Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui, il revient sur le chantier titanesque de Notre-Dame de Paris, 5 ans après l'incendie qui a ravagé la cathédrale, le 15 avril 2019.
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00:00 (Générique)
00:09 Bonjour à tous et alors j'ai perdu mes habitudes et ça va être une semaine compliquée forcément lorsqu'on aime les habitudes
00:15 mais en même temps de nouvelles habitudes de temps en temps sont agréables.
00:19 On va être avec Mickaël Poteau.
00:20 Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:21 Bonjour cher Mickaël, bienvenue avec nous puisque Virginie Hamon est en Gérardine.
00:27 Gérardine !
00:28 Bézardine Pascal !
00:30 Mais c'est pas possible !
00:31 On est vite remplacés ici !
00:33 (Rires)
00:35 Je vous assure, j'ai été déçu.
00:37 Et elle nous écoute en plus j'imagine, elle nous écoute du côté de Morlaix où elle est partie.
00:41 Pascal on recommence !
00:42 Exactement.
00:43 C'est une nouvelle semaine qui commence avec de nouvelles habitudes puisque Géraldine Hamon, vous voyez ne pas la voir.
00:51 Je sais que j'identifie quand je vois son visage son prénom et là Virginie Hamon...
00:57 J'ai tout son prénom.
00:59 Donc on va l'appeler d'abord Géraldine tout à l'heure, on l'appellera à l'heure du déjeuner.
01:03 Parce qu'elle est à Morlaix avec Colette.
01:05 Et elle mange une grosse choucroute.
01:07 Bah oui exactement, c'est le pays de Morlaix, le pays de la choucroute comme chacun sait bien évidemment.
01:13 Et elle est partie, ce qui est assez étonnant d'ailleurs, avec notre ami réalisateur.
01:17 Oui ils sont partis ensemble.
01:18 Fabrice Lafitte et Géraldine Hamon, ils sont tous les deux à Morlaix.
01:22 Quasiment au même endroit, c'est incroyable !
01:24 Incroyable, ils sont peut-être même dans la même maison, on ne sait pas.
01:27 Donc ce qui fait que c'est Julien Blanc qui est là.
01:29 Bonjour Pascal.
01:29 Bonjour Julien, qui sera le réalisateur.
01:31 Je salue évidemment Laurent Tessier.
01:33 Bonjour à tous.
01:34 Qui a préparé cette émission et je salue celui dont vous avez reconnu la voix.
01:38 Bien évidemment qui est, rappelez-moi votre nom.
01:41 Alors moi c'est Olivier, bonjour à tous.
01:43 Olivier Guénèque dit Monsieur Boubouk.
01:45 Voilà, bon.
01:47 On va parler de Notre-Dame, 5 ans après l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019.
01:53 Une journée spéciale sur Europe 1, les coulisses de cette restauration titanesque,
01:56 la réouverture est prévue le 8 décembre, les principaux défis de sa restauration ont été relevés.
02:02 Je vous propose d'écouter Emmanuel Macron en avril 2019.
02:06 Je vous le dis ce soir, nous sommes ce peuple de bâtisseurs.
02:10 Alors oui, nous rebâtirons la cathédrale Notre-Dame plus belle encore.
02:14 Et je veux que cela soit achevé d'ici 5 années.
02:18 Voilà, c'était l'engagement d'Emmanuel Macron et visiblement cet engagement il l'a tenu.
02:25 On sera tout à l'heure avec le secrétaire général de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
02:29 Et à l'instant nous allons peut-être être avec Christine.
02:33 Quand j'ai vu Notre-Dame j'ai pleuré Christine.
02:36 Mais avant cela, puisque Antoine Bienveau est avec nous,
02:39 qu'il a fait ce podcast qu'on peut écouter.
02:43 Et c'est une question aussi que je poserai tout à l'heure à Olivier Joss.
02:45 Est-ce qu'il y a un mystère sur les conditions de l'incendie de Notre-Dame de Paris
02:53 ou est-ce que tout est clair aujourd'hui ?
02:55 Alors pour l'instant il faudra effectivement poser la question à Monsieur Joss.
02:58 Mais c'est vrai qu'il y a certaines zones d'ombre, on n'a toujours pas de réponse extrêmement précise
03:03 sur le déclenchement du feu dans la charpente.
03:06 C'est quand même incroyable. Ce que vous dites me sidère pour tout vous dire.
03:10 C'est-à-dire qu'aujourd'hui il n'y a pas une thèse officielle sur les raisons de l'incendie de Notre-Dame de Paris ?
03:17 En tout cas elle n'a pas été communiquée pour l'instant.
03:20 Et l'organisation de Notre-Dame est d'ailleurs beaucoup plus davantage projetée sur la réouverture
03:24 que sur le passé, ce qu'on comprend évidemment.
03:26 Ce qu'on comprend, mais il y a une forme de...
03:28 Ça paraît tellement improbable. Lorsqu'on avait découvert, moi je ne connaissais pas, ce qu'on appelait la forêt
03:33 qui était millénaire, la forêt.
03:36 Et d'ailleurs qui n'a pas été reconstruite à l'identique.
03:39 Alors tout a été fait pour essayer de la reconstruire à l'identique
03:42 mais effectivement les dégâts qui ont été tellement importants ont obligé les compagnons,
03:46 c'est comme ça qu'on appelle les ouvriers sur ce chantier, à changer quelques petites choses.
03:49 Mais c'est quand même du bois.
