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  • 12/03/2024
Meurtre de Bastien Payet - Soutenue par Jean-Luc Reichmann, sa mère témoigne en direct dans "Morandini Live": "Je suis à moitié morte. Ils ont pris ma santé, ils ont pris toute ma vie, mon unique enfant" - Regardez

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Transcription
00:00 Pour débuter cette émission, je voulais qu'on revienne sur le meurtre de Bastien, c'est ce jeune homme dont on vous a parlé hier.
00:06 Et si on en reparle aujourd'hui, c'est en raison de la colère de Jean-Luc Rechman, l'animateur de TF1.
00:12 Colère en ayant appris hier, en regardant notre émission, que les agresseurs de Bastien étaient toujours en liberté.
00:19 Et cinq ans après, il n'y a toujours pas eu de jugement.
00:23 On va dans un instant être en direct avec la maman de Bastien, qui nous a émus hier dans un reportage.
00:28 J'ai voulu la voir en direct aujourd'hui parce que vous avez compris que son témoignage fait beaucoup parler.
00:33 Tout d'abord, on vous rappelle les faits en quelques secondes.
00:35 Un sentiment d'abandon vécu par la famille de Bastien Payet.
00:41 L'étudiant et chanteur de 23 ans est mort à Reims il y a cinq ans, tabassé en pleine rue.
00:46 Malgré une instruction achevée depuis plus d'un an, le procès n'a toujours pas eu lieu et aucune date n'a été annoncée.
00:53 Les trois suspects, eux, ont retrouvé la liberté. Une attente insoutenable pour la mère de Bastien.
00:59 Elle confie perdre peu à peu confiance en la justice.
01:02 Après les faits, deux des trois suspects étaient restés en détention provisoire pendant un an et cinq mois.
01:08 Le troisième, quelques mois de plus.
01:10 Alors, on est en direct avec Frédéric, qui est la maman de Bastien.
01:13 Bonjour, Madame. Merci beaucoup d'être en direct avec nous.
01:16 C'est vrai que votre témoignage hier a énormément fait bouger les choses, en tout cas dans l'opinion publique.
01:22 Il y a eu une vague d'émotion parce que personne ne comprend ce qui se passe autour du procès
01:27 qui devrait avoir lieu des gens qui sont susceptibles d'avoir tué votre fils.
01:32 Vous avez ressenti cette vague d'émotion ? Est-ce que ça vous touche ?
01:37 Oui, bonjour Jean-Luc. Oui, ça me touche, effectivement.
01:42 Ça me fait plaisir, entre guillemets, qu'on parle de nous, qu'on parle de Bastien, qu'on lui accorde de l'importance.
01:51 Parce que depuis cinq ans, j'ai l'impression qu'il est passé aux oubliettes.
01:56 Vous allez comment, vous ?
02:00 Ça va. Là, c'est une période difficile. Le 10 mars, c'est jamais facile.
02:07 Surtout que cette année, avec l'année bisextile, on est tombé exactement sur les mêmes jours qu'il y a cinq ans.
02:13 Le vendredi où je l'ai vu pour la dernière fois debout, et puis la nuit d'horreur du vendredi au samedi où il a été agressé,
02:25 et puis la nuit du samedi au dimanche où il est mort dans mes bras. Donc c'est pas facile.
02:34 Aujourd'hui, vous en voulez à qui ? Vous en voulez au système judiciaire ?
02:40 J'en veux à personne. C'est un grand mot. Je suis pas en colère. J'aimerais que le procès ait lieu.
02:55 J'aimerais qu'on se fasse entendre. Puis j'aimerais passer à autre chose, si vous voulez.
03:04 C'est un mot fort parce que je n'oublierai jamais. Je ne pourrai jamais passer à autre chose, vraiment.
03:12 Mais pouvoir avancer dans ma vie en ayant ce procès, en étant reconnue en tant que victime et pouvoir avancer dans mon travail de deuil.
