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  • 18/02/2024

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00:08:06 Le 6 octobre 2022, la presse annoncera la livraison à l'Ukraine de six des canons César destinés au Danemark.
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00:08:33 Kharkiv, la grande ville de l'Est russophone, a encore été bombardée ce matin même ici.
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00:08:58 Et avant-hier, ici.
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00:09:51 Et encore ici.
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00:10:05 Mais cette jeune femme a enfin pu quitter la cave où elle s'était emmurée depuis six mois,
00:10:12 avec cet enfant sans père, grandi trop vite et qui ne sait jouer qu'entre les ruines et les trous d'obus.
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00:11:05 [Musique]
00:11:23 Ces soldats semblent heureux.
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00:11:32 On peut descendre dans les tranchées sans risque d'essuyer un tir ennemi.
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00:11:56 On peut marcher sur cette route qui était hier encore sous le feu des canons russes.
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00:12:17 Quant à cet homme, le général Sierski, héros de la bataille de Kiev et artisan de la contre-offensive,
00:12:25 se patonne, se leclerc.
00:12:28 Il est toujours traqué par les drones de Poutine et il va falloir bouger vers un lieu de rencontre plus discret.
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00:13:00 Il est en train de délivrer une centaine et il ne doute pas une seconde de la délivrance d'un Donbass où la résistance s'organise partout.
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00:13:52 Ça change des experts occidentaux qui au même moment nous prédisent une guerre sans vainqueur.
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00:14:19 C'est à Izium, 40 kilomètres à l'est de Kharkiv, que le sort des armes a basculé.
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00:14:29 Ils ont abandonné dans leur retraite un cimetière de tanks calcinés.
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00:14:48 Mais ils ont aussi laissé comme à Butcha des charniers où l'on a déterré 467 corps.
00:14:56 Les mains souvent liées derrière le dos.
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00:15:27 Leur régne sur la ville un silence inhumain.
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00:15:46 On y passe à travers des amoncellements de ruines où les habitants sont morts ensevelis par familles entières.
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00:16:19 Et ces amazones ventrus qui veillaient depuis des siècles sur la forteresse Kozak, ont renoncé à protéger quiconque.
00:16:30 Les vivants, comme les défunts.
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00:16:42 Il y a un drone là.
00:16:43 Oui c'est vrai, je te vois, je te vois.
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00:17:03 A Kubiansk, près de la frontière russe, le spectacle est plus désolant encore.
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00:17:14 La ville est libre, mais elle est vide.
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00:17:20 La peur n'a pas vraiment changé de camp.
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00:17:24 Et l'on y marche, sous un ciel insolemment bleu, à la recherche de miraculés qui ne savent pas qu'ils ont gagné, puisqu'ils ont tout perdu.
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00:18:08 Bonjour.
00:18:09 Bonjour.
00:18:10 Bonjour.
00:18:11 La ville est libérée.
00:18:14 Vous êtes heureux que la ville soit libérée ?
00:18:17 Nous sommes heureux, mais nous n'avons pas libéré notre maison, nous sommes des réfugiés.
00:18:22 Vous avez des enfants ?
00:18:24 Oui, deux.
00:18:25 Deux enfants ?
00:18:26 Oui, un petit, un grand.
00:18:28 Ils sont là ?
00:18:29 Non, nous ne savons même pas où ils sont.
00:18:31 Elle ne sait même pas où ils sont.
00:18:33 Vous ne savez pas ?
00:18:34 Vous les avez perdu ?
00:18:35 Ils ont commencé à s'échapper, nous ne savons pas.
00:18:38 Combien d'années ont-ils ?
00:18:39 Combien d'années ?
00:18:40 Un 27, deux 20.
00:18:43 27 et 20.
00:18:45 Le fils ?
00:18:48 Vous savez qu'ils sont vivants ?
00:18:51 Vous savez s'ils sont vivants ?
00:18:55 Je ne sais pas.
00:18:56 Je ne sais pas.
00:19:23 Gloire à l'Ukraine, gloire aux héros.
00:19:28 Regardez comment elle cuisine.
00:19:32 Nous allons cuisiner du borsch.
00:19:34 Nous allons cuisiner du borsch ukrainien.
00:19:36 Borsch.
00:19:37 Borsch.
00:19:38 Vous savez quel borsch ukrainien ?
00:19:41 Et nous allons cuisiner.
00:19:44 C'est difficile de vivre ici ?
00:19:47 Bien sûr que c'est difficile, comme tu ne sort pas du quartier.
00:19:50 C'est difficile de vivre ici.
00:19:53 C'est difficile de vivre ici.
00:19:56 C'est difficile de vivre ici.
00:19:59 C'est difficile de vivre ici.
00:20:02 C'est difficile de vivre ici.
00:20:05 C'est difficile de vivre ici.
00:20:08 C'est difficile de vivre ici.
00:20:11 C'est difficile de vivre ici.
00:20:14 C'est difficile de vivre ici.
00:20:17 C'est difficile de vivre ici.
00:20:20 As-tu lu des livres ?
00:20:38 Oui.
00:20:39 Quel livre ?
00:20:40 Pouvez-vous nous dire quel livre vous avez lu ?
00:20:43 Par exemple.
00:20:44 Par exemple.
00:20:45 Par exemple.
00:20:47 Alexandre Dumas.
00:20:48 Alexandre Dumas.
00:20:50 Les trois musquetaires.
00:20:52 Les trois musquetaires.
00:20:53 Les trois musquetaires.
00:20:54 Oui, oui, oui.
00:20:55 Et le coralieau Margaux.
00:20:57 Et le coralieau Margaux.
00:20:58 Et le coralieau Margaux.
00:20:59 Et le coralieau Margaux.
00:21:00 Vous aimez ?
00:21:01 Vous aimez ?
00:21:02 Oui.
00:21:03 C'est mon livre préféré.
00:21:04 Vivant, où est votre victoire ?
00:21:09 Le groupe Mozart.
00:21:11 Cette brigade internationale non combattante,
00:21:14 ainsi nommée en opposition au groupe Wagner,
00:21:18 d'assassins à la solde de Poutine et Prigogine,
00:21:21 nous l'avons quitté en mai,
00:21:23 sur cette base secrète,
00:21:25 noyée dans les champs de guerre.
