- 23/02/2024
Retrouvez le Talk Show de ce vendredi 23 février 2024, présenté par Sébastien Volpe avec Romain Canuti, Nordine Ali Saïd et Robin Lenoir.
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SportTranscription
00:00 (Générique)
00:05 -Allez, sur la 2e partie de notre émission,
00:09 j'ai voulu vous poser une question,
00:11 puisqu'on a la chance d'avoir Nordin Robin
00:14 et l'éminent Romain Canudier.
00:15 C'est une vraie question.
00:17 Pourquoi la plupart des entraîneurs
00:21 sont-ils aussi têtus, entêtés ?
00:24 Ils meurent avec leurs idées.
00:26 Parce que, franchement, quand je me souviens de...
00:30 des entraîneurs qu'on a eus,
00:33 que ce soit Bielsa, que ce soit Sampaoli,
00:35 que ce soit Tudor, et là, Gattuso,
00:37 les mecs, ils ont un truc dans la tête,
00:40 ils l'ont pas ailleurs, pour pas être vulgaire,
00:42 et c'est fou, quoi.
00:44 On se souvient de cette déclaration de Tudor
00:47 que nous a préparée l'excellent Loïc Lachaud
00:50 à la réalisation de cette émission.
00:52 Si vous demandez à n'importe quel entraîneur,
00:55 je dois vous dire que les plans A et B,
00:57 ça n'existe pas.
00:58 Si on a un plan, ça veut dire qu'on a une idée de jeu,
01:01 et cette idée de jeu, on essaie de la transmettre
01:04 à l'entraînement.
01:05 Ce n'est quelque chose qui se fait à la mi-temps,
01:08 qu'on va dire, bon, là, on va changer un peu de système,
01:11 essayer d'être plus bas, etc.
01:13 Bon...
01:14 -En fait, ça s'explique
01:17 parce que si tu vas avoir une chance
01:20 de capter l'attention d'un groupe d'investisseurs
01:23 et de le convaincre,
01:24 tu es obligé de...
01:26 d'y mettre de la conviction.
01:28 Si tu n'y crois pas, personne ne va y croire.
01:31 Donc si tu veux y croire, il faut insister
01:33 et donner l'impression de mourir avec ses idées
01:36 pour dire que c'est comme ça que ça marche.
01:39 Ça s'est vu pour moi, le match allé à Marsellino,
01:42 le match allé au Panathinaikos,
01:44 on n'a personne de disponible,
01:46 on va aller là-bas, on est en prépa,
01:48 on se dit qu'on va être à deux au milieu,
01:51 on a tous été à se dire qu'il faut être à trois au milieu,
01:54 on part en Grèce, quatre-quatre-deux.
01:56 Pourquoi il fait ça ?
01:58 Pour dire à ses joueurs, qui neige, qui vante,
02:01 ce que vous voulez,
02:02 on va mettre ce quatre-quatre-deux
02:04 pour que ça rentre dans leur tête.
02:06 C'est plus psychologique.
02:08 Pour moi, le truc d'un coach,
02:09 un Jurgen Klopp...
02:11 Je reviens, pour moi, à Jurgen Klopp et Grégory Poirier,
02:14 dans la salle de Martigues,
02:16 mais c'est vraiment une image.
02:18 En termes de connaissances de football,
02:20 ils sont au même niveau.
02:22 Klopp, il a gagné des titres,
02:24 il a un truc qui fait que quand Virgil van Dijk va lui dire
02:27 "il faut que tu fasses ça, ça, machin",
02:29 il va se dire "OK".
02:31 Et là, quand Virgil van Dijk va écouter d'autres coachs,
02:34 il va se dire "qu'est-ce qu'il me raconte ?
02:37 "Je vais plutôt faire comme j'ai envie."
02:39 Donc là, t'as des coachs pragmatiques,
02:42 t'as des coachs qui arrivent à inculquer une série de jeux,
02:45 et ils y arrivent parce qu'ils y mettent cette conviction-là.
