Retrouvez William Leymergie entouré d’experts, du lundi au vendredi en direct dès 12h30, pour une émission dédiée aux problématiques de notre quotidien.
00:00 - Mais est-ce que ce rendez-vous-là c'était aussi important que celui de Noël ?
00:07 - Peut-être pas aussi important, mais c'est un des rendez-vous les plus importants de l'année
00:12 qui vient rythmer l'activité commerciale parce qu'on va se retrouver en famille autour d'un bon plat.
00:19 Il faut savoir qu'en plus il y a cette fameuse tradition du chocolat.
00:23 - Alors là vous avez vu les prix ?
00:25 - Oui, on va en parler ça William, vous allez voir.
00:27 Mais il y a cette tradition où on va chercher les oeufs, la poule, voilà exactement.
00:31 Tout ça c'est assez magnifique et puis même il y a de plus en plus de familles qui profitent aussi
00:35 pendant les fêtes de Pâques de faire même des cadeaux aux enfants.
00:37 Donc ça relance aussi un peu l'activité.
00:40 Donc vraiment Pâques c'est un petit peu comme Noël, la Toussaint ou encore d'une certaine manière la Saint-Valentin.
00:45 Ces fameuses fêtes un peu qui viennent cristalliser et donner un bon coup de booster au commerce.
00:49 - Alors qu'est-ce qu'on retrouve sur la table de Pâques et qu'on a été acheté et qu'on met là pour tout ?
00:54 - Tout d'abord il y a le fameux, qu'est-ce qu'on a à Pâques ? Qu'est-ce qu'on va manger autour ?
00:59 - L'oeuf de Pâques.
01:00 - Oui l'agneau, l'agneau Pascal bien sûr, bravo William en effet.
01:04 Le fameux agneau Pascal qu'on va retrouver sur la table.
01:08 Alors il faut savoir qu'en France il y a 65 000 éleveurs d'agneaux.
01:13 C'est plus de 5 millions d'agneaux qui sont en France.
01:16 Alors il y a tout type d'agneaux, il y a l'agneau de cisteron, l'agneau de lait, pardon des Pyrénées excusez-moi.
01:23 Et puis aussi vous avez l'agneau du limousin qui est absolument délicieux.
01:27 Mais il faut savoir que dans l'agneau, cette année, nos producteurs français font face à une concurrence parfois brutale venant de très loin.
01:35 Puisque en effet c'est l'agneau qui vient de Nouvelle-Zélande que vous pouvez trouver...
01:39 - Il arrive, il est fatigué.
01:41 - Il arrive, il est fatigué donc c'est pour ça que je ne peux que vous encourager à acheter de l'agneau français.
01:46 Vous vérifiez bien ça mais il faut savoir qu'en même temps les états, l'agneau néo-zélandais est deux fois moins cher que l'agneau français.
01:54 C'est-à-dire qu'il se négocie à peu près à 15 euros le kilo pour l'agneau français et après de 7 euros...
01:58 - Oui mais est-ce qu'il est aussi bon ?
02:01 - Il n'est pas aussi bon mais je vais expliquer pourquoi est-ce qu'il est beaucoup moins cher.
02:06 Pour deux raisons, la première ce sont la taille des exploitations.
02:09 Imaginez que là-bas en Nouvelle-Zélande, les tailles d'exploitation c'est près en moyenne de 3000 têtes de bétail que vous avez alors qu'en France en moyenne c'est 80.
02:20 Donc comme on sait, plus vous avez d'agneau, moins ça va vous coûter cher.
02:24 Et puis un deuxième point, il faut savoir que là-bas en Nouvelle-Zélande, les agneaux sont surtout élevés pour leur laine
02:30 et donc quand ils abattent l'agneau, en fait il est déjà très rentabilisé.
02:34 Donc ils peuvent le vendre pour assez peu cher.
02:36 - Ils ont vendu la laine déjà.
02:37 - Ils ont vendu déjà la laine de nombreuses fois et c'est la raison pour laquelle s'est trouvé parfois un agneau à prix cassé dans nos étals.
