indépendances,
24:48 je dis bien prétendues parce qu'elles n'ont pas été abouties,
24:50 qu'en échange de la sécurisation des présidents africains
24:55 qui souvent étaient mal élus ou ne l'étaient même pas,
24:57 en échange il y avait un certain nombre de matières premières
25:00 qui pouvaient être transmises avec beaucoup plus de facilité
25:03 sans qu'il y ait trop de contrôle aux entreprises françaises,
25:06 aux multinationales françaises, aux autorités françaises de manière générale.
25:09 En échange il y avait la sécurisation de l'accès aux ressources
25:14 via des bases militaires françaises qui étaient installées
25:16 dans un certain nombre de pays.
25:17 En 2024 cette chose-là est toujours présente.
25:20 Alors certains vont vous dire qu'il y a moins d'investissement,
25:22 c'est très intéressant, qu'il y a moins d'investissement
25:24 si on va sur un terrain économique au sens stricto sensus
25:27 des entreprises françaises,
25:28 ou moins de commerce avec l'Afrique francophone, etc.
25:31 Mais le problème c'est qu'on ne peut pas résumer la présence française
25:34 uniquement à cet aspect d'échange, d'interaction sur un terrain économique.
25:38 Le franc CFA on est dans un processus qui est beaucoup plus,
25:41 à mon sens, complexe.
25:42 Il y a eu des modifications suite aux mobilisations,
25:45 aux incarcérations qu'on a connues,
25:46 mais ces changements cosmétiques n'enlèvent rien au fait
25:49 qu'aujourd'hui on a un taux de change fixe arrimé à l'euro,
25:52 ce qui facilite un certain nombre d'interactions économiques
25:57 avec les entreprises européennes et in extenso les entreprises françaises,
26:00 alors que nous on voulait un taux de change flexible arrimé à un panier à devise,
26:02 parce que l'euro est une monnaie beaucoup trop forte pour nos économies locales
26:05 et cela anéantit tout processus de compétitivité.
26:08 Donc c'est dans ce cadre-là qu'on luttait et qu'on voulait faire bouger cette ligne.
26:12 Donc il y a à la fois la cooptation de dirigeants mal élus,
26:15 on l'a vu avec Kaka Déby, Mahama Déby au Tchad,
26:18 même si comme il sent qu'il est en train de se faire lâcher,
26:20 maintenant il se tourne vers la Russie de manière assez opportuniste et hypocrite.
26:24 Il y a d'autres dirigeants en Afrique de l'Ouest où on tolère des coups d'État,
26:29 en Afrique centrale, Brice Oligi, le général à la tête du Gabon qui a fait le coup d'État,
26:36 ça a été validé par Emmanuel Macron.
26:38 Et de l'autre côté, parallèlement, il y a maintenant les bases militaires,
26:44 même si on est en train de pousser pour que ces bases militaires puissent être expulsées,
26:47 parce que quand quelqu'un est censé venir vous aider,
26:50 mais son aide ne vous apporte strictement rien et facilite quelque part l'agression
26:53 d'entités qui veulent vous déstabiliser, il faut changer de partenaire.
26:56 C'est aussi simple que ça.
26:57 Et dire cela ne signifie pas qu'on a un problème avec le français en tant que tel,
27:00 parce que je le répète, le problème du panafricanisme,
27:04 contrairement à ce que certains médias veulent faire croire,
27:06 il n'y a pas de sentiment anti-français, ça n'a jamais été le cas.
27:10 Le prolétariat français souffre à moindre échelle, mais souffre aussi,
27:13 et nous nous sentons solidaires de lui.
27:15 Notre problème, c'est la politique oligarchique française sur le continent africain
27:20 qui ne va pas dans le sens des intérêts de nos populations.
27:22 – D'ailleurs, je suis très content que vous le disiez,
27:24 parce que les grands médias nationaux et subventionnés, eux, font ces amalgames.
27:30 Ma dernière question, et après on va passer au grand débat,
27:34 c'est plus centré sur vous,
27:37 est-ce que vous souhaitez avoir une carrière politique classique,
27:42 ou alors être dans une forme d'influence ?
27:46 Qu'est-ce qui vous va le mieux, à vous personnellement ?
27:49 – Il n'y a rien de classique dans notre parcours,
27:51 parce qu'aujourd'hui on est suivi par un nombre important de gens
27:53 en Afrique francophone et dans la diaspora,
27:55 ça n'a pas été par l'aide justement du système classique politique,
28:00 que ce soit sur le continent africain ou au sein du continent occidental,
28:03 par la grâce de Dieu pour ces deuxièmes parties.
28:05 Et il est évident que nous faisons déjà de la politique politique,
28:09 Politeia, participation à la vie de la cité,
28:11 nous sommes aujourd'hui des changemakers,
28:12 on contribue à faire tomber certains régimes et à en instaurer d'autres.
28:16 Je pense que le faiseur de roi, parfois, peut être plus important que le roi lui-même.
28:19 – L'influence.
28:20 – Maintenant, alors le terme "influenceur", quand on sait aujourd'hui ce que c'est…
28:23 – Oui, ça va, je peux galoper.
28:24 – J'avoue que ce n'est pas…
28:25 – Il dit l'influence, pas l'influenceur, influence.
28:27 – J'ai tendance à croire que ce n'est pas le terme le plus adéquat,
28:31 mais est-ce qu'on va vers une carrière plus institutionnelle ?
28:35 Il est évident que tôt ou tard, on va arriver vers cette voie,
28:37 beaucoup de gens me le demandent au sein de la jeunesse béninoise.
28:40 – Ce serait au Bénin ou ce serait à l'église ?
28:42 – Je suis béninois, donc par essence, il y a beaucoup plus de chances que ce soit au Bénin.
28:47 Actuellement, au moment où je vous parle, il y a beaucoup de jeunes qui nous demandent ça,
28:50 on parle avec beaucoup de partis de l'opposition.
28:53 Mais en dehors de cette réalité-là, il y a aussi maintenant,
28:56 sur le terrain beaucoup plus continental,
28:58 le jour où il y a une réforme des institutions au niveau de l'Union africaine,
29:02 il y a l'AES qui est en train de s'élargir
29:04 et qui va s'élargir encore plus d'ici quelques temps.
29:06 Au niveau sous-régional ou continental,
29:08 il y a aussi des perspectives sur ce terrain institutionnel-là que je ne néglige pas.
29:12 Mais tôt ou tard, on passera un stade de leadership de la société civile
29:14 là où nous sommes aujourd'hui, à leadership sur le terrain institutionnel, c'est évident.
29:18 – Merci beaucoup cher Kémy Séba.
29:21 La petite annonce et puis on va passer au Grand Débat.
29:24 Quand j'étais petit, je lisais dans le rayon BD des grandes surfaces.
29:28 Je n'ai pas beaucoup changé.
29:30 Sauf qu'à présent, je lis la revue mensuelle de "Géopolitique Profonde".
29:33 Qu'y a-t-il dedans ?
29:35 De l'économie, de la politique et bien sûr nos solutions financières
29:38 parce que s'appauvrir arrive très rapidement.
29:41 On peut vous aider à y voir plus clair dans vos finances.
29:43 Par contre, pour le reste, il va falloir grandir.