Interview avec Hanna Dupont, responsable du maraîchage en autocueillette La Grange Cocotte. Pour la première fois en quatre ans, elle peine à trouver des abonnés.
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00:00 Ici on est à la Grande Jocote et c'est un maraîchage en auto cueillette.
00:12 Donc on s'est lancé en fin 2020 en plantant des haies et puis après tout est arrivé,
00:19 le potager est arrivé, les premiers cueilleurs sont arrivés et franchement ça a été un
00:23 super succès.
00:24 Donc l'idée c'est que les personnes qui sont intéressées s'abonnent en début
00:28 d'année, une saison de récolte.
00:31 Donc chaque semaine de mai à décembre ils viennent récolter leurs légumes au moment
00:36 qu'ils les arrangent.
00:37 Donc moi mon travail c'est de semer, de planter, de désherber, tout ça dans le respect de
00:43 la nature, vraiment on n'utilise aucun produit ici.
00:47 Et eux chaque semaine viennent récolter leur panier de légumes et les cuisiner et les savourer.
00:53 En 2024 tu cherches encore 15 familles ? Oui, donc ici l'objectif c'est de nourrir
01:01 80 familles ce qui n'est pas énormément plus parce qu'on veut rester petit, faire
01:04 petit mais bien.
01:05 Par contre c'est important d'avoir assez de monde pour que quand même le projet soit
01:09 viable et rentable parce que voilà on a des charges comme tous les indépendants etc.
01:14 Et donc on est 65 et je cherche encore 15 familles du quartier qui ont envie de se lancer
01:20 dans cette super aventure des légumes savoureux sortis directement de terre.
01:25 Mais qu'est-ce qui s'est passé alors pour que les gens délaissent un petit peu ce maraîchage
01:31 alors qu'avec les manifestations d'agriculteurs on voit un boom des visites dans les épiceries
01:37 à la ferme par exemple ? Alors ce qui se passe c'est vraiment la dimension
01:41 du temps, donc le manque de temps, le rythme de vie effréné que nous familles nous sommes
01:47 un petit peu obligées de mener, je comprends bien c'est normal avec les enfants, le travail
01:52 etc.
01:53 Mais du coup c'est vrai que les gens n'ont plus le temps de faire plusieurs chapelles
01:56 différentes pour faire leurs courses qui doivent gagner un peu en efficacité là-dessus.
02:00 Or on sait très bien que c'est chez les petits producteurs, chez les petits paysans,
02:05 les petits artisans qu'on trouve la qualité, le goût, les nutriments et donc moi j'ai
02:10 envie vraiment de chacun essayer de se remettre, de voir un peu ce temps-là à quoi ils veulent
02:15 la quantité justement. Et donc ici, c'est vrai que ça fait une chapelle en plus mais
02:20 c'est aussi une sortie qu'on peut faire en famille, en plein air, il y a des champs
02:25 de tournesol en été, il y a des animaux qu'on peut caresser, qu'on peut nourrir,
02:30 ça peut vraiment devenir une sortie en soi, ou ça peut aller très vite, on arrive, à
02:35 la fin on est habitué donc on récolte vite vite et on rentre cuisiner.
02:38 Et cette aventure a commencé pendant le Covid ? Les gens avaient plus le temps pendant le
02:43 Covid ? Oui exactement.
02:44 Donc on a eu tout cet élan après Covid où on a remis aussi les paysans un petit peu
02:50 au centre, en se rendant compte qu'on ne peut pas se reposer sur l'Espagne pour se
02:56 nourrir, c'est pas viable etc. Et donc tout cet élan du Covid s'est un peu essoufflé,
03:01 en effet on a repris de nouveau nos rythmes de vie au travail etc. Et voilà on le sent
03:08 aujourd'hui avec les familles qui ne se sont pas réabonnées, qui sont très contentes,
03:11 qui m'envoient à chaque fois par mail "on a envie que le projet perdure mais ça ne
03:14 se met plus dans nos vies". Et donc je peux comprendre que parfois ça puisse se mettre,
03:20 parfois pas, et donc j'invite les personnes pour qui ça pourrait se mettre à venir voir
03:25 le champ et à prendre part à l'aventure.
03:29 Merci.