02:43 Donc là s'il vous plaît pour Pâques, écoutez-moi bien, achetez de l'agneau français.
02:47 - D'accord. Et puis on pourrait croire que le fait de faire le voyage ça coûte cher.
02:51 - Non mais non en fait vu la taille des... non pas forcément.
02:54 - Alors il y a les oeufs en chocolat évidemment.
02:56 - Alors les oeufs en chocolat, bien sûr le chocolat, ça c'est mon péché mignon le chocolat.
02:59 Donc là on va en parler des oeufs en chocolat.
03:01 Vous allez trouver bien sûr les lapins, les oeufs, les poules et aussi ce qu'on appelle la friture.
03:06 Vous savez ces petits poissons qu'on trouve souvent en sachet.
03:10 C'est un rendez-vous immanquable.
03:11 Il faut savoir qu'à ce moment-là c'est près de 300 millions d'euros de chiffre d'affaires qui est réalisé.
03:16 Pour les artisans chocolatiers, la Pâques c'est presque 25% du chiffre d'affaires annuel.
03:21 Donc c'est absolument incroyable.
03:23 On va tous acheter à peu près 19 euros de chocolat chacun cette année.
03:28 Alors il faut savoir, comme vous le disiez William, que ce chocolat il est impacté aussi par une augmentation du prix de la fève de cacao.
03:38 Puisque la Côte d'Ivoire et le Ghana sont malheureusement touchés par le fameux ouragan El Nino qui a aussi très suivi d'une sécheresse.
03:45 Donc en fait on a d'un côté une augmentation de la demande.
03:48 Il y a de plus en plus de gens qui veulent manger du chocolat et on les comprend.
03:52 Et de l'autre côté bien sûr une baisse malheureusement de la production.
03:56 Ce qui fait que William, la tonne de cacao se négocie à plus de 6 000 dollars la tonne.
04:05 Ça n'est jamais arrivé depuis 1977.
04:08 Alors d'un côté quand on est face à un phénomène comme cela, qu'est-ce qu'on fait chez nous, chez WAM ?
04:13 - On enquête ! - On enquête !
04:14 En effet bravo, on est allé sur le terrain.
04:16 On va vous dévoiler tous les secrets de ce business, les dessous du business du chocolat.
04:21 Et on se retrouve tout de suite après.
04:24 [Musique]
04:29 Coup de feu chez ce chocolatier alors qu'approche la deuxième période la plus rentable de son activité.
04:35 Ici, Pâques se prépare dès le mois de janvier.
04:39 Pâques ça représente 10% de mon chiffre d'affaires annuel.
04:42 Et c'est surtout ce qui va nous permettre de financer l'été.
04:45 Qui va être une période assez catastrophique pour nous parce que les consommateurs ne mangent pas de chocolat dès qu'il commence à faire chaud.
04:51 On en a moins envie.
04:52 Pourtant cette année, Pâques pourrait avoir un goût amer.
04:55 En un an, le cours du cacao brut a triplé sur les marchés internationaux.
05:00 J'ai acheté du beurre de cacao par exemple qui coûtait 9 euros le kilo il y a un mois et demi, qui est passé à 14.
05:07 Et là on m'a annoncé qu'il passait à 19 euros le kilo.
05:09 Donc j'en ai repris 500 kilos.
05:11 Probablement que mon comportement participe aussi au système qui fait que ça flambe.
05:15 Bravo !
05:19 Si le cours du cacao augmente sur les marchés, c'est en partie en raison de mauvaises récoltes dans les pays producteurs et d'une demande toujours plus forte.
05:28 D'une part on a un vieillissement des plantations dans les grands pays producteurs.
05:32 Les plantations ont une trentaine d'années, les arbres vieillissent, ils produisent moins.
05:35 Ensuite ils sont aussi plus sensibles aux maladies qui se développent très fort cette année.
05:39 Et puis il y a un troisième phénomène cette année, c'est un manque de pluie très fort dû au phénomène El Niño.
05:44 Ce qui fait qu'on a eu une très forte baisse de la production cette année, encore plus que les années précédentes.
