En cinq jours seulement, la vidéo cumule plus de deux millions de vues. Dans une vidéo postée sur TikTok, une jeune femme interpelle Emmanuel Macron sur la situation de sa mère, victime de violences conjugales, dont l’ordonnance de protection n’a pas été renouvelée.
00:00 Cher Président, vous qui avez annoncé faire de la lutte contre les violences faites aux femmes votre priorité,
00:04 j'ai l'honneur de vous annoncer que ma mère a perdu son procès.
00:07 Il y a un peu plus d'un an, ma sœur m'appelait pour me dire que ma mère s'était fait agresser en bas de chez nous par son ex-compagnon.
00:24 Après des mois à craindre la séparation, elle a finalement trouvé le courage de le faire.
00:28 Et lui, après des mois à la supplier de revenir, il a vu que ça ne marchait pas.
00:32 Alors un soir, il a attendu caché, toute la nuit en bas de chez nous,
00:35 et alors qu'elle rentrait d'une fête entre amis, il l'a agressé.
00:38 Cher Président, cette nuit-là, il ne l'a pas seulement agressé, il lui a fait une promesse.
00:41 Cher Président, il lui a promis que si elle ne revenait pas, il la tuerait, elle et peut-être même ses enfants.
00:46 Ça vous surprend ? Pas nous.
00:55 Cet homme est violent, colérique, obsessionnel, alcoolique, possède de nombreuses armes à feu et un casier judiciaire.
01:00 Président, je vous parle là d'un homme qui, il y a 6 ans, a scié le canon de son fusil.
01:04 Il nous a pointé et menacé ma mère et moi, pendant une crise de colère, hurlant qu'on méritait de mourir.
01:08 Pour information, mon cher Président, scier le canon de son arme est une technique qui permet de s'assurer de ne pas louper sa cible.
01:13 Et surtout qu'elle ne se relèvera pas tant la puissance du tir sera violente et l'aura réduit en morceaux.
01:18 Mon très cher Président, pendant que vous dormez paisiblement, ma petite sœur fait des crises d'angoisse et des cauchemars,
01:22 où elle y voit toute sa famille se faire tuer.
01:25 Le juge a déclaré ce monsieur innocent car, je cite, "peut-être qu'elle ment".
01:38 Cher Président, il y a deux procès en cours et celui qu'on a perdu était celui pour renouveler notre ordonnance de protection, valable seulement 6 mois.
01:46 Et un juge vient de refuser de protéger une mère et ses enfants car "peut-être qu'elle ment".
01:51 Cher Président, j'ai peur, parce que chaque jour je vois le compteur des féminicides augmenter.
01:55 Et depuis plus d'un an maintenant, je ne peux pas m'empêcher de penser qu'un jour, j'ai vu rire le nom de ma mère et de mes sœurs.
02:00 Parce qu'en lisant chaque enquête, c'est toujours la même chose.
02:02 Conjoint ou ex-conjoint violent, menace de mort, de nombreuses plaintes dépensées, la police alertée, mais elles n'ont pas été protégées et se sont faites tuer.
02:10 Si des termes ne sont plus parlants, mon cher Président, elles ont été étranglées, battues à mort, poignardées, torturées, brûlées vives, parce qu'on ne les a pas crues.
02:17 Et souvent les tueurs, enfin les assassins, encore une fois, utilisons les mots avec précision mon cher Président, car c'était prémédité.
02:22 Les assassins étaient connus des services de police.
02:25 Cher Président, il va la tuer, il va le faire, peut-être demain, dans six mois, dans un an.
02:30 Il y en a qui attendent des années que ce soit le bon moment.
02:32 Cher Président, je vous écris, mais je n'attends rien de vous.
02:34 Vous n'écoutez pas les mortes, alors vous n'entendrez pas les vivantes.
02:44 Je reçois des milliers de témoignages de soutien, de bienveillance.
02:47 Vous ne pensez pas que ça prendrait cette ampleur-là ?
02:49 Ça me dépasse un petit peu, j'ai essayé de répondre à tout le monde.
02:52 Cher Président, vous qui avez annoncé faire de la lutte contre les violences faites aux femmes votre priorité, j'ai l'honneur de vous annoncer que ma mère a perdu son procès.
02:59 Cher Président, il va la tuer, il va le faire, peut-être demain, dans six mois, dans un an.
03:03 Il y en a qui attendent des années que ce soit le bon moment.