03:51 Ce qui est important de préciser, c'est que le bois de la charpente a été écari à la main,
03:57 comme au XIIIe siècle, tout simplement parce que pour la reconstruire à l'identique,
04:01 il a fallu s'adapter et réutiliser les mêmes méthodes qu'au XIIIe siècle
04:04 puisque ce sont tout simplement les plus efficaces.
04:06 Et la thèse que j'ai souvent entendue ici ou là, c'est un mégot qui aurait traîné
04:12 et qui aurait développé ce feu à vraisemblable.
04:15 Mais on a du mal à imaginer un petit mégot mettre le feu à ces forêts qu'on a vues
04:23 qui sont des blocs très larges de bois et qui étaient là depuis le XIIIe siècle.
04:30 C'est l'une des hypothèses et effectivement, vous le rappelez, le feu était très impressionnant.
04:35 Donc qu'un petit mégot ait pu ainsi enflammer toute la charpente et la flèche
04:39 avec toute l'histoire que l'on connaît, ça paraît effectivement assez étonnant.
04:42 - Vous allez peut-être rester avec nous parce que tout à l'heure,
04:45 on sera, je l'ai dit, avec le secrétaire général de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
04:49 Je salue évidemment Géraldine qui m'envoie un petit texto qui dit
04:52 "Ben voilà, je pars en vacances et Virginie est de retour. Je vous écoute depuis le train."
04:56 - Ah ben elle est dans le train !
04:57 - Non Virginie, elle est dans le chemin de fer.
05:00 Donc nous sommes avec Christine. Bonjour Christine !
05:03 - Bonjour Pascal, bonjour Romain.
05:05 - Bonjour Christine et merci d'être avec nous.
05:07 Vous vous souvenez évidemment sans doute où vous étiez ce 15 avril 2019.
05:11 - J'étais chez moi, dans mon appartement à Troyes.
05:16 Et quand j'ai écouté en direct, sur Europe, pour rien vous cacher,
05:22 j'ai eu aussitôt le téléphone qui a sonné.
05:25 Donc une amie, enfin une sœur de cœur parce que c'est plus qu'une amie allemande,
05:30 m'a téléphoné, elle était en larmes en me disant
05:32 "Oh Christine, Christine, tu as vu Notre-Dame de Paris est en feu, etc."
05:36 Et j'ai dit "Oui", j'allais allumer la télé pour voir s'il y avait des images.
05:41 Et elle était dans un état, si bien que ça s'est communiqué très vite chez moi aussi.
05:45 Je me suis mise à pleurer comme elle.
05:47 En peu de temps après, j'ai eu un message de mon fils qui vit au Nigeria à la gauche,
05:53 qui m'a dit "Maman, Maman, Notre-Dame est en feu, qu'est-ce qu'il se passe ?"
05:57 Et tout. Donc je me suis dit "Mon Dieu, l'impact universel que cet incendie peut provoquer."
06:05 Bon, c'est vrai, universel c'est peut-être un grand mot puisque c'était juste l'Allemagne et le Nigeria,
06:11 mais plus la France, mais tout de suite ça m'a encore plus bouleversée
06:15 parce que je me suis dit "C'est quelque chose d'immense."
06:18 Et j'étais effondrée, ça je peux vous dire, j'étais effondrée.
06:21 Et après, je me suis mise dans une colère noire, parce que comme votre interlocuteur juste avant moi,
06:28 l'histoire du petit mégot qui embrasse des poutres de chênes de plusieurs siècles,
06:33 un bois très tassé, très... J'ai dit "Non mais il ne faut pas nous prendre pour des nuls."
06:39 - Moi je refuse toujours de tomber dans des analyses complotistes
06:43 et souvent je les dénonce, je n'aime pas ça, vraiment je n'aime pas ça.
06:48 Mais c'est pour ça que je pose des questions, mais c'est vrai que je suis étonné
06:55 qu'on n'ait pas davantage d'informations sur le déclenchement de cet incendie.
07:03 - J'ai entendu parler aussi de peut-être un court-circuit parce qu'il y avait des travaux, etc.
07:08 - Parce qu'on nous avait dit à l'époque, souvenez-vous, des centaines d'enquêteurs seront mobilisés,
07:13 on saura rapidement ce qui s'est passé, je ne sais même pas par exemple si la piste criminelle est écartée ou non, officiellement.
07:22 - Elle n'a pas été évoquée par l'Organisation de Notre-Dame une seule fois depuis cinq ans,
07:27 elle a très vite été écartée après l'incendie en tout cas.
07:29 - Et c'est Antoine Bienveau qui réagissait.
07:32 Bon, Christine, est-ce que vous étiez déjà entrée dans Notre-Dame ?
07:35 - Bien sûr, puisque avec cette amie allemande, on y est allée, on avait douze ans,
07:40 puisque c'est là que j'ai commencé à correspondre avec elle, c'était ma correspondante,
07:43 on a commencé à correspondre avec elle et pour elle c'était le symbole parfait de la France.
07:49 Elle est allée pour la première fois à Paris avec mes parents et moi-même
07:53 et elle a été plus subjuguée par Notre-Dame de Paris que par la Tour Eiffel,
07:58 parce que pour elle c'était une symbolique, en plus tout comme moi elle est catholique,
08:02 et pour elle c'était très important, en plus elle avait commencé à étudier Notre-Dame de Paris de Victor Hugo,
08:09 je pense en version allemande, puisqu'elle ne parlait pas encore français,
08:12 et ça remet beaucoup de choses chez elle.