00:21:28 Nous avons été le premier à l'avoir détruite.
00:21:31 Nous avons été le premier à l'avoir détruite.
00:21:34 En mai, sur cette base secrète,
00:21:37 noyée dans les champs de blé près de Zaporizhza,
00:21:40 où ils formaient les nouvelles recrues
00:21:42 qui devaient, en principe,
00:21:44 relever les défenseurs d'Azovstal.
00:21:48 Nous le retrouvons à Bakmout,
00:21:50 dans le Donbass,
00:21:51 où la guerre fait rage,
00:21:53 et voici Andrew Milburn, son chef.
00:21:57 Aujourd'hui, nous allons aller à Bamut.
00:22:03 C'est là que se trouve le camp de la guerre.
00:22:06 C'est une zone sécurisée pour nous.
00:22:09 Nous nous y avons arrêtés
00:22:11 pour faire une assessment de ce qui se passe.
00:22:14 De Bamut, on peut voir
00:22:17 que notre plan est d'aller à une ville
00:22:20 qui s'appelle, je me souviens du moment,
00:22:23 Siviens.
00:22:25 Ce n'est pas Siviens, mais c'est une petite ville.
00:22:28 Il n'y a que une maison qui se trouve là-bas.
00:22:31 Et toute la famille, toute la population de cette ville
00:22:34 se réclame dans le basement de la maison.
00:22:39 Nous leur apportons de l'alimentation et de l'eau.
00:22:42 Nous essayons de les persuader de partir,
00:22:45 mais ils ne veulent pas y aller.
00:22:48 Faut-il accompagner les Mozarts
00:22:51 dans leur mission d'évacuation ?
00:22:54 - On est prêts à sortir ?
00:22:56 - Je sais que tu veux partir.
00:22:58 - Ou profiter de la circonstance
00:23:01 pour nous aventurer au cœur de Bamut pilonnée ?
00:23:05 Comme souvent dans ces moments,
00:23:15 ce sera pile ou face et nous nous diviserons en deux.
00:23:27 Pile, c'est Bakmoutville.
00:23:30 Ces colonnes de fumée, là où tombent les roquettes russes.
00:23:41 Les rues, puant le sang qui a tourné et la charogne.
00:23:47 Les rues, puant le sang qui a tourné et la charogne.
00:23:55 Les rues, puant le sang qui a tourné et la charogne.
00:24:05 Et la charogne.
00:24:07 Ce silence de pierres brûlées
00:24:26 qui rappelle les derniers jours du siège de Sarajevo.
00:24:30 Et ma sidération camp partout.
00:24:33 Dans ce quartier de l'académie pédagogique,
00:24:37 je ne vois que la mystérieuse présence de la mort.
00:24:43 Face, c'est un autre de nos caméramans
00:24:49 qui suit Milburn depuis le début de la guerre.
00:24:53 Il est en face de nous.
00:24:56 C'est un autre de nos caméramans
00:24:59 qui suit Milburn dans ce faubourg de Barmout.
00:25:03 Ce sont les mêmes artificiers
00:25:11 qui depuis les collines tirent sur tout ce qui roule.
00:25:24 C'est le bourdonnement des drones
00:25:27 qui couvre le bruit des moteurs des voitures.
00:25:32 Un drone, juste ici.
00:25:35 Viens, viens, viens.
00:25:39 Va, va, va.
00:25:43 Ils nous voient en ce moment.
00:25:46 On ne sait pas, on doit confirmer.
00:25:52 On confirme, viens.
00:26:21 Ce drone-ci n'est visiblement pas ukrainien.
00:26:25 Ni celui-là.
00:26:49 Mais quelle est donc cette guerre folle
00:26:52 où l'on s'acharne sur une ville
00:26:55 sans importance collective ni stratégique ?
00:27:00 Dans une guerre contre les civils,
00:27:03 les évacuations des civils sont un acte de guerre.
00:27:07 Mais quelle est donc cette guerre folle
00:27:10 où l'on s'acharne sur une ville
00:27:13 sans importance collective ni stratégique ?
00:27:17 Dans une guerre contre les civils,
00:27:29 les évacuations sont la priorité absolue.
00:27:32 Et cet homme, Azat,
00:27:34 a, pour l'avoir trop bien compris,
00:27:37 vécu l'enfer.
00:27:39 Il a fait le tour de la ville.
00:27:42 Il a fait le tour de la ville.
00:27:45 Il a fait le tour de la ville.
00:27:48 Il a fait le tour de la ville.
00:27:51 Il a fait le tour de la ville.
00:27:54 Il a fait le tour de la ville.
00:27:57 Il a fait le tour de la ville.
00:28:00 Il a fait le tour de la ville.
00:28:03 Il a fait le tour de la ville.
00:28:06 Il a fait le tour de la ville.
00:28:09 Il a fait le tour de la ville.
00:28:12 Il a fait le tour de la ville.
00:28:15 Il a fait le tour de la ville.
00:28:18 Il a fait le tour de la ville.
00:28:21 Il a fait le tour de la ville.
00:28:24 Il a fait le tour de la ville.
00:28:27 Il a fait le tour de la ville.
00:28:30 Il a fait le tour de la ville.
00:28:33 Il a fait le tour de la ville.
00:28:36 Il a fait le tour de la ville.
00:28:39 Il a fait le tour de la ville.
00:28:42 Il a fait le tour de la ville.
00:28:45 Il a fait le tour de la ville.
00:28:48 Il a fait le tour de la ville.
00:28:51 Il a fait le tour de la ville.
00:28:54 Il a fait le tour de la ville.
00:28:57 Il a fait le tour de la ville.
00:29:00 Il a fait le tour de la ville.
00:29:03 Il a fait le tour de la ville.
00:29:06 Il a fait le tour de la ville.
00:29:09 Il a fait le tour de la ville.
00:29:12 Il a fait le tour de la ville.
00:29:15 Il a fait le tour de la ville.
00:29:18 Il a fait le tour de la ville.
00:29:21 Il a fait le tour de la ville.
00:29:24 Il a fait le tour de la ville.
00:29:27 Il a fait le tour de la ville.
00:29:30 Il a fait le tour de la ville.
