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  • 12/02/2024
Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo

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Transcription
00:00 Bonsoir, bonsoir, merci d'être avec nous dans le Meilleur de l'Info avec ce soir Benoît Mournet, député Renaissance des Hautes-Pyrénées.
00:07 On va évidemment parler du droit du sol ce soir. Bonsoir pour Mayotte et pour la France aussi.
00:12 Rudy Mana, bonsoir, porte-parole de l'Alliance Sud. Il y a beaucoup d'actualités qui vous concernent.
00:17 Ce qui s'est passé sur les Champs-Elysées, il y a de quoi dire deux, trois choses, mais surtout ce qui s'est passé dans un fast-food à côté de Strasbourg également
00:26 parce qu'il y a une rixe entre très jeunes gens. Yoann Usaibon, service politique de CNews.
00:32 On accueille ce soir Sabine Tassin. Bonsoir. Je suis très heureux que vous soyez venue nous voir.
00:38 Vous quittez demain la France. Vous avez assisté il y a quelques jours à l'hommage de la France pour les victimes du Hamas du 7 octobre.
00:47 Vous avez perdu votre mari, vous avez perdu l'un de vos fils. On va revenir sur votre histoire évidemment qui vous a tous touchés.
00:55 Mais on va démarrer cette émission par une information qui vous a donné beaucoup d'espoir, nous a donné également beaucoup d'espoir
01:01 et surtout aux familles des otages en Israël. La libération de ces deux hommes, ils s'appellent Fernando et Luis, 60 et 70 ans.
01:08 Ils sont d'origine argentino-israélienne. Ils ont été libérés par la armée israélienne il y a quelques heures.
01:13 Opération à très très haut risque qui a mobilisé des forces aériennes et des forces terrestres.
01:17 C'est ça qui vient de nous faire parvenir les images et leurs réactions juste après l'opération de sauvetage.
01:23 C'est par ça qu'on commence cette émission.
01:26 [Bruit de la télévision]
01:28 [Bruit de la télévision]
01:30 [Bruit de la télévision]
01:31 [Bruit de la télévision]
01:34 [Bruit de la télévision]
01:38 [Bruit de la télévision]
01:41 [Bruit de la télévision]
01:44 [Bruit de la télévision]
01:47 [Bruit de la télévision]
01:50 [Bruit de la télévision]
01:53 [Bruit de la télévision]
01:58 [Bruit de la télévision]
01:59 [Bruit de la télévision]
02:06 Voilà, c'est une opération qui s'est déroulée il y a quelques heures à Hafa.
02:09 Il y a des dizaines de bâtiments qui ont été détruits puisque l'armée a utilisé la frappe aérienne avant d'intervenir au sol.
02:16 Plusieurs terroristes ont été éliminés.
02:18 C'est ce que nous a raconté tout à l'heure le porte-parole de l'armée israélienne, le Colonel Raffovitch.
02:23 [Bruit de la télévision]
02:26 L'opération est une opération extrêmement compliquée, extrêmement complexe, en plein cœur de Raffard.
02:32 L'opération a demandé beaucoup de préparation en amont, beaucoup de renseignements tactiques, microtactiques,
02:39 que nous nommons, nous, dans notre jargon, du renseignement presque intime.
02:44 Dans la mesure où il fallait savoir qu'il y avait deux otages dans une maison au deuxième étage de cette maison,
02:50 retenus par trois terroristes armés qui les gardaient, plus une enveloppe de terroristes aux alentours,
02:56 et ils étaient dans une famille.
02:59 Ils étaient devenus un peu leurs serviteurs, ils leur faisaient à manger, je parle des deux otages israéliens.
03:03 Les médicaments, ils ne recevaient pas vraiment.
03:06 Et on avait donc le renseignement qui nous a permis, avec le Chabac, le service intérieur de sécurité,
03:13 les forces de police spéciales, l'armée, l'armée de l'air également,
03:17 de verre que cette opération qui a duré quelques secondes, en fait, a réussi
03:22 et nous avons pu ramener les deux otages sains et saufs à la maison.
03:26 Sains et saufs à la maison, Sabine Sassa.
03:29 C'est des très bonnes nouvelles. Vous ne pouvez pas savoir comment je suis heureuse, vraiment.
03:36 Moi, je suis ici, donc je ne vois pas la télé, j'écoute pas la radio, mais d'entendre ça en live,
03:42 c'est des très très bonnes nouvelles pour mon peuple et pour Amis Israël, vraiment.
03:48 C'est la première fois que l'armée israélienne arrive à sauver deux otages.
03:55 C'est pour ça que c'est très très important.
03:57 Une fois c'était arrivé, il y avait une seule date, mais depuis, personne.
04:02 Donc ça prend une importance vraiment de premier plan.
04:07 Ça nous donne de l'espoir, ça nous donne beaucoup, beaucoup d'espoir.
04:10 Moi, j'y crois tellement à l'armée israélienne.
04:13 Malgré mon massacre et mon propre tragédie, je sais que l'armée israélienne est capable aujourd'hui
04:22 de faire beaucoup, beaucoup de choses qui peuvent sauver ces otages.
04:26 J'espère que je ne suis pas trop naïve et que je ne me trompe pas.
04:29 Mais voir ces photos-là en live, pour moi, vous ne pouvez pas imaginer comment ça me rend heureuse.
04:35 Vous êtes à Paris, on l'a dit tout à l'heure, parce que vous êtes rescapée du 7 octobre.
04:40 Que s'est-il passé exactement dans votre maison qui se situait à quelques kilomètres, juste à côté de Gaza ?
04:48 Même pas un demi-kilomètre. J'habite dans un Moshav, c'est un petit kibbutz, à la frontière de Gaza.
04:54 On est en fait le seul Moshav dans toute la région de Gaza, qui est le plus proche de la frontière.
05:00 Et le 7 octobre, à 6h30, moi je comprends qu'il y a quelque chose qui va très mal,
05:05 comme il y a des roquettes et des sifflets très, très, très bizarres dans le ciel.
05:09 Je me dis « Sabine, il y a quelque chose » et je commence à me prendre en garde et de ne pas paniquer.
05:16 Je rentre dans la chambre de sécurité avec mon deuxième fils.
