Pourvu que ça dure - Alimentation : demain, un monde sans viande ?

  • hier
Pour notre santé et celle de la planète, faut-il arrêter de manger de la viande ? Quel est le véritable impact environnemental de nos élevages ? La consommation de viande est-elle vraiment dangereuse pour notre santé ? Réponses avec Aurélie Catallo, Directrice Agriculture France à l'Institut du développement durable et des relations internationales
Et puis quelles pistes pour remplacer la viande et nourrir la planète ? Reportage chez la licorne française Ynsect, qui mise sur les insectes pour décarboner notre alimentation
Autre piste : le végétal. Le chef étoilé Thierry Marx nous dira comment repenser nos assiettes sans sacrifier plaisir et besoins nutritionnels
Enfin pour réduire notre consommation de viande, pourquoi ne pas miser sur l'agriculture cellulaire avec la viande de culture, à mi-chemin entre la protéine animale et végétale ? Les explications de notre journaliste Emilie Chaussier
Année de Production :

Category

📺
TV
Transcription
00:00 Pourvu que ça dure, vous est présenté par Ecodds,
00:03 éco-organisme qui agit pour une économie respectueuse de l'environnement.
00:08 [Générique]
00:36 Bonjour à tous et bienvenue dans Pourvu que ça dure,
00:38 l'émission qui rend l'éco responsable sur Public Sénat.
00:41 Aujourd'hui, on s'intéresse à notre alimentation avec cette question
00:44 pour notre santé et celle de la planète,
00:46 faut-il ou pas arrêter de manger de la viande ?
00:48 Une question qu'en appellent d'autres évidemment,
00:50 quel est le véritable impact environnemental de nos élevages ?
00:53 La consommation de viande est-elle vraiment dangereuse pour notre santé ?
00:57 Réponse dans quelques instants.
00:59 Et puis, quelle piste pour remplacer la viande et nourrir la planète ?
01:02 Reportage chez la licorne française Insect
01:05 qui mise justement sur les insectes pour décarboner notre alimentation.
01:08 Autre piste, le végétal.
01:10 Le grand chef Thierry Marx nous dira comment repenser nos assiettes
01:13 sans sacrifier plaisir et besoin nutritionnel.
01:15 Faut-il manger moins de viande pour sauver la planète ?
01:21 Réponse avec vous Aurélie Cattalo, bonjour.
01:23 Bonjour.
01:23 Merci d'être avec nous, directrice agriculture France
01:26 à l'Institut du développement durable et des relations internationales.
01:29 On n'en a pas toujours conscience mais quand on mange son petit steak,
01:32 il est à l'origine de fortes émissions de gaz à effet de serre.
01:36 On ne s'en rend pas toujours compte, d'ailleurs à un niveau
01:38 qui est assez comparable à la pollution automobile.
01:41 Je n'avais pas ces chiffres en tête.
01:42 Tout dépend de la viande que vous mangez.
01:44 Si c'est un steak de bœuf, les vaches émettent des gaz à effet de serre
01:48 et donc elles vont générer ce problème environnemental-là.
01:51 Par contre, si vous mangez de la viande de poulet ou de la viande de porc,
01:54 vous allez avoir d'autres conséquences environnementales qui vont être liées,
01:57 qui ne sont pas tant les émissions de gaz à effet de serre liées à l'animal directement,
02:01 mais plutôt les problèmes liés à l'alimentation de ces animaux sur les cultures.
02:04 Je reviens à ma première question sur le niveau d'émissions de CO2
02:07 du secteur en lien avec la viande en France ou dans le monde.
02:09 On a des chiffres là-dessus ?
02:10 Oui, tout à fait.
02:11 On a un rapport des Nations Unies qui nous disait en fin d'année dernière
02:14 que l'élevage est responsable d'à peu près 12% des émissions de gaz à effet de serre
02:18 à échelle mondiale.
02:19 En France, c'est un petit peu moins.
02:20 On est plutôt sur l'ordre de 8,5%.
02:23 Mais attention parce que ça, c'est vraiment juste le chiffre des gaz à effet de serre
02:26 qui sont liés aux animaux et on ne regarde pas les gaz à effet de serre
02:29 qui sont générés par les cultures qui nourrissent les animaux d'élevage.
02:33 Or, ces cultures, on doit mettre des engrais dessus pour qu'elles poussent
02:38 et ces engrais, ils sont fortement émetteurs d'un autre gaz à effet de serre.
02:41 Voilà, donc c'est la nourriture, encore une fois, du bétail et des élevages qui posent problème.
02:46 Entre autres, oui, tout à fait.
02:48 Avec les engrais azotés, je ne suis pas un expert, c'est quoi un engrais azoté ?
02:50 Parce que, on m'a expliqué qu'il pollue également nos cours d'eau,
02:54 donc indirectement, potentiellement, nous empoisonne.
02:57 Absolument, en fait, dans les grands impacts environnementaux
03:01 qui comptent en matière d'agriculture, il y a bien sûr les impacts sur le climat,
03:04 mais il y a aussi les impacts sur la biodiversité et le ressource naturelle.
