Le collège de Guilherand-Granges rebaptisé pour la journée internationale des droits des femmes

  • il y a 6 mois
A l'occasion du 8 mars, une banderole est apposée à l'entrée de l'établissement. Le collège Charles de Gaulle devient, le temps d'une journée, le collège Geneviève de Gaulle-Anthonioz. Des plaques rendant hommage à des femmes célèbres sont aussi posées sur les portes des classes.

Category

🗞
News
Transcript
00:00 C'est l'heure de l'info en plus, Emmanuel Champal, et ce matin, des élèves, les élèves du collège de Guy-Rengrange et leurs parents d'ailleurs, vont avoir une belle surprise.
00:07 Oui, aujourd'hui, 8 mars, d'abord on planche le décor.
00:10 Aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres, aujourd'hui mesdames, cette journée c'est la nôtre.
00:14 Pour marquer le coup, le collège Charles de Gaulle a décidé de changer de nom.
00:18 Tout simplement, l'établissement rebaptisé le temps d'une journée avec une grande mandrole de 4 mètres,
00:24 au nom de Geneviève de Gaulle-Antonioz, nièce du général, résistante et déportée, militante infatigable des droits de l'homme et de la lutte contre la pauvreté,
00:34 initiative bien visible, mais ce n'est pas tout.
00:37 Non, parce que des classes vont aussi porter le nom de femmes célèbres.
00:40 Oui, Simone Veil, Camille Claudel, Louise Labbé, Rosa Parks, les enseignants ont choisi le nom qu'ils vont apposer sur la porte de leur classe,
00:48 et que les élèves verront en entrant en cours. Vincent Gabelin est prof de français et référent égalité fille/garçon au collège.
00:57 Pour ma part, j'ai choisi le nom de Mary Shelley, une célèbre écrivaine,
01:01 mais l'idée c'est que chaque enseignant en fonction de sa matière trouve une personnalité qui ait du sens,
01:06 et dont il pourra parler sans doute au début d'année à ses élèves.
01:10 C'est Vincent qui a rapporté au collège de Guiron cette idée de mise à l'honneur des femmes.
01:14 On va commencer par faire les choses de manière un petit peu artisanale, en imprimant des fausses plaques de rue,
01:18 avec le nom des personnalités que chaque enseignant aura choisi pour dans sa salle.
01:21 Moi ce que j'aimerais, et je pense qu'on est nombreux à le souhaiter,
01:24 c'est qu'on puisse apposer à chaque porte une vraie plaque, pour que les choses soient plus pérides.
01:30 Alors ça c'est pour les classes, les enseignants ont choisi, mais pour les salles de permanence, le réfectoire, le centre de documentation.
01:38 Les élèves du collège Charles de Gaulle, ou plutôt Geneviève de Gaulle,
01:41 aujourd'hui vont être consultés, ils vont proposer les noms de femmes célèbres qu'ils veulent, et ils choisiront ensuite en votant.
01:48 C'est très bien ça Emmanuel, mais pourquoi cet établissement a décidé de mettre en avant les femmes de cette façon ?
01:52 Parce que les mentalités, on peut le dire comme aujourd'hui, autour de la question de l'égalité, ont quand même évolué, chez les jeunes notamment.
01:58 Oui c'est vrai, mais il y a quand même toujours un petit fond de discrimination ordinaire qui traîne,
02:02 sans même que les élèves ou les adultes s'en rendent compte.
02:05 Le collège, typiquement, c'est le moment où les élèves commencent à regarder les uns les autres,
02:09 où les premiers émeux amoureux apparaissent, et on se rend bien compte que le regard qui est porté par exemple,
02:15 aussi bien par les parents que par les profs, que par les autres élèves eux-mêmes,
02:19 donc le regard porté sur un garçon qui aurait dans l'année plusieurs copines,
02:23 ou bien sur une fille qui aurait dans l'année plusieurs copains, n'est pas du tout le même.
02:25 Le garçon aura tendance à être, aux yeux de ses parents comme de ses camarades, un donjon,
02:29 alors que la fille, le regard est beaucoup moins positif.
02:32 Attention, je me fais l'avocat du diable.
02:34 Rebaptisé symboliquement tout un collège, partout avec des noms de femmes exclusivement,
02:39 ça risque pas trop de réveiller les esprits chagrins pour dire qu'on en fait trop peut-être ?
02:43 Peut-être, mais tant pis pour eux, Vincent Gabelin assume.
02:46 Bien souvent, c'est les femmes qu'on a oubliées, qu'on a effacées volontairement,
02:50 en prêtant leurs découvertes, ou même leurs écrits, ou leurs compétences, au mari, au supérieur.
02:57 Les exemples sont très très nombreux, donc du coup, je pense qu'il est bon de forcer un peu le trait.
03:01 Pour redonner leur place aux femmes, et proposer surtout aux élèves et aux filles, des modèles inspirants.
03:07 Bien dit, voilà pour le collège de Guy Rangrange, mais cette initiative n'est pas isolée.
03:11 Au lycée des Trois-Sources, à Bourg-les-Valences, il y a déjà de vraies plaques mettant à l'honneur des femmes,
03:16 et pour que les élèves puissent découvrir leur œuvre, leur vie,
03:18 il y a même juste à côté un petit QR code qu'on peut flasher avec son téléphone portable.
03:22 En plus, c'est trop bien fait. L'info en plus, chaque matin, avec Emmanuel Champa, la retrouvez sur francebleu.fr.

Recommandée