08:15 C'est vrai que j'étais très très émue, mais de voir cette émotion,
08:20 elle a éclaté en sanglots au téléphone, je me suis dit "mon Dieu, ça remet les choses à une dimension
08:28 que je n'aurais peut-être pas atteinte si j'avais été seule",
08:32 bon je l'aurais atteinte certes, mais pas à ce niveau-là,
08:35 parce que c'est vrai que c'était très émouvant, sa réaction était très émouvante,
08:38 et celle de mon fils aussi, ça m'a fait drôle, je me suis dit "mais qu'est-ce qui se passe ?"
08:43 Et plus tard, quand je suis allée à Paris pour des expos, des spectacles, avec des associations dont je fais partie,
08:53 quand on est passé dans le quart, le long des quais de la Seine,
08:56 et qu'on a vu Notre-Dame de Paris avec ses échafaudages, sans flèches,
09:00 parce que la flèche c'est quand même un énorme symbole, sans flèche, rien du tout,
09:04 il y a eu un silence de mort dans le quart, plus personne n'a parlé, on n'a plus rien dit,
09:10 tout le monde regardait avec une mine désemparee des conflits, je crois qu'il y en avait même qui avaient les larmes aux yeux,
09:15 et voilà, je me suis dit "oh là là, c'est quand même important", et pourquoi ?
09:20 - Et vous aviez peut-être vu le film de Jean-Jacques Hano, Christine ?
09:24 - Et bien non, bien non, parce que je ne pouvais pas, j'avais une charge d'âme,
09:28 je m'occupais de ma petite-maman qui avait 86 ans, et le projet de...
09:32 - Oui, j'imagine sur Canal ou sur My Canal...
09:35 - Il y a eu des séances où on était tournés à trois en plus.
09:38 - On marque une pause, Christine, restez avec nous, alors je ne sais pas si les uns et les autres,
09:42 Michael, vous étiez déjà rentré dans Notre-Dame de Paris ?
09:45 - Si, absolument, et j'ai vu le film de Jean-Jacques Hano, et je confirme, c'est un très bon film.
09:49 - C'est un bon film, effectivement, monsieur Boubou, vous étiez rentré dans Notre-Dame de Paris ?
09:53 - Non, Pascal, jamais, jamais, je ne suis jamais rentré non plus.
09:57 - Votre curiosité ne vous avait pas poussé, mais en 2019, vous n'étiez pas...
10:02 - Je venais d'arriver en fait, je l'ai vu brûler, oui oui !
10:05 - Vous étiez déjà à Paris en 2019 ? - Je venais d'arriver, exactement, oui !
10:08 - Vous étiez déjà allé à la grande ville, comme on disait dans votre...
10:11 - Non, j'étais venu rapidement une fois, comme ça j'avais passé une tête, quoi !
10:15 - Vous aviez passé une tête dans Paris.
10:18 - Et vous, monsieur Laurent Tessier, est-ce que vous étiez rentré dans Notre-Dame ?
10:20 - Une seule fois, en arrivant à Paris en 2007.
10:22 - Ben voilà, généralement, c'est ce qu'on fait, et puis quand on a des enfants, on se balade et on visite, bien sûr,
10:26 et puis on peut aller aux offices religieux également.
10:28 Julien, vous étiez rentré, Julien Blanc qui réalise aujourd'hui ?
10:31 - Ah non, non, non, jamais, jamais.
10:32 - Bon, écoutez, je suis allé à Paris depuis un sacré bout de temps, en plus.
10:35 - Bon, ça va être intéressant de voir ce nouveau, ou cette nouvelle cathédrale Notre-Dame de Paris,
10:43 qui a été... Alors, ce sont des matériaux neufs, par définition, et nouveaux, et d'aujourd'hui,
10:51 donc l'atmosphère sera sans doute différente, la lumière sera différente,
10:55 le paradoxe, c'est que ce sera peut-être mieux qu'avant.
10:57 - Elle est beaucoup plus lumineuse, en tout cas, c'est ce que je peux vous dire, c'est très frappant.
11:00 Quand on rentre, j'avais le souvenir d'une cathédrale assez sombre, mais elle est bien, beaucoup de lumière.
11:04 - Les vitraux sont posés ?
11:06 - Les vitraux ont été nettoyés, ils laissent passer la lumière du jour,
11:09 et les pierres ont été blondies, c'est ça aussi qui donne cet aspect, beaucoup plus lumineux dans la cathédrale.
11:13 - Bon, et ça sera le 8 décembre ?
11:15 - C'est prévu, la réauguration le 8 décembre.
11:17 - Il y a quelque chose de prévu, de très précis ?
11:19 - Une grande messe, pour l'instant, on sait que le pape avait potentiellement été invité,
11:24 on sait toujours pas s'il pourra venir.
11:25 - Ah, ça, ça serait bien que le pape...
11:26 - C'est peut-être une idée.
11:27 - Ah oui, tout à fait.
11:28 - Il est 11h15, nous marquons une pause, je salue une nouvelle fois Géraldine qui nous écoute dans son...
11:34 - Comment ? Comment ça s'appelle ?
11:36 - Géraldine, arrêtez, arrêtez.
11:38 - Vous êtes vraiment, vous avez pris la confiance.
11:40 - Je rigole, ça va !
11:42 - Vous étiez à Beauval, par été, ce week-end.
11:43 - Oui, c'est ça, mais on doit faire la pub !
11:45 - Vous écoutez Pascal Proévou, 11h-13h sur Europe 1, et on revient dans un instant en direct.
