Rencontre avec Brad Pitt, Secrets du Cinéma... L'Interview en Coulisses de Virginie Effira

  • il y a 7 mois
Plongez dans l'univers fascinant du cinéma avec Virginie Effira !

Dans cette interview en coulisses, l'actrice belge nous offre un accès privilégié à son métier :

Rencontre avec Brad Pitt : Découvrez les coulisses de leur tournage et les anecdotes inédites de leur collaboration.
Secrets du Cinéma : Virginie Effira nous dévoile les secrets de son métier d'actrice, ses techniques de préparation et ses inspirations.
L'Interview en Coulisses : Un moment unique pour découvrir la personnalité pétillante et attachante de Virginie Effira.

Un entretien captivant pour tous les fans de cinéma !
Transcript
00:00 - Moi, à gauche, à droite ? - Par ici.
00:02 - Par ici, par ici. - Bonjour !
00:04 - Ça va ? - Ça va, vieilles toi ?
00:05 - Très bien, très bien, très bien.
00:07 - Bienvenue. - Merci. Enfin, je connais un peu.
00:09 - C'est ce que j'écoute qu'on prend. - Qu'est-ce que tu connais, toi ?
00:11 - Bah, je connais pas, du coup, c'est la première fois que je viens là. - Vachement bien, ici.
00:13 - Mais du coup, j'allais dire "bienvenue", mais c'est plus chez toi que chez moi.
00:16 - Bah, chez moi, j'aimerais bien, mais pas vraiment, quand même, hein.
00:18 - Bienvenue. - Ah ! Déjà, je peux t'interrompre à tout moment.
00:21 - Exactement ! Et là, je me tais et je passe à la question suivante si tu fais ça. Tu verras... Y a pas de question piège, y a pas de...
00:27 - Oh, bah, tu peux, hein. Je suis toujours demandée c'est quoi exactement une question piège.
00:30 - Je sais pas. Ou alors piège... - C'est pour qui tu votes et qui tu dors.
00:33 - Ouais. - C'est pas forcément une question piège, hein.
00:35 - Non, c'est pas forcément une question piège. Il faut pas répondre, quoi.
00:37 - Ouais, ouais, ouais. - Je suis dans le piège, je ne peux plus sortir.
00:40 - Bonjour, Virginie. - Bonjour, Hugo.
00:42 - Merci beaucoup d'avoir accepté de venir ici. - Hum-hum.
00:45 - Très sympa. Tu le vois, ici, tu as cette petite table. - Ouais.
00:50 - Avec, pour l'instant, pas grand-chose, mais dans quelques instants, du coup, des symboles qui vont apparaître. - OK.
00:55 - Et tu as ce petit buzzer. - J'ai remarqué.
00:57 - Très fonctionnel. Et normalement, quand tu vas appuyer dessus, ça va arrêter ces trous sur un premier symbole.
01:02 - D'accord. - Est-ce que t'es prête ?
01:03 - Je crois bien que oui. On peut y aller. - Très bien.
01:05 - On va voir, du coup, ces petits trous de symboles. - Alors, c'est quoi, ça ?
01:08 - OK, à un moment, il s'agit que j'appuie, sinon, on va rester comme ça pendant des points. - Quand tu veux.
01:10 - D'accord. Allez, j'appuie. - Ouais, ouais, ça peut durer longtemps.
01:12 - Ça s'arrête sur... - La télévision. Mais pourquoi, donc, la télévision ?
01:17 - Là, je pense que tu vas avoir du mal à le deviner, celui-là. C'est un extrait d'une émission qui date de 2005.
01:23 - OK. - Une émission, évidemment, dans laquelle tu apparaîs. - Ouais.
01:26 - À l'époque, tu étais animatrice, télé, encore. - Ouais.
01:28 - Je te laisse voir cet extrait, puis on en parlera juste après. - D'accord. OK.
01:32 - Est-ce que ça, c'est peut-être l'étape prochaine de ta carrière, le cinéma ?
01:37 - Le cinéma, oui, mais pas à n'importe quel prix. Et honnêtement, qu'est-ce qu'on va proposer ?
01:42 Une animatrice blonde, divertissement, super intéressant.
01:46 - T'aurais envie de faire du cinéma ? - Du cinéma, quoi ?
01:49 - Du cinéma, du vrai cinéma. - Du cinéma traditionnel.
01:51 - Du cinéma traditionnel, oui, j'adorerais faire ça, oui, mais j'aimerais avoir un rôle à défendre, oui.
01:55 - Comme tu aurais tardé. - Tu penses ?
01:57 - On est... Ouais.
02:00 Qu'est-ce que ça te fait, déjà, de voir ces images, ça, après quasiment 20 ans, ça, 18 ans ?
02:04 - Déjà, je suis contente d'avoir changé de coiffeur, ça, c'est une chose.
02:08 Je rigole. Et non, ce qui est marrant, c'est que je me souviens pas avoir osé dire cette envie-là,
02:15 parce que je trouvais que l'image publique était tellement loin de ça que, quelque part,
02:20 j'avais le sentiment, moi, que c'était plus possible d'accéder à ce désir-là, celui de jouer du cinéma,
02:26 parce qu'à l'époque, et peut-être toujours encore aujourd'hui, c'est vraiment très compartimenté, quoi,
02:32 être animatrice télé, c'est pas la même chose. D'ailleurs, ça demande pas, quand même, les mêmes capacités non plus.
02:38 - Après avoir reçu le César de meilleure actrice, tu disais "J'ai passé des années à me trouver naze
02:42 et j'ai mis du temps à ne plus avoir honte", mais honte de quoi, du coup ?
02:47 - Honte de soi, ça, déjà, honte de soi.
02:51 Toi, t'as toujours une confiance inouïe en toi ? - Non, non, du tout.
02:55 - Voilà, ça prend du temps, quand même, il faut passer par les expériences,
02:58 il faut passer par l'échec pour se rendre compte qu'il est pas si grave,
03:02 mais parfois, on a même peur de bouger de peur de cet échec-là, alors on met du temps à se trouver valable, quand même.
03:08 - Et justement, alors, ta mère nous a gentiment... - Ma maman !
03:12 - Elle nous a gentiment ressorti des archives... - C'est sympa !
03:16 - Un peu plus ancienne que la première qu'on a vue, là. - Ah oui, j'imagine.