00:29:33 Il a fait le tour de la ville.
00:29:36 Il a fait le tour de la ville.
00:29:39 Il a fait le tour de la ville.
00:29:42 Il a fait le tour de la ville.
00:29:45 Il a fait le tour de la ville.
00:29:48 Il a fait le tour de la ville.
00:29:51 Il a fait le tour de la ville.
00:29:54 Il a fait le tour de la ville.
00:29:57 Il a fait le tour de la ville.
00:30:00 Il a fait le tour de la ville.
00:30:03 Il a fait le tour de la ville.
00:30:06 Il a fait le tour de la ville.
00:30:09 Il a fait le tour de la ville.
00:30:12 Il a fait le tour de la ville.
00:30:15 Il a fait le tour de la ville.
00:30:18 Il a fait le tour de la ville.
00:30:21 Il a fait le tour de la ville.
00:30:24 Il a fait le tour de la ville.
00:30:27 Il a fait le tour de la ville.
00:30:30 Il a fait le tour de la ville.
00:30:33 Il a fait le tour de la ville.
00:30:36 Il a fait le tour de la ville.
00:30:39 Il a fait le tour de la ville.
00:30:42 Il a fait le tour de la ville.
00:30:45 Il a fait le tour de la ville.
00:30:48 Il a fait le tour de la ville.
00:30:51 Il a fait le tour de la ville.
00:30:54 Il a fait le tour de la ville.
00:30:57 Il a fait le tour de la ville.
00:31:00 Il a fait le tour de la ville.
00:31:03 Il a fait le tour de la ville.
00:31:06 Il a fait le tour de la ville.
00:31:09 Il a fait le tour de la ville.
00:31:12 Il a fait le tour de la ville.
00:31:15 Il a fait le tour de la ville.
00:31:18 Il a fait le tour de la ville.
00:31:21 Il a fait le tour de la ville.
00:31:24 Il a fait le tour de la ville.
00:31:27 Il a fait le tour de la ville.
00:31:30 Il a fait le tour de la ville.
00:31:33 Il a fait le tour de la ville.
00:31:36 Il a fait le tour de la ville.
00:31:39 Il a fait le tour de la ville.
00:31:42 Il a fait le tour de la ville.
00:31:45 Il a fait le tour de la ville.
00:31:48 Il a fait le tour de la ville.
00:31:51 Il a fait le tour de la ville.
00:31:54 Il a fait le tour de la ville.
00:31:57 Il a fait le tour de la ville.
00:32:00 Il a fait le tour de la ville.
00:32:03 Il a fait le tour de la ville.
00:32:06 Il a fait le tour de la ville.
00:32:09 Il a fait le tour de la ville.
00:32:12 Il a fait le tour de la ville.
00:32:15 Il a fait le tour de la ville.
00:32:18 Il a fait le tour de la ville.
00:32:21 Il a fait le tour de la ville.
00:32:24 Il a fait le tour de la ville.
00:32:27 Il a fait le tour de la ville.
00:32:30 Il a fait le tour de la ville.
00:32:33 Il a fait le tour de la ville.
00:32:36 Il a fait le tour de la ville.
00:32:39 Il a fait le tour de la ville.
00:32:42 Il a fait le tour de la ville.
00:32:45 Il a fait le tour de la ville.
00:32:48 Il a fait le tour de la ville.
00:32:51 Il a fait le tour de la ville.
00:32:54 Il a fait le tour de la ville.
00:32:57 Il a fait le tour de la ville.
00:33:00 Il a fait le tour de la ville.
00:33:03 Il a fait le tour de la ville.
00:33:06 Il a fait le tour de la ville.
00:33:09 Il a fait le tour de la ville.
00:33:12 Il a fait le tour de la ville.
00:33:15 Il a fait le tour de la ville.
00:33:18 Il a fait le tour de la ville.
00:33:21 Il a fait le tour de la ville.
00:33:24 Il a fait le tour de la ville.
00:33:27 Il a fait le tour de la ville.
00:33:30 Il a fait le tour de la ville.
00:33:33 Il a fait le tour de la ville.
00:33:36 Il a fait le tour de la ville.
00:33:39 Il a fait le tour de la ville.
00:33:42 Il a fait le tour de la ville.
00:33:45 Il a fait le tour de la ville.
00:33:48 Il a fait le tour de la ville.
00:33:51 Il a fait le tour de la ville.
00:33:54 Il a fait le tour de la ville.
00:33:57 Il a fait le tour de la ville.
00:34:00 Il a fait le tour de la ville.
00:34:03 Il a fait le tour de la ville.
00:34:06 Il a fait le tour de la ville.
00:34:09 Il a fait le tour de la ville.
00:34:12 Il a fait le tour de la ville.
00:34:15 Il a fait le tour de la ville.
00:34:18 Il a fait le tour de la ville.
00:34:21 Il a fait le tour de la ville.
00:34:24 Il a fait le tour de la ville.
00:34:27 Voici le fleuve Donets qu'ont franchi les blindés légers ukrainiens
00:34:32 après que les russes ont fait retraite et détruit, comme à leur habitude,
00:34:37 tous les ponts derrière eux.
00:34:40 Intelligence des hommes.
00:34:43 Puissance du génie ukrainien et de ses remorqueurs de fortune.
00:34:51 (musique douce)
00:35:17 Voici, avec ces arbres fusillés,
00:35:21 la forêt où le millier d'hommes que nous avions laissés l'autre nuit
00:35:25 dans leur tranchée se sont rassemblés au nez et à la barbe de l'ennemi
00:35:30 avant de fondre sur l'imane.
00:35:34 (musique douce)
00:35:37 Et voici ce qui reste de la ville.
00:35:50 Elle comptait 18 000 âmes avant l'invasion.
00:35:54 Les Russes y avaient 5000 hommes encerclés sans approvisionnement,
00:35:59 sans commandement.
00:36:01 La bataille a duré deux semaines et, d'une certaine manière, dure encore.
00:36:08 Souvent, on demande, mais où sont donc passés le sens tactique,
00:36:18 le courage qui permirent à l'armée rouge
00:36:21 de gagner la grande guerre patriotique contre l'Allemagne nazie ?