02:49 C'est pour ça que nous, on peut trouver ça têtu par moment.
02:53 -Ca dépend de ce dont on parle.
02:54 Si on parle de l'animation, du schéma,
02:57 ou si on parle des idées de jeu,
02:58 comme le dit Gortudor, tu peux faire un 3-5-2
03:01 et à la mi-temps, te dire "on va être plus bas,
03:03 "on va changer 2-3 trucs".
03:05 Et il y a les idées de jeu et le système.
03:09 Pour revenir sur Gattuso, c'est un peu...
03:11 -Pour répondre à ta contre-question,
03:13 qui dit "ça dépend de quoi tu parles",
03:16 un des rares entraîneurs que j'ai vus de mes yeux à l'OM
03:19 changeait complètement d'un match à l'autre,
03:22 je pense, même pas à l'intérieur d'un match,
03:24 c'était Villas-Boas.
03:25 Tu pouvais voir un match où tu pressais
03:27 comme des gagas avec les Rongers, les Veretout...
03:30 -C'est Sanson. -Sanson.
03:33 Rongers-Sanson, merci pour la correction,
03:36 qui pressait à tout va.
03:37 Le match d'après, tu étais en bloc bas,
03:39 tu attendais que les mecs attaquent et tu les contrais.
03:42 C'était à l'opposé, mais tu avais l'impression,
03:45 il y a eu Corbis aussi, dont Romain nous dit...
03:48 Il était toujours dans l'adaptation.
03:50 Sansal est là. Moins Thudor, par exemple,
03:52 je parle de Thudor, il était là l'année dernière.
03:55 Le mec a ses principes de jeu, c'était génial, on s'est régalés.
03:58 Ca t'interdit pas, de temps en temps,
04:01 quand tu vois que l'adversaire, par rapport aux forces en présence,
04:04 te fait... Mais les mecs, ils te disent qu'ils bougeraient pas.
04:08 On l'a vu, Gattuso, je pense que ça en était risible.
04:11 Quand on lui a affiché les statistiques,
04:13 en lui disant "regarde en 3-5-2, t'as joué 8 fois,
04:16 "t'as gagné 7 fois, t'as fait 1 nul",
04:18 façon de parler, parce que c'était pas aussi criant que ça,
04:21 mais il y avait une défaite à Brighton,
04:24 2-3 matchs nuls, et tout le reste des victoires.
04:26 Alors qu'en d'autres systèmes, c'était pas ça.
04:29 Le mec reste avec son 4-3-3.
04:31 -Il y a une question d'ego aussi.
04:33 -Il est un métier entraîneur.
04:34 -Oui, mais comme disait Romain, il y a aussi ce côté,
04:38 c'est un entraîneur marseillois, il a toujours joué en 4-4-2,
04:41 il était à Bilbao en 4-4-2, quasiment toute l'Espagne en 4-4-2,
04:44 il va pas "changer" que pour Marseille,
04:47 c'est un des raisons qu'il a fait derrière.
04:49 Il se dit qu'il arrive à Marseille,
04:51 il y a pas de schéma préétabli,
04:53 il y a eu 3 coachs en 3 saisons,
04:55 donc on me dit qu'il y a un vrai style,
04:57 mais il y avait pas les mêmes coachs d'année d'avant,
05:00 qu'est-ce qu'on va me parler de style ?
05:02 Je peux mettre mon style en place, on sort pas avec une équipe.
05:06 Tu prends le dernier 11 de Tudor et le premier 11 de Marcelinho,
05:09 c'est quasiment pas les mêmes, donc le gars arrive,
05:12 il vient avec ses idées, et quand t'es entraîneur,
05:15 tu vas sur plusieurs matchs, sur plusieurs schémas,
05:18 et tu te dis que ça a pas forcément fonctionné au départ,
05:21 ça peut fonctionner après,
05:22 et l'adaptation, c'est pas forcément le fort de Gattuso,
05:26 parce que ça a toujours été comme ça,
05:28 quand il était à Milan, en Suisse, en Espagne,
05:30 les supporters avaient exactement...