11:50 Appelez Pascal Pro au 01 80 20 39 20.
11:54 Europe 1
11:55 Pascal Proévou
11:57 Il est venu le temps des cathédrales
12:02 - Et ce sera le 8 décembre, et c'est vrai que ce sera un des grands moments, évidemment, de l'année 2024,
12:10 la réouverture de Notre-Dame de Paris, qui est l'un des symboles les plus importants de France et de l'église de Rome.
12:18 Olivier Joss est avec nous, secrétaire général de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
12:22 Bonjour, Monsieur Joss.
12:24 - Oui, bonjour à vous, bonjour à tous.
12:26 - Depuis combien de temps vous êtes au chevet de cette cathédrale ?
12:31 - Ce qui importe, ce n'est pas le temps que je suis au chevet,
12:36 c'est depuis combien de temps toutes les équipes qui sont présentes au chevet de la cathédrale.
12:41 Moi, je suis là depuis simplement une grande année.
12:43 - Et donc, vous avez accompagné tous les travaux, bien sûr,
12:46 vous êtes en permanence, chaque jour, dans cette église Notre-Dame,
12:52 et aujourd'hui, on va entrer dans la dernière ligne droite.
12:57 - Oui, on entre dans la dernière ligne droite.
12:59 Si vous voulez, vous avez à la fois l'établissement public qui a été créé
13:03 pour assurer la restauration de la cathédrale d'un côté,
13:06 et de l'autre côté, le diocèse de Paris, et donc les équipes de la cathédrale Notre-Dame de Paris,
13:12 qui travaillent un immense chantier, comme un chantier dans le chantier actuellement,
13:17 c'est-à-dire un chantier qui rassemble des sujets aussi variés et aussi importants que la lumière, le son,
13:24 c'est quelque chose d'extrêmement important pour vous, la captation audiovisuelle,
13:29 le mobilier liturgique, les assises, la signalétique,
13:33 une nouvelle scénographie pour le trésor de la cathédrale, un mobilier intérieur renouvelé,
13:39 enfin, une foule de dossiers qui sont en cours de préparation actuellement.
13:44 - En ce moment même, il y a 500 personnes qui sont en train de travailler,
13:47 qui sont généralement des compagnons, des artisans d'art, des encadrants,
13:50 qui travaillent sur le chantier ?
13:52 - Oui, des artisans, des charpentiers, des tailleurs de pierre,
13:57 qui travaillent actuellement sur le chantier et qui veillent à sa parfaite restauration.
14:02 Si vous voulez, c'est assez émouvant de voir finalement que cette cathédrale,
14:07 bâtie il y a 850 ans, bâtie pour rendre gloire à Dieu et accueillir des fidèles chrétiens,
14:13 célébrer le culte à l'intérieur de la cathédrale, a été bâtie par des compagnons
14:18 et que de la même façon aujourd'hui, tous ces compagnons se sont réunis à nouveau.
14:23 D'ailleurs, quand on les interroge, c'est formidable de les entendre parler du travail qu'ils font.
14:28 Quand on les interroge, ils vous disent qu'ils ont réappris le métier de bâtisseurs de cathédrales.
14:35 C'est extraordinaire de les entendre raconter cette aventure qui est comme le chantier du siècle.
14:42 - Et puis le symbole de la flèche, cette flèche, vous pouvez la voir tous les jours.
14:47 Elle avait été conçue par l'architecte Viollet Leduc. Il y avait eu un petit débat d'ailleurs,
14:51 est-ce qu'il faut la reconstruire ou pas à l'identique ?
14:53 Elle s'était effondrée avec une partie de la toiture, elle est donc réapparue aux yeux de tous en février.
14:59 Et cette flèche est la même, construite à l'identique de celle de Viollet Leduc.
15:05 - Oui, je pense qu'il ne faut pas toucher au symbole que représente cette flèche.
15:11 Et on a bien vu lors de cet incendie de 2019, les réactions immédiates et dans le monde entier,
15:21 l'émotion mondiale qu'a été cet incendie de 2019,
15:27 et qui nous a bien fait nous rendre compte que nous étions face pas seulement à la cathédrale de Paris,
15:33 pas seulement à cette cathédrale qui est un monument national pour la France,
15:38 mais comme le dit d'ailleurs très très bien Adrien Goetz dans un très joli texte,
15:44 face à Notre-Dame de l'Humanité, face à un monument qui parlait à l'humanité.
15:49 - Évidemment il y a des questions qu'on se pose, et je l'ai posé tout à l'heure à Antoine Bienveau qui est avec nous.
15:56 Je suis étonné que cinq ans plus tard, on n'ait pas une thèse officielle sur les conditions de cet incendie,
16:06 comment s'est-il déclaré ? Est-ce que là-dessus on avait imaginé des centaines d'enquêteurs,
16:12 à l'époque on saurait rapidement ce qui s'est passé, et j'ai l'impression qu'on ne sait pas précisément ce qui s'est passé ce 15 avril 2019.
16:22 Est-ce que c'est votre sentiment également ?
16:24 - Non, vous savez il y a une enquête en cours... - Ça fait cinq ans quand même !
16:29 - Pardon ? - Ça fait cinq ans que l'enquête est en cours !
16:32 - Oui, dans un chantier pareil avec une telle manifestation, ces flammes qui ont ravagé la charpente,
16:46 évidemment je pense que les indices sont difficiles à trouver, et donc cette enquête doit se poursuivre.
16:56 - Que reste-t-il à construire et à finir dans cette cathédrale avant le 8 décembre ?