03:20 - On peut la voir ici, c'est une photo de toi, tu as 8 ans sur cette photo.
03:24 Est-ce que la Virginie, qui a 8 ans sur cette photo, elle rêvait déjà de faire ce que tu fais aujourd'hui ?
03:31 Est-ce que, selon toi, elle serait fière ? - Oh là là là là !
03:35 Alors, c'est le rêve de... Oui, elle rêvait complètement de faire ça.
03:39 J'aimais ça, les cours de théâtre, je faisais des stages,
03:43 et ça donnait quand même une idée du collectif, comme le sport peut le donner, faire quelque chose ensemble...
03:48 - Et tu faisais, je crois, d'ailleurs, avec tes frères et sœurs, des pièces de théâtre, c'est ce qu'elle nous disait.
03:53 - Ah oui, je leur imposais, mais ça, c'était mon côté dictatorial.
03:56 - Après, tu les faisais même payer, en plus. Enfin, vous les faisiez payer.
03:58 - Voilà, et très commerçante. - Un beau business !
04:00 - Dictatorial et commerçante, enfin voilà, un bonheur pour tout le monde.
04:03 Non, mais franchement, ça devait être 50 centimes, mon affaire, ça valait peut-être pas plus.
04:07 Mais oui, oui, j'imposais un peu à tout le monde de me suivre dans des délires qui m'étaient très personnels.
04:13 - On va passer à la question suivante, ça te va ? - Bah oui, ça me va super.
04:16 - On relance la roue. - Là, je vais tout de suite.
04:18 - Et elle s'arrête sur une carte. Alors, on va pas jouer à un jeu. - D'accord.
04:22 - Pas pour l'instant. Par contre, je vais t'amener des cartes, et pas des petites cartes, elles sont assez grandes.
04:27 Tu vas voir, tu vas les reconnaître directement. Je te laisse les découvrir.
04:32 C'est des cartes, et pas n'importe lesquelles.
04:35 - C'est une carte des films que j'ai faits. - Tu l'auras marqué, il y a 12 cartes.
04:42 Et c'est le nombre de films que t'as joués en 3 ans.
04:46 - C'est pas mal. - Alors, regarde. Affiche, câlin.
04:49 - Oui. - Affiche, câlin.
04:51 - Mais j'avais remarqué en dessous, c'est vrai. - Affiche, câlin.
04:53 - Affiche, câlin. - C'est vrai.
04:55 - Est-ce que c'est propre au cinéma français ? - Est-ce que je suis pas une gentille fille, moi ?
04:57 - C'est vrai. - Eh bah, je ne sais pas, moi.
04:59 - C'est vrai qu'il y a des schémas... - C'est un câlin un tout petit peu plus sadique.
05:03 - Oui, quand on connaît le film, effectivement. - Mais quand même.
05:05 - Pas mal de câlins, quand même. C'est rigolant, quand même.
05:08 - C'est vrai que c'est quelque chose qui a pris ses présents.
05:10 - Oui. - Mais 12 films et séries, quand même.
05:12 - Parce que là, en l'occurrence, il y a aussi une série, du coup, "Tout va bien", qui sort sur Disney+ en cette fin d'année.
05:17 - Comment est-ce que t'expliques cette hyperactivité ?
05:20 - Si on peut parler d'hyperactivité, je sais pas comment tu le vois,
05:22 - est-ce que tu le ressens comme une hyperactivité, d'ailleurs ?
05:24 - Mais ça parlait beaucoup, comme ça. - Non, je le ressens pas comme une hyperactivité.
05:27 - Je fais le déni total de ce truc-là, moi. - OK.
05:29 - Parce que c'est chouette de tourner, franchement. C'est super.
05:31 - Oui. En fait, du coup, forcément, t'enchaînes...
05:34 - Et si on sait, en plus, que c'était quelque chose qui était là depuis longtemps,
05:36 - Ah ouais, t'es répondant. - il y a, du coup, une envie de se dire, il faut que je fasse...
05:38 - Quand même, quoi. Oui, oui, oui.
05:40 - Et... - La vie est très courte, quand même, donc bon...
05:42 - Justement, on va voir dans quels films, aussi, est-ce que tu pourrais jouer.
05:47 - Oui. - Je vais, en fait, afficher à l'écran des affiches de films cultes.
05:52 - Pour chacun, je te laisse me dire si t'aurais aimé jouer dans ce film ou pas.
05:57 - D'accord. - Ça te va ? - Oui.
05:58 - Le premier.
06:03 - Bah, évidemment qu'il y en avrait pas, le jeu d'Apple Fiction,
06:06 - Sublime Film, Palme d'Or...
06:09 - Est-ce que j'aurais pu faire comme Yuma Turman ? Non.
06:12 - En plus, là, on est vraiment encore dans ces films-là...
06:15 - C'est quelle année, ça ? Ça doit être...
06:17 - 94. - 94, tu vois.
06:19 - Cinema 90, hyper libre.
06:21 - Chose qu'on fait plus beaucoup aux États-Unis, quand même. - Ouais.
06:24 - Les films sont plus calibrés. - Cadrés, ouais.
06:26 - Là, il y a encore des... Tu vois, il y a des trucs...
06:28 - Ça mélange plein, plein de choses. Je dirais que c'est ça, en fait.
06:30 - C'est ça. - Ouais.
06:32 - Il y a une affiche, du coup, qui est restée culte.
06:34 - On va voir la suivante.
06:36 - Avatar ! Ah non, j'aurais pas du tout aimé jouer...
06:38 - Enfin, si, en fait, tout est rigolo, toute expérience est rigolo.
06:40 - Ah oui, je fais ça. - À gauche, effectivement.
06:42 - Ça, il faut que j'ai ça pour ma fille.
06:44 - Ça, elle va vraiment beaucoup aimer. - On te l'enverra.
06:46 - Alors oui, bien sûr, toute expérience est super et tout,
06:50 - mais tu dois quand même gambaler sur des fonds bleus pendant des plombards.
06:52 - C'est ce que j'allais dire, mais en fait, c'est la question que je me posais.
06:54 - Je suis pas sûre que ça soit le truc...
06:56 - C'est sympa, mais...
06:58 - Tu fais des tournages avec du fond vert,
07:00 - tu as vu beaucoup de films français avec des fonds verts.