05:32 Sur les forums, sur Twitter, ils avaient les mêmes réflexions
05:36 qu'en se disant "Gattuso veut mourir avec ce schéma-là",
05:39 et forcément, il y a des entraîneurs qui sont têtus,
05:42 avec ce côté égo, "non, ça joue comme ça aussi,
05:45 Gattuso avait du mal à maîtriser le 3-5-2",
05:47 peut-être qu'avec Kloss, qui avait eu des soucis,
05:50 tu peux toujours te trouver plein d'excuses
05:52 pour garder ton schéma, parce que t'es à l'aise qu'avec ça.
05:55 Il y a très peu de coachs, Mourinho l'avait fait avec l'Inter,
05:59 Samuel Eto'o arrière-droit,
06:00 mais il y en a pas tant que ça qui change,
06:03 parce que t'as aussi ton confort, ta façon de voir les choses,
06:06 et si tu commences à te bouleverser,
06:08 à te dire "parce que les joueurs sont pas contents",
06:11 "parce que les supporters grondent un peu",
06:14 tu prends cet Inter de Mourinho,
06:15 parce qu'en fait, ils changent sur le schéma,
06:19 mais dans l'idée, ça restait quand même une idée directrice,
06:22 qui était de dire sur cette saison-là,
06:24 il y a un attaquant, Diego Milito,
06:27 et un numéro 10, c'est Snyder, et on les lance,
06:30 et ça arrive sur la fin de saison, où il dit à Eto'o de passer,
06:33 notamment sur le match contre le Barça.
06:35 Nous, l'exemple qu'on a pris récemment, en Ligue 1 avec Seb,
06:38 c'était Franck Hez, parce que l'an dernier, on a vu Lance
06:41 passer sur un mois défense à 4,
06:44 puis après, ils sont repassés à 5, alors que l'identité de Lance était l'épiston.
06:48 Mais si tu regardes Franck Hez, à ce moment-là,
06:50 c'est sa 3e saison en tant que coach de Lance,
06:53 donc il a déjà imprimé ce truc au Guedégin,
06:56 et il a suffisamment de crédit avec ce qu'il a apporté sur son schéma,
07:01 de quand il dit "là, on va faire à 4, les mecs le suivent".
07:05 Nous, il nous manque peut-être ça.
07:06 - Il manque ce suivi, c'est pour ça que je dis...
07:09 - Nous, on n'est qu'avec des coachs qui sont en 1re saison,
07:11 donc ils veulent imposer leur truc.
07:13 - Peut-être qu'il te manque ce suivi,
07:16 et le suivi, si on reste sur l'OM, pardon,
07:19 ce suivi, il est imposé aussi par la direction.
07:24 Tu parlais de Marcelino, c'est le plus logique pour moi,
07:27 des entraîneurs, je ne compte pas gâcer,
07:28 je vais prendre Gattuso et Marcelino,
07:30 c'est le plus logique, parce que lui, il est arrivé,
07:31 on savait qu'il allait jouer comme ça, même s'il arrive un peu tard,
07:34 il y a le recrutement qui est fait pour jouer comme ça,
07:36 donc c'est plutôt logique.
07:37 Après, tu rates ou pas ta préparation,
07:39 tu ne passes pas contre Panathinaikos,
07:41 ça ne marche pas ce que tu veux,
07:42 mais c'est plutôt logique que lui arrive et veuille installer ce système.
07:46 Gattuso, lui, il arrive, il prend l'équipe en cours de route,
07:48 on ne lui a pas forcé la main non plus,
07:49 il a le droit de refuser le poste, il a pris le poste,
07:51 il a échoué, et lui, je lui en veux un peu plus,
07:55 parce que lui, il arrive en cours de saison,
07:57 et entre guillemets, il arrive avec le statut
07:59 du gars qui doit redonner de la confiance.