03:23 Ce qui est terrible, c'est qu'aujourd'hui, les agresseurs, alors qu'ils sont agresseurs potentiels puisqu'ils n'ont pas été jugés encore,
03:29 mais en tout cas ces gens qui ont été arrêtés pour le meurtre même de votre fils, sont en liberté.
03:35 Oui, c'est ça qui est incompréhensible. Mais la loi est faite comme ça. La loi est faite de droit pour les agresseurs.
03:44 Et puis mon fils, lui, il n'avait pas le droit de mourir. Et puis il a le droit d'être jugé, surtout. C'est comme ça. C'est tout.
03:53 On n'y peut rien, mais on peut quand même dire qu'on n'est pas d'accord avec ça, parce que ça fait quand même 5 ans qu'on attend le jugement.
04:02 Et puis que eux, ils ont leur petite vie tranquille, certainement. Je ne sais pas comment est leur vie. Je ne veux pas le savoir.
04:11 Mais bon, ils sont dehors. Moi, mon fils, il est enfermé au cimetière.
04:19 – Est-ce que vous croyez encore à la justice ? – J'y crois, oui, mais j'ai de moins en moins confiance, quand même.
04:28 Au début, on était très très confiant. On a laissé faire la justice. Il n'y avait rien d'autre à faire de toute façon.
04:36 Et puis là, maintenant, la confiance, quand même, ça m'énuise, oui.
04:42 – Je disais, votre témoignage, ce que vous avez dit hier et cet appel que vous avez lancé pour expliquer
04:48 quelle était la situation a fait bouger les choses. Vous avez vu le message de Jean-Luc Rechmann hier,
04:52 qui parlait d'un scandale, avec plusieurs tweets, qu'il a fait comme celui-là.
04:58 Quel scandale a-t-il dit, ce qui se passe autour de vous ?
05:01 Ça vous touche d'avoir des messages de soutien comme celui-là ?
05:04 – Oui, ça me touche beaucoup d'avoir du soutien comme ça, que ma voix soit entendue,
05:10 que Bastien ait enfin la justice qu'il mérite. Oui, oui, ça me touche énormément.
05:18 – Quand il était passé dans l'émission de Jean-Luc Rechmann, Bastien avait fait un slam,
05:23 et Jean-Luc l'a reposté, on va en voir un bout dans un instant.
05:27 C'était un slam qui parlait de son papa ?
05:29 – Oui, c'est ça, c'est un slam qui parlait de son papa, oui.
05:32 – Et de son histoire personnelle ?
05:34 – Oui, oui, c'était son histoire personnelle, oui.
05:37 – Et c'est vrai que tout le monde avait été bouleversé avec ce slam,
05:41 parce qu'il est très personnel, il est très sensible, il est très touchant.
05:44 Jean-Luc Rechmann l'a reposté hier, je vous propose d'en regarder un extrait,
05:49 et c'est vrai que le regarder avec le recul et sachant tout ce qui s'est passé,
05:52 voilà, c'est vraiment quelque chose qui fait froid dans le dos. On regarde.
05:57 – Oui.
05:58 J'étais heureux, tu sais. Moi, je nageais en plein bonheur,
06:00 je croquais dans la vie, et de rien je n'avais peur.
06:03 Mais un jour, tout a changé. C'est à ce moment que t'as décidé de t'en aller.
06:07 Mon petit cœur d'enfant n'en demandait pas tant,
06:09 mon petit cœur fragile réclamait plus de temps.
06:11 C'est à ce moment précis que j'ai commencé à te détester,
06:13 et au fait de confiance à personne est devenu ma devise préférée.
06:16 Quand je pense à toi, je vois l'enfer, le désespoir, ce vrai calvaire et un trou noir.
06:21 Je me vois surtout rentrer dans l'adolescence, ce monde borné et plein d'intolérance.
06:24 Pour mes portables et mes premières copines, pour mes textos et mes situations coquines.
06:28 Et je le gardais pour moi, ne sachant pas à qui parler, car oui, j'étais sans toi,
06:32 toi qui m'avais un peu laissé.
