PAF : Analyses, décryptages et investigations sur les émissions télé !
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00:00 [Applaudissements]
00:08 - Bonjour !
00:09 - C'est Bolen.
00:10 - 36912.
00:11 - Bolen, s'il te plaît.
00:12 - Alors c'est la règle qui concerne l'interdiction des écrans aux enfants.
00:17 - Voilà !
00:18 - Donc je vous ai... parce que vous avez vu, c'est beaucoup dans l'actualité ce qu'il
00:21 faut interdire les écrans avant 3 ans, etc.
00:23 Et donc je vous ai fait un petit résumé des études des psychiatres, notamment des psychiatres
00:29 pour enfants, notamment de Serge Tisseron, donc si vous voulez en savoir plus, vous pouvez
00:32 aller voir ce qu'il a écrit, et qui a mis au point cette règle des 36912.
00:38 Pas d'écran avant 3 ans, pas de jeux vidéo avant 6 ans, pas d'internet avant 9 ans et
00:45 pas d'internet seul, il manque un mot, pas d'internet seul avant 12 ans.
00:50 Alors ces limites, elles ne peuvent pas être abaissées.
00:53 Vous pouvez décider de les augmenter, c'est-à-dire vous pouvez décider pas d'écran avant 4
00:57 ans.
00:58 Non, non, non, on peut mettre avant 2 ans, etc.
01:01 Donc voilà, donc ça, pourquoi...
01:04 Les principaux responsables de l'excès d'exposition des enfants aux écrans, ce sont les adultes
01:12 qui les entourent.
01:13 Pourquoi ? Parce que s'ils voient leurs parents la journée, sur leur téléphone, comme j'ai
01:19 vu récemment encore, dans le train, il y avait une personne qui donnait le biberon à son
01:26 enfant et qui avait encore le téléphone dans la main.
01:29 Donc je voyais le bébé chercher désespérément le contact visuel avec l'adulte et puis c'était
01:35 fait.
01:36 Et alors il y a eu des caméras cachées aussi pour observer le comportement des parents
01:39 ou des adultes qui s'occupent des enfants avec leur téléphone.
01:44 Et par exemple, il y a une scène qui m'a beaucoup marquée, on voyait des parents sur
01:50 un table et puis un enfant, un jeune garçon de 8 ans qui veut parler à son père.
01:54 Son père est sur son téléphone et au lieu de lui répondre, il lui colle une claque.
01:58 C'est-à-dire que les adultes, quand ils sont sur leur téléphone, ils sont absorbés
02:05 et donc ils ne se rendent même plus compte des dégâts qu'ils font sur les enfants.
02:08 C'est-à-dire qu'en plus, ils vont perdre toute l'autorité, toute la crédibilité
02:12 pour quand l'enfant va grandir, être préadolescent, pour dire "ah bah non, reste-moi sur ton
02:17 téléphone".
02:18 S'ils vous ont vu pendant des heures sur le téléphone, c'est fichu.
02:20 Alors 3 ans…
02:22 – C'est un bon exemple, ça, ces collèges.
02:23 Je ne savais pas ça.
02:24 – Oui, c'est le mimétisme, c'est l'éducation par l'exemple.
02:27 Il n'y a rien de tel que l'éducation par l'exemple.
02:29 Si vous donnez par la parole quelque chose de contraire de ce que vous faites, ce n'est
02:33 pas la peine, ça ne sert à rien.
02:35 Donc pas d'écran avant 3 ans.
02:38 Pourquoi pas d'écran avant 3 ans ? Parce que ça peut empêcher le développement
02:45 du cerveau de l'enfant.
02:46 C'est-à-dire qu'à 3 ans, jusqu'à 3 ans, ça peut être un peu plus, l'enfant
02:51 va chercher à se situer dans l'espace et dans le temps.
02:55 Donc l'écran, plus la lumière bleue en plus qui fait des dégâts sur les yeux, l'écran
03:01 va l'empêcher de comprendre l'espace et le temps.
03:05 Et donc dans l'interaction, il a besoin surtout d'interaction avec les adultes qui
03:09 l'entourent ou des enfants qui l'entourent, mais l'écran est une catastrophe pour l'enfant
03:14 à l'âge de 3 ans, avec un impact sur le développement du cerveau.