00:36:26 Mais ici, chez les Ukrainiens,
00:36:29 dont on oublie trop qu'ils étaient des millions dans l'armée rouge
00:36:34 et parmi ses meilleurs éléments.
00:36:38 (musique douce)
00:36:42 (...)
00:36:46 (...)
00:36:50 (...)
00:36:54 (...)
00:36:58 (...)
00:37:01 (...)
00:37:05 (...)
00:37:09 (...)
00:37:13 (...)
00:37:17 (...)
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00:39:01 (...)
00:39:05 (bruit de la pluie)
00:39:16 Ici, vers le nord, après le fleuve Nitreus qu'il a fallu franchir à Gai,
00:39:23 au bout de cette route où est la première ligne russe,
00:39:28 nous n'avons pas la moindre idée de ce que nous allons trouver.
00:39:34 Nous sommes à Koroviar, toujours grâce au ciel chez les Ukrainiens,
00:39:45 mais ce n'est pas l'ambiance habituelle des premières lignes,
00:39:52 ni la discipline des campements et des dépôts d'armes que nous voyons depuis février.
00:40:11 Et il y a là, au contact des forces russes, une centaine d'hommes,
00:40:17 mélange étrange de durs, de paumés et de têtes brûlées, dont des Français.
00:40:26 -Ce sont des papiers du russe que j'ai écrits la dernière fois.
00:40:38 -C'est un russe mort ou un russe prisonnier ?
00:40:41 -C'est un russe qui est déjà mort.
00:40:44 Ils ont été trois personnes, deux personnes qui se sont tirées tout seuls et un cas.
00:40:51 -Vous n'y arrivez surtout pas, idée ?
00:40:59 -Oui. Je ne peux pas m'arrêter parce que j'ai perdu ma famille ici.
00:41:03 J'ai mon fils, je cherche mon fils partout.
00:41:05 -Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:41:07 -Quand la guerre a commencé, ils ont été à la maison.
00:41:09 Moi, j'étais à Kiev. Je ne peux pas revenir chez eux pour les récupérer.
00:41:13 -C'est où la maison ?
00:41:15 -C'est près d'ici, à Kharkov.
00:41:17 -Avec une femme ukrainienne ?
00:41:19 -Oui. Mon ex.
00:41:21 -Vous ne savez pas où est votre fils ?
00:41:25 -Je ne sais pas.
00:41:26 -Il est avec sa mère, peut-être ?
00:41:28 -Oui, il est avec sa mère, mais je ne sais pas. Ils sont où ?
00:41:30 -Réfugiés. Ils sont partis.
00:41:31 -Peut-être. Peut-être qu'ils sont morts.
00:41:33 -Ils sont complètement stupides.
00:41:43 -Vous dites que ce sont des troupes d'élite.
00:41:46 -C'est une troupe d'élite, oui, mais complètement stupide.
00:41:48 -Ah bon ?
00:41:49 -Oui. Quand vous venez, vous savez très bien que les ukrainiennes sont juste devant une forêt,
00:41:53 et que vous venez en plein milieu d'un champ avec un BMP-2 à portée de Javelin,
00:41:56 c'est que vous êtes complètement idiots.
00:41:58 Idiots, c'est qu'il y a un problème de commandement.
00:42:00 Après, je ne sais pas comment c'est managé, mais bon, après, honnêtement, je n'en ai rien à faire.
00:42:05 -Donc, vous les avez battus facilement ?
00:42:08 -Ils ont fui. Ils ont fui.
00:42:10 Quand on a reçu l'ordre de lancer l'offensive, il n'y avait personne.
00:42:15 Après, oui, on a eu des accrochages dans des forêts à plus de 10 mètres,
00:42:19 même pas 15 mètres, où on pouvait les voir.
00:42:21 Il y a eu de gros échanges entre les unités de reconnaissance russes et les nôtres.
00:42:25 C'était des échanges qui sont très violents.
00:42:28 -Ce Français est-il trop optimiste ?
00:42:31 Voici Tom, son chef.
00:42:36 -Qu'est-ce que vous avez fait en Angleterre ?
00:42:38 -J'ai travaillé dans la factoire Rolls-Royce.
00:42:40 -Un éditeur ?
00:42:42 -La factoire Rolls-Royce.
00:42:44 -Un ingénieur ?
00:42:46 -Oui, j'ai eu une éducation en génie.
00:42:49 Tout le monde, tous les Ukrainiens, tous les patriotes,
00:42:53 sont venus en Ukraine pour protéger notre pays, notre pays, nos familles.
00:42:58 Et c'est pour ça que nous sommes ici.
00:43:01 -Et vous avez beaucoup de combattants internationaux ici, dans le bataillon ?
00:43:05 -Dans mon compagnie, nous avons plus de 30 nationalistes.
00:43:09 -Il y a eu une bataille ici, en même temps que Liman ?
00:43:12 Vous avez combattu pour prendre cette position ?
00:43:14 -Nous avons pris la ville.
00:43:16 -Ah, vous avez pris la ville ?
00:43:17 -Nous avons pris la ville.
00:43:19 Nous avons tiré les Russes et ils ont pris la ville.
00:43:21 Et maintenant, nous la gardons.
00:43:23 Il vient de nous donner en vérité l'information qu'il nous manquait.
00:43:28 Non pas qu'il commande une unité d'élite parmi les meilleurs du front,
00:43:34 ça, nous l'avions compris,
00:43:36 mais 32 nationalités chantant en chœur la gloire de l'Ukraine.
00:43:44 Cette ère de brigades internationales aux accents nationalistes,
00:43:53 ces parfums mêlés de guerre d'Espagne et de légion étrangère.
00:43:59 "La glorie de l'Ukraine"
00:44:04 "La glorie de l'Ukraine"
00:44:15 Nous sommes tombés sans le savoir sur le Carpathian Siege Battalion,
00:44:22 cet oxymore dont je ne sais s'il évoque en moi
00:44:27 la fraternité des héros de l'espoir de Malraux
00:44:31 ou leurs faux jumeaux
00:44:34 qui, aux dernières pages d'un roman de Drieux-Larochelle,
00:44:38 se bat aussi pour l'Europe et ses 30 nations,
00:44:42 mais lui, du mauvais côté.