06:33 Un appel pour mon anniversaire, un petit texto au nouvel an,
06:36 devant mes potes, je faisais le fier, mes papas.
06:40 Je suis ton enfant.
06:42 Quand je pense à toi, je te vois débarquer chez moi pour mes 17 ans,
06:45 6 ans que je t'avais pas vu, ça faisait un petit peu longtemps.
06:47 Toi t'as pris quelques rides, mais t'as pas beaucoup changé,
06:49 tes cheveux grisonnants montrent à quel point tu m'as manqué.
06:52 Un mélange de colère et de rancœur laisse vite place à la nostalgie qui me faisait si peur.
06:56 Tu m'enroules complètement de tes bras musclés,
06:58 et je sens discrètement ton parfum épicé.
07:00 Et on ne partage plus quelques gorgées, mais quelques grandes bouteilles de bière.
07:03 Avec toi, je ris, je pleure.
07:05 Tu m'as manqué, mon père.
07:07 Merci.
07:09 (Applaudissements)
07:13 -Bastien, 23 ans, j'ai les frissons qui se sont montés, mais alors là là là !
07:21 On peut vraiment faire une ovation à Bastien.
07:24 (Applaudissements)
07:27 Ouah !
07:30 Eh super, mais alors super émouvant !
07:33 -Ouais, très émouvant ce slam.
07:36 -Ouais.
07:37 -Ouais, ouais. C'était une partie de sa vie, le slam.
07:41 Il a découvert ça, il avait une quinzaine d'années,
07:45 et il était en conflit avec son père à ce moment-là,
07:48 donc ça lui avait permis, je pense, d'extérioriser pas mal de choses.
07:54 Il était bon.
07:55 -Un vrai talent.
07:57 Quel gâchis, hélas.
08:00 Quel gâchis.
08:02 -Ouais, ouais.
08:03 Ils l'ont tué, lui, ils ont tué évidemment son avenir,
08:08 et puis ils ont tué aussi une famille,
08:10 ils m'ont tué, moi, à moitié, je suis à moitié morte, moi.
08:14 Ils ont déjà tué Marie, ils ont aussi pas mal détruit la vie de Marie,
08:19 c'était sa fiancée, bon.
08:21 Voilà, donc c'est pour ça qu'au bout de 5 ans,
08:26 on estime quand même que ça fait très très très très long,
08:30 et on aimerait bien que justice lui soit rendue.
08:32 -Vous avez dit "je suis à moitié morte", moi aussi ?
08:35 -Pardon ?
08:37 -Vous avez dit "je suis à moitié morte", moi aussi ?
08:39 -Bah oui, oui, moi, ils m'ont tuée également,
08:43 j'ai perdu mon travail, parce que je suis en invalidité,
08:46 j'étais plus capable d'exercer ma profession,
08:50 j'étais sage-femme, je suis en invalidité,
08:54 je suis handicapée, ils ont pris ma santé,
08:59 ils ont pris toute ma vie, mon unique enfant,
09:03 voilà, je suis à moitié morte, effectivement.
09:07 -Merci Frédéric, merci pour votre témoignage,
09:11 très émouvant, très touchant, et on est de tout cœur avec vous,
09:15 on espère que tout ça va permettre peut-être à la justice
09:17 de comprendre qu'il faut aller vite,
09:19 maintenant que si les coupables ont été identifiés,
09:21 si l'instruction est terminée depuis plus d'un an,
09:23 maintenant il faut un procès,
09:25 et j'espère que ce "bruit" qu'on essaye de faire autour de tout ça,
09:28 j'espère que ça va vous aider, en tout cas on est de tout cœur avec vous,
09:32 et on pense à vous et à lui.
09:34 Merci beaucoup Frédéric, merci d'avoir été avec nous.
