Le secrétaire national Unité Jean-Christophe Couvy était l’invité de Midi News ce jeudi 18 avril sur CNEWS. Il a évoqué l'agression mortelle d'un jeune homme de 22 ans à Grande-Synthe, dans le nord de la France : «Les Français ne savent plus où ils habitent»
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00:00 Les policiers, les flics, c'est des sociologues de terrain.
00:02 Nous, on est au contact de la population.
00:04 Nous, les statistiques, elles sont tronquées, de toute façon.
00:06 Souvent, les statistiques, on sort, il faut les comparer avec ce qui est comparable.
00:10 Les policiers, on passe nos journées à faire des stats,
00:12 à faire remonter des informations, etc.
00:15 Donc, nos dirigeants, ne vous inquiétez pas, savent ce qui se passe en France.
00:19 On les a les vraies statistiques.
00:21 Ils ont tout un tableau de bord à leur disposition.
00:24 Ils ne peuvent pas ne pas savoir.
00:25 Nous, ce qu'on voit, effectivement, c'est qu'il y a une ultra-violence.
00:27 C'est chez jeunes.
00:31 Et en fait, cette ultra-violence-là, elle est difficilement réelle.
00:35 Alors oui, il y a plusieurs solutions.
00:37 Alors, on va faire des grenelles.
00:38 On va encore réfléchir des mois, des années sur ce qu'on peut faire.
00:41 Il va y avoir derrière, encore une fois, un beau livre qu'on va nous sortir,
00:44 qui va caler des armoires, parce que derrière, pendant ce temps,
00:47 nous, on est les mains dans le cambouis.
00:49 Donc, en fait, il faut vraiment taper fort.
00:51 Quand je dis taper fort, c'est effectivement, il y a des sanctions
00:53 avec des quantums de peine qui ne sont jamais atteintes.
00:56 Il faut quand même se servir de ça et montrer aussi l'exemple.
00:58 On l'a vu pendant les émeutes.
01:00 Quand il y avait des déferments et que les gamins prenaient tout de suite
01:04 eux de la prison, même si ce n'est pas grand chose qu'un jour, trois semaines,
01:07 un mois et qu'on fait de la prison, on voit qu'on arrive aussi à enrayer
01:10 des fois cette spirale négative.
01:12 Donc oui, il faut taper fort.
01:14 Il faut réagir. Il faut arrêter les palabres.
01:16 Maintenant, c'est trop tard.
01:16 Il faut sauver les générations qui vont arriver.
01:19 Ces générations-là de 20 ans, 22 ans, qui déjà s'entretuent
01:23 à coups de kalachnikov, de couteaux, etc.
01:25 Je ne sais pas comment on peut les rattraper.
01:26 C'est irratrapable.
01:27 Moralité, on va devoir se dépayer encore quelques années.
01:30 Mais aujourd'hui, les Français, eux, ils le voient devant chez eux,
01:33 dans toutes les villes moyennes, dans toutes les petites villes.
01:35 Et c'est ça, en fait, qui est palpable.
01:37 C'est qu'à une époque, effectivement, on avait des hommes politiques
01:39 qui nous disaient oui, non, m'arrêtez, vous faites de la caricature.
01:42 C'est fini la caricature.
01:43 Les gens le voient à leurs portes.
01:45 Vous allez dans certaines villes.
01:46 Moi, je viens de Périgueux, une petite ville, 35 000 habitants.
01:49 Je vous dis, c'est babel.
01:50 Les gens parlent différents langages, ne se comprennent pas.
01:53 On n'a pas la même façon de vivre.
01:54 Il y a tout un choc, en fait, effectivement.
01:56 Et aujourd'hui, c'est les Français ne savent plus où ils habitent.
01:59 Voilà, je suis désolé de le dire.
02:00 C'est un constat de terrain.
02:02 Alors, oui, il faut reprendre comme au rugby.
02:05 C'est les fondamentaux.
02:06 Les fondamentaux, c'est quoi ?
02:07 C'est le respect.
02:08 Respect déjà envers des parents, respect envers les professeurs.
02:10 Les professeurs, c'est pareil.
02:11 On leur a enlevé toute autorité.
02:13 Aujourd'hui, les professeurs, ils ne peuvent plus dire un mot.
02:15 D'ailleurs, on vous en parlerait peut être tout à l'heure.
02:16 Quand on dit non à un gamin, les parents arrivent et ils se font justice eux-mêmes.
02:20 Je veux dire, c'est toute la base de la société du vivre ensemble.
02:22 Ça aussi, c'est un joli mot vivre ensemble.
02:24 Mais on vit avec.
02:25 Mais nous sommes d'accord.
02:26 On vit avec des gens et des personnes qui ne respectent pas les règles de la société.
02:29 C'est cela qu'il faut remettre à raison.
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