03:07 Et pour ces fameuses cultures, on a besoin de favoriser leur croissance,
03:11 donc en leur donnant un petit shot d'azote via les fameux engrais de synthèse.
03:15 Et ça, ça va émettre des émissions de gaz à effet de serre,
03:17 mais ça va aussi potentiellement, s'il y en a trop, ruisseler dans les sols
03:21 et aller atteindre les cours d'eau.
03:23 Et ça, ça va poser des gros problèmes pour les milieux aquatiques.
03:26 Et puis, d'un autre côté, sur les pesticides, là, on a des atteintes à la biodiversité.
03:29 La plupart des gens ont entendu parler notamment de l'effet sur les pollinisateurs.
03:33 Ils ne sont pas metteurs de CO2, évidemment, les pesticides.
03:36 Non, c'est plus un problème de biodiversité.
03:38 Après, dans l'inconscient collectif, on a l'image, encore une fois,
03:41 des gaz à effet de serre des vaches qui proviennent de leur paix.
03:45 C'est une réalité ou c'est une idée reçue ?
03:46 En fait, c'est plutôt les rocs des vaches.
03:49 Et c'est parce que les vaches, ce sont des animaux qui ruminent.
03:51 Et le phénomène, le mécanisme de la rumination fait que, quand l'aliment remonte,
03:56 effectivement, il y a émission de gaz à effet de serre, d'un gaz à effet de serre qui s'appelle le méthane.
03:59 Bon, on a parlé de l'impact sur la planète.
04:02 Maintenant, l'impact sur notre santé.
04:04 Beaucoup d'études le disent.
04:05 Une trop grosse consommation de viande entraîne maladies cardiovasculaires,
04:09 diabète et cancer.
04:11 À partir de quelle fréquence ?
04:12 C'est une question de mesure à chaque fois.
04:13 La consommation de viande devient problématique, dangereuse pour la santé.
04:18 Alors, déjà, la bonne nouvelle, c'est que même si on mange beaucoup de protéines animales,
04:21 trop par rapport aux recommandations nutritionnelles,
04:23 en tant que tel, l'excès de protéines n'est pas mauvais pour la santé.
04:26 Ce qui va poser problème, c'est la consommation de certaines formes de viande.
04:31 Par exemple, la charcuterie, elle est produite avec des nitrites,
04:34 et ces nitrites, ils ont été montrés comme étant des cancérigènes probables.
04:38 Donc, c'est plutôt la consommation excessive de certains types de viande très transformée
04:42 qui va poser problème pour la santé.
04:44 Et quel autre type de produit transformé ?
04:47 Eh bien, quand on consomme de la viande qui va être utilisée dans des plats préparés.
04:50 Donc, par exemple, si vous mangez un poulet entier le dimanche,
04:52 ce n'est pas tout à fait le même processus de transformation que si vous allez manger des nuggets.
04:57 Et là, c'est plutôt le processus de transformation en tant que tel qui va être mauvais pour la santé.
05:01 Notamment les Français qui consomment d'ailleurs deux fois plus de viande que la moyenne mondiale.
05:04 Oui, tout à fait.
05:05 Donc, il y a une double question.
05:06 Est-ce que oui ou non, il faut manger moins de viande pour sauver la planète ?
05:10 Notre santé, est-ce que les consommateurs sont prêts aujourd'hui ?
05:12 Alors que tout nous pousse, les publicités ou autres, à manger de la viande.
05:15 Eh bien, déjà, à échelle européenne comme à échelle française,
05:18 le consommateur moyen mange 60 à 70 % de plus de protéines que ce dont il a besoin.
05:24 Donc, on peut réduire la consommation de protéines
05:27 sans du tout que ça pose de problème de santé pour la majorité des gens.
05:31 Et cette réduction de consommation de protéines d'origine animale,
05:34 elle est nécessaire pour avoir un système agricole et alimentaire
05:38 qui rentre dans les limites planétaires, c'est-à-dire qui émette moins de gaz à effet de serre
05:41 et qui mette moins de pression sur la biodiversité.
05:44 Face à cette augmentation, on le sait, de la demande de viande dans le monde,
05:47 est-ce que l'offre, elle suit ?
05:48 Parce que la crise des agriculteurs nous a rappelé qu'il y a de moins en moins d'éleveurs,
05:52 de moins en moins de cheptels.
05:53 Est-ce que la baisse de l'offre va nous pousser, quelque part, à réduire notre demande ?
05:58 En tant que tel, ce n'est pas la baisse de l'offre qui, naturellement,
06:02 conduit le consommateur, par exemple français, à manger moins de viande.
06:05 Par contre, le consommateur français, s'il mange beaucoup de viande,
06:07 c'est parce qu'il évolue dans un environnement alimentaire
06:10 qui l'incite à manger de la viande.
06:11 Je vais vous donner un exemple.
06:12 Quand vous entrez dans un supermarché,
06:14 si vous tombez en premier sur un bac réfrigéré avec des produits à base de viande en promotion,
06:19 vous allez être enclin à en mettre dans votre caddie.