09:36 Maître Pierre Gentil, je me tourne vers vous tout d'abord,
09:38 parce que cette histoire, elle est terrible, honnêtement,
09:40 ça met les larmes aux yeux de voir la détresse de cette maman,
09:44 de voir ce crime terrible qui a été commis gratuitement,
09:48 c'est parce que Bastien a voulu défendre les deux filles
09:50 qui étaient avec lui ce soir-là, qui ont été insultées
09:52 par des gens qu'il croisait dans la rue,
09:54 il en est mort, et sa maman aujourd'hui,
09:56 les actions terminées, les personnes identifiées,
09:58 et il n'y a pas de procès, même pas de date !
10:00 C'est dramatique, c'est-à-dire que ce qu'il faut bien comprendre aussi,
10:04 c'est que cette affaire, à mon avis, elle n'est pas unique,
10:06 elle est emblématique d'une lenteur de notre justice,
10:10 et donc aussi d'un manque de moyens,
10:12 dont on n'arrête pas de parler, et qu'on continue,
10:14 et on va continuer à en parler sur les plateaux de télévision,
10:16 malheureusement, rendez-vous compte,
10:18 cinq ans, cinq ans, les suspects, je dis bien les suspects,
10:20 ont été identifiés, et à ce stade, effectivement,
10:24 on a l'impression, en tout cas, de ce que nous découvrons,
10:27 que rien n'avance, et moi, ce qui me frappe,
10:29 dans ce témoignage, c'est, malgré la lenteur,
10:32 l'extraordinaire dignité, je ne sais pas si elle nous entend encore,
10:37 de cette mère, l'extraordinaire dignité,
10:40 cinq ans, cinq ans d'attente, mais comment est-ce qu'on peut supporter ça ?
10:44 C'est une torture ! Je ne comprends pas,
10:47 comment est-ce qu'on ne peut pas se dire que dans ce pays,
10:49 il y a une urgence absolue à investir dans notre justice,
10:54 à donner les moyens pour que rapidement,
10:57 et implacablement, la justice passe,
10:59 parce que là, voyez, cette dame, elle est condamnée à une peine,
11:02 en attendant, et probablement à vivre, maintenant.
11:04 – Je suis à moitié morte, elle nous l'a dit,
11:06 mais ce qu'il y a, c'est que cinq ans d'attente,
11:08 moi, je peux le comprendre, si on n'identifie pas les suspects,
11:10 si il y a une enquête, je peux le comprendre.
11:13 Là, non seulement la justice a eu le temps de boucler l'instruction,
11:16 elle est bouclée depuis un an,
11:18 pourquoi est-ce qu'on ne lui donne pas une dame,
11:20 ne serait-ce que dans six mois, mais au moins, elle a un objectif,
11:22 vous vous rendez compte, elle est dans le vide, cette dame.
11:24 – Je ne peux pas vous dire, c'est incompréhensible,
11:26 moi, c'est incompréhensible.
11:28 – François Calfon.
11:29 – Écoutez, à chaque fois, on voit des pans entiers de l'État,
11:32 parfois on parle de santé, avec des gens qui meurent dans les couloirs,
11:35 là, on parle de justice, des pans entiers de l'État
11:38 qui tombent en lambeaux,
11:41 et c'est ça qui est incompréhensible à mes yeux,
11:45 moi, je ne peux pas parler de cette affaire sans parler de cette femme,
11:47 que nous avons entendue.
11:49 – C'est pour ça que j'ai voulu lui donner la parole aujourd'hui.
11:51 – C'est incompréhensible, pas simplement parce que ça nous met en colère
11:53 parce qu'il n'y aurait pas de justice,
11:55 c'est incompréhensible parce que, effectivement,
11:57 elle est emmurée dans sa peine,
11:59 et que la justice, elle n'a pas qu'une fonction, finalement,
12:01 de sécurité publique,
12:03 encore qu'il y a des gens qui courent dans la rue,
12:05 et qui étaient en détention provisoire,
12:07 et qui n'ont pas eu à être confrontés à leur peine,
12:11 suite à une cour d'assises,
12:13 mais c'est simplement que le travail,
12:15 la société ne permet pas à cette femme
12:17 de faire son travail de deuil.
