À travers le monde avec Jean-Baptiste Noé, chaque vendredi à 7h20
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00:00 - Il est 7h24 à travers le monde, comme chaque vendredi matin avec vous Jean-Baptiste Noé, rédacteur en chef de Conflit.
00:06 Merci d'être avec nous, bonjour.
00:08 - Bien.
00:08 - La rencontre aujourd'hui entre Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky.
00:13 Alors c'est à Paris pour la signature d'un accord de sécurité entre les deux pays.
00:17 C'est une première depuis le déclenchement de la guerre, même s'ils se sont vus déjà je crois deux, trois reprises.
00:22 C'est le signe que les Européens veulent prendre à leur compte le soutien à l'Ukraine ?
00:26 - Oui, c'était une surprise, Emmanuel Macron devait rencontrer Zelensky à Kiev, ça a été annulé.
00:31 Et finalement ils vont se rencontrer aujourd'hui à Paris.
00:33 Et demain Zelensky se rend à Berlin pour signer un autre accord de sécurité mais avec l'Allemagne.
00:38 Donc on voit que l'Ukraine est en train de renforcer ses partenariats européens.
00:42 Il y a eu urgence aussi parce que la situation se dégrade sur le front.
00:45 - Oui, alors pourquoi signer cet accord aujourd'hui ?
00:47 - Alors pour l'Ukraine c'est essentiel de trouver de nouveaux partenaires
00:50 parce que les États-Unis qui étaient le partenaire principal sont aujourd'hui bloqués.
00:53 Le Congrès a bloqué l'aide financière.
00:56 Donald Trump a annoncé que s'il était élu, ce qui est probable, il arrêterait de soutenir l'Ukraine.
01:01 Donc il est absolument essentiel pour Kiev de trouver de nouveaux partenaires.
01:04 Et ça peut passer évidemment que par l'Allemagne et la France qui sont les deux plus grands pays européens.
01:08 - Oui, l'objectif c'est de sécuriser un peu cette aide européenne quoi.
01:12 - Exactement, alors on n'a pas encore le contenu complet sur l'accord
01:16 mais il s'agit d'apporter à la fois une aide financière et une aide militaire.
01:19 Ce qu'on fait d'ailleurs déjà depuis mars 2022.
01:21 Mais c'est aussi dans la continuité d'engagement qui ont été pris en juillet dernier lors du Congrès de l'OTAN.
01:26 Donc c'est dans la suite de ces engagements.
01:28 Et probablement de renforcer ces accords.
01:30 Et notamment ce qui a été annoncé par le ministre des Affaires étrangères ukrainien,
01:34 c'est de dire de pérenniser les accords pour qu'en cas de changement interne, dit-il,
01:37 donc on sous-entend un changement de majorité en France,
01:40 les accords puissent perdurer.
01:41 Donc au-delà de 2027 si jamais un gouvernement voulait renverser les accords.
01:45 - Attendez, au-delà de 2027, on espère que d'ici là on trouvera peut-être une issue à ce conflit quoi.
01:51 Ça veut dire qu'on est très pessimiste quoi.
01:52 - Alors ça c'est l'envie de l'accord où d'un côté les ukrainiens veulent aller vite et mettre un terme rapidement à la guerre.
01:57 Et cet accord, c'est un engagement sur le très long terme.
02:00 Donc au moins 3 ou 4 ans.
02:02 Ce qui veut dire que beaucoup prévoient une guerre d'usure, une guerre qui risque de durer effectivement longtemps.
02:06 - Oui c'est ça. En quoi c'est aussi important pour l'Ukraine et aussi pour les européens cet accord ?
02:11 - Alors il y a l'aspect sécuritaire financé sur le long terme et puis il y a aussi la situation sur le front.
02:15 Aujourd'hui les russes sont en train de grignoter, ils avancent légèrement mais ils avancent.
02:20 Beaucoup craignent aussi une grande offensive au mois de mars avec le dégel et la reprise le début du printemps.
02:26 Et s'il y a une grande offensive, il est probable que l'Ukraine ne puisse pas tenir.
02:30 Donc il est essentiel aujourd'hui que l'Ukraine ait à la fois des engagements financiers, des engagements militaires.
02:34 Et puis sur le long terme aussi, ça a été dit, c'est de sécuriser le flanc Est
02:39 et ensuite d'engager l'intégration de l'Ukraine dans l'OTAN pour avoir une sécurité au-delà de ce conflit.
02:45 - Oui donc c'est loin d'être terminé.
02:47 - On est sur du très long terme.
02:48 - On est sur du très long terme, bien sûr.
02:50 D'où cette volonté de mener des accords avec l'Ukraine et pas de dialogue avec Poutine, avec la Russie.
02:59 - Et cet accord empêche tout dialogue futur.
03:02 Là c'est vraiment un engagement complet des Européens en faveur de l'Ukraine.
03:05 - Oui c'est ça.
03:06 Et une année 2024 qui sur le plan international, on le dit souvent, est quand même assez périlleuse.
03:12 - Ça va être périlleux, il y a les élections américaines, il va y avoir beaucoup d'élections en Europe, notamment les européennes.
03:17 En Afrique aussi, on le voit au Sénégal, ça commence à tanguer, on avait parlé la semaine dernière.
03:22 Ça va être une année compliquée et intéressante à suivre.
03:25 - Et toujours le Proche-Orient évidemment.
03:27 Intéressante mais périlleuse et dangereuse.
03:30 D'ailleurs on verra ça avec Pascal Boniface, spécialiste en géopolitique,
03:35 qui sera l'invité de Jean-Jacques Bourdin tout à l'heure de 8h30 à 9h pour balayer toute cette situation internationale.
03:42 Merci à vous Jean-Baptiste Noé.
03:44 Allez, il est 7h28.