07:02 - Si, il y avait un film d'Albert Dupontel où il y avait pas mal de fonds verts et tout,
07:04 - mais pas des effets spéciaux comme Avatar.
07:06 - Là, tu passes la moitié de ton film.
07:08 - Ah oui, et tu fais semblant, tu dois jouer avec des choses et faire...
07:10 - Pour se projeter, je pense un peu plus sûr.
07:12 - Sympa, mais je veux bien faire le court-métrage d'Avatar.
07:14 - Pour tester.
07:16 - Le suivant.
07:18 - Ay, Mareidne, mon Dieu.
07:20 - Ça, il y a ma tronche, là-dedans ?
07:22 - Ouais, ouais.
07:24 - Ah, c'est rigolo.
07:26 - Le côté biopic, alors, il me semble que t'es pas mal fan de Marilyn Monroe,
07:30 - mais le côté biopic, c'est quelque chose qui te plairait aussi ?
07:34 - Pas spécialement, c'est-à-dire le côté biopic, souvent,
07:36 - enfin, moi, ce que j'ai envie de faire, c'est des bons films,
07:38 - mais dans les biopics, souvent, il y a la famille de la personne qu'on filme
07:42 - qui doit valiser tout, et de congénate, c'est assez mauvais.
07:46 - Les enfants qui regardent, si on a bien dit qu'il était très gentil tout le temps,
07:50 - oui, il était un peu méchant là, mais pas tant que ça,
07:52 - le film est ennuyeux, quand même.
07:54 - J'ai vu ce film-là, et je pourrais pas jouer Marilyn,
07:56 - qui appartient, évidemment, trop à un mythe, et puis c'est Marilyn, quoi,
08:00 - tu peux pas toucher à cette chose-là, mais elle, elle me fascine,
08:04 - je connais toutes ses chansons par cœur.
08:06 - Ce que j'ai cru comprendre, on va passer à la suite.
08:08 - D'accord.
08:10 - "Mariah Story", ah ouais, grave, ça j'aurais adoré faire, à fond !
08:14 - D'abord parce que j'aurais adoré jouer avec Adam Driver,
08:16 - pour moi, c'est un des meilleurs acteurs au monde, quoi.
08:20 - Tu l'as déjà rencontré, ou jamais ?
08:22 - Non, si je rencontre, j'oserais pas, enfin, tu vois, je suis très nulle pour tout ça,
08:26 - et c'est vraiment un film, vraiment génial, ça, très bien.
08:29 - Le suivant.
08:31 - Ah, c'est rigolo, ce truc !
08:33 - Bon, pareil, il y a les fonds verts, tout ça, et le laser.
08:35 - Oui, c'est vrai.
08:36 - Je sais que je ne serais jamais prise, pour ce genre de choses, c'est-à-dire...
08:38 - Ça peut arriver, qu'ils aient besoin d'une francophone, en moins, sur un rôle comme ça.
08:41 - Ou t'aies besoin d'une Bruxelloise dans "Star Wars", le prochain,
08:43 - et là, ce serait une bonne occasion d'y aller.
08:45 - Oui, ça serait très précis, comme une Bruxelloise, dans cette scène précise.
08:49 - On a fait toutes les affiches, je t'invite à nouveau à appuyer sur cette roue.
08:52 - Ça va s'arrêter... sur un téléphone.
08:57 - Alors, on n'a pas ce genre de téléphone.
08:59 - Le petit mystère !
09:00 - Exactement, l'appel d'un ami.
09:01 - Quand j'ai annoncé que t'allais venir et qu'on allait échanger,
09:04 - j'ai reçu pas mal de questions différentes.
09:06 - Il y a une forme de répondeur, ici, avec quelques questions,
09:09 - et je te laisse répondre rapidement à chacune des questions.
09:12 - Je veux pas les râper, déjà ?
09:13 - Non, t'inquiète, t'inquiète, t'inquiète.
09:14 - Ok.
09:15 - Hello Virginie, j'ai vu la dernière cérémonie des César,
09:17 - que tu avais introduit Brad Pitt.
09:19 - Introduit, introduit.
09:20 - Est-ce que tu allais discuter avant ou après la cérémonie, et de quoi ?
09:23 - Ah, très rigolo ! Alors, euh...
09:25 - Oui, oui, oui.
09:26 - Je devais remettre un prix,
09:28 - enfin, on m'a proposé de remettre un prix à David Fincher,
09:30 - et puis on m'avait dit que peut-être que Brad Pitt serait là.
09:34 - J'ai cru jusqu'à la fin que non, en fait.
09:36 - Je me suis dit, il va pas venir et tout.
09:38 - Et le jour même, on me dit qu'il est là, donc formidable, super.
09:42 - Et donc j'attends à côté de la scène, pour...
09:45 - Et j'entends qu'il y a l'agitation, que Brad Pitt va arriver.
09:49 - Et surtout, je me mets un peu loin, genre, pas genre dans la foudre de Brad Pitt,
09:52 - mais genre, je me dis, il y a déjà tout le monde qui lui court dessus.
09:54 - Et puis, soudainement, qu'il sait même pas, enfin tu vois,
09:56 - et qu'il va remettre le prix, il s'en fout, et je le comprends.
09:58 - Donc j'ai pas fait "Hello Brad", donc je reste un peu loin.
10:01 - Et là, franchement, très bon endroit de frame.
10:04 - C'est avec mon coiffeur qu'il a entendu, d'ailleurs, qui était là, qui me procède.
10:07 - Et j'entends "Virginie, Virginie ?"
10:09 - C'est énorme !
10:10 - "Yes, Brad ?"
10:11 - Non, non, mais donc, il est arrivé, hein, "Virginie, voilà !"
10:14 - Et puis il me parle, je sais pas, tout d'un coup, subitement, j'avais un anglais parfait,
10:17 - enfin, je me suis imaginé ça.
10:19 - Ça peut venir pour un Star Wars, au point !
10:21 - Oui voilà, c'est ça !
10:22 - Et donc, il me dit "On va remettre le prix ensemble, tout ça",
10:24 - et je dis "Ben d'accord".
10:26 - Et en fait, il me parlait, je me disais, soit comme si j'étais au lieu depuis mille ans,
10:29 - soit comme si lui-même habitait dans le même quartier de Paris que moi,
10:32 - que c'était mon voisin, à côté de l'épicerie, tu vois.