05:20 Mon fils aîné, Or, qui a été assassiné en fait, est parti pêcher et faire du surf et s'entraîner pour son service militaire.
05:27 Et à 6h39, j'appelle Or et j'essaye de savoir où il est exactement, pour voir si je peux quand même essayer de le ramener à la maison.
05:37 Et il me dit « Maman, c'est impossible de sortir de la plage, on est bombardés de tous les côtés.
05:44 C'est des bombes que j'ai jamais vues, que j'ai jamais entendues. Et surtout pas, maman, ne pense pas venir ici.
05:51 Il y a du danger et j'entends la voix de mon fils qui tremble. »
05:57 Je comprends qu'il est très, très, très en panique et je lui dis « Or, je t'en supplie, promets-moi que tu ne sors pas de ton abri. »
06:04 Il me dit « Maman, je suis dans un abri avec mes deux meilleurs copains et deux soldats et je te promets. »
06:10 Et quand il me dit « Je suis avec deux soldats », je commence à réaliser qu'il y a quelque chose qui cloche.
06:16 En fait, les deux soldats sont sortis directement de la base qui est proche de la mer et ils sont venus vers les citoyens.
06:24 Et en total, il y a eu 20 citoyens israéliens jeunes de 17 ans, de 15 ans jusqu'à 20 ans, qui ont été assassinés.
06:34 Et quelques soldats militaires. Personne n'est resté en vie à part une personne.
06:41 Et ensuite, les terroristes…
06:45 Ils sont rentrés par la plage avec…
06:47 Bien avant le Moshav dans votre temps.
06:48 Non, non, bien avant le Moshav, ils sont rentrés à la plage avec 8 canots.
06:51 Ils ont foncé directement vers la plage dans le sable, ils ont couru, ils ont tiré partout.
06:57 Ils arrivent directement vers les toilettes.
07:00 Ils comprennent que mon fils et ses amis sont enfermés dans les toilettes.
07:04 Ils ouvrent la porte des toilettes, ils lui tirent une balle dans la tête.
07:07 Ils filment avec des caméras GoPro et immédiatement, ils mettent tout dans la télégramme et Instagram.
07:14 Pendant ce temps-là, mon mari est entouré de terroristes, moi aussi.
07:20 Moi, je suis dans la chambre de sécurité avec mon fils, mon deuxième fils, Zohar.
07:25 Mon mari se cache dans un igloo avec les deux petits.
07:28 Et comme il n'avait pas d'abri où il habitait face à moi, on était séparés, moi et Gilles,
07:34 donc il sort de sa maison, il se met dans l'igloo et il dit aux enfants, ne vous inquiétez pas, tout va aller.
07:40 Il comprend immédiatement qu'il y a un groupe de terroristes qui rentre à Netivá à Sarra par parachute.
07:47 Mon mari était un homme de sécurité, il faisait son service militaire,
07:52 comme tous les soldats israéliens, dans tous les endroits très, très dangereux.
07:58 Et il était pompier, donc il vivait et respirait la sécurité.
08:03 Et dès qu'il court pour chercher son arme et son téléphone, il le capte.
08:10 Et il décide de s'approcher et de lui jeter une grenade.
08:14 En fait, mon petit s'est mis à pleurer, donc il a sauvé mon voisin qui était face à moi.
08:20 Mon voisin, il a perdu ses deux fils.
08:23 Et il jette une grenade et Gilles comprend immédiatement qu'il n'a pas beaucoup de temps.
08:28 Il essaye de pousser la grenade, malheureusement il n'y arrive pas.
08:32 Et quand il comprend qu'il n'a pas de temps, il dit à mon fils Corenne, n'aie pas peur.
08:38 Prends soin de toi et de ton frère, je n'ai pas peur de mourir.
08:42 Je vous aime.
08:44 Et il saute sur la grenade.
08:46 S'il n'aurait pas fait ce geste, mes deux enfants aujourd'hui ne seront pas là.
08:52 Et le reste, je crois que vous le savez, vous l'avez vu.
08:56 Ils ont été pris par les deux terroristes et été kidnappés pendant 25 minutes.
09:02 Et c'est le film d'horreur que tout le monde parle.
09:04 Deux petits garçons qui sont blessés, presque morts.
09:07 Ils sont kidnappés par deux terroristes qui boivent, qui le tapent.
09:11 Et mon fils commence à faire un dialogue avec les terroristes, avec Google Translate.
09:16 On ne sait pas exactement ce qui s'est passé.
09:18 Je peux vous dire qu'il les a épuisés.
09:21 Donc après 25 minutes, il décide de ne pas tuer mes enfants.
09:25 - Quelle force.
09:27 Non seulement votre mari est un héros, et puis vos enfants sont exceptionnels.
09:34 On est tous sidérés face à vos témoignages.
09:39 En face de vous, il y a un policier, un spécialiste aussi de la défense.
09:44 En quelque sorte, vous entendez ce témoignage ?
09:48 - Déjà, c'est effroyable.
09:51 Quand on entend qu'on vous le racontait, c'est absolument effroyable.
09:54 L'horreur, la haine viscérale de ces personnes.
09:59 Il faut oser dire les mots.
10:02 Franchement, c'est votre mari est un héros.
10:04 Comme parfois, on a des policiers en France qui sont des héros.
10:06 Il ne faut pas hésiter à le dire.
10:08 Et il ne faut pas hésiter à les mettre en avant.
10:11 Parce que c'est eux les vrais héros des nations.
10:14 - Oui, vous avez tout à fait raison.
10:16 Mais j'ai oublié de vous dire que moi aussi, j'ai failli être assassinée.
10:20 Le moment où mon mari a été attaqué avec les deux petits garçons,
10:24 il y a deux terroristes qui s'approchent de ma maison, qui tapent à la porte.
10:28 Et je décide d'ouvrir la porte peut-être 10 minutes ou 15 minutes après qu'on a tapé à la porte.
10:34 Et en fait, j'étais enfermée dans la chambre.
10:36 Donc, quand j'ouvre le cadenas, j'avais un grand cadenas, impossible d'ouvrir la porte.
10:41 J'ouvre le cadenas et je vais ouvrir la porte de l'entrée de ma maison.