03:17 De 3 à 6 ans, on a dit pas de jeux vidéo, ça bien sûr, pourquoi ? Parce que de 3 à
03:24 6 ans, l'enfant acquiert ses compétences par le manuel.
03:28 Il va jouer, il va regarder un enfant par exemple sur la plage, sur le sable, il ne
03:34 va pas trouver le temps long, il va pouvoir jouer des heures, il ne va pas demander l'écran.
03:37 Donc vous voyez le contact avec la nature, avec le caillou, avec les fleurs, avec l'herbe,
03:43 avec de la terre, ou faire un gâteau, faire de la cuisine, etc.
03:48 Tout ça, ça va permettre à votre enfant d'acquérir des compétences.
03:52 Alors il va commencer à regarder un peu les dessins animés, pas plus d'une heure par
03:55 jour, nous dit Serge, et jamais le soir.
03:58 Jamais le soir.
04:00 Et j'en profite pour dire, jamais d'écran dans la chambre des enfants, enlevez aux enfants
04:05 le téléphone, y compris aux ados, pour pas qu'ils regardent la nuit, parce qu'il y
04:10 a la lumière bleue, et le temps passé.
04:14 Ça c'est un dessin animé.
04:16 C'est pas mal.
04:19 Donc ça c'est la créativité.
04:22 Pas d'internet avant 9 ans.
04:24 Mais vous avez commencé, parce que l'internet, d'abord c'est dangereux, ensuite l'enfant
04:29 ne va pas pouvoir le maîtriser, donc pas d'internet avant 9 ans, et attention à l'augmentation
04:34 du temps passé devant la télévision, et toujours verbaliser.
04:37 C'est-à-dire que dès que l'enfant va être devant l'écran, quel que soit son âge, il
04:41 faut verbaliser.
04:42 Par exemple, vous mettez un dessin animé, et vous ensuite vous parlez à l'enfant pour
04:46 qu'il vous raconte le dessin animé.
04:48 Voir qu'il mime le dessin animé.
04:50 Et ce que vous allez voir, c'est que dès qu'un enfant va mimer un dessin animé, souvent
04:55 c'est quelque chose qui l'a choqué ou qui lui a fait peur.
04:57 Il va mimer les monstres, etc.
04:58 Et ça c'est très important, parce que ça va lui permettre de décharger son anxiété,
05:03 s'il a été mis devant un dessin animé qui n'est pas de son âge, ou qui est violent,
05:07 etc.
05:08 Donc pas de jeux vidéo, non plus, bien sûr avant 9 ans.
05:12 Et pas d'internet seul avant 12 ans.
05:15 Ça peut être même plus tard, ça peut être 13-14 ans, 15 ans, en fonction de la maturité
05:20 de l'enfant.
05:21 Et là vous allez commencer à lui apprendre.
05:23 On ne dialogue pas avec les adultes, ce qu'on ne connaît pas.
05:26 On fait attention, tout ce qui est sur internet n'est pas exact.
05:30 Attention au harcèlement, etc.
05:33 Et surtout, ça va être le début, et ça c'est le plus difficile, parce que les enfants
05:36 maintenant sont confrontés à des images pornographiques.
05:39 Et il faut savoir qu'un enfant exposé à une image pornographique, c'est comme s'il
05:44 subissait un abus sexuel.
05:46 Le traumatisme d'un enfant confronté à des images pornographiques, c'est comme s'il
05:52 subissait un abus sexuel.
05:54 Et parfois justement il va raconter, et les enfants vont penser qu'ils ont subi un abus
05:59 sexuel, on va se rendre compte.
06:00 Soit que les parents le mettent devant les films porno, soit le grand frère, soit quand
06:05 il va chez les… être aussi très vigilant quand les enfants vont dormir chez les amis,
06:10 etc.
06:11 Très très vigilant, et sur les attouchements sexuels, et sur l'exhibition des enfants
06:15 devant les images pornographiques, etc.
06:17 Et donc là aussi il faut verbaliser à l'enfant, il faut lui dire "non, ce n'est pas la réalité,
06:23 ça c'est une forme de violence, il ne faut pas regarder cela".
06:26 Et puis peut-être après sensibiliser au fait que pour qu'il n'ait pas ensuite de perturbations
06:34 dans sa future vie sexuelle et affective, parce que c'est ça aussi que ça provoque,
06:37 c'est d'être positif aussi.