08:01 On a l'impression qu'il a rajouté de la complication,
08:04 de la complexité au jeu,
08:05 qui n'était déjà pas facile à assimiler de Marcelino,
08:07 lui, il est arrivé, il a encore ajouté des problèmes à l'équipe.
08:10 Et là, moi, je reviens sur Gassé,
08:12 ce que j'ai apprécié du match d'hier, c'est qu'il y avait de la clarté.
08:15 Tout ce que tu dis, Romain,
08:16 ce que tu dis que le coach infuse ses idées en début de saison,
08:19 c'est pour apporter de la clarté.
08:21 Toi, tu arrives au fossé, tu dis, on va être trois aujourd'hui,
08:23 on va parler de ces thèmes-là, dans ces thèmes-là,
08:26 et après, tu as des structures en fonction.
08:27 Un entraîneur, c'est pareil, il prend une équipe,
08:29 il dit, moi, je veux tel effectif, on va jouer en tel système,
08:33 dans ce système, avec ballon, je veux qu'on soit comme ça,
08:36 sans ballon, je veux qu'on soit comme ça,
08:37 et après, on va rentrer dans la tactique et dans la microtactique.
08:39 Mais d'abord, pour rentrer dans la microtactique et la tactique,
08:42 il faut de la clarté, pourquoi les entraîneurs sont têtus.
08:45 Tu as des entraîneurs qui arrivent, qui ont un schéma de jeu,
08:47 et après, qui changent en fonction.
08:48 Tu as deux herbes qui vont te dire, moi, pourquoi je ne dégage pas ?
08:51 Pourquoi je ne fais pas de dégagement ? Pourquoi on ne joue pas long ?
08:53 Parce que pour moi, prendre un risque, ce n'est pas jouer court,
08:56 c'est justement jouer long, parce que je ne sais pas jouer comme ça,
08:58 et prendre le risque de perdre le duel,
09:00 d'être battu et de perdre la bataille au milieu de terrain,
09:02 et de me faire dominer.
09:03 Du coup, il fait tout le temps court.
09:04 Du coup, il fait tout le temps court, et on peut dire qu'il est têtu,
09:07 mais c'est sa manière à lui de te dire, moi, je ne prends pas de risque,
09:09 parce que je suis sûr de mes convictions.
09:11 Et du coup, comme il a demandé que je fais des bons joueurs, ça marche.
09:14 -Oui, mais dans ce que tu es en train de dire...
09:16 -Mais ce n'est pas tout le monde qui peut le faire.
09:17 Dans ce que tu es en train de dire...
09:18 -Je ne pense pas qu'il puisse faire ça avec Mats.
09:20 -Tu dis, oui, moi, si je fais des dégagements longs,
09:24 derrière, si je perds le ballon, après, derrière, je vais être en train de nager.
09:27 Deux herbes, il dit ça.
09:30 Quand tu fais du tennis, c'est comme si tu dis,
09:32 quand je slide, du coup, je fais le chop,
09:36 et du coup, ça ralentit le jeu,
09:38 et l'autre, il s'appuie sur la balle, il frappe.
09:40 Tu peux ne pas le faire,
09:42 mais tu as l'arme à ta disposition, quand même.
09:46 Tu comprends ce que je veux dire ? -Oui, je vois ce que tu veux dire.
09:47 -Si tu sais tout faire, après, tu décides de ne pas t'en servir.
09:50 Et de temps en temps, dans un match, tu te dis,
09:52 si j'envoyais un petit chop, là, quand même,
09:54 parce que l'autre, il est en train de me rouer de coups,
09:56 tu sais quand même le faire.
09:58 Là, j'ai l'impression que les mecs, des fois,
09:59 il y a des trucs qu'ils ne savent même pas faire.
10:01 -T'as les mecs qui s'adaptent à l'effectif,
10:02 et t'as les mecs qui peuvent construire leur effectif.