17:01 - En ce moment, à l'intérieur de la cathédrale, tous les passages techniques sont en train d'être réalisés,
17:08 de façon à ce que, ce que j'évoquais un peu tout à l'heure, la connectique puisse avoir lieu,
17:15 puisqu'en fait on va se retrouver dans une cathédrale qui offrira un dispositif contemporain pour accueillir l'ensemble des visiteurs.
17:25 À ce jour, 14 millions ou 15 millions de visiteurs qui se presseront chaque année pour redécouvrir l'édifice,
17:34 et donc il faut que tout le dispositif à l'intérieur soit prêt.
17:39 Aujourd'hui, le câblage est en cours de réalisation, c'est un câblage qui va permettre d'installer,
17:44 par exemple, pour donner des exemples très concrets de ce chantier,
17:47 1600 points de lumière, d'éclairage dans la cathédrale, tout un dispositif de captation de dernière génération
17:55 pour assurer le rayonnement, la captation audiovisuelle des événements qui se dérouleront dans la cathédrale
18:01 et le rayonnement dans le monde entier de ces événements.
18:05 C'est aussi, comme je l'évoquais tout à l'heure, le mobilier liturgique est en cours de fonte dans une fonderie,
18:15 dans la Drôme, la fonderie Barthélémy, et donc le baptistère, l'hôtel, la cathèdre, l'ambon et le tabernacle
18:23 sont en train d'être fondus dans cette fonderie.
18:27 - Et c'est effectivement les dernières choses qui seront mises en place.
18:30 Ben je vous remercie beaucoup, monsieur Olivier Jeunesse, et je trouve que vous avez un bien beau métier,
18:33 et que j'imagine que dans votre vie professionnelle, il y aura un avant et un après,
18:40 et puis vous raconterez à vos enfants, vos petits-enfants peut-être que vous avez été celui qui a accompagné Notre-Dame de Paris,
18:48 sa réouverture, mais j'imagine que dans une vie professionnelle, c'est un moment important.
18:52 - Tous ceux qui y travaillent ont ce sentiment-là.
18:55 - Exactement.
18:56 - Tous ceux qui y travaillent ont le sentiment de travailler à scientifiquement.
18:58 - Et on vous envie un petit peu, pour tout vous dire, de voir avant tout le monde,
19:02 il y a beaucoup de travail, mais on vous envie quand même un petit peu de faire ça.
19:06 Et vous avez dit 14 millions de personnes, c'est-à-dire plus d'un million de personnes par mois,
19:10 c'est plus de 30 000 personnes par jour, c'est à peu près 40 000 personnes par jour.
19:14 S'il y a 14 millions de visiteurs de Notre-Dame de Paris, c'est 40 000 personnes par jour !
19:21 Si c'est ouvert pendant 10 heures, c'est 4 000 personnes par heure.
19:27 - L'attente est de toute façon énorme, une petite anecdote rapidement, quand j'ai fait la pause.
19:30 - Après la pause.
19:31 - Il est 11h27, parce que Victor Pouchet arrive, et on terminera le Tosquet Notre-Dame de Paris.
19:38 Bien évidemment.
19:39 A tout de suite !
19:40 - 0180 20 39 21 pour parler avec Pascal Praud, en direct jusqu'à 13h sur Europe 1.
19:44 - Antoine, bien vous, on va rappeler peut-être le podcast qui est absolument formidable sur Notre-Dame de Paris,
19:55 et qu'on peut écouter...
19:57 - Dès à présent, sur toutes les plateformes d'Europe 1.
19:59 - Qui dure combien de temps ?
20:00 - Le Brasie à la Renaissance en deux épisodes d'environ 25 minutes.
20:03 Le premier est signé Caroline Baudry, il revient sur ce terrible incendie.
20:07 Et puis le deuxième, par moi-même, sur le chantier de la reconstruction.
20:10 - Et vous vouliez dire quelque chose avant la pause ?
20:12 - Oui, je voulais vous parler de l'attente qu'il y a autour de ce chantier, de cette réouverture.
20:16 Une petite anecdote, lors de ma visite du chantier, j'ai vu un camion blanc, comme un utilitaire qu'on voit tous les jours,
20:22 entrer sur le chantier, et tout autour, il y avait une trentaine de touristes qui le prenaient en photo,
20:27 juste le passage d'un simple camion blanc, ça fait rêver les touristes, tout le monde attend que cette cathédrale rouvre.
20:32 - Et il y a des gens, j'imagine, qui voudraient bien rentrer, mais c'est très protégé, bien sûr, par la sécurité, on ne peut rien voir.
20:39 - Écoutez, je remercie beaucoup Antoine, et on vous écoutera.
20:43 Nous sommes avec Quentin Muller, qui est tailleur de pierre, ça c'est quand même un travail absolument formidable,
20:47 et qui est dirigeant de l'entreprise Verbe Morel.
20:50 Vous êtes avec nous, bonjour Quentin !
20:52 - Bonjour !
20:53 - Votre entreprise est chargée de reproduire à l'identique la statue de Saint-Martin, et de restaurer des sculptures.
20:59 Il y a une statue par exemple qui a été replacée sur le pignon sud de la cathédrale,
21:03 il a fallu trois mois d'un intense et patient travail.
21:07 La taille de la statue, elle est de 3,60 mètres.
21:10 Mais on ne parle pas d'un bloc de pierre, on parle d'une statue qui existait déjà.
21:16 - Alors en fait, on parle effectivement d'une statue qui existait déjà,
21:19 et qui au départ devait être conservée.
