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  • il y a 2 ans
Mahjoub Mahjoubi, imam de Bagnols-sur-Céze (Gard), était l’invité de “Julie jusqu’à minuit”. Ce dernier fait l’objet d’une enquête préliminaire pour apologie du terrorisme à la suite du signalement d'une vidéo où il évoque des "drapeaux tricolores qui nous gangrènent" avec une "seule valeur (...) satanique". Gérald Darmanin a annoncé avoir demandé au préfet du Gard le retrait du titre de séjour de l'imam qui est dans le viseur des autorités depuis plusieurs mois 

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Transcription
00:00 Aujourd'hui vous êtes menacé d'expulsion pour avoir tenu ses propos, c'est en tout cas le souhait annoncé par Gérald Darmanin.
00:06 Vous l'avez dit tout à l'heure, vous n'êtes pas forcément bien perçu en Tunisie pour les positions que vous avez pu prendre.
00:12 Vous êtes dans quel état d'esprit ? Est-ce que vous avez peur d'être expulsé par exemple par les Tunisiens ?
00:16 Pas du tout, monsieur, pardon. La Tunisie c'est mon pays d'origine.
00:20 Je l'ai quitté en 1986. Ça fait 40 ans que je vis en France sans problème.
00:26 Si l'injustice, je le répète très bien, l'injustice à travers un lapsus, et je le maintiens un lapsus, même si ça ne plaît pas à certains,
00:34 à travers une maladresse de ma part, à travers malheureusement je ne sors pas ni de l'ENA ou de la Sorbonne comme certaines personnes sur votre plateau peut-être,
00:42 eh bien me conduit à retourner chez moi dans mon pays. Je garderai une très belle image de la France et je garderai une image amère qui est l'injustice en mon égard.
00:50 Au-delà du lapsus dont vous faites état, il y a aussi d'autres soupçons. Vous étiez suivi par les services de renseignement.
00:57 Il y a eu la fermeture de l'association du centre d'accueil des enfants dans votre mosquée. Qu'est-ce que vous nous dites là-dessus ?
01:06 Je vous dis là-dessus, malheureusement, c'est normal. Aujourd'hui, je suis l'homme à abattre et je suis l'homme de tous les médias.
01:12 L'histoire de la mosquée, ça a été tout simplement un contrôle administratif qui n'a rien à voir, mais qui n'a rien à voir avec ma personne.
01:20 J'étais en Tunisie pour le mariage de mon beau-frère. Je suis rentré. J'ai trouvé des articles du Midi-Libre et de l'Objectif.
01:27 Regarde, ce sont deux journaux locaux où j'ai rectifié le tir de la préfecture qui disait que c'était une colcoranique.
01:33 J'ai dit non, ce n'est pas une colcoranique. Nous enseignons l'arabe. Et à travers, bien sûr, les deux heures ou deux heures et demie de cours que nous donnons le samedi et dimanche,
01:40 il y a une demi-heure, trente minutes d'ancien aimant qui est basé sur la religion musulmane, sur l'apprentissage de la prière, sur l'apprentissage des abolitions,
01:47 comment on apprend certains versets du Coran. C'était mon propos, monsieur. Je ne suis pas concerné par une fermeture de cette école administrative.
01:56 Je ne suis pas le donneur d'ordre de cette mosquée. Il y a un bureau. Je suis l'aimant, certainement. Je suis très écouté.
02:03 Après, mon reproche d'être avec mon épouse à la tête d'une société de construction, je ne pense pas que c'est interdit en France.
02:12 Je ne vais pas sur le dos des services sociaux. — Mais vous avez été condamné pour ça, monsieur Madjoubi. Vous avez une condamnation.
02:20 — Alors si j'ai une condamnation d'ongérance, est-ce que ça m'interdit d'être associé avec mon épouse et de travailler, monsieur ?
02:26 Ça ne m'interdit pas. La loi ne m'interdit pas. Je suis associé avec mon épouse. Mon épouse, elle est gérante. Et moi, je travaille. J'ai un salaire, monsieur.
02:33 — En fait, ce que vous nous dites depuis le départ, c'est que tout le monde se trompe à votre sujet, que Gérald Darmanin se trompe aussi.
02:40 — Pas du tout. Monsieur, on est dans un pays qui est censé respecter le droit. Et je maintiens bien sûr mes propos.
02:47 Et je l'espère que je serai respecté au niveau des deux droits. Nous sommes dans le pays des droits de l'homme.
02:52 Si j'ai commis une infraction vis-à-vis de la sûreté de l'État et de l'ordre public, eh bien il y a une justice qui va me condamner.
02:58 Aujourd'hui, on est en train d'abattre un homme, un père de famille, parce que j'ai fait un dérapage intentionnellement d'une phrase
03:05 que je considère personnellement vraiment, mais vraiment, mais au-delà que ce soit des propos qui touchent vraiment à l'intégrité de la République française.