10:46 Et je vois le terroriste face à moi avec une échappe verte.
10:50 Et il vise son arme directement vers moi.
10:53 Il me dit "Allahu akbar motta liya hud" avec un accent perse.
10:57 - Ce qui signifie "à mort les juifs".
11:00 - Avec un accent perse. Vous comprenez ce que ça veut dire ?
11:04 - Ça veut dire qu'ils venaient d'Iran, selon vous. C'est ça ?
11:08 - Exactement. Ils ont été entraînés des années en Iran.
11:13 Et la plupart des terroristes qui sont venus sont venus d'Iran.
11:18 - Et vous vous dites "je suis une miraculée" en réalité ?
11:22 - Je lui ai claqué la porte à la figure.
11:24 Comment ? Je me suis rappelée que mon mari m'a toujours dit "il faut se préparer pour ce jour".
11:30 "Sabine, ça va arriver un jour".
11:33 Et moi aussi, je ne me suis jamais fait des idées que ça ne peut pas arriver.
11:38 Je savais que les Tivassaras c'est une bombe atomique qui peut exploser chaque jour.
11:42 Mais si vous me disiez que ça allait arriver partout à Hotef Gaza, j'aurais dit "c'est une blague".
11:49 - Monsieur le député, c'est très difficile madame pour vos témoignages.
11:54 Mes condoléances. Vous savez, moi, à l'hommage, vous y étiez.
11:58 Il y a une phrase qui m'a beaucoup marqué, c'est quand le président de la PUIC a dit
12:02 "ceux qui sont prêts à tuer par haine trouveront toujours face à eux ceux qui sont prêts à mourir par amour".
12:08 Et votre mari, je crois, est mort par amour.
12:11 Et le témoignage que vous donnez, que vous incarnez aujourd'hui, est fondamental.
12:15 Parce que les chiffres du nombre de morts, de 42 compatriotes tués dans ce massacre terroriste du 7 octobre,
12:23 c'est des chiffres, voyez ? Là, ce que vous nous dites aujourd'hui, c'est incarné.
12:27 Donc merci beaucoup. - De rien.
12:29 - Merci.
12:30 - Je voulais dire que ça fait 128 jours qu'il y a des otages franco-israéliens qui sont en captivité.
12:38 Tous les soirs, on les nomme, on montre leur visage, ça s'appelle Orion, Ofer, Wad.
12:43 Et on pense à eux et on réclame tous les soirs leur libération.
12:47 Aujourd'hui, en Israël, les familles d'otages sont divisées en réalité.
12:51 Il y a une partie qui pense qu'il faut que l'opération militaire s'arrête.
12:54 Parce que ça fera... On pourra, grâce à une trêve, refaire venir plus facilement les otages.
12:59 Une partie qui pense le contraire. Que pensez-vous ?
13:02 - Que Dieu nous en préserve.
13:04 - Il faut continuer. - Il faut continuer.
13:06 - Je m'excuse.
13:08 Croyez-moi, la vie d'un homme et d'un être humain, c'est très important pour nous.
13:14 Surtout les Juifs et les Israéliens.
13:16 C'est la première des choses qui est écrite chez nous, dans la Bible.
13:19 Mais malheureusement, si on arrête et on sort de Gaza, il n'y aura plus d'État d'Israël.
13:25 Et moi, je suis la première à vous dire que je ne pourrai plus jamais rentrer chez moi à la maison.
13:30 Et je compte rentrer.
13:32 - Votre maison, c'est Israël. Vous êtes née en France, je le précise.
13:35 - Je suis née en France, à Paris.
13:37 - A Noéit-sur-Seine. - A Noéit-sur-Seine.
13:39 Je suis venue en Israël à l'âge de 15 ans. Aujourd'hui, j'ai 48 ans.
13:43 Et heureusement pour moi, ma mère et mon père... Mon père vivait en France.
13:48 J'allais voir ma famille et je visitais mon père deux fois par an.
13:51 Donc je suis restée avec la mentalité française.
13:55 Et j'ai eu, heureusement pour moi aussi, l'idée d'inscrire mes enfants au carnet de famille.
14:02 Mais moi, je vous dis, comme Israélienne, je suis Israélienne, il ne faut pas sortir de Gaza.
14:08 Il ne faut pas arrêter. Vraiment.
14:10 Ce sera un jour terrible si on sort de Gaza. Il n'y aura plus d'Israël. On sera effacés.
14:17 Il faut les bombarder. Il faut les arrêter. Il faut les effacer.
14:23 - Oui, d'abord, c'est très difficile de prendre la parole après vous,
14:27 parce qu'on est tous retournés, évidemment, par votre témoignage,
14:30 même si des témoignages, on en a entendu beaucoup,
14:33 mais c'est avec le vôtre et votre courage force l'admiration.
14:37 Les vidéos de ce massacre, je les ai vues.
14:40 J'ai vu la vidéo du terroriste qui jette la grenade sur vos enfants,
14:44 de votre mari qui sort et qui se jette sur cette grenade.
14:47 On voit cela dans le film qui a été projeté dans les ambassades israéliennes.
14:52 Je sais à quel point ces gens n'ont absolument rien d'humain.
14:54 Vous le savez mieux que personne, évidemment.
14:56 Et je vous rejoins, je partage votre avis quand vous dites qu'il ne faut pas sortir de Gaza,
15:00 parce qu'Israël a, pour la première fois, j'allais dire la chance d'éliminer le Hamas
15:05 qui vous terrorise, qui vous terrorisera toute votre vie,
15:08 qui a terrorisé l'ensemble de la population israélienne.
15:11 Et si Tzahal ne va pas au bout de cette mission,
15:14 évidemment, vous ne pourrez plus jamais vivre en paix
15:16 et à supposer que ce soit à nouveau possible pour vous.
15:18 Mais je comprends que le fait d'éliminer le Hamas définitivement
15:22 soit quelque chose de vital pour vous.
15:24 Je vous rejoins complètement sur la position qui est la vôtre.
15:26 Monsieur le député, ce qui est compliqué, c'est qu'il y a un autre discours aussi en France.