00:44:46 Brouillage des repères,
00:44:50 vertige de la mémoire,
00:44:53 moi, d'habitude cipron à séparer l'agneau et le lait
00:44:59 des mauvaises mères de l'Europe,
00:45:02 soudain, presque indulgent,
00:45:08 je suis fatigué.
00:45:13 "La glorie de l'Espagne"
00:45:40 Ici, plus au sud, je retrouve mes marques,
00:45:47 cette aciérie sans âge qui fut la fierté du communisme,
00:45:58 ces autres barges, mais roulantes,
00:46:18 ces ouvriers d'Ukraine,
00:46:21 en train de produire des conteneurs
00:46:24 disponibles à celui qui nous abrita sur la route de Koupiansk.
00:46:51 Ces mécénes des gilets pare-balles
00:46:54 qui iront au libérateur de Kersone,
00:46:57 ces métallos dont on disait dans ma jeunesse
00:47:04 qu'ils étaient la noblesse du prolétariat
00:47:07 et qui, quand le travail est fini,
00:47:09 remplissent des cartons de ravitaillement
00:47:12 pour les évacuer d'Isioume et de Marioupol,
00:47:16 cette guerre va finir,
00:47:18 et ce sera le début de la victoire.
00:47:22 Et puis ici, à Pavlograd,
00:47:28 cette autre armée de l'arrière,
00:47:31 ces hommes qui, faute de monter à l'assaut du ciel,
00:47:37 descendent dans les entrailles de la terre
00:47:44 et se souvenir de notre grande bataille française
00:47:48 et du charbon de 1945,
00:47:51 mais alors que la guerre ici n'est pas finie
00:47:55 et que les obus tombent tout près.
00:47:59 Vous avez entendu les explosions hier soir?
00:48:02 Non, pas la nuit.
00:48:04 Nous avons eu des tirs.
00:48:07 Je me demande si nous avons entendu les explosions hier soir.
00:48:11 Vous avez entendu, non?
00:48:13 Ce sont des tirs à 150 km.
00:48:17 Non, au Maroc.
00:48:22 Au Maroc, oui.
00:48:25 Au Maroc, oui.
00:48:28 Mineur, le sort de la France est entre tes mains,
00:48:36 s'afficher naguère dans les fosses noires.
00:48:39 Ici, on n'a pas attendu la victoire pour dire,
00:48:43 mineur, le destin de l'Ukraine se joue au fond des puits.
00:48:51 Il y a toujours, certes, ces images pieuses.
00:48:56 Et je l'aurais jugé jadis un peu naïve,
00:49:01 cette réponse à la question
00:49:03 « Quelle est la première chose que vous ferez le jour de la victoire? »
00:49:07 Bien sûr, comme une femme, je prendrai plein de fleurs,
00:49:10 je vais le kisser, je vais le prendre,
00:49:13 je vais rencontrer nos défenseurs,
00:49:15 et je pense que toutes nos femmes vont venir me voir,
00:49:17 parce que nos défenseurs sont les meilleurs, les plus courageux.
00:49:21 Mais aujourd'hui, elles m'enchantent.
00:49:25 Ce sont les esclaves de Germinal,
00:49:29 devenus femmes et hommes libres.
00:49:32 Écrasés de chaleur, suffoquants,
00:49:36 nous suivons ceux dont les défenseurs de Stalingrad disaient,
00:49:41 selon Vassily Grossman,
00:49:43 « Nous, ce n'est rien, les vrais héros épiques, c'est eux. »
00:49:50 « Je suis là pour toi, héros. »
00:49:52 Ça va, Olivier?
00:50:01 Pas trop, mais...
00:50:05 OK.
00:50:07 C'est bon, c'est bon.
00:50:09 C'est bon, c'est bon.
00:50:11 Léonide, tu es sur le pont, Léonide.
00:50:31 Oui.
00:50:32 Appuie sur l'automate.
00:50:35 On est sur le pont, Léonide.
00:50:39 [Sifflement]
00:50:45 [Bruit de moteur]
00:50:47 [Sifflement]
00:50:50 [Musique]
00:50:54 [Musique]
00:50:58 [Musique]
00:51:01 [Musique]
00:51:08 [Musique]
00:51:16 [Musique]
00:51:24 [Musique]
00:51:27 L'Ukraine en guerre, l'Ukraine qui a froid et faim,
00:51:35 l'Ukraine dont on bombarde les barrages, les centrales et les mines,
00:51:39 l'Ukraine dont on dit, dans les chancelleries, qu'elle ne passera pas l'hiver,
00:51:44 cette Ukraine-là a, dans ce peuple ouvrier,
00:51:48 quelques-uns de ses meilleurs soldats.
00:51:51 [Musique]
00:51:54 Jours ordinaires, dans la vie de Zaporizhia,
00:52:05 au temps de cette guerre abjecte et sans précédent en Europe depuis 80 ans.
00:52:16 On roulait jusqu'à Musivka, sur la route de Nikopol,
00:52:21 pour aller au plus près de cette fameuse centrale nucléaire,
00:52:25 la plus grande d'Europe, dont les Russes font une arme de chantage mondiale.
00:52:31 La voici, silencieuse, sur l'autre rive, tapis, sur le Dniepr désert,
00:52:38 pas un roseau ne bouge.
00:52:40 Les Russes ont tiré ici ?
00:52:42 Oui, ils ont tiré sur la ville et ont mis des armes dans la ville.
00:52:50 Voici les hommes de gai, maigrement armés,
00:53:00 que Poutine accuse de bombarder leur propre réacteur.
00:53:06 [Musique]
00:53:09 Et voici Kalajumel.
00:53:16 On a vu que les artilleurs russes en face se sont avisés d'une présence suspecte
00:53:23 et ont vous met à l'abri.
00:53:27 [Musique]
00:53:30 Retournèrent alors à Zaporizhzha, chez notre ami et caméraman Jaroslav,
00:53:43 qui vaut l'autre moitié de sa vie à aider les évacués de Mariupol.
00:53:49 [Musique]
00:53:53 J'ai aussi un équipe d'évacuation.
00:53:56 C'est pour les gens qui ne peuvent pas bouger, quand on fait l'évacuation pour les gens très âgés.