12:19 Quand elle dit "je veux passer à autre chose",
12:21 elle a dit "elle est à moitié morte",
12:23 mais la justice, elle a cette fonction,
12:25 pas simplement d'enfermer, il faut enfermer ces assassinats,
12:29 mais également de permettre à la personne de faire son deuil,
12:33 et ce deuil n'est pas possible.
12:35 Et c'est un peu la même chose, c'est pour ça que je faisais ce parallèle,
12:37 avec tous ces gens qui vont aux urgences,
12:41 tout simplement parce qu'ils ont une petite infection
12:43 et qui le lendemain sont morts, il y en a eu une quinzaine.
12:45 - Vous savez, moi, en écoutant ça ce matin,
12:47 et sur cette affaire, parce que je travaille sur cette affaire depuis hier,
12:49 je suis pris à la fois entre la colère et la tristesse,
12:53 parce que la colère, c'est de voir que les choses n'avancent pas,
12:55 et puis la tristesse, c'est de se dire que
12:57 voilà, notre système judiciaire en est là,
12:59 cette dame en est là,
13:01 et on ne sait pas quoi répondre, qu'est-ce que vous voulez lui répondre à cette dame ?
13:03 - C'est pour ça que je disais cela,
13:05 c'est qu'on aurait pu rajouter l'école dans la misère.
13:09 On se dit, il va falloir à un moment donné,
13:11 et ça renvoie à des sujets économiques,
13:13 même si on est dans la passion,
13:15 comment dire,
13:17 re-regarder les priorités de l'Etat.
13:19 - Juste un mot, Eric Taillenaer...
13:21 - Les fonctions de base d'un Etat,
13:23 même intimes d'un Etat, puisqu'on en est là...
13:25 - On en parlera tout à l'heure sur la sécurité,
13:27 parce qu'on va voir ce qui s'est passé à Rennes,
13:29 et c'est aussi un sujet. Juste, Eric Taillenaer, un mot sur cette affaire,
13:31 sur cette dame.
13:33 - Moi, je suis évidemment bouleversé par ce qu'elle dit,
13:35 j'aimerais lui dire de s'accrocher,
13:37 parce que c'est important qu'elle continue ça.
13:39 - Aussi qu'elle l'a.
13:41 - Effectivement, ça peut durer encore très longtemps,
13:43 ça peut durer des années, mais il faut absolument
13:45 que les coupables, justement, finissent en prison,
13:47 et je pense que c'est important.
13:49 Je pense aussi, ça révèle une chose,
13:51 c'est qu'on dit souvent "ne faites pas justice"
13:53 sur les réseaux sociaux ou dans les médias,
13:55 mais pour ne pas le faire, c'est en quoi je crois aussi,
13:57 il faut pouvoir avoir une justice derrière qui fonctionne.
13:59 On médiatise ce cas, enfin, là,
14:01 ces derniers jours, mais il y a énormément de cas.
14:03 - Bien sûr. - Ce qui est intéressant, même,
14:05 dans le fait d'humaniser, dans le fait de voir Bastien,
14:07 c'est que toutes ces victimes, aujourd'hui,
14:09 il y en a énormément, il y a près de 2000
14:11 homicides, tentatives de homicides par an,
14:13 ce ne sont pas des statistiques, ce sont des personnes.
14:15 Moi, je pense au père aussi de Lola,
14:17 au Nouvel An, qui est mort
14:19 tout simplement de tristesse, de malheur,
14:21 il était retombé dans l'alcoolisme,
14:23 son témoignage a bouleversé, je pense, une majorité
14:25 de Français, et c'est ce que vivent malheureusement
14:27 énormément de gens. - Et ce que j'essaie de faire
14:29 dans cette émission, c'est... alors c'est terrible de dire ça,
14:31 mais c'est une expression qu'on a, c'est donner de la chair aux chiffres.