03:15 Si on doit me condamner à torrer à travers, écoutez, qu'est-ce que je vous dis, monsieur ? Je vais me défendre.
03:21 – Vous dites que c'est un dérapage et donc vous comprenez les mots de Gérald Darmanin quand il dit "c'est un appel à la haine".
03:28 – Je n'appelle pas la haine, madame. Comment peut-on me qualifier d'un homme qui appelle à la haine ?
03:35 Ou sur la presse locale ? J'ai appelé, mais alors à des dizaines de fois, au respect de la République.
03:44 J'appelle les jeunes de ne pas mettre des t-shirts qui représentent le drapeau de leur pays, on est en France.
03:48 J'appelle les jeunes de respecter la marseillaise. J'appelle, j'appelle, je remercie les autorités à chaque fois.
03:54 J'ai une très très bonne relation avec le maire. Je comprends que monsieur Chapellet, aujourd'hui, il est estomaqué,
03:59 qu'il est choqué par ces propos et n'importe qui peut être choqué, mais malheureusement, ma vidéo n'a pas été entendue de A jusqu'à Z.
04:06 C'est un petit morceau de 5 secondes qui a été émis devant les médias et c'est normal.
04:10 Moi-même, personnellement, si je venais à l'écouter d'une autre personne, je me choquerais, je me dis "mais qu'est-ce qu'il est en train de dire ?"
04:16 Mais laissez-moi le temps de répondre, laissez-moi le temps de me dire.
04:19 Bon Dieu, j'ai le droit quand même de me défendre, j'ai le droit de m'exprimer, j'ai le droit de faire valoir ce qu'il y a de mon cœur.
04:25 Je ne veux pas exposer mon cœur. On va le scanner.
04:27 Même si ça n'a pas été mis en avant par les médias, c'est vous qui avez prêché en direct sur Facebook et vous avez une responsabilité en tant qu'imam.
04:35 Madame, madame, est-ce que vous pensez, une seconde, que la place que j'occupe, je ne suis pas un homme médiatisé, vous le savez,
04:44 est-ce que c'est judicieux, est-ce que c'est normal de la part d'un imam de se filmer ?
04:49 Parce que c'est moi qui se filme, personne ne me filme, je dépuise mes cours, mes prêches,
04:53 et en même temps, je donne le bâton pour me faire battre et je vais insulter la France ou le Bourbon français.
04:58 Là, il y a un problème, il y a un problème psychologique.
05:01 Donc si je ne l'ai pas fait volontairement, je ne l'ai pas, madame, prononcé ces mots-là volontairement pour que demain,
05:08 M. Darmanin puisse dire, on va lui retirer son titre de séjour, je ne l'ai pas fait volontairement pour qu'aujourd'hui,
05:14 depuis deux jours, je suis médiatisé du matin au soir où je subis avec ma famille cet acharnement.
05:19 Madame, dans mes propos, je le dis, je le répète, si j'ai blessé, je demande pardon à tous ceux que j'ai blessés,
05:26 je n'ai jamais, en aucun cas, prémédité mes propos pour insulter et en aucun cas le drapeau français, il a été mis en cause, ni la France.
05:34 Je ne peux pas dire ça, je ne l'accepterai pas et je ne me laisserai pas faire. Quoi qu'il en coûte, on me conduira chez moi, je repartirai chez moi, madame.
05:41 Guillaume Fard a une question sur ce plateau pour vous.
05:44 Bonsoir, monsieur. Je vous écoute très attentivement depuis tout à l'heure.
05:48 Je crois qu'il y a au fond une question assez centrale à laquelle vous n'avez pas encore répondu et que beaucoup de gens se posent.
05:53 De votre point de vue, les principes religieux, ils sont inférieurs ou supérieurs aux lois de la République ?
06:00 Je crois que c'est la question centrale.
06:02 Très bien, je vais vous répondre avec la plus grande sincérité.
06:05 Oui ou non ?
06:06 Je vais vous répondre. J'ai le droit quand même de répondre.
06:10 Dans tous mes discours, que ce soit religieux, dans ma mosquée, que ce soit pendant les manifestations religieuses qu'on appelle laïdes,
06:16 que ce soit devant les élus, j'ai toujours mis la République, j'ai toujours mis la laïcité au devant de mes propos.
06:22 Je suis dans un pays qui est laïque, républicain, je le respecte et c'est mon toit et le toit de tout le monde.
06:28 La religion, elle est dans mon cœur et quand je la manifeste, elle est dans ma mosquée.
06:31 Donc les lois de la République pour vous sont au-dessus ? Vous répondez oui à cette question ?
06:36 Bien sûr, je le dis en tant que citoyen français, en tant qu'homme qui vit en France,
06:42 je respecte, je mets au devant de ma vie les lois de la République française.
06:45 Les lois de ma religion, ma religion, elle est interne, elle est dans mon cœur et je la pratique dans ma mosquée ou chez moi.
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