Nancy Fauré, directrice d'Interbio Occitanie
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00:00 7h46, on parle du bio ce matin dans notre quart d'heure toulousain à l'occasion de la loi d'orientation agricole qui va être présentée d'ici quelques jours.
00:06 Est-ce que vous qui nous écoutez, qui nous regardez, vous consommez du bio ? Est-ce que vous avez arrêté ?
00:10 Vous appelez Christine 05 34 43 31 31.
00:14 Oui, appelez-nous pour nous dire ce que vous achetez comme produit dans les supermarchés, sur les marchés bio, un peu, beaucoup ou pas du tout.
00:20 Bonjour Nancy Foray.
00:22 Bonjour.
00:22 Je ne vous demande pas si vous mangez du bio ?
00:24 Oui, ça oui, oui, bien sûr.
00:26 Puisque vous êtes la directrice d'Interbio, un asso interprofessionnel qui regroupe les acteurs du bio dans la région.
00:33 Les ventes de bio ont chuté de 5% en 2022. Est-ce que cette baisse se poursuit ?
00:39 Alors, elle s'est poursuivie sur une partie de l'année 2023, mais depuis la fin de l'année et surtout le début de l'année 2024, la baisse se ralentit.
00:46 Alors, ça va dépendre des produits, mais on voit qu'on atteint un palier à la baisse et on l'espère.
00:53 En effet, elle a quand même été assez sévère sur ces deux dernières années.
00:56 Et c'est pareil dans les supermarchés que dans les magasins spécialisés en bio ?
01:01 Oui, la baisse de consommation, il n'y a que deux secteurs de distribution où elle n'a pas eu lieu.
01:07 La restauration collective parce qu'il y a une obligation réglementaire et la vente directe.
01:12 La vente directe dans les fermes ?
01:13 Oui.
01:13 D'accord.
01:14 05 34 43 31, 31 en direct sur France Bleu et France 3 Occitanie.
01:18 Première réaction de Laurent de Toulouse.
01:21 Il y en a beaucoup des réactions ce matin. Bonjour Laurent.
01:23 Bonjour Laurent.
01:24 Oui, bonjour.
01:25 Est-ce que vous consommez bio, Laurent ?
01:27 Très peu.
01:28 Pour quelles raisons ?
01:29 Très peu parce que maintenant on trouve les décades bio sur beaucoup trop de produits.
01:33 Et on en vient à se demander si c'est vraiment du bio.
01:37 Est-ce que c'est pas simplement, purement une question pour faire vendre le produit ?
01:42 Mais il y a carrément maintenant des rayons entiers bio.
01:46 Et moi, j'en vois trop et je me dis est-ce que c'est vraiment du bio ?
01:50 Elle est hyper intéressante et très concrète votre question.
01:53 Merci Laurent. Je la pose tout de suite à Nancy Fauré.
01:55 Comment savoir si un produit est vraiment bio ?
01:58 Quelle est l'étiquette qui doit nous convaincre ?
02:00 Merci en tout cas de l'avoir posé cette question parce qu'en effet on sait qu'il y a un doute.
02:04 Oui, oui, oui.
02:05 Parce qu'en fait les producteurs ils ont répondu à la demande.
02:07 C'est pour ça que vous voyez beaucoup de produits bio dans les rayons.
02:10 C'est le label, c'est un label officiel, extrêmement contrôlé.
02:14 C'est l'un des plus contrôlés.
02:15 C'est-à-dire que ce soit les producteurs ou les transformateurs.
02:17 Donc c'est le label AB ou l'Eurofeuille qui est peut-être moins connu.
02:21 Les français connaissent très bien le petit label AB.
02:24 C'est très encadré. Il y a un cahier des charges strict.
02:27 Il est contrôlé tous les ans chez les producteurs, chez les transformateurs.
02:31 Et donc si vous avez le label sur les produits, vous n'avez pas à douter.
02:35 C'est vraiment un produit bio.
02:36 Donc il faut qu'il y ait le label plus écrit bio ?
02:38 Non, non, juste le label, l'Eurofeuille ou le label AB.