21:23 Les architectes avaient prévu de conserver deux statues sur ce pignon au pied de chacun des rampants,
21:29 Saint-Étienne et Saint-Martin,
21:31 et puis finalement il s'est avéré qu'elles avaient été trop endommagées par l'incendie,
21:35 puisque ces deux statues étaient vraiment dos au brasier,
21:38 et que leur structure interne avait été trop asséblie pour qu'elle soit conservée.
21:42 Donc les architectes en chef des Monuments Historiques, qui assurent la maîtrise d'oeuvre du chantier,
21:46 ont décidé de les recopier à l'identique, d'en faire des copies à l'identique,
21:51 en pierre naturellement, pour respecter le matériau.
21:54 - Quentin Muller, c'est un métier qui fait rêver, en tout cas moi qui me fait rêver, tailleur de pierre.
21:59 Je voudrais savoir, quel âge vous avez, Quentin, d'abord ?
22:03 - Alors j'ai 50 ans.
22:05 - Et comment on arrive à être tailleur de pierre ?
22:08 - Dans mon cas, ça a été un parcours qui n'a pas été aussi direct que pour certains autres.
22:13 Moi je n'ai pas été apprenti à 15 ans, j'ai d'abord commencé des études de biologie, de géologie,
22:19 et puis j'ai bifurqué au moment où je me suis rendu compte que j'avais besoin d'avoir un métier
22:24 qui allie à la fois la réflexion, l'intelligence de l'intellect, et puis l'intelligence de la main,
22:31 la production de quelque chose de concret, et le travail d'un matériau.
22:36 Et pour moi ça a été la pierre, sans doute, parce que j'étais assez attiré depuis toujours
22:41 par l'histoire de l'art, l'histoire de l'architecture, et les monuments historiques en général.
22:46 - Florian Carasou-Maillan m'a envoyé, pendant que nous parlons, la photo de Saint-Martin,
22:52 qui est magnifique, bien évidemment, et qui a été donc restaurée par vos soins.
22:57 Est-ce que c'est un métier qui attire des jeunes gens ?
23:00 - Alors on le fait tout pour, et d'ailleurs quand je me suis manifesté assez tôt
23:06 pour participer à ce chantier, c'était une des motivations, évidemment,
23:11 c'était l'idée de venir travailler sur Notre-Dame, ou revenir, pour moi qui avais déjà eu la chance
23:16 d'y travailler un tout petit peu il y a 25 ans, mais c'était pour mes équipes, bien sûr,
23:20 d'être sur un chantier hors normes, mais c'était aussi la possibilité de participer
23:25 à un éclairage complètement inédit, on devinait déjà que ça serait un coup de projecteur sans pareil
23:30 sur nos métiers, nos métiers du patrimoine, et là je vais bien plus loin que mon métier
23:34 de tailleur de pierre, ou le métier de sculpteur qu'on a beaucoup exercé là,
23:38 sur cette tranche de travaux, le métier de Nicolas Clerget, qui est l'auteur de la sculpture
23:43 dont vous parlez, c'est pas moi qui l'ai sculptée, c'est mon chef d'atelier sculpteur, Nicolas,
23:47 et puis de tous les autres métiers, les charpentiers, on en a beaucoup entendu parler,
23:51 les maîtres verriers, les facteurs d'orgue, ce chantier c'est une occasion unique
23:56 de montrer aux gens en général, et en particulier aux jeunes générations,
24:00 que nos métiers existent, que les métiers du patrimoine existent,
24:04 que les savoir-faire artisanaux, les métiers d'art existent et sont bien vivants.
24:08 Certains l'ont redécouvert à l'occasion de ce chantier, mais pour nous en fait,
24:12 ce chantier c'est un chantier, alors je ne vais pas dire comme les autres,
24:15 parce que c'est un chantier qui sort de l'ordinaire, vous l'avez bien compris,
24:18 mais c'est un chantier où on exerce notre métier de la même façon,
24:22 avec la même passion et la même exigence, que celle qu'on met au service
24:26 de tous nos chantiers, que ce soit la cathédrale Notre-Dame de Paris
24:30 ou un petit buron sur le plateau de l'Aubrac, qu'on restaure en ce moment même.
24:35 Vous comprenez ? C'est la même passion, les mêmes savoir-faire et la même exigence finalement.
24:40 - Il y a une noblesse dans ce que vous dites, il y a un engagement,
24:43 il y a aussi chez les compagnons quelque chose de l'ordre de la fraternité,
24:47 bien sûr, de la solidarité, de l'exigence et de la transmission, bien sûr,
24:53 quand vous parliez des jeunes de 15 ans à qui on apprend,
24:56 et c'est des plus vieux qui leur apprennent dans ces cas-là.
24:59 Donc il y a quelque chose, je connais de loin bien sûr cet univers,
25:04 mais il y a quelque chose de traditionnel qui a passé les siècles,
25:09 les siècles on peut le dire, et qui fait toute la noblesse de ces organisations.
25:14 - Tout à fait, c'est exact. Et c'est vrai que sur le Tour de France,
25:18 on a cette transmission, c'est la base, c'est vraiment la base du compagnonnage.
25:22 - Exactement, les compagnons du Tour de France.
