Aide à mourir: "J'ai l'impression qu'on met la charrue avant les bœufs", Sébastien Chenu

  • il y a 6 mois
Sébastien Chenu, vice-président de l'Assemblée nationale, vice-président du Rassemblement national et député du Nord, était l'invité de BFMTV dans C'est pas tous les jours dimanche.

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00:00 Emmanuel Macron qui annonce un projet de loi pour une aide à mourir.
00:03 Il a donné une interview au journaux Libération et La Croix, une interview commune,
00:10 et il annonce donc un projet de loi sur la fin de vie représentée en Conseil des ministres au mois d'avril.
00:15 Le texte doit renforcer les soins palliatifs et il prévoit aussi la possibilité de demander une aide à mourir
00:23 sous des conditions strictement encadrées, je découvre en même temps que vous, ça vient de tomber.
00:28 Cet accompagnement sera réservé aux personnes majeures, deuxième condition,
00:33 les personnes devront être capables d'un discernement plein et entier.
00:37 Ce qui signifie que l'on exclut de cette aide à mourir les patients atteints de maladies psychiatriques
00:42 ou de maladies neurodégénératives qui altèrent le discernement.
00:47 Il faut avoir une maladie incurable et un pronostic vital engagé à court ou à moyen terme.
00:52 Oui, mais voyez-vous, ça, ce sont les phrases de quelqu'un qui ne sait pas, encore une fois,
00:58 comment aborder, je crois, ce sujet-là, alors qu'il a en responsabilité notre pays, comme il aime à le rappeler.
01:04 Le choix, il n'est pas binaire. Le problème en Macronie, c'est que c'est toujours binaire.
01:07 C'est-à-dire que si on vous donne le choix entre mourir dignement en fermant les yeux sur un lit de rose,
01:12 entouré des gens que vous aimez, ou alors en hurlant de douleur sur un lit seul au fin fond d'un Ehpad
01:18 et en ayant perdu la raison, vous choisissez effectivement l'aide active à mourir parce que vous voulez garder un peu de dignité.
01:23 Mais la vie est souvent bien plus compliquée que ça, et ce n'est souvent pas si binaire que ça.
01:28 Nous, ce que nous considérons, c'est que pour entrer dans ce débat-là, il faut d'abord entrer dans le débat par la porte des soins palliatifs.
01:34 Mais c'est ce qu'il dit aussi, c'est prévu. Il faut renforcer les soins palliatifs et les développer.
01:39 Mais parallèlement à ça, est-ce qu'il faut aider les gens à mourir quand ils répondent à ces critères ?
01:43 Il faut que les gens s'étendent d'abord qu'ils sont au pouvoir. D'abord, il y a des départements dans lesquels il n'y a pas de soins palliatifs dans les hôpitaux.
01:49 Donc on ne peut ouvrir ce débat sur l'aide active à mourir qu'à partir du moment où tous nos départements et un maximum de services hospitaliers ont des soins palliatifs qui fonctionnent.
01:59 Et après, on pourra se poser la question, parce que l'avantage des soins palliatifs qui fonctionnent, c'est que ça vous résout effectivement une grande partie du problème,
02:07 parce que ça permet de soulager, comme on le dit, la douleur des gens. Et quand la douleur est soulagée, beaucoup cherchent à s'éteindre paisiblement et n'ont pas de façon active.
02:17 Donc vous n'êtes pas pour une aide à mourir ?
02:19 Je vais regarder le texte en lui-même, mais aujourd'hui, j'ai l'impression qu'on met un peu la charrue avant les bœufs.
02:24 Travaillons sur les soins palliatifs, donnons des moyens plutôt que d'enlever des moyens.
02:28 Je vois que dans le budget de l'État et dans les réductions budgétaires qui arrivent, il y a des moyens en moins pour l'hôpital public.
02:34 Donnons des moyens à l'État, donnons davantage de moyens, comme il en faut pour la santé mentale, comme il en faut pour la gynécologie,
02:40 comme il en faut pour des tas de spécialités, avant de passer à une aide active à mourir.
02:46 Je pense que c'est dans cet ordre-là que les choses peuvent se gérer sereinement, parce que c'est un débat qui fait appel non seulement à la sérénité,
02:53 mais aussi à une part d'intimité de chacun, et je pense qu'il faut que ce débat soit mené sereinement.

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