15:32 Celui, ça a été évidemment celui d'Emmanuel Macron, dommage, condamné.
15:37 Mais c'est aussi aujourd'hui celui de dire "c'est trop fort, ça va trop loin, il faut un cessez-le-feu".
15:43 Je crois que la position de la France, elle est assez claire.
15:50 D'abord, c'est une condamnation inconditionnelle de ce qui s'est passé.
15:54 - Moi, je ne la trouve pas si claire.
15:56 - Le terrorisme du 7 octobre.
15:58 Ensuite, il y a une situation humanitaire aussi qui doit être prise en compte.
16:04 Et le chemin de la paix, et la France a toujours eu cette même position,
16:08 c'est le chemin de la paix à deux États.
16:11 Combien de temps ça prendra ?
16:12 - Quel paix ?
16:13 - De la paix et de la sécurité ?
16:15 - Quel paix ?
16:16 - Entre la Palestine et Israël ?
16:19 - Mais il n'y a pas de paix.
16:20 - Bien sûr, il n'y a pas de paix.
16:21 - Non, non, non, il n'y a pas de paix.
16:23 - Il n'y a pas de paix.
16:24 - Moi, je n'y crois plus, je m'excuse.
16:26 Quand j'entends ce mot-là, "paix", je commence vraiment à...
16:30 - Oui, bien sûr.
16:31 - Écoutez.
16:33 - À long terme, que pensez-vous qu'il soit possible ?
16:36 - Là, on est à court terme. Là, on est à quatre mois.
16:38 - Bien sûr. Non, mais là, à court terme, Israël a le droit de se défendre et je crois que là-dessus...
16:44 - Il a le droit de se défendre. Mais vous savez, quand un lion, il se fait attaquer,
16:48 il ne réagit pas tout de suite, il prépare ses pas, tout doucement.
16:53 Mais quand le lion, il attaque, il attaque, il ne s'arrête pas au milieu.
16:58 Regardez-nous. On était attaqué, on a été massacré, on a été violé, on a été brûlé.
17:07 Des bébés ont été coupés en deux. Et j'espère que vous filmez cette interview, que vous ne coupez pas.
17:15 Des petits bébés ont été pris en feu, on leur a coupé la tête.
17:20 Dites-moi, vous, comme peuple, vous êtes des êtres humains.
17:25 Les Français, c'est des gens de très bonne qualité.
17:29 Et je suis fière d'être française.
17:31 Est-ce que vous auriez fait la même chose, arrêté, si on aurait tué votre peuple ?
17:38 Je vous demande vraiment de répondre très sincèrement.
17:42 - Vous pouvez vous adresser à M. le député, puisqu'il est un élu de la République, c'est compliqué.
17:47 - Non, on n'a pas... - On n'a pas dit...
17:50 - On peut à rien. - On a été à un deuxième...
17:53 - À ce que vous avez dit, je pense que voilà, ce qui s'est passé cet octobre est abominable.
17:58 - Je comprends que ce soit difficile pour vous, M. le député, de répondre à cette question,
18:01 parce que vous faites de la politique, vous êtes obligé de suivre la voie du gouvernement.
18:05 Mais votre question, Madame, à l'évidence, non.
18:08 Si la France avait été attaquée de cette manière, rien n'empêcherait le président de la République de défendre la France.
18:14 - La France a été attaquée, malheureusement, en 2015, dans des conditions un peu similaires, normalement.
18:21 - Pareil. - Mataclan, à Nice, à l'école de Toulouse, etc. Charlie.
18:28 Donc nous avons connu aussi, et nous avons répliqué aussi, avec les tests.
18:33 - J'entends bien "nous avons répliqué", mais si la France était attaquée par des centaines,
18:37 plus de mille terroristes qui se cachent dans un pays... - Dans un métro.
18:41 - Que ferions-nous ? Est-ce que vous pensez que nous n'aurions pas la volonté d'éliminer l'ensemble de ces terroristes ?
18:47 Si c'était nos compatriotes qui étaient retenus en otage, vous pensez que la responsabilité du président de la République
18:54 ne serait pas d'aller récupérer ses otages coûte que coûte ?
18:57 Et encore une fois, ce qui se passe à Gaza est évidemment dramatique.
19:00 Ce qui se passe là-bas est insupportable, c'est innommable.
19:03 Tout le monde en a bien conscience et tout le monde le regrette.
19:06 Mais encore une fois, qui doit être tenu pour responsable de cela ?
19:09 Qui se cache parmi les populations civiles ? Ce sont les terroristes.
19:12 Qui se sont organisés et ont préparé précisément cette réplique de Tsaïl ?
19:17 Ce sont les terroristes qui ont tout fait pour se servir des populations civiles comme de boucliers humains,
19:22 qui ont souhaité qu'il y ait le plus de civils possibles tués précisément pour essayer de retourner l'opinion internationale.
19:29 Ce qui se passe à Gaza, c'est de la responsabilité du Hamas et de Saël,
19:33 et dans son bon droit quand ils cherchent à aller récupérer les otages et à détruire définitivement ce groupe terroriste et islamiste.
19:40 Il y a une phrase du grand président Rabin, moi, qui je pense doit nous guider,
19:45 il dit "il faut lutter contre le terrorisme de toutes ses forces et jusqu'au bout comme s'il n'y avait pas de processus de paix,
19:51 et travailler au processus de paix comme s'il n'y avait pas de terrorisme".
19:54 Parce que ceux qui génèrent des actes terroristes, eux ne veulent pas la paix.
19:59 Et pour demain, dans les générations qui suivent, pour que Israël vive en paix et en sécurité, il faudra bien y arriver un jour.
20:06 Mais vous, vous arrivez à dire "le beau terroriste", il y a certains hommes politiques en France qui n'arrivent pas à le dire.
20:09 Oui, c'est malheureux. Ils sont très minoritaires.
20:11 Ce matin, il y a M.Bompard qui était là. Il a dit "les Israéliens, lorsqu'ils viendront, qu'ils participeront aux JO, il ne faut pas qu'ils aient le drapeau israélien, on ne peut pas l'écouter".