10:04 T'as Guardiola qui dit, moi, cette saison,
10:06 je veux prendre tel défenseur à 50 millions d'euros.
10:08 Son board se bouge, prend Guardiol,
10:10 et il arrive, il joue à quatre défenseurs centraux.
10:12 Personne ne dit rien, parce qu'il a des très bons joueurs de foot,
10:14 il gagne ses matchs, et Guardiola, on peut dire ce qu'on veut, oui...
10:18 Mais Guardiola, c'est un entraîneur qui a énormément musclé son jeu
10:22 et qui a changé, mais pour moi, il a changé son paradigme
10:24 depuis Barcelone, il a totalement changé.
10:26 Mais pourquoi ? Parce qu'il peut le faire,
10:27 parce qu'il est très compétent, très légitime,
10:29 et il a imposé ses idées.
10:30 -Mais il est surtout à sa huitième saison.
10:32 -Sly, c'est pas Sly. -C'est Sly, oui, c'est Sly.
10:34 J'ai pas voulu le faire en direct, mais ça va.
10:35 -Mais tu aurais dû. -J'aurais dû.
10:37 -Mais Guardiola, il est à sa huitième saison.
10:39 -Non, mais c'est...
10:40 Alors Guardiola, Romain,
10:42 c'est pour moi l'archétype de l'entraîneur
10:45 qui, au cours des saisons, il inventait prodigieusement,
10:49 c'est-à-dire que le mec, il faisait des équipes de tueurs à gages,
10:52 il arrivait en demi, voire en finale,
10:54 et là, il te réinventait le foot pour dire "Vous avez vu ?
10:56 On a gagné parce que j'ai réinventé la roue, j'ai réinventé..."
11:00 Et là, depuis, il le fait plus.
11:02 Il s'est dit lui-même "Arrête d'inventer."
11:03 -L'an dernier, il l'a fait encore. -Il est beaucoup plus...
11:05 -L'an dernier, il gagne avec un John Stones milieu défensif
11:08 qui montait, il a inventé son petit truc.
11:10 -Et même la regarde, depuis qu'il fait le latéral,
11:12 l'arrière gauche ou l'arrière droite qui rentre au milieu de terrain,
11:15 tout le monde le fait.
11:16 Arteta le faisait avec Zizchenko,
11:18 tout le monde maintenant a un latéral droit...
11:20 -Il a pris vraiment le sien, il a dit "Vas-y, viens."
11:22 -Il a dit "Si tu le faisais, je le fais."
11:24 Donc après, ça dépend de l'effectif que t'as.
11:26 Et là, moi, j'étais déçu de Gattuso,
11:28 c'est que chaque entraîneur... Regarde Antti Lotti, cette année.
11:30 Antti Lotti, il a dit "Bon, Real Madrid, j'ai pas vraiment d'attaquants,
11:32 j'ai José Lu qui est un peu en dessous, en termes de niveau de jeu,
11:35 bon, Vénissus et Rodrigo doivent rester,
11:37 bon, je fais quoi, j'ai des bons milieux de terrain,
11:39 allez, je pars sur un milieu en losange."
11:40 Au début, c'était pas fou,
11:41 je les ai vus tous les matchs de Real Madrid cette saison,
11:43 c'était pas fou.
11:44 Mais après, du coup, t'as quand même des bons joueurs.
11:46 -Oui, ça se remplace.
11:47 -Et après, du coup, c'est l'entraîneur qui travaille bien
11:49 et l'entraîneur qui est bon et qui fait travailler, progresser ses joueurs.
11:51 Et là, ça donne la saison que quelqu'un travaille à Real Madrid.
11:53 -Je sais plus qui c'est qui a dit que Antti Lotti,
11:54 c'était le père spirituel à Gattuso, il aurait dû s'en inspirer.
11:57 -Ouais, mais... -Mais dans l'adaptation.
11:59 -Après, les compétences aussi.