06:22 Et ça, ça contribue à ce qui façonne les choix alimentaires du consommateur.
06:26 Et la puissance publique a des leviers pour agir,
06:28 pour essayer de faire en sorte que le consommateur soit moins tenté
06:32 de manger fréquemment de la viande.
06:33 Après, s'il y a moins d'éleveurs et moins de cheptels,
06:35 on peut aussi imaginer importer de la viande.
06:38 Mais quelque part, c'est la pire des solutions,
06:39 parce qu'on rajoute des émissions de CO2.
06:41 Absolument.
06:42 Importer de la viande d'ailleurs n'est absolument pas la bonne solution.
06:45 On a beaucoup plus intérêt à accompagner la transition durable de l'élevage français
06:50 pour que les consommateurs français mangent de la viande française.
06:53 Bon, après, comment on résout, j'ai envie de dire, concrètement, l'équation ?
06:56 La balle, on comprend, quelque part, est dans le camp des consommateurs.
06:59 Donc, il faut que chacun accepte de réduire, de diversifier sa consommation de viande.
07:04 Mais après, c'est du ressort, j'ai envie de dire, de la liberté de chacun.
07:07 La balle n'est pas que dans le camp des consommateurs.
07:09 Elle est, entre autres, dans le camp des consommateurs.
07:11 La balle, elle est dans le camp des exploitations agricoles,
07:14 des industries agroalimentaires, de la grande distribution,
07:17 du consommateur et de la puissance publique qui organise les marchés alimentaires.
07:21 Et la difficulté pour faire en sorte qu'on évolue vers un élevage durable,
07:24 c'est qu'il va falloir que tous ces différents acteurs,
07:27 ils agissent à leur échelle simultanément.
07:29 Mais par contre, il n'y a pas un seul acteur qui a toutes les clés du problème entre ses mains.
07:34 Il y a une nouvelle enquête du réseau Action Climat qui va dans votre sens.
07:38 Elle nous dit que réduire de moitié la consommation de viande
07:40 nous permettra d'atteindre nos objectifs climatiques.
07:44 C'est vrai. Et la question, elle est double, encore une fois,
07:46 c'est est-ce que c'est vrai ou pas ?
07:47 Et on se dit 450 grammes, 450 grammes de viande maximum par semaine, c'est suffisant ?
07:53 Oui, d'un point de vue...
07:54 Encore une fois, par rapport à nos besoins nutritionnels, notamment en protéines.
07:58 Mais en fait, les besoins nutritionnels,
07:59 c'est quasiment pas un sujet sur la viande en France aujourd'hui.
08:03 On a assez de protéines.
08:05 Par contre, là où c'est pas forcément très compréhensible pour le consommateur,
08:10 c'est pourquoi il doit manger moins de viande.
08:11 Il doit manger moins de viande avant tout parce qu'on ne peut pas faire
08:15 la transition du système agricole si on a tant d'animaux d'élevage.
08:19 Et pourquoi ça ?
08:20 Parce que les animaux d'élevage, ils utilisent beaucoup de terre pour les nourrir
08:23 et parce qu'on le disait tout à l'heure,
08:25 ils peuvent avoir des impacts négatifs sur le climat ou la biodiversité.
08:28 C'est pour ça avant tout qu'il faut manger moins de viande
08:31 pour permettre la transition écologique de notre système agricole.
08:34 Et pour atteindre nos objectifs climatiques,
08:35 si on réduit de moitié la consommation de viande.
08:37 C'est intéressant, ça, comme étude.
08:38 Ça fait partie des leviers à activer.
08:40 La réduction des cheptels chez nous n'est pas du tout le seul levier à activer.
08:44 Il faut aussi qu'on réduise, par exemple, les engrais qu'on utilise.
08:47 Mais par contre, soyons très clairs, nous n'atteindrons pas nos objectifs climatiques
08:51 avec des tailles de cheptel telles que nous les avons aujourd'hui.
08:54 Allez, merci à vous Aurélie Cattelot, directrice agriculture France
08:57 à l'Institut Développement Durable et des Relations Internationales.
09:00 Merci à vous.
09:00 Merci.
09:01 On va continuer à parler des solutions pour nous aider à remplacer la viande.
09:04 Parmi elles, les protéines végétales, on l'a dit,
09:06 comme le prône de grand chef Thierry Marx, ou plus surprenant, les insectes Manuel Aigre.
09:12 En 2022, les Français ont consommé en moyenne 85 kilos de viande.
09:16 C'est deux fois plus que la moyenne mondiale.
09:19 Mais de telles quantités peuvent être nocives pour la santé et l'environnement.
09:23 Un repas avec du bœuf émettrait en moyenne 14 fois plus d'émissions de CO2
09:28 qu'un repas végétarien.
09:29 Mais alors, pouvons-nous réellement nous passer de viande ?
09:33 Quelles sont les alternatives ?
09:35 À Dole, dans le Jura, une start-up apporte une réponse innovante
09:40 aux défis climatiques et humains.
09:41 - Ça va la pureté, là ? T'es pas trop mal ?