10:34 - Et donc, ça m'a enlevé le trac d'un coup d'un seul.
10:37 - Et après, un grand dîner, et là, j'étais placée à la table,
10:40 - en face de Brad Pitt et David Fincher,
10:42 - ils ont dû me parler du film, parce que j'entendais "Rawr, rawr, pari"
10:45 - et je ne comprenais pas ce qu'ils disaient avant,
10:47 - parce qu'il a quand même un accent, ou bien c'est moi qui l'entends.
10:49 - Et donc, je faisais "Yeah, we are, of course".
10:52 - Donc, c'était, bon, je suis pas sûre qu'il s'est dit que j'avais un répondant extraordinaire,
10:56 - mais, écoute, il était charmant et accessible pour tous.
11:01 - Tant mieux, tant mieux, tant mieux.
11:03 - Alors, ma suite.
11:05 - Coucou Virginie, l'actualité est assez oxygène en ce moment,
11:08 - et je me demandais comment ça va toi ?
11:10 - Ha ha ha !
11:11 - Mais écoute, ça va et toi ? Hein, on fait ce qu'on peut ?
11:14 - Heu... Bah, comment ça va toi, comment ça va toi ?
11:18 - Je suis pas sûre qu'il y ait des grandes périodes dans la vie,
11:20 - même si mes parents ont connu une période sans guerre et tout ça,
11:24 - mais qu'il y ait eu des grandes périodes sans aucun conflit,
11:29 - avec tous ensemble, main dans la main, vers une joie et une paix éternelle.
11:32 - La paix n'est jamais en fait éternelle, elle est remise en question en permanence.
11:37 - Mais s'interroger sur comment ne pas laisser certaines pensées médiocres, moches, gagner du terrain,
11:44 - comment ne pas chacun se mettre dans un clan,
11:48 - ne pas défendre que son propre camp, d'abord c'est quoi un camp en plus ?
11:51 - Ah bon, bref, allez.
11:53 - Voilà quoi, tu vois ce que je veux dire, donc non ça va pas, c'est la merde.
11:56 - C'est la merde, c'est la merde.
11:58 - Je crois qu'il reste un ou deux.
11:59 - Bonjour Virginie, je suis peut-être un peu indiscrète, mais comment ça se passe pour les scènes de sexe ?
12:03 - Est-ce que c'est pas trop gênant d'être dans un groupe ?
12:05 - Non c'est assez chouette en fait, moi j'adore ça, c'est ce que je préfère.
12:08 - Question qui doit revenir souvent aussi parce que...
12:11 - Ah ouais ouais, mais c'est marrant.
12:13 - Alors déjà ça crée un truc dans l'équipe, là il y a toute une équipe autour aussi,
12:17 - mais quand il y a ce genre de scène, tout le monde prend des positions un peu de rodin, comme le penseur.
12:22 - Comme ça, genre, laissant l'intime aux acteurs.
12:25 - Moi j'ai beaucoup de fourrure nerveux quand même, donc je fais toujours comme si j'étais à l'aise,
12:28 - mais en fait quand même je sens bien que je rigole trop et que ce n'est pas normal.
12:31 - C'est stressant quand même, il y a une forme de...
12:33 - Ouais c'est stressant, ça fait peur.
12:35 - Mais je suis toujours arrivée à discuter avec les acteurs avec qui je fais ça, ou les actrices,
12:40 - et on est vraiment ensemble là-dedans et on cherche des choses, et c'est pas inintéressant.
12:46 - Voilà, bon.
12:47 - Très bien.
12:48 - Encore des trucs là ? Attends, ça c'est quoi ?
12:50 - Bonjour Virginie, je me pose un petit peu de questions. Est-ce que tu as peur des punaises de lit ?
12:55 - Voilà des questions !
12:56 - Non mais, alors pas du tout. Pas du tout.
13:01 - Et pourtant on en a mis quelques-unes dans le...
13:03 - Et bien voilà, je les accueille, je prends ça comme un cadeau.
13:07 - Je crois qu'il en reste une là-bas.
13:08 - Salut Virginie, est-ce que tu pourrais raconter comment à 13-14 ans on a réussi à voir le film "Le Filon des Agneaux" ?
13:14 - Ah c'est Annabelle ça.
13:15 - Ça c'est ma copine Annabelle.
13:17 - Effectivement. Et Annabelle c'est une de tes meilleures amies d'enfance c'est ça ?
13:20 - Ouais, je la connais depuis que j'ai 6 ans je pense.
13:23 - Et donc je me rappelle plus du tout comment on a fait. Je me rappelle en revanche, je sais pas si t'as ça aussi, les souvenirs sont comme des flashs.
13:30 - Donc je vois la porte qui s'ouvre et je vois que je regarde, tu sais en haut il y a la fiche avec écrit les séances, peut-être même qu'il y avait ce moins de 16 ans.
13:37 - Et comme si je pénétrais dans un monde tellement excitant quoi. Voilà et puis je me rappelle du film qui était fou.
13:44 - On va passer à la question suivante ?
13:45 - D'accord.
13:46 - Ça te va ? Cette frousse se relance.
13:48 - Et quand tu le souhaites...
13:52 - Ok.
13:53 - Clap de cinéma, je t'ai préparé un petit quiz avec mon équipe.
13:56 - D'accord, ok.
13:57 - J'ai un beau sablier ici de 60 secondes et sur cet écran tu vas avoir une succession de plans de films.
14:05 - Alors c'est que des films cultes qui ont été soit césarisés soit oscarisés. L'idée c'est qu'en 60 secondes t'arrives à en repérer un maximum de films.
14:13 - Je vais me stresser, je vais rien savoir.
14:15 - Non, non, je pense que t'en auras pas mal, il y a des très faciles.
14:18 - Ok, d'accord.
14:19 - T'es prête ?
14:20 - Oui.
14:21 - Elle est très facile.
14:22 - Titanic.
14:23 - Très bien.
14:24 - Les artistes.
14:26 - Oui.
14:27 - Adieu les cons.
14:28 - Oui, ça aurait été dommage que tu blagues sur lui.
14:30 - Le parrain.
14:31 - Très bien.
14:32 - Amélie Poulain.