12:00 -Le problème, c'est qu'il vient d'arriver,
12:02 il veut son système en sachant que les joueurs disponibles
12:04 ne collent pas à ce système.
12:05 Et là, t'as toujours... -Mais c'est ça qui est dingue.
12:07 -Mais t'as toujours deux solutions dans ta tête.
12:08 Oui, mais c'est comme quand t'arrives dans une entreprise,
12:10 on te dit "il faut faire comme ça", et toi, t'as ton idée,
12:12 et tu dis "non, mais moi, si vous m'avez pris..."
12:13 Parce qu'il y a toujours ce côté-là quand t'arrives dans une entreprise,
12:16 parce qu'un club de foot, c'est une entreprise.
12:17 On te fait venir.
12:18 On connaît Gattuso, toute la terre entière,
12:20 c'est qu'il joue pas à 3 derrière. -Mais t'imagines que t'as construit
12:22 dans ta vie que des cabanes en bois.
12:24 T'arrives, on te demande de faire des maisons
12:26 avec des briques et des ciments, tu te dis "excusez-moi,
12:28 on pourrait aller me chercher des poutres et des bois,
12:30 et du bois pour faire..."
12:31 -Oui, mais on va te répondre... -L'adaptation.
12:34 -Si t'as pris Gattuso, c'est pour jouer à 4.
12:36 Quand tu prends Gattuso, il est connu pour ça,
12:38 il a pas fait une seule fois ailleurs,
12:39 il a joué dans 3 championnats,
12:41 il a raté dans les 3, entre parenthèses,
12:42 il a toujours joué à 4.
12:44 Quand tu prends Gennaro Gattuso à l'OM,
12:47 si tu t'attends à ce qu'il joue en 3-5-2,
12:49 t'es un fou, donc lui, il est pas têtu,
12:51 en réalité, il est dans sa continuité.
12:53 Les matchs où il est passé à 3, c'est parce qu'il y avait des absents,
12:56 parce que des joueurs étaient indisponibles, hors de forme,
12:59 il est toujours resté dans cette idée-là.
13:01 -Ça a dû être évoqué avec Gassi, ce que tu dis.
13:03 -Quand tu discutes avec des entraîneurs,
13:05 ils t'expliquent qu'en fait,
13:06 le système, ça a pas grande importance.
13:09 Que tu joues à 3, que tu joues à 4, que tu joues, peu importe.
13:12 Donc, en vérité, pourquoi les mecs,
13:13 ils ont leur propre schéma, comme ça,
13:15 ils sont bloqués sur ça ? C'est ça que je comprends pas.
13:17 S'il y avait un schéma, on était sûr de gagner.
13:20 -Non, c'est sûr, le plus important, c'est l'animation.
13:22 -Bien sûr que c'est l'animation.
13:23 -Mais t'as quand même des bases qui t'aident dans le jeu,
13:27 notamment quand on revient sur le système à 3,
13:30 par rapport à l'effectif que tu as,
13:32 ça te permet déjà de libérer Kloss et Merlin,
13:34 qui hier, par exemple, sont allés chercher un petit peu plus haut.
13:37 C'est bien d'aller chercher, de pas avoir le feu aux fesses à chaque fois,
13:40 de reculer, de reculer, de ne pas devenir fort.
13:41 -Tu offres un cadre qui permet à ton équipe de jouer.
13:44 -Oui, tu regardes bien, tu as les latéraux qui étaient pas faits
13:47 pour être des latéraux, parce que, je suis désolé,
13:48 j'adore quand un Marlin, je pense que c'est une très bonne recrue,
13:50 mais il est beaucoup moins efficient, par exemple,
13:52 en latéral gauche qu'en piston gauche, j'en suis quasiment certain.
13:55 Je trouve qu'il défend mieux qu'il attaque.
13:56 Il défend pas trop mal, mais on a vu que, de temps en temps,
13:58 il avait un peu des petits sauts de concentration
14:01 et c'était compliqué.