09:45 - On est pas trop mal pour une fois.
09:46 On a des bons résultats.
09:48 Bienvenue chez Insect, l'entreprise française aux 400 brevets leader en production d'insectes.
09:55 - Les larves arrivent, elles sont ébouillantées puis broyées.
09:59 Ici, on élève le ténébrion meunier, un insecte qui n'a pas été choisi au hasard.
10:04 - Ça va ? - Ouais.
10:07 Les avantages à produire des insectes sont nombreux.
10:10 Ils ont besoin de 40 fois moins de surface de terre que les bovins
10:14 et rejettent 40 fois moins d'émissions de gaz à effet de serre.
10:18 Les insectes nécessitent également 30 fois moins d'eau que les élevages de porcs.
10:22 Et les atouts ne s'arrêtent pas là.
10:24 - Le taux de protéines est de 70%, voire plus,
10:28 ce qui n'est pas le cas des aliments qu'on connaît aujourd'hui.
10:31 On est vraiment sur des alicaments, comme on nous explique des fois, quoi.
10:35 70% de protéines contre 26% au maximum pour le bœuf.
10:40 Le but n'est pas de proposer l'insecte tel quel à la consommation,
10:44 mais de le transformer en ingrédients comme l'huile ou la farine de protéines.
10:49 - C'est une poudre qui va être utilisée essentiellement pour faire des croquettes,
10:55 chien, chat, poisson, aujourd'hui, pour l'alimentation humaine aussi.
11:01 On est en démarrage là-dessus.
11:03 Pour les sportifs, des barres protéinées sont à l'étude.
11:06 Et si ça marche, l'entreprise va devoir encore augmenter les quantités.
11:11 - Faut être patient, là. - Toujours.
11:15 Ici, dans le Jura, 30 tonnes d'ingrédients à base d'insectes sortent chaque mois de l'usine.
11:20 Un challenge quotidien rendu possible grâce à une équipe de scientifiques
11:24 qui étudie en permanence le comportement de ces petits êtres.
11:28 - Donc là, je suis en train de regarder la pureté des œufs,
11:32 donc à la main et au pinceau.
11:33 Ça prend du temps, mais c'est comme ça qu'on arrive à comprendre la ponte, en fait.
11:39 Bien que l'entreprise coche toutes les cases, elle a rencontré des difficultés financières
11:44 et a dû se séparer d'environ 20% de ses effectifs.
11:48 Mais l'année 2024 s'annonce plus prometteuse,
11:51 avec 1 milliard d'euros de contrats en cours de négociation.
11:55 Mais alors est-il nécessaire d'adopter des mesures si radicales pour vivre sans viande ?
12:01 Certains chefs ne sont pas du même avis
12:03 et font appel à la science pour préparer la nourriture de demain.
12:06 - Ça va, Raphaël ? - Ça va ?
12:08 - Ah ouais, t'es déjà sur les... - Ouais.
12:10 - Sur les fibres, là, ouais.
12:11 - Ah ouais. Ouais, t'es là, dans la cuisine de poulet, ouais.
12:14 À l'abri des regards, Thierry Marx, chef étoilé, et Stéphane Aumont, chimiste,
12:19 étudient la question depuis plus de 10 ans dans leur laboratoire de Saclay.
12:24 - Grâce à la physique, on extrude un peu comme des pâtes,
12:27 ça sort dans plein de tubes différents.
12:29 Ça arrive à texturer naturellement sans avoir recours à des additifs.
12:33 Bon, on n'avait plus qu'à passer en cuisine, alors. - Ouais, ouais, bah voilà, voilà, voilà.
12:36 Ici, pas d'insectes, Thierry et Raphaël travaillent des ingrédients bien connus du grand public.
12:42 - Alors là, c'est... On a du blé, de la lentille et du pois chiche, en gros, du pois.
12:48 Et c'est de la protéine vraiment végétale pure.
12:54 Ces boulettes végétales ont une texture moelleuse
12:57 qui s'apparente à s'y méprendre à de la viande hachée.
13:00 - On va se faire une boulette poêlée,
13:03 une boulette poêlée avec une sauce tomate, poivron, basilic, quoi, tout simplement.
13:08 Sur le plan nutritionnel, les légumes secs contiennent 3 fois moins de protéines que la viande,
13:13 ce qui ne semble pas être un problème pour Thierry Marx.
13:16 - Moi, ce qui m'intéressait de vérifier, c'est de savoir si j'allais avoir cette réaction
13:20 comme sur un produit de protéines animales.
13:22 Pour moi, la cuisine est plaisir, bien-être, santé. La santé, c'est les docteurs.
13:27 Moi, les docteurs m'expliquent qu'on peut diminuer le taux de protéines animales.
13:32 On voit bien que ça ne nuira pas à la croissance de rang.
13:35 - Tu vois, t'as tout de suite un truc gourmand.
13:38 - C'est l'intérêt de ce labo, on peut manger les échantillons.
13:42 - C'est bon.
13:45 La Terre devrait compter 10 milliards d'humains en 2050, contre 7,9 aujourd'hui.