25:25 - Voilà, les compagnons du devoir du Tour de France, mais ça dépasse les compagnons,
25:28 et c'est ça qui est beau, c'est qu'on s'aperçoit que moi dans mon entreprise,
25:32 j'ai des jeunes qui sont en formation chez les compagnons,
25:34 c'est le parcours que j'ai moi-même suivi,
25:36 mais j'ai plein de jeunes qui sont aussi en dehors de ce système de compagnonnage,
25:40 qui est une transmission de métier, mais qui est aussi une transmission
25:43 qui va au-delà, dans des valeurs un peu plus larges,
25:46 et qui ne conviennent pas forcément à tout le monde,
25:49 sans pour autant que ceux à qui ça ne convient pas
25:52 n'aient pas leur propre place dans le monde du bâtiment.
25:55 Et donc en fait, on a des jeunes qui viennent d'autres centres de formation,
25:58 on voit aussi sur des chantiers comme celui de Notre-Dame,
26:01 des jeunes et de moins jeunes, dans tous les métiers,
26:03 qui viennent de différents horizons, et qui enrichissent en fait le chantier,
26:08 les échanges qu'ils ont entre eux.
26:09 Comme les bâtiments finalement sont riches,
26:12 ces bâtiments ce ne sont pas que des pierres, le patrimoine bâti,
26:15 c'est aussi et avant tout un patrimoine vivant.
26:18 Vous savez, nous on est entreprise du patrimoine vivant,
26:20 vous connaissez le label d'État qui remarque les entreprises
26:23 où justement ce savoir-faire et cette transmission, elle est vivante.
26:28 On a la même chose dans les bâtiments.
26:30 Les bâtiments sont vivants, ils sont riches de ceux qui les ont construits,
26:34 qui les ont conçus, de ceux qui les ont habités,
26:36 qui ont vécu dedans ou les ont utilisés.
26:38 Notre-Dame c'est particulièrement flagrant.
26:40 De ceux qui viendront après nous aussi.
26:42 Finalement on est sur des bâtiments qui nous dépassent largement,
26:45 que ce soit dans les dimensions, on est un peu perdu dans Notre-Dame
26:49 d'un point de vue purement géométrique, c'est immense.
26:52 On est aussi dépassé par les dimensions du temps.
26:55 C'est un bâtiment qui a le temps et on espère qu'il durera.
26:58 - Quentin Muller.
26:59 - Nous-même aussi.
27:00 - Voilà, vous êtes passionnant et enthousiaste,
27:03 et je le comprends, simplement le temps, hélas, est un peu limité,
27:08 je suis obligé, et ce n'est pas agréable pour vous de vous couper.
27:11 Mais avant de nous quitter, je voudrais qu'on écoute Olivier Latry,
27:14 qui est organiste de la cathédrale Notre-Dame de Paris depuis 39 ans.
27:18 Et il est interrogé pour Europe 1 par Laurent Tessier.
27:21 - L'instrument a été miraculeusement sauvé, il n'y a rien eu.
27:25 L'instrument aurait pu brûler, il aurait pu fondre,
27:28 c'est-à-dire que les tuyaux sont en métal,
27:30 donc au bout d'une certaine chaleur, évidemment, le métal fond sur lui-même
27:33 et l'orgue aurait été inutilisable.
27:35 Il aurait pu être submergé par l'eau des pompiers.
27:37 Et rien de cela s'est produit, l'orgue est resté tout à fait intact.
27:41 Il a été simplement, évidemment, envahi par la poussière.
27:44 Mais bon, ça c'était normal, j'allais dire,
27:46 contre toutes les circonstances.
27:48 Et il a fallu simplement le dépoussiérer.
27:51 Alors, on sait, il a fallu quand même le démonter, le remonter.
27:54 Et là, il est actuellement à ce qu'on appelle un cours de réharmonie,
27:57 c'est-à-dire qu'on va faire parler tous les tuyaux, les uns après les autres.
28:00 Il y a 8000 tuyaux à faire parler, ça va durer 6 mois.
28:02 - 8000 tuyaux pour l'orgue, je ne sais pas si vous avez déjà joué de l'orgue,
28:06 Monsieur Olivier Guenec.
28:07 - Non, pas encore, vous, oui.
28:08 - Mais il y en avait, bien sûr, dans les églises.
28:10 - C'est vrai ? - Très souvent, bien sûr.
28:12 Olivier Latry, qui est organiste de la cathédrale Notre-Dame,
28:16 je vous propose de l'écouter une deuxième fois,
28:18 et toujours au micro de Laurent Tessier.
28:20 - L'emplacement de l'orgue, c'est là où on voit la cathédrale
28:23 sous le plus bel aspect.
28:25 Parce qu'en fait, l'orgue est située à 15 mètres de hauteur,
28:28 dans le portail occidental,
28:31 derrière la rose de la façade, si vous voulez.
28:33 Et on a cette vue en hauteur de la cathédrale, mais totale.
28:37 Imaginez quand vous rentrez dans la cathédrale par le portail central,
28:41 vous avez cette vue-là, mais à 15 mètres de hauteur.
28:44 Ce qui fait que vous surplombez tout, c'est juste extraordinaire.
28:49 - Et l'orgue, paraît-il, jouerait dans les premiers jours,
28:52 et notamment le lundi, la fameuse chanson de Jessy Garonne, "C'est lundi".
28:56 - Salut !
28:57 - Vous vous êtes préparé, ça ?
29:01 - C'est inventé au moment !
29:03 - Mais non, c'est pas écrit, ça ?
29:04 - Rien n'est écrit !
29:05 - Non !
29:06 - Ah oui, non, d'accord !
29:07 - C'est pas vous, Jeff Panacloc ?
29:09 - Non !