02:42 Et vous êtes sûr que le produit il est bio et qu'il respecte le cahier des charges.
02:45 On rappelle ce que c'est un produit bio, c'est important aussi.
02:47 Alors c'est un cahier des charges qui garantit le fait qu'il n'y a pas de produits chimiques utilisés dans la production.
02:52 Mais il y a aussi une liste très restrictive des additifs par exemple à la transformation.
02:58 Ça respecte aussi les critères sur le bien-être animal.
03:01 Le cahier des charges est très très complet.
03:03 Merci Laurent, on accueille Francine.
03:05 05 34 43 31 31.
03:07 Merci Francine d'avoir appelé France Blogs Tanny.
03:09 Vous aviez laissé un message ce matin sur la page Facebook.
03:11 On vous a dit "appelez-nous, c'est ce que vous êtes en train de faire".
03:13 Bienvenue.
03:14 Voilà. Oui, bonjour à tous.
03:16 Bonjour.
03:17 On vous écoute sur le bio. Est-ce que vous en consommez ?
03:19 Moi, par rapport au bio, j'ai eu la chance de travailler un peu et d'habiter un peu dans l'Augère.
03:25 Donc j'ai côtoyé un petit village où il y avait beaucoup d'agriculteurs.
03:29 J'ai acheté du producteur au consommateur, comme on dit, des melons et tout ça.
03:33 À l'époque ils étaient bio, mais il m'a dit qu'ils ne pouvaient plus.
03:39 Parce qu'entre la terre à travailler un peu plus que les agriculteurs normaux.
03:43 Il a dit que c'était vraiment des contraintes. Ils ne pouvaient plus.
03:47 Et vous continuez à lui acheter ces produits même s'ils ne sont pas bio, Francine ?
03:53 Oui, parce qu'en plus il y a un bon petit agriculteur.
03:56 Il les vend sur le bord de la route, sur le long de la route et on s'arrête.
04:01 Ça coûte beaucoup plus cher dans 6 forêts de produire bio ?
04:06 Ça va dépendre. Je ne peux pas répondre sur tout le bio.
04:09 Vu les contraintes qui s'appliquent, comme l'a expliqué le producteur de melons,
04:16 forcément ça coûte un peu plus cher de produire bio.
04:19 Mais aujourd'hui, si les consommateurs regardent dans les magasins
04:23 ou discutent avec le producteur, ils vont se rendre compte que les écarts de prix se sont quand même resserrés.
04:29 Mais finalement ce producteur-là, qui était en bio, qui repassait à une agriculture conventionnelle,
04:33 ses produits sont tout aussi bons sans doute ?
04:36 Oui, ça dépend après à quoi vous vous attachez.
04:39 Je ne vais pas vous dire que les produits conventionnels sont meilleurs que les produits bio.
04:44 Mais il y a des producteurs qui font des efforts partout.
04:47 Beaucoup de producteurs arrêtent le bio pour des raisons comme l'explique votre auditrice.
04:52 Est-ce que vous pourriez nous dire combien d'agriculteurs d'Occitanie, de Haute-Garonne,
04:56 se déconvertissent, étaient passés au bio et repassent à une agriculture conventionnelle ?
05:00 Pour l'instant, on n'a pas toutes les données, mais on est aux alentours en moyenne à 4%.
05:05 Donc on entend beaucoup parler de déconversion des producteurs bio.
05:09 Beaucoup de producteurs se posent la question légitimement d'arrêter le bio à cause de la crise
05:14 et de la baisse de consommation, mais on n'a pas non plus une déconversion massive
05:18 comme on a l'impression vu ce qu'on en entend.
05:21 4% sur combien de producteurs bio, qu'on se rende compte ?
05:24 En fait, en Occitanie, on a plus de 13 000 producteurs en bio
05:28 et ça va être très hétérogène d'une production à l'autre.
05:32 Merci Francine pour votre appel et pour votre message sur la page Facebook.
05:35 On est avec Adèle à Barbazan de Debas, on n'est pas très loin de Tarbes, Adèle.
05:40 C'est ça.
05:41 Vous nous regardez sur France 3 Occitanie.