14:33 - Très bien.
14:34 - Gladiator.
14:35 - Les premiers sont faciles, très bien, on enchaîne.
14:36 - La haine.
14:37 - Très bien.
14:38 - Ah merde, ça c'est hyper connu. Oui, c'est Le Seigneur des Anneaux.
14:42 - Des Anneaux.
14:43 - Ça c'est Benjamin Voisin dans Les Illusions Perdues.
14:47 - Oui, exactement.
14:48 - Ça c'est, je l'adore, Francis McDormand dans, elle voit, Comment No Man's Land, oui, oui, oui.
14:55 - Exactement.
14:56 - Ça c'est le film Cave César, Bully the Nurse, laisse-moi, allez, attends, je vais le trouver, je vais le trouver, dis-moi juste le début.
15:03 - La nuit.
15:04 - La nuit du 12, pardon.
15:05 - Le plan n'est pas le plus facile parce qu'il n'y a pas les deux.
15:07 - Non mais non, je connais, ça c'est Les Chocolats, non, Chantereau, Forrest Gump.
15:12 - Oui, exactement.
15:13 - Non mais ça va pas du tout, tu vois.
15:14 - Non mais c'est la Presse Fou qui joue.
15:15 - Qu'est-ce que c'est ?
15:16 - Est-ce que tu l'as, il a un peu plus de 20 ans, mais je pense que, mais...
15:19 - Je reconnais rien, attends, je reconnais un peu, ah si, je l'adore ce film, sur 120 battements.
15:24 - Exactement.
15:25 - Je reconnaissais pas.
15:26 - Très fort.
15:27 - Ah ça, le discours d'un roi.
15:28 - Exactement, bon il en reste quelques-uns, mais très fort.
15:30 - Allez, on continue.
15:31 - Tu veux que je t'enveille quelques-uns en plus ?
15:32 - Ouais, ouais.
15:33 - Vas-y, on continue.
15:34 - C'est rigolo.
15:35 - Ça, super film, et c'est le film de Jacques Audiard et c'est Le Prophète.
15:39 - Exactement.
15:41 - Ça, c'est... Ah oui, c'est le film indien qui a eu...
15:46 - L'acteur à gauche de la télé.
15:47 - Qui a eu aussi... Oh merde, comment il s'appelle ce film ?
15:50 - Le jeu auquel il joue est un bon indice pour le...
15:52 - Je sais, je vois très bien.
15:53 - C'est Sam Doc Millénaire.
15:54 - Sam Doc, merde, tu vois, je suis nulle.
15:56 - Bon, tu t'en sors très bien, franchement, t'en as eu énormément.
15:58 - Je suis gentille.
15:59 - Mais il y avait quand même quelque chose d'intéressant, c'est que là, on l'a dit, c'est que des films Oscarisés et Césarisés.
16:04 - OK.
16:05 - Tu n'auras pas échappé, la quasi-totalité de ces films-là ont été réalisés par des hommes.
16:11 - Oui.
16:12 - De ton côté, ce qui est assez intéressant, c'est que depuis, sur les huit dernières années, il me semble,
16:15 près de la moitié de tes films ont été réalisés, si je ne dis pas de bêtises, par des femmes.
16:19 Est-ce que c'est un choix ? Est-ce que ça s'est fait naturellement ?
16:22 - Alors, ce n'est pas un choix dans le sens... Scénario réalisé par un homme, poubelle, merci beaucoup.
16:27 Non, ça ne peut pas être ça, l'argument.
16:30 Mais ce n'est pas tout à fait un hasard non plus.
16:32 Il y a beaucoup de femmes réalisatrices en France, mais plus réalisatrices de films d'auteurs.
16:36 Films d'auteurs, donc ça veut dire films plus libres et avec moins d'argent.
16:39 Il n'y a pas beaucoup de gros budgets qui sont donnés aux femmes.
16:42 Et donc, peut-être dans cette possibilité de plus libre, il y a peut-être des choses qui m'ont touchée davantage
16:48 et d'autres types de récits, quand même, d'autres manières de voir.
16:52 Et puis, j'ai travaillé beaucoup avec des réalisatrices qui projettent une forme de leur regard du monde,
16:57 avec aussi leur âge, leur sexe, etc., qui cherchent peut-être quelqu'un pour interpréter,
17:04 qui aurait plus ou moins ces mêmes caractéristiques, en l'occurrence, moi.
17:09 Donc non, ce n'est pas que un hasard.
17:11 - Ça s'est fait naturellement, finalement, par le biais de tout ça.
17:14 Et d'ailleurs, là-dessus, sur la question de la présence en tant que réalisatrice ou actrice des femmes au cinéma,
17:20 je suis tombé sur des archives de Lina, qui datent de 1978, de Nadine Trentignan,
17:26 qui s'exprime dans l'émission "Ciné-Regards" sur France 3.
17:28 - Pendant des années, c'était le cinéma hollywoodien qui nous amenait ça.
17:32 La femme était mystérieuse, la femme était vue d'une façon très...
17:36 En même temps, idéalisée, parce que magnifiquement belle,
17:39 et en même temps, pas du tout dans son quotidien.
17:43 C'était une vision d'homme, peut-être.
17:46 Une vision idéalisée pour le spectateur, une vision fausse.
17:49 Aujourd'hui, pas seulement les femmes, mais les hommes aussi montrent les femmes autrement.
17:53 - T'as le sens, au moins, qu'il y a un regard différent des réalisatrices, en général ?
17:57 - Non, parce que ça voudrait dire qu'on essentialise le regard féminin ou qu'on essentialise le regard masculin.
18:02 Et donc, on reviendra à quelque chose de pas du tout féministe, selon moi,
18:06 c'est-à-dire, essentialisé, la femme aurait un regard, il y aurait une manière d'être femme.
18:10 En revanche, il y a quand même des récits différents, c'est-à-dire le fait d'y être arrivée plus tard,
18:15 c'est-à-dire qu'on est dans une époque différente.
18:18 Je ne suis pas sûre que, par exemple, j'ai fait un film avec Rebecca Zotowski,
18:21 qui s'appelle "Les enfants des autres", qui regarde l'endroit, qu'est-ce que c'est qu'être belle-mère ?
18:25 Je ne suis pas sûre que ce sujet-là aurait été abordé de la même manière,
18:29 ou même aurait été abordé par un homme.