00:54:02 Tous les jours, des gens viennent et prennent les enfants pour la liberté.
00:54:08 Pour Zaporizhzha, c'est le premier point d'occupation.
00:54:12 Ici, tout passe de Zaporizhzha.
00:54:16 Beaucoup de gens viennent ici et ont besoin de soutien.
00:54:21 [Musique]
00:54:24 Prendre le temps, comme il fait encore d'août, en cet automne étrangement printanier,
00:54:30 de filmer, sur Soborny Avenue, cette tourelle incongrue.
00:54:36 Rentrer chez Jaroslav, être réveillé en pleine nuit par une déflagration
00:54:44 qui souffle les vitres de l'immeuble.
00:54:47 [Musique]
00:55:01 Et constater que c'est tombé pile à côté de la tourelle incongrue de la veille.
00:55:09 Urbicide, crime de guerre.
00:55:13 De ses forfaits, Poutine, les siens et tous les russes qui le soutiennent devront un jour répondre.
00:55:22 [Musique]
00:55:27 Et puis ici, sur la route de Kherson, pousser jusqu'à la nouvelle base du bataillon
00:55:35 qui a progressé de 60 kilomètres depuis le temps, en juin.
00:55:40 Tournage de Pourquoi l'Ukraine, où il nous accueillait dans les tranchées de Hulaipoli.
00:55:48 Le colonel Gennady, que nous appelions Scarface,
00:56:02 fait le décompte parmi nos compagnons d'alors des vivants et des morts.
00:56:08 [Musique]
00:56:22 Il se remémore les jours où Gilles Herzog racontait l'aventure de la France libre
00:56:29 et des clochards épiques du premier ghoulisme.
00:56:34 [Musique]
00:56:38 Et la vérité est que, dans cette salle des cartes, au milieu de ces officiers studieux,
00:56:48 nous avons rendez-vous avec notre propre histoire.
00:56:53 Le bataillon A-7363 a décidé, après notre visite, de se baptiser bataillon Charles de Gaulle
00:57:05 et attendait notre retour pour en faire l'annonce officielle.
00:57:11 À partir d'aujourd'hui, un peu de France est ici.
00:57:22 La France doit se montrer digne de l'honneur que vous lui faites.
00:57:27 C'est vous qui nous faites honneur en reprenant le nom de Charles de Gaulle.
00:57:40 Émotion.
00:57:42 En rencontre de deux résistances.
00:57:51 Vers de la fraternité et toast à la victoire.
00:57:55 Un tireur d'élite, pendant ce temps, a abattu un drone russe.
00:58:04 Ce fut une belle journée.
00:58:18 Dans une aventure comme celle-là, il y a des fois où tout marche de travers.
00:58:24 Vous arrivez à Kiev de nuit par la route depuis la Pologne
00:58:31 et c'est le jour des pires frappes depuis le début de la guerre.
00:58:36 Il fait noir, il fait froid.
00:58:40 Poutine affine encore sa stratégie terroriste de viser les infrastructures vitales du pays
00:58:48 et cette dame était l'innocence même.
00:58:52 Quel autre crime avait-elle commis que d'habiter là, en face de la centrale électrique ?
00:58:59 8 coups de feu n'étaient pas nos.
00:59:03 À 8h, ça a commencé, mais pas dans ce quartier.
00:59:08 Et ici, son immeuble a été frappé à quelle heure ?
00:59:12 À 10h.
00:59:13 Où allez-vous vivre les prochains jours ?
00:59:16 Dans la salle de bain.
00:59:18 Elle a mis une chaise dans ce quartier.
00:59:22 Elle a mis une chaise dans ce quartier.
00:59:29 Et elle s'est assise dans la salle de bain.
00:59:33 Les portes et les portes sont ouvertes.
00:59:37 Il fait froid partout.
00:59:46 C'est juste que ce que j'avais sur le sol était très mouillé.
00:59:51 Je l'ai mis sur le sol.
00:59:56 [Musique]
01:00:18 [Musique]
01:00:29 [Musique]
01:00:37 [Musique]
01:00:44 [Musique]
01:01:00 Aujourd'hui, il fait moins froid.
01:01:03 Nous nous sommes posés près de Kif, sur les bords de ce Népre qui va finir à force
01:01:09 par devenir l'un des fils de ce film, chez des pêcheurs amis de Serge
01:01:15 où nous savons que les mauvais esprits ne penseront pas à nous chercher.
01:01:20 Il y a Samoïlenko, en revanche, a su le vivre, nous trouvait.
01:01:30 Nous l'avions laissé dans les souterrains d'Azovstal trois jours avant l'arrêt d'édition.
01:01:37 Quelle joie de le retrouver là, vivant, après un échange de prisonniers,
01:01:43 commentant comme si de rien n'était les bombardements de la nuit.
01:01:48 [Musique]
01:02:13 Quel souvenir a-t-il de notre dialogue d'alors et de l'idée que j'avais lancée
01:02:18 d'un bateau français de la dernière chance, évacuant dans l'honneur les assiégés de Mariupol ?
01:02:24 [Musique]
01:02:34 [Musique]
01:03:02 Nous n'avons ce matin toujours pas d'essence pour descendre vers Kersone,
01:03:08 mais c'est bon pour Tchernobyl. 60 kilomètres au nord, c'était dans mes plans de toute façon,
01:03:15 c'était une autre de méhantise avant même Zaporizhza.
01:03:19 Et voilà, comme à Hiroshima, nous n'avons rien vu à Tchernobyl, à rien,
01:03:26 juste des images de fin du monde, la vie qui n'a pas eu raison de la mort,
01:03:32 et cette vérité terrifiante, qui sourd de la terre pétrifiée.
01:03:38 Nulle part, il n'est écrit que l'humanité doive durer.
01:03:44 [Musique]
01:03:58 À Oman aussi, je voulais revenir. Là, dans l'Ukraine profonde,
01:04:04 au blast de Tcherkassy et le tombeau de rabbin Ahman de Braslav,
01:04:10 maître de la pensée juive.
01:04:14 N'ayez pas peur, chaque pas que tu fais doit être comme un très long voyage.
01:04:20 Il est interdit d'être vieux, ces sentences m'ont accompagné toute ma vie.
01:04:27 Quelle émotion !