05:43 Alors, il y a du bio dans votre frigo ou pas ?
05:46 Chaque fois que je peux, mais c'est de plus en plus difficile de trouver du bio.
05:51 Dans les grandes surfaces, par exemple, il faut faire le tour des magasins
05:57 et il n'y a qu'un magasin où on arrive à en trouver un corps.
06:00 Je ne vous donne pas les noms peut-être.
06:03 Là, on en trouve, mais par contre, en parlant des artichauts,
06:06 moi j'ai habité Perpignan et quand je passais le matin à 7h,
06:11 je voyais des tracteurs passer avec des cuves et des nuages de pesticides.
06:16 Donc, on a peur de manger des légumes.
06:19 C'est pour cette raison précise que vous mangez du bio ?
06:22 Vous ne faites pas confiance aux produits classiques ?
06:24 J'ai un frère qui a un jardin qui fait un peu.
06:26 C'est vrai qu'un artichaut sans bio, il y a des perles d'oreilles, il faut le mettre à tremper.
06:30 J'ai essayé. Par mes parents, ils faisaient du jardin sans pesticides.
06:36 Je cherche du bio, mais c'est dur à trouver.
06:39 Merci beaucoup Adèle. C'est vrai, Nancy Forêt,
06:42 il y a de plus en plus de supermarchés qui réduisent leur surface bio.
06:45 Parce que les productions baissent aussi ?
06:48 Non. La production est là, très clairement.
06:52 On a plus de 20% des producteurs qui sont en bio en Occitanie.
06:57 25% sur les Pyrénées-Orientales dont parlait Madame.
07:01 Donc la production est là.
07:03 Mais c'est vrai que les grandes surfaces aujourd'hui ont réduit leur gamme de produits bio,
07:07 enlèvent les rayons bio, et les consommateurs comme Madame qui cherchent des produits bio ne les trouvent plus.
07:11 Ça aggrave la crise aujourd'hui.
07:13 Sur les pesticides, un terrain qui est pulvérisé de pesticides,
07:17 forcément il va y avoir des traces de pesticides sur le terrain à côté.
07:21 Ça déborde.
07:23 Comment garantir zéro pesticide ? Ça paraît un peu impossible.
07:27 Le cahier des charges bio ne garantit pas zéro pesticide,
07:30 il garantit zéro utilisation dans les pratiques culturales.
07:33 C'est déjà énorme.
07:36 Et ensuite, je vous laisse poser votre question.
07:41 Je voulais vous faire écouter une dernière réaction qu'on a eue sur le marché de Colomiers.
07:44 Merci beaucoup. Sur la qualité des produits bio, écoutez et vous réagissez juste après.
07:48 Moi ce qui me trouble toujours, c'est de voir des pommes bio sans verre dedans.
07:52 J'y crois moyen.
07:54 Je me dis comment c'est possible d'avoir un fruit non traité, tout lisse dedans.
07:58 C'est ça encore qui me met le doute.
08:01 Comment c'est possible ?
08:03 Parce que les producteurs ont vraiment réussi à avoir des pratiques
08:07 qui permettent d'avoir de beaux produits bio aujourd'hui.
08:09 Et typiquement sur la pomme, c'est aussi une question de variété.
08:12 C'est-à-dire qu'il y a des variétés qui ont été développées de pommes spéciales pour faire du bio.
08:18 Et donc elles sont beaucoup moins sensibles aux attaques et aux parasites.
08:21 Et donc vous avez des très belles pommes bio.
08:24 Et vous attendez j'imagine des aides supplémentaires du gouvernement
08:27 lors de la loi d'orientation agricole qui va être dévoilée la semaine prochaine ?
08:30 Oui, il faut des signaux forts aujourd'hui pour que les producteurs restent en bio.
08:33 C'est important.
08:34 90 millions d'euros ont déjà été débloqués.
08:36 Merci beaucoup Nancy Fauré, directrice d'Interbio,
08:38 un asso qui regroupe les acteurs du bio dans la région.
08:41 Bonne journée ! Merci ! Très belle journée et merci d'avoir choisi France Bloc.