18:32 Et ce qui est juste dans ce que dit Nadine Trentignan, là, et qu'on peut voir aussi aujourd'hui,
18:37 quand on essaie de choisir des films, il y a une forme de responsabilité
18:41 de raconter quelque chose de femme, non pas forte, mais au moins complexe, différente, et tout ça.
18:45 Ce regard-là n'appartient pas qu'aux femmes, en fait. Les hommes aussi peuvent avoir ce regard-là.
18:50 - Et il y a la question des réalisatrices, du regard des réalisatrices.
18:53 Il y a aussi la question des actrices en tant que telles.
18:56 Je suis tombé sur cet article-là, qui date de 2019, un article dans Télérama.
19:01 "Les femmes de plus de 50 ans, ces grandes invisibles du cinéma français."
19:05 - Oui. - Quand on parle des femmes de plus de 50 ans.
19:08 Ça représente plus de la moitié des femmes, une femme sur deux en France aujourd'hui.
19:11 - Oui. - Mais c'est près de 7 % des femmes...
19:14 - Et après, tu me demandes pourquoi je fais beaucoup de films ? Il ne me reste plus que 4 ans !
19:18 Mon Dieu ! Je vais tourner un film, je te laisse !
19:21 - Il faut y aller, ça repart. - C'est ça, le temps...
19:24 - Mais c'est assez fascinant d'avoir cet écart de représentation, finalement.
19:30 - Oui, oui. - Qu'est-ce que tu ressens, en vrai, quand tu vois ça ?
19:33 Est-ce que c'est des questions que tu te poses, ou pas du tout ?
19:36 - Après, il s'agirait à la fois d'être lucide sur les choses,
19:39 et en même temps de ne pas s'y assujettir non plus.
19:42 Pas se dire "Ah bah oui, normal, dans 4 ans, je vais aller vieillir tranquillement à l'abri des regards,
19:49 parce que personne ne voudra de moi."
19:51 Parce que plus que le cinéma, l'idée tout d'un coup, quand on arrive,
19:54 "Bon bah merci, tout ce qui est d'autosensuel, s'il te plaît, réfugie-toi, prends des gâteaux, ça ira très bien pour toi."
20:00 "Non, pardon, mais ça va pas être... C'est pas trop comme ça que j'envisage les choses."
20:05 Donc moi, je suis peut-être dans un grand délire, mais j'ai pas l'impression que...
20:10 Moi, je pense que je vais passer au-dessus de cette chose-là.
20:13 Sauf si je tiens, ça, il va falloir faire gaffe à vouloir rester jeune.
20:18 Tu vois ? - Oui.
20:20 Et ça, tu ressens une pression, ou tu aurais peur de ressentir une pression de...
20:26 - Je pense qu'il y a une pression sociétale qui existe et qui pèse sur tous, à toi de t'en dégager.
20:31 - Je relance la roue, et quand tu veux...
20:35 - OK. - C'est un sablier. Bon.
20:39 - Ça veut dire encore un jeu ? - C'est encore un jeu.
20:41 C'est encore un jeu un peu de vitesse. - OK.
20:43 - Mais en l'occurrence, là, j'ai envie de dire, il y a pas de bonne et de mauvaise réponse, parce que c'est tes réponses à toi.
20:48 - OK. - Je vais te poser un maximum de questions en une minute.
20:50 - Il faut répondre sans réfléchir. - Alors, si t'arrives à réfléchir, c'est tant mieux.
20:54 Pour répondre au pire. - Pour répondre au pire.
20:56 - Il faut répondre par oui ou par non à un maximum de questions. - Ah, d'accord. OK.
21:00 - Et s'il y en a où ça te semble impossible, tu dis « passe », et je passe à la suivante. - OK, d'accord.
21:05 - Très bien. Est-ce que t'as déjà pleuré devant Bambi ? - Oui.
21:09 - Il est sympa, Brad Pitt ? - Oui.
21:11 - T'as déjà triché lors d'un examen ? - Oui.
21:14 - Est-ce qu'un film de 3h30, c'est trop long ? - Un peu.
21:17 - T'es optimiste pour l'avenir de la planète ?
21:19 C'est un rire naveu, je sens... C'est plaisant. - Ouais.
21:23 - Tu regardes tes propres films à la télé ? - Non.
21:27 - L'argent fait-il le bonheur ? - Non.
21:30 - Les salles de cinéma, est-ce que ça va disparaître un jour ? - Non.
21:33 - Est-ce que t'as le sentiment d'avoir réalisé tes rêves ? - Oui.
21:36 - Jouer une grande méchante, est-ce que ça te tenterait ? - Oui.
21:39 - Est-ce que Paris, c'est mieux que Bruxelles ? - Non.
21:42 - Est-ce que c'est difficile d'aimer les enfants des autres ?
21:46 - Tu peux répondre que oui ou non... - Tu peux mettre un « je passe » sur cette « i ».
21:51 - Non, allez, bon, voilà. Je vais dire non, alors. - Très bien.
21:54 - Est-ce que ça t'arrive encore de passer des castings ? - Je pourrais, mais non.
21:57 - Est-ce que les gens s'endorment vraiment au César ? - Oui.
22:00 - Tu te vois faire du cinéma toute ta vie à partir de maintenant ? - Oui.
22:03 - Est-ce que tu pourrais jouer un rôle intégralement en anglais ?
22:06 - Oui, of course. - Très bien.
22:09 - Je m'arrêterai là-dessus, c'est parfait.
22:11 - Il y a des questions que c'est très dur de répondre par oui ou par non.
22:14 - Vas-y, je t'invite à appuyer à nouveau sur le buzzer.
22:17 - Ça s'arrête. - Quel contrat vas-tu me faire gagner ?
22:23 - Écoute, Philéla, c'est ton prochain film.
22:26 En l'occurrence, il y a quatre affirmations qui vont s'afficher à l'écran.
22:30 Sur ces quatre, il y en a une qui est fausse, les autres sont vraies.
22:34 - D'accord. - Si ça te va, je te propose de les lire les unes après les autres.
22:37 Essaie de deviner laquelle est fausse et laquelle est vraie.
22:40 - Bambi a été montré une fois par mois en prison. Un braconnier.