14:02 Et quand, par exemple, il nous le met dans une défense à 4
14:03 ou, par exemple, quand il nous le met pas piston, pas à son poste,
14:06 forcément, ça change tout.
14:07 Et c'est pas une question d'animation, c'est juste que, là,
14:09 ce poste-là, il doit défendre beaucoup plus,
14:11 alors que, quand il est piston, il doit défendre beaucoup moins.
14:13 Forcément, toute l'animation a changé, parce que, du coup,
14:15 là, tu pouvais avoir Bamu Mahite hier qui compensait
14:17 les problèmes de Quentin Marlin, sauf que, quand on est à 4,
14:20 il y a personne qui va compenser ces problèmes-là.
14:22 Et, idem pour Jonathan Closs de l'autre côté,
14:23 regarde Mbemba Closs sur le côté, il y a le pénalty.
14:26 Pourquoi ? Parce que Closs, il est à la ramasse, à la base, c'est ça.
14:29 Il revient, il est encore à la ramasse.
14:30 Et qui c'est qui compensait ? C'était Mbemba,
14:31 qui, bon, au final, peut pas intervenir.
14:33 Et c'est Jonathan Closs qui fait la faute.
14:35 Mais forcément, ta composition influe sur l'animation.
14:38 L'animation, c'est pas, "Ah bah oui, vous êtes tous bons,
14:39 alors on met 11 n'importe qui, et ça va bien passer."
14:42 Si tu joues à 4 et à 3,
14:43 ton animation, elle est totalement différente.
14:44 Et tu regardes bien que, la dernière saison Garcia,
14:46 tu as passé défense à 3, défense à 4,
14:49 tu as un peu tout testé, et tu n'y arrives pas.
14:51 Ce qu'il faut aussi, c'est qu'à un moment donné, tu gagnes,
14:53 et les joueurs te disent, "On continue comme ça."
14:55 Si tu changes en permanence, c'est bien de savoir s'adapter.
14:59 En cello, aussi, c'est s'adapter.
15:00 Il y en a plein qui savent s'adapter,
15:01 aussi dans le schéma, dans le truc.
15:04 - Ils s'adaptent à l'inter-saison, pas en cours de saison.
15:06 C'est ça que je voulais dire, pour préciser.
15:08 - Donc, tu es capable d'eux, et après, bon,
15:11 ça dépend avec l'effectif.
15:12 On va voir si Gassé, je pense, va rester en 3-5-2.
15:14 - Gassé s'adapte vraiment aux joueurs,
15:16 dans le sens, pas aux joueurs en mode de leur poste,
15:18 mais plus à leurs demandes personnelles.
15:21 - Après, n'en faisons.
15:22 - Après, voilà, mais c'est pas trop facile.
15:23 - Pas trop non plus sur Jean-Louis Gassé.
15:24 - Non, mais je pense que c'est... - Vous allez voir,
15:25 c'est l'adepte de la simplicité. - Ah non, non, non.
15:27 - Il sort d'un truc en Côte d'Ivoire
15:29 où il voulait laisser absolument Sangaré, Fofana
15:32 et Kessy au milieu de terrain.
15:35 Et au final, celui qui est passé après lui,
15:37 il a changé ça et ils ont gagné.
15:39 - Ce ne sera pas la solution à tous les problèmes,
15:40 mais je pense juste que lui, il n'est pas forcément en tété.
15:42 - En tout cas... - Après, je finis sur ça, rapidement.
15:44 Un entraîneur, pour moi, a besoin d'être tétu, oui ou non,
15:47 mais a besoin d'avoir des convictions fortes,
15:49 a besoin de savoir où il va.
15:50 Donc il a besoin d'être tétu tout en ayant de l'humilité.
15:53 - C'est bien dit. On conclura sur ça.
15:56 J'allais dire autre chose, mais c'était tellement bien dit.
15:59 On passe à cet avant-match face à Montpellier.
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