13:51 Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture,
13:55 pour nourrir la population, la production alimentaire devra augmenter de 60%.
14:00 Mais avec des ressources limitées et une planète qui souffre,
14:03 les protéines alternatives seront inévitables.
14:08 - À quoi pourrait ressembler notre assiette dans les prochaines décennies ?
14:14 Faut-il se préparer à un monde sans viande ?
14:16 On continue à en parler avec le grand chef Thierry Marx. Bonjour.
14:19 - Bonjour. - Merci d'être avec nous sur Public Sénat.
14:21 On vous a vu dans le reportage très impliqué.
14:24 Pour vous, c'est clair, je résume un petit peu les choses, mais si on veut sauver la planète
14:28 et notre santé, il faudra manger moins de viande.
14:31 On ne pourra pas y couper. Il n'y a pas d'alternative.
14:33 - Non, parce qu'on part vers un stress hydrique.
14:36 Il est déjà là, d'ailleurs.
14:37 Tout ce qu'on avait étudié à l'Université de Paris-Saclay, c'était un stress hydrique 2050.
14:43 2030, c'est bien avant et on est déjà en stress hydrique.
14:46 2024, on est déjà en stress hydrique.
14:48 Donc, ça veut dire que cette consommation d'eau dirigée vers le bétail,
14:52 l'impact carbone de l'élevage,
14:54 et bien, tout ça recule. - C'est intenable.
14:56 - C'est intenable.
14:57 C'est intenable. Donc, ça veut dire que ce n'est pas sans viande.
15:00 Un monde sans viande, je n'y crois pas non plus.
15:02 Mais un monde avec moins de viande et de meilleure qualité
15:05 et une alternative avec du végétal,
15:07 bien évidemment que c'est le monde de demain.
15:09 - Vous soutenez le réseau Bleu Blanquer.
15:11 C'est un réseau de 7000 agriculteurs.
15:13 Pourquoi est-ce qu'il faut s'inspirer de ce qu'ils font ?
15:15 - Parce que Bleu Blanquer, c'est assez sain d'ailleurs, parce que ça a 22 ans.
15:20 D'abord, ça nous apprend une chose,
15:22 que quand on travaille sur du temps agricole,
15:25 le temps rapide, c'est entre 5 et 10 ans.
15:27 Ça, c'est la réalité.
15:29 Avec Pierre Veil, quand il regarde le travail qu'il y a à faire,
15:31 il écrit un livre "Tous gros demain".
15:34 Et avec un médecin qui s'appelle le docteur Schmitt,
15:36 lui dit "la plupart de nos cancers sont liés à notre alimentation.
15:40 Que fait-on ?"
15:40 Donc, on a considéré, et ils ont considéré,
15:43 qu'il fallait d'abord soigner la terre,
15:45 pas d'intrants, pas de surchimie dans les sols, d'autres productions.
15:50 Une fois qu'on a soigné la terre, bien-être animal,
15:52 que mangent ces animaux ?
15:54 Donc, cette terre n'est plus malade,
15:56 les animaux ne sont plus malades,
15:58 donc les hommes ne sont pas malades.
16:00 Et l'OMS nous dit aujourd'hui, voilà ce que c'est que la santé globale.
16:03 Qualité des sols, bien-être animal, santé globale pour les humains.
16:07 - Est-ce que tout ça passe aussi par le fait de remplacer la protéine animale
16:11 par de la protéine végétale ?
16:12 T'y remarques, il y a beaucoup de choses qui sont proposées aujourd'hui
16:15 aux consommateurs, des steaks végétaux,
16:17 je crois qu'on n'a plus le droit de dire steak pour steak végétaux, mais bon mieux.
16:19 Des nuggets végétaux, est-ce que c'est une alternative, une bonne alternative ?
16:23 - C'est une vraie alternative et surtout qu'on est capable de le produire en France
16:27 et de façon très qualitative.
16:29 Qu'est-ce que c'est ? Pour la plupart des choses qu'on a à goûter,
16:31 il n'y en a pas énormément encore,
16:34 mais les plus qualitatifs sont produits en France,
16:37 avec des ingrédients produits en France, du poids, de la lentille, du blé,
16:41 tout ça écrasé comme une pâte finalement,
16:45 et cuisiné au même titre qu'on pourrait les poêler, les retirer,
16:50 les mettre en sauce, les griller, tout ça,
16:53 ça amène une mâche finalement qui plaît beaucoup,
16:57 parce que ce qui nous arrive quand on parle de supprimer la viande,
17:01 ce qui fait peur, c'est la satiété.
17:03 Est-ce que je serai à satiété ?
17:05 Est-ce que j'aurai plus faim si je n'ai pas de viande ?
17:07 Eh bien, ces produits qui sont des produits de grande qualité,
17:10 très sains, très bons pour la santé d'ailleurs,
17:12 parce que la protéine végétale est quelque chose de sain,
17:14 et aujourd'hui, on sait amener ça dans une production française
17:19 et une alternative à la viande.
