Depuis plus de deux ans, l'association Joseph Sauvy supervise le dispositif TAPAJ pour les jeunes en grande difficulté dans les Pyrénées-Orientales.
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00:00 En attendant, dans l'écho d'ici ce matin, Simon Colbeauc, on parle là aussi des jeunes du département
00:04 avec ce dispositif pour ceux qui sont en galère.
00:06 Oui, c'est pour les 16-25 ans qui sont en très grande précarité,
00:10 celles et ceux parfois à la rue avec des dépendances aux drogues.
00:13 Ce dispositif c'est tapage le travail alternatif payé à la journée.
00:19 Tapage, concrètement tu bosses, t'es payé immédiatement sans attendre la fin du mois.
00:23 Bonjour Sylvie J. Pulot.
00:24 Bonjour.
00:25 Vous êtes la directrice plateforme Solidarité à l'association Joseph Sauvy,
00:29 une association qui est bien connue ici en pays catalan.
00:31 Ça fait un peu plus de deux ans que le dispositif tapage a été mis en place chez nous dans le département.
00:36 C'est donc pour les 16-25 ans, on l'a dit, il y a combien de jeunes aujourd'hui qu'on bénéficie ?
00:39 Alors aujourd'hui nous accompagnons 52 jeunes sur le territoire départemental
00:44 et plus spécifiquement sur Perpignan.
00:46 52 jeunes souvent en grande difficulté donc ?
00:50 Donc voilà, nos critères d'intervention c'est vraiment le jeune de 16 à 25 ans en grande difficulté,
00:57 en errance sur le territoire ou en risque d'errance parfois,
01:01 on essaie de prévenir au plus tôt cette errance-là,
01:04 et qui consomme des substances psychoactives.
01:06 C'est notre critère d'intervention.
01:08 Comment vous les repérez ?
01:10 Alors déjà ils se repèrent entre eux, ça c'est assez génial.
01:12 80% des jeunes arrivent par le bouche à oreille, c'est les perfs,
01:16 qui "voilà j'ai connu Tapage, viens, c'est chouette, ça correspond à ce qu'on attend, ce qu'on cherche".
01:22 Donc ça c'est 80% de nos jeunes,
01:25 et ensuite les 20% restants c'est les équipes de rue, les maraudes...
01:29 D'accord, vous allez sur le terrain ?
01:30 Voilà, nous on va sur le terrain mais aussi on a beaucoup de partenaires qui sont sur le terrain et qui nous relaient,
01:35 et puis il y a toutes les institutions qui touchent les jeunes aujourd'hui,
01:38 la mission locale, etc.
01:40 Et le principe de Tapage, je l'ai dit, c'est donc d'être payé à chaque fin de journée de travail,
01:45 pourquoi ça fonctionne comme ça finalement ?
01:47 Alors ça fonctionne comme ça parce qu'on sait que ces jeunes-là,
01:50 c'est l'immédiateté qui va payer en fait.
01:53 C'est-à-dire que se projeter sur une fin de mois, travailler tous les jours et se projeter sur une fin de mois, c'est déjà beaucoup.
01:59 Donc finalement l'idée c'est, on leur dit "voilà tu viens demain matin à 9h",
02:03 donc on travaille en partenariat avec l'ADSOL, une association intermédiaire qui est notre porteur RH,
02:09 on le déclare le matin à l'embauche,
02:12 et puis on le rémunère en fin de plateau de travail, on appelle ça des plateaux de travail,
02:16 en espèces, donc ça aussi...
02:19 C'est de l'argent liquide ?
02:20 C'est de l'espèce effectivement...
02:22 Parce qu'ils n'ont pas forcément de banque ?
02:23 Il y a beaucoup de jeunes qui sont débancarisés,
02:26 qui n'ont pas de pièce d'identité, donc c'est très compliqué l'accès au travail dans ce contexte-là.
02:33 Donc finalement ils sont payés en fin de matinée,
02:36 et ils partent avec leur rémunération en espèces, ils sont payés au SMIC et en espèces.
02:40 Donc le dispositif on le comprend ultra simplifié, même pas besoin forcément de pièce d'identité,
02:45 c'est quel type de travail, sur quel type de chantier interviennent ces jeunes ?
02:48 Alors nous on est vraiment multi-carte, on a des entreprises, des associations qui font appel à nous,
02:54 on fonctionne comme un prestataire de service,
02:56 vous avez un besoin conjoncturel, structurel dans votre entreprise,
03:00 vous avez des archives à déplacer, des meubles à monter,
03:03 vous voulez repeindre un bureau, on est en capacité de faire à peu près toutes les tâches,
03:08 sauf les plus techniques bien sûr, on ne va pas se lancer dans de l'électricité ou des choses comme ça.