20:21 À partir du moment où on a pris des sanctions contre les athlètes russes,
20:28 en raison du fait que l'action militaire commise par la Russie était en violation du droit international,
20:34 je trouve ça légitime de poser la question d'éventuelles sanctions contre les athlètes israéliens,
20:39 puisque l'action commise par le gouvernement israélien et l'armée israélienne est contraire au droit international.
20:44 M.Bompard, par exemple, il ne comprend pas le fait que Israël…
20:50 Mais c'est quoi ça ? Mais n'importe quoi, il grève celui-là ? Écoutez-moi, je ne peux pas voir ça.
20:56 Non.
20:57 Ça m'énerve. Je voudrais bien le voir ce monsieur, c'est possible ? C'est possible d'avoir quelques minutes avec lui ?
21:04 Je vous signale qu'il était là le jour de l'hommage aux Invalides.
21:08 Est-ce que je pourrais le voir et lui faire montrer exactement ce qui s'est passé chez moi ?
21:14 Les photos de mes enfants moitié morts ? Je pourrais lui faire montrer ?
21:19 Oui, je pense que c'est envisageable.
21:20 C'est possible ? Et là, on verra comment il répondra. Si sa femme et son fils, je ne sais pas s'il est marié,
21:27 ou un de sa famille, seraient à la même situation que le peuple israélien a été,
21:31 je vous jure qu'il n'aurait pas répondu pareil, mais il grève.
21:34 Écoutez, un homme qui répond comme ça, ou une personnalité qui se met à parler comme ça,
21:42 on doit immédiatement l'arrêter. Immédiatement l'arrêter.
21:48 C'est accuser le peuple israélien d'une chose terrible.
21:54 On n'est pas des terroristes. Je vous le jure qu'on n'est pas des terroristes, vous me croyez ?
22:00 On est des êtres humains. On a tout fait pour vivre en paix avec ces gens-là, je vous le promets.
22:06 Une nouvelle fois, je crois que M. Bonpart et la France Insoumise font honte à la représentation nationale
22:13 qu'ils sont précisément censés incarner. Ils comparent l'attaque d'un dictateur russe en Ukraine.
22:21 C'est la Russie qui a attaqué l'Ukraine, c'est pour cela que les athlètes russes ne défileront pas sous drapeau russe.
22:27 Là, ils donnent l'impression que c'est Israël qui a déclenché cette guerre, alors que ce n'est pas la réalité.
22:32 C'est le Hamas qui est à l'origine de ce qui est en train de se passer.
22:35 Israël ne s'est pas réveillé un beau matin et n'a pas décidé, au lendemain du 7 octobre, d'aller bombarder Gaza.
22:40 Voyez-vous, ça ne s'est pas passé de cette manière-là.
22:43 En plus, ils comparent un État démocratique à un groupe terroriste qu'ils mettent sur le même pied.
22:48 On a l'habitude de ce genre de déclarations depuis le 7 octobre. Il n'y a pas de raison que ça change.
22:52 Ils font honte à la France.
22:53 Mais pourtant, ils étaient à l'hommage, ils sont venus, ils ont sans doute manqué de dignité, ça n'a pas suffi.
23:00 Voilà, ils étaient là.
23:02 Écoutez, Monsieur, moi, je peux vous dire que le 7 octobre, personne n'a demandé ma permission quand ils sont rentrés chez moi.
23:11 Ils sont rentrés chez moi, ils m'ont tué mon mari, ils ont tué mon fils, une balle dans la tête, un enfant de 17 ans.
23:19 Vous pouvez rentrer sur le télégramme et voir le film. Je ne l'ai jamais vu.
23:24 Entendre ce monsieur parler comme ça, moi, ça me rend malade.
23:29 Non seulement ça me rend malade, il m'accuse d'un meurtre que je n'ai jamais fait à moi et à mon peuple.
23:34 Alors, écoutez-moi bien.
23:35 Tous ces gens-là, les naïfs, ou alors je ne sais pas quoi, pro-Palestine, qui veulent la paix, qui veulent la vie d'avis, il faut qu'ils se réveillent.
23:44 OK ?
23:45 J'ai toutes les preuves à vous faire montrer au monde, pas rien que le film d'horreur, mon propre film qui a été filmé chez moi à la maison, dans ma chambre,
23:54 pendant que mes deux petits garçons sont en train de mourir.
23:57 Heureusement pour moi, on est venu me sauver.
24:01 Si personne ne serait venu au moment où mes enfants ont failli perdre leur vie, je vous jure que je ne serais pas là aujourd'hui.
24:10 Les hommes et les femmes politiques ne sont pas tous comme monsieur Bonpar.
24:13 Il suffit d'entendre celui-là. Il suffit d'entendre quelques-uns qui m'interviewent.
24:18 Écoutez, moi je sens que mon peuple, je sens que mes, mon pays que je suis née, en France et à Paris, sont contre moi et mon peuple.
24:28 Mais c'est incroyable.
24:29 Non, ce n'est pas le cas, je vous assure.
24:31 Vous allez entendre Aurore Berger, par exemple.
24:33 Elle veut passer au cri par exemple des associations féministes qui n'ont pas réagi lorsqu'on a parlé de viols,
24:42 en aidant, pour dire simplement leur soutien aux femmes, aux otages qui ont été victimes de viols.
24:49 Écoutez là.
24:50 Au nom du gouvernement, j'ai demandé de manière très scrupuleuse qu'on regarde toutes les déclarations de toutes les associations féministes
25:01 liées justement au 7 octobre et à ce qui s'est suivi,
25:05 parce que je refuse que l'État soutienne financièrement des associations qui ne sauraient pas caractériser ce qui s'est passé.
25:13 Voilà, ça c'est important, c'est une autre facette.
25:17 C'est des phrases qu'on devait dire du début.
25:20 Merci, merci beaucoup. Je suis très touchée.
25:24 Mais je crois que c'est des phrases qu'on devait dire dans le monde du début.
25:28 Comme le campagne #MeToo.
25:31 Aujourd'hui tout le monde sait ce que c'est.
25:33 C'est des phrases qu'on doit dire du début, pas attendre quatre mois après,
25:36 que les femmes sont déjà enceintes, ont fait des avortements et que je ne veux pas continuer de leur dire.
25:42 Mais les femmes ont pas rien qui a été violé.