17:20 Parce que l'assiette du futur, selon vous,
17:23 quand vous imaginez à quoi elle ressemblerait possiblement en 2050,
17:25 vous l'avez dit, c'est la règle des 80/20,
17:27 80% de végétal, 20% de viande,
17:29 mais cette assiette, elle rime toujours avec plaisir ?
17:32 Oui, bien sûr, vous ne pouvez pas inverser ça.
17:34 C'est-à-dire que depuis l'Antiquité grecque,
17:35 qu'est-ce que c'est que de manger ?
17:37 Plaisir, bien-être, santé.
17:39 Vous voyez bien que quand on commence par la santé,
17:41 on commence par le régime,
17:42 on abandonne très, très, très vite.
17:44 Donc, le fait de nourrir,
17:46 c'est donner envie à des gens envie.
17:48 C'est le lien du vivant, vous n'avez pas de choix avec ça.
17:50 Donc c'est plaisir, bien-être, santé.
17:52 C'est-à-dire que quand on présente ces produits
17:54 qui aujourd'hui sont capables de remplacer la viande
17:57 en étant une protéine végétale,
17:59 au contraire, il ne faut pas la cloisonner en disant
18:01 "ceux qui mangent végétal seraient des gens bien,
18:03 ceux qui mangent des produits carnés ne seraient pas des gens fréquentables",
18:06 mais au contraire, de donner cet ingrédient supplémentaire
18:09 pour qu'on s'habitue au quotidien à panacher notre alimentation.
18:13 Aujourd'hui, on mange trop,
18:16 et surtout, on ne mange plus,
18:18 on consomme, on surconsomme.
18:20 Donc, ce qu'il faut faire aujourd'hui,
18:22 c'est de reformer beaucoup les personnes à se dire
18:25 "redevenez des mangeurs, mangez moins, mangez mieux".
18:28 Et cette notion du 80/20 rentre dans cette application.
18:31 - Thierry Mars, on peut vraiment faire de très belles choses
18:34 gourmandes, j'ai envie de dire, sans viande.
18:36 Ce n'est pas triste la cuisine sans viande ?
18:38 - Non, je le prouve dans le reportage.
18:40 - C'est vrai. - On le prouve.
18:42 On arrive à faire des choses extrêmement goûteuses,
18:45 savoureuses, en s'appuyant sur le végétal, sans souci.
18:49 Et encore une fois, je ne condamne jamais la viande.
18:52 Ça fait partie de nos paysages, nos élevages,
18:54 nos territoires, nos terroirs ont besoin d'une présence animale.
18:59 Mais il faut manger mieux, manger moins de produits protéinés,
19:03 c'est une évidence.
19:04 - Mais à ceux qui nous regardent, qui se disent "une assiette de brocoli,
19:07 c'est surtout un accompagnement,
19:08 ce n'est pas en soi un plat où on peut rendre ça sexy" ?
19:12 - Complètement.
19:13 Encore une fois, je le prouve, je le démontre à chaque fois,
19:16 pas simplement au laboratoire, d'ailleurs, même dans nos restaurants.
19:19 Vous savez, très récemment, dans le train français,
19:23 on a fait un pot au feu végétal.
19:25 Et ce pot au feu végétal, finalement, il est passé devant la vente des steaks hachés.
19:31 Et vous voyez que les gens sont curieux, goûtent,
19:33 ils disent "mais c'est bon !
19:35 Ah bah alors, si c'est bon, j'en veux !"
19:37 - Il y aura ou il n'y aura pas de choix à faire entre la planète et notre plaisir gustatif ?
19:42 - Non, non, mais je pense que ce n'est pas le prisme.
19:45 Très honnêtement, d'abord, on a envie de rester sur cette planète.
19:49 Cette planète, elle n'a pas besoin de nous.
19:50 Donc, on a intérêt plutôt à la retenir.
19:52 - Elle nous survivra.
19:53 - De 9,7 milliards d'individus sur cette planète.
19:56 Il va falloir apprendre à composer avec une agriculture mondiale
20:00 pour nourrir tout le monde.
20:01 Si, nous sommes 9,7 milliards d'individus.
20:04 Donc, je pense que plaisir, bien-être, santé,
20:07 ça ramène à quoi ?
20:08 À refaire des mangeurs.
20:10 Pourquoi je défends des cours de gastronomie à l'école ?
20:12 Aujourd'hui, ma génération, nous sommes des consommateurs.
20:15 Voire, nous avons été des sur-consommateurs
20:17 de notre alimentation, de cette planète.
20:19 Je pense qu'il faut refaire des mangeurs
20:21 pour mieux comprendre à quoi sert de manger,
20:25 à quoi sert de se restaurer.
20:26 Et puis, dire comme je suis mangeur,
20:28 je connais, je comprends ce que je mange,
20:29 je mange mieux et globalement, je mange moins.
20:33 Le tout, protéines animales, midi et soir,
20:36 on sait bien qu'aujourd'hui, d'un point de vue de santé,
20:38 c'est un vrai problème.
20:40 - Et pour nous, les adultes, c'est fichu ?
20:42 - Non, absolument pas.