14:33 C'est-à-dire qu'on a des chiffres qui sont froids,
14:35 mais les chiffres, c'est des gens, c'est des gens,
14:37 c'est des larmes, c'est des tristesses,
14:39 c'est des vies brisées, c'est ce qu'on essaie de faire. Un mot rapide, Jean-Marc Sylvestre,
14:41 et on fait la pause. - Oh, très rapide, parce que je partage
14:43 effectivement tout ce que vous avez dit, c'est affligeant.
14:45 Ce que je ne voudrais pas,
14:47 c'est que ça se termine...
14:49 ça se termine
14:51 par un constat de manque de moyens.
14:53 Je suis sûr qu'on va encore dire
14:55 - C'est le cas, c'est le cas, excusez-moi,
14:57 mais quand on n'arrive pas à donner une date, alors que l'instruction est terminée depuis un an et demi,
14:59 on n'a pas une date de procès, c'est un manque de moyens.
15:01 - On a des services,
15:03 on a des services publics qui sont dans un état lamentable,
15:05 et pourtant on a des services publics
15:07 qui coûtent extrêmement cher.
15:09 - Je suis d'accord, je suis d'accord.
15:11 - Ils coûtent le plus cher,
15:13 - C'est où est-ce qu'on met l'argent ?
15:15 - Nous avons les services publics qui coûtent le plus cher du monde.
15:17 Et donc, il y a quand même un problème d'organisation,
15:19 il y a un problème de santé...
15:21 - Où va l'argent ? C'est une des questions qu'on pose.
15:23 - On va faire le CNN, on en reparle dans un instant,
15:25 parce qu'on va en parler dans un instant,
15:27 parce qu'on va parler de ce qui s'est passé à Rennes.
15:29 A Rennes, où il y a eu une fusillade pendant quasiment une heure.
15:31 La police ne peut pas intervenir parce qu'elle n'a pas les moyens.
15:33 Il y a une seule voiture qui est présente de police.
15:35 Ils ne vont pas y aller pour se faire tirer dessus,
15:37 on en parle dans un instant.
15:39 Le CNN, désolé pour le retard, 11h04, sommeil à l'abidi.
15:41 (Musique)
15:43 - Drame argenteuil.
15:45 Cette nuit, excédé par le bruit,
15:47 un riverain tire en direction d'une voiture
15:49 vers 1h du matin.
15:51 - Dans nos informations, le conducteur est mort,
15:53 le suspect en fuite et lui, activement recherché.
15:55 Nouvelle grève à la SNCF.
15:57 Après les contrôleurs,
15:59 cette fois, les agents commerciaux lancent
16:01 un mouvement social.
16:03 Guichet et Biétry seront donc fermés,
16:05 alors que s'ouvrent aujourd'hui les réservations d'été.
16:07 Et puis, l'espoir d'un couloir maritime
16:09 pourra cheminer de l'aide.
16:11 Un bateau vient de quitter Chypre, direction Gaza.
16:13 Gaza, où seuls les largages
16:15 permettent encore aux habitants de survivre,
16:17 alors que nombre d'entre eux sont en proie à la famine.
16:19 - 11h05 sur CNews,
16:21 merci d'être en direct avec nous.
16:23 On va donc continuer peut-être
16:25 à parler du manque de moyens,
16:27 parce que c'est aussi ça qui est concerné par Rennes,
16:29 avec cette fusillade qui a éclaté
16:31 dans la nuit de samedi à dimanche.
16:33 Les habitants à Rennes sont terrorisés.
16:35 On est allés à leur rencontre,
16:37 et vous allez les entendre,
16:39 ils sont en larmes, les habitants.
16:41 Pendant plusieurs longues dizaines de minutes,
16:43 il y a eu une fusillade.
16:45 Les forces de l'ordre ne sont pas intervenues.
16:47 Parce qu'elles n'avaient pas les moyens
16:49 suffisants pour intervenir.
16:51 D'abord le reportage, et on en parle juste après.

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