03:12 Vous faites appel à nous, on fonctionne comme un prestat,
03:16 on est en mesure d'arriver avec 2 à 7 jeunes sur 1 à 4 heures de travail,
03:26 donc on arrive à déployer une force de travail quand même importante pour une entreprise.
03:30 Est-ce qu'il y a des entreprises aussi qui vous contactent en disant "moi j'ai besoin de jeunes aussi pour telle mission" ?
03:35 Ça peut exister, c'est pas que les particuliers qui...
03:37 Non, le plus grand nombre ce sont des entreprises, des collectivités aussi, locales et territoriales,
03:43 beaucoup d'entreprises nous appellent sur un besoin particulier, spécifique,
03:48 donc on est en mesure quand même de répondre très rapidement, de manière très souple,
03:53 dans le modèle d'intervention.
03:55 Et est-ce que ça marche alors ?
03:57 Ça fonctionne très très bien, alors d'abord pour les jeunes, c'est l'objectif,
04:01 d'abord pour les jeunes, on arrive à les capter,
04:03 on a des jeunes qui nous appellent tous les jours,
04:05 tous les jours, pour savoir s'ils peuvent bosser ce matin,
04:08 donc ça c'est assez chouette.
04:10 Et vous arrivez à raccrocher les wagons, ils arrivent à raccrocher les wagons avec le monde réel,
04:15 et à sortir aussi de cette dépendance aux stupéfiants,
04:18 parce que vous avez dit que c'est un des critères aussi,
04:20 on aide des jeunes qui sont parfois vraiment en très très grande difficulté,
04:23 et qui sont addicts à la drogue.
04:25 Alors on avait une journée régionale hier à Carcassonne,
04:27 sur le dispositif tapage, et on a une tapageur qui témoignait,
04:31 et la question qui était posée dans le public c'était "mais finalement est-ce que vous arrivez à arrêter ?"
04:37 Alors l'objectif de tapage c'est pas d'arrêter, on se pose pas ces questions là.
04:41 Nous ce qu'on souhaite faire c'est créer un lien avec un jeune,
04:44 pour qu'il ait un point de repère, à un moment donné,
04:47 et ce point de repère par la relation de confiance,
04:49 notamment qu'on va travailler avec lui,
04:52 va faire qu'à un moment donné, si quelque chose se déclenche en lui,
04:57 il va savoir où aller, parce que déjà cette relation elle sera établie.
05:01 Et ce jeune répondait hier, "ben en fait c'est simple,
05:05 quand tu bosses pendant 4 heures, t'as pas les mains libres pour rouler un joint".
05:09 Voilà.
05:10 - Vous cherchez des partenaires aujourd'hui ?
05:12 - Ah oui oui, on cherche des partenaires, parce qu'on a beaucoup de jeunes,
05:15 donc on a des jeunes qui sont actuellement en fil d'attente,
05:18 notre capacité arrive à...
05:21 - Il y a plus de demandes que d'offres aujourd'hui.
05:22 - Oui tout à fait, donc on a beaucoup de jeunes qui sont en fil d'attente,
05:25 donc il nous faut bien sûr des plateaux de travail,
05:28 on a beaucoup d'entreprises partenaires,
05:30 mais je sais que beaucoup d'entreprises écoutent à cette heure-ci la radio.
05:33 - Et les codes ici, c'est le rendez-vous du monde de l'économie et des entreprises.
05:36 - Donc si vous avez un besoin, n'hésitez pas à nous contacter.
05:39 - Comment on fait ?
05:40 - Donc sur les réseaux sociaux, sur Facebook, on a une page Tapage Perpignan.
05:43 - Donc Tapage, T-A-P-A-G.
05:46 - Perpignan, donc vous tombez directement sur notre page.
05:49 - Et puis sur...
05:50 - Et puis on peut nous contacter au 07 88 92 75 46.
05:55 - Vous êtes la directrice aussi de la plateforme Solidarité,
05:57 de l'association Joseph Sauvy, on peut aussi passer par là pour vous contacter,
06:00 Sylvie J. Pulot. Merci beaucoup, un peu plus de deux ans d'existence
06:04 pour le dispositif Tapage dans les Pyrénées-Orientales.
06:06 - Merci.
06:07 - Bonne continuation.
06:08 - Il est 7h22 sur France Bleu Roussillon.
06:10 N'hésitez pas à réécouter les codes ici, vous avez tout sur Internet.
06:14 Ça s'appelle ici l'application, on a fait simple.