20:44 Absolument pas.
20:44 Je crois qu'il faut reprendre les choses,
20:47 il faut remettre les choses en perspective.
20:49 - Parce que la France, on est viscéralement attaché à la viande.
20:52 On est des viandards en France, c'est culturel.
20:54 - Oui, mais encore une fois, si on regarde l'histoire,
20:58 nos arrières-grands-parents, dans une ferme du Gers,
21:01 mettaient un morceau de viande une fois par semaine dans la garbure.
21:04 Pas plus.
21:05 On était flexitériens de fait, c'est-à-dire que le paysan, l'ouvrier,
21:10 la viande était un produit rare, cher, on en consommait moins.
21:14 Donc, il faut admettre cela, ce n'est pas culturel.
21:18 Le problème, c'est qu'on mélange tout dans la viande.
21:21 Il y a quand même un côté, dans l'alimentation,
21:23 il y a un côté psy, des fois.
21:25 Pourquoi on a laissé croire aux gens qu'il fallait manger de la viande tout le temps ?
21:27 C'était pour qu'ils n'aient plus peur de ce déclassement.
21:30 Je mange comme tout le monde.
21:31 Donc, on a fini par produire de la viande en Pologne,
21:34 un peu partout dans le monde,
21:36 et puis dire "elle n'est pas chère, allez-y, vous y avez le droit aussi".
21:39 Mais ça a nuit à tout le monde.
21:41 Un, ça a nuit à la production française.
21:43 Deux, ça a nuit en termes de santé publique.
21:46 - Donc, à la question "demain, un monde sans viande", vous répondez ?
21:49 - Je réponds "demain, un monde flexitérien".
21:52 - Voilà, merci pour cet entretien.
21:55 Thierry Marc, merci à vous d'avoir été avec nous sur Public Sénat.
21:57 - Merci.
21:58 - Alors, quelles sont les autres pistes pour réduire notre consommation de viande ?
22:01 Et si l'une d'elles était l'agriculture cellulaire ?
22:05 Eh oui, ça ressemble à de la viande, ça a le goût de la viande,
22:10 mais ce n'est pas de la viande, enfin, pas tout à fait.
22:12 Bonjour, Émilie. - Bonjour, David.
22:13 - Alors, une des pistes pour diversifier nos sources de protéines,
22:16 c'est ce qu'on appelle la viande cellulaire.
22:18 Expliquez-nous le concept.
22:20 - Alors, pour faire simple, c'est une viande qui ne passe pas par la case "pâturage",
22:23 mais qui est cultivée par la main de l'homme.
22:26 Alors attention, ce n'est pas de la viande de laboratoire,
22:28 elle n'est pas cultivée en laboratoire, mais dans des cuves spéciales appelées cultivateurs,
22:33 à peu près les mêmes que celles utilisées, vous savez, pour fabriquer des yaourts.
22:36 - Voilà, la technique est sensiblement la même, c'est la culture cellulaire.
22:40 Et ça, c'est vieux comme le monde.
22:41 - Exactement. Alors, comme pour les yaourts, mais aussi le pain, le vin ou encore la bière,
22:45 on va utiliser des organismes unicellulaires pour faire se multiplier les cellules
22:49 et fabriquer nos aliments.
22:51 Alors, pour le vin, par exemple, eh bien, on va rajouter de la levure dans le jus de raisin.
22:55 Pour les yaourts, on va rajouter des bactéries dans le lait.
22:58 Et donc, pour la viande, eh bien, on va utiliser des cellules animales dans une solution nutritive.
23:03 - Alors, cette technique, elle a été développée par une start-up israélienne, Aleph Farms.
23:06 Où est-ce qu'elle trouve ces cellules animales ?
23:08 - Eh bien, figurez-vous que ces cellules sont issues de bovins en chair et en os,
23:12 alors des bovins israéliens, américains et européens,
23:15 qui se trouvent dans des plateformes dédiées à l'amélioration des races.
23:19 - Des plateformes dédiées à l'information des races, c'est quoi ça ?
23:22 - Alors, j'ai découvert en préparant cette émission, ces plateformes font partie intégrante de notre agriculture conventionnelle.
23:27 Alors, concrètement, éleveurs et vétérinaires vont faire se reproduire des vaches et des bœufs,
23:32 qui ont, on va dire, un potentiel génétique intéressant, mais pas seulement pour donner naissance à des veaux.
23:37 Ils vont également céder une partie de ce matériel génétique,
23:40 et notamment des ovules qui viennent juste d'être fécondés.
23:43 Et c'est justement ce qui intéresse la société israélienne.
23:46 - Et ces ovules fécondés sont le point de départ du processus de fabrication de la viande, viande cellulaire.
23:51 - Exactement. Alors, ces ovules vont être placés dans les cuves,
23:53 les fameuses cuves dont je vous ai parlé tout à l'heure, les cultivateurs,
23:56 pour être mélangés à un substrat dans lequel ils vont trouver tous les nutriments pour se développer,
24:01 de l'oxygène, du glucose ou encore des acides aminés.