01:04:29 [Musique]
01:04:46 [Musique]
01:04:55 [Musique]
01:05:04 [Musique]
01:05:12 [Musique]
01:05:20 [Musique]
01:05:28 [Musique]
01:05:36 J'ai aimé ces journées d'automne avec le Rav.
01:05:42 J'aime l'idée de cette synagogue où des justes à l'envers
01:05:47 abritèrent citadins et villageois, fuyant les orages d'acier,
01:05:53 singlant démenti à la propagande poutinienne sur l'inexpliable guerre
01:06:00 entre l'Ukraine et ses Juifs.
01:06:04 [Musique]
01:06:13 Mais la grande affaire de cet hiver terrible, ce sera Kersaune.
01:06:20 [Musique]
01:06:28 On est dans une toute autre Ukraine, plus méridionale, plus douce,
01:06:34 où l'on entre par la Moldavie.
01:06:37 [Musique]
01:06:50 On passe par Odessa, que nous avions filmée au début de la guerre
01:06:56 retenant son souffle, telle une Troie assiégée.
01:07:04 Nous la retrouvons toujours vide.
01:07:08 Les assassins sont toujours parmi nous.
01:07:13 Mais on a démonté les herses de barbelés sur les escaliers Potemkin.
01:07:23 On marche librement dans la ville du dieu Neptune, d'Isaac Babel et de Gogol.
01:07:33 Et le gouverneur Marchenko, que nous avions quitté martial,
01:07:38 engoncé dans son uniforme, est devenu un administrateur civil
01:07:44 qui, avec le vice-amiral Nechmapa, nous embarque sur un patrouilleur en mer Noire.
01:07:51 [Musique]
01:08:11 Longer les côtes à la recherche de mines.
01:08:15 [Musique]
01:08:29 Guetter le moindre signe de présence ennemie.
01:08:33 [Musique]
01:09:02 Cingler vers l'île au serpent et s'assurer que le corridor est bien libre pour les cargos de grains.
01:09:11 [Musique]
01:09:13 On redoute un sous-marin furtif.
01:09:16 [Musique]
01:09:26 On pousse les machines à fond.
01:09:28 [Musique]
01:09:32 Les nageurs de combat sont prêts.
01:09:35 Mais non, ce n'était qu'un oiseau des tempêtes ou une risée errante.
01:09:42 Il faut se rendre à l'évidence.
01:09:44 L'ennemi a reçu 5 sur 5 le message de l'Ukrainien inconnu
01:09:49 qui, le 24 février, a lancé le fameux "Navire russe va te faire foutre"
01:09:56 qui fit à l'époque le tour du monde.
01:10:00 Même si dans le ciel, les drones menacent toujours,
01:10:05 la mer, ce matin-là, appartient aux Ukrainiens.
01:10:09 [Bruit de vent]
01:10:12 Ils font prendre ensuite la direction de Mykolaiv
01:10:15 dont l'héroïque résistance protège Odessa depuis le début.
01:10:20 La ville, en mars, semblait promise au destin de Marioupol.
01:10:25 Nous n'avions pu interviewer le gouverneur Vitaly Kim
01:10:30 que depuis son bunker et par Zoom.
01:10:35 Mais le voici maintenant, souverain dans sa ville.
01:10:40 Il y a bien eu ce matin ce bombardement sur l'école de son enfance.
01:10:46 [Bruits de pas]
01:10:55 Et ce matin toujours celui-là sur un immeuble de bureaux.
01:11:00 [Musique]
01:11:14 Mais est-ce nous qui nous habituons ?
01:11:17 Cela semble peu de choses en comparaison de celui qui détruisit le 12 avril son bureau
01:11:26 et que l'on nous permet de filmer comme à Guerre d'Ataro les ruines de Barcelone
01:11:32 pendant la guerre d'Espagne.
01:11:35 [Musique]
01:11:57 En sorte que, lorsque nous irons sur le meydan local à la rencontre d'un héros de l'Ukraine
01:12:05 et que retentiront les sirènes, puis les sirènes d'alerte maximale,
01:12:12 les femmes de Mykolaiv ne seront pas plus impressionnées que cela.
01:12:17 [Bruits de pas]
01:12:23 Ni les vieux de Mykolaiv jouant plus que jamais à être des personnages de Stefan Zweig,
01:12:30 ni les jeunes de Mykolaiv qui n'ont plus peur de rien, ni de personne.
01:12:37 Et nous n'aurons d'autre choix que d'essayer d'être dignes d'eux
01:12:42 et de continuer d'écouter le héros national racontant, au tout début de la guerre,
01:12:49 la chute annoncée de Barcelone.
01:12:53 [Bruits de pas]
01:13:11 [Musique]
01:13:21 Mais l'objectif s'éclairce.
01:13:25 Nous sommes sur la route de Béryslav qui contourne par le nord la poche occupée par les Russes.
01:13:34 Les Russes ukrainiennes, après des semaines à piétiner, arrivent de toutes parts.
01:13:41 [Musique]
01:13:48 Tout va soudain si vite que quand on approche des lignes, le front a déjà bougé,
01:13:54 les hommes ont avancé, il reste des tranchées vides et un trou badour aux armées
01:14:01 qui composent chaque jour une nouvelle ode à la gloire de l'Ukraine debout,
01:14:08 avec son parbal marqué poète.
01:14:11 [Musique]
01:14:40 [Musique]
01:14:56 Quand un avion nous survole et va bombarder un dépôt russe de munitions, on attend une riposte.
01:15:06 [Bruits de pas]
01:15:10 Elle ne vient pas.
01:15:12 [Musique]
01:15:30 Quand les Russes détruisent un pont, les volontaires du village se mettent tout si tôt au travail.
01:15:37 Et tant pis si cette fois l'artillerie russe réplique.
01:15:44 [Musique]
01:16:06 Et ici, dans ce village que les Russes viennent de quitter, on signale deux hommes branchés sur la hotline "Je veux vivre"
01:16:17 qu'ont mis en place les Ukrainiens et qui permet, en donnant sa position GPS, de se rendre et d'avoir la vie sauve.
01:16:28 [Musique]
01:16:44 Car rien ne dit bien entendu que ce ne soit pas un piège.