22:45 Parasite a convaincu la ville de Séoul à verser une aide à plus de 1000 foyers modestes.
22:50 - Le suivant. - Gravity a poussé la NASA à appliquer de nouvelles règles de sécurité dans l'ISS.
22:57 - Et le dernier. - Le dénom de la mer a faugmenté la pêche aux requins aux États-Unis.
23:01 Alors, je vais te dire, ça, je suis sûre que c'est vrai. Ça, je pense que c'est vrai aussi.
23:06 - Autant jouer une hésitation, là. - Faux le premier. Faux pour Bambi.
23:10 - Bambi, c'est faux ? - Oui. - En l'occurrence, le faux, c'est Gravity.
23:14 - Ah ! - Gravity n'a pas poussé la NASA à appliquer de nouvelles règles dans l'ISS.
23:19 - Il pourrait y avoir des choses absurdes comme ça. Je ne sais pas tout d'un coup.
23:22 Tiens, on n'avait pas pensé à ça. Et donc, Albert pour la fusée, là.
23:26 - On corrigera ça. Mais par contre, ce qui est assez fou, c'est que, bon, celui-ci est faux, mais tous les autres sont vrais.
23:31 Est-ce que pourtant, un bon film, c'est un film qui laisse une empreinte, justement, sur la société ?
23:37 - Non. Oui et non. Qui laisse une empreinte sur la société. Là, on parle de...
23:42 Là, c'est carrément... Ça a aidé, spécialement, machin. Ça fait monter quelque chose.
23:46 C'est comme quand, je ne sais pas, je pensais au livre de Camille Kouchner, tout d'un coup, sur l'inceste.
23:51 Et tout d'un coup, après son livre, il y a un changement de loi et machin.
23:54 S'il faut tout ça pour qu'il y ait un bon livre, alors il y a peu de bons livres, tu vois.
23:58 Mais d'abord, si toi, ça te bouleverse un peu un endroit, si toi, ça te fait voir quelque chose que tu ne connaissais pas,
24:03 un autre rapport... Enfin, ça agrandit ta tolérance. Ça agrandit ton monde, en fait.
24:07 C'est comme la littérature. Tu as accès tout d'un coup à la pensée de quelqu'un.
24:10 Mais un film, tu dis "OK, waouh, je ne sais pas. Je vois les choses autrement."
24:14 Et du coup, si tu l'as en toi, tu peux le transmettre à quelqu'un d'autre.
24:16 Donc oui, je crois que ça change quelque chose.
24:18 - Est-ce que toi, d'ailleurs, en tant qu'actrice, ça te... Parce que là, on parle d'une empreinte sur la société.
24:24 Mais est-ce qu'il y a des rôles qui laissent une empreinte sur toi et qui te changent ?
24:28 - Oui, mais tu n'arrives pas bien à savoir quoi exactement et quand.
24:33 Il faut avoir un peu de... Il faut que du temps passe pour te rendre compte qu'il y a quelque chose là qui s'est produit.
24:40 - Parce que c'est rare d'avoir des métiers où tu te mets dans la peau d'une autre situation.
24:44 - Oui, bien sûr. - Tu n'es pas ton quotidien.
24:46 Je ne vois pas. Je n'en ai pas d'autres en tête.
24:48 Tu t'aventures dans quelque chose que tu n'avais pas forcément prévu initialement dans ton parcours.
24:51 - Exactement. Et puis ça t'aide à ressentir d'autres choses sans forcément les intellectualiser.
24:55 C'est par l'expérience du corps qu'il y a quelque chose qui se met en place.
24:58 Et tu te rends compte que cet état-là, il peut faire partie de toi.
25:02 C'est quand même intéressant. Très. - Très bien.
25:06 - C'est un métier très psychanalytique, je trouve.
25:09 On va passer justement à la dernière scène.
25:12 Je t'invite une dernière fois à appuyer sur cette roue.
25:16 Sur ce buzzer, plutôt, d'ailleurs.
25:20 C'est un symbole baguette magique.
25:22 Alors, on ne va pas parler de Harry Potter, mais on va parler de magie.
25:25 De magie du cinéma, plus largement.
25:28 En fait, on va faire venir à la place de cet écran des objets de trucage qui sont utilisés au cinéma.
25:35 - Ah, d'accord. - Donc là, c'est des éléments de...
25:37 Alors peut-être qu'il faut juste retirer le verre.
25:39 Comme ça, on va... C'est bon. - Ouais. OK.
25:41 - Est-ce que déjà, tu peux deviner ou reconnaître certains ?
25:45 Là, évidemment, c'est des cicatrices.
25:47 Toi, t'as joué des rôles quand même où t'as eu des cicatrices.
25:51 Bénédetta, notamment. - Oui, j'ai fait plusieurs choses.
25:53 Bénédetta, là, j'avais cicatrices, j'avais les scarifications,
25:56 avec tout un système où le sang découlait et tout ça.
25:59 Et j'ai fait aussi un film où je jouais une femme de 80...
26:02 Ouais, 85 ans et tout ça. Et du coup, il y avait un maquillage qui dure vraiment beaucoup de temps
26:08 parce qu'on place cette chose-là pour changer tout.
26:12 Ça prend 4-5 heures de maquillage. - C'est-à-dire ? Il y a un petit temps de...
26:15 - Ah ouais, c'est infiniment long. Je crois que j'ai épuisé tous les podcasts possibles et imaginables.
26:21 - Il y a ça... - On est très doués en France pour faire ça.
26:24 - Pour faire ça ? - Ouais, ouais. Franchement.
26:25 - C'est assez impressionnant. - Ça, c'est la cantine.
26:27 C'est la soupe de la cantine. - C'est la cantine.
26:28 Celui-là, dans ce cas précis, en plus, là, en l'occurrence, il y a comme ça.
26:30 - Ça, ça te donne vraiment envie... Ah ! C'est bien, je me disais bien.
26:34 - Tu as dû te le dire avant que tu... - Tu vois la cantine.
26:36 - Heureusement que tu ne l'as pas goûté ou qu'il n'y a pas eu un...
26:37 - J'ai jamais dû faire semblant de vomir. Enfin, si, les bruits, mais jamais avec un petit truc comme ça.
26:42 C'est sympa, en tout cas. - Ça, c'est du sang, je crois.