25:44 Elles ont été assassinées, torturées, brûlées et même, je compte même pas dire ça ici en live,
25:54 mais vous pouvez imaginer ce qui s'est passé chez les femmes,
25:58 qui ont été non seulement tuées mais restées en vie.
26:03 Écoutez, c'est l'enfer. C'est un enfer.
26:08 Moi, je suis là pour parler, pour raconter la vérité.
26:13 Et tous ceux qui me regardent dans les yeux, qui me disent
26:16 « c'est eux les victimes, c'est eux les pauvres, c'est eux et nous les capables »,
26:21 regardez-moi dans les yeux, je les arrête immédiatement.
26:28 – Merci Sabine. – Merci à vous.
26:31 – Merci à vous d'être venue pour ce témoignage.
26:35 On va vous laisser repartir, on avait prévu beaucoup d'autres sujets,
26:38 il nous reste moins de temps évidemment, mais merci encore d'être venue.
26:42 – Merci beaucoup. – Dans un instant on se retrouve,
26:44 on marque une pause, à tout de suite.
26:46 [Musique]
26:50 – Bon, la suite du meilleur de l'info, c'était vraiment un témoignage très fort,
26:55 c'est difficile de reprendre derrière, mais on a quelques sujets importants à vous montrer.
26:59 D'abord, je voulais montrer une séquence sur les Champs-Élysées,
27:01 c'était après la victoire de la Côte d'Ivoire,
27:03 qui a remporté la canne, la Coupe d'Afrique des Nations.
27:05 Ça aussi, c'est incompréhensible.
27:08 [Générique]
27:10 [Cris de la foule]
27:15 [Bruit de la foule]
27:30 [Cris de la foule]
27:38 [Bruit de la foule]
27:54 [Bruit de la foule]
27:55 – Voilà, alors on est loin des Hauts-de-Pyrénées, monsieur le député,
27:58 mais enfin c'est quand même absolument fou, ce qui se passe sur les Champs-Élysées,
28:02 à chaque fois qu'il y a une victoire, les choses débordent.
28:06 Je vous pose la question, je pose la question aussi à Rudi Mennac,
28:09 qui est venu spécialement de Marseille pour commenter ces images.
28:13 – Vous avez tout à fait raison, on ne peut plus fêter une seule victoire en France
28:18 sans qu'il y ait quasiment des émeutes.
28:21 En fait, ils se regroupent, ils se retrouvent en meute,
28:23 et quand ils sont en meute, ils sont un, insupportables, et deux, ingérables.
28:28 Et la police arrive au mieux pour essayer de calmer les ardeurs de ces individus,
28:33 et malheureusement, ça dégénère souvent encore plus.
28:36 À part vous dire que c'est totalement insupportable,
28:39 je ne vois pas ce qu'on peut faire de plus, parce que franchement, on ne se montre pas…
28:42 – En fait, on ne peut rien faire.
28:43 – Non, parce qu'on ne se montre pas, on reste à l'écart exprès, pour ne pas les provoquer,
28:46 parce que malheureusement, quand vous êtes policier,
28:48 maintenant, si vous êtes à leur vue, ça les provoque, les petits anges, ça les provoque.
28:53 Alors on reste à l'écart, et puis à un moment donné, il commence à tout casser,
28:56 ça commence à dégénérer, on est bien obligé d'intervenir,
28:59 et c'est là la difficulté dans laquelle on se trouve.
29:02 – Il n'y a pas eu beaucoup d'interpellations, je pense,
29:04 il n'y aura pas beaucoup d'entre eux qui seront jugés,
29:06 peut-être qu'à un moment, il faut faire quelque chose.
29:08 – Vous êtes policier à Marseille, j'ai servi à Marseille,
29:10 effectivement, je suis dans les Hauts-de-Pyrénées, on a aussi des sujets,
29:13 il ne faut pas penser qu'il y a des territoires qui soient épargnés
29:16 par des sujets d'ordre public.
29:18 Moi, ce que j'ai envie de voir, c'est aussi la police qui a été très réactive,
29:21 je crois qu'il y a eu des interpellations immédiates,
29:24 et la réponse, c'est répression, répression, répression,
29:27 sur ces images, il n'y a absolument pas…
29:29 – Mais sanctions, sanctions ?
29:30 – Oui, répression, sanctions, bien évidemment.
29:33 – J'ai l'impression qu'il n'y a que la police, en fait,
29:36 en fait, j'ai l'impression, je vous le dis comme je le pense,
29:39 j'ai l'impression qu'il y a un ministère qui fonctionne,
29:41 je vous le dis de manière très claire, bien sûr que je défends ma profession,
29:44 c'est normal, mais j'ai l'impression que les flics, les policiers sont toujours là,
29:49 les gendarmes aussi, on interpelle, on refait le job chaque fois,
29:53 on vient sur ces manifestations chaque fois,
29:55 on a des blessés à tous les coups, on fait des interpellations
29:57 quasiment à tous les coups, et derrière ça recommence,
30:00 ça veut dire qu'il n'y a pas de sanctions.
30:02 – Vous mentionniez tout à l'heure les émeutes de l'été,
30:04 où la réponse pénale a été immédiate et exemplaire,
30:07 avec des peines d'enfermement très sévères,
30:10 et là je souhaite que de la même façon,
30:12 les individus interpellés puissent être jugés et condamnés,
30:15 la justice dans notre pays n'est pas laxiste,
30:17 il n'y a qu'à voir le niveau de condamnation,
30:20 et le niveau de condamnation ferme qui augmente,
30:22 avec aussi une délinquance…
30:24 – Et une fermeté, quand même fermeté.
30:26 – Non mais fermeté relative.
30:28 Combien il y a de ces jeunes gens oisifs,
30:31 puisqu'ils étaient oisifs, qui ont été en réalité arrêtés ?
30:34 – En armie, c'est pas le lieu de vous redire
30:38 les moyens que nous avons mis dans la police et dans la justice,
30:41 et aussi des assistants d'enquête, parce qu'on veut que les policiers
30:43 soient sur le terrain et pas derrière les bureaux à faire de la procédure,
30:46 c'est pour ça qu'il y a des assistants d'enquête.