24:04 Après plusieurs semaines de maturation, on va le retirer, ce substrat,
24:09 pour ne garder que ce qui est devenu une sorte de masse cellulaire,
24:12 masse qui va ensuite être associée à une matrice végétale composée essentiellement de soja et un peu de boulet également.
24:17 - Bon, ça nous donne ce qu'on voit à l'écran, des lamelles de viande.
24:21 C'est vrai que c'est assez surprenant, mais si je vous suis, en fait, c'est un produit hybride,
24:24 moitié animal, moitié végétal.
24:26 - Et c'est ce qui fait que ce produit est inédit et qui n'a d'ailleurs rien à voir avec les steaks végétaux
24:30 que vous savez qu'on trouve sur le marché, car ici, ces lamelles n'ont pas besoin d'être transformées
24:35 avec des additifs, des produits chimiques pour avoir la saveur de la viande.
24:40 Finalement, les cellules de bœuf leur apportent le goût et l'odeur,
24:43 mais aussi les caractéristiques de cuisson et notamment ce fameux procédé de Maillard,
24:47 vous savez, qui permet à la viande de caraméliser.
24:50 Et puis, dernière précision, David, ici, on n'a pas recours à des OGM,
24:53 c'est important de le signaler, puisque les cellules de viande ont finalement le même matériel génétique
24:58 que celles qui composent notre steak à midi.
25:00 - Voilà, et côté goût et texture, est-ce qu'on a l'impression de croquer dans un bon steak ?
25:04 - Alors, ne vous attendez pas à voir la copie d'un steak ou de n'importe quelle autre partie du bœuf,
25:09 car finalement, c'est un nouveau morceau qu'on a quelque part, qui n'existe pas encore,
25:12 mais qui a quand même quelque part la tendreté et le fondant du filet
25:17 et qui se cuit beaucoup plus facilement que n'importe quelle autre viande,
25:20 car les fibres ici sont alignées, ce qui fait que votre morceau,
25:22 il restera tendre et juteux, quel que soit la cuisson,
25:25 même si vous aimez votre steak à point ou très cuit, c'est ça qui est étonnant.
25:29 Et puis, ces lamelles, elles ont un profit nutritionnel optimal.
25:31 Ça veut dire qu'elles sont pauvres en matière grasse et en acide gras saturé.
25:34 Elles sont gorgées de fer et de vitamine B12.
25:37 Elles en ont d'ailleurs beaucoup plus qu'un steak classique.
25:39 - Alors, on l'a dit, un produit de la viande, ce n'est pas bon pour la planète.
25:42 Est-ce qu'avec tout ça, on règle le problème ?
25:44 - Effectivement, ce procédé n'émet quasiment aucun gaz à effet de serre.
25:48 Il n'y a pas non plus de gâchis d'eau ni d'énergie.
25:51 Pour les avantages sur la santé, on règle aussi le problème de l'autorésistance aux antibiotiques
25:55 ou encore les risques de transmission de maladies de l'animal à l'homme.
25:59 Enfin, on libère nos terres arables, qui, on le sait,
26:01 aujourd'hui sont accaparées par l'alimentation animale,
26:04 des terres qui, du coup, pourraient retrouver leur vocation première de nourrir les hommes
26:07 et qui nous permettraient, bien in fine, d'arrêter d'importer
26:09 et donc de retrouver quelque part notre souveraineté alimentaire.
26:12 - Bon, ça ressemble à une formule gagnante.
26:13 Pourquoi est-ce qu'on ne trouve pas ça dans les commerces déjà ?
26:16 - Pour l'instant, la viande cellulaire a obtenu une autorisation de mise sur le marché en Israël,
26:20 aux États-Unis et à Singapour.
26:21 Elle attend également un feu vert au Royaume-Uni et en Suisse.
26:24 En revanche, en Europe, on est beaucoup plus frileux.
26:27 Et bien sûr, en France, avec des éleveurs, on sait qu'ils sont dans une situation difficile
26:30 et qu'ils ont sans doute peur de cette nouvelle concurrence.
26:33 Pourtant, selon Aleph Farms, l'agriculture cellulaire pourrait être une opportunité pour eux,
26:37 avec des nouvelles sources de revenus et une diversification des activités,
26:41 un petit peu comme le lait en son temps.
26:43 En attendant, il faudra bien la société 10 ans pour mettre en place des économies d'échelle
26:47 et proposer un prix acceptable qui serait finalement équivalent à celui d'une belle pièce de bœuf de qualité.
26:54 Car ici, pas question de réduire les coûts pour regner sur la qualité.
26:57 - Il ne faudra pas s'enterrer un petit peu. - Exactement.
26:59 - Merci, Emilie. - Merci David.
27:00 Voilà, c'est la fin de Pourvu que ça dure, l'émission qui rend les co-responsables.
27:03 Émission à revoir sur publicsena.fr.
27:06 Rendez-vous dans deux semaines.
27:07 (Générique)
27:20 Pourvu que ça dure, vous a été présenté par Ecodds,
27:24 éco-organisme qui agit pour une économie respectueuse de l'environnement.

Recommandations