05:48 Mais le cacao n'est pas le seul ingrédient dont les tarifs augmentent.
05:53 Le prix des chocolats qu'on achète, des produits chocolatés, ne peut pas être complètement séparé de l'évolution du prix du sucre et du lait.
06:00 Ce qui explique pour une bonne partie les augmentations qu'on voit en ce moment.
06:04 Résultat des courses, les industriels du chocolat augmentent les prix de vente.
06:08 Plus de 2 centimes sur une tablette de chocolat et jusqu'à 25 centimes sur les céréales chocolatées du petit déjeuner.
06:15 Mais pour cet artisan, les hausses ne sont pas justifiées.
06:18 Le cacao qui a flambé, c'est celui qui a été produit et récolté entre septembre et décembre.
06:22 Ce cacao, globalement, il est en ce moment dans des containers en train de naviguer entre les pays producteurs et puis la France, ou en train de se faire dédouaner.
06:29 Il n'est pas encore chez nous en réalité.
06:31 Et donc nous, le cacao qu'on a travaillé à Pâques, c'est la récolte de l'année précédente.
06:35 Il a été payé au prix de l'année dernière, donc il n'a pas encore subi des hausses de prix.
06:39 Si les industriels ont déjà anticipé la hausse des prix des matières premières, ce n'est pas le cas pour les artisans chocolatiers.
06:46 Pour cette année en tout cas.
06:48 Les jouets maintenant, ça marche tout de suite.
06:56 Alors oui, les jouets, vous avez raison William.
06:58 En effet, il y a de plus en plus, comme je le disais, de familles qui offrent des jouets à la période de Pâques.
07:03 Et donc c'est le deuxième temps fort pour la vente de jouets, du moins pour les commerçants, puisque Noël, je le rappelle, c'est 60% à peu près du chiffre d'affaires.
07:12 Pâques, c'est quand même 10%, donc ce n'est pas rien sur le jouet.
07:16 Et puis, il faut savoir aussi que la fameuse chasse aux oeufs que l'on fait à l'extérieur, c'est aussi la bonne occasion, William, pour repenser un peu son jardin.
07:24 Et c'est aussi une bonne période pour installer des jeux dits de plein air, par exemple des toboggans, des balançoires ou encore des trampolines.
07:31 Donc là aussi, c'est vraiment le moment où l'on va commencer à réinstaller son jardin, sa mairie de Pâques, pour pouvoir préparer l'été.
07:38 Après, sur le marché du jouet, pour illustrer un peu ce problème du jouet, il faut savoir que c'est un marché qui a souffert l'année dernière,
07:45 puisqu'on a une baisse du chiffre d'affaires de près de 5%.
07:48 Et il y a deux phénomènes, c'est qu'il y a d'un côté l'inflation, et souvent avec l'inflation, ça fait partie des sujets sur lesquels on va un peu restreindre nos dépenses, le jouet.
07:58 Et puis le deuxième élément, il faut savoir que...
08:00 - Ça, qu'est-ce qu'il y a encore ? Le tourisme, le divertissement ?
08:04 - Le textile, voilà, tout ce qui est divertissement.
08:07 Et puis après, il y a un phénomène dont tu parlais tout à l'heure par rapport aux retraites,
08:11 c'est qu'il y a de moins en moins d'actifs, parce qu'il y a de moins en moins de naissances.
08:15 Et donc, quand il y a de moins en moins d'enfants, par définition, on achète toujours un peu moins de jouets, c'est ce qui explique la raison d'un...
08:23 - Tout ça est lié.
08:24 - Tout ça est lié, tout ça s'enchaîne, donc du coup, on ne peut que se féliciter d'une chose, c'est qu'il faut faire plus d'enfants pour acheter plus de jouets, plus de chocolats.
08:33 - Ça, c'est un bon argument.
08:34 - Voilà, exactement.
08:35 Donc on y est, là, on est au cœur des problèmes.
08:37 - Alors, il faut faire des... Pas tout de suite, là, on va...
08:40 - Non, là, on peut finir l'émission, mais après, il faut s'y mettre, vous dire.