29:10 - Vous imaginez, à la cathédrale Notre-Dame de Paris,
29:14 vous connaissez notre... vous nous écoutez, M. Poteau ?
29:16 - Absolument, oui, bien sûr !
29:17 - Il n'a pas le choix !
29:18 - Il n'a pas le choix, il ne peut pas dire autre chose !
29:20 - Là, il n'est pas en train de vous dire non !
29:21 - Non, mais vous nous écoutez...
29:22 Aujourd'hui, il nous écoute, bien sûr, d'habitude, c'est ça la question !
29:25 - Ah oui, d'accord, oui, oui !
29:26 - Évidemment, il est dans le studio !
29:28 Évidemment qu'il nous écoute, il n'est pas sourd !
29:30 - Oui, oui, excusez-moi !
29:31 - Alors, chaque lundi, nous passons la chanson de Jesse Garonne, c'est un lundi !
29:35 Et alors, là, je sais que Géraldine Hamon qui est dans le train, elle vient de se lever,
29:39 parce que c'est un peu pas le love you, elle entend ce lundi, hop !
29:42 Elle a dit...
29:43 - Ah oui ?
29:44 - Parce qu'elle danse comme ça ?
29:46 - Elle danse comme ça !
29:47 - Ah d'accord !
29:48 - Bon, dernière chose, moi, alors, Quentin Muller, évidemment qu'on adore ses métiers,
29:52 parce qu'il y a quelque chose de prestigieux dans la vie,
29:56 au-delà de la somme ou du salaire qu'on reçoit,
30:00 il y a quelque chose qui est important, évidemment,
30:02 c'est d'être fier du travail qu'on fait,
30:04 de donner un sens à tout ça.
30:06 Et lorsque vous dites "je suis tailleur de pierre",
30:09 forcément, il y a une sorte de valorisation personnelle,
30:13 et c'est important d'être valorisé personnellement,
30:17 lorsqu'on fait un métier, d'être fier de ce qu'on fait.
30:20 Et ce métier, simplement, je pense peut-être aux parents qui nous écoutent,
30:23 et puis peut-être même, y a-t-il des jeunes adolescents,
30:25 quelles sont les qualités pour faire un bon tailleur de pierre, Quentin Muller ?
30:30 - Il faut être réfléchi, avoir quand même une certaine dextérité,
30:36 une certaine capacité à se servir de ses mains, évidemment,
30:39 même si les gestes s'apprennent,
30:41 et il faut avoir un petit peu de sang-froid,
30:43 être prêt à faire fonctionner autant sa tête que ses mains.
30:46 - Et c'est dur, quand même, physiquement, j'imagine,
30:48 parce que vous taillez un bloc de pierre, parfois,
30:51 qui est un carré ou un rectangle, vous partez de rien !
30:54 - C'est vrai.
30:55 - Donc, il faut de la qualité artistique, j'imagine,
30:57 il faut de la patience, parce que pour, par exemple,
31:00 une statue comme celle de 3,60 m, la statue de Saint-Martin,
31:04 si on part d'un bloc, en l'occurrence, de 4 m sur 1 m ou 2 m,
31:11 combien de temps ces tailleurs-là, y a 5 ou 6 siècles,
31:16 en combien de temps ont-ils fait cette statue ?
31:18 - Ah, c'est intéressant. Alors, je vous ai pas corrigé tout à l'heure,
31:21 c'est 2,60 m et pas 3,60 m, mais c'est déjà énorme.
31:23 Il est probable, effectivement, qu'ils ont mis beaucoup plus de temps que nous.
31:26 Pourquoi ? Parce que nous, maintenant, on a l'énergie électrique
31:29 et l'énergie pneumatique pour nous aider et nous soulager.
31:32 Mais c'est vrai que quand on ne taille qu'à la main,
31:34 on peut mettre, selon les matériaux, entre 2 fois et 3 fois le temps
31:38 qu'on met quand on a l'énergie électrique et l'énergie pneumatique.
31:42 - Et là, par exemple, pour cette statue de 2,60 m, à votre avis,
31:45 vous avez mis combien de temps pour...
31:47 D'abord, y a toujours qu'un seul tailleur ou on peut être plusieurs sur une statue ?
31:51 - La plupart du temps, on n'a qu'un seul tailleur.
31:54 En tout cas, nous, dans notre atelier, c'est vraiment notre philosophie.
31:56 Après, on peut avoir des démarches un petit peu différentes,
31:59 où on fait travailler les gens...
32:01 - Et on va mettre combien de temps ?
32:03 - Mais si on travaille à la main, on va mettre 2 fois le temps.
32:06 - Oui, mais combien ?
32:08 - Nous, on a travaillé presque 3 mois.
32:10 Et bien là, il aurait fallu peut-être...
32:12 - Peut-être 6 mois si on part d'un bloc, évidemment.
32:15 - Exactement. - Bon, bah, je vous remercie grandement, M. Muller.
32:17 Vraiment, tailleur de pierre, dirigeant de l'entreprise Vermorel.
32:20 Cette entreprise qui est chargée de reproduire à l'identique la statue de Saint-Martin
32:24 et restaurer des sculptures.
32:27 Merci grandement, c'était passionnant de vous écouter.
32:29 Il est 11h46, M. Poteau.
32:31 - Oui, vous vous attendez les réactions aussi des auditeurs,
32:33 en appelant ce numéro non-fotaxé 01 80 20 39 21.
32:37 Et Pascal Praud revient en direct dans un instant.
32:39 11h-13h, Pascal Praud sur Europe 1.