26:45 - Ah, ça, c'est du sang. - C'est pas mal, ça. C'est le...
26:47 - Je crois que ça... - Ah oui, non, c'est...
26:48 - Là, certains, tu peux les... Non. - Je ne sais pas si c'est le cas de celui-ci.
26:52 - Non, ce n'était pas celui-là. - Heureusement que tu n'as pas fait pareil avec le...
26:54 - Il y en a du comestible, mais ce n'était pas celui-là. C'est dégueulasse.
26:57 - Ça, c'est du sang. - Voilà, ça, c'est du sang.
26:59 Ça, c'est quoi, ça ? - Ça, alors... Je ne sais pas si tu en as déjà eu...
27:02 Alors, fais attention, c'est du... Enfin, fais attention.
27:03 - Ah non, je ne veux pas. Vas-y, vite. - C'est du menthol.
27:05 C'est du pas de bêtise. - Ah, pour faire pleurer.
27:07 - Pour faire pleurer. - Non, je t'avoue que ça, c'est un truc que j'allais faire sans rien du tout.
27:11 - Tu n'en as pas besoin ? Tu fais... - Ah non, pas du tout.
27:13 - OK. Mais comment tu fais, du coup ? Tu te...
27:15 - Non, avant, comme une imbécile, je m'étais dépensée des trucs, etc.
27:19 Après, j'ai trouvé un bon système, c'est d'être dans la scène et voir si des choses arrivent ou pas.
27:23 Et après, il suffit en fait que tu actionnes quelque chose qui est presque à l'intérieur, qui est de l'ordre de la respiration,
27:30 qui est un truc, et... La fille qui veut vraiment jouer devant toi.
27:33 Et tu as le truc. Oui, bah oui, bah non. - C'est ça.
27:36 - Oui, c'est... - C'est ça.
27:37 - Mais là, ça va bien déjà en... - Oui, oui, oui.
27:39 - Mais en pensant à... - Et ça, on change de sujet.
27:41 Parce que parlons des vrais sujets. Parce que l'émotion, qu'est-ce que...
27:44 Enfin, c'est un cache-sexe. - Les larmes aux yeux, c'est un cache-sexe.
27:47 - Non, mais ça, c'est extraordinaire.
27:49 Ça, c'est chouette de montrer le truc comme ça, parce que...
27:51 - Oui, les gens ne savent pas forcément. - Les gens ne savent pas forcément.
27:53 Heureusement pour eux, d'ailleurs.
27:55 Donc ça... Alors Hugo, on va montrer sur toi.
27:58 Donc ça, justement, s'il y a une scène de coït, il y a quand même de la pudeur.
28:04 Et puis, si jamais il faut se toucher, tout ça.
28:06 Bref, donc voilà, on applique ça.
28:09 Et du coup, ça veut dire que ça, on l'a quand même de l'autre côté.
28:12 - Oui. - Et alors, ça a un grand sens esthétique, déjà.
28:15 - Oui, c'est vrai. - C'est vraiment chouette.
28:16 - Tu te déplaces avec ça. - Vraiment super.
28:18 Ça ne m'a pas tellement manqué de travailler.
28:19 - Non, j'imagine. - De ne pas travailler pendant un an.
28:21 - J'imagine. Qu'est-ce qu'on a d'autre, rapidement ?
28:24 - Ça, c'est du faux alcool, j'imagine ? - Oui, c'est du faux alcool.
28:26 C'est de la histie. - Je trouve ça chiant, parfois,
28:29 parce que tu joues des scènes où, par exemple, tu joues au livret,
28:31 c'est quand tu bois, il y a un pauvre goût de 7-Up.
28:36 C'est assez emmerdant.
28:38 - Une petite déception, quoi, sur le... - Oui, parce que quand tu joues,
28:40 tu crois, enfin, tu essaies de croire en ce que tu fais.
28:43 Et là, ça te ramène au réel tout le temps, quoi.
28:47 Ça, c'est quoi, ça ?
28:48 - Ça, c'est des faux biscuits, je pense. - Pourquoi des faux ?
28:51 - Pour que les acteurs ne prennent pas de poids ?
28:53 - Je sais pas si c'est vrai. - Ah non.
28:55 - Non. - Ah non, t'as raison.
28:56 Parce que j'avais hyper faim, en fait.
28:58 - C'est quand même le principe de la séquence, c'est quoi.
29:00 - C'est vrai. - Ça, c'est vrai.
29:02 Ça, c'est du vrai.
29:04 Et ça, alors, ça, j'ai pas osé...
29:06 - Ah, c'est les trucs qui peuvent se casser ? - Ouais.
29:08 - C'est génial. - Alors, j'ai pas osé le...
29:10 - Attends, tu veux qu'on essaye ? - En vrai, si, tu peux essayer.
29:12 Même sur ma tête, je pense que le truc...
29:14 - Ah non, non, j'ose pas. - T'ose pas ?
29:15 - Ah non, regarde, là. Je vais le faire là. - Vas-y.
29:17 - Là, là, là.
29:19 Et pfff ! Wow !
29:21 Ah, merde, on va devoir ranger. On va devoir tout nettoyer.
29:23 - T'as vu, c'est bien, hein ? - C'est incroyable.
29:25 - En plus, c'est léger. - Ouais, ouais.
29:27 - Tu pourrais faire des joules avec. - Ouais.
29:29 - Bah, voilà. - Ah oui, c'est très léger.
29:31 - Ah oui, il faut vraiment manier avec précaution. - C'est très fragile.
29:33 - C'est une belle fin d'interview. - Ah ouais, c'est super.
29:35 - C'est du bon bout de sang et du menthol pour fleurer.
29:38 - Merci beaucoup. - Merci à toi, à bientôt.
29:40 - Merci.
29:41 - Toi, t'as terminé avec tes mains en sang et tout.
29:43 - Avec les mains comme il faut.
29:45 - Bah, c'était super ! Bah oui, très bien pour toi, ça va ?
29:47 - Ouais, trop, non ? - OK.
29:49 - C'est ça, de finir une interview avec des mains en sang.
29:51 - Et une bouteille de macacé.
29:53 - T'as l'impression que t'avais étranglé quelqu'un juste avant.
29:55 - Au revoir, merci ! Au revoir.
29:57 - Merci beaucoup.
29:59 *musique*

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