06:39 C'est-à-dire, c'est merveilleux d'accéder à Internet, c'est merveilleux parce qu'on
06:45 a accès aussi à la culture, à la connaissance, etc.
06:47 Mais il faut des règles parce que vont sur Internet des gens qui ne te veulent pas du
06:51 bien, qui gagnent de l'argent en faisant des choses pas bien, en faisant des choses
06:55 violentes, en faisant des choses immorales, etc.
06:59 Et il va commencer à comprendre les règles du bien, du mal, de ce qui est permis, de
07:03 ce qui est interdit, de ce qui lui fait du mal, de ce qui ne lui fait pas du mal, etc.
07:06 Il va se sentir aussi ensuite protecteur des enfants plus jeunes parce qu'il va pouvoir
07:11 aussi transmettre ces règles aux enfants plus jeunes.
07:14 Donc voilà, si vous voulez un peu globalement ce que je voulais vous dire sur ce sujet-là.
07:18 – Alors il y a la Minute Culture aussi.
07:19 – Ah le tableau, on va passer à la Minute Culture.
07:22 – Alors on va regarder un tableau, je crois.
07:24 – Alors on va regarder, je suis allée voir l'exposition Brancuzi, au centre Pompidou
07:30 qui est le musée national d'art moderne et contemporain.
07:34 [Rires]
07:37 – C'est normal.
07:38 – Alors celui-ci, si on peut remettre l'affiche, c'est la muse endormie.
07:43 – La muse endormie ?
07:44 – Brancuzi, ça m'a beaucoup fait l'humeur parce que je vais vous dire comment j'ai
07:49 eu accès à cet artiste extraordinaire.
07:53 Ça, ça date de 1910, à peu près à la même époque que les impressionnistes.
07:56 C'est lui qui a inventé la sculpture moderne car quand j'étais au collège, j'avais
08:02 un professeur de français extraordinaire qui nous a montré Brancuzi.
08:06 – Brancuzi.
08:07 – Et c'était le premier contact de ma vie que j'ai eu avec l'art moderne.
08:10 – C'est beau.
08:11 – Et quand je suis revenue voir, cette exposition est extraordinaire parce qu'il y a des
08:15 œuvres du monde entier, c'est-à-dire que l'atelier de Brancuzi qui est d'origine
08:19 moderne est à Paris, est à Beaubourg, est la propriété de Beaubourg.
08:23 Et donc là, ils ont fait une rétrospective extraordinaire.
08:26 Donc je vous ai sélectionné bien sûr cette affiche qui est la muse endormie.
08:29 – Ça c'est la muse endormie ?
08:30 – La muse endormie.
08:31 C'est-à-dire que Brancuzi a simplifié énormément la sculpture.
08:35 – Je vois ça.
08:36 – Il y a une recherche de pureté dans les formes.
08:38 – Là c'est vrai.
08:39 – Et qui dégage du sentiment, de l'émotion ou du mouvement.
08:43 Donc je vous ai sélectionné ensuite les animaux…
08:45 – Le coq bois.
08:46 – Les animaux de Brancuzi.
08:48 – Alors le coq.
08:49 – Ça c'est le coq ça.
08:50 – Donc vous allez voir, c'est la simplification à l'extrême.
08:53 Il faut voir le haut.
08:54 – Il se fait pas chier le gars.
08:55 [Rires]
08:56 – C'est-à-dire qu'il y a deux choses dans ces sculptures,
09:00 c'est la simplification à l'extrême et c'est l'idée du mouvement.
09:03 – C'est quoi ?
09:04 – C'est pas une râpe à fromage ?
09:05 – Vous voyez, c'est la crête, je pense, c'est la crête de coq.
09:09 – Pas mal.
09:10 – Donc il y a à la fois un élan, on ne reconnaît pas forcément l'animal.
09:13 – C'est du riz-titeuf.
09:14 – Donc il en a fait plusieurs, il a à la fois du bronze,
09:17 ce qu'on vient de voir c'est en bronze poli, là c'est du bois.
09:19 – C'est du bois ça.
09:20 – Il a fait du plâtre aussi, il a fait de la pierre.
09:22 – Vous avez le poisson ?
09:23 – Le poisson.
09:24 – Selon Brancuzi ?