30:48 Ensuite il y a des sujets d'autorité,
30:50 ce n'est pas seulement le sujet de la police,
30:53 mais enfin réactivité, répression, condamnation,
30:56 je pense que là-dessus il n'y a pas d'ambiguïté,
30:58 je ne crois pas qu'on souffre de laxisme sur la question.
31:01 – Johan, moi j'ai entendu Anne Hidalgo dire
31:03 que la porte de la chapelle ça avait changé,
31:05 c'était les nouveaux Champs-Elysées,
31:06 moi j'ai l'impression que les Champs-Elysées
31:07 c'est l'ancien porte de la chapelle.
31:08 – Oui ça a beaucoup changé, on le voit sur ces images effectivement,
31:10 il y a un grand changement, c'est manifeste,
31:12 c'est de pire en pire, le changement il est là, c'est de pire en pire,
31:15 c'est dans ce sens-là, et là que ça change.
31:17 C'est difficile monsieur le député de vous laisser dire
31:19 qu'il n'y a pas de laxisme, qu'il y a beaucoup de fermeté,
31:22 parce que s'il y avait de la fermeté…
31:24 – C'est les chiffres, vous le connaissez très bien.
31:27 – Mais c'est très bien, les images sont sans doute plus parlantes que les chiffres,
31:31 parce que s'il y avait dans ce pays de la fermeté,
31:33 on n'assisterait pas à ça sur les Champs-Elysées en réalité.
31:37 Le simple fait que ces images existent dans ce pays
31:39 montre qu'il n'y a pas de fermeté, parce que si c'était le cas,
31:42 nous n'assisterions pas à ce spectacle à chaque match de foot
31:46 et à chaque manifestation, c'est cela aussi que vous vouliez dire.
31:49 – Non mais peut-être la question elle se pose sur la jeunesse,
31:51 sur les jeunes gens qui sont là, j'ai une autre séquence à vous montrer,
31:53 alors cette fois c'est à Swicheltigeim, on est loin des Champs-Elysées,
31:56 c'est près de Strasbourg, un coup de batte de baseball, un coup de couteau,
31:59 il y a eu un règlement de compte dans un fast-food, comment ça s'est passé ?
32:02 Il y avait cinq jeunes gens qui étaient à table,
32:04 il y a toute une bande qui est arrivée, visiblement des jeunes gens
32:07 qui ont entre 18 et 19 ans, qui viennent du quartier de Strasbourg-Cronenbourg
32:13 et de Haute-Pierre, deux quartiers qui s'affrontent,
32:15 regardez ce qui s'est passé.
32:17 [Bruits de bataille]
32:42 – Le Far West, c'est le Far West.
32:45 – Oui et en même temps j'ai presque envie de vous dire Olivier qu'on n'est pas surpris,
32:48 c'est partout comme ça, alors moi j'entends, mais vous parliez,
32:52 bien sûr que je ne mets pas la justice, je ne tape pas pour taper sur la justice,
32:57 mais vous pensez que ces jeunes gens, ils ont peur de la justice, entre nous,
33:01 ils n'ont pas peur, parce que quand on a peur de quelque chose,
33:04 je vous garantis qu'on ne recommence pas, quand on a peur,
33:06 on ne revient pas après chaque match tout cassé sur les Champs-Elysées,
33:09 quand on a peur, on ne va pas dans une restauration rapide comme ça
33:13 pour s'en prendre à cinq jeunes, quand on a peur, on ne fait pas ça.
33:17 Ils n'ont pas peur, Monsieur le député, ils n'ont pas peur de l'État,
33:20 ils nous prennent pour un État faible, je vous le dis,
33:23 parce que nous on y est sur le terrain, on les voit ces gamins-là,
33:26 et je vous assure qu'ils n'ont pas peur de nous,
33:29 alors il va falloir qu'on devienne fort,
33:31 et je vous assure qu'il faut renverser la table,
33:33 parce que les flics et les gendarmes, ils n'en peuvent plus à un moment donné,
33:36 ils n'en peuvent plus, parce que c'est difficile de se retrouver toujours
33:39 face à ces mêmes gamins, parfois ils ont 16 ans, 17 ans,
33:43 on a vu des gamins de 13 ans, mais qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse face à ça ?
33:47 - La prison, c'est le service public, comme tous les autres, ont échoué,
33:50 si vous voulez me faire dire ça, évidemment,
33:52 donc maintenant, sur la police et sur la justice,
33:55 on a remis des moyens comme jamais,
33:57 vous avez raison de dire que ce n'est pas qu'une affaire de moyens budgétaires,
34:00 c'est aussi une affaire d'application de la procédure pénale,
34:03 c'est pour ça que je citais les assistants d'enquête,
34:06 et c'est une affaire de remettre de l'autorité partout, voilà.
34:11 - Mais même quand on met de l'argent, ça ne marche pas,
34:13 vous connaissez très bien la question de l'hôpital,
34:15 l'hôpital vous connaissez par cœur, vous avez dirigé,
34:17 et on a mis de l'argent, et de l'argent, et de l'argent,
34:19 et ça ne marche pas, et ça continue à ne pas marcher.
34:22 - Il y a eu des années, je n'ai pas envie d'être désagréable,
34:26 il y a eu des années, au début des années 2000,
34:28 de fonctionnaires bashing, où on a cru qu'on pouvait enlever
34:30 des fonctionnaires sur le terrain, qu'on pouvait se priver
34:33 des services de renseignement territoriaux,
34:35 c'est ce gouvernement, Emmanuel Macron, qui a remis
34:38 sur les deux mandats, deux fois dix mille policiers sur le terrain.
34:42 Nous ouvrons des brigades de gendarmerie,
34:44 dans ma circonscription, deux brigades vont ouvrir,
34:46 cette année et l'année prochaine.
34:48 Les effectifs de police arrivent, dans la cour d'appel de Pau,
34:51 chez moi, rien que dans les Hauts-de-Pyrénées,
34:53 c'est trois magistrats supplémentaires,
34:55 deux magistrats du siège, un magistrat du parquet.
34:57 Donc je crois que la réponse, elle est budgétaire,
35:00 elle est aussi sur le terrain,
35:02 elle est aussi dans les familles, évidemment.