01:16:49 [Musique]
01:17:18 [Bruits de pas]
01:17:27 [Musique]
01:17:30 Nul ne sait ce que l'on trouvera dans le village fantôme où les Russes sont supposés attendre.
01:17:37 [Musique]
01:18:06 [Musique]
01:18:35 [Musique]
01:18:59 En la circonstance, l'information était bonne, mais peut-être les déserteurs se sont-ils ravisés au dernier moment ?
01:19:10 Ou peut-être est-ce nos compagnons d'équipés qui ont préféré nous les cacher ?
01:19:16 Nous ne verrons d'eux que ces quelques traces de leur présence.
01:19:23 [Musique]
01:19:42 Personne, en revanche, est maintenant à portée de main.
01:19:47 [Musique]
01:20:09 Voici personne. Personne promise. Personne qui se dérobait et personne libéré.
01:20:20 Les Russes se sont repliés de nouveau sans combattre.
01:20:28 On sent sur l'aéroport une troupe en déroute laissant derrière elle armes et bagages.
01:20:50 Et flottent sur ces ruines chaudes un air de ville morte jusqu'à cette tour abattue coupant toute communication avec le reste du monde.
01:21:03 [Musique]
01:21:19 Sur le Maïdan, de ce qui fut une ville portuaire prospère,
01:21:24 à règne une vague atmosphère de Rome ou de Naples libérée.
01:21:49 Et toutes les générations sont là malgré le froid qui ce matin colle à la peau comme une ventouse.
01:22:05 Mais en même temps, que de douleurs, comme à Isium, comme à Limane,
01:22:12 comme dans toutes les villes dont nous avons vu la délivrance, les chemins de la liberté, seraient-ils aussi ceux de la mort et du deuil ?
01:22:23 Et à quoi bon ces générateurs apportés par des volontaires pour recharger les portables,
01:22:31 quand celle ou celui que l'on va appeler pour la première fois depuis huit mois, un coup sur deux, ne répond pas ?
01:22:41 [Musique]
01:23:06 Pitié pour les torturés.
01:23:22 Pitié pour ceux dont les yeux d'agonisants se sont fermés ici et dont on n'a pas nettoyé le sang.
01:23:46 Et puis, où sont les Russes ?
01:23:59 Leurs drones déjà sont toujours là.
01:24:18 [Musique]
01:24:46 Mais où sont-ils eux, les Russes, qui viennent de quitter la ville ?
01:24:51 [Musique]
01:25:19 Ici, après le pont Antonivski, est-ce l'un de leurs mouchards ?
01:25:25 Comment ça va ?
01:25:28 Je vais chercher du pain.
01:25:30 Où ?
01:25:31 J'ai une voiture qui m'attend depuis une heure.
01:25:34 J'ai envie de sortir de là. Je suis en Valénie, j'ai besoin de la famille.
01:25:38 Comment tu es ?
01:25:40 Avec une voiture, avec un pas de pass.
01:25:46 J'ai une famille, une femme.
01:25:52 Tu as été ici pendant la guerre ?
01:25:55 Oui, j'ai été libéré en septembre.
01:25:58 Ici ?
01:25:59 J'étais en septembre, j'ai été libéré en début d'année.
01:26:03 [Musique]
01:26:11 Ce sont les plus dangereux, ce sont ces gens-là.
01:26:15 Les voilà, les Russes, de l'autre côté du Dnieper, à vue.
01:26:22 [Musique]
01:26:51 Pour l'heure, ce sont des tirs sporadiques, mais demain, ivres de vengeance,
01:26:56 ils noieront la ville sous les obus.
01:26:59 [Silence]
01:27:06 Mais il est temps de dire ce que ce film doit aux défenseurs de l'Ukraine,
01:27:12 et en particulier, au corps de ces gardes-frontières.
01:27:18 [Bruits de moteur]
01:27:25 Car de même que nous devons à Lisa, la petite vivandière de nous avoir guidés
01:27:31 sur le Maïdan en février 2014,
01:27:35 de même que nous devons à l'ami Vlad d'avoir recueilli ce mot devenu fameux sur Poutine.
01:27:42 [Bruits de moteur]
01:28:02 De même que nous devons à Martha et à ses frères d'armes d'avoir vu Marie-Paul debout
01:28:08 et sillonné bien avant l'invasion les tranchées du Donbass en lutte,
01:28:15 de même, nous devons à ces border control mal connus et aux noms si modestes
01:28:23 de nous avoir jusqu'au bout ouvert bien des portes de cette guerre.
01:28:30 Les voici, de nouveau, sur cette base de Tchakiv, aux faux airs de rivage des Syres.
01:28:40 L'occupant est face à eux, sur la péninsule de Kinbourne,
01:28:45 qui entre le Dniepr et la mer Noire commande l'accès aux zones côtières,
01:28:50 encore sous la coupe du Kremlin.
01:28:55 Ils font bien davantage ici que garder la frontière.
01:29:00 Ils monitorent sur leurs écrans l'arrivée de la chair à canon mobilisée par Poutine.
01:29:09 Ils sont les yeux et les oreilles de la défense anti-aérienne
01:29:13 qui grâce à eux arrête drones et missiles.
01:29:18 Et leur commando se prépare au grand débarquement qui les mènera,
01:29:24 nul ici n'en doute, jusqu'en Crimée.
01:29:29 Cette commandante est une soldate d'élite qui a tout sacrifié
01:29:34 pour être là quand viendra le jour de gloire.
01:29:37 Depuis le mois de février, vous avez vu votre enfant combien de fois ?
01:29:41 Deux fois.
01:29:48 - Combien d'années a-t-il? - 7 ans.
01:29:51 - Un garçon ou une fille? - Un garçon.
01:29:53 - Daniel. - Daniel.
01:29:56 - Il va à l'école? - Oui.
01:30:01 Il va à la deuxième classe à Faltal.
01:30:07 La première classe, il était là, au Tchakov.
01:30:11 - Vous parlez avec lui sur FaceTime? - Oui, sur FaceTime.
01:30:16 - Tous les jours? - Oui, bien sûr, tous les jours.
01:30:19 On essaie même de faire du travail de classe, du travail de maison.
01:30:24 - À distance, par Zoom? - Oui.
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