09:25 – Ouais, selon.
09:26 – On va se faire galer quoi.
09:27 [Rires]
09:28 – Ah oui, quand même, il a bien fait.
09:29 – Vous voyez le poisson, c'est rien, c'est juste une forme comme ça en pierre.
09:34 – Il n'est pas un peu trop simplifié peut-être ?
09:35 [Rires]
09:36 – Mais Brancuzi…
09:37 – Non, parce que c'est ce qui reflète aussi l'imagination et le mouvement.
09:41 – Là c'est plutôt un capte-énigme.
09:44 – Vous savez, un poisson qui va nager très vite dans la mer,
09:47 vous allez le voir passer et vous allez voir passer une forme comme ça.
09:50 – C'est un bâtonnet, c'est un bâtonnet.
09:52 C'est pas mal, il y a quoi d'autre ?
09:54 Ah, il y a le phoque selon Brancuzi.
09:56 – Il y a un phoque, un otarieux à la forme.
09:58 – Ah, là il y a un ensemble.
09:59 – Regardez, on voit bien quand même la forme.
10:00 – On dirait une selle de vélo surtout.
10:02 [Rires]
10:03 – Ça, on revoit.
10:04 – Non mais là, on reconnaît plus le phoque.
10:07 – Vous voyez, c'est aussi découvrir l'art moderne ou l'art contemporain,
10:11 après 45 on dit art contemporain et avant art moderne,
10:14 donc là on est en 1910, donc c'est l'art moderne.
10:16 Ça vous va aussi l'imagination.
10:17 Et puisqu'on parlait des enfants tout à l'heure,
10:19 quand vous mettez des enfants devant de l'art moderne,
10:21 ils sont…
10:22 – Ouais, c'est vrai, ils sont subjugués.
10:23 – Ils sont subjugués, ça ne les dérange absolument pas,
10:25 puisque leur dessin, au fond, correspond aussi à cette simplification
10:29 et à ce mouvement-là.
10:30 Et donc, emmener des enfants dans les musées
10:32 ou leur montrer des images d'art contemporain,
10:35 c'est quelque chose qui va énormément développer leur activité artistique,
10:39 créative et qui va les libérer aussi, parce qu'ils n'ont pas une forme contrainte.
10:43 Et ça, ils sont capables de le dessiner, par exemple.
10:45 – Ça, moi, je suis capable de le faire.
10:46 – Alors qu'après, on est pris dans les préjugés,
10:48 on se dit "non, ce n'est pas la bonne forme".
10:50 – C'est bien ce qu'il fait ce grand cousy là.
10:51 – Il y avait l'oiseau.
10:52 – Alors, il y a l'oiseau dans l'espace, là.
10:54 Vous avez l'oiseau ?
10:55 Il s'appelait l'oiseau, ah ouais.
10:56 [Rires]
10:57 – Donc, quand vous allez à l'exposition, il y a plusieurs oiseaux comme ça,
11:01 et vous rentrez, vous avez l'impression d'être dans une volière,
11:03 parce qu'effectivement, il y a plusieurs sculptures de ce type-là.
11:07 – Il est fort, ce grand cousy.
11:08 – Très fort.
11:09 – Franchement, il va se foutre dans notre gueule encore.
11:11 [Rires]
11:13 – C'est un immense artiste.
11:14 – Ça coûte des dizaines de millions.
11:15 – En vrai, moi, j'adore.
11:17 Là, ça, ça coûte…
11:19 – Ça se vend, ça ?
11:22 – Là, maintenant, c'est propriété des musées.
11:24 – Ah ouais ?
11:25 – Oui, sur le marché, oui.
11:26 – Sur le marché, il y en a… Quel marché ? De Sarcelles ?
11:28 [Rires]
11:29 – Sur le marché de l'art.
11:30 Je ne pense pas qu'on puisse en trouver encore.
11:32 Franchement, j'adore.
11:33 Vous voyez ce que je vous dis ?
11:34 Celui-là, j'adore.
11:35 J'adore racheter le poisson.
11:36 – Poisson, oui.
11:37 – Poisson, c'est sympa.
11:38 J'aime bien.
11:39 Écoutez, merci, c'est un amour.
11:40 – Bonne soirée.
11:41 – Merci beaucoup.
11:42 [Applaudissements]
11:43 [Musique]