35:04 - Johann Lange.
35:05 - Oui, mais à l'évidence, il faut qu'il y ait plus de moyens
35:08 pour la justice, pour qu'elle soit plus efficace
35:10 et donc plus rapide, parce que quand on interpelle
35:12 ce genre d'individus, il est important de les juger
35:14 le plus rapidement possible et qu'ils ne se passent pas
35:16 des années avant qu'ils ne soient jugés.
35:19 Donc il est évident que pour bien travailler,
35:22 la police a besoin de la justice, naturellement.
35:25 Si la police fait bien son travail et que derrière,
35:27 la justice ne suit pas, et je crois moi qu'elle ne suit pas
35:30 suffisamment souvent, puisqu'il me semble quand même
35:34 qu'il y a parfois un peu de laxisme, ou en tout cas,
35:37 les Français ne comprennent pas pourquoi des personnes
35:39 qui sont récidivistes, récidivistes et encore récidivistes,
35:42 n'ont jamais fait un seul séjour en prison, par exemple.
35:45 - Un tout petit chiffre, 75% des Français aiment leur police.
35:49 40% font confiance à leur justice.
35:52 Je veux dire, c'est frappant.
35:54 Aujourd'hui, on en est là, quoi.
35:56 La voix du peuple, c'est celle-là qu'il faut écouter.
35:58 Ça veut dire qu'il y a un problème.
35:59 - Parfois, on est aveugle.
36:00 Par exemple, aujourd'hui, encore une fois,
36:03 Nidalgo est allé inaugurer une nouvelle aréna,
36:06 en disant que c'est formidable, c'est un quartier
36:08 à la porte de la chapelle, c'est ça ?
36:11 C'est à côté de Stalingrad.
36:13 On a dit que tout était en train de changer.
36:16 Nous, on est allé à Stalingrad, voir ce qui se passait.
36:18 Vous allez voir, rien n'a changé en réalité.
36:20 On peut dire ce qu'on veut, rien n'a changé.
36:22 On a pris le métro comme n'importe qui.
36:24 Vous allez voir ce qu'on a vu.
36:26 - C'est une scène courante ici, à Stalingrad.
36:33 Un policier poursuit deux hommes
36:38 qui s'enfuient dans les couloirs du métro.
36:40 Un peu plus loin, des agents de sécurité de la RATP
36:45 ont réussi à intercepter deux individus.
36:49 Après une fouille, aucune trace de craque,
36:52 hormis une liasse de billet.
36:54 - La plupart de ces personnes-là ont le craque dans la bouche.
36:57 C'est des cailloux qui sont enroulés dans du cellophane,
37:00 qui s'émettent entre les dents.
37:02 S'ils sentent un risque important,
37:04 que ce soit de nous ou de la police, ils vont l'avaler.
37:06 - Les consommateurs envahissent le quartier,
37:09 comme cet homme qui prend sa dose dans les escaliers du métro.
37:12 - De non, je ne sens plus.
37:14 Je ne rentre plus après le théâtre, avant j'allais tout le temps.
37:16 C'est plus possible.
37:18 - C'est l'agression du quartier,
37:20 notamment c'était à l'hôpital Saint-Domingue du Crac.
37:23 - Voilà, Paris, pire en pire.
37:25 Il y a les JO, c'est pas grave.
37:27 Restez là, parisiens.
37:28 Vous allez voir, ça va être formidable.
37:30 C'est ce qu'a dit Anne Hidalgo aujourd'hui.
37:32 - C'est très inquiétant, oui.
37:33 C'est vrai que quand on voit ça, et puis c'est pas qu'à Paris,
37:35 c'est dans plein d'autres villes de France.
37:37 Je le vois à Marseille, c'est un peu ma ville de cœur,
37:39 mais à Nantes c'est très compliqué.
37:41 - Du craque comme ça ?
37:42 - À Marseille, il commence à y avoir du craque également.
37:44 - Il y a même du craque de synthèse.
37:46 - En fait, je crois que vraiment, pour résoudre des problèmes de sécurité,
37:49 c'est très difficile déjà, mais je crois qu'il faut être hyper pragmatique.
37:52 Il faut être hyper pragmatique.
37:54 Les policiers interpellent, la justice condamne,
37:56 et si les individus n'ont pas de papier, il faut renvoyer.
37:58 Alors c'est très simple, c'est même simpliste ce que je vous dis,
38:01 mais c'est peut-être la meilleure recette, je pense.
38:03 Il faut être hyper pragmatique.
38:05 Et quand on arrivera à ça, on donnera des signaux à tous ces gens-là,
38:08 et peut-être ça fonctionnera davantage sur les tubes.
38:10 - Il y a une réponse pénale, il y a aussi une réponse santé publique.
38:13 Je crois que les salles de shoot font preuve de leur efficacité,
38:16 et c'est un grand plan de santé publique aussi,
38:18 contre les drogues, parce qu'on oublie parfois de dire qu'il y a des consommateurs derrière.
38:21 Donc c'est répression pénale, mais aussi santé publique sur ces sujets.
38:25 - On est obligés de terminer.
38:27 - On n'a pas parlé des agriculteurs.
38:29 - On n'en parlera demain. Vous revenez demain si vous voulez.
38:32 On est là, nous on ne bouge pas, on est là tous les soirs.
38:34 Avec Johan, on est là, on tient la baraque.
38:36 Merci Rudy, merci d'être venu.
38:38 - Merci à vous.
38:40 - L'émission a un peu changé, mais c'est comme ça.
38:44 Je remercie encore une fois Sabine Tassin d'être venue tout à l'heure.
38:48 Vous retrouverez son témoignage dans un instant sur l'application CNews.
38:52 Parce que toutes les chroniques, toutes les émissions se retrouvent sur l'application CNews.
38:58 Merci à Valérie Acnin, merci à Maéva Lamy.
39:00 Dans un instant, Soir Info, Julia Pasquet.
39:02 Et tout de suite, vers 22h dans 10 minutes,
39:05 vous avez rendez-vous avec le journal de Maureen Vidal.
39:07 Bye bye, à demain.
39:09 ♪ ♪ ♪

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